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L’impact des accords de Bâle III sur les Banques Islamiques

L’impact des accords de Bâle III sur les


Banques Islamiques

Abdelilah EL ATTAR
Enseignant chercheur
Laboratoire « Economie et Management des Organisations »
Faculté des Sciences Juridiques Économiques et Sociales
Université M. Premier Oujda, Maroc
attarabdo@gmail.com

Mohammed Amine ATMANI


Doctorant, Certifié : CIFE ( Certified Islamic Finance Executive)
Laboratoire « Economie et Management des Organisations »
Faculté des Sciences Juridiques Économiques et Sociales
Université M. Premier Oujda, Maroc
amine.atmani@gmail.com

Dossiers de Recherches en Economie et Gestion, Dossier Spécial, Juin 2013 | 13


L’impact des accords de Bâle III sur les Banques Islamiques

Résumé :
Si le monde financier a connu des turbulences durant ces dernières années,
la crise financière qui a duré entre 0117 à 0114 était l’une des crises les plus
critiques. En effet, nombreux ont été les chercheurs qui l’ont assimilé au fameux
crash boursier de 1929.
Cette crise a levé le voile sur des pratiques très dangereuses des
composantes du tissu financier, ayant profité d’une réglementation très clémente.
L’imprudence des banques dans leur recherche de rentabilité a engendré des crises
successives, alors que la perte de confiance liée à la stratégie des banques a touché
à la fois les investisseurs et les clients.
C’est dans ce contexte que l’accord Bâle III a vu le jour, dans le but de
remplir les gaps ayant favorisé la crise financière, et réguler les excès tout en
diminuant les prises de risques dans un système où tous les acteurs sont
interdépendants.
Pour prévenir d’autres crises financière, Bâle III apporte un ensemble de
nouveautés, parmi lesquelles on pourrait recenser : l’augmentation des fonds
propres des banques, l’instauration d’une limite des actifs des banques par rapport
à leurs fonds propres, ratio de levier, ratios de liquidité , etc.
Mais, si les spécialistes estiment que les nouvelles mesures prudentielles
de Bâle III pourront avoir un impact bénéfique sur les banques conventionnelles,
celui sur les banques islamiques est loin d’être le même. Ceci émane du fait que les
principes fondateurs de la finance islamique causent des différences structurelles
avec la finance classique, notamment en matière des risques auxquels doit faire
face chaque banque.
Ceci dit, ce sujet évoque plusieurs questions, parmi lesquelles on peut
noter :
 De part leurs structures qui diffèrent des banques classiques, comment les
banques islamiques vont être impactées ? et quels efforts doivent être
fournis pour être conformes?
 Est-ce que le nouvel accord de Bâle III serait bénéfique ou pénalisant pour
les banques islamiques ?
 Est-ce que les recommandations prudentielles de Bâle III ont un sens pour
une finance dont la structure des risques reste très différente de celle de sa
consœur classique ? Quels sont les risques auxquels doivent faire face les
banques islamiques et qui ne sont pas couverts par les recommandations
prudentielles des accords de Bâle III ?

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Abdelilah EL ATTAR & Mohammed Amine ATMANI

Introduction

Le 20ème et le 21ème siècle ont connu des crises financière importantes, qui
ont causé des dégâts considérables dans le secteur réel. La « Crise des subprimes »,
en constitue l’une des plus récentes et des plus critiques. Celle-ci a été déclenchée
en 2007 par le marché financier des Etats Unis, pour se répandre dans le monde
entier. Elle a démontré la fragilité du système financier, en dépit des diverses
mesures prudentielles mises en place, notamment via les accords de Bâle.
Cette crise a vu nombre d’établissements ne devoir leur salut qu’à
intervention de la force publique. A travers des aides financières, des fonds
étatiques pour le rachat des actifs douteux, des prêts aux banques en difficulté, et
même à travers la nationalisation afin d’éviter la faillite, toutes les puissances du
monde économique se sont vues contraintes de mettre en place des plans afin de
sauver le système bancaire et financier, largement touché. Ceci dit, la crise des
subprimes a causé un montant total de perte estimé à 500 milliards de dollars de
perte et à 300 milliards de dollars de recapitalisation.
Le Comité de Bâle, après avoir analysé le déroulement de cette crise, a
déclaré dans son rapport intitulé “Réponse du Comité de Bâle à la crise financière :
Rapport au Groupe des Vingt “ : « La profondeur et l’ampleur de la crise ont été
accentuées par les déficiences qui caractérisaient le secteur bancaire, comme par
exemple un endettement excessif, l’inadéquation et la qualité médiocre des fonds
propres ainsi que l’insuffisance des volants de liquidité »1. Et c’est dans ce sens que
le comité Bâle a mis à jour ses règles prudentielles dans sa nouvelle version
intitulée Bâle III, pour les fortifier encore plus, en tirant des leçons des faiblesses
qui ont été observées lors de la crise de 2007.
Pour les banques islamiques, l’impact est loin d’être le même: En effet,
plusieurs articles et recherches démontrent le fait que les composantes islamiques
ont été moins touchées par la crise financière des subprimes. C’est ce que confirme
le professeur Rifaat Ahmed Abdel Karim, secrétaire général de l’IFSB2, en déclarant
: “… la crise mondiale a mis en évidence la force des méthodes bancaires et
financières islamiques, où les règles compatibles à la Sharia régissent le modèle
d’affaire, le comportement et les pratiques des banques islamiques et des sociétés
financières »3. Monsieur Rasheed al-Maraj gouverneur de la banque centrale d’AL
BAHREIN ajoute : « Les banques islamiques ont été largement à l'abri de la crise
hypothécaire américaine, ce qui peut même ouvrir les portes de l'expansion au-delà

