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' REVUE POPULAIRE
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1^'AS^'R()^T OMIE, DE ME^^E{)ROLOGIE
RÉUACTION
.J.-C. 110U'LEAU,
,^ucie» Directeur de 1'Observatoire Royai de Bruxelles.,
C. LAGIZA,\G E , A. LANCASTER, I.. NIESTEN,
de l'Observatoire Royal de Bruxelles,
1?.' LAGRAI\`GE,, L. NIAH I I,I,ON,
Lieu t enants du Gen ie.
CINQUIÈME ANNÉE.
BRUXELLES
IhIPRIbIERIE XAVIER IIAVERn1ANS, GALERIE DU COMMERCE, 2i--32.
18133
CIEL ET TERRE
REVUE POPULAIRE
A NOS LECTEURS.
1
10 CIEL ET TERRE.
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Stzzyr,ze, Seoereyzs
d'arches en fer dont les extrémités posées sur le sol sont poles
nord.
Les poteaux des réverbères de la vale, aussi biets que les
tuyaux de conduite des eaux, ont montré des propriétés magné-
tiques bien marquées. Toutes les extrémités supérieures sont
poles sud. Chez les premiers, la ligne neutre a été trouvée a
environ 3 m 5o du sol, tandis que chez les seconds elle se
trouvait contre le sol et même quelquefois en-dessous. Dans
les batiments chauffés par la vapeur, les appareils étaient
au bas magnétisés poles nord. Les exemples pourraient être
multipliés indéfiniment, mais ceux que nous avons donnés
sufsent a prouver qu'il serait presque impossible de trouver
tine pièce de fer entièrement dépourvue de magnétisme.
L'explication de ces phénomènes est très simple, si nous
considérons que laTerre est un grand aimant dont le pole sud
se trouve dans notre hémisphère. Tout morceau de fer ou
d'acier placé verticalement a, par conséquent, a son extrémité
inférieure la polarité nord qui, sous l'influence de conditions
convenables, y devient permanente. Ce que nous avons dit
prouve que cette loi est générale, puisque tous les exemples
donnés montrent la polarité nord aux extrémités inférieures.
Pour ce qui concerne les cables du pont de Brooklyn ,
l'application de ce cas et de cas analogues se trouve dans ce
fait qu'ils sont placés presque exactement est-ouest, c'est-à-dire
a angle droit avec le méridien magnétique, et qu'en consé-
tluence la direction suivant laquelle ils zendent a se magnétiser
est Celle de leur diamètre.
Ces diverses recherches ne sont pour ainsi dire que qualita-
tives, puisqu'elles ne font que spécifier la disposition du
magnétisme existant dans les corps ci-dessus mentionnés.
Nous exposerons dans un autre article l'étendue de cette
magnétisation et les effets exacts produits sur l'aiguille par les
causes mentionnées et par d'autres, partieulières à la ville de
New-York.
46 CISL BT TBRRS.
Memorandum astronomique.
MARS 1884.
Vénus est étoile du soir, elle s'éloigne de plus en plus du Soleil; k la fin da mois
elle se couche 4h environ après le Soleil. On pourra done la voir briller de plus
en plus turd dans la soirée. Elle est très favorablement placée pour l'observati on.
Le 15, elle présente une phase de 0,721, le diamètre = 1. Dans Ies premiers
jours du mois, elle occupera la constellation des Poissons ; à la fin du mois, aprè s
avoir traversé le Bélier, elle se trouvera dans le Taureau, près des Pléiades. S
distance a la Terre est, le l er, =1,1699 ; le ai, — 0,9631.
NOTES.
— Noms DES PETITES PLAATES. - M. Palisa annonce que trois des
petites planètes, découvertes par lui, ont reçu les noms suivants : (220).
Stephania; (221), Eos; (222), Lucia.
-- VARIATIONS D' ÉCLAT DE LA COMÉTE PONS-BROOKS (1) . - Pour la troi-
sième fois depuis son apparition, cette comète a éprouvé, au commen-
cement de cette année, une variation dans son éclat. Le Dr Muller, de
l'Observatoire de Potsdam, observa la comète le :er janvier 1884, à
5h 47m T. m. de Potsdam ; son apparence et son éclat étaient les mêmes
que les jours précédents. Mais a 7h 2om, au lieu de présenter un noyau
diffus, comme dans l'observation de 5 h 47m , la comète se trouva réduite
it un point stellaire d'un éclat de 7e grandeur. En comparant l'éclat de,
Iacomète aux deux étoiles voisines D. H. + 24° 4471 et -}- 24° 4473,
cataloguées comule étoiles de 7 me et 6%8 grandeur, le D r Muller obtint
les résultats suivants :
a 711 28m 7,53 gr. a 8h 27 m 7,03 gr.
7 41 7,35 . 8 38 7,00
7 58 6,97 9 0 7,13
8 7 6,89 9 7 7,33
La comète parait avoir eu son plus grand éclat, pendant cette soirée, k
8h 12 m T. m. de Potsdam. La variation totale de lumière qu'elle a
montrée s'élève a 1,3 gr. A gh 3om, la comète avait repris l'apparence
qu'elle avait avant cette variation brusque d'intensité lumineuse.
-- YvoN VILLARCEAU. -- L'Observatoire de Paris et la science astrono-
mique viennent de faire une perse sensible par la mort de M. Yvon
Villarceau. Né a Vendome, le 15 janvier 1813, it se fit remarquer au
collége de cette ville et au Conservatoire des Arts et Métiers de Paris, par
de rapides progrès dans ses études. A rage de 20 ans. it accompagna en
Egypte, comme ingénieur, la mission d'Enfantin. A son retour en
France en 1837, it poursuivit avec assiduité ses recherches mathéma-
tions et de recherches, oil it montre que les phénomèmes sont plus fré-.
quents au périsélénie qu'à 1'asélénie.En météorologie aussi it a produit des
travaux remarquables, entre autres sur la durée du crépuscule, sujet
dont nous entretiendrons prochainement nos lecteurs. Sa mort est une
grande perte pour l'astronomie, qui avait en lui un serviteur dévoué de
tous les instants, comme le prouve l'immense quantité de travaux qu'il
laisse après lui.
-- UN OBSERVATOIRE MÉTiOROLOGIQUE PARTICULIER. - Nous avons visité
dernièrementl'observatoire métPorologiquequ'un particulier, M.Ad.Bayet,
a établi chez lui, Nouveau Marché-aux-Grains, dans la partie basse de
Bruxelles. Outre un baromètre, des thermomètres, un psychromètre
d'August, des hygromètres à cheveu, un pluviotr.ètre, un rain-band spec-
troscope (1), nous avons remarqué un hygromètre d'Alluard (2), instrument
semblable à l'hygromètre de Regnault et installé p< r M. Bayet de facon à
ne pas rebuter l'observateur par des manipulations fatiguantes. L'ozone
est aussi observé sous l'ahri des thermomètres.
