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Contexte général
L’intérêt porté à notre sujet a été motivé par deux constats essentiels :
Valeur partenariale : concept original dans les débats sur le rôle de la firme. Le
premier constat réside dans l’originalité du questionnement, à notre connaissance
aucune recherche antérieure n’a étudié le rôle de mécanismes de gouvernance dans la
création et l’appropriation de la valeur partenariale. Ce champ d’investigation a fait
l’objet de plusieurs contributions théoriques, à travers notamment la théorie des parties
prenantes, mais reste très peu exploré d’un point de vue empirique.
Le second constat plus fondamental, a été fondé sur une remise en question de
l’existence d’un objectif unique de la firme, celui de la maximisation de la valeur
pour les actionnaires. La perspective partenariale nous invite à dépasser le cadre
traditionnel des frontières juridico-financières de la firme, pour mieux chercher à
appréhender son positionnement dans la chaîne de valeur économique.
Les réflexions suscitées par ce deux constats nous ont alors conduit à énoncer la
problématique suivante :
Notre modèle fondé sur la théorie de l’agence élargie aux parties prenantes (Hill et Jones,
1992) considère qu’une discipline managériale associée aux mécanismes de gouvernance
devrait entraîner une réduction et/ou un meilleur contrôle du risque supporté par la partie
prenante dans sa relation contractuelle avec la firme. Si c’est le cas, nous avons un
Mécanisme Réducteur de Risque (MRR), il incite la partie prenante à contracter à des
conditions financières immédiates plus avantageuses pour la firme et la valeur appropriée par
la firme est accrue.
Dans le cas contraire, le mécanisme de gouvernance et un Mécanisme Levier de Pouvoir
(MLP), il sert à négocier des conditions financières immédiates plus avantageuses à la partie
prenante. Cette dernière va s’approprier plus de valeur partenariale au détriment de la firme.
Design empirique
Pour tester nos hypothèses, notre design empirique est une démarche inspirée du modèle de
Charreaux (2007), qu’à travers une approche de benchmarking, a mis en place une mesure
opérationnelle de la création et la répartition de la valeur partenariale dans le secteur
automobile. Nous proposons une extension de la démarche à plusieurs secteurs et nous
définissons plus finement les catégories d’apporteurs de ressources, en distinguant les
créanciers des actionnaires parmi les bailleurs de fonds.
Nous avons réalisé deux études empiriques, une sur la relation entre création de valeur
partenariale et mécanismes de gouvernance et l’autre sur la relation entre l’appropriation de la
valeur partenariale et les mécanismes de gouvernance. Ces deux études s’appuient sur la
construction d’une base de données benchmark et notre modèle empirique sur la création et la
répartition de la valeur partenariale = f (structure de propriété, efficacité du conseil, variables
de contrôle). Les traitements effectués reposent sur des tests statistiques et des analyses de
régressions à l’aide de logiciel SPSS.
Notre base benchmark est constituée de 553 sociétés soient 1659 observations, extraite de
Worldscope et de Datastream. La dimension européenne est ici retenue, c’est un compromis
afin de disposer d’une population la plus homogène possible en termes de reporting financier,
et conséquente qui permette un découpage en plusieurs sous échantillons de taille suffisante
(nous avons retenu les 27 pays européens plus la Suisse et la Norvège). Les huit secteurs
d’activités les plus représentatifs sont retenus. Cette base nous a permis de calculer la valeur
partenariale et son appropriation et de construire la base test.
Notre base test est constituée de 103 Sociétés françaises cotées soient
309 observations. Les données concernant les mécanismes de gouvernance sont primaires,
c'est-à-dire collectées directement dans les rapports annuels. La Période d’observation retenue
est (2006, 2008 et 2010), elle s’explique par la volonté de travailler dans un environnement
comptable relativement harmonisé (période post IFRS en Europe), tout en considérant que les
pratiques de gouvernance puissent évoluer, car sujettes à une production doctrinale importante
depuis les scandales du début des années 2000. Le choix d’une année sur deux est un
compromis pour couvrir 5 années sans se livrer à une collecte coûteuse.
Cette base nous a permis de mener deux études (création et répartition), visant à tester l’effet
des mécanismes de gouvernance.
Résultats
Taille et indépendance du conseil, ceci après contrôle des effets liés à la taille
de l’entreprise. Nous avons retenu la partie de la taille de la firme qui ne
dépend pas de la taille de son conseil.
Pouvoir actionnarial des salariés ;
Présence d’un comité d’éthique et/ou de gouvernance.
En particulier, l’alignement des intérêts des salariés sur ceux des actionnaires participe à cette
création de valeur partenariale. Nous avons constaté des externalités positives dégagés par
l’implication des salariés.
Taille du conseil
Elle est associée à une plus grande appropriation de la rente organisationnelle par les
fournisseurs et les actionnaires et à une moindre appropriation par les clients et par la firme
elle-même.
Présence d’un comité d’éthique et/ou de gouvernance
Elle permettait une meilleure rémunération des parties prenantes non financières, comme les
clients et les salariés, ainsi qu’une meilleure prise en compte des intérêts de la firme elle-
même, au détriment des apporteurs des capitaux financiers (actionnaires et créanciers).
Contributions
En dépit des apports évoqués, notre recherche n’est pas exempte des limites sur le plan
théorique et sur le plan méthodologique.
Limites
• Sur le plan théorique, notre modèle conceptuel comporte deux hypothèses fortes qui
tiennent au statut du dirigeant et à l’homogénéité des actionnaires.
• Sur le plan méthodologique, le design mis en œuvre dans ce travail doctoral constitue
une première étape. Certains choix assez simplificateurs ont été faits. Trois limites
peuvent être évoquées.
• Enrichir année après année notre base de données, ceci permettra à la fois d’améliorer
la robustesse et la généralisation des nos résultats.
• Étudier les liens entre répartition actuelle de la valeur partenariale et performance RSE
(notation Vigeo, par exemple) et essayer de coupler benchmarking et notation externe.