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Ce qui est bien particulier à la fatigue (et en fait le danger), c’est que la rupture
peut se produire pour des contraintes apparentes relativement faibles (<Rm, voir
<Re !!!) lorsqu’elles sont répétées un grand nombre de fois.
• Fissures de fatigue
aux trous de rivets du fuselage
proches des hublots
1
Quelques événements marquants
Boeing 737 : Vol Aloha 243 (1988)
2
Les différentes phases
d’une rupture de fatigue
• PHASE I : Amorçage (initiation) de la fissure
Peu représenter 80 à 90% de la durée de vie.
Germination et croissance de multiples micro-fissures, coalescence
aboutissant à la formation d’une macrofissure.
Toute discontinuité de surface favorise cette germination (piqûres de
corrosion, entailles, congés de raccordement, usinages, inclusions de
surface).
Durée de vie : Nr = Na + Np
• Na : nombre de cycles requis pour amorcer une fissure (0,1 à 1 mm)
• Np : nombre de cycles requis pour propager la fissure jusqu’à rupture
rupture
aCrit X
longueur Na Np
de fissure
0,1 - 1 mm
Nr
Nombre de Cycles
3
L’amorçage
Caractérisation de l'endurance
Endurance : capacité de résistance à la fatigue
des matériaux et structures
Essais :
• éprouvettes
• composants
• structure complète
Chargements simples :
• périodiques
• amplitude et fréquence constantes
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Les paramètres de chargement
Δσ σ max − σ min
σa = =
2 2
σ max + σ min
σm =
2
σ min
R=
σ max
σ (t ) σa
Courbe de Wöhler (SN)
Définit souvent (mais pas toujours) pour σ m =0
σa
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AB : Domaine oligocyclique
Correspond aux contraintes les plus grandes (>Re) où le nombre de cycles à la
rupture s'étend jusqu'à 104 ou 105 (pour les aciers doux). L’éprouvette atteint
généralement un état d’accommodation plastique ou un rochet élastoplastique :
σ max σ max
ε ε
σ min σ min
L’accommodation se produit lorsque la Le rochet se produit lorsque la déformation
déformation plastique devient plastique croît sans cesse, ce qui va
périodique, un cycle d'hystérésis provoquer la ruine de la structure en un
élastoplastique se produit. nombre de cycles relativement faible.
σ max
σa
Δε p
σa
σ min
Il existe de nombreuses autres lois qui s’appliquent plus ou moins bien en fonction des
matériaux ou du chargement (Jack A. Collins, Failure of Materials in Mechanical Design :
analysis, prediction, prevention. Wiley-Interscience publication, New York ,1993).
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BC : Domaine d'endurance limitée
Domaine où la rupture est atteinte après un nombre limité de cycles compris
approximativement entre 105 à 107. La rupture n'est pas accompagnée d'une
déformation plastique d'ensemble mesurable. La réponse de l‘éprouvette atteint dans
ce cas un régime adapté élastique, il peut y avoir de la déformation plastique due aux
premiers cycles, mais au bout d'un certain nombre de cycles, elle reste constante.
σ a = A (N )
b
ε
A coefficient de résistance à la fatigue σ min
b exposant de résistance à la fatigue
σD
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Limite de fatigue
Pour certains matériaux, il est difficile
d’évaluer la limite de fatigue σD, on
introduit la notion de limite de fatigue
conventionnelle σD(N) (ou limite
d’endurance). Il s’agit de la plus
grande amplitude de la contrainte pour σD
laquelle on constate 50% de rupture
après N cycles de la sollicitation. Selon
le cas N varie entre 106 à 109 cycles
(>supérieur à la durée de vie
envisagée pour la pièce). σ D (107 )
1 R
Ordre de grandeur typique de σD pour un acier : ≈ ( Re + Rm ) avec un écart type de m
2 50
Pour un alliage d’aluminium, des essais de fatigue ont donné les résultats
suivants. On a utilisé deux éprouvettes pour chaque niveau de
chargement.
σ a (M P a )
a) Tracer la courbe SN
b) Quelle est la limite de fatigue conventionnelle à 107 ?
