Générale
3ème Année des études Médicales
Pr Lamalmi
Laboratoire d’anatomie et de cytologie pathologique - Hôpital d’Enfants-
Rabat, FMPR
1
Chapitre n°1 : Généralités, Prélèvements et techniques en anatomie et
cytologie pathologiques
Plan de la leçon
1. Introduction-Définition:
2
1. Introduction-Définition:
L’anatomie pathologique (ou anatomo-pathologie) est la discipline médicale
qui permet la reconnaissance des anomalies des cellules et des tissus d’un
organisme, appelées lésions.
Elle s’appuie sur des techniques morphologiques (c'est à dire l'analyse de la forme
des objets) :
2. La démarche anatomo-pathologique :
Notion de lésion :
La démarche de l’anatomie pathologique est basée sur une analyse
sémiologique qui compare la morphologie des tissus normaux et celle des tissus
pathologiques (altération morphologique).
Les lésions sont des altérations morphologiques des organes, des tissus et/ou des
cellules décelables par tout moyen d'observation. Les lésions sont des signes des
3
maladies, au même titre que les symptômes cliniques. Toute altération
morphologique constitue la cause ou la conséquence d’un processus pathologique.
Quel que soit le moyen d'observation qui' ait permis de la déceler, une
altération morphologique porte le nom de lésion.
L'étude de multiples cas pathologiques a montré qu'en fait l'image que l'on
observe est toujours une image complexe associant diverses lésions
élémentaires. La manière dont celle-ci se regroupe dans un cas donné dépend de
la cause de la maladie. Ce regroupement porte le nom d'ensemble lésionnel.
L'étude raisonnée des ensembles lésionnels, leur reproduction expérimentale et
l'étude chronologique des lésions au cours des différents états pathologiques ont
permis d'établir que dans la plupart des maladies apparaissent des ensembles
lésionnels successifs. C'est cette succession de lésions qu'on appelle un processus
lésionnel. C'est l'inventaire des lésions et la découverte de cette notion simple qu'à
une lésion donnée correspondait une maladie donnée, dont l'expression clinique
pouvait être variable, qui a été le premier fondement de la nosologie, c'est-à-dire
du classement rationnel des maladies et de l'étude des caractères qui les
distinguent les unes des autres.
Terminologie :
A. Prélèvements tissulaires :
a) Les biopsies
Biopsie : On appelle biopsie l'acte par lequel on prélève un fragment
tissulaire chez un sujet vivant dans le but d'en faire l'examen histologique;
par extension, le terme désigne aussi le fragment prélevé. Dans ce cas, le
prélèvement n'intéresse qu'une partie de la lésion.
Dans d'autres cas la lésion est prélevée en totalité. On parle alors de
biopsie-exérèse (pour une petite lésion le plus souvent).
Les ponctions biopsies consiste à prélever une carotte tissulaire, grâce à
un trocard tranchant, au niveau d'un organe· superficiel (sein), d'un organe
profond (foie, rein) ou au niveau de la plèvre pariétale.
Les biopsies peuvent encore être faites par curetage (curetage biopsique
de la muqueuse utérine).
5
Elles peuvent, enfin, être réalisées au cours d'une endoscopie grâce â des
pinces flexibles ou rigides ou à des anses diathermiques.
6
c) Pièces opératoires
7
des cellules concentrées par centrifugation de liquide (épanchement des
séreuses, liquide céphalo-rachidien, contenu de kyste),
des cellules obtenues par apposition de la tranche de section d'un
ganglion d'une tumeur qui laisseront une empreinte (cellules détachées),
des cellules obtenues par ponction à l'aiguille fine. Cette technique est
utilisée pour des lésions superficielles, telles les lésions mammaires et
ganglionnaires ou prostatiques. Elle se pratique actuellement pour des
lésions profondes grâce aux progrès de l'imagerie médicale
(échographie, scanner, IRM, etc.). Le produit d'aspiration n'est pas une
carotte tissulaire comme dans le cas de ponction biopsie, il est constitué
de cellules isolées ou d'amas cellulaires.
