:: Définition
Les chambres réverbérantes à brassage de mode sont des moyens d'essais de CEM (Compatibilité
Electromagnétique) qui suscitent un grand intérêt principalement depuis le début des années quatre vingt
dix. Elles se constituent d’une enceinte blindée dans laquelle les propriétés des cavités surdimensionnées
sont applicables. Les conditions apportées par les chambres réverbérantes procurent à l’équipement sous
test un caractère statistiquement isotrope qui évite de le réorienter. De plus, dans la mesure où les modes
de résonance de la cavité sont exploités, la génération des champs élevés est assurée en injectant des
puissances relativement faibles.
1. Générateur OFF
2. Générateur ON
(500 MHz - 0 dBm )
3. Rotation du Brasseur.
:: Norme EN 61000-4-21
La norme EN 61000-4-21 est une norme de Compatibilité Electromagnétique décrivant les techniques
d'essai et de mesure en Chambre Réverbérante à Brassage de Mode. Ce texte présente les pocédures à
suivre pour contrôler l'immunité electromagnétique et les emissions électromagnétiques d'équipements
électriques et électroniques. Il présente aussi les caractéristiques minimales que doivent vérifier les CRBM
pour procéder à des tests de CEM.
:: Présentation
Figure 01
Le laboratoire Telice/IEMN ainsi que le laboratoire LEOST/INRETS viennent d'acquérir conjointement une
CRBM de 65m3.
:: Fréquences de résonances
Apparition des premiers modes de résonance de la chambre à certaines fréquences qui dépendent des
dimensions de la chambre.
Où a est la longueur de la cavité, b sa largeur et d sa hauteur.
m,n et p sont des entiers positifs qui définissent le mode
La cavité que nous étudions possède les dimensions qui sont données figure 01 et nous pouvons
déterminer la fréquence du mode fondamental. (a>b>d)
Lorsqu’on injecte un signal radiofréquence par le biais d’une antenne dans une chambre réverbérante, deux
situations peuvent être constatées:
• La fréquence injectée ne coïncide pas avec un mode de résonance de la cavité, ce qui entraine un
champ de faible amplitude dans la chambre.
• La fréquence injectée coïncide avec un mode de résonance de la chambre, ce qui entraine
l’établissement d’ondes stationnaires caractérisées par un champ électromagnétique d’amplitude
élevée.
Lors des tests de CEM en chambre réverbérante, les modes de résonance sont exploités afin de générer
des champs d’amplitude élevée et de modifier les conditions d’illumination (polarisation et incidence) de
l’équipement testé. Cependant, dans la mesure où les cavités possèdent des modes de résonance à des
fréquences fixes et distinctes, il n’est pas concevable d’appliquer des conditions constantes d’essais dans
toutes les fréquences. Ainsi, une des premières contraintes pour utiliser une chambre réverbérante est que
sa densité de modes soit suffisamment élevée. En règle générale, la fréquence minimale d’utilisation de la
chambre peut être approximée à 5 fois la fréquence du mode fondamental. Norme EN 61000-4-21
Dans le cas de la chambre étudiée, la fréquence minimale d’utilisation devrait être proche de 225 MHz (5 x
45 MHz).
:: Fréquence de travail
Dès lors que l’on monte en fréquence, la densité de mode augmente et l’espacement entre deux fréquences
de résonance diminue. Parallèlement, lorsque la fréquence augmente, il est possible d’agir suffisamment
sur les conditions aux limites pour décaler les fréquences d’apparition des modes. C’est ainsi qu’intervient
le brassage de modes, en vue de modifier les conditions aux limites et d’être capable d’exciter un mode de
résonance à toutes les fréquences supérieures à la fréquence minimale d’utilisation. On cherche à obtenir
« un recouvrement des modes » en fréquences.
Fréquence de travail.
:: Rôle du brasseur
Nous avons vu ci-dessus que les fréquences de résonance sont tributaires des dimensions de la cavitée. Si
nous modifions les dimensions de la CRBM, nous décalons les fréquences de résonance.
