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Maladies Inflammatoires
Chroniques Intestinales (MICI)
Ces affections sont traitées dans le cadre de l'enseignement intégré d'hépato-
gastro-entérologie.
La présentation est donc ici résumée et l'enseignement assisté les concernant est
accés sur les complications systèmiques
1. INTRODUCTION
La maladie de Crohn fait partie, avec la rectocolite hémorragique (RCH), des maladies
inflammatoires chroniques intestinales (MICI). Cette affection peut atteindre la totalité du
tube digestif mais touche en priorité le grêle et le colon. L'évolution de la maladie de Crohn
est très souvent imprévisible et sa morbidité est lourde .
2. EPIDEMIOLOGIE
La maladie de Crohn est une pathologie de l'adulte jeune débutant généralement entre 20
et 30 ans. Il existe un second pic de fréquence entre 50 et 80 ans. Les deux sexes sont
également atteints. L'affection est ubiquitaire mais son incidence est plus élevée au Nord
qu'au Sud de l'Europe. En France, l'incidence de la maladie de Crohn est de 5 à 6 cas pour
100 000 habitants.
Dans 10 % des cas, la maladie de Crohn revêt un caractère familial avec plusieurs
personnes atteintes dans la même famille. Ces formes se caractérisent par un âge de début
jeune et une atteinte étendue et préférentielle du grêle.
3. PHYSIOPATHOLOGIE
L'origine de la maladie de Crohn est encore inconnue. Elle est probablement multi-
factorielle associant :
Par ailleurs, le rôle néfaste du tabac est clairement établi, augmentant le risque de récidive
endoscopique et clinique de la maladie.
De manière récente, la présence d'anticorps de type ASCA a été mise en évidence dans 50
à 70% des maladies de Crohn alors que ce marqueur est absent au cours de la RCH (la
signification reste à préciser).
4. ANATOMOPATHOLOGIE:
A l'examen macroscopique , les lésions intestinales des
maladies de Crohn sont segmentaires, avec intervalles de
muqueuse saine. Il existe différents types de lésion:
• ulcérations aphtoïdes
• ulcérations profondes, serpigineuses étendues
• sténoses dûes à l'épaississement de la paroi.
Ces différentes lésions peuvent être le point de départ
d'abcès ou de fistules dans les organes de voisinage.
A l'examen microscopique , les lésions sont polymorphes
souvent focales avec alternance de plages lésées et de
plages saines. Cette hétérogénéité justifie des biopsies
multiples et étagées. Le critère pathognomonique de la
maladie de Crohn est la présence de granulomes
tuberculoïdes sans nécrose caséeuse dont la présence est
cependant inconstante. Ceux-ci sont formés de cellules
épithélioïdes, de lymphocytes et de cellules géantes. Les
lésions sont souvent transmurales touchant toute la paroi
intestinale de la muqueuse à la séreuse.
5. SIGNES CLINIQUES
Les atteintes iléo-coliques de la maladie sont les plus fréquentes (50 % des cas). L'iléon est
atteint isolément dans 30 % et le colon dans 20 % des cas. Par ailleurs, 10 % des patients
ont une localisation ano-périnéale spécifique associée.
Dans la localisation iléale, la maladie débute en général par des douleurs abdominales
situées dans la fosse iliaque droite. Il s'y associe une diarrhée en général modérée,
pouvant même alterner avec des périodes de constipation. Les selles sont aqueuses en
général non hémorragiques. Les signes généraux sont discrets : amaigrissement, fébricule,
retard staturo-pondéral chez l'enfant. A l'examen clinique, la palpation de la fosse iliaque
droite est douloureuse. Il est possible de percevoir une anse instestinale boudinée
L'atteinte anale se manifeste pas des fissures, des ulcérations profondes, indolentes ou des
fistules multiples secondaires à un abcès de la région anale.
Les lésions gastro-duodénales sont beaucoup plus rares , elles se traduisent par des
érosions ou des ulcérations.
