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CDN des 14 et 15 juin 2018

Relevé de conclusions

Le CDN se tient quelques jours après la tenue du CDFN de la FSU et partage l’analyse de la situation et du
contexte développée à cette occasion.

La politique éducative menée par le gouvernement et notre ministre Blanquer est régressive voire
réactionnaire. Nous la condamnons. Elle s’inscrit pleinement dans une vision de la société portée par le
Président de la République qui prône individualisation, autonomie, mais aussi promotion des réussites et
mépris des échecs, concurrence où le plus fort écrase le plus faible… Dans « l’école de la confiance » qu’il met
en avant pour agréger derrière lui l’opinion publique, tout est fait pour prescrire et formater. Pour flatter une
partie de l’électorat, le plus droitier, il fait mine de confondre discipline à l’école et restauration d’une autorité
voire d’un autoritarisme. C’est à cet aune que l’on peut, par exemple, mesurer l’interdiction du portable ou la
volonté de remettre au goût du jour l’uniforme, au prétexte de la lutte contre les inégalités… Les réformes, se
succèdent à un rythme effréné, dans un simulacre de dialogue social. Réformes via différents dispositifs dans
le primaire avec des injonctions de plus en plus prégnantes, des prescriptions pédagogiques et didactiques,
l’imposition de méthodes ; réformes au collège pour réinstaller les enseignements classiques et les
fondamentaux ; réforme de l’entrée à l’université avec Parcoursup qui opère un tri et une sélection des
lycéens ; réforme du baccalauréat avec une incidence sur une spécialisation et une orientation précoces ;
réforme du lycée avec un premier pas vers la modularité qui générera des difficultés pour les élèves les plus
éloignés des codes de l’école ; réforme des lycées professionnels qui diminue les enseignements et
professionnels tout en favorisant un « adéquationnisme » avec les bassins d’emploi, destruction des CIO va
mettre à mal le service public d’orientation... Les dossiers à venir risquent bien de constituer de nouvelles
remises en cause : la réforme de la formation des enseignants, la révision de la carte de l’Education prioritaire,
la fusion des académies… Nous ne sommes plus sur la réussite de tous, sur le « tous capables », sur une
culture commune et l’émancipation des jeunes. La politique éducative est construite pour former et adapter
les jeunes au « nouveau monde » prôné par Emmanuel Macron : à chacun son parcours, à chacun sa réussite,
son échec… et dans un monde insécurisé, avec comme pendant idéologique le chacun pour soi, une
concurrence exacerbée dans une représentation de la compétition extrêmement réductrice et négative.

L’attaque frontale du paritarisme, dans le cadre de la réforme « CAP 22 » constitue une véritable provocation
qui, si elle se mettait en place, détruirait le dialogue social et fragiliserait l’efficience du service public
d’éducation dans sa visée égalitaire à l’égard de populations et des territoires

L’ensemble des réformes impacte bien évidemment l’EPS dans sa dimension émancipatrice et d’appropriation
de la culture mais aussi ses enseignants. Face aux enjeux de société : obésité, sédentarisme, baisse des
capacités physiques des jeunes mais aussi avec la perspective des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, le
ministre et l’ensemble du gouvernement n’ont de cesse de mettre en avant l’Education Physique, le sport.
Pour autant, la politique menée n’a jamais été aussi régressive pour notre discipline et pour le sport pour tous
en France. Dans le primaire, non seulement on ne revient pas sur les PEDT qui ont impacté négativement les
horaires EPS, mais on recentre les apprentissages sur le lire, compter qui obligent des choix qui risquent
d’impacter encore plus l’EPS. Au collège, le refus de revenir sur des programmes qui mettent de côté les
apprentissages spécifiques à acquérir dans les APSA, le refus d’intégrer au DNB les acquisitions spécifiques
montrent si ce n’est le mépris, le désintérêt de l’institution pour notre discipline. Au lycée, la suppression des
enseignements d’exploration en 2nde et des options de compléments en 1 ère et terminale, et le refus de
proposer l’EPS comme enseignement de spécialité, au prétexte que cela pourrait nuire à l’avenir des élèves
parce que les choix d’orientation s’en trouveraient par trop contraints. Au lycée professionnel, la diminution
des horaires disciplinaires qui ramène en moyenne les enseignements d’EPS à 2h30 hebdomadaires pour des
élèves qui sont parmi ceux qui en auraient le plus besoin, montre bien le peu de cas qu’on fait de ces jeunes
qu’on destine à mettre entre les mains des entreprises… L’EPS ne serait donc pas une discipline digne d’intérêt
pour la formation des élèves, pour leur réussite, pour leur avenir ! Dans le même temps, le Ministre diminue le
nombre de postes au CAPEPS et, par le biais des réformes, supprimera bon nombre de postes en
établissement, remettant en cause les "plus en EPS" (natation, projet...), amplifiant le volume d'HSA,
dégradant encore un peu plus les conditions de travail des élèves et d'emploi des enseignants.
La décision d’augmenter de 10% le prix de la licence, en reportant la charge sur les parents d’élèves, est un
coup porter à la démocratisation et aux finalités du sport scolaire.

