Poésie
50 ans de Poésie /Gallimard
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Poésie Gallimard
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D’après photos
© Rue des Archives /
Mary Evans Picture Library,
Mars 2016 A82582-2 akg-images, IMEC Fonds
&:CGKKPA=]]W]XZ:
MCC - Dist. RMN-GP /
Gisèle Freund, D.R., Luisa
Ricciarini / Leemage
Poésie / Gallimard
www.gallimard.fr/PoesieGallimard et Coll. part.
HAIKU
japonais
hAiku
court
poèmecourt japonais
courtjaponais
Anthologie
Anthologie
du
du poème
poème court
poème
du poème
court
japonais
japonais
Anthologie du
Anthologie
Présentation,
Présentation, choix et traduction
traduction
de Corinne
de Corinne Atlan
Atlan et Zéno Bianu
Bianu
D’après une estampe de Harunobu, vers 1760. Metropolitan Museum of Art, New York
hAiku
HAIKU
HAIKU
Poésie // Gallimard
Gallimard
.2 A41306ISBN
ISBN 978-2-07-041306-5
9:HSMARA=YVXU[
ISBNcat978-2-07-041306-5 A 41306
A 41306
Z:22 catégorie
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Poésie
Poésie / Gallimard
ANTHOLOGIES 6
SOLEIL DU SOLEIL
ANTHOLOGIE DU SONNET FRANÇAIS DE MAROT À MALHERBE
Édition de Jacques Roubaud
On trouvera dans Soleil du soleil – 531 sonnets, de Marot à Malherbe – à la fois
des textes connus de tous (Heureux qui comme Ulysse…), d’autres qui n’ont été
« découverts » qu’assez récemment (sonnets de La Ceppède, Papillon, Mage,
Sponde ou Vermeil), d’autres enfin dont on peut raisonnablement penser qu’ils
n’ont eu pratiquement aucun lecteur depuis leur publication. Cette anthologie
s’inscrit donc dans un mouvement de réévaluation critique de la poésie du
passé.
Cat. 4
CHANSONNIER RÉVOLUTIONNAIRE
Édition de Michel Delon et Paul-Édouard Levayer
Un choix de plus de cent vingt poèmes populaires et hymnes plus classiques,
suivi de vingt-huit timbres et partitions. La fête révolutionnaire de 1789 s’est
faite en chantant... non seulement La Carmagnole, le Ça ira et La Marseillaise,
mais aussi bon nombre de « vaudevilles », de chansons « poissardes », patrio-
tiques, parfois contre-révolutionnaires – dont cette anthologie reflète l’extra-
ordinaire foisonnement. Cat. 3
ORPHÉE STUDIO
POÉSIE D’AUJOURD’HUI À VOIX HAUTE
Présentation et choix d’André Velter
Trente poètes contemporains pour révéler l’extrême diversité et la grande
richesse de leur création, pour offrir un voyage dans la poésie francophone
d’aujourd’hui, pour percevoir aussi les signes et les résonances d’une oralité
nouvelle. Hors série, 4,60 €
POÈMES À DIRE
UNE ANTHOLOGIE DE POÉSIE CONTEMPORAINE FRANCOPHONE
Présentation et choix de Zéno Bianu
On trouve ici une part du chant du siècle – quelque chose de sa polyphonie. Des
poèmes qui disent toute leur musique à voix haute, murmure multiple et
démultiplié ; des poèmes liés au souffle, à la respiration, à ses cadences et à
ses rythmes ; des poèmes qui ne gardent aucune sonorité prisonnière, où les
mots sont des foyers d’énergie, retentissant dans les corps et dans l’espace ;
des poèmes qui chantent et enchantent, par delà les désenchantements du
monde. Cat. 2
10
L’OULIPO
ANTHOLOGIE
Édition de Marcel Benbou et Paul Fournel
L’Ouvroir de Littérature Potentielle œuvre « sous contrainte », la chose est
connue. Dans cet ouvrage, très complet, les Oulipiens parlent de la ville, de
l’amour, des livres, du souvenir. Ces thématiques rendent visibles une cohé-
rence nouvelle, un goût commun pour le jeu virtuose, la mémoire collective et
l’humour. Cat. 9
ÉROS ÉMERVEILLÉ
ANTHOLOGIE DE LA POÉSIE ÉROTIQUE FRANÇAISE
Édition de Zéno Bianu
Si la poésie est bien le « plus haut état de la langue », n’est-elle pas la plus
apte à restituer l’émotion érotique, ce plus haut état du corps et du cœur ?
Embrasant les mots, la poésie érotique met le feu aux joues et ailleurs. Elle
célèbre les sens, libère les énergies, elle chante le plaisir effréné de vivre hors
des carcans de toutes sortes. Du vertige libertin qui envahit la poésie française
au xvie siècle jusqu’aux blasons amoureux des surréalistes, de l’érotisme le
plus feutré à la pornographie la plus exacerbée, on trouvera ici, en trois cent
cinquante poèmes, une anthologie de la volupté sous toutes ses facettes. Un
florilège du chavirement, explorant le territoire amoureux dans sa dimension
toujours renouvelée. Cat. 10
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HAIKU
ANTHOLOGIE DU POÈME COURT JAPONAIS
Choix et présentation de Corinne Atlan et Zéno Bianu
Né il y a trois siècles au Japon, le haiku est la forme poétique la plus courte du
monde. Art de l’ellipse et de la suggestion, poème de l’instant révélé, il cherche
à éveiller en nous une conscience de la vie comme miracle. De Bashô jusqu’aux
poètes contemporains, en passant par Buson, Issa, Shiki et bien d’autres, Haiku
est la première anthologie à présenter un panorama complet de ce genre litté-
raire, en lequel on a pu voir le plus parfait accomplissement de l’esthétique
japonaise. Cat. 2
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LA PLANCHE DE VIVRE
Traductions de René Char et Tina Jolas. Présentation de René Char.
Édition bilingue
Cette anthologie est d’abord celle des préférences de René Char, de ses
« rencontres » de poète avec des textes qui lui ont semblé comme autant de
bornes sur son chemin. Il a donc traduit avec Tina Jolas plus d’une quinzaine
d’auteurs, du provençal, de l’espagnol, de l’italien, de l’anglais, du russe, de
Pétrarque à Hölderlin, sans oublier les poètes russes opprimés et les grandes
figures de la poésie anglaise. Cat. 2
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POÈTES EN PARTANCE
DE CHARLES BAUDELAIRE À HENRI MICHAUX
Édition de Sophie Nauleau
Parce que le vrai voyage commence en poésie avec le « partir pour partir » de
Baudelaire, voici des poètes en partance du cœur du xixe siècle au cœur du xxe.
Non pas une compilation des plus baroudeurs, comme on collectionnerait les
pages d’un passeport surchargé de visas, mais un recueil de ceux qui tracent
leur destin en marge des balises, passent souvent les bornes et bouleversent
notre vision du monde. Cat. 2
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ADONIS
Ali Ahmad Saïd Esber est né le 1er janvier 1930 dans le village de Kassabine, en
Syrie. Il prend à vingt ans le pseudonyme d’Adonis, et ne cesse depuis cette
époque de questionner, de provoquer, de déconstruire l’héritage d’une culture
arabe toujours inféodée à la religion. Si son œuvre, immense, multiforme,
téméraire, est d’abord celle d’un poète, elle est aussi celle d’un penseur, d’un
historien, d’un combattant des libertés. Traduit dans le monde entier, Adonis
est partout reconnu comme l’une des voix essentielles d’aujourd’hui, et des
plus alertées, et des plus nécessaires.
♦ CHANTS DE MIHYAR LE DAMASCÈNE, suivi de SINGULIERS.
Traduction d’Anne Wade Minkowski et Jacques Berque, préface d’Hélène Cixous /
Cat. 7
AKHMATOVA, Anna
Née en 1889 près d’Odessa, morte en 1966 près de Moscou, Anna Akhmatova
publie son premier recueil en 1912. Classée comme « acméiste » ou « inti-
miste », elle s’en tient plus authentiquement à un style simple, rigoureux,
presque classique. Après la révolution d’Octobre, elle refuse d’émigrer alors
qu’elle va être peu à peu interdite de publication, et qu’elle ne verra jamais
éditer les textes qui lui tiennent le plus à cœur. Confrontée aux risques les plus
grands, sa poésie est de celles qui ne renoncent jamais et célèbre avec une
rare intensité les pouvoirs d’une parole irréductible.
♦ REQUIEM, POÈME SANS HÉROS ET AUTRES POÈMES.
Présentation, choix et traduction de Jean-Louis Backès / Cat. 6
20
ALBERTI, Rafael
Né le 16 décembre 1902 au Puerto de Santa María, en Andalousie, Rafael
Alberti meurt dans sa ville natale le 28 octobre 1999. Entre ces deux dates, une
vie de nomade, nullement paisible. Après une période de « poésie pure », et le
compagnonnage avec García Lorca, la guerre civile le change en chantre de
l’Espagne républicaine, puis de l’exil. Il réside successivement en France, en
Argentine, en Italie, et ne retrouve son pays qu’après la fin du franquisme. Ses
poèmes témoignent de ses engagements, mais sans que la grâce initiale fasse
jamais défaut.
♦ MARIN À TERRE suivi de L’AMANTE et de L’AUBE DE LA
GIROFLÉE. Traduit de l’espagnol et présenté par Claude Couffon / Cat. 5
ALLAIS, Alphonse
Né à Honfleur en 1854 (précisément le même jour qu’Arthur Rimbaud : le 20
octobre), Alphonse Allais suivit quelque temps les cours de l’école de pharmacie
de Paris avant d’abandonner ses études pour rejoindre les Hydropathes et les
Fumistes en compagnie de « l’illustre » Sapeck. Rédacteur en chef du Chat Noir
pendant cinq ans, il collabore en même temps ou successivement au Mirliton,
au Gil Blas, au Journal, au Sourire. Il meurt à Paris le 28 octobre 1905. Plus
qu’un humoriste, Alphonse Allais est un mystificateur de génie qui se joue des
identités, de la logique, du langage, autrement dit de la respectabilité sous
toutes ses formes.
♦ PAR LES BOIS DU DJINN, PARLE ET BOIS DU GIN
(POÉSIES COMPLÈTES). Édition de François Caradec / Cat. 4
ANDRADE, Eugénio de
Né à Póvoa da Atalaia (Beira Baixa) en 1923, il a vécu à Porto (où il mourra en
2005) à partir de 1950. Tout en restant dans la grande tradition lyrique portu-
gaise, Eugénio de Andrade a inventé une langue pure, cristalline, sensuelle,
faite d’ascèse et de rigueur qui a révolutionné l’écriture poétique dans les
années 1950. Il a produit dans le premier versant de sa vie une poésie solaire,
21
APOLLINAIRE, Guillaume
Né à Rome le 26 août 1880, Guillaume de Kostrowitzky publie son premier
conte signé Apollinaire dans La Revue blanche en mars 1902. Fervent de la
modernité technique autant qu’artistique, il est dès lors de toutes les expériences
d’avant-garde et revendique la liberté totale du créateur. Aussi est-il en toute
circonstance digne de la devise qu’il s’est choisie : « J’émerveille. » Mobilisé
et gravement blessé pendant la Grande Guerre, il meurt à Paris le 9 novembre
1918 atteint par l’épidémie de grippe espagnole.
♦ ALCOOLS, suivi de LE BESTIAIRE et de VITAM IMPENDERE
AMORI. Illustrations de Raoul Dufy / Cat. 2
♦ CALLIGRAMMES. POÈMES DE LA PAIX ET DE LA GUERRE
1913-1916. Préface de Michel Butor / Cat. 2
♦ L’ENCHANTEUR POURRISSANT, suivi de LES MAMELLES
DE TIRÉSIAS et de COULEUR DU TEMPS.
Édition de Michel Décaudin, illustrations d’André Derain / Cat. 4
22
ARTAUD, Antonin
Né à Marseille le 4 septembre 1896, poète, acteur, metteur en scène, dessina-
teur, Antonin Artaud collabore au mouvement surréaliste. Grand foudroyé de la
société, homme du cri écorché, de la prophétie en forme d’implacable blas-
phème, il est celui qui vaticine, qui agresse et secoue, et n’entend pas guérir.
Interné pendant près de dix ans, il est rendu à la liberté en 1946 à la suite de
démarches effectuées par ses amis. Il continue d’écrire jusqu’à sa mort à Ivry
le 4 mars 1948.
♦ L’OMBILIC DES LIMBES, précédé de CORRESPONDANCE
AVEC JACQUES RIVIÈRE et suivi de LE PÈSE-NERFS, de
FRAGMENTS D’UN JOURNAL D’ENFER, de L’ART ET
LA MORT et de TEXTES DE LA PÉRIODE SURRÉALISTE.
Préface d’Alain Jouffroy / Cat. 2
23
AUBIGNÉ, Agrippa d’
Né en 1552 en Saintonge, Agrippa d’Aubigné, humaniste érudit et vaillant guer-
rier, manifeste son zèle religieux et un tempérament ardent autant dans la
création littéraire (satires, pamphlets) que dans la lutte militaire en faveur du
protestantisme. Mort à Genève en 1630, il est l’un des grands représentants du
baroque littéraire en France.
♦ LES TRAGIQUES. Édition de Frank Lestringant / Cat. 10
AUDIBERTI, Jacques
Né à Antibes le 25 mars 1899, Jacques Audiberti publie ses premiers articles
vers 1925 dans la rubrique des « chiens écrasés ». Lié avec Apollinaire et Valéry,
il commence à écrire ses premiers poèmes qui seront publiés en 1929. Il reçoit
le Grand prix national des lettres en 1964. Il meurt à Paris le 10 juillet 1965.
