Vous êtes sur la page 1sur 20

Production de Biogaz…

L’Allemagne en ébullition…
La France en frémissement !
Octobre 2006
Processus de production de biogaz

BIOMASSE
Matière organique fraîche
(déjections, déchets verts, végétaux)

Hydrolyse et
acidification

Matière organique soluble

Acétogénèse

Acide acétique

Méthanogénèse

Biogaz + digestat

2
Biogaz : composition,
production, utilisation…
Le biogaz est un mélange contenant principalement du méthane (50 à 70%), du dioxyde
de carbone, de l’eau, de l’azote, de l’hydrogène sulfuré et de l’oxygène. Du fait d’une
forte concentration en méthane, le biogaz est un bon fournisseur d’énergie (1m3 de
biogaz a un pouvoir calorifique de 6 kWh soit l’équivalent de 0,6 l de fuel).

Le biogaz est obtenu par fermentation anaérobie de matières organiques d’origine


végétale ou animale. La dégradation des substances organiques se déroule en plusieurs
étapes sous l’action de populations bactériennes (Cf. schéma ci-contre).

Ce processus s’observe fréquemment dans certains milieux naturels comme par


exemple les marais (« gaz de marais »). Il peut être initié artificiellement dans des
enceintes closes (digesteurs) où sont associés des substrats organiques solides ou
liquides et des cultures bactériennes. Les différentes réactions fermentaires sont alors
contrôlées et optimisées.
Chaleur
Électricité

Biogaz (dont méthane)

Moteur à gaz

Stockage
Digesteur Post-digesteur
du digestat
Matières premières

Installation de méthanisation
(principe et fonctionnement) Épandage
du digestat

Le rendement en biogaz dépend de la nature du substrat fermenté (composition et


teneur en eau), de la durée de fermentation et des conditions de fermentation. En règle
générale, la durée totale de fermentation varie entre 60 et 80 jours (digesteur et post-
digesteur). Un brassage régulier doit avoir lieu pour homogénéiser le substrat et favoriser
la production de biogaz. Enfin, l’activité bactérienne est optimale lorsque la température
est de 38°C et le pH compris entre 7,5 et 8.

3
Rendement en biogaz selon le type de matière organique

Source : IUSE - Allemagne


L’épandage du digestat

Source : Fachverband biogas

4
Le choix de la biomasse qui va être fermentée est important. Pour maximiser la
production de méthane, il est souhaitable d’utiliser des produits riches en graisses, en
hydrates de carbone et en protéines. Les produits ligneux (bois, branchage) ne sont pas
utilisables car non dégradés par les bactéries. Outre le type de matière organique utilisé,
le mode d’incorporation (fréquence et quantité) est un élément crucial pour le bon
fonctionnement de l’installation. Une alimentation du digesteur mal gérée et déséquilibrée
peut engendrer un dysfonctionnement du complexe bactérien voire un blocage du
digesteur en cas d’acidose (pH < 7). Un digesteur en acidose doit être vidangé et il ne
redevient vraiment productif que 12 à 15 semaines plus tard !

Même si elles sont peu méthanogènes, les déjections animales sont intéressantes à
utiliser car elles permettent de régénérer les populations bactériennes (bactéries
présentes dans le lisier).

S’agissant des matières organiques végétales issues de l’agriculture, l’ensilage de maïs


obtient le meilleur rendement en biogaz à l’hectare. Il devance la betterave et se
positionne donc comme une culture énergétique leader.

Rendement brut Rendement en gaz Rendement en gaz


Culture
(t/ha) (m3/t) (m3/ha)
Pommes de terre 45 110 4950
Grain de blé 8 660 5280
Epis de maïs 15 430 6450
Blé, plante entière 13 500 6500
Herbe 80 95 7600
Betterave fourragère 100 100 10000
Ensilage de maïs 50 205 10250
Source : IUSE - Allemagne

Au terme de la fermentation des matières organiques, on obtient un digestat qui, après


maturation, s’apparente à un compost liquide, plus fluide que du lisier et quasiment
inodore. Sa valeur fertilisante étant intéressante (forte proportion d’azote ammoniacal), il
peut remplacer partiellement ou en totalité l’engrais minéral.
En utilisant un séparateur de phase, il est possible d’obtenir un produit solide qui
s’emploie comme un amendement de fond et un produit liquide utilisable comme un
engrais liquide.