La partie la plus intéressante des installations est Celle qui comprend les
enregistreurs automatiques : un barographe, un thermographe et un enre-
gistreur de la pluie et de la neige, tous trois construits par Ridier, à Paris.
Les indications Tournies par ces tros appareils sont des plus satisfaisantes
et des plus régulières, ce qu'il faut attribuer autant aux soins intelligents
dont les entoure leur propriétaire qu'à l'habileté du constructeur
Tous les mois, M. Bayet transmet a l'Observatoire royal un tableau
renfermant ses nombreuses observations directes. Les observations ther-
mométriques et pluviométriques ont déjà permis d'établir d'intéressantes
comparaisons avec celles de l'Observatoire, ainsi qu'avec les observations
pluviométriques fattes rue du Mat, aux ateliers .de la Ville, sous la direc-
tion de M. l'ingénieur Verstraeten.
N'oublions pas de mentionner que M. Bayet se propose de faire des
observations sur la température de l'air à une certaine hauteur au-dessus
du sol, au moyen d'un petit ballon à hydrogène et d'un appareil à cou-
rants thermo-électriques. La simplicité de l'appareil permet de croire
que ces recherches seront menées à bonne tin.
Nous nous permettons de présenter ici a M. Bayet nos felicitations
publiques et nous souhaitons, pour l'avenir de la météorologie dans notre
pays, lull trouve de nombreux imitateurs. J. V.
-- UNE NOUVELLE REVUE ASTRONOMIQUE. - Un journal mensuel ayant
pour titre : Bulletin astronomique, parait à Paris depuis le 15 février. Il
L'hiver de 18831884.
(1) C'est la température a Bruxelles que nous considérons dans tout cet article.
2
26 CIEL ET TERRE,
4°,86 18°,52
301 17.82
0 ,77 17,19
» En outre, les étés qui ont suivi les hivers très-chauds ont
toujours Pté plus chauds qu'un été moyen, et ceux qui ont
suivi les hivers très-froids n'ont jamais été supérieurs a cette
moyenne. Il paraitrait donc qu'il y a lá quelque chose de plus
qu'un simple rapport accidentel. »
Les recherches de Quetelet avaient porté sur 3o années seu-
lement d'observations ; lorsqu'on en embrasse davantage, les
mêmes lois apparaissent encore, mais leur importance semble
asset atténuée. Nous avons repris le calcul de Quetelet en
l'appliquant a une série de 45 années d'observations, et nous
avons formé de la sorte les tableaux suivants, di les nombres
pour les étés présentent moins de différence entre eux que dans
les deux tableaux précédents :
H fiver. Etc'.
50,1 180.2
3,3 18,o
1,1 17,5
Sept hivers très-chauds . . 5 0,8 180,4 étés suivants
Dix-huit hivers chauds . • 4, 1 18,o
Quinze hivers froids . . . 2,2 17,8
Sept hivers très-froids . 0,2 17,0
MIN. MIN.
HIVER. DATE. HIVER. DATE.
ABSOLU. ABSOLU.
A. LANCASTER.
30 CIEL ET TERRE.
(1) On peut toutefois objecten á la manière de voir de J. Hann que les cendres
projetées dans l'atmosphère ne proviennent pas, dans les éruptions, de la matière du
volcan lui -mNme,mais sont tirées des profondeurs du sol. Son calcul n'offredonc pas
toute l'exactitude suffisante, et ne peut servir que de terme de comparaison pour se
faire une idée de la quantité de matière nécessaire pour former une couche de l'épais-
seur rappelée plus Naut,
2*
34 CIEL ET TERRE.
mémoires, les unes parce qu'elles s'appliquent en partie a notre pays, les
autres parce qu'elles embrassent tous les éléments météorologiques et
présentent de ce chef un caractère de généralité que n'offre pas le mémoire
italien ; celui-ci traite plus particulièrement de la climatologie de la pénin-
sule ; nous en recommandons néanmoins la lecture a tous ceux que ce
genre de question intéresse.]
(1) Cette opinion semble tout-it-fait abandonnée aujourd'hui ; les faits la contre-
disent formellement. Note de la Rédaction.
CIEL ET TERRE. 41
A
VALTURK NORMALES ET VALEURS EXTRA MES. 1884
» » minima .. 9
Nombre normal de jours de pluie . 13 12
» 0 » de neige. 6 2
)) » » de gréle . 1 1
» » » de tonnerre o,3
» » » de brouillard 6
» » » couverts 5,2
» )) » sereins . 1,1 0
Nébulosité normale. 7,2 6,o
NOTES.
— Le Bureau de la Société royale de Londres (Académie des Sciences)
vient de nommer un Comité chargé de recueillir tous les renseignements
qui ont trait à l'éruption volcanique du Krakatoa et aux divers phéno-
mènes atmosphériques et séismiques qui ion accompagnée ou suivie.
la France .. 250,00o »
(1) Le 4e fut découvert par Huygens en 1655, les quatre autres par Cassini
dans les années 1671-1672-1684.
CIEL ET TERRE. 51
Les Orages.
Dans une conférence donnée récemment a Edimbourg, le
professeur Tait a étudié les effets météorologiques produits
par les orages. Ces effets consistent en une accumulation énor-
me de vapeurs dans l'air, et en des averses de pluie et de grêle
qui en sont la conséquence. 11 est très intéressant, a-t-il ajouté,
de constater la somme d'énergie déployée pendant ces boule-
versements ; on arrive ainsi a des résultats surprenants. Pour
faire évaporer la dixième partie d'un pouce (25 mill.) d'eau sur
un pied carré (g déc.) d'étendue, it faut un travail égal a celui
d'un cheval pendant une demi heure; en sorte que pour con-
denser le dixième d'un pouce d'eau sur un mille carré (2 1/, kil.),
il faudrait pendant le même espace de temps, le travail d'un
million de millions de chevaux. On comprend donc comment
it se fait que des ouragans et des typhons puissent résulter de
la somme d'énergie provenant de la chaleur de cette petite quan-
tité d'eau, lorsqu'elle se condense et passe de l'état vaporeux a
l'état liquide.
Parlant ensuite des trois formes qu'affecte la foudre en torn-
bant, celle d'une flamme fourchue, d'une nappe lumineuse ou
d'un globe, il constate que la flamme fourchue n'est pas autre
chose (mais sur une plus grande échelle) que les étincelles qui
s'échappent d'une machine électrique, et que l'éclair est pro-
duit par l'air que sa résistance au passage de l'électricité rend
incandescent, de la même manière que, dans la lampe Swan,
le carbone s'enflamme au contact du courant électrique.
CIEL ET TERRE. 57
l'on connait de plus positif á son égard, c'est qu'il vint s'établir
a Bruxelles en r 62 r et s'y trouvait encore en [661.
Tels étaient les seuls faits connus de la vie de Van Langren
jusque dans ces derniers temps.
Presque au même moment ou Ciel et Terre publiait la notice
de M. Niesten, paraissait aussi la partie K-P de la Bibliogra-
phie néerlandaise historico-scientifique du Dr D. Bierens de
Haan, l'éminent mathématicien de Leyde. En la parcourant,
nous fumes surpris d'y trouver, a la lettre L,la mention suivante :
Langeren (Michael Floris van), NE A ARNHEM. Nous nous
empressámes d'écrire a M. de Haan, le priant de vouloir
bien nous indiquer les sources sur lesquelles it s'appuyait
pour faire de Van Langren un Arnhémois, c'est-á-dire un
Hollandais. Avec une extrême obligeance, M. de Haan nous
fit connaitre certain passage d'un livre d'Erycius Puteanus
(Munitionum symmetria ; Lovanii, '618 ; in-I2°), ou la natio-
nalité de Van Langren est établie en ces termes (p. i o6)
cr Michael Florentius Langrenus, Mathematicus Regius, vir
genio optimus, genere apud A,'enacenses suns antiquo et
claro. » (Michel Florent Langrenus, mathématicien royal,
homme d'un grand 011ie, d'une souche antique et illustre
parmi ses [compatriotes les] Arnhémois).
Cette citation est importante, ou plutót décisive quant au
lieu d'origine de Van Langren. Erycius Puteanus était en effet
le contemporain (1574 1646) de notre cosmographe et né
comme lui aux Pays-Bas, a Venloo ; it était de plus son ami,
et vécut également en Belgique pendant fort longtemps. Il obtint
en 1606 la chaire de langue latine qu'avait occupée si brillam-
ment Juste Lipse a l'Université de Louvain, et la conserva
jusqu'au moment de sa mort. Puteanus était donc bien en
situation de connaitre la nationalité de Van Langren, avec
lequel it était en relations très suivies, comme 1 indiquent plu-
sieurs de ses ouvrages.
Des recherches faites a ma demande dans les archives de la
ville d'Arnhem n'ont pu m'apprendre la date de naissance de
60 CIEL ET TERRE.
d'éclat entre le spectre des terres et des mers. Le spectre de Mars donne
quelques bandes spéciales analogues aux bandes atmosphériques de la
Terre (3). »
- « Condition physique de Mars. -- M . Brett croit devoir conclure
des observations faites par lui pendant la dernière opposition que Mars
Memorandum astronomique.
AVRIL 1884.
ai
Les pointes australes de l'Amérique du Sud et de l'Afrique sont les seules terra
d'ou l'on pourra voir -le phénomène.
POSITIONS ET MARCHE DES PLANÈTES.
NOTES.
- ACTION DE L' HUILE SUR LES YAGUES DE LA MICR. - Cette importante
question est toujours a 1'ordre du jour. En cherchant à en faire l'histo-
rique, on a trouvé qu'elle était déjà connue au sixième siècle. Les
pêcheurs de ce temps avaient en effet remarqué 1'action de l'huile sur les
vagues, ainsi qu'il résulte de la description de ce phénomène par Théo-
phylacte Simocrate, qui vivait à la même époque. Simocrate s'exprime
ainsi : a J'ai ouy dire que les nautonniers attirent le calme et la bonace,
en jetant de l'huile dans la mer, se faisant forts de la rendre ainsi
propice et tranquille, quoi qu'elle fut trouble et écumante. »
C1LL ET TERRE. 67
(1) Cette note a été reproduite dans Ciel et Terre, 3e année, p. 331.
68 CIEL ET TERRE.
Le paratonnerre Melsens.
La construction des paratonnerres repose sur un fait d'ob-
servation simple, qu'il importe de ne point perdre de vue lors-
qu'on étudie les dispositions de détail a donner a ces appareils.
Un orage éclate-t-il, on' remarque que la foudre se porte de
préférence sur les matériaux qui so pt bons conducteurs de
l'électricité ; elle saute souvent de l'un a l'autre à travers
d'épaisses murailles et Von ne constate des dégáts sérieux que
dans le voisinage des points par lesquels la foudre a pénétré
dans une masse conductrice ou en est sortie. La foudre quit-
tera un objet métallique pour se porter sur un autre situé dans
le voisinage du premier, soit parce que le second est plus
massif, soit parce qu'il est en communication plus intime avec
le sol, que la foudre recherche toujours, et elle cesse d'ailleurs
ses ravages quand eile 1'a atteint dans de bonnes conditions.
Quand, a la suite d'un coup de tonnerre désastreux, on
étudie la marche suivie par la foudre, on trouve souvent • une
route qui au premier abord peut paraure capricieuse, mais un
examen approfondi démontre toujours que cette marche est
conforme aux principes que nous aeons énoncés plus haut.
On pourrait citer de nombreux exemples a l'appui de cette
affirmation ; nous nous bornerons a choisir, parmi ceux que
cite Arago, le fait suivant qui nous parait mettre bien en évi-
dence les particularités de la marche en question : « La foudre
» étant tombée sur une asset grosse verge de fer implantée
) dans le toit de la maison de M. Raven, dans la Caroline
» (Etats-Unis), parcourut ensuite un fil de laiton qui établis-
» sait, par l'extérieur du bátiment, une communication intime
» entre cette verge et une barre de même métal enfoncée en
» terre. Pendant sa course descendante, la foudre fondit toute
» la partie du fil comprise entre le toit et le rez-de-chaussée,
» et cela sans endommager en aucune manière le mur sur
)) lequel le fil était pour ainsi dire appliqué. A la hauteur du
» rez-de-chaussée les choses prirent un tout autre caractère.
» De la jisqu'à terre le fil ne fut pas fondu. Au point même
4
74 CIEL ET TERRE,
4*
82 CIEG ET TERRE,
celles qui avaient été relevées vers la fi n d'octobre et pendant
le mois suivant. Depuis le jour de sa découverte jusqu'en
octobre le noyau présenta un disque circulaire bien défini,
dont la position put être aisément relevée ; mais, vers la fin
d'octobre, des changements considérables se présentèrent dans
l'aspect du noyau : de circulaire, it devint elliptique, et, au
lieu d'un point brillant dans la tête de la comète, on en
compta jusqu'à cinq, bien nettement marqués et presque tous
diffus. De plus, du 20 octobre au 26 mai, la longueur du
noyau passa de 57" a 135" et l'angle de position de son grand
axe varia de i i 3° a 255 0 . II n'est donc pas étonnant de trouver
d'assez fortes divergences dans les observations de cette
époque, et conséquemment d'obtenir dans les éléments de la
comète déduits de ces observations les résultats les plus dis-
cordants. Ainsi, d'après les observations faites après le passage
au périhélie, M. Chandler a obtenu pour la révolution de la
comète des périodes variant de 3 115 jours à 4 070 ans et,
entre ces extrêmes, on en a calculé de 269, 652, 712, 793, 843,
997 et 1376 ans. La période la plus probable doit être com-
prise entre 7 .2 et 793 ans.
M. le Dr Morrison, de Washington, vient de reprendre le
problème. Choisissant les observations méridiennes de la comète
faites le 14 septembre a Melbourne, le 19 septembre et le
15 novembre a Washington , époques auxquelles l'astre
avait le plus grand mouvement, it est parvenu a déterminer
les éléments d'une orbite qui satisfait aux meilleures observa-
tions de la comète pendant la période entière de sa visibilité,
c'est-à-dire du 8 septembre 1882 au 26 mai 1883. Comme ces
observations embrassent celles qui ont été faites avant et après
le passage de la comète au périhélie, on peut en conclure que
celle-ci n'a subi aucun retard dans sa marche par suite de
son rapprochement du Soleil,
En comparant les éléments de l'orbite calculée par M. Mor-
rison à ceux déterminés par le Prof. Frisby et le Dr Kreutz,
on trouve, malgré un désaccord considérable dans le temps
CIEL ET TERRE. 83
Le gradient barométrique.
toire fait avec les lignes isobares n'est pas invariable, mais
diminue a mesure qu'elle tend vers le centre cyclonique. Ces
changements dans l'inclinaison de la direction du vent sur
les isobares ne sont pas simplement accidentels, mais consti-
tuent un fait caractéristique invariable des grandes et vio-
lentes tempêtes.
L'exposé ci-dessus des recherches contenues dans la 19° Con-
tribution du météorologiste américain montre la haute valeur
de ce travail. Ii ne le cède en rien a ses ainés, on le voit, pour
l'importance des résultats obtenus. A. L.
^
VALEURS N0R,'IALES ET VALEURS EXTRESIES. 1884
» » basse . -0°7
^
NOTES.
— Nous sommes heureux d'annoncer a nos lecteurs que, depuis le
15 mars dernier, M. J. C. Houzeau fait partie du Comité de rédaction
de Ciel et Terre. C'est, envers la revue, une marque de sympathie et d'es-
time à laquelle nous sommes très sensibles En nous apportant sa part
de collaboration régulière, l'ancien Directeur de 1'Observatoire royal de
Bruxelles assure a Ciel et Terre un nouvel et sérieux élément de succès,
dont nos abonnés , nous en sommes certains, sauront apprécier tout
le prix.
—• LES HIVERS DOUX DANS L ' EUROPE SEPTENTRIONALE. — La douceur
avoir sur les caractères des saisons suivantes. La statistique lui a répondu
qu'à un hiver moyennement doux (de o a 5 0 au-dessus de la moyenne)
succède plus souvent un printemps froid qu'un printemps chaud, et qu'un
hiver très chaud (écart de 5 a 12 0) amène presque toujours un printemps
très chaud. On peut dire, en résumé, que plus chaud est l'hiver, plus
chaud sera le printemps prochain. Ce sont là des conclusions qui contra-
rient les opinions courantes.
Peut-on maintenant assigner, dans l'état actuel des connaissances, les
causes premières de l'apparition de ces hivers doux? La réponse né-
gative que l'on dolt faire a cette question n'empêzhe cependant pas d'as-
surer que ces causes tienneet au globe qui nous porte et non aux actions
des astres. L'antiquité, le moyen-age ont cru a leinfluence marquée des
astres sur les saisons et sur tout ce qui se passe a la surface de notre terre.
La Lune elle-même, pour beaucoup, tient encore une place éminente
comme régulatrice des saisons. C'est là une erreur qu'il faut rejeter. La
question qui nous occupe sera résolue lorsqu'on connaitra la cause, incon-
nue encore aujourd'hui, du nombre considérable de centres de dépres
sion qui, dans ces hivers exceptionnels, viennent de l'Atlantique et se
dirigent vers le nord est de nos régions Les vents du sud-ouest prédo-
minent alors et nous amènent des hivers tempétueux a température supé-
rieure a la moyenne.
-- SUPERFICIE DES MERS. - Le géographe allemand 0. Krummel, de
Góttingue, vient de publier d'intéressantes recherches sur la superficie
des mers du globe. D'aprés ses calculs, l'Océan Atlantique mesure
49 4 2 9 468 milles carrés (1), l'Océan indien 45 462 0 40, l'Océan pacifique
99 897 917. La superficie totale des trois plus vastes Océans est done
de 194 787 425 milks carrés. L'Océan arctique cbmprend g 481 294 milles
carrés, dont 663 249 appartiennent a la Baie d'Hudson et 7 715 a la Mer
Blanche. La mer australienne s'étend sur 5 112 491 milles carrés ; la
Méditerranée, sur 1 7F9 029 ; la Baltique, sur 257 58g ; la mer Rouge,
sur 278 944, le Golfe persique, sur 146 83;. Viennent ensuite les mers
que le Dr Krummel appelle mers cótières : la mer du Nord, 339 526 milles
carrés; les mers anglaises, 156 290; la baie du St-Laurent, 170 1 o9; la mer
de Chine, 761 332; la mer du Japon, 647 170; la mer d'Okhotsk, 934 717;
la nier de Behring, 1 440 338 ; la baie de Californie, l03 678. La super-
ficie totale de ces mers cótières est de 4 523 460 milles carrés. L'Océan
antarctique, .enfin, mesure 12 6g6 236 milles carrés. Il en résulte que
toutes les mers du globe réunies couvrent une surface de 231 915 goy
milles carrés ou 6 029 813 53o kilornètres carrés, tandis que les terres
mesurent 34 354 95o milles carrés ou 893 228 70o kil. carrés seulement.
pres étant supposées dues a des causes particulièrt s a ces astres, le pro-
fesseur Plunmer trouve pour coordonnées du point vers lequel se trans-
porte notre système : AR = 2 7 0 ° 8T, a _ -i- 20020.
En second lieu, si ion suppose que Ia distance des étoiles vane en raison
inverse de leurs mouvements propres, on obtient AR = 276° 8f et
a_ + 26°3if.
La seconde hypothèse est la plus probable, comme l'indique le calcul.
Il s'ensuit quc nous Bommes entrainés avec le Soleil et son système vers
un point de la voie lactée situé entre p Lyre et o Hercule.
Ces résultats, comme le montre la nature des hypothèses sur lesquelles
ils se basent, n'ont, it fuut l'avouer, qu'une valeur fort relative et ne
dolvent pas être pris pour ce que Pon, peut appeler des résultats scienti-
fiques : la science nous montre au contraire que ce so p t la des ques-
tions a la solution exacte desquelles nous ne pouvons encore prétendre.
-- FRÉQUENCE DIURNE DES TREMBLEMENTS DE TERRE. - M. Forel, en dis-
cutant toutes les observations de tremblements de terre que Ion possède
pour la Suisse (depuis le IX° siècle jusqu'à ce jour), arrive a cette conclu-
sion que la périodicité Biurne des phénomènes sismiques dans ce pays
peut être considérée comme démontrée. Il existe un maximum de fré-
quence entre 2 et 4 h du matin, et un minimum entre midi et 2 h. du soir.
— L'Institut national de géographie (rue des Paroissiens, a Bruxelles,
)8-2o) vient de fonder un journal populaire consacré exclusivement aux
sciences géographiques. Cette nouvelle publication est certainement
appelee a un grand succès. La modicité de son prix (6 fr. par an), la
variété de ses informations, les nombreuses cartes et illustrations qui
accompagneront le texte en sont un sur garant. Le journal a pour titre :
Le Mouvement géographique, et parait tous les quinze jours. Le premier
numéro est du 6 avril ; en voici le sommaire : Texte. — Notre pro-
gramme; Le D r Chavanne au Congo; Anvers; Le Parc national des États-
Unis ; Navigation ; L'Association internationale africaine, nouvelles infor-
mations, tableau du personnel blanc de l'Association internationale du
Congo ; Le Stanley-Pool ; Les grands travaux ; Variétés ; Notre carte
d'Egypte ; Petite correspondance ; Nécrologie ; Sociétés savantes. _
Cartes. — Le Stanley-Pool, Le Parc national des États-Unis ; L'Egypte
et l'Abyssinie. = Gravure. — Les sources du Mammouth.
— La deuxième édition du Traité élémentaire de météorologie, par
J. C. Houzeau et A. Lancaster, a paru récemment chez M. H. Manceaux,
a Mons. La rapidité avec laquelle la première édition a été épuisée mon-
tre suffisamment que cet ouvrage venait a son heure ; c'est, en effet, le
premier livre élémentaire de la science du temps mis au courant des théo,
ries modernes. (Voir a la page ci-contre, sous la rubrique Bibliographie).
CIEL ET TERRE, 97
(1) Euvres complètes de Frangois Arago; Paris et Leipzig, 1854. Tome IV.
5
98 CIEL ET TERRE•
(1) Le climat de la partie orientale de 1'Australie est caractérisé par des périodes
de sécheresse séparées par des époques de pluies subites et torrentielles. On y observe
alternativement des périodes d'années sèches et des périodes d'années humides; eest
ainsi que deux lacs des Montagnes Bleues qui n'ont pas d'écoulement se dessè-
chent quelquefois complétement et débordent en d'autres temps.
102 CIEL ET TERRE.
(1) On sait que 1a hauteur moyenne annuelle des pluies est, chez nous, de 0n173.
CIEi, ET TERRE. t07
(1) Cela est-il bien certain ? Est-il bien prouvé qu'un nuage ne puisse se résoudre
en pluie sous l'influence d'un choc violent ? Dans les orages nous voyons fréquem-
ment la pluie commencer immédiatement après un violent coup de tonnerre.
108 CI EL 8T 11'EátRE.
Le Lac de Takoe,
(1) Cet article est la reproduction, avec certaines modifications et quelques addi-
tions, d'une note de M E.Renou insérée dans l'A nnuaire de la Société météoro-
logique de Paris (31 e année, p. 219), mais ou nous aeons remplacé par des rensei-
gnements relatifs it la Belgique ceux donnés par M. Renou pour la France.
CIEL ET TERRE. 115
Correspondance.
La foudre en boule.
Memorandum astronomique.
MAI 1884.
Du Nord au Sud : Cassiopée, Céphée, la Petite Ourse, la queue de la
Grande Ourse, les Lévriers, la Chevelure de Bérénice, la Vierge, le
Corbeau.
De l'Est a l'Ouest : Ophiuchu s, Hercule, la Grande Ourse, les Gémeaux,
le Cancer, le Petit Chien.
Du Nord-Est au Sud-Ouest : le Cygne, la Lyre, le Dragon, la Grande
Ourse, le Petit Lion, le Lion, la Coupe, l'Hydre.
Du Sud-Est au Nord-Ouest : la Balance, le Serpent, la Couronne, le
Bouvier, la Grande Ourse, le Lynx, la Girafe, le Cocher, Persée.
Q. Le 2, à 6 h 25 m du matin. N. L. Le 24, a 10 h 54 m du soir.
L. Le 10, á 4 h 25 m du matin. P. Q. Le 31, a 5 h 14 m du soir.
Q. Le 18, á 5 h 12m du matin.
Mercure est étoile du soir. Pendant le mois elle se trouve dans la constellation
du Taureau. On pourra la voir dans le eiel occidental pendant deux heures après
le toucher du Soleil. Cet intervalle décroit rapidement; a la fin du mois Mercure se
trouve perdu dans les rayons du Soleil. Sa distance a la Terre est 0,729 le ler,
et 0,629 le 31, la distance de la Terre au Soleil étant 1.
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Ciel et Terre V.
CIEL ET TERRE. 117
Vénus est étoile du soir, visible jusque vers 11h 30m. Elle occupe, au commence-
ment du mois, la constellation du Taureau pour passer ensuite dans celle des
Gémeaux. Sa distance á la Terre est de 0,7237 le ler, et 0,4873 le 31.
Mars se couche le 1er a 2h 10 m , le 11 'a 1h 38 m , le 21 a lb 6m . Il passe de
la constellation du Cancer dans celle du Lion. Sa distance á la Terre est 1,270
le ier, et 1,531 le 31.
Jupiter reste sur notre horizon jusque vers minuit. Il occupe la constellation du
Cancer. Sa distance a la Terre est 5,458 le ler, et 5,885 le 31.
Saturne se couche le ier à 9h 45 m S., le 21 It 8h 40m S. Il se trouve dans la
constellation du Taureau. Sa distance 'a la Terre est 9,933 le ler, et 10,06 le 31.
Uranus se couche le ler á 3h 18 m M., le 16 a 2h 18'n M. 11 est dans la constel-
lation de la Vierge. Sa distance à la Terre est 17,63 le ler, et 18,04 le 31.
Neptune ne se trouve pas sur notre horizon pendant la nuit. Sa distance a la Terre
est de 30,821e ie r, et de 30,79 le 31. L. N.
NOTES.
-- TACHES SOLAIRES EN AVRIL 1884. — Dans le courant du mois d'avril
de nombreux groupes de taches se sont montrés sur le disque du Soleil.
Nous donnons ici les dessins des principaux groupes, de ceux qui, par leur
étendue, sont devenus visibles a l'ceil nu ; ils ont été dessinés par M. Stuy-
vaert a 1'équatorial de 0 m,15 d'ouverture de l'Observatoire de Bruxelles.
Le 4 avril, le Soleil présentait deux beaux groupes : le premier, près
du bord occidental, était visible a 1'ceil nu, le second près du bord
oriental, moins condensé, était entouré de larges facules. En s'avancant
sur le disque solaire, ce dernier groupe s'étendit de plus en plus au point
de devenir visible a l'ceil nu, le 9 avril.
- MERCURE. -- L'étude des taches qui ont été observées a la surface
de Mercure pendant le mois de novembre 1882 a conduit l'astronome
W. F. Denning a supposer que le temps qu'on assigne a la durée de la
rotation de cette planète, dans tous les ouvrages classiques, est trop court,
et qu'il doit être augmenté a peu près de une heure. On sait que Schrbter,
au commencement de ce siècle, a cru pouvoir fixer la durée de cette rota-
tion a un peu plus de vingt-quatre heures. M. Schiaparelli, qui a suivi
avec succès la marche des taches de la surface de Mercure pendant les
deux années qui viennent de s'écouler, conclut également en faveur de
l'opinion de Denning et it estime que la période classique « est loin d'être
exacte.
M. Houzeau disait it y a quelque temps, dans cette Revue (1), que « les
—
(1) Ciel et Terre, 2 e année, p. 400.
11 8 CIEL ET TERRE.
astronomes places dans les climats favorables feront dans Mercure des
découvertes intéressantes, lorsqu'ils dirigeront leurs etudes et leurs
grands instruments vers cette planète trop negligée ». Nous paraissons
fort près de voir cette prediction se réaliser, car on annonce que M. Schia-
parelli serait sur le point de publier une série d'observations pleine d'en-
seignements relativement a ce petit monde, encore si peu connu.
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2 45a 566
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4 900 1132
5 1125 ..,.
L'Aurore et ie Crépuscule.
L'Aurore aux doigts de rose ouvr^ les portes de 1'Orient ;
les chevaux ailés de Phébus, impatients de s'élancer dans la
carrière, sont a peine contenus par la main du maitre. L'Aurore
cependant n'ouvre que peu a peu les lourdes portes du Ciel, et
les reflets éclatants du char divin nous parviennent longtemps
avant que sa lumière éblouissante n'éclaire directement notre
horizon. C'est lá LAurore si chantée par les pokes et si digne de
l'être, parce qu'elle est comme l'expression sans cesse renou-
velée de la naissance de la vie, parce qu'elle est l'éternelle
jeunesse et nous montre toutes choses sous un autre aspect
que celui du milieu du jour. Le messager divin poursuit ce-
pendant sa course régulière et après être parvenu au point
culminant de sa carrière journalière, descend vers l'horizon
opposé.
Vlajoresque cadunt altis de rnontibus umbrae.
Les ombres croissent et s'étendent ; bientót le Bisque brillant
du Soleil n'est plus qu'un faible segment, n'est plus qu'un point
a l'horizon lointain ; enfin it n'est plus rien, seule une clarté
sans cesse décroissante nous indique qu'il n'est pas encore fort
6*
130 CIEL ET TERRE,
(i)OnWeneffetZMS=ZMA+AMS=90-1--HAS=90-}-180= 2 MAO.
R
Or sin M A 0 -- R + h' si R est le rayon terrestre, et h la hauteur atmosphérique
A 1C.
132 CIEL ET TERRE.
156 CIEL ET TERRE.
» 13 M. 190 25'. 83
S. . 15° 26'. 74
1 14 M. 18°13'. 88
S. 150 5o'. 68
(1) Cum autem diluculum initium sumat, ubi aer splendescere ineipit, idque eve-
n'at, cum lumen solis ab aere, ob vapores permixtos crassiores, versus horizontem
reflectitur, patet, non in eadem distantia solis ab horizonte crepuscula incidere, quod
non una sit semper ceris densioris, sive vaporam, a quibus fieri possit, radiorum
reflexio, altitudo.
C1EL ET TERRE. 157
VALEURS
ÉLÉMENTS CLIMATOLOGIQUES. MORMALBS OU 1884
8X?RÊMES.
NOTES.
9, MAXIMUM q MAXIMUM
NCEUD ASCENDANT LATITUDE POSITIVE N EUD DESCENDANT LATITUDE NEGATIVE
PERIGEES APOGEES.
Janvier 9 J anvier . 20
Février 4 Février 17
Février 29 Mars . 16
Mars . 28 Avril . 13
Avril . 25 Mai. . lo
Mai . 24 Juin . 6
Juin . 21 Juillet. 4
Juillet. 9 Julllet. 3i
Aout . . 16 Aout .. 28
Septembre i0 Septembre . 25
Octobre . 7 Octobre . 23
Novembre 4 Novembre 19
Décembre 2 Décembre 16
Décembre 31
L'Arc- en -Ciel.
hi ^
_
-,--DOUPAGNE.'SC,:
L'éruption du Krakatoa.
la région ravagée, a l'aide d'un bátiment qui avant été mis a sa disposi-
tion. En attendant que le rapport détaillé qu'il prépare sur ce sujet
puisse paraitre, ce qui n'aura pas lieu avant quelques mois, a cause des
nombreuses cartes et planches qui doivent l'accompagner, M. Verbeek
viert de terminer un Rapport sommaire que M. Von Baumhauer, secré-
taire t erpétuel de la Société hollandaise des sciences, a bien voulu
faire traduire en francais, et dont nous donnons ci-dessous les parties
principales.]
(1) Il y eut la même année une grande éruption au Japon , tout comme l'année
dernière la catastrophe du détroit de la Sonde a été suivie, au mois d'octobre,
dune éruption volcanique et de ('apparition de deux lies nouvelles sur la cote
d'Alaska.
8*
462 CIEL ET TERRE.
Memorandum astronomique.
JUIN 1884.
NOTES
-- L'abon,iance des matières nous a engagés à donner 32 pagtis au
présent numéro, au lieu des 24 habituelles. Nous tenions à publier dès
maintenant plusieurs notes ou articles relatifs à l'éruption du Krakatoa et
aux phénomènes crépusculaires des mois derniers, sur lesquels l'atten-
tion du monde scientifique continue à se porter. Dans le prochain numéro
CIEL ET TERRE. 167
----
--H---;_i
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(1) Ne pourrait-on les expliquer par des condensations subites de la vapeur d'eau
mêlée à l'air ? Note de la Rédaction.
174 CIEL ET TERRE.
présente la forme d'un anneau qui n'est interrompu qu'aux deux cótés de
cette dernière ile. C'est là d'ailleurs une forme commune à beaucoup
d'archipels volcaniques.
Nous pouvons remarquer, à la suite des détails précédents, que les
calculs de Hann (1) relativement a la quantité de matière que l'explo-
sion du Krakatoa pouvait avoir projetée dans l'atmosphère, ne peuvent
en réalité être posés tets qu'il les a faits. Le cratère conique qu'il suppose
disparu n'a pas souffert ; comme nous l'avons vu, c'est la partie nord de
1'ïle qui s'est enfoncée sous les Hots : les nuages formés de matières vol-
caniques, qui, suivant certains auteurs, ont .été la cause des lueurs crépu-
sculaires de la fin de 1883 et du commencement de 1'année 1884, n'ont
donc pu provenir que de produits éruptifs vomis par le cratère, et dans
ce cas, la recherche de leur quantité totale ne peut se faire comme l'en-
tend le prof. Hann. Nous avons d'ailleurs des témoignages de capi-
taines de navires voguant dans ces parages et qui nous parlent des pluies
de cendres considérables et continues qui ont obscurci l'atmosphère pen-
dant une journée entière (le 28 aout, à environ 36o kilomètres du
Krakatoa) C'est ainsi que te cap. Levarkus, de la barque Charlotte,
après avoir, depuis le 26 aout à 5 heures du soir jusqu'au 27 à io heures
du matin, entendu à la distance de 57o à 35o kilomètres, le tonnerre
continu du Krakatoa, observa pendant toute la journée du 27 une pluie de
cendres si serrée qu'à 2 heures de l'après-midi on fut obligé d'allumer de
la lumière dans les cabines. Ces détonations continuelles accompagnaient
l'éruption volcanique, et l'éjection des matières dans l'atmosphère a donc
duré pendant environ 17 heures. II serait difficile de calculer la quantité
de cendres qu'un phénomène de cette durée peut avoir produites, puisque
ce n'est plus le volca p lui-même, mais bien des matières venues de I'in-
térieur du globe que l'éruption a projetées dans l'atmosphère. E. L.