1
Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, Réponse du Comité de Bâle à la crise financière :
Rapport au Groupe des Vingt, Octobre 2010
2
Islamic Financial Services Board
3
Gabriel Chen , Islamic banks have weathered sub-prime crisis well: Regulators,
http://business.asiaone.com/

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L’impact des accords de Bâle III sur les Banques Islamiques

des forteresses traditionnelles des marchés arabes et asiatiques»4.


Dans les lignes qui suivent, on se propose d’étudier l’impact qu’aurait
l’adoption des nouvelles règles prudentielles de Bâle III sur les banques islamiques,
en soulignant les points de différences avec les banques conventionnelles. Pour
ceci, on réservera la première partie à introduire les accords de Bâle, ainsi que les
nouveautées apportées par Bâle III. Dans la seconde partie on se focalisera sur
l’impact de Bâle III sur, d’un côté, les banques conventionnelles, et d’un autre côté,
les banques islamiques. Cet impact sera apprécié par rapport aux nouvelles
définitions de Bâle III, des capitaux propres, aux nouveaux seuils réglementaires
des différentes composantes des fonds propres, ainsi que les nouveaux ratios de
liquidité à court et moyen terme, et finalement le ratio de levier.
Dans la dernière partie, on évoquera quelques caractéristiques des
banques islamiques, qui les caractérisent par rapport aux banques
conventionnelles, afin d’analyser le gap qui existe toujours entre les accords de
Bâle et les menaces auxquelles les banques islamiques sont toujours confrontées.

Section 1: Les accords de Bâle et la supervision Bancaire :

I. Accords de Bâle : historique


Depuis 1974, la supervision bancaire est un sujet qui est au cœur des
discussions du Comité Bâle. Hébergé par la Banque des règlements
internationaux à Bâle, ce dernier a déjà trois standards définissant les règles
prudentielles qui doivent être respectées par les différents organismes financiers.
Le premier a été publié en 1988 sous le nom de Bâle I, la deuxième version
intitulée Bâle II en 2004, et plus récemment la dernière version, Bâle III, en 2010.
Ces standards sont devenus la base pour les règlementations bancaires des
différents pays.
La première version de Bâle a souligné l’importance pour la banque d’avoir
des fonds propres suffisants pour faire face aux risques crédits auxquels elle est
exposée. Pour y arriver, Bâle I subdivise le capital de la banque en trois
composantes (le noyau dur Tier 1, les fonds propres complémentaires Tier 2 et les
fonds propres sur-complémentaires Tier 3), pour instaurer un ratio minimum pour
les fonds propres, appelé ratio de cook .

Ratio de Cook ≥ 8%

4
Mohammed Abbas, Islamic Banks Shielded from Subprime, Février 2008,
www.Reuters.com

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Avec un minimum de 4 % sur le TIER 1.


Dans Bâle II, le comité a revu l’architecture globale des recommandations,
pour les organiser en 3 grands piliers :
 Exigences en fonds propres
 procédure de surveillance de la gestion des fonds propres
 Discipline de marché.
Le ratio de Cook a cédé la place au ratio de Mc Donough, qui prend en
considération en plus du risque crédit, les risques marchés et les risques
opérationnels. Le dénominateur est désigné comme l’Actif Pondéré des Risques
(APR ou RWA pour Risk-Weighted Assets). Dans la seconde version de Bâle, le seuil
minimum du ratio fonds pondérés par rapport à l’APR n’a pas subi de changement.

