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Ecole Nationale Polytechnique

Département Génie de l’Environnement

Compte rendu TP

Chromatographie
sur phase gazeuse

Réalisé par :
RAMDANE Halima Lamis

Encadré par :
Pr. Kerbachi

Année universitaire : 2017/2018


I. Historique :

En 1906, un botaniste russe Mikhail Semenovich TSWETT purifie des pigments végétaux,
comme la chlorophylle, sur une colonne de craie. Il donne alors à ce phénomène de
séparation le nom de chromatographie (du grec khrôma, couleur et graphein, écrire) qu'il
définit comme l'enregistrement graphique des couleurs. On assiste alors à la naissance de la
chromatographie, dont la définition a fortement évolué.

II. Définition :
La chromatographie est une méthode séparative qui permet l’identification et le dosage
des différents composés d’un mélange.

Le principe est basé sur les différences d’affinité des composés du mélange avec la phase
stationnaire et la phase mobile.

Le chromatogramme traduit la variation du soluté dans l’éluant en fonction du temps.

III. Principe :
La chromatographie repose sur l'entraînement d'un échantillon dissous par une phase
mobile (ou éluant) à travers une phase stationnaire (ou phase fixe). La phase stationnaire,
fixée soit sur la surface intérieure d'une colonne soit sur une surface plane, retient plus ou
moins fortement les substances contenues dans l'échantillon dilué selon l'intensité des
forces d'interactions de faible énergie (comme les forces de Van der Waals, les liaisons
hydrogène, etc.) réalisées entre les différentes espèces moléculaires et la phase stationnaire.
Selon la technique chromatographique mise en jeu, la séparation des composants entraînés
par la phase mobile, résulte soit de leur adsorption et de leurs désorptions successives sur la
phase stationnaire, soit de leur solubilité différente dans chaque phase.

Les différents composants de l'échantillon ont généralement une vitesse caractéristique


qui permet de les séparer, voire de les identifier. Cette vitesse de séparation est fortement
dépendante de la nature de la phase mobile et de la phase stationnaire. La maîtrise de
toutes les conditions de séparation permet la reproductibilité parfaite du temps de
migration d'un composé donné.

Souvent, l'échantillon est analysé par comparaison avec des substances déjà connues
dans l'échantillon ou par comparaison avec les résultats de l'analyse d'une solution-étalon
(solution commerciale contenant des substances connues, à des concentrations bien
connues). Ces substances servent de références et permettent d'identifier ou de doser
chaque espèce par comparaison des vitesses de séparation (et éventuellement d'autres
renseignements donnés par la détection). Il s'agit de chromatographie analytique.

Dans d'autres cas, on se contente de séparer les fractions pour les identifier par d'autres
techniques : c'est la chromatographie préparative.

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IV. Classification :

Les méthodes chromatographiques peuvent être classées en fonction de la nature


physique des phases (mobile et stationnaire). Parmi ces méthodes, les plus courantes sont la
chromatographie en phase gazeuse (CPG) et la chromatographie liquide haute performance
(CLHP).

On pourrait penser qu’une concurrence s’est développée entre la CPG et la CLHP. En fait, on
s’est très vite aperçu que les deux techniques sont complémentaires. Il est évidemment
préférable d’analyser les substances thermiquement labiles par CLHP plutôt qu’en phase
gazeuse. La CPG suppose aussi que les produits à étudier soient volatils, mais on a mentionné
que certaines déprivatisassions pouvaient augmenter la volatilité, cependant que par ailleurs
on recherche des colonnes permettant de travailler à des températures allant jusqu’à 400 ˚C
au moins.

La chromatographie en phase gazeuse présente l’avantage sur la CLHP d’une plus grande
variété de détecteurs utilisables et d’une plus grande facilité de couplage avec les techniques
spectrométriques. La chromatographie en phase supercritique échappe à ces inconvénients
de la CLHP, mais le nombre de fluides porteurs susceptibles d’application pratique est très
limité.

• Par nature des phases (mobile et fixe) :

Figure 1: Classification des différentes méthodes de chromatographie

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1. Phase fixe :

La phase fixe peut être solide ou liquide. Les solides, silice ou alumine traitées, permettent
la séparation des composants des mélanges grâce à leurs propriétés absorbantes. Ils peuvent
être employés comme remplissage d'une colonne (chromatographie par gravité et
chromatographie à haute performance ou HPLC) ou étalés en couche mince sur une plaque
de verre, d’aluminium ou sur une feuille de matière plastique (chromatographie sur couche
mince ou CCM)
La phase fixe peut aussi être constituée par un liquide imprégnant un support solide ou encore
par une chaîne carbonée fixée sur un support (phase greffée).
Ainsi en chromatographie sur papier, la phase fixe est formée par l'eau que les molécules de
cellulose du papier adsorbent, alors qu'en chromatographie en phase gazeuse, elle est
constituée d'un liquide peu volatil et thermiquement stable imprégnant un granulé poreux.

2. Phase mobile :

La phase mobile peut être :

• Un gaz (chromatographie en phase gazeuse) : la phase mobile est appelée gaz vecteur
ou gaz porteur.

• Ou un liquide (ex : chromatographie sur papier, couche mince ou colonne) : la phase


mobile est appelée éluant.
On distingue alors :
o Chromatographie sur couche mince (CCM ou TLC en anglais) ;
o Chromatographie en phase gazeuse (CPG ou GC en anglais) également
appelée CPV (chromatographie en phase vapeur) ;
o Chromatographie en phase liquide (CPL ou LC en anglais) ;
o Chromatographie en phase liquide à haute performance (CLHP ou HPLC en
anglais) ;
o Chromatographie en phase supercritique (CPS ou SFC en anglais).

• Par type d’interaction :

On distingue quatre types de phénomènes que nous allons étudier successivement :


• Chromatographie d'adsorption/d'affinité ;
• Chromatographie de partage ;
• Chromatographie à échange d'ions ;
• Chromatographie chirale (qui est, soit de la CPG, soit de la CPL) ;
• Chromatographie d'exclusion stérique (CES ou SEC en anglais) ;

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1. Chromatographie d’adsorption :
Dans cette chromatographie, la phase stationnaire est une matière solide à grand pouvoir
d'adsorption, tel que l'oxyde d'aluminium, les silicates de magnésium, les gels de silice, Les
composants sont simplement plus ou moins retenus à la surface de la phase stationnaire. C'est
une technique qui prend en compte la polarité des composants
En conclusion, en chromatographie d’adsorption, la répartition des molécules se fait entre la
phase mobile et la surface de la phase stationnaire qui n’est pas liquide, donc qui ne joue pas
le rôle de solvant. La figure ci-dessous représente le mécanisme de l’adsorption et de la
désorption.

Figure 2: Répartition des molécules entre les deux phases.

2. Chromatographie de partage :
Dans cette chromatographie, la phase stationnaire consiste en une très fine couche de
liquide répartie à la surface d'un support le plus inerte possible.

Les composants sont séparés comme dans une extraction liquide/liquide, sauf que la
répartition des composants se fait lors du passage de la phase liquide au lieu d'être faite par
agitation.

Figure 3: Répartition des molécules d'un composé entre les deux


phases.

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3. Chromatographie par échange d’ions :
La phase solide est une résine insoluble munie de groupes fonctionnels capable de
dissocier. Ce sont, habituellement, des groupes "acide sulfonique" (SO3H) pour les échangeurs
de cations et "ammonium quaternaire" (N(R)3) pour les échangeurs d'anions.

Figure 4: Principe de chromatographie par


échange d'ions.

4. Chromatographie chirale :
La chromatographie chirale ou chromatographie énantiosélective est une technique de
chromatographie qui consiste en la formation de liaisons non covalentes entre les
énantiomères du substrat et l'absorbant chromatographique chiral donnant des complexes
diastéréoisomères ayant des affinités de liaisons différentes.

5. Chromatographie d’exclusion :
Les composants sont séparés selon leur dimension moléculaire. La phase stationnaire est
composée d'un matériel poreux, les molécules dont le diamètre est supérieur à celui des pores
ne peuvent pénétrer et ne sont pas retenues. La durée de séjour dans la colonne augmente
lorsque le poids moléculaire diminue

Figure 5: Principe de chromatographie d'exclusion.