-Technique cyto-pathologique
- Technique histo-pathologique
L’identité du patient ;
L’âge du patient ;
Le numéro d’entré et le nom et coordonnées du médecin demandeur ;
Le service envoyeur ;
Le siège du prélèvement et le Type de prélèvement
Aspects des lésions (macroscopique ou endoscopique)
Renseignements cliniques- Renseignements biologiques -
Renseignements radiologiques.
Examens anatomo-pathologiques antérieurs.
II- Techniques d’étude des cellules :
1- Étalement des cellules sur des lames de verre : L’étalement est fait par le
préleveur ou le pathologiste. Il consiste en une projection et étalement du
produit sur une lame en verre
2- Cyto-centrifugation sur lame de verre : Le liquide est acheminé au
laboratoire où il est centrifugé directement sur une lame de verre, sous
forme de pastille.
3- Fixation et coloration des lames : Les lames peuvent être :
Soit séchées à l'air: la coloration adapté est le May Grunwald Giemsa
(MGG)
9
Soit fixées (mélange alcool/éther ou laque) : (Frottis cervico-utérins):
la coloration adaptée est le Papanicolaou.
Remarques +++ :
10
macroscopique est indispensable, avant (idéalement ) ou après la fixation de la
pièce.
fixation,
enregistrement du prélèvement,
lancement,
inclusion en paraffine,
coupe du bloc inclus en paraffine,
coloration,
examen microscopique,
rédaction du compte-rendu,
11
archivage des lames, des blocs d'inclusion et du double du compte-
rendu.
Quel que soit le fixateur utilisé il importe que la fixation soit précoce, avec
un volume de fixateur suffisant (au moins 10 fois le volume de la pièce dans un
récipient de taille suffisante, pour ne pas déformer le prélèvement).
c) Autres Techniques
13
membranaires, cytoplasmiques ou nucléaires, ou des protéines de la matrice
extra-cellulaire.
14
* l'étude du remaniement des gènes d'immunoglobulines et du
récepteur T, permet d'étudier la clonalité d'une population lymphoïde;
• But : conclusion diagnostique dans les plus brefs délais pour une orientation
thérapeutique
– Acheminement+++,
– Réception,
1. Acheminement
Le prélèvement doit être accompagné d’un Formulaire de demande
d’examen +++.
2. Réception : Comment enregistrer les prélèvements ?
15
Exemple: 97/104; malade X, masculin, 45 ans, biopsie gastrique.
Pour éviter toute confusion, il est préférable que deux échantillons de même
nature ne se succèdent pas. Pour les cas comportant plusieurs prélèvements,
numéroter chaque prélèvement séparément (A, B, C, D, et/:.). Fournir les
renseignements cliniques utiles pour le diagnostic.
Certaines pièces opératoires doivent être examinées à l'état frais puis fixées
sur un liège pour éviter leur rétraction, exemple: segment digestif: pièce de
colectomie, etc.
* Pour les étalements cytologiques : Fixation par alcool-ether, soit par spray
pulvérisé sur les lames à 20 cm environ, exemple : frottis cervico-utérin.
- Identification respectée
- Colorations spéciales
- Immunohistochimie.
- UN BON PRELEVEMENT
- UNE FIXATION CORRECTE
- UN FORMULAIRE DUMENT REMPLI
- UNE BONNE PRISE EN CHARGE ANATOMO-PATHOLOGIQUE
-UN COMPTE RENDU PRECIS COMPREHENSIBLE ET COMPLET
- UNE BONNE COMMUNICATION ENTRE CLINICIENS ET
PATHOLOGISTES.
17
CHAPITRE 2 :
Plan de la leçon
A- ADAPTATION CELLULAIRE ET TISSULAIRE
- Hypotrophie et Atrophie
- L'hypertrophie
-L'hyperplasie
- L'hypoplasie et l'aplasie
- La métaplasie
- L'anaplasie
- Les dystrophies
18
A- Adaptation cellulaire et tissulaire :
Les cellules et les tissus, quelle que soit leur différenciation, sont capables
de réagir à une modification de leur environnement, selon les cas, elles subissent
des modifications secondaires à un stimulus physiologique ou un stimulus
pathologique, soit à l'arrêt d'une stimulation normale.