Ratio de Donough >=8

II. Bâle III, pour une meilleure gestion des risques bancaire :
Face à l’insuffisance du cadre réglementaire qui a été mis en place par le
Comité de Bâle II, la crise de 2007 a mis en exergue un ensemble de pratiques
bancaires très risquées. Ceci a amené le Comité de Bâle III à mettre à jour les règles
prudentielles de Bâle II, pour les fortifier encore plus, en tirant des leçons des
faiblesses qui ont été observées lors de la crise de 2007.
Les principales nouveautés de Bâle ont été notamment:
 En renforçant des fonds propres
o En améliorant la qualité des fonds via la redéfinition des
composantes Tier 1 et Tier 2 et la suppression de T3.
o En relevant les seuils des ratios
o En introduisant un « volant de conservation » qui s’ajoute au seuil
minimum de 8%, à construire par les banques durant les périodes
propices pour faire face aux périodes de crises.
 Introduction d’un « coussin contra-cyclique », dont l’objectif est de
permettre aux régulateurs locaux d’imposer des réserves, qui
s’ajoutent aux volant de conservation, selon les conjonctures
économiques locales. Ce coussin contra-cyclique doit être construit
durant les périodes de croissance positive des banques.
 Instauration de deux ratios de liquidité
o le « liquidity coverage ratio » (LCR), ratio à court terme,
obligeant les banques à garder en permanence un stock

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d’actifs liquides, et qui est supposé lui permettre de résister à


une crise de liquidité aigue d’une durée de 61 jours.
o le « net stable funding ratio » (NSFR), ratio moyen terme, vise
à permettre aux banques de résister à un an de situation de
crise
 Mise en place d’un ratio d’effet de levier :
o Qui est défini par le rapport des fonds propres sur le total de
bilan (total actif ou passif).

Nouveautés Bâle
III
PILIER I : Exigences Ratios de Ratio d’effet PILIER II : PILIER III :
en fonds propres liquidité de levier Procédure de Discipline de
surveillance de la marché
gestion des fonds
Tier1 propres
LCR
Capital

Tier2 NSFR

APR

Solvabilité
Introduit par Bâle III
Ratios

CET1 Mis à jour par Bâle III

Volant de
conservation

Volant contra-cyclique

Figure 1 : Principales nouveautés apportées par les accords de Bâle III

La liste des nouveautés introduites par le nouvel accord de Bâle III


constitue, comme on le verra par la suite, un vrai défi pour les banques
conventionnelles. Ces dernières se demandent sur la faisabilité et la possibilité de
mettre en place l’ensemble de ces mesures, d’autant plus qu’elles vont être
contraintes à être plus strictes et plus sélectives dans leurs investissements, après
une longue période de relâchement.
Une grande partie des pratiques en vigueur les banques conventionnelles

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sont illicites au regard de la Shariah, et donc interdites pour les banques


islamiques, ce qui a contribué en grande partie à leur résistance face à la dernière
crise des subprimes. Ceci dit, est ce que le défi est toujours le même en terme
d’alignement avec les accords de Bâle III pour les banques islamiques ? C’est ce
qu’on essayera d’élucider dans la prochaine partie, tout en analysant pour chaque
nouveauté de Bâle III, l’impact escompté, d’une part, sur les banques classiques, et
d’autre part sur les banques islamiques.

Section 2. L’impact des accords de Bâle sur les systèmes bancaires


classique et islamiques :

I. Composantes des capitaux propres et ratios réglementaires :


Nouveautés de Bâle III
I.1. Redéfinition des composantes des capitaux propres :
Depuis Bâle I, les capitaux propres des institutions financières ont été
répartis en trois composantes:
 Tier 1 : le noyau dur des capitaux propres de la banque, qui regroupe les
fonds propres les plus solides. Il peut généralement comprendre aussi des
obligations sans date de remboursement, et dont les coupons sont
facultatifs. Le Tier1 constitue les capitaux propres de bonne qualité pour
les banques, avec une sous composante encore meilleure, dénommée
« Core Tier 1 ».
 Tier 2 : les fonds propres complémentaires, de moindre qualité que le Tier
1 et qui peuvent comprendre également des obligations ayant des coupons
obligatoires.
 Tier 3 : les fonds propres sur-complémentaires, constitués d’un nombre
plus important de titres que le Tier 2 et Tier 1, et plus contraignant pour la
banque. Cette forme des capitaux propres était généralement permise
pour faire face aux risques marchés, à la place du Tier 2.
L’objectif du Comité de Bâle étant de renforcer la solidité des banques, en
renforçant leur composition de fonds propres, les accords de Bâle III introduisent
une nouvelle sous composante du Tier 1, le CET 1 (Common Equity Tier 1) pour
remplacer le Core Tier 1. Celui-ci regroupe les fonds propres les plus solides et les
plus restrictifs, destinés à absorber les pertes, tout en étant encore plus sélectifs
que son prédécesseur le Core tier 1. Bâle III a aussi élargi la liste des déductions à
faire sur le Tier 1 et sur le Tier 2, et a supprimé le Tier 3.

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L’impact des accords de Bâle III sur les Banques Islamiques

Figure 2 : Nouvelle composition des fonds propres des banques5


I.2 Augmentation des niveaux des ratios de fonds propres :
Quatre ratios sont définis par Bâle III pour l’adéquation entre les fonds
propres et le niveau des risques auquel la banque est exposée :
 Ratio de solvabilité bancaire : Le ratio minimum total des fonds propres,
ou ratio de solvabilité bancaire définit le seuil minimum de fonds propres
de type Tier 1 et Tier 2 à détenir par la banque selon le niveau des risques
auxquels la banque est confrontée. Le niveau minimum de 8% qui a été
établi par Bâle II a été augmenté par un nouveau volant de conservation
(voir plus loin) par Bâle III, pour atteindre 10.5%.