5
Source : Fachverband biogas

Générateur fonctionnant au méthane

Biogaz et environnement…

Source : IUSE - Allemagne

6
Les utilisations du biogaz

Le méthane issu du biogaz est utilisé comme source énergétique dans de nombreuses
applications. Certaines d’entre elles sont largement développées et l’offre industrielle et
commerciale est solidement établie. Il s’agit notamment de :

la production de chaleur sous forme d’eau chaude ou de vapeur,

la production d’air chaud pour le séchage,

la production d’électricité par moteur ou turbine à gaz,

la production combinée d’électricité et de chaleur par cogénération.

D’autres filières sont en phase de développement, cela concerne principalement la


production de biocarburants. D’après les résultats de certains travaux de recherche, le
biogaz issu d’un hectare de maïs permet de produire suffisamment de carburant pour
faire parcourir 70 000 km à une automobile.

Biogaz et environnement

La production et l’utilisation du biogaz ont un impact positif sur l’environnement. En effet,


le biogaz se substitue très fréquemment aux énergies fossiles ce qui contribue à réduire
les émissions de gaz à effet de serre, responsables en partie du dérèglement climatique.
Au cours de leur transformation, les matières organiques végétales utilisées directement
ou indirectement pour produire du biogaz émettent la même quantité de CO2 que celle
absorbée pendant leur croissance ou leur production. Dès lors, l’utilisation de la
biomasse, continuellement renouvelable, engendre un processus de cycle. L’émission de
CO2 est maîtrisée et stabilisée. De plus, dans le cas des effluents d’élevage, la
production de biogaz permet de limiter considérablement les rejets de méthane qui est
l’un des principaux gaz à effet de serre (l’effet du méthane est 25 fois plus important que
celui du CO2).

7
La filière biogaz allemande
en quelques chiffres :

☺ 2 700 installations produisant du biogaz ont été répertoriées à la fin


de l’année 2005 en Allemagne (dont 2000 installations agricoles).

☺ La puissance électrique totale provenant de ces installations atteint


650 mégawatts.

☺ L’Allemagne comptera 40 000 installations de biogaz en 2020.


☺ Avec la production de biogaz, l’Allemagne dispose, à ce jour, d’un
potentiel énergétique annuel équivalent à 18 millions de tonnes
équivalent pétrole.

☺ Aujourd’hui la filière biogaz allemande permet une réduction des


émissions de gaz à effet de serre de l’ordre de 2,5 millions de tonnes
équivalent CO2. En 2020, la réduction atteindra 60 millions de tonnes
équivalent CO2.

☺ Le secteur du biogaz allemand a investi près de 650 millions


d’euros dans la construction d’installations et a créé 8 000 emplois.

☺ Le chiffre d’affaires de la branche biogaz devrait augmenter pour


atteindre 7,5 milliards d’euros en 2020 et 85 000 emplois seront alors
générés.

☺ Près des 2/3 du chiffre d’affaires du secteur biogaz revient


directement aux régions (Länder).

☺ L’électricité produite à partir du biogaz engendre un surcoût minime


pour le consommateur final de 0,001 €/kWh.

8
Biogaz : le contexte allemand

La bioénergie est une énergie renouvelable très développée Outre-Rhin. Les principales
applications sont la combustion de la biomasse solide dans des chaufferies et la
fermentation de matières bioénergétiques liquides ou solides dans des installations de
production de biogaz. La combustion du biogaz collecté permet de générer de la
chaleur et de l’électricité par cogénération.

Le secteur allemand fait figure de leader mondial dans le domaine de la production de


bioénergie. Les compétences des entreprises allemandes en matière de conception, de
construction, de mise en service et de maintenance des installations de production de
biogaz sont unanimement reconnues. De même, la longue expérience dans la gestion
commerciale et la biologie des processus fermentaires sont un gage de succès pour
l’exploitation et la rentabilité des installations germaniques.