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V. Résultats :

Les analyses chromatographiques aboutissent à l'obtention d'un chromatogramme qui


représente l'évolution d'un paramètre (signal électrique provenant du détecteur) lié à la
concentration instantanée du constituant élué (ou soluté), en fonction du temps. Le
chromatogramme est une représentation graphique où des pics émergent de la ligne de
base, tracé obtenu en l'absence de composés.

Figure 6: Exemple de chromatographe (obtenu par CPG)

VI. La chromatographie en phase gazeuse (CPG) :


La chromatographie en phase gazeuse (CPG) est une méthode de séparation dont les
principes généraux sont les mêmes que ceux énoncés pour la chromatographie en général,
c’est-à-dire fondés sur la migration différentielle des constituants du mélange à analyser au
travers d’un substrat choisi. La particularité du procédé est d’opérer en totalité sur des
produits volatilisés, ce qui implique de maintenir une température minimale convenable,
mais sans qu’il y ait volatilisation du substrat, et de travailler en circuit étanche aux gaz.

Cette méthode a connu un développement très important depuis 1950, mais il faut
reconnaître que la HPLC la concurrence sérieusement. Toutefois, cette méthode est
intéressante par ses caractéristiques qui :

▪ Permettent une grande adaptabilité par un grand choix de phases


stationnaires, de températures et de débit de phase mobile (azote, argon,
hélium, hydrogène)
▪ Permettent l'emploi de méthodes physiques de détection très sensibles (de
l'ordre du picogramme) ;

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▪ Offrent des possibilités d'automatisation assurant l'analyse de très nombreux
échantillons ; - lorsqu'on utilise le couplage avec un spectromètre de masse,
permettent une élucidation commode des structures des composés analysés

1. Historique :
En 1952, A.J.P Martin et R.L.M. Synge en Angleterre, et Alain Berton en France
annoncèrent la naissance de la chromatographie en phase gazeuse. Cette technique a vécu
son âge d'or entre 1955 et 1960, avec l'invention des colonnes capillaires par Marcel Golay
(1957), du détecteur à ionisation à argon (1958), suivi du détecteur à ionisation de flamme
(1958) et du détecteur à capture d'électrons (1960). Dès les années 1960, les progrès se sont
orientés sur l'instrumentation et ont permis de rendre viables toutes ces inventions. De la fin
des années 1970 à la fin des années 1980, d'énormes recherches ont été entreprises pour
permettre l'analyse de toutes les familles de composés chimiques, grâce notamment au
développement de nouveaux injecteurs et des colonnes capillaires.

Dès 1962, cette technique d'analyse est utilisée couramment dans l'industrie pétrolière.
En effet, pour avoir des résultats rapides lors des forages, il est indispensable d'avoir une
méthode d'analyse qui donne presque instantanément et automatiquement des résultats
fiables. Depuis, cette technique s'est développée et s'étend aujourd'hui à tous les domaines :
chimie, biologie, astronomie, pharmacie, industrie des matières plastiques, etc.

Compte tenu de ses nombreuses applications dans tous les domaines des sciences, la
chromatographie de grande efficacité est considérée comme une évolution majeure du XXe
siècle dans le domaine de la chimie analytique.

2. Définition :

La CPG s'applique à des échantillons gazeux ou susceptibles d'être vaporisés sans


décomposition dans l'injecteur.
La phase mobile est alors un gaz (hélium, azote, argon ou hydrogène), appelé gaz vecteur,
qui balaie en permanence la colonne. Cette dernière, placée dans un four thermostaté, est
un tube de faible section enroulé sur lui-même et contenant la phase stationnaire. Un grand
choix de détecteurs permet l'analyse sélective et parfois l'identification de mélanges très
complexes.

Si la phase stationnaire est un liquide non ou peu volatil, possédant des propriétés de
solvant vis-à-vis des composés à séparer, on parle de chromatographie gaz-liquide ou
chromatographie de partage. Si la phase stationnaire est un solide absorbant (silice, alumine,
zéolites ou autres polymères adsorbants), c'est de la chromatographie gaz-solide ou
chromatographie d'adsorption.

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Figure 7: Schéma d'un chromatographe CPG.

3. Appareillage :

Les appareils de chromatographie sont constitués d'un système d'injection de


l'échantillon (1), d'une colonne (2), d'un détecteur (3) et d'un système d'enregistrement (4)
et/ou d'analyse des chromatogrammes.

Figure 8: Schéma d'un chromatographe CPG.

Le mélange à analyser est injecté sous forme d’un fluide et est vaporisé dans
l’injecteur. Le gaz vecteur l’entraîne dans la colonne de séparation thermostatée.

Les composés se répartissent différemment dans les 2 phases, se déplacent donc à des
vitesses différentes puis sortent à des temps différents. A leur sortie, ils sont détectés et un
pic apparaît sur l’enregistreur.

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A. Injecteur :

Il permet l’introduction de l’échantillon, son évaporation et son entraînement par le


gaz vecteur vers la colonne : un volume précis est injecté dans l’injecteur qui va vaporiser le
liquide et permettre le transfert de l’échantillon vaporisé vers la colonne de chromatographie.
Cette injection est faite dans un tube chauffé. Le gaz vecteur arrive par l’une des extrémités
du tube et entraîne les solutés vaporisés vers la colonne raccordée à l’autre extrémité.

• L’injection :

Elle se fait par le biais d’une seringue de faible volume (micro-seringue de 1 à 10 µL). Elles
posent deux problèmes :

▪ Mauvaise reproductibilité des volumes injectés certains appareils sont donc pourvus
d’injecteur automatique.
▪ Chauffage brutal du contenu de l’aiguille de la seringue lorsqu’on l’introduit dans
l’injecteur, qui entraîne une injection en 2 temps visible sur le chromatogramme. la
solution consiste à mesurer le volume désiré puis reculer le piston de façon à aspirer
le contenu de l’aiguille, ainsi lorsque l’aiguille sera introduite dans l’injecteur, elle sera
vide ! puis il faut injecter rapidement.

L’aiguille de la micro-seringue entre dans l’injecteur en traversant un septum (une pastille


d’élastomère siliconé) qui évite les fuites de gaz au niveau de l’entrée. L’état du septum doit
régulièrement être contrôlé.

• Température de l’injecteur :

L’injecteur est thermostaté à une certaine température de manière à ce que le


solvant et les différents solutés de l’échantillon soient vaporisés.

Pour éviter la condensation des produits injectés  T°injecteur = T°produit le moins volatil +
20°C

• Différents types d’injecteurs :

Selon les types de colonnes reliées aux injecteurs, les caractéristiques des injecteurs et
leur mode d’injection sont différentes de façon à optimiser la qualité de la séparation :

▪ Injecteur à vaporisation directe :

Pour les colonnes remplies et les colonnes capillaires de gros diamètre. Tout
l’échantillon introduit par la seringue est entièrement entraîné dans la colonne Pb. : Pour les
colonnes capillaires à faible débit, les quantités de composés dans la colonne doivent être très
petites pour éviter la saturation des colonnes. Les volumes injectés doivent être très faibles
(saturation même pour des v injectés = 0,1µL). Or les volumes injectés ne peuvent être inférieurs

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à 0,1 µL et l’utilisation de solutions très diluées entraîne des perturbations dues à l’excès de
vapeur de solvant. Il existe donc différents injecteurs permettant de résoudre ce problème :

Figure 9: Injecteur à vaporisation directe.

▪ Injecteur avec système de fuite :

Une grande partie de l’échantillon injecté, vaporisé et mélangé au gaz vecteur est
éliminée de l’injecteur par une vanne de fuite. Ainsi, une petite fraction du mélange pénètre
dans la colonne. Il existe deux modes selon que l’on injecte vanne de fuite ouverte (mode
split) ou vanne fermée pendant environ 1 minute après l’injection (mode splitless)

Figure 10: Injecteur avec système de fuite.

▪ Injecteur à température programmable (PTV) :

Le mélange est introduit liquide dans l’injecteur à froid puis l’injecteur est chauffé en
mode split ou splitless pour vaporiser les composés

▪ Injection à froid dans la colonne :


Le mélange est injecté directement froid et liquide dans la colonne
B. Four :

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Les colonnes sont placées dans des enceintes chauffées appelées four dont la
température peut être régulée au 1/10ème de °C près.