Tier 1 + Tier 2

≥ 10,5%

Risques
Crédit Marché Opérationnel
s s
75% 5% 20%
Figure 3 : Nouveau ratio de solvabilité bancaire
5
BÂLE III : Décryptage, impacts et limites des nouvelles exigences réglementaires, Aurexia
Conseil, Juillet 2011

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 Ratio CET1 : calculé sur la base de la composante CET 1 ramené aux actifs
pondérés des risques. Ce ratio passe de 2 % (Core Tier 1) à 4,5 %.
 Ratio Tier 1 : calculé en divisant Tier 1 par actifs pondérés des risques. Ce
ratio a été augmenté de 4 % à 6 %.
 Volant de conservation : Une nouvelle réserve que doit constituer les
banques durant les périodes propices, pour faire face aux situations de
crise. Il a été établi à 2.5% des actifs pondérés des risques.
Bâle III ajoute un 5ème ratio, appelé volant contra-cyclique, qu’il laisse le
soin de définir aux autorités locales de réglementation, en tenant compte de la
conjoncture économique. Ce ratio doit être établi entre 0 et 2,5 % des actifs
pondérés des risques.
Il est à signaler que le déploiement de ces nouvelles exigences est prévu
d’une manière progressive entre 0186 et 0184.

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L’impact des accords de Bâle III sur les Banques Islamiques

Bâle 3

13 Volant Contra-
Bâle 2 % cyclique
10,5
% Volant de
8% conservation
Tier 2
8%
Tier 2

6
Tier 1
4% %
Tier 1 4,5%

2%
Composante dure
Composante
CET1
dure (Core
Tier1)
Figure 4 : comparaison entre les seuils minimums des ratios
réglementaires de Bâle II et Bâle III

La mise en place de ces mesures obligera les banques à faire des efforts
considérables, surtout en termes d’alignement en matière de fond propres. En
effet, ces recommandations constituent un vrai défi pour les banques vu que celles-
ci sont contraintes de revoir la composition de leurs fonds propres, et de recalculer
les ratios sur la base des nouvelles définitions.
I.3 Impact des nouvelles exigences des fonds propres
I.3.1 Nouvelles composantes des fonds propres et impact sur les banques
conventionnelles et les banques islamiques.
Cas des banques conventionnelles :
Dans une étude réalisée par le FMI6, qui s’est basée sur un échantillon de
62 banques de type LCFI7 (institutions financières larges et complexes), l’impact de
la nouvelle redéfinition de Bâle III du Core Tier 1 (CET 1) est très considérable : en
effet 24 % en moyenne du capital qui y figuraient à fin 2009 seront retranchés par
les nouvelles exigences pour l’ensemble de l’échantillon, laissant simplement 78 %
de capital valable. Ce taux varie en fonction du pays, mais aussi du type de la
banque (banque universelle, banque commerciale, banque d’investissement)

6
Impact of Regulatory Reforms on Large and Complex Financial Institutions, Novembre
2012
7
Large and complex financial institutions

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Figure 5 Impact estimé de la redéfinition du CET16


Cas des banques Islamiques :
Pour les banques islamiques les fonds sont composés essentiellement de
fonds de type Tier18. Ceci émane de la structure simplifiée du capital des banques
islamiques et de l’absence de capitaux purement spéculatifs ou d’instruments
hybrides toxiques, qui, au regard de la Shariah islamique, sont strictement interdits.
Ce qui a comme principal effet d’augmenter considérablement la qualité des fonds
propres des banques islamiques face aux banques conventionnelles.
La différence dans la composition des fonds propres des banques
islamiques de celle des banques conventionnelles met à l’aise les banques
islamiques par rapport à la redéfinition des compositions des capitaux propres par
Bâle III. Ce fait lui permettra également de récupérer une partie du gap qui la
sépare de sa consœur classique, et augmenter sa compétitivité.
I.2.2 Impact de l’augmentation des niveaux des ratios de fonds propres :
Cas des banques conventionnelles :
Toujours dans la même étude du FMI9, un autre indicateur montre l’impact
des nouvelles définitions des ratios sur les banques conventionnelles (redéfinition
du CET 8, augmentation du ratio et ajout d’un volant de conservation).

8
Handbook of Islamic banking, Habib Ahmed and Tariqullah Khan, page 102
9
ibid.

La finance islamique et les défis de développement | 23


L’impact des accords de Bâle III sur les Banques Islamiques

En effet, pour reconstruire les fonds propres des banques, le FMI a


considéré l’hypothèse d’une rétention de 81% des bénéfices. Sur cette base, ils
s’est avéré que 5 des 80 banques ne seront pas conformes, si elles ne réalisent pas
entre 2013 et 2019 au moins 60 % de la moyenne des profits réalisés entre 2004-
2007. Ce chiffre augmente à 10 banques pour des réalisations de 45 %.
Ainsi, on constate que les banques sont obligées de retenir une partie
importante des profits pour reconstruire leurs fonds propres, et donc moins de
dividendes à distribuer aux actionnaires.