Un cadre réglementaire qui encourage le développement de la bioénergie.


La législation allemande encourage le développement de la bioénergie de manière
décisive grâce, principalement, à trois outils de promotion :
La loi sur les énergies renouvelables (Erneuebare Energien-Gesetz),
Le Programme d’incitation de marché en faveur des énergies renouvelables,
Un système de déduction fiscale pour l’emploi des biocarburants.

9
Source : Fachverband Biogas

Bilan et perspectives du nombre d’installations et de la


production électrique générée par le biogaz en Allemagne

Source : Fachverband Biogas

Bilan et perspectives économiques de la filière biogaz en Allemagne

10
Le but de la loi sur les énergies renouvelables est de favoriser la production d’électricité
à partir des différentes sources de bioénergie de façon à atteindre le seuil minimum de
20% sur le marché de l’électricité à l’horizon 2020. L’élément moteur est un tarif minimal
garanti durant plus de 20 ans pour toute injection d’électricité issue des énergies
renouvelables sur le réseau électrique public. Les gestionnaires du réseau s’engagent à
accepter le courant issu de la bioénergie et à le payer conformément aux tarifs définis
par la loi. Le montant de la rémunération dépend de la technologie employée, de la taille
de l’installation et du type de matière première utilisé. Une rémunération bonus est
appliquée dans le cas de la cogénération et de l’utilisation de technologies novatrices.

Source : ADEME - 2004

Un secteur économique en pleine expansion.


A la fin de l’année 2005, on dénombrait 2 700 installations allemandes produisant du
biogaz et délivrant une puissance électrique totale de 650 mégawatts. Selon certaines
estimations, cette puissance pourrait atteindre 9 500 mégawatts en 2020.

Le secteur du biogaz allemand a investi près de 650 millions d’euros dans la


construction d’installations et créé environ 8 000 emplois. D’ici à 2020, ce secteur
pourrait employer, à lui seul, jusqu’à 85 000 salariés. Les régions rurales se trouvent
ainsi stimulées par la construction de nombreuses installations appartenant au monde
agricole.

Le biogaz dope également le marché extérieur allemand. Les exportations de l’industrie


allemande dans ce secteur s’élevaient à 27 millions d’euros en 2004 soit 10% du chiffre
d’affaires (CA). A long terme, la part des exportations pourrait dépasser 30% du CA.

11
2000 1900
1800
Source : ADEME
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200 122 110 63 18 5 3 2
0
li e

as
e

ce
se

g
ne

ue
ch

ur
Ita

-B

an
is
ag

iq
bo
tri

Su

lg

ys

Fr
m

Au

Be

Pa
le

xe
Al

Lu

Nombre d’installations à la ferme en Europe (fin 2002)

Prix d’achat de l’électricité


2004 2005 2006 2007
Puissance de l’installation Prix en €/kWh
moins de 150 kW 0,1150 0,1133 0,1116 0,1099
de 151 kW à 500 kW 0,0990 0,0975 0,0960 0,0945
de 501 kW à 5 MW 0,0890 0,0877 0,0864 0,0851
de 5 MW à 20 MW 0,0840 0,0827 0,0815 0,0803

Prime pour l’utilisation de cultures énergétiques


Puissance de l’installation Montant de la prime (€/kWh)
moins de 150 kW 0,06
de 151 kW à 500 kW 0,06
de 501 kW à 5 MW 0,04
de 5 MW à 20 MW 0

Prime pour la cogénération : 0,02 €/kWh

Rémunération de l’électricité produite à partir de biomasse


(Allemagne)
12
Biogaz et agriculture allemande.

Près de 2 000 installations « agricoles » de production de biogaz ont été construites ces
quinze dernières années. Les matières premières d’origine agricole représentent plus de
80% des substrats utilisés en Allemagne, dont 60% incombent aux cultures de plantes
énergétiques.