Le brasseur est constitué de pâles métalliques fixées sur un axe pivotant. En changeant l’angle du
brasseur, on applique une modification sur les conditions aux limites qui permet de décaler les fréquences
d’apparition des modes de résonance. Ainsi, dès lors que la densité de mode est suffisamment élevée, la
chambre peut entrer en résonance quelque soit la fréquence d’excitation. Une seconde propriété du
brassage de modes est le fait qu’il rende le champ statistiquement isotrope et homogène sur une
révolution de brasseur. Ceci signifie que sur une révolution de brasseur, la valeur maximale du champ
électromagnétique est quasiment identique en tous points de la chambre et suivant toutes les directions.
Les propriétés apportées par le brasseur sont limitées en basses fréquences du fait de la faible densité de
modes de résonance des cavités réverbérantes.
Remarque:
Dans une chambre réverbérante fonctionnant convenablement, la valeur moyenne du champ sur un tour de
brasseur varie de +/- 3dB en tout point du volume de test de la CRBM
La norme EN 61000-4-21 conseille de choisir ce volume de telle sorte qu’il soit à une distance minimale de
λ/4 des parois de la chambre, calculée pour la fréquence basse d’utilisation. Dans notre cas, nous avons
vérifié les caractéristiques de la chambre dans un volume cubique de dimensions: 2m x 2m x 2m.
Principe de mesure
Nous avons placé à l'intérieure de la CRBM une antenne d'emission reliée à un générateur delivrant une
puissance de 20mw soit 13dBm à une fréquence Fr. Une antenne de reception située a l'intérieur du
volume de test est reliée à un analyseur de spectre dont la fréquence centrale est positionnée sur la
fréquence Fr. Un PC assure l'acquisiton en continu pendant un tour de brasseur (580 acquisitions).
Résultats
:: Le facteur de qualité
La notion de facteur de qualité est générale et elle s’étend à des exemples autres que l’électromagnétisme.
Dans le cas des CRBM, on s’intéresse à leur capacité à emmagasiner de l’énergie électromagnétique. La
génération de champ de grande amplitude dépend directement de ce facteur de qualité qu’on appelle
aussi coefficient de qualité. Ainsi, il constitue un des paramètres fondamentaux des chambres
réverbérantes à brassage de modes, en particulier dans les applications aux essais d’immunité
électromagnétique. Généralement, on le définit comme étant le rapport entre l’énergie moyenne
emmagasinée et l’énergie dissipée par unité de temps. La relation qui le définit est la suivante :
Où U est l’énergie moyenne emmagasinée dans la cavité, Pd est la puissance active dissipée et f la
fréquence.
1°/ Le facteur de qualité lié aux pertes dans les parois de la cavité
La CRBM ayant un fonctionnement multimodal, il fut nécessaire de définir un facteur de qualité qui est dit
composite. Ce paramètre intègre la contribution des différents modes à l’énergie emmagasinée. Dans cette
perspective, on considère une cavité vide dans laquelle la seule cause de perdition de l’énergie est due aux
résistances hautes fréquences des parois.
Dans l’utilisation des chambres réverbérantes, on est amené à utiliser des antennes. Ces dernières
contribuent à dissiper une partie de l’énergie électromagnétique contenue dans la cavité. Elles peuvent
ainsi réduire le coefficient de qualité, ce qui aura comme conséquence de diminuer les performances des
CRBM.
3°/ Le facteur de qualité global d’une CRBM (Q total)
Où:
Qg est le facteur de qualité global de la chambre et N a le nombre d'antennes présentes dans la chambre.
Généralement, on utilise deux antennes, une en émission et l’autre en réception.
Il est à remarquer que lorsqu’on est en basse fréquence, le facteur de qualité global est assimilable à
celui des antennes. Par contre en hautes fréquences le facteur de qualité lié aux pertes dans les parois
devient prédominant.
