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CT G11.49 56
CT G11.49 56
Dans le béton armé, elle doit permettre d’assurer L’obtention des caractéristiques requises pour le
la compacité du béton dans l’ouvrage, et le bon béton passe impérativement par l’adoption et l’op-
enrobage des armatures. Il ne faut pas perdre de timisation de sa formulation aux exigences appro-
vue que la maniabilité doit être adaptée aux priées à l’ouvrage et à son environnement. C’est la
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raison pour laquelle la démarche retenue comporte La fonction filler
le plus souvent deux phases.
Le ciment complète la courbe granulométrique du
• Approche d’une composition, soit de façon gra- béton dans les éléments fins. Il faut noter que le
phique à partir de méthodes telles que celle de développement dans le temps des hydrates du
Faury ou de Dreux, soit de façon expérimentale ciment colmate progressivement les capillaires,
(par exemple à partir de la méthode LCPC de Baron contribue à diminuer la porosité d’ensemble du
et Lesage). Il faut préciser que ces différentes béton et améliore notablement sa durabilité.
méthodes sont basées sur la recherche d’une com-
pacité maximale conformément aux théories de Les abaques de G. Dreux, exposées au paragraphe
Caquot sur la composition granulaire des mélan- suivant, reposent sur cette approche qui privilégie
ges, que les connaissances actuelles sur le béton la « fonction liant », donc la résistance. Dans cette
ont confirmées pour l’essentiel. démarche, le ratio C/E (dosage en ciment sur
dosage en eau) est calculé à partir de la formule :
• La deuxième phase consiste à ajuster expérimen- Rb 28 = G Rc (C/E – 0,5)
talement cette formulation en fonction des résul- expression simplifiée inspirée de la formule de Féret.
tats obtenus par des essais effectués en laboratoire Rb 28 = résistance à la compression du béton
(essais d’étude) ou dans les conditions du chantier à 28 jours.
(épreuves de convenance). Rc = résistance réelle du ciment.
G = coefficient compris entre 0,35 et 0,65.
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Chapitre 2 • Les bétons courants
Toutes ces raisons soulignent l’importance de l’op- Choix et dosage des adjuvants
timisation du dosage en eau, qu’on a tendance à
approcher, par exemple en le déduisant de l’ex- Selon la propriété recherchée pour le béton, on
pression C/E précédemment adoptée et en l’affi- aura recours à l’adjuvant approprié : accélérateur
nant grâce à des essais pratiqués dans les de prise, plastifiant, entraîneur d’air… (chapitre
conditions du chantier, qui ont le mérite d’intégrer 2.2, tome 1). Compte tenu de la diversité des pro-
des paramètres difficiles à quantifier. duits disponibles, on se conformera aux prescrip-
tions du fabricant pour leur emploi et leur dosage,
et on vérifiera leur compatibilité avec le ciment.
Choix des granulats
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Classe de consistance des bétons – norme NF EN 206-1
Affaissement (en mm)
Consistance des bétons
au cône d’Abrams
S1 10 - 40
S2 50 - 90
S3 100 - 150
S4 160 - 210
S5 ≥ 220
Granulats choisis
Considérations pratiques
sur les abaques
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Chapitre 2 • Les bétons courants
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2.3.6 - Exemples pratiques pour l’établissement des abaques, le dosage en
de composition eau (pour un abaque donné) est seulement dépen-
dant de la plasticité. Cette approche, qui risque
d’être insuffisante dans bien des cas, nécessitera le
plus souvent une confirmation par des essais dont
Les exemples suivants résultent de l’application l’importance a déjà été soulignée.
des abaques de Dreux, pour des bétons de chan-
tier armés ou non destinés à divers ouvrages cou- Il faut enfin noter que la plage de résistances cou-
rants sans exigences particulières. La plage de verte par les abaques n’excède pas 30 à 45 MPa,
résistances en compression à 28 jours va de 15 à domaine des bétons les plus courants. L’extrapola-
40 MPa. tion au-delà de ces limites conduit notamment à
des dosages en ciment qui semblent peu confor-
La consistance recherchée a été prise dans tous les mes à la pratique.
cas de type plastique (affaissement au cône 7 cm).
Les granulats sont considérés comme secs ou très Les valeurs de dosages de ciment obtenues à par-
faiblement humides. Le ciment est de classe 32,5. Il tir des abaques doivent être comparées aux dosa-
faut remarquer que, du fait des hypothèses retenues ges minima spécifiés par la norme NF EN 206-1.
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Chapitre 2 • Les bétons courants
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