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Courbe de Wöhler SN - Exemple
Étant donne les dispersions sur les résultats d’essai, il est nécessaire de construire
les courbes d’équiprobabilité (PSN : Probabilistics, Stresses, Number of cycles)
Acier XC10
D’après Francois-
Pineau-Zaoui
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Aspect probabiliste de la courbe de Wöhler
• la distribution de la contrainte
suit une loi normale pour un
nombre de cycles donné sur
l’étendue des deux domaines
d’endurance limitée et illimitée
• la distribution du logarithme
des nombres de cycles (log N)
suit une loi normale pour un
effort donné dans le domaine
d’endurance limité
Effet d'échelle : A niveau de contrainte égale, deux pièces de même géométrie mais de
dimensions différentes n'auront pas la même tenue en fatigue. Plus les dimensions d'une pièce
croissent, plus sa résistance à la fatigue diminue.
• l’état de surface
• les contraintes résiduelles : l'usinage peut introduire des contraintes résiduelles de traction
en surface (équilibrées en profondeur par des contraintes résiduelles de compression) qui se
superposent au chargement mécanique.
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Les paramètres influant
Les paramètres d'ordre métallurgique
Taille des grains : Les structures à grains fins présentent une meilleure
tenue en fatigue que les structures à gros grains.
Orientation du fibrage par rapport à la direction des efforts : L'orientation générale des
grains (fibrage) confère au matériau une anisotropie plus ou moins marquée. Les
caractéristiques statiques et la tenue en fatigue seront meilleures dans le sens long du
fibrage que dans les autres sens (travers long et travers court).
• la forme du signal
• le rapport R
• la contrainte moyenne • la présence de surcharges : la répétition
périodique d'une surcharge peut retarder
Rq : La fréquence a la propagation de fissures
en général peu d' influence
(sauf fatigue-fluage, fatigue- • l'ordre d'apparition des cycles
corrosion ou échauffement)
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Influence de la contrainte moyenne
Diagramme de Haig
Sur ce diagramme, l'amplitude de contrainte σa est portée en fonction de la
contrainte moyenne σm à laquelle a été réalisé l'essai de fatigue. Deux points
particuliers sont à considérer :
σa
• le point A qui représente la
limite d’endurance σD(N) en A
sollicitation purement alternée
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Différentes représentations de la courbe AB
• GOODMAN : σa
⎛ σm ⎞
σ a = σ D ⎜1 − ⎟
⎝ Rm ⎠
σD
• SODERBERG :
⎛ σm ⎞
σ a = σ D ⎜1 − ⎟
⎝ Re ⎠
• GERBER : σm
⎛ ⎛ σ ⎞2 ⎞
σ a = σ D ⎜1 − ⎜ m ⎟ ⎟
⎜ ⎝ Rm ⎠ ⎟
⎝ ⎠
Goodman et Soderberg
Plusieurs relations ont été proposées pour prédire l’effet de la contrainte moyenne sur
la durée de vie du matériau à partir :
σa Amplitude de contrainte
Goodman Soderberg
⎛
σD ⎛ σm ⎞
σm ⎞ σ a = σ D ⎜1 −
σ a = σ D ⎜1 − ⎟ ⎟
Rm ⎠ ⎝ Re ⎠
⎝ N
σm Contrainte statique
Re Rm moyenne
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Diagramme de GOODMAN
Autres Diagramme :
• RÖS (anglo-saxons)
• MOORE-KOOMERS-JASPER (germaniques)
σ a = 150 MPa
σ m = 200 MPa
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Ce que montre l’expérience
- la droite de Söderberg et, dans une moindre mesure, la droite de Goodman sont trop
pénalisantes pour σm>0 et trop optimistes pour σm>0
- la parabole de Gerber est assez juste pour σm>0 mais elle est pénalisante pour σm>0
puisqu’elle ne rend pas compte de l’augmentation de l’endurance σa dans ce domaine.
- on porte une longueur égale à σD/2 sur l’axe des abscisses à gauche du point B
jusqu’au point Bm ;
- à partir de Bm, on porte une longueur verticale égale à σD/2 jusqu’au point D ;
- on relie par une droite le pont D au point A . On définit ainsi σa adm, la frontière du
domaine admissible de l’amplitude de la contrainte, d’équation :
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Quelle variable d’endommagement ?
Endommagement
D MICROSCOPIQUE MACROSCOPIQUE
~10 microns ~100 microns ~500 microns ~1 mm
? ? ?