Calcul Théorique
Calcul Théorique jusqu'a 18 GHz . (Fréq Log)
La constante de temps entre 100 MHz et 1 GHz varie entre 1 µs et 10 µs. Et entre 1 GHz et
20 GHz elle a une valeur quasi constante de 10 µs.
La norme EN 61000-4-21 précise que si la constante de temps de la chambre est supérieur à 40% de toute
la largeur d’impulsion de la forme d’onde d’essai pour plus de 10 % des fréquences d’essaies, on doit
ajouter des absorbants à la chambre ou augmenter la largeur d’impulsion.
Constante de temps de la CRBM
En pratique le facteur de qualité est mesuré en établissant le rapport entre une puissance injectée dans la
chambre au niveau de l'antenne d'emission et une puissance reçue sur une antenne de référence. Ce
rapport est appelé le facteur d'étalonage de la chambre (CCF: Chamber Calibration Factor ) et obtenu
dans sa valeur moyenne ou maximum sur un tour de brasseur.
Schéma de principe
Banc de montage
Résultats
Facteur de qualité jusqu'a 18GHz
avec :
:: Caractérisation de la CRBM
A la suite de l’installation de la chambre des laboratoires TELICE et LEOST, il est nécessaire d’effectuer un
étalonnage de la chambre afin de connaître ses performances. Cette procédure doit être impérativement
effectuée avant de pouvoir effectuer des essais d’immunité et elle vise à évaluer l’efficacité du brassage de
modes, les pertes d’insertion, le facteur de qualité et la fréquence basse d’utilisation.
La procédure d’étalonnage nécessite de relever dans un temps très court un certain nombre de variables
telles que la valeur du champ électrique, la puissance d’entrée et la puissance reçue par l’antenne de
réception, et ce pour chaque angle donnée du brasseur. Par conséquent, il est préférable de faire appel à
un logiciel qui permet le contrôle des différents instruments.
Avant toute manipulation ou toute étude, une phase de vérification de l’efficacité du brasseur est
nécessaire. La norme EN 61000-4-21 sur laquelle on se base demande un certain nombre d’échantillons
indépendants, par exemple un nombre minimal de 50 échantillons indépendants est nécessaire si on
travaille entre f s et 3f s .On rappelle que f s est la fréquence la plus basse de l’étude.
Le principe de mesure consiste à faire mouvoir le brasseur sur 360° avec une certaine vitesse de rotation,
tout en enregistrant la puissance reçue par l’antenne de réception. Durant une révolution de brasseur on
doit prélever un nombre d’échantillons qui dépendent des performances du système d’acquisition.
Le protocole consiste à injecter une certaine puissance à fréquence donnée dans la chambre par
l’intermédiaire d’un générateur. Le choix de l’antenne est effectué en fonction de la gamme de fréquence
étudiée. Dans notre cas la gamme de fréquence se situe entre 100 MHz et 1 GHz d’où l’utilisation des
antennes log périodique. La puissance envoyée dans la chambre est rayonnée par une première antenne
d’émission. Cette antenne est orientée vers un coin de la chambre. Ainsi en faisant faire au brasseur une
rotation sur 360°, on relève un certain nombre d’échantillons. L’acquisition s’effectue à l’aide d’une antenne
de réception qui est directement reliée à un analyseur de spectre. Le schéma qui suit montre le protocole
utilisé.
Mesures
On rappelle que l’efficacité de brassage est critique dans les basses fréquences de la gamme choisie car les
modes de résonances sont très espacés. On utilise la méthode qui fait appel à la fonction d’autocorrélation.
Pour déterminer le nombre d’échantillons indépendants on se base sur les prescriptions de la norme EN
61000-4-21 qui indique que les échantillons sont décorrélés pour une valeur de la fonction
d’autocorrélation égale à 0.37.
Rappel: fonction d'autocorrélation
Cette méthode consiste à déterminer la fonction d’autocorrélation d’une série d’échantillons qu’on
enregistre au cours de la rotation du brasseur. A chaque échantillon correspond une puissance mesurée au
cours d’une révolution de brasseur ainsi la puissance mesurée tient lieu de variable aléatoire.