♦ ANGE AUX ENTRAILLES, précédé de LA PLUIE SUR LES
BOULEVARDS. Préface de Georges Perros / Cat. 4
24
BACHMANN, Ingeborg
Née à Klagenfurt, en Carinthie, le 25 juin 1926, morte brûlée vive dans sa
chambre d’hôtel à Rome, le 17 octobre 1973, Ingeborg Bachmann appartient à
la génération de Günter Grass, Martin Walser, Hans Magnus Enzensberger,
Thomas Bernhard, Paul Celan, et elle fut liée à la plupart d’entre eux, comme
à deux de ses aînés : Heinrich Böll et Max Frisch. Poète énigmatique, inclas-
sable, paradoxale, au succès fulgurant en Allemagne et en Autriche, elle
devint rapidement une icône, une figure mythique dont la vie et la mort fasci-
naient. Sa poésie témoigne d’une quête angoissée, obscure, alliée à une soif
de lumière et d’amour, avec toujours la conscience aiguë qu’une vocation de
poète, s’il lui arrive d’avoir parfois l’oreille des dieux, ne peut échapper à une
certaine malédiction.
♦ TOUTE PERSONNE QUI TOMBE A DES AILES
(POÈMES 1942-1967). Édition, introduction et traduction de l’allemand (Autriche)
par Françoise Rétif. Édition bilingue / Cat. 10
BARBARANT, Olivier
Né le 5 mars 1966 à Bar-sur-Aube, Olivier Barbarant est agrégé de lettres
modernes et docteur ès lettres. Ses lectures et ses travaux l’ont conduit à
admirer, non pas successivement mais conjointement, des écritures aussi
éloignées que celles de Philippe Jaccottet et d’Aragon (dont il a édité les
Œuvres poétiques dans la « Bibliothèque de la Pléiade ») ou celles de Colette,
de Maïakovski, de Claudel et de Gide, comme plus lointainement de Racine et
de Rabelais. Ses poèmes conjuguent ainsi quotidienneté et mystique, tenue
classique et modernité, élan lyrique et hésitation critique, frénésie et incertitude.
Et il n’hésite pas à avouer : « Toute une vie durant j’ai pris modèle sur la pluie /
Battue de vent toujours et qui ne brille qu’effondrée / Plus que tout j’ai craint de
m’endurcir. »
♦ ODES DÉRISOIRES ET AUTRES POÈMES.
Préface de Jean-Baptiste Para / 1er sem. 2016
BATAILLE, Georges
Né le 10 septembre 1897 à Billom (Puy-de-Dôme), Georges Bataille est mort à
Paris le 9 juillet 1962. Son œuvre poétique tient en peu de pages, mais ce peu de
pages forme la part visible d’une entreprise où la poésie est partout. C’est dans
un état de « souveraine disposition de soi » que Bataille veut écrire ses poèmes
afin qu’ils témoignent de l’expérience même de ce qu’il nomme « l’impossible ».
25
BAUDELAIRE, Charles
Né à Paris en 1821, il y meurt en 1867. Condamné pour Les Fleurs du mal par
la justice de son temps, Charles Baudelaire sait le ridicule d’un tel jugement.
Et s’il connaît sa vie durant une mise à distance continue, il ne doute pas que
son génie poétique va perdurer, irréductible, inaltérable, hors norme, comme
l’expression d’une parole fastueuse et terrible, léguée au monde par un ange
déchu. Car rien n’égale son harmonie corrosive, perverse, empoisonnée, ni
cette beauté sombre qu’il a su libérer de ses poses immuables, et célébrer,
repoussante, sensuelle ou sublime, sous ses plus noires et mortelles parures.
Avec ce mélange d’orgueil légitime et d’ironie exacerbée qui le caractérise,
ne proclamait-il pas : « J’ai pris de la boue et j’en ai fait de l’or. » Sa poésie
s’apparente en effet à un inestimable trésor.
♦ LES FLEURS DU MAL. Édition de Claude Pichois / Cat. 1
♦ LE SPLEEN DE PARIS (PETITS POÈMES EN PROSE).
Nouvelle édition de Robert Kopp, introduction de Georges Blin / Cat. 2
BERTRAND, Aloysius
Né dans le Piémont en 1807, fils d’un lieutenant de gendarmerie, Jacques Louis
Napoléon Bertrand prend en 1830 ouvertement parti pour la révolution. Il tente
de faire imprimer ses « bambochades » dès 1829 avant de les présenter à Sainte-
Beuve. Gaspard de la nuit ne sera publié qu’en 1842, un an après sa mort.
♦ GASPARD DE LA NUIT. Édition de Max Milner / Cat. 3
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BLAKE, William
Né en 1757 à Londres où il meurt en 1827, William Blake a longtemps été
présenté comme un précurseur ou un « préromantique », alors qu’il apparaît
bien plus désormais comme un génie singulier, un visionnaire au sens absolu
du terme, auteur d’une œuvre irréductible et multiforme. Dessinateur, graveur,
peintre, aquarelliste autant que poète, philosophe et mystique, il est celui qui
a le plus intimement décliné le pictural et le verbal afin de témoigner, par
une mise en miroir, des résonances et des énigmes d’une même réalité.
Farouchement libre et solitaire, opposé à tous les dogmes, il crée à la manière
d’un prophète insoumis qui, après avoir célébré un Dieu sauveur, découvre le
versant sombre et cruel de la Création, au point de procéder à une véritable
inversion des valeurs. À cet égard, Le Mariage du Ciel et de l’Enfer, texte sarcas-
tique s’il en est, se développe comme une charge violente et inspirée contre les
Églises, les lois et les conventions morales.
♦ LE MARIAGE DU CIEL ET DE L’ENFER ET AUTRES POÈMES.
Choix, présentation et traduction de Jacques Darras. Édition bilingue / Cat. 10
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BLOK, Alexandre
Né le 16 novembre 1880 à Saint-Pétersbourg, où il meurt le 7 août 1921 : un
destin de poète par grande accélération de l’histoire. Pris dans la tourmente de
la révolution russe, Blok participe directement au cours nouveau mais sans
vraiment trouver sa place. Il semble, lui et sa poésie, comme en attente d’une
mutation plus radicale encore. C’est alors qu’il quitte brutalement une scène
qui ne va pas tarder à s’ensanglanter, périssant in extremis de « mort naturelle ».
♦ LE MONDE TERRIBLE. Traduction et présentation de Pierre Léon / Cat. 5
BOBIN, Christian
Né au Creusot le 24 avril 1951, Christian Bobin est un colporteur de magies
quotidiennes. Dès la publication de ses premières plaquettes poétiques, il est
apparu comme une voix évidente. Pourtant, il venait sans escorte, sans blindage
théorique, sans corset rhétorique, sans aucun formalisme cousu de fil barbelé.
Le scandale voulait qu’il ait précisément quelque chose à dire et que sa parole
ait un goût de source, un goût de rosée, un goût de matin du monde.
♦ L’ENCHANTEMENT SIMPLE, suivi de LE HUITIÈME JOUR
DE LA SEMAINE, LE COLPORTEUR et L’ÉLOIGNEMENT
DU MONDE. Préface de Lydie Dattas / Cat. 2
♦ LA PRÉSENCE PURE ET AUTRES TEXTES / Cat. 2
BOILEAU, Nicolas
Né à Paris en 1636, poète satirique, moraliste et théoricien de la poésie,
Nicolas Boileau est nommé historiographe du roi en 1677. Il entre à l’Académie
française en 1684 et prend une part active dans la querelle des Anciens et
des Modernes qui ne s’apaisera qu’en 1694. Mort à Paris en 1711, il demeure
l’incarnation de la grande période classique de l’art français.
♦ SATIRES – ÉPÎTRES – ART POÉTIQUE.
Édition de Jean-Pierre Collinet / Cat. 7
28
BORDES, Xavier
Né le 4 juillet 1944 dans le village des Arcs en Provence, Xavier Bordes fait des
études musicales et classiques avant d’entreprendre une thèse de doctorat
consacrée à Joë Bousquet. Traducteur des grands poètes grecs, notamment
Cavafy, Elytis, Solomon, Anagnostakis, Davvetas et Zakythinos, il écrit un livre,
entre 1972 et 1985, qui par son amplitude, son architecture, la richesse de ses
questionnements, de ses explorations et de ses intuitions peut être considéré
comme une véritable œuvre-monde. Car La Pierre Amour est à la dimension du
cosmos, et entend lyriquement répondre au chaos général afin de le subjuguer.
♦ LA PIERRE AMOUR, POÈMES 1972-1985.
Préface de Gwen Garnier-Duguy / Cat. 3
29
BOSQUET, Alain
Né à Odessa le 28 mars 1919, Alain Bosquet passe sa jeunesse à Bruxelles.
Il s’engage dans l’armée américaine en 1942. Installé définitivement à Paris
en 1951, il collabore à Combat, au Monde, au Figaro et à plusieurs maisons
d’édition. Alain Bosquet est mort à Paris le 17 mars 1998.
♦ UN JOUR APRÈS LA VIE – MAÎTRE OBJET / Cat. 5
♦ POÈMES, UN (1945-1967) / Cat. 4
♦ SONNETS POUR UNE FIN DE SIÈCLE / Cat. 4
BOULANGER, Daniel
Daniel Boulanger est né à Compiègne le 24 janvier 1922. Poète et romancier,
il écrit une centaine de films et remet en honneur la nouvelle. C’est à lui que
les deux académies, française et Goncourt, décernent en premier lieu le prix
qu’elles fondent sur cet art. Daniel Boulanger a été membre de l’académie
Goncourt de 1983 à 2008. Il est mort à Senlis le 27 octobre 2014.
♦ LES DESSOUS DU CIEL / Cat. 7
♦ HÔTEL DE L’IMAGE, suivi de DRAGEOIR / Cat. 4
♦ INTAILLES / Cat. 9
♦ RETOUCHES. Édition collective / Cat. 6
♦ TCHADIENNES / Cat. 3
BOUSQUET, Joë
Né à Narbonne le 19 mars 1897, Joë Bousquet devance l’appel en 1916.
Blessé aux vertèbres à Vailly (dans l’Aisne) en 1918, il demeurera paralysé.
À Carcassonne, où il séjourne dès lors, sa chambre devient un véritable salon
littéraire. Il est mort le 28 septembre 1950.
♦ LA CONNAISSANCE DU SOIR. Préface d’Hubert Juin / Cat. 2
30
BRETON, André
SOUPAULT, Philippe
♦ LES CHAMPS MAGNÉTIQUES, suivi de S’IL VOUS PLAÎT
et de VOUS M’OUBLIEREZ. Préface de Philippe Audoin / Cat. 2
BRONTË, Emily
Née à Thornton en 1818, Emily Jane Brontë vécut comme ses deux sœurs
Charlotte et Anne dans un presbytère isolé dans les landes du Yorkshire. Elle y
écrivit Les Hauts de Hurlevent en 1847. Phtisique, refusant toute aide médicale,
elle est morte en 1848 à Haworth.
♦ POÈMES (1836-1846). Traduction et préface de Pierre Leyris.
Nouvelle édition bilingue / Cat. 3
BROWNING, Elizabeth
Née à Coxhoe Hall en 1806, Elizabeth Barrett traduit très jeune les classiques
et écrit des poèmes qui lui valent l’admiration de Wordsworth. Le poète Robert
Browning, avec qui elle entretient une correspondance, l’épouse en secret,
l’enlève pour s’installer avec elle à Florence. Proche de son temps, elle mani-
feste beaucoup d’intérêt, dans ses poèmes, pour le contexte social et politique
de l’Europe. Elle meurt à Florence en 1861.
♦ SONNETS PORTUGAIS ET AUTRES POÈMES.
Traduction et présentation de Lauraine Jungelson. Édition bilingue / Cat. 3
31
CAILLOIS, Roger
Né à Reims le 3 mars 1913, Roger Caillois fut membre du groupe surréaliste
de 1932 à 1935. Il fonde le Collège de sociologie avec Georges Bataille en 1938
et effectue de nombreux voyages en Europe, en Amérique et en Asie. Il est élu
à l’Académie française en 1971 et meurt à Paris le 21 décembre 1978.
♦ PIERRES suivi d’AUTRES TEXTES / Cat. 2
CALAFERTE, Louis
Né le 14 juillet 1928 à Turin, Louis Calaferte passe son enfance à Lyon, exerce
différents métiers, publie son premier livre en 1952 et se consacre dès lors
entièrement à la littérature. À sa sortie en 1963, Septentrion, récit autobio-
graphique violent et dénonciateur, est interdit pour n’être réédité qu’en 1984.
Auteur de récits, nouvelles, essais, poèmes et pièces de théâtre, il meurt le
2 mai 1994 à Dijon.
♦ RAG-TIME, suivi de LONDONIENNES et de POÈMES
ÉBOUILLANTÉS / Cat. 3
CAMÕES, Luís de
Né vers 1525, sans doute à Constância, près de Santarém, Luís Vaz de Camões
aurait été apparenté par son père au troubadour galicien Vasco Pires de
Camões et par sa mère au célèbre navigateur Vasco de Gama. Réelle ou légen-
daire, cette double ascendance préfigurait très exactement son destin de poète
et d’aventurier. Car l’existence de Camões ne devait être qu’une succession de
faveurs, d’emprisonnements, de combats et de bannissements qui le condui-
sirent jusqu’à Goa et Macao. On dit que c’est dans une grotte de cette enclave
portugaise en Chine qu’il composa l’œuvre la plus emblématique de la littéra-
ture de son pays : Les Lusiades. Retour d’exil, après un naufrage où il faillit
perdre et son manuscrit et sa vie, il ne fut guère honoré et mourut assez misé-
rablement à Lisbonne le 10 juin 1580.
♦ LES LUSIADES. Traduit du portugais par Hyacinthe Garin.
Adresse d’Eduardo Lourenço, préface de Vasco Graça Moura / Cat. 4
32
CAVAFIS, Constantin
Constantin Cavafis est né en 1863 à Alexandrie (Égypte), de parents grecs
originaires de Constantinople. Employé, puis chef de bureau au ministère de
l’Irrigation, il fut aussi courtier à la Bourse d’Alexandrie. Décédé dans sa ville
natale en 1933, il est considéré comme l’un des poètes majeurs de la Grèce
moderne.