La température du four peut-être :

▪ Stable et identique du début à la fin de la manipulation (= conditions isothermes)


▪ Programmée par palier successif (= en gradients)

C. Colonnes :

Elles contiennent la phase stationnaire. Elles se présentent sous forme de tubes fins
enroulés.
Il existe deux types de colonnes :

• Les colonnes remplies :

Diamètre de 2 à 6 mm et longueur de 1 à 3 m. Elles sont en tubes d’acier ou verre.

Elles sont remplies d’un support poreux et inerte sous forme de grains sphériques
(d’environ 0,2 mm de diamètre) sur lequel est imprégnée la phase stationnaire.

Moins résolutives que les colonnes capillaires.

Exemple de supports : Chromosorb® ; Sphérosil® ; Porapak®

• Les colonnes capillaires (à tube ouvert) :

Diamètre de 0,1 à 0,53 mm et longueur de 10 à 100 m. Elles sont en tubes d’acier


inoxydable ou en silice fondue ;

La phase stationnaire est directement déposée sur la paroi interne de la colonne sur
une épaisseur de 0,05 à 5 µm.

Revêtement extérieur
Silice fondue
Phase stationnaire

On distingue les colonnes :

▪ WCOT (Wall Coated Open Tubular) : où la phase stationnaire forme une


pellicule liquide à l’intérieur du tube.
▪ PLOT (Porous Layer Open Tubular) : où la phase stationnaire forme une couche
d’adsorbant solide.

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Figure 11: Schéma d'une colonne.

Recommandations d’utilisation des colonnes :

▪ Avant sa première utilisation : il faut la débarrasser des traces de solvant et des


produits volatils qu’elle peut contenir en la maintenant au moins 12 h au
voisinage de sa température limite d’utilisation sans brancher le détecteur pour
éviter son encrassement
= maturation
▪ Après une longue période d’utilisation : remettre la colonne à maturation
pendant 2h.
▪ Stockage : avec des bouchons (évite l’oxydation, l’humidification,)
▪ Une colonne doit toujours être parcourue par le gaz vecteur

D. Phases :
• Phase mobile

Elle constitue le gaz vecteur. Il s’agit d’un gaz inerte et pur tel que l’hélium, le diazote
ou le dihydrogène. La nature du gaz ne modifie pas de manière significative la séparation des
composants du fait de l’absence d’interaction entre le gaz et les solutés, seul le facteur
température est important.

• Phase stationnaire :

a) Choix de la phase stationnaire

▪ Une phase apolaire retiendra d’autant plus un composé qu’il sera apolaire (et
inversement)
Exemple : Squalane (apolaire) ; Carbowax (polaire)
▪ Une phase apolaire retiendra les composés dans l’ordre de leur température
d’ébullition (donc sortie des composés dans l’ordre de leur température
d’ébullition croissante)
▪ Une phase phénylée retiendra mieux un composé aromatique
Ex. : phases OV225 ; DC550
▪ Une phase fluorée retiendra mieux les cétones
Ex. : phase QF1

On définit le taux d’imprégnation : la masse de phase stationnaire pour 100g de support

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b) Différentes phases stationnaires :

Les phases les plus courantes sont formées de deux principaux types de constituants :

▪ Les polysiloxanes (« huiles et gommes de silicones ») : correspondant à la


répétition d’un motif de base de type :
O CH3

O Si O Si

O CH3 n

▪ Les polyéthylèneglycols (PEG) : polymères polaires (composés des colonnes


Carbowax®) de type :
O CH2

▪ Les phases stationnaires solides constituées de matériaux adsorbants divers


tels que de la silice ou de l’alumine désactivée par des sels minéraux, verres ou
polymères poreux, carbone graphité (Chromosorb®100, Porapak®)

E. Détecteurs :
Ils peuvent être plus ou moins spécifiques des composés à détecter.

S'il n’y a pas de spécifications sur la notice de l’appareil

 T°détecteur = T°produit le moins volatil + 20°C

On détermine :

▪ Sa quantité minimale détectable (QMD)


▪ Sa sensibilité : correspond au rapport entre signal / concentration (mg/ml) ou
entre signal / débit (mg/s)

Il existe différents types de détecteurs comme le montre le tableau ci-dessous :

Tableau 1: Les différents types de détecteurs.

DETECTEUR Gaz vecteur Linéarité QMD Sélectivité Applications


(Spécificité
)
Catharomètre H2/He 105 1 à 10 ng NS Tout composé
FID He/N2 107 20 à 100 pg NS Composés organiques
Capture d’e- N2 104 0,1 pg S Composés halogénés
Thermoïonique N2 104 P :1 pg / S Composés avec N ou
N :10 pg P
Photométrie de N2/H2 103 P : 10 pg S Composés avec S ou P
flamme S : 1 ng

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• Principes des détecteurs les plus courants :

a) Détecteur à ionisation de flamme (FID)


Le plus utilisé pour les composés organiques et de grande sensibilité.
Les composés (gazeux) qui sortent de la colonne pénètrent dans la flamme du détecteur.
Leur combustion entraîne la formation d'ions et de particules chargées qui sont alors collectés
par 2 électrodes. Le courant très faible qui en résulte est fortement amplifié et transformé en
une tension mesurable par un électromètre.
L'air du pic reflète la quantité de composé élué.

b) Détecteur à conductibilité thermique (TCD)


Détecteur universel mais de sensibilité moyenne; il est formé d'un catharomètre composé
de 2 thermistors (= filaments chauffés) dont un est balayé par le gaz vecteur seul et l'autre par
le gaz en sortie de colonne; Quand un courant gazeux passe sur les filaments, ils sont refroidis
en fonction de la température, du débit et de la nature du gaz; la température et le débit sont
les mêmes pour le gaz arrivant sur les 2 filaments mais la présence d'1 composé en sortie de
colonne modifie la nature du gaz qui alors refroidi moins le 2ème filament. Il en résulte une
variation de résistance proportionnelle à la concentration du composé.

c) Détecteur thermoïonique (NPD) (détecteur catharomètre)


Spécifique aux composés azotés ou phosphorés. Un petit cylindre en céramique est
chauffé par une résistance électrique à 800°C et est alimenté par un mélange air/hydrogène.
Les composés contenant N et P sont décomposés en ions négatifs qui sont recueillis par une
électrode collectrice reliée à un électromètre qui traduit le courant obtenu en un signal.

d) Détecteur à capture d'électrons (ECD)


Spécifique des dérivés halogénés et très sensible.
Une source radioactive émet des particules génère des électrons au contact d'un courant
d'azote. Ces électrons produisent un courant constant qui diminue lors du passage de
composés contenant un halogène (F, Cl, Br) car ces composés captent une partie des électrons
; la diminution du courant se traduit par un pic.

e) Autres

▪ Détecteur à photométrie de flamme : sélectif pour S et P


▪ Détecteur à photo-ionisation : envoi de photons (lampe UV) sur les composés
entraîne leur ionisation.
▪ Détecteur à émission atomique
▪ Couplage de plusieurs détecteurs en série.

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4. Principe de la technique :

La CPG s'applique à des échantillons gazeux ou susceptibles d'être vaporisés sans


décomposition dans l'injecteur.
La phase mobile est alors un gaz (hélium, azote, argon ou hydrogène), appelé gaz
vecteur, qui balaie en permanence la colonne.

L'injecteur est logé dans un bloc métallique dont la température est régulée afin
d'assurer une bonne homogénéité thermique du système.

L'échantillon (un liquide volatil) est d'abord introduit en tête de colonne par
l'intermédiaire d'une micro-seringue qui va traverser une pastille en caoutchouc, appelée
septum, pour se retrouver dans une petite chambre en amont de la colonne appelée
injecteur. L'injecteur est traversé par le gaz porteur et porté à une température
appropriée à la volatilité de l'échantillon. Les quantités injectées peuvent varier de 0.2 à
5.0 μl.