Si durant une révolution du brasseur, on prélève N échantillons, on peut déterminer ainsi la période
angulaire d’échantillonnage comme suit :
Le but étant de déterminer l’angle limite qui satisfait la prescription de valeur de fonction d’autocorrélation.
Dans le cas de la norme EN 61000-4-21, on propose une valeur de 0.37 pour la valeur de la fonction
d’autoccorrélation. A cette valeur correspond un angle minimal entre deux acquisitions d’échantillons, qui
est l’angle de corrélation. Il est à noter qu’en théorie, pour que les échantillons soit parfaitement
indépendants, la fonction d’autoccorrélation doit être égale 0.
Si la valeur de la période d’échantillonnage est plus grande que l’angle de corrélation, on peut
considérer que les N échantillons sont statistiquement indépendants. Dans le cas contraire, seul un
certain nombre d’échantillons sont indépendants.
Tableau 01
Ce tableau montre que les 50 échantillons indépendants que prescrit la norme sont obtenus à partir de 200
MHz. Ainsi, le brasseur de modes devient efficace quand on monte en fréquence comme l’indique le
tableau. Néanmoins, le brasseur a tendance à fournir un même nombre d’échantillons entre 600 MHz et 1
GHz. Dans le cas de l’étalonnage, on va opter pour un angle de brasseur de 6°. Cette valeur d’angle de
corrélation est suffisante pour satisfaire la prescription de 50 échantillons indépendants. Une fois le nombre
d’échantillons indépendants connu pour chaque fréquence, il faut envisager la procédure d’étalonnage.
Dans cet objectif, nous avons du mettre en place un programme pratique qui permet l’automatisation des
mesures car la caractérisation de la chambre nécessite de relever plusieurs paramètres tels que la
puissance injectée et la puissance maximale reçue sur une révolution de brasseur par l’antenne de
réception. De plus, nous devons commander un certain nombre d’appareil comme le brasseur de modes, la
sonde de champ électrique, le générateur…. La mise en place du programme de mesure permet un gain de
temps précieux et une difficulté moindre pour les mesures.
Sur ce schéma, les angles du volume d’étude constitueront les 8 positions pour les quelles les mesures de
champ devront être effectuées.
La procédure d’étalonnage permet de rassembler les données de la sonde de champ électrique, c'est-à-dire
les composantes E x, E y et E z. Pour ces composantes, on ne relève que les valeurs maximales. Au niveau
des puissances, une acquisition de la puissance d’entrée, de la puissance maximale et moyenne reçues par
l’antenne de réception est effectuée. Il est nécessaire de commander le brasseur afin de contrôler sa
vitesse de rotation si on utilise le mode continu, ou le pas de déplacement si on opte pour un mode pas à
pas. Dans notre cas, nous effectuons notre étalonnage en utilisant le mode pas à pas. Les paramètres à
relever sont regroupés dans le tableau ci-dessous.
Tableau 02
• E x.max: est la valeur maximale de la composante selon l’axe (Ox) sur un tour de brasseur à une
fréquence donnée de même pour E y.max, E z.max.
• E total: est la valeur maximale du champ total sur un tour de brasseur à une fréquence donnée.
• E total moyen: est la moyenne du champ total sur un tour de brasseur à une fréquence donnée.
• P in: est la puissance d’entrée.
• P max reçue: est la puissance maximale reçue sur un tour de brasseur à une fréquence donnée.
• P max moyen: est la moyenne des puissances maximales reçues sur une rotation de brasseur à
une fréquence donnée.
L’automatisation du banc est effectuée à l’aide du logiciel Labview dont la face avant est présentés ci-
dessous.
Les variables qui se trouvent dans le tableau 02 sont valables pour une rotation de brasseur et pour une
position et une fréquence donnée. Or, l’étude s’effectue sur une gamme de fréquence de 100 MHz à 1
GHz selon un pas de fréquence logarithmique comme l’énonce le tableau 03 de la norme EN 61000-2 .
avec:
La norme EN 61000-4-21 conseille de choisir ce volume de telle sorte qu’il soit à une distance de λ/4 des
parois de la chambre, calculé pour la fréquence basse d’utilisation. Le volume choisi étant un cube, la
sonde de champ électrique a été successivement placée à chaque sommet du cube, soit 8 positions de la
sonde. Pour chacune de ces 8 positions, nous avons relevé les différentes caractéristiques (cf. : tableau 01)
pour les 50 points de fréquence de la gamme 100MHz- 1GHz.