♦ EN ATTENDANT LES BARBARES ET AUTRES POÈMES.
Traduction et présentation de Dominique Grandmont / Cat. 4
CELAN, Paul
Né le 23 novembre 1920 à Czernowitz (en Bucovine, actuellement en Ukraine),
Paul Pessach Antschel, dont les parents meurent en déportation, s’installe à
Paris en 1948. Il obtient le prix Büchner en 1960. Il se suicide en se jetant dans
la Seine en avril 1970. L’œuvre de Celan est aujourd’hui considérée comme
l’une des tentatives les plus désespérées et les plus décisives qui ait donné
langue à la seconde moitié du xxe siècle. À l’effrayante question : comment
écrire après Auschwitz ? Celan répond : en usant du langage de la mort.
♦ CHOIX DE POÈMES RÉUNIS PAR L’AUTEUR.
Traduction et présentation de Jean-Pierre Lefebvre, dossier inédit de traductions
revues par l’auteur. Édition bilingue / Cat. 10
CENDRARS, Blaise
Né à La Chaux-de-Fonds, en Suisse, le 1er septembre 1887, Frédéric Sauser
parcourt le monde avant de s’installer à Paris. Mobilisé, il est grièvement bles-
sé pendant la Grande Guerre. Reprenant sa vie errante, il est celui qui se tient
sur le fil le plus aventureux, celui qui veut passer de surprise en surprise, de
stupeur en éblouissement, et ne se vêtir que de temporalités intenses, comme
s’il n’y avait pour tisser son destin que des heures de danger ou de révélation.
Il meurt à Paris le 21 janvier 1961.
♦ DU MONDE ENTIER AU CŒUR DU MONDE
(POÉSIES COMPLÈTES). Nouvelle édition en un volume de Claude Leroy,
préface de Paul Morand / Cat. 5
33
CHAR, René
Voir aussi : LA PLANCHE DE VIVRE p. 16
Né le 14 juin 1907 à l’Isle-sur-Sorgue, René Char fut très proche du sur-
réalisme et participa activement à la Résistance pendant la Seconde Guerre
mondiale. À partir de 1945, il consacre sa vie à une œuvre poétique qui lui vaut
une audience internationale, œuvre composée d’éclairs, d’offenses, de refus et
d’intuitions extatiques. Colosse irréductible, réfractaire, intraitable, au cœur
constamment alarmé, il veut qu’en toutes circonstances, même les plus atroces,
toute la place soit pour la beauté. Il meurt à Paris le 19 février 1988.
♦ COMMUNE PRÉSENCE. Préface de Georges Blin / Cat. 3
♦ EFFILAGE DU SAC DE JUTE. Illustrations de Zao Wou-ki,
préface de Dominique de Villepin / Cat. 2
34
CHENG, François
François Cheng est né en Chine centrale, à Nanchang, le 30 août 1929. Issu
d’une famille de lettrés, il fréquente l’université de Nankin, puis gagne la
France où il s’installe définitivement en 1949. Après des études à la Sorbonne
et à l’École pratique des hautes études, il choisit l’enseignement et devient
professeur à l’Institut national des langues et civilisations orientales. Son
œuvre d’essayiste, de traducteur, de calligraphe, de romancier et de poète
apparaît comme l’aboutissement d’un double itinéraire intérieur où la meil-
leure part de sa culture d’origine se lie à la meilleure part de la culture occi-
dentale à travers l’expérience de l’exil. Dans ses poèmes, qui sont autant
d’instants fragiles, d’envols à peine notés, de méditations légères, François
Cheng se révèle tel qu’en lui-même : discret, pudique, attentif aux mouvements
des choses, des êtres et du temps.
♦ À L’ORIENT DE TOUT. Préface d’André Velter / Cat. 2
35
CLANCIER, Georges-Emmanuel
Né à Limoges le 3 mai 1914, Georges-Emmanuel Clancier écrit ses premiers
textes à l’âge de seize ans. Il collabore à la revue Fontaine, à Alger, durant la
guerre. Le Grand prix de littérature de l’Académie française lui est décerné
pour l’ensemble de son œuvre en 1971.
♦ LE PAYSAN CÉLESTE, suivi de NOTRE PART D’OR ET
D’OMBRE. Préface d’André Dhôtel / Cat. 5
CLAUDEL, Paul
Né le 6 août 1868 à Villeneuve-sur-Fère (Aisne), Paul Claudel publie en 1889
son premier drame, Tête d’Or. Diplomate, il sera nommé aux quatre coins du
monde, jusqu’à sa retraite en 1935. Il est élu en 1946 à l’Académie française et
meurt à Paris le 23 février 1955.
♦ ART POÉTIQUE. Édition de Gilbert Gadoffre / Cat. 5
♦ BRÉVIAIRE POÉTIQUE / Cat. 1
♦ CENT PHRASES POUR ÉVENTAILS. Édition de Michel Truffet / Cat. 2
♦ CINQ GRANDES ODES, suivi de PROCESSIONNAL POUR
SALUER LE SIÈCLE NOUVEAU et de LA CANTATE
À TROIS VOIX. Préface de Jean Grosjean / Cat. 2
♦ CONNAISSANCE DE L’EST, suivi de L’OISEAU NOIR
DANS LE SOLEIL LEVANT. Préface de Jacques Petit / Cat. 5
♦ POÉSIES. Préface de Jacques Petit / Cat. 5
36
COCTEAU, Jean
Né à Maisons-Laffitte le 5 juillet 1889, mort à Milly-la-Forêt le 11 octobre 1963.
Orphée moderne, il a exploré tous les territoires : poésie, cinéma, roman,
théâtre, peinture, danse. Il fut un « aristocrate à figure d’anarchiste » qui
redonna souffle aux grands mythes, un « empêcheur de danser en rond » qui
considérait l’art comme la clé de toute présence au monde.
♦ LE CAP DE BONNE-ESPÉRANCE, suivi de DISCOURS DU
GRAND SOMMEIL. Préface de Jacques Brosse / Cat. 3
♦ VOCABULAIRE – PLAIN-CHANT – L’ANGE HEURTEBISE –
PAR LUI-MÊME – CHERCHEZ APOLLON – L’INCENDIE –
LÉONE – LA CRUCIFIXION. Préface de Jacques Brosse / Cat. 4
37
CROS, Charles
Né dans l’Aude en 1842, Charles Cros est l’auteur de plusieurs communications
à l’Académie des sciences en même temps qu’Edison présente son phono-
graphe. Il fréquente la bohème littéraire (Verlaine, Villiers de l’Isle-Adam, etc.)
et mène concurremment jusqu’à sa mort en 1888 ses travaux scientifiques et
son œuvre littéraire.
♦ LE COFFRET DE SANTAL. Préface d’Hubert Juin / Cat. 2
♦ LE COLLIER DE GRIFFES. Préface d’Hubert Juin / Cat. 2
DADELSEN, Jean-Paul de
Né à Strasbourg le 20 août 1913, Jean-Paul de Dadelsen passe son enfance en
Alsace. Agrégé d’allemand, il devient enseignant et traducteur à partir de 1936.
Ayant rejoint Londres en 1942, il est muté aux services d’information du
gouvernement provisoire. Correspondant de Combat, le journal fondé par son
ami Albert Camus, il tient des chroniques régulières à la B.B.C. jusqu’en 1950.
Il meurt à Zurich d’un cancer au cerveau le 22 juin 1957.
♦ JONAS. Présentation d’Henri Thomas et Denis de Rougemont.
Nouvelle édition augmentée des Ponts de Budapest et autres poèmes présentés
par Baptiste-Marrey / Cat. 3
38
DANTE
Né en 1265, Dante Alighieri participe à l’administration de Florence, sa ville
natale, mais en est banni après une prise de position contre la politique du pape
Boniface VIII. Il finit ses jours en exil à Vérone et à Lucques, puis à Ravenne où
il meurt en 1321.
♦ LA COMÉDIE (ENFER – PURGATOIRE – PARADIS).
Traduction de Jean-Charles Vegliante. Édition bilingue / Cat. 13
DARRAS, Jacques
Né en 1939 en Picardie maritime, à Bernay-en-Ponthieu, Jacques Darras fait
ses études à Paris, à l’École normale supérieure, et soutient une thèse sur
Joseph Conrad. Il devient alors professeur, doyen d’université, grand traduc-
teur de langue anglaise (Shakespeare, Walt Whitman, William Blake, Malcolm
Lowry, etc.). Sa poésie est celle d’un arpenteur qui sait mesurer sans mesure
jusqu’à se retrouver hors champ, loin des repères et des balises. S’il a lu les
Anciens et les Modernes, étudié les maîtres de métrique, les ajusteurs de
structures, les rebouteux d’inconscient, tout cela, par singulière et tonique
exception, ne l’empêche nullement d’imposer sa voie polyphonique, son art du
« poème marché-parlé », ni de garder intactes sa fougue, son énergie ainsi
qu’une bonne dose d’ironie polémique.
♦ L’INDISCIPLINE DE L’EAU. ANTHOLOGIE PERSONNELLE
1988-2012. Préface de Georges Guillain / Cat. 2a
39
DAUMAL, René
Né le 16 mars 1908 à Boulzicourt, dans les Ardennes, René Daumal fait ses
études secondaires à Reims où, avec Roger Gilbert-Lecomte et Roger Vailland,
il fait partie d’une sorte de communauté « initiatique » qu’ils appellent les
« Simplistes ». Il fonde la revue Le Grand Jeu en 1928, notamment avec Gilbert-
Lecomte. Privilégiant le tranchant du vertige, à l’encontre de toute mise aux
normes, la poésie de Daumal se vit comme une pratique de l’aimantation.
Atteint de tuberculose, il meurt à Paris le 21 mai 1944.
♦ LE CONTRE-CIEL, suivi de LES DERNIÈRES PAROLES
DU POÈTE. Préface de Claudio Rugafiori / Cat. 7
DEGUY, Michel
Né le 25 mai 1930 en région parisienne, Michel Deguy a été professeur de
littérature à l’université Paris-VIII. Directeur de la revue Po&sie depuis 1978,
il a reçu le Grand prix national de poésie en 1989. Son œuvre est un périple
obstiné qui s’apparente à une opération de survie : exploration érudite qui place
tout son élan dans un questionnement sans repos, dans un vertige en quête
d’espace et de sens et dans une résistance quasi désespérée au non-dire du
bavardage ambiant.
♦ COMME SI COMME ÇA, POÈMES 1980-2007 / Cat.10
♦ DONNANT DONNANT, POÈMES 1960-1980 / Cat. 6
DELAVEAU, Philippe
Né en 1950, Philippe Delaveau compose une œuvre tout entière vouée au
déchiffrement du réel et à l’exploration de la personne humaine, une œuvre qui
se présente comme un itinéraire vers la contemplation et qui entend créer un
chant essentiel. Sa poésie, d’alarme et de célébration, tente de disqualifier les
figures du désastre qui hantent le monde contemporain.
♦ LE VEILLEUR AMOUREUX, précédé d’EUCHARIS.
Préface de Michel Jarrety / Cat. 5
40
DESNOS, Robert
Né le 4 juillet 1900 à Paris, Robert Desnos rencontre Breton et Aragon avec qui
il participe aux séances de sommeil hypnotique qu’ils animent. Il se sépare de
Breton en 1930 et se passionne pour le cinéma et la radio. Il est le mouvement
même, l’invention, la liberté en rêve, en parole, en acte, en amour. « Éros c’est
la vie », proclame-t-il. Déporté en 1944, il meurt du typhus le 8 juin 1945 à
Terezin, en Tchécoslovaquie. Cette fin tragique au sortir des camps en fait un
homme à l’image des utopies du siècle : lumineuses ou sanglantes.
♦ CONTRÉE suivi de CALIXTO. Édition de Marie-Claire Dumas / Cat. 2
♦ CORPS ET BIENS. Préface de René Bertelé / Cat. 2
♦ DESTINÉE ARBITRAIRE. AVEC DE NOMBREUX TEXTES
INÉDITS. Édition de Marie-Claire Dumas / Cat. 5
♦ FORTUNES / Cat. 2
DICKINSON, Emily
Née en 1830 dans le Massachusetts, morte en 1886, Emily Dickinson n’a prati-
quement rien publié de son vivant. Son œuvre s’est d’abord diffusée par voie
épistolaire, d’où l’intérêt d’un livre qui rassemble les poèmes brefs qui ont
accompagné l’ensemble de son parcours d’écriture.
♦ CAR L’ADIEU, C’EST LA NUIT.
Choix, traduction et présentation de Claire Malroux. Édition bilingue / Cat. 7
DONNE, John
Né en 1573, mort en 1631, il est le principal représentant de la poésie dite méta-
physique, mais ce serait injuste de le cantonner dans ce seul genre sérieux, car
il a également mené une existence aventureuse et composé nombre de satires
et toute une série de poésies d’amour. Il fit par la suite une brillante carrière
ecclésiastique qui lui permit de faire connaître ses dons de prédicateur.
♦ POÈMES. Traduction de Jean Fuzier et Yves Denis, préface de Jean-Roger Poisson.
Édition bilingue / Cat. 3
DUAULT, Alain
Né le 11 janvier 1949 à Paris, Alain Duault est poète, romancier, essayiste,
musicologue, homme de radio et de télévision. Il a participé avec Michel Deguy
et Jacques Roubaud à la fondation de la revue Po&sie. Son œuvre poétique
n’est pas sans résonance avec le souffle et l’amplitude des opéras et des sym-
phonies qui le hantent. Son écriture se déploie comme une aventure au long
cours qui libère une voix fervente, ardente, continue, et semble appartenir à
une composition océane.
♦ OÙ VONT NOS NUITS PERDUES ET AUTRES POÈMES.
