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La province ou préfecture, est une collectivité territoriale de droit public

dotée de la personnalité morale et l’autonomie financière. Elle gère les


affaires de la collectivité par l’intermédiaire d’une assemblée dont le
nombre des membres varie selon le nombre des habitants et fonction du
découpage administratif.

L’élection des membres des assemblées provinciales et préfectorales est


réglementée par le code électoral de 1997. Pour assurer un bon
fonctionnement des provinces et préfectures. Elles sont dotées d’un
bureau composé d’un président, un vice président, et d’un 2ème vice
président pour les assemblées ayant plus de 21 membres élus. En plus, la
loi prévoit un rapporteur de budget, un secrétaire et son secrétaire
adjoint.

L'article 15 du Dahir n° - 2-2 du 2 rejeb 2 octobre 2 2


portant promulgation de la loi - relatif l organisation des
préfectures et des provinces stipule que l doit tre constitué au moins
trois commissions permanentes spécialisées."

Apparemment, les textes qui régissent le fonctionnement, l’organisation,


et le contrôle de la province ou préfecture semblent très clairs et
explicites. Mais les choses en réalité ne se passent pas comme prévues en
théorie, car en pratique, il y a plusieurs problèmes et obstacles qui
handicapent le bon fonctionnement de nos provinces et préfectures. Et
en citant titre d’exemple

Les problèmes financiers et humains : principalement, le


manque de compétences et d’effectif qualifié pour mieux
manager certains projets à caractère très technique, sans pour
autant parler du choc managérial entre les adeptes de
l’ancienne école (Old School) et de la nouvelle !!

Afin de rendre ce sujet intéressant et suivre une méthodologie


universitaire et pédagogique, nous traiterons de sujet comme ci-dessous
:

{1}- L’organisation provinciale ou préfectorale :


Cette organisation est régie par le Dahir n° 1-02-269 du 25 rejeb 1423 (3
octobre 2002) portant promulgation de la loi N° 79-00 relatif à
l'organisation des préfectures et des provinces abrogeant le Dahir N°
1-63-273 du 2 Rebia II 1383 (12 septembre 1963).

Le découpage administratif du Maroc en province et préfecture résulte


du dahir N° 1-59-351 du 1er Joumada II 1379 (2 décembre
1959) relatif à la division administrative du royaume.

La dernière révision constitutionnelle de a reconnu l’existence


juridique de la province et préfecture à travers ses articles 100 et 101 :

Article 100 : "Les Collectivités Locales du Royaume sont les


régions, les préfectures, les provinces et les communes. Toute
autre Collectivité Locale est créée par la loi."

Article 101 : "Elles élisent des assemblées chargées de gérer


démocratiquement leurs affaires dans les conditions
déterminées par la loi. Les gouverneurs exécutent les
délibérations des assemblées provinciales, préfectorales et
régionales dans les conditions déterminées par la loi."

(A)- l’assemblée provinciale ou préfectorale :

Le code électoral de 1997 réglemente l’élection des membres des


assemblées provinciales et préfectorales. Il sont élus par et parmi un
collège électoral formé des membres des conseils communaux de la
province et préfecture au suffrage indirect selon le système de
scrutin de liste à la représentation proportionnelle suivant la
règle du : « plus fort reste. » Pour une période de 6 ans.

utre les membres des conseils communaux, Le conseil préfectoral ou


provincial est aussi composé des membres représentant les chambres
professionnelles, élus parmi les membres de la chambre d agriculture, la
chambre de commerce, d industrie et de services, la chambre d artisanat
et la chambre des p ches maritimes conformément aux dispositions de
la loi formant code électoral . Le deux catégories de membres disposent
des m mes droits et sont soumis aux m mes obligations. (Article 17)
- Organisation :

*/ Un bureau : élu à la majorité relative au scrutin uninominal au vote


secret. l est composé d’un président, d’un vice président, et d’un 2ème
vice-président pour l’assemblée ayant plus du 2 membres. Ainsi qu’un
rapporteur du budget, d’un secrétaire et enfin d’un secrétaire adjoint. Le
bureau est considéré comme l’organe principal de
l’assemblée.

Le nombre des vice-présidents varie selon le nombre légal des membres


du conseil préfectoral ou provincial. Il est de :

- deux (2) pour les conseils de moins de 15 membres ;


- trois (3) pour les conseils comptant entre 15 et 25 membres ;
- cinq (5) pour les conseils de plus de 25 membres. (Article 8)

*/ Les commissions spécialisées : les membres de ces commissions


sont élus, également à la majorité relative et au scrutin secret dans les
mêmes conditions que le bureau.

l doit tre constitué au moins trois commissions permanentes chargées


respectivement :

- des questions budgétaires et financières ;


- des questions de développement économique, social et culturel ;
- des questions d urbanisme, d aménagement du territoire et de
l'environnement.