- Hypotrophie et Atrophie :
Il peut s'agir d'une insuffisance d'apport d'oxygène, d'une perte d'un stimulus
physiologique, exemple: atrophie du muscle strié par inactivité ou dénervation;
atrophie de l'endomètre par disparition des stimulus ovariens après la ménopause.
19
L'hypotrophie désigne une insuffisance du développement d'un organe
ou de l'ensemble de corps. Exemple: nourrisson de petit poids ou hypotrophique.
- L'hypertrophie:
C'est l'augmentation de la taille des cellules d'un tissu ou d'un organe sans
multiplication cellulaire. Ceci a pour conséquence une augmentation de volume
de l'organe entier.
Exemples:
- L'hyperplasie:
20
hypertrophie cellulaire et à une hyperactivité fonctionnelle. Elle se voit dans les
organes dont les cellules ont gardé la capacité de se diviser, au moins sous
l'influence de certains stimuli. Ces stimuli sont variables: exagération des apports
nutritionnels, hyperoxie, stimulation hormonale, hyperplasie surrénalienne au
cours d'un hypercorticisme hypophysaire, goitre thyroïdien par hyperstimulation
hormonale. L'hyperplasie s'observe également au cours de certains processus
inflammatoires et au cours de l'infestation par certains virus: papillome et
condylome.
* Hyperplasie et régénération+++ :
Certains cancers sont fréquents chez les sujets ayant des lésions
d'hyperplasies plus ou moins durable on parle dans ce cas d'hyperplasies
atypiques. Ce terme est très voisin de celui de dysplasie épithéliale qui désigne
ainsi des anomalies cellulaires et architecturales des épithélium de revêtement à
renouvellement rapide: col utérin, estomac, etc. Ces anomalies peuvent être la
conséquence d'une régénération anormale après irritation ou inflammation.
Certaines d'entres elles sont des lésions pré-cancéreuses.
- L'hypoplasie et l'aplasie:
L'aplasie c'est l'absence d'un organe dont l'ébauche embryonnaire n'a pas
subi l'induction qui lui aurait permis un développement normal au cours de
21
l'embryogénèse. C'est donc une lésion congénitale, exemple: aplasie rénale,
aplasie diaphragmatique, etc.
- La métaplasie
- L'anaplasie:
Quand une cellule perd toute différenciation, elle est anaplasique. Ceci
correspond toujours à un processus tumoral.
- Les dystrophies:
22
B- La nécrose cellulaire et tissulaire :
Définition
Causes de la nécrose
• Anoxie, en particulier ischémie.
• Agents physiques, trauma mécanique, thermique, radiations.
• Agents chimiques et médicamenteux.
• Agents infectieux : virus, bactéries, champignons, parasites.
• Réactions immunologiques.
• Déséquilibres nutritionnels.
Aspects de la nécrose
23
La cytolyse : dissolution des éléments du cytoplasme.
24
centres germinatifs des follicules lymphoïdes où les débris nucléaires sont
résorbés par les macrophages à corps tangibles. L'homéostasie tissulaire nécessite
un équilibre constant entre la mort et prolifération cellulaire. Le «suicide
cellulaire» est activé pour éliminer sélectivement les cellules devenues
indésirables. Il peut s'agir de cellules lésées, ou de cellules reconnues comme
étrangères ou tumorales (les cellules T cytotoxiques tuent leurs cibles en induisant
leur apoptose).
25
CHAPITRE 3 :
Plan de la leçon
A- DÉFINITION
B- ETIOLOGIES
la congestion active
l'œdème inflammatoire
la diapédèse leucocytaire
III. CICATRISATION
1. La cicatrisation normale·
La détersion:
Spontanée
Chirurgicale
La coaptation
La bonne vascularisation
26
Dérivés de la voie de la cyclo-oxygénase
Dérivés de la voie de la lipo-oxygénase
Radicaux peroxydes
2. Système du complément
3. Facteurs de la coagulation
2. Lymphokines et monokines
1. L'inflammation congestive
2. L'inflammation œdémateuse
3. L'inflammation fibrineuse
4. L'inflammation fibrino-leucocytaire
5. L'inflammation hémorragique
7. Inflammation nécrosante
8. Inflammation gangreneuse
b) Inflammation chronique :
27
Le granulome tuberculoïde
- La tuberculose.