Préface de Xavier Darcos / Cat. 3
42
DU BOUCHET, André
Né le 7 mars 1924 à Paris, mort le 19 avril 2001 à Truinas dans la Drôme,
André du Bouchet avait fait ses études d’anglais et de littérature comparée aux
États-Unis. Critique littéraire et traducteur de poésie allemande (Paul Celan),
anglaise (Shakespeare) et russe (Mandelstam), il est surtout un poète de haute
exigence. Sa poésie se veut « le moteur blanc » d’une machine à percevoir. La
traversée de ses livres impose un mouvement violent, comme celui d’une faux
qui ouvre la voie à une respiration plus vive.
♦ L’AJOUR / Cat. 2
♦ DANS LA CHALEUR VACANTE, suivi de OU LE SOLEIL.
Édition revue par l’auteur / Cat. 5
DUPIN, Jacques
Né le 4 mars 1927 à Privas dans l’Ardèche, Jacques Dupin vit à Paris depuis 1945.
Influencé par René Char, il a été l’un des rédacteurs de la revue L’Éphémère.
Critique d’art, il a consacré de nombreux essais aux peintres contemporains. Sa
poésie, sans compromis ni nostalgie, est une profération sans prophétie ni mes-
sage, un surgissement d’autant plus brutal qu’il ne se soucie pas de ses ravages.
♦ BALLAST (CONTUMACE. ÉCHANCRÉ. LE GRÉSIL) / Cat. 3
♦ LE CORPS CLAIRVOYANT (1963-1982) regroupe les quatre premiers
recueils de Jacques Dupin : GRAVIR, L’EMBRASURE, DEHORS,
UNE APPARENCE DE SOUPIRAIL. Préface de Jean-Chistophe Bailly
avec en postface une étude de Jean-Pierre Richard / Cat. 9
43
ELSKAMP, Max
Né le 5 mai 1862 à Anvers, rue Saint-Paul, Max Elskamp fit sans enthousiasme
des études de droit. Disciple de Mallarmé, il publia de nombreuses plaquettes
à petit tirage, qui comptent parmi les œuvres symbolistes les plus originales.
Frappé d’ataxie et cloîtré dans les dernières années de sa vie, Max Elskamp
meurt dans sa ville natale le 10 décembre 1931.
♦ LA CHANSON DE LA RUE SAINT-PAUL : LA CHANSON DE LA
RUE SAINT-PAUL – CHANSONS D’AMURES – LES DÉLECTATIONS
MOROSES – AEGRI SOMNIA. Édition de Paul Gorceix / Cat. 1
ÉLUARD, Paul
Eugène Grindel, né à Saint-Denis le 14 décembre 1895, publie ses premiers
poèmes à compte d’auteur en 1913. Dès 1914, il signe Éluard du nom de sa
grand-mère maternelle. Il fait la rencontre du groupe surréaliste en 1919 et
participe à ses activités. Mais sa voix est identifiable entre toutes, c’est une voix
qui restitue la charge des mystères enfouis, des désirs sans entraves, des
stupeurs aimantées : une voix de rêveur éveillé. Paul Éluard meurt à Charenton
le 18 novembre 1952.
♦ CAPITALE DE LA DOULEUR, suivi de L’AMOUR LA POÉSIE.
Préface d’André Pieyre de Mandiargues / Cat. 2
44
ELYTIS, Odysseus
Odysseus Alepoudhelis dit Odysseus Elytis est né à Héraklion (Crète) le
2 novembre 1911. Sa poésie emprunte au surréalisme la liberté des images et
la vitalité de l’imagination pour les accorder à l’environnement lumineux de la
nature grecque. Seize ans après son ami Georges Séféris, il reçoit le prix Nobel
de littérature en 1979. Il meurt à Athènes le 18 mars 1996.
♦ AXION ESTI, suivi de L’ARBRE LUCIDE ET LA QUATORZIÈME
BEAUTÉ et de JOURNAL D’UN INVISIBLE AVRIL.
Traduction de Xavier Bordes et Robert Longueville, préface de Xavier Bordes / Cat. 8
FARGUE, Léon-Paul
Né à Paris le 4 mars 1876, condisciple de Charles-Louis Philippe et d’Alfred
Jarry au lycée Henri-IV, il se lie intimement avec ce dernier. Il fonde avec
Larbaud et Valéry la revue Commerce. Il reçoit le Grand Prix de la Ville de Paris
en 1946 et meurt à Paris le 24 novembre 1947.
♦ ÉPAISSEURS suivi de VULTURNE. Préface de Jacques Borel.
Ont paru pour la première fois en 1929 sous le titre Espaces / Cat. 1
45
FOLLAIN, Jean
Né le 29 août 1903 à Canisy (dans la Manche), il s’installe à Paris en 1925 et
s’inscrit au barreau en 1928. Il se lie avec les membres du groupe « Sagesse »
et reçoit le prix Mallarmé en 1939. De 1951 à 1959, il termine sa carrière dans
la magistrature. Il meurt accidentellement à Paris le 9 mars 1971.
♦ EXISTER, suivi de TERRITOIRES. Préface d’Henri Thomas / Cat. 2
♦ USAGE DU TEMPS / Cat. 3
FOMBEURE, Maurice
Né à Jardres dans la Vienne le 22 septembre 1906, Maurice Fombeure devient
professeur de lettres après des études à l’École normale supérieure de
Saint-Cloud. Ses premiers poèmes paraissent en revue en 1925. Il est mort
le 1er janvier 1981.
♦ À DOS D’OISEAU / Cat. 2
♦ LES ÉTOILES BRÛLÉES – UNE FORÊT DE CHARME / Cat. 2
FRÉNAUD, André
Né le 26 juillet 1907 à Montceau-les-Mines, André Frénaud fait des études de
philosophie et de droit à Paris. Fonctionnaire dans une administration publique
de 1937 à 1967, il publie exclusivement des poèmes. Par temps de guerres
mondiales et de révolutions plombées, Frénaud a revivifié l’héritage de la
poésie épique. Bien que progressant à syllabes rigoureusement comptées, il a
su mener d’amples compositions, libérer de vastes proférations, remettre en
bouche le goût brutal de l’épopée. Il est mort le 21 juin 1993 à Paris.
♦ IL N’Y A PAS DE PARADIS. POÈMES 1943-1960.
Nouvelle édition revue en 1967, préface de Bernard Pingaud / Cat. 2
46
GASPAR, Lorand
Né le 28 février 1925 en Transylvanie, Lorand Gaspar entre à l’École polytech-
nique de Budapest en 1943. Déporté pendant la guerre, il fait ses études de
médecine à Paris. Chirurgien de l’hôpital français de Jérusalem durant seize
années, il pratique ensuite à Tunis. Son œuvre est consacrée à l’absolu négatif
du désert et à l’éternité minérale des îles de l’Égée. Il est celui qui, dans la
poésie, a donné corps à la lumière.
♦ ÉGÉE – JUDÉE suivi de FEUILLES D’OBSERVATION et de
LA MAISON PRÈS DE LA MER (EXTRAITS).
Édition revue et augmentée par l’auteur / Cat. 4
47
GAUTIER, Théophile
Né en 1811 à Tarbes, Théophile Gautier est le plus sonore des défenseurs du
romantisme lors de la première d’Hernani en 1830. Familier de Gérard de Nerval,
critique d’art et journaliste (souvent par nécessité), il voyage tant en Europe
qu’en Orient et en Russie. Baudelaire consacre sa célébrité en lui dédiant Les
Fleurs du mal en 1857. Il meurt à Neuilly-sur-Seine en 1872.
♦ ÉMAUX ET CAMÉES. Avec, en appendice, ALBERTUS.
Édition de Claudine Gothot-Mersch / Cat. 4
GELMAN, Juan
Né à Buenos Aires le 3 mai 1930, mort à Mexico le 14 janvier 2014, Juan Gelman
a tout à la fois été journaliste, traducteur, poète, militant révolutionnaire. Son
engagement politique l’a contraint à quitter l’Argentine, où il était menacé de
mort, en 1975. Bien qu’exilé, il ne fut pas épargné. Les militaires séquestrèrent
ses deux enfants et sa belle-fille enceinte. Son fils, Ariel, ne reparaîtra pas, et
c’est après douze années de recherches qu’il finira par retrouver sa petite fille,
née en prison, enlevée et clandestinement « adoptée » en toute impunité par
une famille de militaires. À l’instar de Neruda ou d’Octavio Paz en leur temps,
Juan Gelman s’est imposé, d’Argentine jusqu’au Mexique, comme le poète de
référence et la conscience poétique de tout un continent. Il est devenu la voix la
plus inventive, combative et néanmoins fraternelle : voix blessée, traversée de
fulgurances et de ténèbres, voix tendre et violente, la plus juste (au double sens
du mot) de la poésie hispano-américaine.
♦ VERS LE SUD ET AUTRES POÈMES. Présentation et traduction de
Jacques Ancet, postface de Julio Cortázar. Édition bilingue / Cat. 4
48
GIDE, André
Né le 22 novembre 1869 à Paris, André Gide fait partie de l’entourage littéraire
de Mallarmé et de Valéry dès 1891. Il fonde avec quelques amis La Nouvelle
Revue française en 1908, donnant trois ans plus tard aux Éditions de la N.R.F.
l’une de leurs toutes premières publications, Isabelle. Par son œuvre, ses
prises de position, ses nombreuses amitiés et ses voyages, il exerce durant
l’entre-deux-guerres et au-delà un véritable magistère. Il reçoit le prix Nobel
de littérature en 1947 et meurt à Paris le 19 février 1951.
♦ LES CAHIERS ET LES POÉSIES D’ANDRÉ WALTER.
Édition augmentée de fragments inédits du JOURNAL.
Édition de Claude Martin / Cat. 6
GILBERT-LECOMTE, Roger
Né à Reims le 18 mai 1907, mort à Paris le 31 décembre 1943, Roger Gilbert-
Lecomte est inséparable de l’aventure, à bien des égards irrémédiable, du
Grand Jeu. Poète foudroyant, poète foudroyé de l’insurrection de l’être, il écrit
Tétanos mystique à seize ans. À trente-six, il meurt d’une crise de tétanos
dans un hôpital parisien. Lui, qui s’était promis, « écrivant peu, de n’écrire que
l’essentiel », semble avoir fait sa vie durant le choix du noir absolu. Son destin
de météorite calcinée marque jusqu’à l’excès sa volonté « d’être éternel par
refus de vouloir durer ». Parmi tous les poètes du xxe siècle, y compris les
plus irréductibles, les plus indomptables, Roger Gilbert-Lecomte fait figure
d’insurgé radical.
♦ LA VIE L’AMOUR LA MORT LE VIDE ET LE VENT
ET AUTRES TEXTES.
Préface d’Antonin Artaud, choix et présentation de Zéno Bianu / Cat. 2
49
GOFFETTE, Guy
Né à Jamoigne en Lorraine belge, le 18 avril 1947, Guy Goffette a été tour à tour
instituteur, libraire, typographe. Ses poèmes prennent source dans l’instant et
l’immédiat, même s’ils ont quelquefois cheminé d’abord dans la mémoire.
Se gardant également des facilités du merveilleux et de l’enthousiasme lyrique,
ils ouvrent, entre la nostalgie et la réalité du temps, les chemins d’une récon-
ciliation éphémère.
♦ ÉLOGE POUR UNE CUISINE DE PROVINCE, suivi de LA VIE
PROMISE. Préface de Jacques Borel / Cat. 2
♦ LE PÊCHEUR D’EAU / Cat. 1
♦ UN MANTEAU DE FORTUNE, suivi de L’ADIEU
AUX LISIÈRES et de TOMBEAU DU CAPRICORNE.
Préface de Jacques Réda / Cat. 2
GÓNGORA, Luis de
Né à Cordoue le 11 juillet 1561, Luis de Góngora y Argote étudia le droit à l’uni-
versité de Salamanque avant d’opter pour la littérature. Il n’a que vingt-trois
ans quand Miguel de Cervantès fait son éloge dans La Galatea, le désignant
comme un « génie sans pareil ». Une opinion que ne partagèrent pas tous ses
50
GROSJEAN, Jean
Né à Paris le 21 décembre 1912, Jean Grosjean, après divers métiers en Égypte,
Palestine et Liban, rencontre André Malraux. Ordonné prêtre en 1939, il quitte
l’Église en 1950. Prix de la Pléiade en 1946, il collabore à La Nouvelle Revue
française depuis sa réapparition en 1953. Il meurt à Versailles le 11 avril 2006.
♦ LA GLOIRE, précédé d’APOCALYPSE, d’HIVER et d’ÉLÉGIES.
Préface de Pierre Oster / Cat. 3
GUÉRIN, Maurice de
Né en 1810 près d’Albi, Maurice de Guérin renonce à sa vocation ecclésiastique
sous l’influence de Lamennais. Ami de Barbey d’Aurevilly, après quelques
tentations mondaines, il se replie entièrement sur la poésie et la vie intérieure.
Il meurt atteint de phtisie au manoir du Cayla en 1839.
♦ POÉSIE : LE CENTAURE – LA BACCHANTE – LE CAHIER VERT –
GLAUCUS – PAGES SANS TITRE. Édition de Marc Fumaroli / Cat. 4
GUILLEVIC
Né à Carnac le 5 août 1907, Guillevic a mené parallèlement une carrière admi-
nistrative et son œuvre poétique. Il est celui qui, d’un seul mot, sait accueillir
le poème. D’où cette écriture en aplomb constant, cette poésie sans apprêt,
abrupte, élaguée, pareille à une suite de silex sonores taillés dans un franc
mutisme et qui n’entendent guère s’éloigner du silence. Guillevic est mort le
19 mars 1997 à Paris.
♦ ART POÉTIQUE, précédé de PAROI et suivi de LE CHANT.
Préface de Serge Gaubert / Cat. 6
51
HARDY, Thomas
Né en 1840 dans le Dorset, près de Dorchester, Thomas Hardy y séjourne
jusqu’à sa mort en 1928. Romancier célèbre, il ne cesse de développer dans
ses poèmes une violence et un éclat singulier dans l’invective contre le phari-
sianisme et la société victorienne qui hantent par ailleurs les personnages de
ses romans. Avec lui, la permanence de la nature, la présence de l’histoire,
souvent mythique, forcent les portes de l’intemporel dans des ballades et des
chants qui comptent parmi les plus beaux du postromantisme.