Nombre de
cycles
O 1
ni
L’endommagement au nième cycle s’écrit : D=
N est le nombre de cycles à rupture. N
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Exercice
Une pièce en alliage d’aluminium doit être soumise à un chargement
cyclique :
σ
Calcul de l’endommagement
σa σa
A
Wöhler + Haig + Palmgren-Miner
ni
N D=∑
i Ni
σm
B
D D?
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Méthodes de comptage des cycles
Permet de décomposer le chargement en cycles élémentaires dont l'amplitude et
la valeur moyenne sont connues.
Beaucoup de méthodes de comptage ont été mises au point. Elles conduisent toutes
à des résultats différents et donc, pour certaines, à des erreurs dans le calcul de la
durée de vie. Parmi les plus connues, nous pouvons citer (C. Lalanne, 1999) :
nombre de cycles ni
pour chaque niveau Di
algorithme Wöhler
rainflow Haigh
Palmgren-Miner
σa σm σa σm
ni
D = ∑ Di = ∑
i i Ni
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Les critères de fatigue multiaxiaux
Lorsqu’on doit estimer la tenue en fatigue d’une pièce soumise en service
à un chargement complexe et que l’on ne dispose comme élément de
comparaison que de la seule limite d’endurance σD, la méthode consiste
à définir une contrainte équivalente à l’état de contraintes multiaxiales.
σa σ a,vM
σD Haig uniaxial σD Haig multiaxial
N N
σm σH
B = 1/ b B = 1/ b
⎡ 0 0 0 ⎤ ⎡0 0 0⎤
état de contrainte : σ = ⎢⎢ 0 0 σ zθ ⎥⎥ = ⎢⎢ 0 0 τ ⎥⎥
⎢⎣ 0 σ zθ σ zz ⎥⎦ ⎢⎣ 0 τ σ ⎥⎦
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Rappel : von Mises
exemple de la traction-torsion
σ 2 + 3τ 2 = σ Y2
σ 2 + 4τ 2 = σ Y2
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Les critères de fatigue multiaxiaux
Le critère uniaxial s’écrit : σ a = σ D (1 − bσ m )
σa σ a,vM
σD Haig uniaxial σD Haig multiaxial
N N
σm σH
B = 1/ b B = 1/ b
B = Re ⇒ Soderberg
B = Rm ⇒ Goodman
1⎡
σa = (σ 1a − σ 2a ) + (σ 2a − σ 3a ) + (σ 3a − σ 1a ) ⎤⎦
2 2 2
2⎣
σa =
1⎡
2⎣
2 2 2
( )
(σ 11a − σ 22a ) + (σ 22a − σ 33a ) + (σ 33a − σ 11a ) + 6 σ 122 a + σ 132 a + σ 232 a ⎤⎦
σa =
1 3
2 2
( )(
sij max − sij min sij max − sij min )
sij min et sij max valeur mini et maxi de chaque composante du déviateur des
contraintes (au cours du cycle)
σ 1a ,σ 2a et σ 3a amplitudes des contraintes principales
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Exemple : Traction-torsion
σa
σ
⎡0 0 0⎤
σ = ⎢⎢ 0 0 τ ⎥⎥
τ τa
⎢⎣ 0 τ σ ⎥⎦
τa σD
bσ D = 0,1
2 2
⎛ σa ⎞ ⎛ τa ⎞
⎜ ⎟ + 3⎜ ⎟ =1
σa σD ⎝ σD ⎠ ⎝ σD ⎠
Sines
1 − 3bσ H max 1
σa = σD ) avec σ H max = Max (σ 1 + σ 2 + σ 3 )
1 − bσ D 3
τa σD
τa σD bσ D = 0,3
bσ D = 0,1
σa σD σa σD
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Les critères de fatigue multiaxiaux
Ces critères sont basés sur le fait que le comportement en fatigue d'un matériau
en un point donne de la structure est impose par le plan matériel le plus sollicité
passant par ce point.
La sévérité du cycle des contraintes sur un plan donné est alors exprimée par
certaines combinaisons linéaires de grandeurs liées à la contrainte normale et à la
contrainte de cisaillement agissant sur ce plan.
• Matake
• Findley
• Dang-Van
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