- La sarcoïdose
- D'autres pathologies
F- Inflammation virale :
28
A- DÉFINITION
B-ETIOLOGIES
On note:
29
que les causes infectieuses (micro-organismes) ne constituent qu'une
petite partie des causes de l'inflammation et les termes d'infection et
d'inflammation ne sont nullement synonymes.
que certaines causes déterminent des lésions dont la morphologie est
particulière d'où la notion d'inflammation spécifique. D'autres part, un
même agent pathogène peut entraîner des réactions inflammatoires
différentes selon l'hôte d'où l'importance des facteurs liés à l'hôte
(facteurs favorisants ou facteurs protecteurs).
la congestion active
l'œdème inflammatoire
la diapédèse leucocytaire
30
La congestion active est due à une vasodilatation artériolaire puis capillaire,
d'où une augmentation du débit sanguin suivi d'un ralentissement circulaire.
Elle se traduit macroscopiquement à l’œil nu par une rougeur et au
microscope optique par une distension des capillaires qui apparaissent
gorgés de sang, bordés par un endothélium turgescent. Elle est déterminée
par :
un mécanisme nerveux (nerfs vasomoteurs)
un mécanisme chimique impliquant l'histamine, la sérotonine, les
kinines et les prostaglandines. L'action de l'histamine mastocytaire
n'explique que les réactions vasculaires précoces, qui sont relayées
notamment par les kinines.
L'œdème inflammatoire est un phénomène actif dû au passage, à partir des
vaisseaux congestifs, vers le milieu interstitiel, d'un liquide proche du
plasma. Ce passage est lié à l'augmentation de la pression hydrostatique et
surtout à l'augmentation de la perméabilité de la paroi vasculaire des
capillaires et des veinules. Il se traduit cliniquement et macroscopiquement
par un gonflement des tissus (tuméfaction) et histologiquement par un
aspect pâle, peu colorable et distendu du tissu conjonctif.
31
L'érythro-diapédèse est un phénomène pathologique traduit par le passage
d'hématies hors des vaisseaux, ce qui détermine des hémorragies interstitielles.
Elle implique des lésions des parois surtout capillaires ; elle est importante dans
certaines inflammations.
Physiopathogénie+++
Les premiers sur place (environ 6 heures) sont les polynucléaires. Ils sont les
stigmates morphologiques d'une inflammation aiguë. En fonction de la cause
de l'inflammation, ceux-ci pourront persister sur place et s'accumuler en étant à
l'origine d'une suppuration. Le plus souvent, les polynucléaires sont
progressivement remplacés sur le site inflammatoire par les cellules mononuclées.
32
Il s'y associe des lymphocytes et des plasmocytes qui participent à la réponse
immune spécifique de l'antigène. Lorsque l'inflammation se chronicise, l'infiltrat
inflammatoire est généralement constitué d'une majorité de cellules mononuclées.
III. CICATRISATION
1. La cicatrisation normale
33
L'évolution du processus inflammatoire se fait souvent vers une cicatrisation
complète, sans séquelle, c'est-à-dire avec restitution ad-integrum des tissus
préexistants.
C'est aussi le cas des lésions de très petite taille, ou de nombreuses atteintes
du tissu conjonctif : La cicatrisation commence au bout de quelques jours. La
cicatrisation n'est pas stable avant un an.
Physiopathogénie+++
34
c) La bonne vascularisation est indispensable pour l'apport des cellules et
des substances nécessaires à la réparation. Si la vascularisation est
mauvaise, le passage à la chronicité est un risque (ulcère variqueux...).
jeune: ferme, sans être dure, peu dense, très cellulaire, riche en
éléments inflammatoires;
ancienne: dure, très peu cellulaire, surtout constitué de fibres
collagènes. Au maximum est constituée la sclérose hyaline (hyalin:
aspect vitreux et homogène).
35
atrophique: remplaçant un parenchyme actif en rétractant l'organe
(cicatrices de pyélonéphrite, d'infarctus du myocarde, l'infarctus
rénal...);
hypertrophique: exemple la cicatrice chéloïde cutanée: c'est une
cicatrice hypertrophique, protubérante, par formation excessive de
collagène.