Sur la base d’un Core Tier 1 + volant de conservation de 7 %

En supposant une rétention de 60 % des bénéfices


N
o
m
br
e
d
e
b
a
n
q
u
e

Figure 6 : Nombre de banques


Pourcentage qui seront
de moyenne conformes
de bénéfices entre aux nouveaux seuils
2004-2007
des ratios des capitaux propres selon les réalisations

Cas des banques islamiques :


Pour apprécier l’impact de l’augmentation des ratios des capitaux propres
des banques, on se basera sur une étude établie par Sabira Rizwan, Noira Khan et
Hafizullah Khan10 visant à calculer le ratio de solvabilité bancaire pour les banques
islamiques selon la formule de Bâle. Les résultats de cette étude qui a concerné une
trentaine de banques islamiques réparties sur 15 pays, ont montré que toutes les
banques de l’échantillon disposent d’un ratio de solvabilité bancaire qui satisfait
largement les exigences de Bâle III.

10
Implications of Basel III On Islamic Banks, conférence international en Excellence
Business, Shariquah mai 2012

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La moyenne du ratio de solvabilité des banques


islamiques par pays
Ratio de solvabilité moyen Minimum Bale III

39,07

28,45 29,5
20,01 21,6 23,86
17,59 17,28 17,74 17,54 18,6
13,98 14,75 14,9
10,08
8

Figure 7 : Moyenne du ratio de solvabilité des banques islamiques par pays11

Le même constat pourrait être exprimé pour les seuils réglementaires du


Tier 1 et du CET 1, et dont les ratios sont largement dépassés. En conséquence, cela
confirme la bonne qualité des fonds propres des banques islamiques (Concentrés
essentiellement au CET 1).

11
Graphique réalisé sur la base des données récoltées par l’étude citée avant

La finance islamique et les défis de développement | 25


L’impact des accords de Bâle III sur les Banques Islamiques

La moyenne du ratio CET 1 des banques islamiques par


pays
Ratio core Tier 1 moyen Minimum CET1 Bale III
Minimum Tier 1 Bale III

38,33
26,84 28,7
17,07 21,15 21,13 20,08
15,33 13,14 12,95 14,07 14,34 13,92 15,56
8,78
6
4,5

Figure 8 Moyenne du ratio du CET1 des banques 11

Ceci nous amène à affirmer qu’en plus de voir leur composition de fonds
propres rester la même, les banques islamiques vont bénéficier du fait que les
banques conventionnelles vont être pénalisées par l’application de ces nouvelles
exigences. L’application de ces exigences implique pour les banques
conventionnelles moins de profit à distribuer, et plus de réserves à constituer, ce
qui donnera une occasion aux banques islamiques d’être plus compétitive en
matière de profitabilité.

II. Mise en place d’un ratio d’effet de levier


II. 1. Ratio de levier
Défini par le rapport des fonds propres sur le total de bilan (total actif ou
passif) ; il peut aussi être considéré comme le ratio des fonds propres de type Tier 1
d’une banque ramené à sa dette.
Un levier élevé augmente la rentabilité potentielle de la banque, mais aussi les
risques auxquels elle s’expose, et par la même occasion ses pertes potentielles.
Aussi, pour réduire la prise de risque excessive des banques, Bâle III a instauré un
ratio de levier avec un seuil maximum de 3%.

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Tier 1
CET1 + T1 complémentaire

≥ 3%
Expositions
Bilan Hors Bilan

II.2 Impact de la mise en place d’un ratio d’effet de levier :


Cas des banques conventionnelles :
Dans le rapport intitulé « Results of the Basel III monitoring exercise as of
30 June 2011 »12 le comité de Bâle présente les résultats d’une étude d’impact des
nouvelles recommandations sur un échantillon de 212 banques.
En calculant ce ratio conformément à la méthodologie exposée dans les
lignes directrices de Bâle III, publié en Décembre 2010, l'exercice de suivi a constaté
que 17 banques ne satisferaient pas les 3% de ratio de levier, selon la définition de
Bâle II de Tier 1. Ce chiffre grimpe à 63 banques qui ne respecteraient pas les 3% du
ratio de levier, dans le cadre de la nouvelle définition de Tier 1 par Bâle III.
Ceci illustre que la conformité au nouveau ratio de Bâle III constitue un
problème critique pour les banques conventionnelles.
Cas des banques islamiques :
Pour les banques islamiques, l’impact est loin d’être aussi critique du fait de
la composition des fonds propres des banques islamiques, constituée en grande
partie de fonds de type Tier 1. Cela implique un ratio des crédits/dépôts moins
élevé que celui des banques conventionnelles. Ceci est confirmé par une recherche
de Morgan Stanley sur les banques de Qatar13, mais aussi par les graphiques ci-
dessous : Le premier graphique (figure 9) représente la moyenne par pays des
ratios crédits/dépôts pour une sélection de banques islamiques, et dans le
deuxième (figure 10), ce même ratio pour un échantillon de banques classiques. On
voit clairement que ces ratios sont plus importants dans le cas des banques
conventionnelles, allant jusqu’à dépasser 861% des dépôts des banques, alors que
pour les banques islamiques, il est rare de trouver un ratio supérieur à 100%.
Ceci dit, pour les banques islamiques cela reste un autre facteur leur
permettant d’être encore plus compétitifs