Le fonctionnement de l’assemblée n’est pas permanent, le législateur


avait prévu 2 sessions ordinaires. Mais elle peut siéger en session
extraordinaire, la date de cette session est fixée par arrêté du ministre de
l’intérieur.

Les séances de l’assemblée sont publiques, et pour exception


elles peuvent être secretes. Après chaque séance l’assemblée
établit un procès-verbal.
Les attributions de l’assemblée provinciale ou préfectorale sont
déterminées par l’article de la présente loi de 2 2 qui précise

Le conseil préfectoral ou provincial règle par ses délibérations les affaires


de la collectivité préfectorale ou provinciale. A cet effet, il décide des
mesures prendre pour assurer son développement économique, social
et culturel, dans le respect des attributions dévolues aux autres
collectivités locales.

l exerce notamment des compétences propres et des compétences qui lui


sont transférées par l’Etat.

l peut, en outre, faire des propositions et émettre des avis ou des v ux


sur les questions d’intér t préfectoral ou provincial relevant de la
compétence de l’Etat ou de toute autre personne morale de droit
public.

our l’accomplissement des missions qui lui sont imparties, le conseil


peut bénéficier du concours de l’Etat et des autres personnes morales de
droit public.

(B)- L’exécutif provincial et préfectoral :

L’article 1 de la constitution précise que : « les gouverneurs


exécutent les délibérations des assemblées provinciales,
préfectorale, et régionale. Dans les conditions déterminées par
la loi. » Cette m me disposition est réitérée dans l’article de la loi n
79-00 et l'article 2 du Dahir portant loi n° 1-75-168 du 25 Safar 1397 (15
février 1977) relatif aux attributions du gouverneur celui de 1977.

Le gouverneur est le délégué du gouvernement de Notre Majesté dans la


préfecture ou province où il exerce son commandement. Il veille à
l'application des dahirs, loi et règlement et à l'exécution des décisions et
directives du gouvernement dans la préfecture ou la province. (Article 2
du Dahir de 1977)

Le gouverneur est avant tout une autorité déconcentrée, qui représente le


pouvoir central l’échelon provincial et préfectoral.
l dispose ce titre d’un certain nombre de moyens humains, matériels,
et techniques pour assurer la bonne gestion des affaires de la province ou
préfecture.

Il coordonne en effet, les activités des services extérieurs et peut inviter


leurs représentants assister aux séances de l’assemblée.

Le gouverneur préside le comité technique préfectoral et provincial. C’est


au gouverneur que le législateur a confié la mission d’assurer
l’application des délibérations exécutoires de l’assemblée.

Il prépare et exécute le budget provincial et préfectoral, et prend les


mesures d’ordre réglementaire ou individuel l’échelon provincial.

Le gouverneur peut conserver et gérer les biens de la préfecture, conclut


tout acte de vente, toute acquisition d’échange, partage ou transaction
portant sur le domaine de la province ou préfecture.

Il peut passer les contrats et conclure les marchés de travaux au nom de


sa collectivité. Enfin, il représente la province ou préfecture en justice.

L'élargissement des attributions du gouverneur et son exerce un contrôle


sur les activités de l’assemblée provinciale fait de lui le véritable exécutif
au niveau de la province et la préfecture.

{2}- La Tutelle sur les Provinces et Préfectures :

Pour un bon fonctionnement de cette collectivité locale décentralisée, la


charte provinciale et préfectorale confère aux autorités administratives le
pouvoir d’exercer un contrôle de tutelle sur l’assemblée de la province et
la préfecture.

(A)- La tutelle sur la province et la préfecture :

Elle se présente sous deux aspects, une tutelle sur les personnes et une
tutelle sur les actes.
(a)- la tutelle sur les personnes : peut s’exercer soit par la démission
d’office des conseillers, soit dans le cas le plus grave, par la dissolution de
l’assemblée dans son ensemble.