Exemple 2: l'ulcère chronique gastrique est bien visible avec une large perte
de substance de la muqueuse, s'étendant profondément jusqu'à la musculeuse. A
ce niveau, la surface est recouverte d'un enduit fibrino-leucocytaire, reposant sur
36
un bourgeon charnu riche en cellules inflammatoires. Plus en profondeur, un socle
fibreux remplace les différentes tuniques de la paroi, attestant du caractère
chronique de l'ulcère. On peut également observer en profondeur une hyperplasie
des plexus nerveux. En surface, à distance de l'ulcère, l'épithélium gastrique est
souvent dédifférencié, ou peut présenter des zones de métaplasie intestinale. On
observe parfois dans la lumière, au contact de l'épithélium gastrique, des
Helicobacter pylori.
37
Libération de l'histamine: Elle est contenue dans lysosomes de diverses
cellules: mastocytes, polynucléaires basophiles et neutrophiles,
plaquettes (la sérotonine n'est présente chez l'homme que dans les
plaquettes). L'histamine est libérée dans l'environnement du mastocyte
par éclatement des lysosomes qui déversent leur contenu dans le milieu
extracellulaire. Cette dégradation est un phénomène explosif, déclenché
par de multiples facteurs : traumatisme, agression thermique (froid ou
chaleur) ou par une réaction d'hypersensibilité immédiate ou par l'action
d'autres médiateurs comme certaines fractions du complément.
L'action de l'histamine : est une action rapide et relativement brève qui
s'effectue par l'intermédiaire des récepteurs H1. Elle consiste en :
38
La voie de la cyclo-oxygénase :
- Thromboxane,
- Prostacycline,
La voie de la lipo-oxvgénase :
Radicaux peroxydes :
39
Ce système comporte au moins 3 polypeptides dont le plus connu est la
bradykinine.
- Elles ont une action vasomotrice, plus intense et plus prolongée que
celle de l'histamine.
- Elles provoquent des douleurs lorsqu'on les met au contact d'une plaie.
2. Système du complément
40
3. Facteurs de la coagulation
Le facteur XII, enzyme activé par les complexes immuns est au carrefour de
plusieurs systèmes : kinines, complément, coagulation sanguine.
Formation:
Nature et action:
b) Les protéases acides et neutres qui peuvent lyser la fibrine, les membranes
basales, le collagène et les fibres élastiques. Ces protéases peuvent également
activer d'autres médiateurs.
- Pas de phagocytose,
2. Lymphokines et monokines
41
Ce sont des facteurs solubles libérés par les lymphocytes et les monocytes.
Lymphokines :
Les monokines :
1. La plupart des médiateurs ont à la fois une action directe sur les vaisseaux
ou les cellules du foyer inflammatoire et une action indirecte d'activation d'autres
médiateurs. On remarque aussi que la plupart des médiateurs peuvent apparaître
successivement plusieurs fois dans le foyer inflammatoire. Le processus
inflammatoire pourrait donc être un véritable cercle vicieux s'il n'y avait pas dans
le foyer à la fois des médiateurs actifs et leurs antagonistes.
42
Il est probable que pour chacun des phénomènes du processus inflammatoire
un ou plusieurs médiateurs sont prépondérants. Les hypothèses que l'on fait
actuellement sont les suivantes :
43
constitution de dépôts solides exemple : les fausses membranes de l'angine
diphtérique; enduit fibrinoleucocytaire de l'ulcère gastrique.
44
une phase de collection caractérisée par la nécrose purulente
(nécrose de liquéfactions). La lésion est circonscrite. Le pus
occupe le centre d'une poche inflammatoire. La paroi de cette
poche comprend, de dedans en dehors, les différents aspects du
processus inflammatoire. On distingue alors histologiquement :
o la zone centrale, constituée par la nécrose purulente ;
o la paroi qui comprend deux zones intriquées la partie interne
comporte des phénomènes vasculaires de congestion, d'œdème, de
diapédèse leucocytaire, la partie externe correspond aux phénomènes
de réparation (avec apparition de macrophages, de néogenèse
vasculaire et de prolifération fibroblastique). La constitution de cette
couche permet la limitation et la collection du foyer purulent.