12
http://www.misys.com/misysblog/2012/q2/basel-iii-leverage-ratio-causes-concern.aspx
13
Recherche de Morgan Stanley sur les banques Qataries - 11/2011

La finance islamique et les défis de développement | 27


L’impact des accords de Bâle III sur les Banques Islamiques

Ratio Crédit/dépôts au 30.9.09

Figure 9 : Ratio crédit/dépôts des banques islamiques par pays14

14
Source : http://www.kamconline.com/NewsDetails.aspx?newsId=43754&language=en

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Ratio Total Crédit/Total dépôts

Figure 10 : Ratio Crédits/total dépôts pour une sélection de pays15.

III. Mise en place des ratios de liquidité :


III.1 Les ratios de liquidité LCR et NSFR :
Pour faire face aux risques de manque de liquidité encourus par les
banques, et qui ont accentué d’une manière considérable la crise des subprimes, le
Comité de Bâle a instauré deux ratios de liquidité, pour le court et moyen terme.
Les deux ratios doivent à priori, assurer un niveau de liquidité suffisant
pour les banques pour faire face aux risques de liquidité, ou le risque de non
suffisance des fonds de la banque pour honorer ses engagements. Ces ratios sont :
 le « liquidity coverage ratio » (LCR), ratio à court terme, obligeant les
banques à garder en permanence un stock d’actifs liquides, et qui est
supposé lui permettre de résister à une crise de liquidité aigue d’une durée
de 30 jours.

15
Source : Natixis , Falsh Economics, Num 256, Avril 2012

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L’impact des accords de Bâle III sur les Banques Islamiques

Stock d’actifs liquides de haute qualité

≥ 100%
Sorties nettes de trésorerie sur une
période de 30 jours
 le « Net Stable Funding Ratio » (NSFR), ratio moyen terme, vise à
permettre aux banques de résister à un an de situation de crise

Ressources stables à 1 an

≥ 100%
Besoins de financement à 1 an

III.2 impact de la mise en place du ratio de liquidité


Cas des banques conventionnelles :
Dans l’étude16 menée par le comité de Bâle pour apprécier l’impact de Bâle
III, un exercice a été effectué spécialement pour apprécier l’impact du nouveau
ratio de liquidité sur les banques. Pour ceci, un échantillon de 205 banques a été
construit, et réparti en deux groupes (groupe 1 étant constitué de 103 banques
ayant des capitaux propres de type Tier 8 supérieurs à 6 milliards d’euros et qui
sont actives à l’international, alors que le groupe 0, contient 102 banques qui ne
respectent pas les caractéristiques du premier groupe) .On a par la suite mesuré les
deux ratios pour chaque groupe, et définit le manque en terme de réserve de
liquidité.
Le ratio du LCR moyen pondéré pour les banques du groupe 1 a été de
l’ordre de 41% alors que pour le second groupe, il était de 16%. Le déficit global
quant à lui a été estimé à 8.78 Milliards d’Euros.
Pour le ratio du NSFR, la moyenne pondérée pour les deux groupes s’est
établie à 94%, ce qui définit un niveau du déficit de 0.71 milliards d’Euros.
Cas des banques islamiques :
Les instruments pour faire face aux risques de liquidité ont toujours
constitué une grande difficulté pour les banques islamiques. Ce fait a pour
principale cause, l'absence d'un marché monétaire islamique développé, et la
pénurie d’instruments d'investissement islamiques liquides à court terme.
16
Comité de supervision bancaire de Bâle, Results of the Basel III monitoring exercise as of
30 June 2011, Avril 2012.

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L’application de ces ratios serait un défi pour les banques islamiques, qui
doivent faire preuve d’innovation en matière de produits financiers s à court terme.
Mais cela pourrait aussi démontrer que les accords de Bâle restent des accords
conçus spécialement pour les banques classiques.
L’effort d’adaptation des banques doit être fait dans un cadre qui respecte les
particularités des banques islamiques. La réglementation de Bâle, ne doit pas être
appliquée d’une manière aveugle, mais adaptée aux réels besoins d’une des
banques islamiques.