♦ POÈMES DU WESSEX ET AUTRES POÈMES. Choix, traduction et
présentation de Frédéric Jacques Temple. Édition bilingue / Cat. 2
HEINE, Heinrich
Né en 1797 à Düsseldorf, Heinrich Heine vient au monde au sein d’une commu-
nauté juive. Converti au protestantisme en 1825, il connaît un succès consi-
dérable dès ses premiers recueils romantiques. Installé à Paris en 1831, il y
fréquente les salons littéraires et les milieux politiques. Excellent journaliste,
il devint un médiateur reconnu entre les cultures française et allemande.
Ses dernières années furent assombries par la maladie et les difficultés maté-
rielles. Heine est mort à Paris en 1856.
♦ NOUVEAUX POÈMES. Édition de Gerhard Höhn, traduction d’Anne-Sophie
Astrup et Jean Guégan / Cat. 8
HELDER, Herberto
Né en 1930 à Funchal (Madère), Herberto Helder développe, à l’écart de toute
vie sociale, une œuvre baroque, visionnaire, qui semble vouloir capter et restituer,
dans des formes longues d’une extraordinaire densité, les pures énergies qui
traversent les êtres et les choses. Il est mort le 23 mars 2015 à Cascais.
♦ LE POÈME CONTINU. Traduit du portugais par Magali Montagné et
Max de Carvalho, préface de Patrick Quillier / Cat. 3
52
HIKMET, Nâzim
Né le 21 septembre 1902 à Salonique, Nâzim Hikmet rejoint en 1920 le mou-
vement clandestin de résistance à l’occupation grecque. Il poursuit ses
études à Moscou et participe à la vie artistique soviétique jusqu’en 1928.
Militant politique, il passera treize années de sa vie dans les prisons turques
où il composera la partie majeure de son œuvre. Chez lui, révolte, passions,
combats et poésie sont indissolublement liés : sa parole, lestée de souffrance
et de fraternité, veut s’adresser à tous. Aux paysans d’Anatolie, aux dockers
d’Istanbul et à ceux qui ne savent ni lire ni écrire. Hikmet a donné à l’épopée
le goût du pain et aux chansons d’amour des accents d’incendie. Il est mort
à Moscou le 3 juin 1963.
♦ IL NEIGE DANS LA NUIT ET AUTRES POÈMES.
Préface de Claude Roy, traduction de Munevver Andac et Guzine Dino,
postface de Guzine Dino / Cat. 6
HOCQUARD, Emmanuel
Né à Cannes en 1940, Emmanuel Hocquard a créé la maison d’édition Orange
Export, avec Raquel, en 1973. Il a également dirigé le département de littéra-
ture contemporaine à l’A.R.C. (musée d’Art moderne de la Ville de Paris) de
1977 à 1991, puis fondé en 1989 « Un bureau sur l’Atlantique », afin de favoriser
une meilleure connaissance de la poésie américaine contemporaine. En France,
il est le tenant le plus représentatif de cette « modernité négative » qui se
réclame des objectivistes Charles Reznikoff ou George Oppen, et qui s’attache
à rompre avec le lyrisme pour privilégier des formes minimalistes et descrip-
tives excluant tout attirail métaphorique.
♦ LES ÉLÉGIES / 1er sem. 2016
53
HOLAN, Vladimír
Né le 16 septembre 1905 à Prague, Vladimír Holan apparaît comme le poète
majeur du xxe siècle en Tchécoslovaquie. Interdit de parole pendant plus de
vingt ans, il a vécu en reclus volontaire jusqu’à sa mort le 31 mars 1980, à
Prague. Dans ce livre qui rassemble ses poèmes les plus forts s’imposent
la voix et la silhouette d’un homme qui se dit à charge de lui-même et se voit
noir sur noir.
♦ UNE NUIT AVEC HAMLET ET AUTRES POÈMES.
Traduction et présentation de Dominique Grandmont, préface d’Aragon / Cat. 7
HOLAPPA, Pentti
Né le 11 août 1927 à Ylikiiminki (Finlande), d’une mère ouvrière dans une usine
textile, Pentti Holappa trouve un premier emploi à l’âge de douze ans. Il exer-
cera ensuite toutes sortes de métiers. Directeur d’une agence de publicité
à Helsinki, il publie, dans les années 50, plusieurs recueils de poèmes, de
nouvelles, un roman et de nombreuses critiques. Installé en France en 1960,
il rentre en Finlande en 1966, fonde une revue, fut un moment ministre de la
Culture, puis, à nouveau, libraire. Pentti Holappa partage aujourd’hui son temps
entre la France, la Finlande et divers pays européens.
♦ LES MOTS LONGS (POÈMES 1950-2003).
Traduction et présentation de Gabriel Rebourcet / Cat. 3
HÖLDERLIN, Friedrich
Né à Lauffen dans le Wurtemberg en 1770, Friedrich Hölderlin devient précep-
teur après des études au séminaire protestant de Tübingen où il fut le condisciple
de Hegel. C’est en 1802 que ses amis commencent à s’apercevoir qu’il sombre
doucement dans une folie entrecoupée de moments de grande lucidité. Elle
obscurcit le restant de ses jours. Il meurt à Tübingen en 1843.
♦ HYPÉRION OU L’ERMITE DE GRÈCE, précédé du FRAGMENT
THALIA. Traduction et préface de Philippe Jaccottet / Cat. 5
54
HORACE
Né à Venouse en 65 avant notre ère, mort à l’âge de cinquante-sept ans, Horace
est passé, en poésie, d’un épicurisme angoissé à un lyrisme confiant, ouvert à
une vision généreusement stoïcienne du monde. Son époque n’est pourtant
pas avare de sang ni de cruauté : il a vingt et un ans quand César est poignardé,
trente-huit quand Auguste devient empereur, et il lui faut une singulière force
d’âme pour chanter la beauté du monde face aux laideurs de l’Histoire. Faite
de force et de douceur, la voix d’Horace a l’art de mêler indissolublement le
quotidien et la grandeur. Avec lui, la quête de la sagesse n’a rien d’austère :
elle garde l’éclat du vin et des roses.
♦ ODES. Traduction et présentation de Claude-André Tabart, édition bilingue / Cat. 6
HOUELLEBECQ, Michel
Né le 26 février 1956 à La Réunion, Michel Thomas choisit le pseudonyme de
Houellebecq, qui est le nom de jeune fille de la grand-mère qui l’a élevé. Il
publie son premier livre de poèmes, La Poursuite du bonheur, en 1991. Avec son
roman Les Particules élémentaires, en 1998, il conquiert d’emblée un immense
public et devient l’un des auteurs français les plus célèbres dans le monde.
Pourtant, il ne cesse de se revendiquer comme poète avant tout, conscient que
c’est la poésie qui donne un ton et un rythme inimitables à son œuvre entière.
Car les saccades et les fulgurances, les dynamitages et les effets de chute,
cette cadence et cette mécanique du vide qui lui sont si personnelles, c’est
dans la puissance de concentration qu’exige la scansion poétique qu’il les a
éprouvés.
♦ NON RÉCONCILIÉ. ANTHOLOGIE PERSONNELLE 1991-2013.
Préface d’Agathe Novak-Lechevalier / Cat. 5
55
HUGO, Victor
Né à Besançon en 1802, Victor Hugo apparaît très vite comme le chef de l’école
romantique. Élu à l’Académie française en 1841, il est membre de l’Assemblée
législative en 1849 et député de Paris en 1871. Son œuvre immense, tentacu-
laire, sa personnalité, ses engagements ont fait de lui l’emblème de son siècle.
Dans tous les registres de la prosodie, du théâtre, du roman, mais aussi des
idées, voire des prophéties, Hugo aura été l’Écrivain majuscule. À sa mort à
Paris, en 1885, des funérailles nationales sont organisées qui rassemblent une
foule immense.
♦ L’ANNÉE TERRIBLE. AVEC DES EXTRAITS D’ACTES ET
PAROLES 1870-1871-1872. Édition d’Yves Gohin / Cat. 4
♦ L’ART D’ÊTRE GRAND-PÈRE.
Édition de Pierre Albouy, préface de Michel Butor / Cat. 2
JABÈS, Edmond
Edmond Jabès est né au Caire le 16 avril 1912. En 1935, il rencontre à Paris Max
Jacob qui le conseille. Contraint de quitter son pays d’origine, il opte pour la
nationalité française en 1967. Ses nombreux poèmes, d’abord d’inspiration
surréaliste, sont indissociables d’une œuvre de prose poétique abondante, où
se mêlent les thèmes récurrents de l’exil, de la mémoire, du silence. Edmond
Jabès est mort à Paris le 2 janvier 1991.
♦ LE SEUIL LE SABLE (POÉSIES COMPLÈTES, 1943-1988) / Cat. 10
JACCOTTET, Philippe
Né à Moudon, en Suisse, le 30 juin 1925, Philippe Jaccottet fait des études de
lettres à Lausanne puis vit quelques années à Paris. Il s’installe en 1953 à
Grignan dans la Drôme. Sa quête poétique, toute de scrupule, de sincérité,
d’alarme retenue, de présence assumée jusqu’au vertige, se défie des parures
et des charmes, des séductions et des élans lyriques, jusqu’à exprimer un
souhait en forme de profession de foi : « L’effacement soit ma façon de resplen-
dir. » Philippe Jaccottet est aussi un traducteur voué aux plus grands auteurs
(Góngora, Hölderlin, Rilke, Ungaretti, etc.).
♦ À LA LUMIÈRE D’HIVER, précédé de LEÇONS et de CHANTS
D’EN BAS et suivi de PENSÉES SOUS LES NUAGES / Cat. 2
♦ CAHIER DE VERDURE, suivi d’APRÈS BEAUCOUP
D’ANNÉES / Cat. 2
♦ L’ENCRE SERAIT DE L’OMBRE (NOTES, PROSES ET POÈMES
CHOISIS PAR L’AUTEUR / 1946-2008) / Cat. 6
♦ L’ENTRETIEN DES MUSES (CHRONIQUES DE POÉSIE) / Cat. 2a
♦ PAYSAGES AVEC FIGURES ABSENTES / Cat. 2
♦ POÉSIE (1946-1967). Préface de Jean Starobinski / Cat. 4
♦ UNE TRANSACTION SECRÈTE (LECTURES DE POÉSIE) /
Cat. 2a
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JAMMES, Francis
Né le 2 décembre 1868 à Tournay (Hautes-Pyrénées), Francis Jammes se lie
avec André Gide qui l’introduit au Mercure de France. Il rencontre tous ceux qui
comptent dans la littérature d’alors. Grand prix de littérature de l’Académie
française en 1917, il est à nouveau récompensé par elle en 1936. Il meurt le
1er novembre 1938 à Hasparren.
♦ CLAIRIÈRES DANS LE CIEL (1902-1906).
Préface de Michel Décaudin / Cat. 2
JANVIER, Ludovic
Né à Paris en 1934, Ludovic Janvier, romancier et essayiste, fait entendre, en
poésie, une voix qui ne se soucie d’aucune référence, d’aucune révérence :
alliance d’un rythme affirmé, d’une rythmique, et d’une volonté de dire les
éclats de mémoire, d’ironie, de fureur, les commotions soudaines. Sa parole
ne craint ni la violence, ni la gouaille, ni la dérision froide, elle assemble une
succession d’instants qui objectent, qui poussent au désespoir lucide, qui ne
cherchent pas plus à adoucir le manque que les mœurs. L’impatience en est
l’énergie première sans cesse convoquée et toujours insatisfaite.
♦ LA MER À BOIRE. Préface de Chantal Thomas / Cat. 1
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JOUFFROY, Alain
Alain Jouffroy est né le 11 septembre 1928 à Paris. Membre du groupe surréa-
liste de 1947 à 1948, André Breton, René Char et Henri Michaux ont fait paraître
ses premiers poèmes. Cofondateur, avec Jean-Clarence Lambert, de la revue
Opus international en 1967, il a été directeur de la revue XXe siècle, de 1974 à
1981. Poète, romancier, essayiste, critique d’art, voyageur (aux États-Unis, au
Mexique, à Cuba, en Asie et en Afrique), Alain Jouffroy a été, dans le champ
magnétique de la poésie vécue, un aiguilleur toujours en alerte, un accéléra-
teur de trajectoires hors cadre et hors norme. Il est mort à Paris le 20
décembre 2015.
♦ C’EST AUJOURD’HUI TOUJOURS (POÈMES 1947-1998).
Préface de Michel Onfray / Cat. 5
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JÚDICE, Nuno
À la fois théoricien et poète, Nuno Júdice est né en 1949 à Mexilhoeira, dans le
sud du Portugal. Après des études de philologie, il publie ses premiers poèmes
dans la presse parallèlement à une activité d’enseignement et de critique. Il a
contribué à fonder l’Association portugaise des écrivains. En 1986, il a reçu
le prix de poésie du Pen club portugais à l’occasion de la publication de son
neuvième recueil.
♦ UN CHANT DANS L’ÉPAISSEUR DU TEMPS,
suivi de MÉDITATION SUR DES RUINES.
Traduction de Michel Chandeigne / Cat. 2a
JUVÉNAL
Decimus Junius Juvenalis dit Juvénal est né à Aquinum vers 55 après J.-C.
Dans ses Satires, il fustige les vices de l’époque, opposant à la Rome de son
temps, dissolue et cosmopolite, la Rome traditionnelle, forte et pure. Ses
œuvres eurent peu de lecteurs dans les premiers siècles mais elles connurent
un grand succès au temps de la Renaissance.
♦ SATIRES. Traduction et présentation de Claude-André Tabart / Cat. 6
KABÎR
Célèbre poète et mystique indien du xve siècle, Kabîr fut tisserand à Bénarès.