Face à cette situation, le SNEP-FSU agit :

 Construction des programmes alternatifs qui se poursuit avec la production de fiches APSA
 Interpellations incessantes sur la question des contenus et du DNB
 Travail sur la construction d’un DNB alternatif
 Interpellations sur l’enseignement de spécialité
 Binge radio
 Colloque national
 Journée de l’EPS
 Mise en place de lettres d’infos régulières
 …

Il a enclenché un plan d’action spécifique qui a trouvé un point d’étape le 14 juin, autour d’une initiative
nationale au Trocadéro. Cette initiative soutenue par des personnalités telles que Murielle HURTIS, Emmanuel
PETIT, Louis RADIUS, Maëva DANOIS, Jade LE PESQ, nos partenaires syndicaux (FSU, SNES, SNUIPP) et des
élus… a rassemblé plusieurs centaines de personnes et d’enseignants d’EPS autour d’ateliers et d’expression,
sur la base de nos revendications.

Cette initiative, de part la forme retenue, doit permettre de poursuivre le travail avec la profession pour
développer l’activité revendicative et préparer les élections professionnelles

En Lycée Professionnel :

Après la présentation de la réforme le 28 mai par le ministre, un courrier inter syndical, a été envoyé,
l’interpellant sur le contenu et faisant part des interrogations des personnels quant au devenir de la voie
professionnelle dans le cadre de l’enseignement professionnel public.

Ces propositions visent en effet à remettre en cause la poursuite d’études pour bon nombre d’élèves et
aboutiraient très rapidement à la suppression de plus de 5 000 postes.

Le Lycée :
Option de complément et enseignement de spécialité :

Les textes les suppriment, mais une nouvelle cohorte d’élèves suivra l’enseignement d’exploration à la rentrée
2018 avec, à ce jour, aucune poursuite d’études dans cet enseignement à la rentrée 2019. Ce délai
d’application nous offre une année de lutte supplémentaire :

 Organisation de l’expression publique des établissements.


 Accompagnement et mutualisation des outils d’actions.
 Actions à programmer tout au long de l’année prochaine avec les établissements concernés, en liaison
avec les S3.
 Continuer à revendiquer un enseignement de spécialité.
 Enclencher une dynamique pour que tous les lycées fassent la demande pour avoir un enseignement
optionnel.

Programmes :
A la suite de la réforme du BAC, le CSP travaille sur des nouveaux programmes, dans un délai court et
déraisonnable, et doit faire des propositions dès la rentrée.
Le SNEP-FSU, doit faire avec les collègues, le bilan à des programmes existants et les évolutions à effectuer :
enquêtes en ligne, stages et rencontres à organiser, afin d’enrichir nos propositions, sur les programmes
(attendus par APSA, repères de progressivité…) et la programmation (Classification, Nombre d’APSA, APSA
d’approfondissement...)

Bac EPS :
Dans la perspective de la rentrée 2019 et BAC 2021, des propositions de mise en place du nouveau BAC vont
apparaître :

Il est de notre responsabilité de faire preuve de vigilance et de propositions d’actions :

 Pour maintenir la place des CCF (jusqu’au 3° trimestre inclus de terminale) et sur les modalités
d’évaluation (Co évaluation, proposition sur référentiel d’évaluation alternatif).
 Sur les formes, l’évaluation concernant le livret (10%) du BAC, qui ne doit pas être un nouveau LSU.
 Pour poursuivre le travail avec le SNES, pour éviter les luttes entre disciplines sur le calendrier
d’évaluation chronophage sur les apprentissages.

Pour notre outil syndical, cela implique de développer Le « Réseau Lycée », par l’identification, dans chaque
académie, a minima d’un collègue en charge du dossier Lycée.