Section 3: Les banques islamiques et les recommandations de Bâle :

I. La structure de la gestion des risques dans les banques islamiques :


L’une des grandes différences qui existent entre les banques islamiques et
les banques conventionnelles réside dans l’abolition d’une grande partie des
instruments et produits utilisés par les banques classiques.
En effet, dans la finance islamique on résonne plus en termes de risque/profit,
qu’en termes d’intérêt à percevoir. Ceci a comme principal effet d’impacter la
structure des risques pour les banques islamiques, qui est allégée d’un certain
nombre de risques attribués à des produits de partage de profit et de risques entre
la banques et le dépositaire, mais ajoute d’autres risques inconnus jusqu’à présent
les banques conventionnelles, liés aux schémas opératoires des opérations de
financements des banques islamiques, et parmi lesquels on peut noter :
• Le risque commercial déplacé : la probabilité que la banque soit incapable
de faire face à la concurrence des banques classiques (AAOIFI, 2010 ; IFSB,
2005).
• Le risque de stock : Emanant du fait que la banque islamique acquiert des
biens pour le compte de ses clients et qu’elle peut avoir à gérer des stocks
ou à en porter le risque. Ce risque peut se décomposer en risque de
contrepartie, en risque de marché et en risque opérationnel;
• Le risque des taux de rendement : ou le risque de rentabilité au sens où les
résultats de la banque dérivent directement de la profitabilité des
entreprises ou des projets (cas de mudaraba et de musharaka notamment).
• Risques d’incompétences et de réputation : interprété par les
déposants/investisseurs comme étant un manquement au contrat
d’investissement ou comme signe d’une mauvaise gestion des fonds par la
banque.
• Risque de non garantie des capitaux: Dans le cadre des investissements en
Mourabaha, vu que l’entrepreneur n’a pas à garantir les capitaux de la
banques en cas de perte sur l’investissement financé par la banque.
• Risque de variation des prix : Risque lié aux opérations de Mourabaha, où

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L’impact des accords de Bâle III sur les Banques Islamiques

le client désigne un bien désiré pour achat par la banque avant d’être
racheté une deuxième fois par le client. Ceci dit, le prix du bien pourrait
augmenter après que la promesse d’achat a été établie entre le client est la
banque.
• Risque de non-conformité à la Shariah : Risque important au regard des
banques islamiques, vu que tout le contrat risque d’être illicite tout comme
les profits qui en résultent.
Ces risques étant en grande partie inconnus pour les banques classiques, Bâle
III ne permet pas de fournir des mesures permettant aux banques islamiques d’y
faire face. Ceci a poussé les autorités locales et les banques, à innover en termes
de moyens pour limiter ou alléger ces risques. Comme exemple, on peut citer les
techniques bancaires pour lisser la rentabilité des Comptes d’Investissements
Participatifs (CIP), en réduisant leurs part de profit pour augmenter celle des
déposants, ou constituer des réserves (PER: profit equalization reserve et IRR :
investment risk reserve).
D’autres tentatives plus radicales, ont été menées par des organismes
internationaux, pour mettre en place un cadre réglementaire similaire à celui de
Bâle pour les banques islamiques. L’adaptation faite de Bâle II par l’IFSB en est le
parfait exemple.

II. L’adaptation des accords de Bâle pour les banques islamiques


L’IFSB17 , qui est un organisme international basé en Malaisie et qui édicte
des normes et des notes techniques pour la régulation et la supervision de la
finance islamique, a émis un standard qui tient compte des différences
structurelles entre les banques islamiques et les banques conventionnelles.
Ce standard est largement inspiré de l’approche de Comité de Bâle, et
emprunte même les méthodes de calcule des actifs pondérés des risques, vu que
l’IFSB n’a pas encore le recul nécessaire pour mettre en place sa propre méthode
d’appréciation des risques. Comme exemple, on présente le ratio de solvabilité
bancaire adapté par l’IFSB.
Dans le ratio proposé par l’IFSB, le numérateur reste le même, mais dans le
dénominateur, on retranche les risques liés aux comptes d’investissements
participatifs (CIP), vu que les risques crédits et les risques marchés liés à ces
comptes sont supportés en totalité par les détenteurs de ces comptes, alors que les
risques opérationnels sont supportés par la banque.