Illettré, mais inspiré et visionnaire, il improvisait à la manière des soufis ou des
yogis sans appartenir à aucun « ordre ». Empruntant à l’islam et à l’hindouisme,
sa parole n’est pourtant inféodée à aucune religion, à aucun dogmatisme, à
aucun conformisme. Il disait : « Je n’habite pas plus le Kailash que la Kaaba. / Tu
ne me trouveras ni dans les cérémonies, / ni dans les rites, ni dans le yoga, ni dans
la renonciation. »
♦ LA FLÛTE DE L’INFINI. Traductions inédites d’André Gide d’après la
version anglaise de Rabindranath Tagore, suivi du recueil intégral des POÈMES,
traduits par Henriette Mirabaud-Thorens. Édition de Jean-Claude Perrier / Cat. 3
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KHAÏR-EDDINE, Mohammed
Né en 1941 près de Tafraout, mort en 1995 à Rabat, Mohammed Khaïr-Eddine
aura voué sa vie de révolté intempestif à l’écriture. Une écriture sans dieu ni
maître, sans pays ni tribu. Pas plus en France qu’au Maroc, il ne trouvera son
lieu, persuadé qu’Il faut bâtir sur le vide et que la poésie est tout à la fois
agressive, excessive, sereine et désastreuse.
♦ SOLEIL ARACHNIDE. Préface de Jean-Paul Michel / Cat. 2
KHAYAM, Omar
La biographie de ce mathématicien, astronome, philosophe et poète, né vers
1040 à Nichapour, reste assez mystérieuse. Il a réformé le calendrier persan,
administré l’observatoire de Merv, calculé des binômes, des équations du qua-
trième degré et le triangle arithmétique. De temps à autre, au sortir d’un
estaminet, il composait des vers quatre à quatre, autrement dit des quatrains,
des Rubayat. Poète hédoniste et mécréant, il avait tout à craindre des autorités
religieuses. Ses poèmes, par leur brièveté et leur liberté de ton, mêlent toujours
lucidité, joie de vivre, plaisirs de l’ivresse et de l’amour. Omar Khayam est mort
vers 1125.
♦ RUBAYAT. Traduction et choix d’Armand Robin, préface d’André Velter / Cat. 3
KHOURY-GHATA, Vénus
Née à Beharré, au Liban, en 1937, Vénus Khoury-Ghata est romancière, traduc-
trice, mais avant tout poète. Bien que passée d’une langue à l’autre, de l’arabe
au français, elle continue à se demander : « Comment pleurer dans une langue
qui n’est plus la tienne / quel nom donner aux murs non imprégnés de ta sueur. »
Interrogation surprenante, tant elle maîtrise les deux idiomes, mais interro-
gation féconde puisqu’elle ne masque pas les affrontements toniques qui
résultent d’une telle coexistence conflictuelle. Car les mots, dans les poèmes
de Vénus Khoury-Ghata, sont les garants agressifs d’un conflit permanent qui
convoque, et intervertit souvent, les vivants et les morts.
♦ LES MOTS ÉTAIENT DES LOUPS. POÈMES CHOISIS.
Préface de Pierre Brunel / 1er sem. 2016
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KOLTZ, Anise
Née le 12 juin 1928 à Eich, au Luxembourg, Anise Koltz a toujours vécu dans
son pays d’origine. Obligée de s’orienter vers la culture germanique du fait de
l’occupation du grand-duché, elle publie ses premiers livres en allemand. Mais
son mari étant mort prématurément des suites des tortures que lui avaient
infligées les nazis, elle se refuse d’user plus longtemps de la langue des bour-
reaux et n’écrit plus qu’en français. Son œuvre semble vouée à l’incertitude,
à l’inquiétude de ne jamais formuler l’essentiel face à une réalité qui échappe
sans cesse et qui apparaît terriblement menacée. Ne souligne-t-elle pas
comme s’il s’agissait d’une évidence : « Autrefois, l’homme avait peur de l’avenir,
aujourd’hui l’avenir a peur des hommes ! »
♦ SOMNAMBULE DU JOUR. POÈMES CHOISIS / Cat. 2a
LAÂBI, Abdellatif
Né à Fès en 1942, Abdellatif Laâbi a été professeur de français à Rabat. Il a
fondé avec un groupe de poètes et de peintres la revue Souffles en 1966, qui
sera interdite en 1972. Laâbi est alors arrêté, torturé, condamné à dix ans de
prison. À la suite d’une campagne internationale en sa faveur, il est libéré en
1980 et part s’installer en banlieue parisienne. Dès lors, son œuvre, même
si elle demeure essentiellement poétique, touche à tous les genres : romans,
62
LABÉ, Louise
Née à Lyon vers 1524, d’une famille de riches cordiers, Louise Labé reçoit une
éducation à l’italienne qui fait d’elle le symbole de la nouvelle culture de la
Renaissance. Aux confins du platonisme et de la mondanité, elle est, avec
Pernette du Guillet, l’amie de Maurice Scève, une des figures légendaires de
l’école lyonnaise. Trois élégies et vingt-quatre sonnets, d’une grâce jusque-là
inédite, ont suffi a assurer sa gloire. Elle meurt à Parcieux, dans les Dombes,
en 1566.
♦ ŒUVRES POÉTIQUES, précédé des RYMES de Pernette du Guillet
et suivi de BLASONS DU CORPS FÉMININ (CHOIX).
Édition de Françoise Charpentier / Cat. 1
LA FONTAINE, Jean de
Né en 1621 à Château-Thierry, Jean de La Fontaine étudie le droit à Paris et
fréquente le groupe de la « Table Ronde ». Il est reçu en qualité de maître parti-
culier triennal des Eaux et Forêts, puis « attaché » à la duchesse douairière
d’Orléans, ce qui lui permet de fréquenter les salons. Il entre à l’Académie
française en 1684. Hébergé pendant près de vingt ans par Mme de La Sablière,
puis par M. et Mme d’Hervart, il est mort à Paris en 1695.
♦ FABLES. LIVRES I À VII. Édition de Jean-Pierre Collinet**
♦ FABLES. LIVRES VIII À XII. Édition de Jean-Pierre Collinet**
LAFORGUE, Jules
Né à Montevideo en 1860, Jules Laforgue passe son enfance à Tarbes et arrive
en 1876 à Paris, où il rencontre Paul Bourget. Engagé comme lecteur auprès
de l’impératrice d’Allemagne, il demeure près de six ans à Berlin avant de
revenir s’installer à Paris. Il y meurt de tuberculose en 1887.
♦ POÉSIES COMPLÈTES. Édition de Pascal Pia
TOME I : LES COMPLAINTES – PREMIERS POÈMES / Cat. 6
TOME II : L’IMITATION DE NOTRE-DAME LA LUNE – LE
CONCILE FÉERIQUE – DES FLEURS DE BONNE VOLONTÉ –
DERNIERS VERS / Cat. 4
63
LARBAUD, Valery
Né à Vichy le 29 août 1881, Valery Larbaud effectue à partir de 1898 de longs
voyages en Europe. Écrivain mais aussi traducteur, il fréquente tous les milieux
littéraires. Devenu aphasique en 1935, il finit sa vie paralysé. Il reçoit le Grand
prix national des lettres en 1952 et meurt à Vichy en 1957.
♦ LES POÉSIES DE A. O. BARNABOOTH, suivi de POÉSIES
DIVERSES et de POÈMES DE A. O. BARNABOOTH éliminés de
l’édition de 1913. Préface de Robert Mallet / Cat. 1
LAUTRÉAMONT
Né à Montevideo en 1846, Isidore Ducasse dit comte de Lautréamont est
envoyé par son père poursuivre ses études à Tarbes, puis à Paris où il prépare
l’École polytechnique. Il se passionne pour les mathématiques et les sciences
naturelles. Il meurt à Paris le 24 novembre 1870 de façon mystérieuse.
♦ ŒUVRES COMPLÈTES : LES CHANTS DE MALDOROR –
LETTRES – POÉSIES I ET II. Nouvelle édition augmentée d’une septième
Lettre en 1990. Édition d’Hubert Juin, préface de J.M.G. Le Clézio / Cat. 5
LEIRIS, Michel
Né à Paris le 20 avril 1901, Michel Leiris participe au mouvement surréaliste de
1924 à 1929. À partir de 1930, il mène de front son œuvre d’écrivain et des
activités d’ethnologue qui le conduisent en particulier à faire de longs voyages
en Afrique. Il a reçu en 1956 le prix des Critiques et a refusé en 1980 le Grand
prix national des lettres. Il est mort le 30 septembre 1990 dans l’Essonne.
♦ GLOSSAIRE J’Y SERRE MES GLOSES, suivi de BAGATELLES
VÉGÉTALES. Édition de Louis Yvert. Illustrations d’André Masson et Joan Miró /
Cat. 4
LEMAIRE, Jean-Pierre
Né le 18 août 1948 à Sallanches, en Haute-Savoie, Jean-Pierre Lemaire pour-
suit des études de lettres à Paris, avant d’enseigner au lycée Henri-IV et à
Sainte-Marie de Neuilly jusqu’en 2014. Sa poésie est de celles qui, sans exclure
la souffrance ni la difficulté d’être au monde, tentent de porter un espoir vivant.
Il y a chez lui une foi, un élan spirituel, qui se révèlent capable de susciter un
apaisement, d’établir un état d’équilibre où souffle et lumière trouvent leur
espace, et de changer chaque poème en lieu d’annonciation.
♦ LE PAYS DERRIÈRE LES LARMES. POÈMES CHOISIS.
Préface de Jean-Marc Sourdillon / 1er sem. 2016
LEOPARDI, Giacomo
Né en 1798 à Recanati dans les Marches, Giacomo Leopardi, physiquement
contrefait et intellectuellement insatiable, est à la fois un homme d’une culture
universelle et la plus complète expression de l’Italie romantique. Il se refuse à
la carrière ecclésiastique en 1819, quitte le domaine familial en 1830, meurt
à Naples en 1837.
♦ CANTI – ŒUVRES MORALES (CHOIX).
Traduction de F.-A. Aulard, Juliette Bertrand, Philippe Jaccottet et Georges Nicole,
préface de Jean-Michel Gardair / Cat. 4
65
LIMBOUR, Georges
Né à Courbevoie le 12 août 1900, Georges Limbour fréquente les milieux
surréalistes. Entré dans l’enseignement en 1924, il fait de longs séjours à
l’étranger jusqu’en 1938. À partir de 1944, il écrit de nombreux articles et
chroniques sur des peintres et leurs expositions. Il est décédé accidentelle-
ment à Cadix le 19 mai 1970.
♦ SOLEILS BAS, suivi de POÈMES, de CONTES et de RÉCITS (1919-1968).
Préface de Michel Leiris / Cat. 3
LOUŸS, Pierre
Pierre-Félix Louis dit Pierre Louÿs, né en 1870 à Gand, mort à Paris le 4 juin
1925, fut une des figures marquantes des milieux parnassiens et symbolistes.
Très lié à Gide, Mallarmé, Heredia (dont il épousa l’une des filles) et Valéry, il
dirigea la revue La Conque à partir de 1891. Il est l’auteur de nombreux textes
érotiques, de romans à succès (Aphrodite, 1896 ; La Femme et le Pantin, 1898)
et, à la fin de sa vie, de travaux d’érudition.
♦ LES CHANSONS DE BILITIS, suivi de PERVIGILIUM MORTIS
et de DIVERS TEXTES INÉDITS. Édition de Jean-Paul Goujon / Cat. 7
LUBIN, Armen
Armen Lubin (pseudonyme de Chahnour Kerestedjian), né à Istanbul le 3 août
1903, réfugié en France en 1922 lors des persécutions contre les Arméniens,
est mort à Saint-Raphaël le 20 août 1974. Son arrivée à Paris l’avait enchanté,
mais les difficultés matérielles et une maladie invalidante, la tuberculose
osseuse, allaient changer sa vie en calvaire et le conduire d’hôpitaux en sana-
toriums. Composant une œuvre poétique singulière, Lubin semble ne proposer
que des poèmes de survie, des poèmes parfois cocasses, parfois tendres, qui
tentent sans trop d’espoir de détourner les malheurs du quotidien autant que
les douleurs physiques.
♦ LE PASSAGER CLANDESTIN – SAINTE PATIENCE –
LES HAUTES TERRASSES ET AUTRES POÈMES.
Préface de Jacques Réda / Cat. 5
66
LUZI, Mario
Né le 20 octobre 1914 près de Florence (où il mourra le 28 février 2005), Mario
Luzi est considéré comme le plus grand poète italien de son époque. En plus
de son œuvre poétique, traduite à ce jour dans une trentaine de langues, il est
l’auteur de pièces de théâtre, de proses autobiographiques et de nombreux
essais sur la poésie européenne. Il a enseigné la littérature comparée aux
universités d’Urbino et de Florence jusqu’en 1981. Ses poèmes ont fait de lui
le chef de file des poètes qui ont assuré la relève de la génération d’Ungaretti
et de Montale.
♦ PRÉMICES DU DÉSERT. POÈMES 1932-1957. Traduction de Jean-Yves
Masson et Antoine Fongaro, préface et notes de Jean-Yves Masson / Cat. 5
MACÉ, Gérard
Né à Paris le 4 décembre 1946, Gérard Macé est sans conteste l’un des grands
prosateurs d’aujourd’hui. Il est pourtant l’un de ceux qui tentent, comme le
suggérait Hölderlin, « d’habiter poétiquement le monde ». D’où ce statut d’écri-
vain-poète qui est sa marque propre. Avec lui, il est vrai, ainsi qu’il l’a déclaré,
« la poésie est tombée dans la prose », et c’est un surcroît d’espace soudain
accordé à l’écriture poétique.
♦ BOIS DORMANT, précédé de LE JARDIN DES LANGUES, LES
BALCONS DE BABEL et suivi de LE SINGE ET LE MIROIR
ET D’AUTRES POÈMES EN PROSE. Postface de Jean Roudaut / Cat. 3
67
MAETERLINCK, Maurice
Né le 29 août 1862 à Gand, Maurice Maeterlinck, d’abord destiné au barreau,
mais plus soucieux de poésie que de droit, connaît la gloire en 1892 avec
Pelléas et Mélisande et apparaît bientôt, à travers ses poèmes, ses drames et
ses essais, comme la figure majeure du symbolisme européen. Installé en
France à partir de 1897, il reçoit en 1911 le prix Nobel de littérature et meurt
à Nice le 6 mai 1949.