Encouragés par des aides financières pour les cultures énergétiques et par un tarif de
rachat de l’électricité garanti, les agriculteurs allemands ont trouvé un moyen de
diversifier leur revenu tout en profitant des avantages de la bioénergie pour valoriser
leurs déjections animales (désodorisation du produit et fluidification facilitant l’épandage).

Les installations agricoles ont recours à des technologies simples et fiables. Il s’agit
principalement de digesteurs cylindriques infiniment mélangés ou de digesteurs
horizontaux à pistons et brassage mécanique, fonctionnant en milieu liquide (<12% MS).

Le biogaz est valorisé par co-génération. L’électricité est vendue et intègre le réseau
public. La chaleur produite est utilisée sur place pour les besoins de chauffage du
digesteur et des locaux annexes en hiver (en été la chaleur excédentaire n’est
généralement pas valorisée). Deux types de co-générateurs sont utilisés : moteur
fuel/gaz pour les petites installations et moteur à gaz pour les installations plus
importantes. L’hydrogène sulfuré, nocif pour les générateurs, est épuré par voie
biologique directement dans le digesteur ou éventuellement dans les stockeurs de
digestat. L’épandage du digestat suit la même réglementation que le lisier.

La co-génération engendre une augmentation constante de la taille des installations de


production de biogaz. Afin de rentabiliser leurs installations et de produire plus de biogaz,
donc plus d’électricité, les agriculteurs allemands pratiquent quasiment tous la co-
digestion. En d’autres termes, aux déjections liquides (lisiers et purins) sont ajoutés des
déchets organiques ou des cultures énergétiques (maïs ensilage principalement). Ces
coproduits dopent la production de biogaz, et ce d’autant plus qu’ils sont riches en
matière organique biodégradable.

Enfin, les différents acteurs de la filière biogaz se sont organisés autour d’une structure
de communication et de défense des intérêts de la filière : la Fachverband Biogas. Les
agriculteurs se mobilisent à travers elle pour obtenir, par exemple, des révisions
législatives (depuis le 1er août 2004, une augmentation des tarifs de rachat de l’électricité
à partir de cultures énergétiques a été obtenue). Par ailleurs, il existe de nombreux
cabinets d’études spécialisés qui montent les projets et accompagnent les agriculteurs.

13
Usine biogaz de WOTERSEN

Source : Fachverband biogas

Puissance de l’installation : 1 500 kW


Année de construction : 2004
Main-d’œuvre : 1,5 personnes
Nombre d’unité de production de biogaz : 3
Type de digesteur : digesteur infiniment mélangé
Montant de l’investissement : 2 500 000 € (part élevée d’auto-construction)
Coût annuel de maintenance de l’installation : 74 000 €
Vente d’électricité : 1 640 000 €
Valorisation de la chaleur : néant
Substrat utilisé : ensilage de maïs à 32% de MS
Quantité de substrat consommée quotidiennement : 75 tonnes
Valorisation du digestat : épandage sur la culture de maïs (45 m3/ha)

L’usine de WOTERSEN produit du biogaz uniquement à partir d’ensilage de maïs


(variétés Caussade Semences utilisées : ASTERI CS, SEIDDI CS). La sole totale de
maïs nécessaire pour approvisionner l’usine dépasse 750 ha. Des contrats avec des
agriculteurs ont été contractualisés pour garantir les stocks de maïs. Le prix d’achat du
maïs est fixé à 17,5 €/tonne de matière brute sur pieds. La récolte est assurée par une
entreprise qui permet un débit de chantier d’ensilage de 30 ha/j.
Les digesteurs sont alimentés en ensilage de maïs en continu. Ils produisent du biogaz
pour 3 moteurs à co-génération.