17
Islamic Finance Services Board

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La formule proposée 18est la suivante:

Tier 1 + Tier 2

Actifs pondérés des risques Actifs pondérés des risques


(RC, RM, RO)
- financés par CIP (RC, RM)

Figure 11: Ratio de solvabilité adapté aux banques islamiques


Même si l’application du ratio corrigé de L’IFSB est avantageuse pour les
banques islamiques, la grande partie de ces banques utilisent toujours le ratio
classique de Bâle III.
Pour se conformer aux exigences de Bâle III, un nouveau texte est en cours de
préparation par l’IFSB, et qui essaiera cette fois d’adopter les nouvelles
recommandations au cas des banques islamiques.
Conclusion
Dans cet article, on a vu que Bâle III a apporté des nouveautés importantes
par rapport à l’ancienne version du standard, en étant largement inspirés des
faiblesses qui ont été constatés lors de la crise des subprimes.
Ces nouveautés ont visé le renforcement des capitaux propres des
banques, l’instauration de ratios de liquidité pour le court et le moyen terme, et
finalement la mise en place d’un nouveau ratio d’effet de levier.
On a vu également que ces nouvelles exigences vont priver les banques
classiques d’une partie importante de leurs capitaux propres (selon l’ancienne
définition de Bâle II), mais aussi vont les obliger à réserver une grande partie des
bénéfices réalisés à reconstruire les fonds propres, afin d’être conformes aux
nouveaux ratios de Bâle III.
Pour les banques islamiques, l’impact escompté est plutôt bénéfique même
s’il l’est d’une manière indirect. En effet, même si la grande partie des exigences de
Bâle III n’oblige pas les banques islamiques à faire des efforts d’adaptation, les
banques classiques seront obligées d’adopter des définitions des capitaux propres
semblables à celles des banques islamiques d’une part, et privées d’autre part
d’une partie importante de leurs bénéfices. Ce qui augmentera d’une manière
considérable la compétitivité des banques islamiques.
Toutefois, Bâle III en étant adapté plus pour les banques classiques, est loin
d’être suffisant pour les banques islamiques, du fait des caractéristiques spéciales
des risques auxquels celles-ci sont confrontées. Pour remédier à ce manque, des

18
IFSB, CAPITAL ADEQUACY STANDARD FOR INSTITUTIONS, Décembre 2005.

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L’impact des accords de Bâle III sur les Banques Islamiques

organismes internationaux de la finance islamique, comme l’IFSB, essaient


d’adapter les mesures prudentielles des accords de Bâle aux caractéristiques des
banques islamiques. Ceci reste loin d’être suffisant, mais constitue toujours un
commencement, qui aura certainement un effet bénéfique sur l’avenir d’une
finance jeune, mais qui a su s’imposer comme une véritable alternative.

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Bibliographie :
1. Analysis of GCC Banks’ Loan Portfolio & Deposit Base-Report, KAMCO, Février 2010
2. Applying the IFSB Basel II Framework to ensure a bank’s Capital adequacy, Simon
Gray, Mars 2009
3. Bâle 3 en 5 questions, Finance Watch, Mai 2012
4. Bâle III : Décryptage, impacts et limites des nouvelles exigences réglementaires,
Aurexia Conseil, Juillet 2011
5. Bâle III : dispositif réglementaire mondial visant à renforcer la résilience des
établissements et systèmes bancaires, Comité de Bâle sur le contrôle bancaire,
Décembre 2010 révisé en juin 2011
6. Bâle III : Les impacts à anticiper, KPMG, mars2011
7. Bâle III: Présentation et impacts attendus, CHAPPUIS HALDER
8. Basel III: Impacts on the IIFS and the Role of the IFSB, Abdullah Haron, Mai 2012
9. Capital adequacy standard for institutions (other than insurance institutions)
offering only islamic financial services, IFSB, Décembre 2005
10. Capital adequacy standard for institutions, IFSB, Décembre 2005.
11. Convergence internationale de la mesure et des normes de fonds propres, Comité
de Bâle sur le contrôle bancaire, Juin 2006,
12. En route vers Bâle III, ALGOFI
13. Falsh Economics, N° 256, Natixis, Avril 2012
14. Handbook of Islamic banking, Habib Ahmed and Tariqullah Khan, page 102
15. Impact of Regulatory Reforms on Large and Complex Financial Institutions,
International Monetary Fund, Novembre 2012
16. Implications of Basel III On Islamic Banks, conférence international en Excellence
Business, Shariquah, mai 2012
17. ISLAMIC BANKING IN THE MENA REGION, SALMAN SYED ALI, Février 2011
18. Islamic banks have weathered sub-prime crisis well: Regulators,
http://business.asiaone.com/, Gabriel Chen,
19. Islamic Banks Shielded from Subprime, Mohammed Abbas, Février 2008,
www.Reuters.com
20. Présentation du nouvel accord de bale sur les fonds propres. Hamza Fekir, Mai
2009
21. Qatar National Bank, Morgan Stanley, Novembre 2011
22. Réponse du Comité de Bâle à la crise financière : Rapport au Groupe des Vingt,
Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, Octobre 2010
23. Results of the Basel III monitoring exercise as of 30 June 2011, Comité de
supervision bancaire de Bâle, Avril 2012.
24. Revised capital adequacy standard for institutions offering islamic financial services
[excluding islamic insurance (takāful) institutions and islamic collective investment

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L’impact des accords de Bâle III sur les Banques Islamiques

schemes], exposure draft – 15, IFSB, Novembre 2012


25. The impact of Basel III on Islamic banks: A theoretical study and comparison with
conventional banks : Adel HARZI

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