Ces manifestations associées aux MICI s'observent dans environ 20 % des cas. Elles
touchent différents organes : la peau, les articulations, les os, les vaisseaux, le foie.
Certaines d'entre elles coïncident avec les poussées évolutives de la maladie intestinale,
surtout lorsqu'il y a une atteinte du colon. D'autres évoluent indépendamment des lésions
digestives.
6. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
Ils ne sont pas spécifiques mais peuvent montrer un syndrome inflammatoire ou une
anémie
6.2 - La coloscopie
Elle doit explorer tout le colon et la dernière anse iléale. exploration de l'iléon. Elle permet
d'évoquer le diagnostic devant une atteinte colique segmentaire avec des intervalles de
muqueuse saine ou en cas d'atteinte de la denière anse iléale. La présence d'un érythème
en bande ou en plage, d'ulcérations aphtoïdes, serpigineuses, en carte de géographie sont
caractéristiques. Dans les formes sévères les ulcérations sont profondes et fissuraires.
Ils peuvent être réalisés en cas de suspicion d'atteinte iléale. Le transit du grêle met en
évidence, au niveau des zones atteintes une disparition des plis, des images d'addition
traduisant les ulcérations, de soustraction correspondant à l'oedème et à l'épaississement
pariétal. Cet examen pourra également retrouver des sténoses de degré et de longueur
variables, siégeant le plus souvent au niveau de la jonction iléo-coecale, ou d'éventuel
trajet fistuleux. Le TDM abdominal donne des renseignements équivalents et est de
réalisation plus aisée. Il permet de s'assurer de l'absence d'abcès profond. Le TDM
remplace progressivement les indications du transit du grêle.
7. EVOLUTION
La maladie de Crohn est une affection chronique évoluant par poussées dont l'intensité et
la fréquence varient d'un sujet à l'autre.
Il semble exister deux grands groupes de patients :
• les malades présentant des poussées peu fréquentes et d'activité modérée,
• les malades avec de multiples rechutes, d'évolution grave, nécessitant le recours précoce
et répété à la chirurgie.
Le risque de cancer colo-rectal est beaucoup plus faible que pour la RCH.
La morbidité est importante (50% de récidive à 1 an) mais la mortalité est faible, et
l'espérance de vie est quasi-identique à celle de la population générale.
8. COMPLICATIONS
1 - Les sténoses iléales, coliques, ou sur anastomose chirurgicale, peuvent être responsables
d'occlusions. Elles sont souvent transitoires et cèdent au traitement médical. Les sténoses
anciennes deviennent par contre fibreuses, nécessitant alors le recours à la chirurgie.
2 - Les abcès profonds peuvent compliquer une poussée de la maladie nécessitant la réalisation
d'un scanner abdominal. Ces abcès se manifestent par d'importantes douleurs associées à une
hyperthermie franche.
4 - Plus rarement que dans la RCH , la maladie de Crohn peut se compliquer de colectasie qui se
traduit par des douleurs abdominales importantes, de la fièvre, une pâleur cutanéo-muqueuse, une
tachycardie. L'examen clinique peut retrouver des signes de péritonite. La biologie met en évidence
un syndrome inflammatoire sévère, une hyperleucocytose, une anémie et une hypo-albuminémie
témoignant d'une exsudation protéique. La radiographie de l'abdomen sans préparation et le TDM
abdominal montre une aérocolie majeure sans obstacle. Ce tableau de colite grave est une urgence
médicale et chirurgicale nécessitant le plus souvent une colectomie en urgence.
L'inflammation chronique se traduit par une anémie microcytaire. Les lésions étendues ainsi que la
résection chirurgicale du grêle peuvent être responsables d'une malabsorption, entrainant une
stéathorrée et une hypo-protidémie. La déficience nutritionnelle est souvent aggravée par une
réduction volontaire par le malade des apports alimentaires visant à supprimer les douleurs
abdominales.
9. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Il est nécessaire d'éliminer les autres étiologies de colite aiguë en se basant sur l'interrogatoire
(voyage récent à l'étranger, prise médicamenteuse, terrain immunodéprimé), l'examen clinique
digestif, extra-digestif et proctologique, les prélèvements de selles pour examen bactériologique,
parasitologique et recherche de toxine de Clostridium difficile, et enfin l'endoscopie avec
réalisation de biopsies multiples.
• clostridium difficile et klebsielle oxytoca chez les patients traités par antibiotiques.
• les colites ischémiques chez les sujets âgés aux antécédents cardio-vasculaires,
la maladie de Behcet chez les patientes méditerrannéens présentant des aphtes de localisation
bipolaire
10. TRAITEMENT
10.1 - les bases
1 - Traitement médical :
Des anti-spasmodiques et des antalgiques sont nécessaires. L'arrêt du tabac doit être
conseillé au cours de la maladie de Crohn. En cas de dénutrition impôrtante, un régime
hyperprotidémique voire une nutrition entérale ou parentérale peut être proposée.
Médicaments anti-inflammatoires :
Dérivés salicylés :
Corticoïdes :
Immuno-suppresseurs :
Les antibiotiques :
Les anti-TNF-a :
L'infliximab ( Rémicade°) est actuellement la seule molécule ayant obtenu une autorisation
de mise sur la marché. Ses indications sont très limitées compte tenu de son coût et de
l'absence de recul quand à son inocuité. Ses indications sont réservées aux formes sévères
réfractaires aux traitements classiques (une perfusion IV de 5 mg/ Kg) ou à la maladie de
Crohn fistulisée (3 perfusions de 5mg/Kg en 6 semaines).
2 - Traitement chirurgical :
3 - Nutrition artificielle :
La nutrition parentérale ou entérale élémentaire permet dans certains cas une rémission
des poussées évolutives de la maladie de Crohn de façon équivalente à une corticothérapie.
Elle est principalement utilisée en cas de cortico-résistance ou de formes graves.
1 - Traitement de la poussée :
En cas de poussée modérée, les dérivés salicylés (5 ASA) par voie orale sont utilisés en
première intention.
Pour les poussées d'intensité sévère, une corticothérapie est le plus souvent indiquée. Une
nutrition artificielle pourra également être proposée. En cas de poussée résistante au
traitement (Corticothérapie, Imurel) ou fistulisée, un traitement par anti-TNF sera discuté
2 - Traitement d'entretien :
Les dérivés salicylés sont utilisés en première intention. En cas de maladie de Crohn cortico-
résistante, cortico-dépendante ou avec atteinte du grêle étendue, l'azathioprine est
discutée.
3 - Traitement chirurgical :
La rectocolite hémorragique
I DEFINITION :
II EPIDEMIOLOGIE:
La RCH est une maladie rare dont l'incidence est évaluée en Europe de 3 à 7 cas pour 1000
000 habitants avec une légère prédominance féminine. Il existe un gradient nord-sud avec
une fréquence plus élevée dans les pays d'Europe du Nord. L'incidence de la RCH est
stable, contrairement à la maladie de Crohn dont l'incidence augmente régulièrement dans
les pays développés.
III PHYSIOPATHOLOGIE:
Aucun facteur étiologique n'a encore été précisément isolé au cours de la RCH. Il existe
probablement un terrain génétique favorable pré-existant associé à un probable co-facteur exogène
qui induit une activation du système immunitaire.
Le tabagisme diminue le risque de RCH qui est cependant maximum chez les anciens grands
fumeurs dans les cinq ans suivant l'arrêt du tabac. Une théorie infectieuse (mycobactérie, virus de
la rougeole) n'a jamais été clairement démontrée, de même qu'un contexte psychologique
particulier même si le stress émotionnel peut favoriser une poussée de la maladie.