14
Usine biogaz de HAREN

Puissance de l’installation : 500 kW


Année de construction : 2005
Main-d’œuvre : 2 personnes
Nombre d’unité de production de biogaz : 1
Type de digesteur : digesteur infiniment mélangé
Montant de l’investissement : 2 000 000 €
Coût annuel de maintenance de l’installation : 50 000 €
Vente d’électricité : 760 000 €
Valorisation de la chaleur : séchoir de céréales
Substrat utilisé : ensilage de maïs à 32% de MS
Quantité de substrat consommée quotidiennement : 25 tonnes
Valorisation du digestat : épandage sur la culture de maïs en contrat

L’usine de HAREN produit du biogaz uniquement à partir d’ensilage de maïs (variétés


Caussade Semences utilisées : SEIDDI CS, FRANKI CS). La sole totale de maïs
nécessaire pour approvisionner l’usine dépasse 250 ha. Des contrats avec des
agriculteurs ont été contractualisés pour garantir les stocks de maïs. Le prix d’achat du
maïs est fixé à 25 €/tonne de matière brute rendu usine. Le digestat est épandu sur les
cultures en contrat. La chaleur est valorisée par un séchoir à céréales. Une réflexion est
en cours pour valoriser aussi la chaleur dans un séchoir à bois.
Sur le plan énergétique, l’installation permet de couvrir les besoins de 900 habitations
(électricité + chauffage).

15
La génétique Caussade Semences testée dans les essais allemands en 2006
Rendement Biogaz produit/ha Teneur en méthane
(t matière brute/ha) (m3/ha) du biogaz (%)

SEIDDI CS 50,22 9 893,3 52


Moyenne de l’essai 44,20 9 586,1 52
(10 variétés de maïs indice FAO 250 à 280)

Source : Silomaïs Biogasversuch Roßleben 2006

La génétique Caussade Semences testée dans les essais allemands en 2005


Teneur MS à Rendement MS Méthane produit Teneur en méthane Rendement méthane
la récolte (%) (dt/ha) (l/kg par dt de MS) du biogaz (%) (m3/ha)

FRANKI CS 33,1 152,4 413 57 6296


(Maïs)

Super Sile 20 24,9 121,7 348 59 4240


(Sorgho sucrier)

Source : Essais officiels Allemagne 2005 (DLR, RNH, Versuchsbericht Biomasse)

CRAZI CS
ASTERI CS
FRANKI CS
SEIDDI CS

16
Maïs et biogaz en Allemagne :
un partenariat gagnant !

L’ensilage de maïs est la matière première la plus utilisée dans de nombreuses


installations. En Allemagne, plus de 50% des installations construites depuis 1999
fonctionnent avec du maïs. En 2006, 150 000 ha de maïs ont été absorbés par la filière
biogaz. A l’horizon 2010, la sole de « maïs biogaz » devrait atteindre 400 000 ha.

L’engouement pour l’ensilage de maïs s'explique par le bon rendement énergétique de la


culture. En effet, 1 hectare de maïs ensilé produit l’équivalent de 20 000 à 25 000 kWh
contre 10 000 à 15 000 kWh pour l’ensilage d’herbe et 12 000 à 15 000 kWh pour les
céréales.

Autre avantage du maïs pour la filière biogaz, sa fermentation n’engendre pas de


dégagement d’hydrogène sulfuré (nocif pour les moteurs). Le biogaz produit n’a donc pas
besoin d’être « épuré ».

Maïs et biogaz : choix variétal


En Allemagne, de nombreux essais sont mis en place chaque année pour mesurer
l’aptitude des différentes variétés de maïs à produire du biogaz. Les variétés dites
performantes sont celles qui ont :
- un fort développement végétatif (maximiser le rendement MS/ha),
- un taux de matière sèche de 32% à la récolte,
- une bonne résistance à la verse,
- un stay-green très marqué (limite la part des tissus lignifiés « non méthanisables »),
- un excellent état sanitaire (pour éviter d’incorporer massivement des plantes colonisées
par des champignons pouvant perturber la flore bactérienne des digesteurs).