♦ SERRES CHAUDES – QUINZE CHANSONS – LA PRINCESSE
MALEINE. Édition de Paul Gorceix / Cat. 8
MAÏAKOVSKI, Vladimir
Fils d’un forestier géorgien, Vladimir Maïakovski avait une allure de bûcheron,
et c’est avec une énergie de cette nature qu’il va s’attaquer à la poésie de son
temps. Né le 7 juillet 1893, il publie ses premiers textes en 1912. Il adhère alors
68
MALHERBE, François de
Né en 1555 à Caen, François de Malherbe est secrétaire d’Henri d’Angoulême
jusqu’à la mort de celui-ci en 1586. Poète de cour sous Henri IV, puis pensionné
par Louis XIII, il apparaît friand de privilèges et de prébendes. Nommé trésorier
de France par Richelieu, il est aussi intransigeant dans l’exercice de ses fonc-
tions que dans l’usage qu’il fait de la langue française. Celle-ci lui doit une
densité, une rigueur, une clarté nouvelles. Il meurt en 1628 à Paris.
♦ POÉSIES. Édition d’Antoine Adam / Cat. 3
MALLARMÉ, Stéphane
Né à Paris en 1842, bureaucrate, puis professeur d’anglais en province, Stéphane
Mallarmé regagne Paris en 1871 où il devient le chef de file de la génération
symboliste et l’ami des peintres impressionnistes. Il est mort à Valvins (en Seine-
et-Marne) en 1898.
♦ IGITUR – DIVAGATIONS – UN COUP DE DÉS.
Édition de Bertrand Marchal / Cat. 7
MALLET, Robert
Né le 15 mars 1915 à Paris, Robert Mallet a conjointement mené une carrière
dans l’enseignement supérieur – il fut recteur chancelier de l’université de
Paris – et écrit une œuvre d’inspiration diverse. Il a notamment publié et com-
menté les correspondances de Claudel, de Gide, de Jammes et de Valéry.
♦ QUAND LE MIROIR S’ÉTONNE, suivi de SILEX ÉCLATÉ et de
L’ESPACE D’UNE FENÊTRE / Cat. 5
69
MANDELSTAM, Ossip
Né le 2 janvier 1891 à Varsovie, Ossip Mandelstam collabore au mouvement
acméiste qui rompt avec le symbolisme. Après la révolution d’Octobre et la
guerre civile auxquelles il ne participe pas, il s’installe à Moscou, vivant de
façon précaire de traductions et d’articles critiques. Assigné à résidence durant
trois ans par les autorités staliniennes, il est de nouveau arrêté en 1938 et
disparaît la même année dans un camp de triage en Sibérie.
♦ TRISTIA ET AUTRES POÈMES. Traduction et préface de François Kérel /
Cat. 3
MAROT, Clément
Né à Cahors en 1496, Clément Marot, fils d’un secrétaire d’Anne de Bretagne,
écrit ses premiers poèmes vers 1514. « Valet de chambre » du roi, il entre au
service de Marguerite d’Angoulême en 1519. Suspecté à plusieurs reprises de
sympathie pour la Réforme et pour Calvin, il se réfugie en Italie. Il recouvre la
faveur de François Ier en 1537, mais il meurt en exil à Turin en 1544.
♦ L’ADOLESCENCE CLÉMENTINE, suivi de L’ENFER,
de DÉPLORATION DE FLORIMOND ROBERTET et de
QUATORZE PSAUMES. Édition de Frank Lestringant / Cat. 3
MARTIAL
Né à Bilbilis, dans le nord de l’Espagne, vers l’an 40 après J.-C., et mort vers
l’an 104, on sait qu’il habita Rome de 64 à 98. Ami de Pline le Jeune, flattant les
princes et les riches, il appartient à la tradition des satiristes que ne rebute
aucun aspect de la vie urbaine, fût-il scabreux ou décadent. Le mordant et la
crudité de ses traits en font un maître de l’épigramme.
♦ ÉPIGRAMMES. Choix, traduction et préface de Jean Malaplate.
Édition bilingue / Cat. 6
70
MELVILLE, Herman
Né en 1819 à New York, il mènera une vie de marin quelque peu mouvementée
et aventureuse avant de « poser sac à terre » et d’écrire Moby Dick ainsi que les
romans et les récits qui le rendront célèbre. La fin de sa carrière littéraire sera
consacrée à la poésie, à l’inspiration de laquelle contribuera la guerre de
Sécession. Il meurt à New York en 1891.
♦ POÈMES DE GUERRE. Traduction de Pierre Leyris (et, pour le Supplément,
de Philippe Jaworski). Édition bilingue / Cat. 2
MICHAUX, Henri
Né le 24 mai 1899 à Namur, Henri Michaux arrive en 1924 à Paris où il côtoie
les peintres surréalistes et se lie d’amitié avec Jules Supervielle. Après avoir
longuement voyagé de 1927 à 1937 en Amérique du Sud et en Asie, c’est pourtant
comme explorateur de « l’espace du dedans » qu’il se montre le plus aventureux.
Car s’est-il jamais senti de ce monde ? A-t-il jamais perçu une appartenance,
une parenté, une filiation ? Michaux est en fait le poète de l’affrontement, de
l’expérimentation, de l’exorcisme, de la connaissance par les gouffres intérieurs.
Il est mort à Paris le 19 octobre 1984.
♦ À DISTANCE, suivi de ANNONCIATION.
Avant-propos d’André Velter / Cat. 2a
MICHEL-ANGE
Né en 1475 à Caprese, près d’Arezzo. D’abord sculpteur puis peintre, il sera
appelé auprès du pape Jules II pour en réaliser le tombeau. C’est ainsi que
commencera l’entreprise de décoration de la chapelle Sixtine. Amoureux d’un
jeune patricien, il lui dédiera une partie de ses poèmes dont le reste est plutôt
consacré à une amitié toute spirituelle, imprégnée de préoccupations reli-
gieuses, pour Vittoria Colonna. Il meurt à Rome en 1564.
♦ POÈMES. Choix, traduction et préface de Pierre Leyris / Cat. 3
MILOSZ, O. V. de L.
Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz est né le 28 mai 1877 au domaine de Czereïa,
en Biélorussie, jadis partie intégrante du grand-duché de Lituanie. Fils de
prince, il a eu l’enfance fastueuse et solitaire d’un garçon choyé et délaissé. Il
arrive à Paris à douze ans. Après des études à l’École des langues orientales,
il fera alterner voyages lointains et séjours en Lituanie. En 1919, il est membre
de la délégation lituanienne à la conférence de la Paix, devient chargé d’affaires
de Lituanie en France, puis ministre résident. Naturalisé français en 1931, il se
retire à Fontainebleau en 1938, où il meurt le 2 mars 1939.
♦ LA BERLINE ARRÊTÉE DANS LA NUIT (ANTHOLOGIE
POÉTIQUE). Édition de Jean-Baptiste Para, préface de Jean Bellemin-Noël,
postface de Czeslaw Milosz / Cat. 4
72
MIRON, Gaston
Né le 8 janvier 1928 à Sainte-Agathe-des-Monts, au nord de Montréal, Gaston
Miron publie son premier poème en 1952. Indépendantiste convaincu, cofonda-
teur de « L’Hexagone », maison d’édition de poésie, et de la revue Liberté
en 1959, il s’est employé, par toutes sortes d’initiatives, à faire connaître, tant
à l’intérieur qu’à l’extérieur, la littérature québécoise. Gaston Miron, mort à
Montréal le 14 décembre 1996, est le premier écrivain québécois à qui l’on ait
fait des obsèques nationales.
♦ L’HOMME RAPAILLÉ. LES POÈMES. Édition de Marie-Andrée Beaudet,
préface d’Édouard Glissant. Édition définitive / Cat. 3
MONTALE, Eugenio
Né le 12 octobre 1896 à Gênes. Prix Nobel de littérature en 1975. C’est sans
conteste la figure dominante de la poésie italienne du xxe siècle. Il meurt le
12 septembre 1981, à Milan, après une carrière extraordinaire durant laquelle
il aura rencontré la plupart des grands poètes et écrivains du monde entier,
sera fait cinq fois docteur honoris causa, et surtout aura fait considérablement
évoluer la langue et la poésie italiennes. Le présent recueil est une anthologie
qui couvre toute l’œuvre, de 1916 à 1980.
♦ POÈMES CHOISIS. Traduction de Patrice Dyerval-Angelini, préface de
Gianfranco Contini / Cat. 10
MORAND, Paul
Né à Paris le 13 mars 1888, Paul Morand commence en 1913 une carrière de
diplomate qui le conduira aux quatre coins du monde. Révoqué après la Seconde
Guerre mondiale, il est rétabli dans ses fonctions d’ambassadeur en 1953 et mis
à la retraite des Affaires étrangères en 1955. Il est élu à l’Académie française
en 1968 et décédé à Paris le 23 juillet 1976.
♦ POÈMES : LAMPES À ARC – FEUILLES DE TEMPÉRATURE –
VINGT-CINQ POÈMES SANS OISEAUX – USA.
Préface de Michel Décaudin / Cat. 4
73
MUTIS, Álvaro
Né à Bogotá en 1923, Álvaro Mutis s’est fixé à Mexico après avoir beaucoup
voyagé, à l’instar de celui qui est à la fois son frère, son double, et le person-
nage principal de son œuvre romanesque : Maqroll el Gaviero. C’est pourtant
dans l’œuvre poétique que les errances du gabier ont commencé : courses
au bout des mers, descentes de fleuves, plongées dans le ventre de la terre,
longues attentes nocturnes, fuites vers d’impossibles sommets, ou encore
remontée dans l’Histoire jusqu’à l’Espagne du Siècle d’or et aux mythes de
l’Antiquité. Álvaro Mutis est mort à Mexico le 22 septembre 2013.
♦ ET COMME DISAIT MAQROLL EL GAVIERO.
Traduction de François Maspero, préface d’Eduardo García Aguilar / Cat. 3
NERUDA, Pablo
Né le 12 juillet 1904 à Parral, au Chili, Pablo Neruda (de son vrai nom Ricardo
Neftali Reyes Basoalto) est plusieurs fois consul, puis sénateur. Il reçoit le prix
national de Littérature en 1945. Entré dans la clandestinité en 1948, prix mon-
dial de la Paix en 1950, il revient au Chili en 1952. S’il est une haute parole, et la
plus populaire, c’est bien celle qu’il inventa en devenant le chroniqueur inspiré,
le mémorialiste, mais aussi la conscience révolutionnaire du Chili et, au-delà,
de toute l’Amérique latine. Prix Nobel de littérature en 1971, il meurt à Santiago
du Chili le 23 septembre 1973.
♦ LA CENTAINE D’AMOUR. Traduction de Jean Marcenac et André
Bonhomme. Édition bilingue / Cat. 4
74
NERVAL, Gérard de
Né en 1808 à Paris, Gérard Labrunie prend le pseudonyme de Nerval en 1831.
Il fait des études de médecine, se lie avec les romantiques et effectue de nom-
breux voyages. Doté de tous les dons, il s’adonne à tous les genres littéraires,
excellant dans l’art du récit initiatique et dans les sonnets de pure magie qui
composent Les Chimères. Il a une première crise de folie en février 1841, elles
seront « ponctuelles » jusqu’à cette nuit glaciale du 26 janvier 1855 où on le
retrouve pendu rue de la Vieille-Lanterne, près du Châtelet.
♦ LES CHIMÈRES, suivi de LA BOHÊME GALANTE, de PETITS
CHÂTEAUX DE BOHÊME ET AUTRES POÈMES.
Édition de Bertrand Marchal, préface de Gérard Macé / Cat. 3
NIETZSCHE, Friedrich
Friedrich Nietzsche est né à Röcken, près de Leipzig, le 15 octobre 1844. À
vingt-quatre ans, il occupe la chaire de philologie classique de l’université de
Bâle, fréquentant le milieu intellectuel bâlois et Richard Wagner avec qui il se
brouillera en 1877. Gravement malade, relevé de ses fonctions de professeur à
sa demande, il mène une vie errante entre Sils-Maria, Nice, Menton et plu-
sieurs villes italiennes. Frappé de folie au début de 1889, il meurt le 25 août
1900 à Weimar.
♦ POÈMES (1858-1888) – FRAGMENTS POÉTIQUES, suivis des
DITHYRAMBES POUR DIONYSOS.
Traduction et présentation de Michel Haar / Cat. 3
75
NOËL, Marie
Née le 16 février 1883, dans un milieu provincial cultivé, Marie Rouget n’a guère
quitté Auxerre, sa ville natale. Son œuvre est entièrement consacrée à la contem-
plation et à l’expression poétique d’une foi souvent inquiète. Elle est morte le
23 décembre 1967 à Auxerre.
♦ LES CHANSONS ET LES HEURES – LE ROSAIRE DES JOIES.
Préface d’Henri Gouhier / Cat. 4
NORGE
Né à Bruxelles le 2 juin 1898, Georges Mogin dit (Géo) Norge exerça le métier
de représentant en laines, puis celui d’antiquaire à Saint-Paul-de-Vence.
Attentif aux divers mouvements artistiques contemporains, mais critique à
leur égard, il développera sa propre originalité poétique à partir des années
1950. Il est mort le 25 octobre 1990 à Mougins, où il s’était retiré.
♦ POÉSIES (1923-1988). Choix et préface de Lorand Gaspar / Cat. 8
NOUVEAU, Germain
Né à Pourrières (Var) le 31 juillet 1851, Germain Nouveau, après avoir songé à
embrasser le sacerdoce, vient à Paris où il rencontre Verlaine et Rimbaud. Ses
premiers poèmes lui assurent la notoriété. Déchiré entre la sensualité et le
mysticisme, il termine sa vie en de nombreux voyages et pèlerinages. Il meurt
à Pourrières en avril 1920.