Collège :
Les programmes collège ont montré leur incapacité à fédérer les enseignants malgré la débauche d’énergie de
l’institution (stages « descendants » de FPC). Cela nous oblige à continuer le travail sur les programmes
alternatifs l’année prochaine.
Dans le même temps, le SNEP-FSU va réfléchir à un « DNB alternatif ». Dès la rentrée, nous mettrons en débat
diverses propositions pour que la profession s’exprime. Le SNEP-FSU rappelle sa position de rejet du LSU.

Le Sport Scolaire :
Le SNEP-FSU appelle à signer la pétition nationale des élus des AS et à porter le débat lors des AG UNSS de fin
et de début d’année.

L’enseignement de l'escalade :
Suite à la parution de la circulaire APPN d’avril 2017, le SNEP a appelé et appelle la profession à exiger des
moyens pour leur enseignement. Concernant l’escalade notamment, le SNEP-FSU propose de passer par une
demande écrite adressée au chef d'établissement, pour renforcer la requête, mais aussi responsabiliser la
hiérarchie, y compris au plan juridique.

Secteur Sport :
Les récentes rumeurs concernant la possible suppression du ministère des sports et la création d'une agence
partenariale, pour la mise en œuvre de la nouvelle gouvernance envisagée, fondent notre exigence d'un pôle
interministériel avec l'Education Nationale. Les personnels techniques et pédagogiques du secteur, avec le
soutien des différentes strates du SNEP-FSU, aux échelons départementaux et académiques, l'affirmeront à
l'occasion des élections professionnelles de décembre 2018.

Elections professionnelles :
Le point sur la situation a été réalisé sur la constitution des listes CAP et CTA. Il faut d’urgence clore ce travail
et exiger partout d’être éligible sur les listes CTA.

Le plan de campagne a été présenté et un travail sur l’enjeu et le projet de slogan a été réalisé. Un vote par
mail sera organisé pour déterminer le slogan retenu.

L’enjeu de ces EP est bien pour la FSU de reconquérir la première place au sein de la fonction publique d’état,
tout en repartant de l’avant dans l’éducation nationale. Toutes les voix vont compter, le SNEP-FSU avec sa
position largement majoritaire, doit l’amener à avoir une mobilisation maximale, avec l’objectif d’obtenir tous
les sièges dans CAP nationales et académiques. Rien n’est automatique. Et la rencontre directe, notre marque
de fabrique, sur notre action combative quotidienne et sur notre projet ambitieux pour les personnels la
discipline et le sport, sera déterminante.

Syndicalisation :
Avec 10 120 adhérents et près de 2 000 nouveaux, le SNEP-FSU enregistre une hausse sensible d’adhésion et
de nouveaux adhérents. C’est encourageant pour l’avenir de notre syndicalisme et des luttes pour l’EPS, le
sport scolaire et le sport.

Nous appelons les conseils académiques à mettre à l’ordre du jour un bilan de cette année pour ouvrir la
perspective d’une campagne d’adhésion 2018/2019 offensive.

Stages et politique de formation :


D’ores et déjà, le SNEP-FSU, à tous les niveaux, a construit et réussi la rencontre avec la profession. Durant
cette année, plus de 240 stages ont été organisés (33% d’augmentation) et 5 200 collègues rencontrés (24%
d’augmentation).

Ce sont donc plus de 2 stages par départements qui ont été réalisés. Cette dynamique de la rencontre
nécessite d’être entretenue, car nos réalisations montrent que les stages ne s’opposent pas entre eux, ils
ouvrent à d’autres publics le lien avec le SNEP, et participent aux transformations des représentations.

Les Conseils Académiques, à venir, doivent être l’occasion de se projeter sur cette politique de rencontre, pour
anticiper l’implantation des stages.

La proposition est faite aux Académies de mettre en place, un stage dit « GPS Militant», pour l’ensemble des
militants de chaque académie (membres de bureaux, CP, élus des AS…).

Action retraite :
Le 14 juin les retraités étaient dans l’action à l’appel du groupe des 9 pour défendre leur pouvoir d’achat et
leur place dans la société. La mobilisation va se poursuivre face à un gouvernement qui veut casser le sens
même d’un droit à la retraite construit de manière solidaire depuis des dizaines années.
Dès maintenant, le SNEP-FSU portera avec la profession ses revendications, notamment dans le cadre d’une
réforme des retraites annoncée par le chef du gouvernement.

Texte adopté à l’unanimité

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