Ensuite, une fois rendus volatils, les différents composés de l'échantillon vont être
emportés par le gaz porteur (ou gaz vecteur) à travers la colonne et se séparer les uns
des autres en fonction de leur affinité avec la phase stationnaire. La phase stationnaire
peut être un liquide non (ou peu) volatil (chromatographie gaz-liquide) ou un solide
adsorbant (chromatographie gaz-solide). Dans les deux cas, la phase stationnaire va
provoquer un phénomène de rétention chromatographique avec les différents composés
(appelés solutés). Plus le composé a d'affinité avec la phase stationnaire, plus il mettra
de temps à sortir de la colonne. La grandeur expérimentale brute est appelée temps de
rétention. C'est le temps qui s'écoule entre l'injection de l'échantillon et l'apparition du
signal maximum du soluté au détecteur. Pour favoriser le transport de tous les composés
à travers la colonne (élution), il faut déterminer la bonne température du four. En
général, la température doit être supérieure à la température d'ébullition des composés.
On peut travailler en isotherme, c’est-à-dire avec une température fixe durant toute
l'analyse ou avec un programme de température qui varie.

A la sortie de la colonne, les composés rencontrent un élément essentiel qui est


appelé détecteur. Cet élément évalue en continu la quantité de chacun des constituants
séparés au sein du gaz porteur grâce à la mesure de différentes propriétés physiques du
mélange gazeux. Le détecteur envoie un signal électronique vers un enregistreur (sorte
d'imprimante) qui dessinera les courbes de chaque pic en fonction de leur intensité
(courbe de type Gaussienne). L'ensemble des pics est appelé chromatogramme.
Actuellement et de plus en plus, les logiciels remplacent avantageusement les
enregistreurs papiers pour l'interprétation des signaux envoyés par les détecteurs.

5. Préparation de l’échantillon :

La chromatographie en phase gazeuse est surtout utilisée en chimie organique, car les
produits inorganiques sont assez peu volatils. On peut toutefois en analyser certains après les
avoir transformés quantitativement en composés volatils. Par exemple, on peut
chromatographier l’uranium sous forme de son hexafluorure.

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En chimie organique il faut souvent préparer l’échantillon à introduire dans le
chromatographe pour qu’il se présente sous une forme facilement injectable, mais restant
représentative du produit à analyser. Selon les cas suivants :

• Méthode sans transformation chimique :

▪ Dissolution : si le produit à analyser est solide ou peu volatil, il est utile de l’injecter
sous forme de solution. Le solvant choisi ne doit interférer en aucun cas avec l’analyse.
Le plus souvent, on prend un solvant très volatil.

▪ Distillation : simple ou fractionnée, elle peut permettre de simplifier les


chromatogrammes en éliminant des fractions qu’on ne souhaite pas étudier.

▪ Extraction : par cette méthode, on peut aussi isoler certains constituants de


l’échantillon pour faciliter l’étude ultérieure. On utilise soit l’extraction classique par
un solvant (au Soxhlet, par exemple), soit l’extraction par un fluide supercritique, qui
est presque toujours le dioxyde de carbone.

▪ Couplage avec la chromatographie en phase liquide : il est intéressant dans un certain


nombre de cas d’opérer une première séparation des constituants par
chromatographie en phase liquide sous pression (CLHP). Les fractions isolées par ce
procédé peuvent être introduites directement dans la colonne de CPG, mais avec la
nécessité d’évaporer tout ou partie du solvant de CLHP dans une interface spéciale.

▪ Méthodes d’adsorption-désorption : au moyen d’une cartouche contenant un


adsorbant choisi on peut retenir, tout en les concentrant, les gaz à analyser (on utilise
souvent le Tenax), ou des liquides (très souvent le gel de silice est cet adsorbant).

▪ Méthode de l’espace de tête : surtout appliquée aux liquides, elle comporte le


conditionnement de l’échantillon à analyser dans un pilulier de faible capacité, obturé
par une capsule élastomère. On le place dans un bain à température constante pour
accroître le dégagement de vapeurs (flaveurs). Avec une seringue à gaz, on prélève au
travers de la capsule une partie de ces vapeurs. Le procédé est susceptible de donner
des résultats quantitatifs par des étalonnages préalables et une connaissance exacte
de la température d’équilibre des phases liquide et vapeur (figure) ci-dessous.

Figure 12: Analyse d'une flaveur après concentration par la


méthode de l'espace tête.

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