Vérification de l’uniformité du champ
Une fois les valeurs relevées, un traitement doit être effectué afin de vérifier l’uniformité du champ.Ce
traitement consiste à estimer l’écart type pour les composantes Ex, Ey et Ez mesurées aux 8 extrémités du
volume d’étude. En effet, le critère d’uniformité du champ est formulé sous forme d’écart type.
Lors du traitement des données, nous sommes amenés à utiliser la valeur mesurée de la puissance
d’entrée mesurée par le wattmètre. Or, cette valeur doit être corrigée car la puissance réellement
injectée est également dépendante du câble blindé et de l’antenne d’émission qui sont situés dans la
chambre. De même pour la partie réception.
6°/ Normalisation de tous les champs mesurés : (Ex, Ey, Ez) x 8 Positions
La première étape consiste à normaliser les valeurs maximales des composantes de champ mesurées par
rapport à la racine de la puissance d’entrée.
Ensuite, il est nécessaire de calculer les moyennes des valeurs de champ mesurées aux 8 positions pour
chaque composantes Ex, Ey et Ez pour déterminer leur écart type associé.
Pour chaque fréquence inférieure à 10 fs, on doit calculer la moyenne normalisée pour toutes les mesures
de champs E, en accordant un poids égal à chaque axe (à savoir, chaque composante rectangulaire).
Remarque : < > indique la moyenne arithmétique, à savoir, <E>24 représente la somme des 24
maximums rectangulaires de champs E (normalisés) divisée par le nombre de mesures.
Cette étape doit être répétée pour chaque fréquence supérieure à 10 fs en remplaçant 24 par 9.
Normalisation pour 1W injecté
Nous allons vérifier pour chaque fréquence inférieure à 10 fs si la chambre satisfait aux prescriptions
d’uniformité de champ.
L’uniformité de champ est spécifiée comme un écart type par rapport à la valeur moyenne normalisée des
valeurs maximales normalisées, obtenues à chacun des 8 emplacements au cours d’une rotation du
brasseur. L’écart type est calculé en utilisant les données provenant de chaque axe de sonde
indépendamment et celles de l’ensemble total.
Où:
Où:
Une fois les corrections apportées, les écarts types des différentes composantes de champ sur les 8
positions ont pu être estimés. Les résultats sont présentés ci-dessous.
La norme EN 61000-4-21 impose une tolérance en matière d’uniformité qui est représentée par la ligne
rouge dans la courbe ci-dessus (cf. Limite). L’écart type doit être de 4 dB à 100MHz en décroissant
linéairement à 3 dB à 400 MHz et au-delà il doit être inférieur à 3dB. La norme tolère toutefois un nombre
de 3 fréquences par octave qui peuvent dépasser la limite.
Les écarts types pour toutes les composantes individuelles de champ et pour l’ensemble total des données
sont dans les limites de tolérance et ceci pour les fréquences comprises entre 400 MHz et 1 GHz. Par
conséquent, le volume de 2 m x 2 m x 2 m défini préalablement dans la chambre satisfait bien
les prescriptions d’uniformité de champ.
La difficulté réside dans la gamme inférieure à 400 MHz dont l’écart type des donnés dépasse
ponctuellement la limite imposée par la norme. Toutefois, le texte de norme tolère que 3 points de
fréquence excèdent la limite. Ainsi, la fréquence à partir de laquelle les exigences de la norme sont
satisfaites est rabaissée à 200 MHz. Lors de l’utilisation de la chambre pour des tests d’immunité, il sera
nécessaire de tenir compte de cette fréquence. Le champ pourra être considéré comme statistiquement
uniforme dans le volume de travail de 2 m x 2 m x 2 m et à partir de 200 MHz.