Ce facteur est incontestable et repose sur de nombreux arguments épidémiologiques. Par exemple,
les juifs ashkenazes ont un risque plus élevé de RCH. La présence de cas familiaux ainsi qu'une
fréquence accrue de la maladie chez les jumeaux homozygotes dont l'un est atteint sont également
en faveur d'une origine génétique. Enfin, certains marqueurs sont associés à la maladie comme la
présence d'anticorps anti-cytoplasmes des granulocytes (ANCA) et l'alèlle DR2 du complexe
majeur d'histocompatibilité de classe 2.
III-3 Auto-immunité :
La RCH est caractérisée par une inflammation de la muqueuse avec un infiltrat de cellules pro-
inflammatoires qui sécrètent des cytokines (TNF alpha, interleukine 2) et des médiateurs de
l'inflammation (leucotriène, radicaux NO).
IV - ANATOMOPATHOLOGIE:
Les lésions histologiques de la RCH sont limitées à la muqueuse et à la sous-muqueuse. Elles sont
homogènes, sans intervalle de muqueuse saine. Elles touchent le rectum et atteignent le colon de
manière ascendante. La topographie des lésions au cours de la RCH , schématiquement, est la
suivante :
- 45 % de rectite ou de rectosigmoïdite,
- 35 % de colite gauche,
Les éléments en faveur d'une RCH sont un inflitrat lymphoplasmocytaire, des abcès cryptiques,
une diminution de la densité des crytpes, une surface muqueuse d'aspect villeux, une augmentation
diffuse des cellules de la sous-muqueuse et une diminution de la mucosécrétion associée à la
présence de cellules inflammatoires dans la muqueuse. Contrairement à la maladie de Crohn, il
n'existe jamais de granulome tuberculoïde. En l'absence de granulome tuberculoïde, il faut
souligner qu'il n'existe pas de signe histologique spécifique permettant de différencier une
rectocolite hémorragique d'une maladie de Crohn.
V - SIGNES CLINIQUES
Il s'agit le plus souvent d'un sujet jeune, qui présente une émission de sang et de glaires muco-
purulentes. En général, les selles sont de faible volume et dans les formes plus graves, elle peuvent
être sanglantes et pratiquement afécales. Ces émissions glairo-sanglantes s'accompagnent de
douleurs abdominales à type d'épreinte et de ténèsme. Il existe également des faux-besoins. L'état
général est souvent conservé et l'examen clinique est sans particularité, en dehors parfois du
toucher rectal qui perçoit une muqueuse granitée et sanglante. L'interrogatoire retrouve souvent des
épisodes antérieurs identiques spontanément résolutifs.
Dans cette forme modérée, il s'agit en principe d'une atteinte du rectum ou du rectosigmoïde. Il n'y
a généralement pas de retentissement biologique.
l'examen, on doit chercher une défense ou une contracture qui pourrait témoigner d'une perforation
intestinale. Biologiquement, il existe un syndrome inflammatoire sévère avec une augmentation de
la vitesse de sédimentation et de la CRP associée à une hyperleucocytose et une anémie. En cas
d'entéropathie exsudative, on peut également noter une hypo-albuminémie. Ce tableau de colite
grave est une urgence médicale et parfois chirurgicale qui nécessite une hospitalisation milieu
spécialisé. Le risque est en effet le mégacolon toxique ou colectasie qui se définit comme une
dilatation aiguë colique (> 6 cm ) associée à un choc toxique.
Entre les formes modérées et sévères, les poussées d'intensité de gravité intermédiaire sont
fréquentes et s'améliorent habituellement sous un traitement médical bien conduit.
VI - EXAMENS BIOLOGIQUES:
De manière systématique lors de la première poussée, il faudra réaliser des coprocultures ainsi
qu'un examen parasitologique des selles afin de faire le diagnostic différentiel avec une colite
infectieuse. Aucune anomalie biologique n'est retrouvée au cours des rectites et dans certaines
colites de moyenne intensité. Dans les formes plus graves, une anémie mixte inflammatoire et
ferriprive peut apparaitre. La vitesse de sédimentation et la CRP sont alors augmentées et on peut
également observer une hyperleucocytose avec une thrombocytose témoignant du syndrome
inflammatoire. Dans les formes plus sévères, l'albuminémie est diminuée en rapport avec, d'une
part le syndrome inflammatoire, et d'autre part les pertes intestinales de protéine. Au cours de la
RCH , la présence d'ANCA est retrouvée dans 23 à 88 % des cas alors que ces auto-anticorps sont
peu fréquents au cours de la maladie de Crohn.