45
B. Les formes anatomo-cliniques de l’inflammation chronique :
Contrairement à l’inflammation aigue comportant des lésions vasculaires, de
l’œdème et des neutrophiles ; l’inflammation chronique est caractérisée par :
- un infiltrat fait de cellules mononuclées : macrophages, lymphocytes et
plasmocytes. Cet infiltrat est appelé granulome inflammatoire.
- une destruction tissulaire par le biais de ces cellules.
- une tentative de cicatrisation par la prolifération du tissu conjonctif
remplaçant le tissu altéré avec angiogenèse et fibrose.
Différents types d’inflammation chronique :
Inflammation spécifique et inflammation granulomateuse
46
polynucléaires. Les cellules mononuclées sont capables de se diviser localement
et de se métamorphoser reflétant leurs fonctions : transformation du monocyte en
histiocyte (macrophage), en cellule épithélioïde et en cellule géante.
Le granulome tuberculoïde
47
coccidiomycose coccidioides immitis nécrose caséeuse
Pour la tuberculeuse qui dans notre contexte est l’étiologie infectieuse la plus
fréquente du granulome tuberculoïde : c’est une maladie infectieuse liée à
l’infection par le bacille de Koch(BK) qui induit une réaction inflammatoire
d’abord banale, ensuite particulière caractérisée par :
Quand les corps étrangers sont de petite taille, ils sont englobés dans le
cytoplasme d'une cellule géante.
48
Quand ils sont de grande taille, ils sont entourés par plusieurs cellules
géantes qui se moulent sur elles.
49
Evolution et complications des inflammations chroniques :
• guérison sous traitement (Traitement des maladies inflammatoires
chroniques et surveillance régulière avec biopsies)
Conséquences +++:
Les virus sont des micro-organismes à parasitisme intracellulaire obligatoire, dotés d’un seul
type d’acide nucléique, ADN ou ARN. Ils sont produits par l’assemblage de composants
préformés et sont incapables de se diviser et sont dépourvus de l’information génétique
nécessaire au développement d’un système capable de générer de l’énergie et de synthétiser
des protéines. Ces caractéristiques expliquent que :
50
La pénétration des virus dans l’organisme peut se faire par voie digestive (poliomyélite),
respiratoire (grippe), cutanée ou muqueuse (herpès, human papilloma virus) et sanguine
(hépatite B, VIH) ; enfin le fœtus peut être contaminé à partir de la mère (rubéole).
Les lésions directes dues aux virus peuvent prendre plusieurs aspects, rassemblés sous le
terme d’effet cytopathogène :
- Type B sont plus petits, moins colorés, nombreux, ne refoulent pas la chromatine et
se voient essentiellement avec le CMV.
51
a.3-Modifications nucléaires : Certains virus déterminent des modifications nucléaires
inquiétantes :
-De grandes cellules proches de la cellule de Reed-Sternberg dans les ganglions au cours
de l’infection à EBV.
Exagération de la multiplication:
D'autres virus peuvent stimuler les mitoses ou déréguler le contrôle de celle-ci. Ils sont alors
à l'origine de tumeurs bénignes (papillomavirus et verrues) ou malignes (virus d'Epstein Barr
et carcinome du nasopharynx, lymphome de Burkitt, papillomavirus et cancer du col, herpès
HHV8 et sarcome de Kaposi).
52
Pathologie vasculaire et troubles circulatoires
4. Athérosclérose
53
1- Stase sanguine et pathologie hémodynamique.
A.1-Définition :++ augmentation de la quantité de sang dans les organes ou les tissus,
secondaires à une gêne à l’écoulement du sang veineux (origine mécanique). Elle
s’accompagne toujours d’un ralentissement circulatoire dans le territoire congestif. Ce
ralentissement est la stase, terme souvent employé comme synonyme de congestion
passive.
A.2-Causes :
stase aiguë: lésion de nécrose parenchymateuse. Les organes atteints seront donc plus
lourds parce qu’ils sont œdémateux et de coloration bleu-violacée parce qu’il sont
anoxiques.
• stase chronique, les effets hypoxiques de la stase prolongée se traduiront par une
atrophie parenchymateuse avec sclérose systématisée.
Exemple : le foie cardiaque++
Macroscopie : le foie est augmenté de volume (« hépatomégalie »),
Stade aigu : il est mou, rouge sombre, congestif (veines sus-hépatiques dilatées).
L'augmentation de la lobulation signe la stéatose (voir page 199) puis la nécrose des
régions centro- et médio-lobulaires, qui aboutit au foie dit « muscade »
Stade chronique : il est dur (cela est parfois appelé, à tort, « cirrhose cardiaque »)
54
Microscopie : plusieurs stades successifs sont classiquement décrits
Stade 1 : congestion veineuse hépatique (région centro-lobulaire)
+ stéatose anoxique de la région médio-lobulaire (située entre le centre des lobules et la
région adjacente à l'espace porte).
Stade 2 : nécrose tissulaire de la région médio-lobulaire et stéatose de la région centro-
lobulaire (foie en cocarde)
Stade 3 : nécrose des régions centro- et médio- lobulaires (foie à lobules intervertis).
Stade 4 : sclérose dystrophique affectant surtout l'espace porte et la région péri-portale
B-Thrombose :+++
B.1- définition : Une thrombose est la formation d’un caillot dans une cavité vasculaire
(coeur, artère, veine, capillaire) au cours de la vie. Le thrombus est le caillot ainsi formé.
B.3-Morphologie :
Macroscopie
Le thrombus est ferme, sec et adhérent à la paroi (≠caillot post mortem)
Microscopie
55
mural, il va s’incorporer à la paroi vasculaire (épaissie) en se recouvrant
progressivement de cellules endothéliales. Si le thrombus était oblitérant, les néo-
vaisseaux sanguins qui traversent le thrombus peuvent aboutir à une perméabilisation de
la lumière vasculaire.
Migration du thrombus (embolie) : Il s’agit de la rupture de tout ou partie du thrombus
(surtout de la queue, non adhérente) avec migration dans le courant sanguin constituant
un embole.
C-EMBOLIE :
DEFINITION+++
• C’est la migration intravasculaire d’un corps étranger et son arrêt brusque dans un
vaisseau dont le calibre est insuffisant pour le laisser passer.
• Ce corps étranger s’appelle un embole
DIFFERENTS TYPES d’EMBOLES+++
– THROMBUS (fibrino-cruorique) dans 95%
• Il peut être mobilisé précocement quand il est peu adhérent ou secondairement par fonte
puriforme.
• À point de départ le plus souvent veineux (membres inférieurs, petit bassin)
– AUTRES
56
D-ISCHEMIE : On doit distinguer hypoxie, anoxie et ischémie+++
2-CAUSES DE L’ISCHEMIE+++
– Locales :
• thrombose
• embolie
• sténose artérielle
• Artérite
• Compression …
– Générale : C’est l’état de choc avec chute du débit cardiaque
3-CONSEQUENCES
• Lésions cellulaires initialement sont réversibles
• Stade ultime : nécrose, irréversible (Infarctus).
E-INFARCTUS +++
C’est un territoire de nécrose ischémique exsangue due à l’oblitération d’une artère terminale.
C’est une nécrose de coagulation conservant les contours tissulaires.
1- Infarctus blanc : EX : infarctus du rein
• MACROSCOPIE : Zone triangulaire blanche jaunâtre à base externe, à pointe dirigée vers le
hile
• MICROSCOPIE : Nécrose de coagulation avec conservation de l’architecture tissulaire,
perte de la colorabilité des noyaux et homogénéisation des cytoplasmes (éosinophile). Autour
57
de l’infarctus, il existe une zone congestive comportant des polynucléaires et macrophages qui
vont coloniser la zone nécrotique.
2-INFARCTUS ROUGE : C’est un territoire de nécrose ischémique où apparaît
secondairement une inondation sanguine venant d’une circulation anastomotique.
F- L’infarcissement hémorragique++ :
-fissures latérales
-ulcérations
-embolie athéromateuse par manipulations instrumentales.
-thrombose
-hémorragie
-anévrysme.
58