17
Production de biogaz :
quelques repères économiques

Coût d’une unité de production d’électricité à partir de biogaz :


5 000 à 7 000 €/kW, pour une puissance inférieure à 100 kW
(par exemple, 240 000 € pour une installation de 40 kW)
3 000 à 5 000 €/kW, pour une puissance supérieure à 100 kW
(par exemple, 2 000 000 € pour une installation de 500 kW)

Coût annuel de maintenance de l’installation de production de biogaz :


2 à 2,5% du montant de l’investissement

Coût annuel de maintenance du générateur :


15 à 20 €/kW (soit 7 500 à 10 000 €/an pour un générateur de 500 kW)

Coût annuel de fonctionnement de l’installation (électricité) :


L’installation consomme l’équivalent de 6 à 10% de l’électricité produite
(brasseurs, pompes…). Le coût des matières premières est aléatoire et varie
selon le type et l’origine des produits employés (déchets, cultures
énergétiques…).

Temps de travail quotidien pour la gestion et la maintenance de l’installation :


2 à 8 heures selon la taille de l’installation (approvisionnement des digesteurs,
contrôle et surveillance des digesteurs et des générateurs).

Les recettes peuvent provenir de la vente d’électricité, de la valorisation de la chaleur


produite par les générateurs, d’une redevance liée à la valorisation des déchets (de 20 à
60 €/tonne), …

En France, des aides à l’investissement peuvent être accordées par l’ADEME, les
collectivités territoriales (régions, départements) ou l’Europe. Ces aides ne sont pas
systématiques et sont donc attribuées selon la qualité du projet présenté.

18
La filière biogaz en France : Qu’en est-il ?
Contrairement à l’Allemagne, la filière biogaz est encore très peu développée dans
l’Hexagone. La politique énergétique et environnementale en vigueur dans notre pays
était, jusqu’à présent, peu favorable au développement de la méthanisation dans le
secteur agricole. En effet, à ce jour, au niveau national, le parc des méthaniseurs s’élève
à peine à 200 unités et le nombre d’installations de type « agricole » est marginal. Le
processus de méthanisation est surtout employé pour valoriser les boues de station
d’épuration (30% des boues produites sont méthanisées).

L’avenir de la filière biogaz semble cependant prometteur du fait d’évolutions récentes au


niveau politique, économique et technologique.
Un arrêté en date du 10 juillet 2006 fixe les nouvelles conditions d’achat de l’électricité
produite par des installations qui valorisent le biogaz. La tarification de l’électricité devient
plus attractive, elle s’accompagne d’une prime à l’efficacité énergétique et d’un contrat
d’achat contractualisé pour une durée légale de 15 ans.
Le contexte énergétique est également plus favorable au développement de la
méthanisation. Le coût des énergies fossiles et les incertitudes qui subsistent quant à
leur pérennité (épuisement des réserves) rendent la filière biogaz beaucoup plus
concurrentielle.
Enfin, la méthanisation est une technologie dorénavant bien maîtrisée qui permet
l’émergence de projets plus performants au niveau du rendement énergétique et de la
rentabilité économique. L’Allemagne doit être une source d’inspiration pour le
développement de la filière biogaz française…

Tarification de l’électricité issue de la méthanisation


Puissance maximale de l’installation Prix d’achat de l’électricité (€/kWh)
Inférieure ou égale à 150 kW 0,09
Entre 150 kW et 2 MW Interpolation linéaire
Supérieure ou égale à 2 MW 0,075

- Une prime à l’efficacité énergétique de 0,03 €/kWh est versée lorsque la valorisation
énergétique totale (électricité + chaleur) est supérieure ou égale à 75%.

- Une prime à la méthanisation de 0,02 €/kWh est versée à la quasi-totalité des


installations de production de biogaz.

19
Pour en savoir plus sur le biogaz :
www.ademe.fr
www.aile.asso.fr
www.apesa.fr
www.bioenergynews.org
www.biogaz.atee.fr
www.biogas.ch
www.energie-plus.com
www.fachverband-biogas.de
www.lebiogaz.info
www.renewables-made-in-germany.com
www.solagro.org
www.trame.org

Z.I. de Meaux – B.P. 109 – 82 303 CAUSSADE CEDEX


Tél: 05 63 93 82 82 – Fax: 05 63 65 19 06
www.caussade-semences.com

Vous aimerez peut-être aussi