*/ Pour la démission d’office, le gouverneur peut par arrêté motivé,


déclarer la démission d’office du conseiller qui se serait absenté durant 2
session consécutives de l’assemblée, sans excuse valable.

ar contre, si au cours de l’exercice de son mandat, un membre de


l’assemblée tombe sous le coups d’une inéligibilité ou d’une
incompatibilité prévue dans par les articles 177 et suivant du code
électoral de 1997, il sera déclaré démissionné de son mandat par arrêté
du ministre de l’intérieur. Sont inéligibles en qualité de conseiller
préfectoral ou provincial dans toute l'étendue du Royaume les personnes
visées à l' article 42 de la présente loi, et qui sont :

1 - Les naturalisés marocains, au cours des cinq années suivant leur


naturalisation, tant qu'ils ne sont pas relevés de cette incapacité dans les
conditions prévues à l'article 17 du dahir du 21 safar 1378 (6 septembre
1958) portant code de la nationalité marocaine ;

2 - Les personnes qui ne remplissent plus une ou plusieurs des


conditions requises pour être électeur ;

3 - Les personnes exerçant effectivement les fonctions ci-après ou ayant


cessé de les exercer depuis moins de six mois à la date fixée pour le
scrutin :

- les magistrats ;
- les magistrats de la cour des comptes et les magistrats des cours
régionales de comptes ;
- les gouverneurs, secrétaires généraux des préfectures ou provinces,
premiers khalifas des gouverneurs, pachas, chefs de cabinet de
gouverneur, chefs de districts, chefs de cercle et caïds ainsi que leurs
khalifas, les khalifes d'arrondissements et les chioukh et moqaddemine ;
- les mohtassibs ;
- les juges communaux et d'arrondissement ainsi que leurs suppléants ;
- les personnes autres que celles visées ci-dessus qui sont exclues du
bénéfice du droit syndical par le décret n° 2-57-1465 du 15 rejeb 1377 (5
février 1958) relatif à l'exercice du droit syndical par les fonctionnaires tel
qu'il a été modifié par le décret royal n° 010-66 du 27 joumada II 1386
(12 octobre 1966).

4 - Les personnes condamnées irrévocablement à une peine


d'emprisonnement ferme ou à une peine d'emprisonnement avec sursis,
quelle qu'en soit la durée pour l'une des infractions prévues aux articles
100, 101, 102 et 103 de la présente loi sous réserve des dispositions de
son article 104 (2).

*/ Quant à la dissolution de l’assemblée : elle intervient sur rapport


du gouverneur adressé au ministre de l’intérieur qui propose au er
ministre de prononcer la dissolution par décret.

Durant la période qui sépare la dissolution de l’élection d’une nouvelle


assemblée, le ministre de l’intérieur désigne par arr té, une délégation
spéciale en vue d’expédier les affaires courantes de la province. Cette
délégation va être présidée par le gouverneur.

Les sanctions prévues par la loi dépassent les personnes pour concerner
aussi leurs actes.

(b)-La tutelle sur les actes : Régit par l’article de la loi n -00 de
2002 pour contrôler les actes provinciaux et préfectoraux.

la loi prévoit deux modalités soit un régime d’approbation préalable des


délibérations portant sur un certain nombre des matières essentiellement
financières, soit un contrôle de régularité à posteriori portant sur les
autres délibérations qui sont exécutoires d’office, cette loi sanctionne par
deux procédures soit la nullité, soit l’annulabilité.

(B)- les propositions d’amélioration :

- L’augmentation du nombre légal des membres de l’assemblée


afin d’assurer la représentation de toutes les communes se
situant dans le ressort de la province ou de la préfecture.
- La révision du système d’élection, car il permet à un seul membre
d’ tre la fois un conseil communal et membre de l’assemblée, certains
parlent de doublement fonctionnel, et pour régler ce problème certains
proposent des élections directes.

- Il faut faire face aux problèmes humains, c’est à dire, que la


majorité des membres de l’assemblée n’ont pas un niveau
intellectuel qui leur permet de gérer cette collectivité comme il
faut, surtout au niveau fiscale, statistique et prévision
stratégique.

- Le renforcement du rôle du président de l’assemblée en le


dotant du pouvoir d’exécution des décisions de l’assemblée et
l’ordonnancement des dépenses.

- La séparation des moyens administratifs, financiers, et humains de


l’assemblée des services déconcentrés de la province et l’amélioration
de ses ressources afin que l’assemblée puisse exercer ces attributions.

- L’allégement de la tutelle en limitant son exercice au pouvoir


central, et la réduction d’une part du nombre des décisions et des arr tés
soumis l’approbation, et d’autre part des délais légaux.

- Enfin la révision du découpage administratif de certaines


provinces et préfectures, pour l’adapter au niveau du découpage
communal.

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