Les examens radiologiques n'ont que peu de place au cours de la RCH en poussée légère à
modérée. Dans les formes plus graves, il faut réaliser une radiographie de l'abdomen sans
préparation et éventuellement un examen tomodensitométrique abdominal à la recherche d'une
complication comme la colectasie ou le pneumopéritoine témoignant d'une perforation digestive.
La coloscopie est l'examen clé qui permet à la fois d'orienter le diagnostic, d'apprécier la sévérité
de la poussée et de pratiquer des biopsies. Au cours de la RCH , il s'agit d'une atteinte débutant au
niveau du rectum et s'étendant sur le colon de manière ascendante sans intervalle de muqueuse
saine. Dans les formes légères, il s'agit d'un oedème diffus associé à un érythème et une fragilité de
la muqueuse qui saigne au contact. Dans les formes plus sévères, il s'y associe des ulcérations plus
ou moins profondes qui vont cicatriser en pont donnant un aspect de pseudo-polype. Les
constatations endoscopiques sont en faveur plus d'une RCH que d'une maladie de Crohn lorsque
l'atteinte débute au niveau de rectum de manière continue sans intervalle de muqueuse saine et sans
atteinte de la dernière anse iléale. Au cours de la RCH , il n'y a, en principe, pas d'atteinte ano-
périnéale. La coloscopie permet de faire des biopsies dont l'analyse anatomopathologique permet
d'orienter le diagnostic.
Dans les formes rectales basses, une simple rectoscopie peut faire le diagnostic de rectite.
IX - EVOLUTION :
L'atteinte digestive peut rester localisée au niveau du rectum, ou, avec le temps, et sur des poussées
successives, atteindre le colon de manière ascendante. Le risque de progression vers une forme
plus étendue de la maladie est de 6% par an.
b) colectasie ou mégacolon toxique : il s'agit d'une complication grave survenant au cours d'une
RCH en poussée sévère et en général de type pancolite. La colectasie se définit par une dilatation
colique dont le diamètre dépasse 6 cm au niveau du colon transverse. C'est une urgence
thérapeutique médicale et souvent chirurgicale en raison du risque de perforation digestive.
c) hémorragie : une hémorragie sévère est rare ; il s'agit le plus souvent d'une simple anémie.
donc proposer une coloscopie annuelle avec biopsies étagées après dix ans d'évolution d'une RCH
pour dépister une dysplasie sévère. Si celle-ci est constatée sur deux examens à trois mois
d'intervalle, il faut proposer une colectomie prophylactique.
X - DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL:
Beaucoup de maladies digestives peuvent être confondues avec une colite inflammatoire, en
particulier lorsqu'il s'agit de la première poussée, et que son évolution fluctuante caractéristique,
avec des phases de rechute, ne s'est pas encore manifestée. Une infection est toujours possible et la
vigilance est de rigueur.
Une infection bactérienne du colon peut simuler une RCH. Il s'agit en général d'une infection à
Campylobacter qui est spontanément résolutive et dont le diagnostic repose sur la coproculture.
Les infections à Shigelles, à Salmonelles ou à Clostridium difficile sont plus rarement confondues
avec la RCH. Une yersioniose ou une tuberculose iléo-coecale sont des diagnostics différentiels
très rares de la maladie de Crohn.
Les infections virales, en particulier les colites à cytomégalovirus sont rares et se voient dans un
contexte d'immuno-dépression ou d'infection par le VIH.
Elle survient généralement chez le sujet âgé et touche principalement le colon gauche de manière
segmentaire, ce qui permet de les différencier de la RCH.