♦ LA DOCTRINE DE L’AMOUR – VALENTINES – DIXAINS
RÉALISTES – SONNETS DU LIBAN.
Édition de Louis Forestier / Cat. 5
76
NOVARINA, Valère
Né en 1947 à Genève. Depuis Le Babil des classes dangereuses (1978) jusqu’à
La Scène (2003), en passant par Le Discours des animaux, La Chair de l’homme,
L’Opérette imaginaire ou L’Origine rouge, l’œuvre de Valère Novarina est une
plongée vertigineuse et jubilatoire dans le grand théâtre de la langue. Sa mise
en mouvements scéniques et en proférations publiques constitue autant d’ins-
tants novateurs, corrosifs, souvent très réjouissants, de la modernité.
♦ LE DRAME DE LA VIE. Préface de Philippe Sollers.
Avec deux textes de Jean Dubuffet / Cat. 7
OSTER, Pierre
Né à Nogent-sur-Marne le 6 mars 1933, Pierre Oster, qui a également signé
du nom de Pierre Oster Soussouev, a publié ses premiers livres grâce à Jean
Paulhan. Claudel, et surtout Saint-John Perse, ont exercé sur lui une influence
décisive. Il est un poète de l’éloge et de la célébration.
♦ PAYSAGE DU TOUT (1951-2000). Préface d’Henri Mitterand / Cat. 6
PASTERNAK, Boris
Né le 10 février 1890 à Moscou, Boris Pasternak publie ses premiers poèmes
en 1913. Il se lie d’abord avec le groupe futuriste et rencontre en 1917 Maïakovski
et Essenine. Il publie régulièrement jusqu’en 1934, puis reste silencieux, à part
deux recueils de poèmes pendant la guerre jusqu’en 1957 où paraît Le Docteur
Jivago. En 1958, il reçoit le prix Nobel de littérature. Il est mort le 31 mai 1960
à Peredelkino.
♦ MA SŒUR LA VIE ET AUTRES POÈMES. Traduction de Michel
Aucouturier, Danièle Beaune, Jean Durin, Gilles Gache, Hélène Henry, Jean-Claude
Lanne, Anne Laurent, Françoise Lesourd, Martine Loridon, Ève Malleret,
André Markowicz, Satho et Vardan Tchimichkian et Alain Thévenard. Édition publiée
sous la direction d’Hélène Henry, préface de Michel Aucouturier / Cat. 6
PAVESE, Cesare
Né le 9 septembre 1908 à San Stefano Belbo (Piémont), Cesare Pavese, après
un bref passage dans l’enseignement, commence à traduire les auteurs anglais
et américains, puis travaille à partir de 1936 dans une grande maison d’édition
à Turin. Il poursuit dans le même temps sa carrière d’écrivain et de poète. Il se
suicide le 27 août 1950 à Turin.
♦ TRAVAILLER FATIGUE – LA MORT VIENDRA ET ELLE
AURA TES YEUX – POÉSIES VARIÉES. Traduction de Gilles de Van,
préface de Dominique Fernandez / Cat. 10
PAZ, Octavio
Né à Mexico le 31 mars 1914, Octavio Paz est l’un des plus grands poètes
d’Amérique latine et un théoricien hors pair de la littérature. Ambassadeur du
Mexique en Inde pendant de longues années, il n’a cessé de confronter la
conception occidentale de la création à celle de l’Orient. Il a donné des confé-
rences dans diverses universités d’Europe et d’Amérique et obtenu le prix
Nobel de littérature en 1990. Octavio Paz est mort à Mexico le 19 avril 1998.
♦ LE FEU DE CHAQUE JOUR, précédé de MISE AU NET et de
D’UN MOT À L’AUTRE. Traduction de Claude Esteban, Roger Caillois
et Jean-Claude Masson / Cat. 5
78
PÉGUY, Charles
Né à Orléans le 7 janvier 1873, Charles Péguy entre en 1894 à l’École normale
supérieure où il a pour maîtres Romain Rolland et Bergson. En 1900, il fonde
les Cahiers de la quinzaine qui ne s’arrêteront qu’en juillet 1914 lorsqu’il est
mobilisé. Il est tué près de Villeroy (Seine-et-Marne) le 5 septembre 1914.
♦ LE PORCHE DU MYSTÈRE DE LA DEUXIÈME VERTU.
Préface de Jean Bastaire / Cat. 4
PÉRET, Benjamin
Né le 4 juillet 1899 à Rezé près de Nantes, Benjamin Péret participe aux activi-
tés du groupe surréaliste dès 1919 et en particulier aux expériences d’écriture
automatique. Il effectue de nombreux voyages à l’étranger et réside au Mexique
de 1939 à 1948. Il meurt à Paris le 18 septembre 1959.
♦ LE GRAND JEU. Préface de Robert Benayoun / Cat. 5
PERROS, Georges
Né à Paris le 23 août 1923, Georges Poulot étudie l’art dramatique au Centre
du spectacle de 1939 à 1946. Engagé à la Comédie-Française, il renonce pourtant
au métier de comédien en 1950, devient alors lecteur au T.N.P. de Jean Vilar,
puis pour le compte des Éditions Gallimard, où il se lie d’amitié avec les prin-
cipaux membres de la N.R.F. Retiré en Bretagne, à Douarnenez, dès 1959,
Georges Perros est mort le 24 janvier 1978 à Paris.
♦ UNE VIE ORDINAIRE. Avant-propos de Lorand Gaspar / Cat. 4
PESSOA, Fernando
Né le 13 juin 1888 à Lisbonne, Fernando Pessoa passe son enfance à Durban.
De retour au Portugal en 1905, il exerce divers métiers : typographie, critique
littéraire, traductions. Il fonde en 1915 la revue Orpheu. Méconnu de son vivant,
il laisse une œuvre inédite considérable, écrite sous différents pseudonymes.
Il est mort à Lisbonne le 30 novembre 1935.
♦ LE GARDEUR DE TROUPEAUX ET LES AUTRES POÈMES
D’ALBERTO CAEIRO – POÉSIES D’ALVARO DE CAMPOS.
Traduction et préface d’Armand Guibert / Cat. 3
79
PICHETTE, Henri
Né à Châteauroux le 26 janvier 1924, Henri Pichette participe à la libération de
Marseille en 1944. Il rencontre Éluard, Artaud et Max-Pol Fouchet qui publient
ses premiers poèmes. Les Épiphanies sont créées en 1947 par Gérard Philipe
et Maria Casarès. Imprécateur hors du lot commun, Pichette n’a connu aucun
repos. Ses fureurs, ses ferveurs, ses alarmes, ses poèmes sont d’un seul tenant
farouche. Œuvre et vie mêlées, loin des jeux littéraires, il se voit franc-tireur
érudit et mystique, qui ne renonce jamais à ses tendresses de grand véhément.
Il meurt à Paris le 30 octobre 2000.
♦ APOÈMES, suivi de LAMBEAUX D’UN MANUSCRIT
D’AMOUR et de FRAGMENTS DU « SÉLÉNITE » / Cat. 2
♦ LES ÉPIPHANIES (MYSTÈRE PROFANE). Préface de Louis Roinet.
Nouvelle édition augmentée d’un lexique en 1998 / Cat. 7
PLATH, Sylvia
Née le 27 octobre 1932 à Boston, Sylvia Plath passe un an à l’université de
Cambridge. Elle se marie à Londres avec le poète Ted Hughes, dont elle eut
deux enfants. Les difficultés matérielles du jeune ménage, une mauvaise
santé, les obstacles que rencontra Sylvia Plath pour faire éditer ses poèmes
80
PONGE, Francis
Né le 27 mars 1899 à Montpellier, Francis Ponge rencontre Jacques Rivière et
Jean Paulhan et entre à l’Alliance française en 1952. Contre les débordements
lyriques, il a imposé le parti pris des choses. Mais sa poésie, concrète et rigou-
reuse, sait pourtant convoquer l’univers jusque dans les plus infimes manifes-
tations de la vie. Francis Ponge est mort à Bar-sur-Loup le 6 août 1988.
♦ LYRES. Textes extraits de Le Grand Recueil et de Nouveau Recueil / Cat. 3
♦ LE PARTI PRIS DES CHOSES, précédé de DOUZE PETITS
ÉCRITS et suivi de PROÊMES / Cat. 2
♦ PIÈCES / Cat. 3
♦ LA RAGE DE L’EXPRESSION / Cat. 3
POUCHKINE, Alexandre
Alexandre Sergueïevitch Pouchkine est né à Moscou en 1799. Il reçoit une édu-
cation française et écrit des poèmes qui le rendent célèbre dès le lycée.
Influencé par Byron, il mène une vie mondaine et dissipée. Des écrits séditieux
l’obligent à s’exiler. Son œuvre de poète, dramaturge et romancier fait de lui
le plus grand des écrivains russes. Il meurt des suites d’un duel à Saint-
Pétersbourg en 1837.
♦ POÉSIES. Choix, traduction et présentation de Louis Martinez / Cat. 10
81
QUENEAU, Raymond
Né au Havre le 21 février 1903, Raymond Queneau fait ses études au lycée de
sa ville natale puis à la faculté des lettres de Paris. Il rencontre les surréalistes
dont il subit un temps l’influence. Esprit encyclopédique et maître de l’ironie,
expérimentateur de formes et défenseur de la langue des faubourgs, il est en
tout inventif, paradoxal, érudit et sérieusement facétieux. Il meurt à Paris le
25 octobre 1976.
♦ CHÊNE ET CHIEN, suivi de PETITE COSMOGONIE PORTATIVE
et de LE CHANT DU STYRÈNE. Préface d’Yvon Belaval / Cat. 3
QUEVEDO, Francisco de
Né à Madrid en 1580, mort à Villanueva de los Infantes en 1645, Francisco
Gómez de Quevedo y Villegas n’est pas un novateur, mais il aura manié toutes
les formes littéraires avec une virtuosité sans égale. Ce qu’il lègue, c’est un
passage de vie qui ne s’incarne dans aucune figure universelle, aucun symbole,
aucun événement pathétique mais dans le flux ininterrompu d’une incompa-
rable force de langage où le laconisme le dispute à l’hyperbole, la fulgurance à
la surcharge, la simplicité à la complexité. Cette force se retrouve en particulier
concentrée dans ses poèmes et, surtout, dans quelques sonnets parmi les plus
mémorables de la poésie espagnole.
♦ LES FURIES ET LES PEINES. 102 sonnets, choisis, présentés et traduits
par Jacques Ancet / Cat. 4
82
RACINE, Jean
Né à La Ferté-Milon en 1639, orphelin à trois ans, Jean Racine doit sa forma-
tion intellectuelle à Port-Royal. Il obtient en 1664 une pension du roi, dont il
deviendra l’historiographe à partir de 1677. Dramaturge de génie, il est, sans
rival possible, le poète du théâtre, inventeur d’une langue intense et pure, mais
capable comme aucune autre de révéler le champ miné, alerté, labyrinthique
des passions humaines. Il meurt à Paris en 1699.
♦ CANTIQUES SPIRITUELS ET AUTRES POÈMES.
Préface de Jean-Pierre Lemaire / Cat. 1
RAY, Lionel
Né le 19 janvier 1935 à Mantes-la-Ville, il publie ses premiers recueils sous son
vrai nom de Robert Lohro, avant d’affirmer sa voix définitive sous une identité
qui désigne et espère un « rayon de soleil ». L’œuvre de Lionel Ray tente de
« saisir la coïncidence la plus exacte possible entre écrire et vivre, et comme
l’un de l’autre se fortifie, d’interroger cette rencontre de l’événement, du regard
et du poème ».
♦ COMME UN CHÂTEAU DÉFAIT, suivi de SYLLABES DE SABLE.
Préface d’Olivier Barbarant / Cat. 5
83
REVERDY, Pierre
Né à Narbonne le 13 septembre 1889, Pierre Reverdy fonde la revue Nord-Sud,
qui annonce le surréalisme, en 1917. Dès 1926, il se retire près de l’abbaye de
Solesmes où il meurt le 17 juin 1960. Lui qui avait anticipé bien des avant-gardes
s’éloigne quand des suiveurs plus tacticiens commencent à occuper le haut du
pavé littéraire. Car la mise à distance est ce qui fonde à la fois son existence et
son écriture. « La poésie, c’est le bouche-abîme du réel désiré qui manque »,
disait-il. Son œuvre s’impose dans le siècle, solitaire et inégalée, au point que
l’on a pu suggérer qu’il n’était pas poète : il était la poésie même.
♦ MAIN D’ŒUVRE (1913-1949). Préface de François Chapon / Cat. 9
♦ PLUPART DU TEMPS (1915-1922). Préface d’Hubert Juin / Cat. 9
♦ SABLE MOUVANT, LA LIBERTÉ DES MERS ET AUTRES
POÈMES, suivi de CETTE ÉMOTION APPELÉE POÉSIE.
Édition d’Étienne-Alain Hubert / Cat. 2
RIBEMONT-DESSAIGNES, Georges
Né à Montpellier le 19 juin 1884, Georges Ribemont-Dessaignes, d’abord attiré
par la peinture, fréquente Marcel Duchamp et Francis Picabia. À partir de 1919,
il participe activement à toutes les manifestations dadaïstes. Plus proche du
groupe du « Grand Jeu » que des surréalistes, il crée en 1929 sa propre revue,
Bifur. Retiré près d’Antibes à la fin de la guerre, il meurt à Saint-Jeannet le
9 juillet 1974.
♦ ECCE HOMO. Préface de Jean Pierre Begot / Cat. 4
84
RIMBAUD, Arthur
Né à Charleville en 1854, Arthur Rimbaud rencontre en 1871 Verlaine auquel
le lie une amitié passionnelle. Après avoir publié en 1873 Une saison en enfer,
il rompt avec la littérature et avec l’Europe, vit quelque temps à Aden, part
commercer au Harar, revient en 1891 en France où il meurt, à Marseille, après
avoir été amputé d’une jambe. