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GRANDEURS ELECTRIQUES LIEES

AUX DEFAUTS MONOPHASES

1. Conditions d'étude d'un défaut monophasé

On considère le cas d'un transformateur HT/MT alimentant un réseau formé


de plusieurs départs MT; l'un de ces départs est affecté d'un défaut à la terre sur sa
phase 1 par exemple.

On suppose que le réseau fonctionne à vide, ce qui revient à négliger les


courants de charges.

Départ ( 1 )
1

HT MT 3
1
ZoT

2
ZoT

3
ZoT Départ ( 2 )
3

1
P

Si le neutre MT est isolé, le courant de défaut à la terre ne peut se


refermer que par la capacité homopolaire du réseau.

Si le neutre du réseau est à la terre, le courant de défaut peut se


refermer par la capacité homopolaire du réseau, mais aussi et surtout par le circuit du
neutre.

L'impédance homopolaire Z0R du trajet de retour se trouvant lié au mode


d'exploitation du réseau, ce dernier conditionne la valeur du courant de défaut à la
terre.
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Les notations utilisées sont les suivantes :

 E est la F.e.m ou tension simple secondaire du


transformateur HT/MT,

 Zd, Zi sont les impédances directe et inverse de l'ensemble


Transformateur HT/MT – Tronçon de ligne MT en défaut,

 Z0 est l'impédance homopolaire de l'ensemble de


l'ensemble Transformateur HT/MT – Tronçon de ligne MT – circuit de retour sol-réseau
( cette impédance ne comprend pas la résistance R du défaut qu'il ne faut pas
introduire dans le schéma homopolaire ).

Z0 = Z0T + Z0L + Z0R

 J1, J2, J3 : Courants de défauts dans chacune des phases,

 Jd, Ji, J0 : leurs composantes symétriques,

 V1, V2, V3 : Tensions par rapport au sol de chacune des


phases au lieu de défaut,

 Vd, Vi, V0 : leurs composantes symétriques,

2. Valeur du courant de défaut franc à la terre

2.1. Equation du défaut

 Phases 2 et 3 non touchées par le défaut donc : J 2 = J3 = 0

 Défaut franc sur la Phase 1donc : V1 = 0

2.2 Application du principe de superposition

 E = Vd + Zd Jd

 0 = Vi + Zi Ji

 0 = V 0 + Z 0 J0

2.3. Calculs des composantes symétriques des courants

 J1 = Jd + Ji + J0

 J2 = a²Jd + aJi + J0

 J3 = aJd + a²Ji + J0

Comme J2 = J3 on a :

a²Jd + aJi + J0 = aJd + a²Ji + J0


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( a² - a ) Jd = ( a² - a ) Ji

D' où : Jd = Ji ( a )

Mais J2 = J3 = 0 On pet écrire J2 + J3 = 0

a²Jd + aJi + J0 + aJd + a²Ji + J0 = 0

( a² + a ) Jd + ( a² + a ) Ji + 2 J0 = 0

Or a² + a + 1 = 0 d'où a² + a = - 1

- Jd – Ji + 2 J0 = 0

donc 2 J0 = Jd + Ji (b)

Les équations ( a ) et ( b ) permettent d'écrire :

Jd = Ji = J 0

L'addition des 3 équations du principe de superposition donne :

E = Vd + Vi + V0 + ( Zd + Zi + Z0) Jd

Or Vd + Vi + V0 = V1 = 0

D'où : E = ( Zd + Zi + Z0) Jd

(b) (c)
Jd = Ji = J 0 = E / ( Zd + Zi + Z0)

2.4 Valeur du courant de défaut

J1 = Jd + Ji + J0

Comme Jd = Ji = J0 alors J1 = 3 Jd = 3 Ji = 3 J0

J1 = 3E / ( Zd + Zi + (d)
Z0 )

Le courant de défaut vaut 3 fois le courant homopolaire


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3. Calcul des tensions de chacune des phases à l'endroit du défaut à la terre

E = E + Zd Jd

Vd = E – Zd . Jd

Jd = E / ( Zd + Zi + Z0 )

Vd = E – Zd .x E / ( Zd + Zi + Z0 ) = E [ 1 – Zd / ( Zd + Zi + Z0 )]

Vd = E [ (Zd + Zi + Z0 - Zd ) / (Zd + Zi + Z0 ) ]

Vd = E [ ( Zi + Z 0 ) / (Zd + Zi + Z 0 (e)
)]

0 = Vi + Zi Ji

Vi = - ZiJi

Vi = E [ ( - Zi ) / (Zd + Zi + Z 0 ) (f)
]

0 = V 0 + Z 0 J0

V0 = - Z0J0

V 0 = E [ ( - Z 0 ) / (Zd + Zi + Z 0) (g)
]

Les composantes homopolaires J0 et V0 jouent le rôle principal dans la


détermination des courants de défauts à la terre.

V1 = 0

V2 = a²Vd + aVi + V0 = a²E ( Zi+Z0) / ( Zd+Zi+Z0) + aE (-Zi)/ ( Zd+Zi+Z0)+ E (-Z0)/ ( Zd+Zi+Z0)

V 2 = E [ Zi (a²-a) +Z 0 ( a²-1) ] / (Zd + Zi +


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Z 0)
V3 = aVd + a²Vi + V0
V3= aE ( Zi+Z0) / ( Zd+Zi+Z0) + a²E(-Zi)/ ( Zd+Zi+Z0)+ E (-Z0)/ ( Zd+Zi+Z0)

V 3 = E [ Zi (a-a²)+Z 0 ( a-1) ] / (Zd + Zi +


Z 0)

4. Influence de la résistance de défaut sur les valeurs des courants et


tension homopolaires

On suppose que la phase 1 est le siège d'un défaut de résistance R.

2
P
3

J1

R V1

La tension V1 qui est nulle dans le cas d'un défaut franc, devient égale
à: V 1 = R . J1

Les résultats obtenus pour les composantes symétriques des courants,


restent valables puisque la relation J2 = J3 = 0 est toujours vraie.

Donc : Jd = Ji = J0 Et : J1 = 3 J0

L'addition des 3 équations du principe de superposition donne :

E = V1 + ( Zd + Zi + Z0) J0
E = R J1 + ( Zd + Zi + Z0) J0
E = 3R J0 + ( Zd + Zi + Z0) J0
E = J0 ( Zd + Zi + Z0 + 3 R )

(h)
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J 0 = E / ( Zd + Zi + Z 0 + 3
5
R)
J 1 = 3 E / ( Zd + Zi + Z 0 + 3 (i)
R)

La résistance R conditionne la valeur du courant de défaut à la terre,


mais elle a aussi une influence sur le déphasage de ce courant. En effet, dans le cas
d'un défaut franc, le courant peut être fortement déphasé en avant ou en arrière sur la
tension; le fait d'introduire une résistance dans la somme des réactances Zd + Zi + Z 0
contribue à la création d'un courant résultant d'autant moins déphasé que la réactance
est grande.

Jc J'c

Jr S JR E

JS J' S

Ce déphasage est dû à la résistance de la self et non à la


résistance de défaut.

En ce qui concerne la tension, seule la composante homopolaire V0


présenta un réel intérêt. Dans le cas d'un défaut résistant R, son expression devient :

V 0 = E [ ( - Z 0 ) / (Zd + Zi + Z 0 + 3
R)]
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5. Puissance homopolaire et Puissance résiduelle

V0 = E [ ( - Z0 ) / (Zd + Zi + Z0 ) ]

V0 = - Z0J0

J0 = E ( Zd + Zi + Z0 ) Ou bien - V 0 = Z0J0

Par analogie avec la loi d'Ohm, la relation - V 0 = Z0J0 montre que, dans
ces conditions, tout se passe comme si le courant J 0 était crée par une source fictive
de tension - V0 .

- JV 0
0 Z0

Etant donné le caractère essentiellement négatif de cette tension, on


peut dire que la source fictive tend à faire circuler le courant J 0 du pôle – au pôle +
dans le circuit d'impédance Z0 qui relie ses bornes.

Le défaut se trouve ainsi assimilé à un générateur de résistance interne


nulle; si la résistance de défaut est R, la résistance interne du générateur est 3 R.

Le générateur représenté par le défaut, possède une certaine puissance,


dite puissance homopolaire dont l'expression est :

(j)

Cette puissance se dirige du lieu de défaut vers tous les éléments du


réseau; elle est donc de sens contraire au courant de défaut J 0 et ceci en raison du
caractère négatif de la tension homopolaire V 0.
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Le raisonnement qu'on vient de faire est relatif au schéma homopolaire
du type monophasé.

En réalité, la composante homopolaire V 0 résulte du déséquilibre des 3


tensions V1, V2 et V3 consécutif à l'apparition d'un défaut à la terre.

V0 = ( V1 + V2 + V3 ) /3

VR = 3 V 0 = V 1 + V 2 + V 3

Comme J1 = 3 J0 = JR courant résiduel

Alors PR =VR x JR = 3 V0 x 3 J0 = 9 V0J0 = 9 P0

PR est appelée Puissance résiduelle.

D'autre part, on sait que :

0 = V0 + Z0J0 Principe de superposition

P0 = V 0 J0

V0 = - Z0J0

P0 = J0 ( - Z0J0 ) = - Z0J0²

PR = 9 P0 = - 9Z0J0²

J0 = E / ( Zd + Zi + Z0 + 3R ) Défaut supposé résistant

PR = ( - 9Z0 x E² ) / ( Zd + Zi + Z0 + 3R )²

Les réactances Zd et Zi étant souvent faibles devant Z et R, on peut


les négliger et écrire:

PR # ( - 9 Z0 x E ) / ( Z0 + 3R )²
Ι PR Ι # ( 9 Z 0 x E ) / ( Z 0 + 3 R (k)

Si R = 0 ( défaut franc ), la puissance résiduelle possède sa valeur


maximale :

Ι PR Ι # 9 E / Z0

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