Les autres diagnostics différentiels de la RCH sont plus rares. Il s'agit de la colite droite aiguë
hémorragique, secondaire à la prise d'Ampicilline. Un traumatisme local du rectum peut être
responsable d'un ulcère dont l'analyse histologique est différente de celle observée au cours de la
RCH. La colite collagène se caractérise par un épaississement sous l'épithélium colique par une
bande de collagène, peut également donner des épisodes de diarrhée mais l'analyse cytologique
XI - TRAITEMENT:
Les progrès du traitement médical et chirurgical de la rectocolite hémorragique ont permis une
réduction de la mortalité liée à cette maladie. Actuellement, on considère que la surmortalité chez
les patients atteints de RCH est très faible ou nulle par rapport à la population générale. Elle parait
essentiellement liée aux colites graves au cours de la première année du diagnostic et à plus long
terme, au risque de cancer colo-rectal.
b) médicaments anti-inflammatoires :
1 - dérivés salicylés : on dispose de deux types de molécule, la salazopyrine et les dérivés de l'acide
5 amino-salicyliques (5 ASA). Les dérivés du 5 ASA ( Pentasa°, Rowasa°, Fivasa °) sont les
mieux tolérés. Ces médicaments existent en forme orale, lavement ou suppositoire. La dose
thérapeutique est, au cours des poussées, de 3 g par 24 H par voie orale associée éventuellement à
un traitement local par 1 suppositoire ou 1 lavement par jour. Le traitement d'entretien est de 2 g de
5-ASA par jour.
Le traitement chirurgical permet seul une guérison définitive de la RCH puisqu'il permet d'enlever
le colon malade. Ses indications sont :
- les poussées aiguës graves après échec d'un traitement médical bien conduit, de quelques jours.
Le but de la chirurgie est de réaliser une colectomie totale. L'anastomose peut être iléo-rectale ou
iléo-anale. L'anastomose iléo-rectale laisse en place le rectum et expose à un récidive de la maladie
sur les derniers centimètres du rectum restant. Elle pourrait permettre une meilleure continence. La
colectomie totale avec anastomose iléo-anale est l'intervention de choix puisqu'elle permet
d'enlever toute la muqueuse malade en réalisant un réservoir iléal anastomosé à l'anus. Le résultat
fonctionnel sur la continence est variable en fonction de l'expérience de l'équipe chirurgicale.
1 - Traitement d'une poussée légère à modérée : il repose sur les dérivés du 5 ASA à la posologie
de 3 g par jour par voie orale, éventuellement associés à des lavements ou des suppositoires de 5
ASA. Dans les formes plus sévères, on préfèrera les mousses ou les lavements de corticoïdes. Dans
les formes purement rectales, un traitement simple par suppositoire de 5 ASA est le plus souvent
suffisant.
2 - Traitement d'une poussée sévère : on associe au traitement par 5 ASA une corticothérapie à la
posologie de 1 mg/kg par voie orale ou injectable. On peut éventuellement y associer une nutrition
parentérale. En cas d'échec de ce traitement au bout de quelques jours, il faut discuter une
colectomie.
3 - Traitement d'entretien : il repose sur les dérivés salicylés par voie orale à la posologie de 2 g
par jour qui permet de prévenir la survenue de récidive. Dans les formes purement rectales, on peut
utiliser uniquement les suppositoires de 5 ASA.
4 - Traitement chirurgical : il est indiqué en cas de résistance au traitement médical bien conduit,
de poussées aiguës rebelles au traitement ou de complications de la RCH.
Atteintes articulaires
Spondylarthite ankylosante
Sacro-iléite isolée
Oligo-arthrite périphérique*
Atteintes vasculaires et hématologiques
Vascularite
Thromboses*
Atteintes cutanées et muqueuses
Erythème noueux*
Aphtes bucaux
Atteintes hépatobiliaires
Cholangiocarcinome
Atteintes diverses
Pancréatiques
Amylose