D’un point de vue expérimental, pour déterminer le champ dans la chambre on utilise l’expression suivante
qui est basée sur les valeurs maximales de puissance de l’antenne de réception. Elle est obtenue en
effectuant la moyenne sur n emplacements de l’antenne de réception.
Où,
• PMaxRec est la puissance maximale reçue sur le nombre donné de pas de brasseur à un
emplacement de l’antenne
• η rx est le facteur d’efficacité de l’antenne
• λ est la longueur d’onde.
Cette équation permet d’estimer l’amplitude moyenne sur les 8 positions de l’antenne de réception du
champ électrique maximum. Cette expression est fondée sur les puissances maximales reçues sur un tour
de brasseur par l’antenne de réception placée à 8 positions.
L’évolution de la moyenne des champs maximaux sur les 8 points dans la chambre présente l’allure
suivante :
Remarque : Cette estimation est obtenue pour une puissance d’entrée quasi constante de 13 dBm soit 20
mW lue sur le générateur.
Comme le montre la courbe, l’amplitude du champ électrique est modeste dans les basses fréquences. Ceci
s’explique par le fait que le brassage de modes n’est pas très efficace car les modes de résonance sont
espacés. Pour les hautes fréquences, on a un champ électrique qui a une amplitude d’environ 10 V/m car le
nombre de mode est plus élevé en haute fréquence.
Cependant, au cours de cette mesure nous avons réglé la puissance injectée à partir de la donnée affichée
par le générateur. Par conséquent, nous ne sommes pas certains que la puissance injectée était
parfaitement constante sur toute la gamme explorée. Cette mesure doit être renouvelée par la suite en
employant un wattmètre à l’entrée de la chambre afin de garantir que les valeurs du champ sont obtenues
pour une puissance identique à chaque fréquence.
:: Conclusion
Les travaux d’évaluation de la CRBM ont donnés des résultats très satisfaisants. En effet, sachant que la
fréquence fondamentale de la cavité se situe à 45.5 MHz, on pouvait s’attendre à obtenir une homogénéité
statistique de champ suffisante aux alentour de 227 MHz. Or, les courbes d’écart type obtenu dans un
volume conséquent ( 2 m x 2 m x 2 m) ont montré que l’homogénéité satisfaisait les critères
spécifiés dans la norme EN 61000-4-21 dès 200 MHz.
D’un autre côté, le coefficient de qualité présente une croissante légèrement plus faible avant 1 GHz mais
atteint des valeurs très élevées atteignant quasiment 50 000.
Le calcul de la moyenne des champs maximum aux 8 positions de l’antenne de réception pour une
puissance injectée de 20 mW, présente une courbe continuellement croissante le long de l’axe des
fréquences. Cette courbe possède des variations relativement modestes qui laissent penser que le contrôle
de l’amplitude de la contrainte appliquée lors d’un test d’immunité s’effectuera convenablement.
De plus, nous avons constaté qu’en injectant une puissance de 20 mW nous pouvions obtenir un champ
proche de 10 V/m ce qui est très satisfaisant. Nous pouvons nous attendre à obtenir un champ approchant
100 V/m pour une puissance de 1 Watt injecté. A titre de comparaison, pour une puissance de 1 Watt
injectée dans une cellule TEM qui offre un volume d’essai beaucoup plus réduit ( environ 10 cm 3), un
champ électrique d’environ 20 V/m est obtenu.
Notre prochaine étape va consister à établi la courbe du champ normalisé pour 1 Watt injectée. Ceci
consistera à établir la moyenne des champs maximum pour 8 points de l’antenne de réception en injectant
une puissance parfaitement constante de 1 Watt sur la gamme de fréquences explorée.
A l’issu de ce travail, nous pourrons établir un abaque groupant les valeurs de champs attendues en
fonction des puissances injectées. Ceci pourrait permettent de mettre en œuvre un test d’immunité sans
procéder systématiquement à une nouvelle calibration de la puissance injectée.
:: Remerciements et Contacts