Le climat du Congo.
[Nous avons dit quelques mots déjà (4e année, p. 405) des observations
météorologiques faites a Vivi; en 1882 et 1883, par le savant météorolo-
giste A. von Danckelman. Le travail dans lequel ces observations sont
reproduites et discutées est actuellement sous presse ; it paraitra bientót.
Nous avons obtenu la faveur d'en Bonner des extraits dans la revue. Nous
sommes certains de l'intérét avec lequel nos lecteurs en prendront con-
naissance, aujourd'hui que l'attention est si vivement attirée sur tout ce
qui a trait a cette immense et riche vallée du Congo.]
SITUATION DE VIVI.
9
1 78 CIEL ET TERRE.
TEMPÉRATURE.
Température d Vivi.
Temp . Max. Min. Variation
moyenne absolu absolu absolue
Octobre . 25 ,2 33 ,9 20 ,2 13,7
Novembre 25 ,9 36 ,2 20 ,5 15,7
Décembre 25 ,5 , 32.6 20 ,8 11,8
L'an1]ée . . . 24 ,6 36 .2 12 ,0 24,2
L'influence de la nébulosité sur la marche de la tempéra-
ture dans le cours de la journée °st assez considérable; elle
agit surtout sur l'amplitude Biurne. Cependant elle n'est pas
aussi forte qu'en Europe, ou, d'après les observations de
Berne, de Saint-Pétersbourg et de Prague, l'amplitude de la
variation thermique des jours sereins est le triple de celle des
jours couverts ; a Vivi elle est environ du double. Il n'a pas
encore été fait jusqu'à présent d'examen dans ce sens sous les
tropiques, aussi n'a-t-il pas été possible de reconnaitre si cette
différence est réelle ou si elle résulte de Ia courte durée des
observations a Vivi.
RADIATION SOLAIRE.
tin thermomètre noirci, exposé au Solei 1 , a i m 5o au-dessus
du sol, a donné comme plus haute température 63 0 , 5, le
8 avril 1883. De juin à aout la radiation solaire est inférieure
a 600 ; dans les autres mois elle atteint cette valeur et la
dépasse même souvent.
TEMPERATURE DU SOL.
Dans le sol d'ulle petite caverne ou fissure de rocher située
sur le versant abrupt NE. de la collil e ou se trouve la station,
on enfonca a 25 centimètres de profondeur un thermomètre
dont on fit la lecture au moins une fois par mois. Les rochers
CIEL ET TERRE. 183
3 Aout 24 ,o 2 Avril 26 ,3
4 Septembre 24 ,3 10 Mai 26 ,1
3 Octobre 25 ,o 19 Mai 26,2
3 Novembre 25 ,7 4 Aout 24 ,7
ier Décembre 25 ,g 11 Aout 24 ,6
La moyenne des observations faites au commencement de
chaque mois (si l'on interpole la valeur de février, soit 2 54,5)
est de 250,4, c'est-á-dire o,°8 plus élevée que la température
moyenne annuelle de l'air a Vivi aux mêmes époques Ces
observations montrent aussi que l'année 1883 fut plus chaude
que 1882. La température du sol le 4 aout 1883 dépassa
de 0, 0 7 celle de l'année précédente a la même date.
TEMPÉRATURE DU FLEUVE.
Les mesures ont été prises entre 8 et 9 h. du matin, a un
endroit ou l'eau coule toujours rapidement. Plusieurs obser-
vations montrèrent que la température de la surface prise en
des points plus ou moins éloignés du rivage et même au milieu
du fleuve ne diffèrent que de quelques dixièmes.
Les essais entrepris pour mesurer la profondeur du lit du
Congo et la température qui y règne, ont malheureusement
amené chaque fois la perte des sondes et des thermomètres.
Les cables s'arrachaient aux roches du fond.
Ces observations de la température du Congo accusent égale-
ment une température beaucoup plus forte en 1883 qu'en 1882.
23 Juin 1882 27 0 ,3 17 Janvier 1883 28°,2
15 Juillet 26 ,o 6 Février 27 ,g
7 Aout 24 ,6 6 Mars 28 ,8
15 Septembre 25 ,4 7 Mars 28 ,7
l er Octobre27 ,5 5 Avril 28 ,g
2 Octobre 27 ,5 26 Mai 28 ,7
19 Octobre 28 ,1 7 Aout 27 ,1
6 Novembre 28 ,3 15 Aout 26 ,5
22 Novembre 28 ,8
11 Décembre 27 ,6
(A continuer.) A. VON DANCKELMAN.
184 CIEL ET TERRE
(1) Depuis que nous avons fait connaltre la composition minéralogique de ces
cendres, on 3' asignalé quelques minéraux accilentels : la pyrite, l'apatite et proba-
blement aussi la biotite. II est a remarquer que les espèces qui vienuent d'être énu-
mérées ne peuveut jouer qu'un role bien subordonné en comparaison des particules
vitreuses et des minéraux que nous avons mentionnés.
C(EL ET TERRE. 187
VALEURS
ELAMENTS CLIMATOLOGIQUES. NORMALES OU 1884
EXTREMES.
NOTES
-- ECLIPSE TOTALE DE SOLEIL EN 1886. -- Au mois d'aolt 1886 aura
lieu une éclipse de Soleil qui sera visible sous la forme d'éclipse partielle
dans toutes les stations de l'Association africaine. M. Lewis Swift exprime
l'opinion que cette éclipse sera favorable pour les recherches de la planète
intra-mercurielle. Cet auteur croit fermement a son existence, malgré
l'échec éprouvé, lors de la récente éclipse, par les astronomes qui ont
196 CIEL ET TERRE.
(1) Toutes les publications frangaises continuent it employer les mots aside
carbonique. Nous préférons adopter le terme anhydride, qui est conforme à la
nomenclature chimique qui dérive de la théorie atomique, universellement enseignée
chez nous.
198 CIEL ET TERRB.
(1) Au sujet de la température relative des deux hémisphères, nous avons publié
précédemment une note (Ciel et Terre, 4e année, p. 70) qui infirme quelque peu
cette conclusion. Disons d'ailleurs en passant, avec M. Marié-Davy, que l'hypothèse
de la moindre teneur dans l'hémisphère austral est basée sur un trop petit hombre
d'analyses pour être admire comme définitive.
200 CIEL ET TERRE.
d'Alexandrie ? N'est-il pas certain que la pliipart des opinions émises par
les philosophes de cette époque sont inséparables des idées ou même des
préjugés qui dominaient ces sectes ? Il nous parait difficile d'exposer
avec vérité l'histoire de la science astronomique au moyen de biographies
séparées : on peut faire ainsi une histoire des astronomes, mais on ne
fera jamais une histoire de l'astronomie.
Quoi qu'il en soit, le livre de M. Max. Marie est un travail conscien-
cieux ; it est assez complet pour fournir, sur bien des points, des indica-
tions précieuses.
Signalons encore le Cours d'astronomie de M Faye (2 vol. in-8 ;
Paris, Gauthier-Villars,. L'auteur s'écarte notablement de la méthode
&exposition des traités modernes d'astronomie ; it introduit dans ses
développements des exposés historiques intéressants. Certaines parties de
cet ouvrage sont traitées avec des développements très étendus, certaines
autres soot moms complètes N'oublions point de dire que l'auteur a eu
particulièrement en vue le cours de l'Ecole polytechnique, qui ne corn-
prend qu'une trentaine de séances dans lesquelles it faut exposer l'astro-
nomie sphérique, la théorie des instruments, celle des erreurs, l'astro-
nomie solaire, la théorie des planètes et des comètes, celle de la Lune et
l'application de cette science si vaste a la Géodésie, a la Géographie et a
la Navigation ! La tache est ardue, impossible a remplir complétement ;
M. Faye s'en est acquitté aussi bien que possible et son livre figu-
rera utilement dans la bibliothèque de l'étudiant des choses du eiel,
1)
Fig. 2
rig.
Fiy.4
HUMIDITÉ DE L'AIR.
L'humidité de l'air a Vivi est en moyenne de 75,i. A la cote
elle est plus forte.
Le 4 février 1883, la sécheresse de l'air fut remarquable a
Vivi; le dégré d'humidité relative tomba a 35. La journée avait été
ensoleillée sans avoir été toutefois très-chaude ; it n'y avait pas
de vent fort. Les' jours suivants, jusqu'au 8 février, se distin-
guèrent aussi par une grande sécheresse dans le cours de l'après-
midi, sans cependant atteindre les chiffres de la journée du 4.
Le maximum annuel de l'humidité de l'air se produit en
décembre, le minimum en aout. La diminution de l'humidité
est très-considérable dans la période de transition de la saison
des pluies a la saison sèche, aux mois de mai et de juin.
La moyenne annuelle de l'oscillation diurne de l'humidité
relative est de 28 (1° du matin a l'après-midi. Le minimum
tombe en novembre (17 'lc), le maximum en aout et en février
(22 et 34 °/°).
NÉBULOSITÉ.
(1) Voyez, sur ce sujet, Ciel et Terre, 5e année, p. 97. (N. de la R.)
CIEL ET TERRE. Z15
0 N0
Moy. 8,0 6,9 7,6 7,6 7,2 6,7 9,3 6,2 7,9 8,1 8,3 7,7 7,4
Memorandum astronomique.
JUILLET 1884.
Mercure est étoile du natin jusqu' au 12 du mois ; après, elle devient étoile du
soir. Il est difficile de pouvoir l'observer, car pendant tout le mois elle est proche
du Soleil. Elle traverse les constellations des Gémeaax, du Cancer et du Lion. Sa
distance á la Terre est 1,236 le le r, et 1,233 le 31, la distance de la Terre au
Soleil étant 1.
Vénus est étoile du soir j usqu'au 11 du mois ; après, elle devient étoile du matin.
Comme Mercure, elle est perdue dans les rayons du Soleil. Elle passe de la constel-
lation du Cancer dans celle des Gémeaux. Sa distance a la Terre est 0,307 le ier,
et 0,343 le 31.
Mars se couche le ter a 11h, le 11 á 10 h 31m, le 21 a 10 h lIn du soir. Sa dis-
tance a la Terre est 1,770 le l er, et 1,962 le 31. Mars occupe la constellation
du Lion,
Jupiter est trop près du Soleil pour être observée. Elle se trouve dans la constella-
tion du Cancer. Sa distance à la Terre est 6,199 le ler, et 6,338 le 30.
Saturne se voit le matin dans la constellation du Taureau. Sa distance a la Terre est
9,983 Ie ler, et 9,692 le 31.
Uranus se couche le l er a 11 h 18 m , le 16 a 10 h 19 m du soir. Elle est dans la
constellation de la Vierge. Sa distance á la Terre est 18,04 le ler, et 18,97 le 31.
Neptune est visible à partir de 1h du matin, dans la constellation du Taureau. Sa
distance a la Terre est de 30,47 le ler, et 30,06 le 30. L. N.
220 CIEL ET TERRE.
NOTES.
--- LES ANNEAUX DE SATURNE. - Les mystérieux anneaux de Saturne ont
été observés dans ces derniers temps dans des conditions atmosphériques
extraordinairement favorables.
MM. Henry, de 1'Observatoire de Paris, déclarent avoir obtenu a l'équa-
torial de o m 38 des images très nettes, méme avec grossissements de plus
de mille fois. Its ont constaté, en dehors des anneaux connus, l'existence
d'un petit anneau brillant bordant extérieurement la raie de Cassini et
ayant une largeur a peu près égale à cette division de l'anneau.
D'après MM. Henry (i) la division d'Encke serait actuellement invisible;
MM. Lockyer, Thollon et Perrotin (2),qui ont observé Saturne presque a
la méme époque et également dans d'excellentes conditions atmosphé-
riques, ont vu la division en question. Il en est de méme de MM. Green (3)
et Holden (q), qui tous deux signalent cependant la faiblesse de définition
avec laquelle cette division apparait.I1 semble en tous cas certain que des
changements importants se sont produits dans les anneaux, plus particu-
lièrement dans l'anneau extérieur.
On sait qu'il est actuellement assez généralement admis que les anneaux
de Saturne sont constitués par un ensemble de particules gravitant isolé-
ment autour de la planète et que c'est la distance seule qui donne un
aspect continu aux anneaux. M. Kirkwood, qui avait annoncé, longtemps
avant que le fait put être vérifié, qu'on trouverait des lacunes dans la
série des distances des astéroïdes au Soleil, à cause de la grandeur des
perturbations qui ne pourraient manquer d'affectec les astéroïdes gravi-
tant autour du Soleil en des temps commensurables avec la période de
Jupiter, a vu sa prédiction se réaliser (5) et it revendique actuellement (6)
la priorité de la méme explication pour rendre compte des lacunes exis-
tant dans les anneaux d'astéroïdes qui constituent l'appendice de Saturne.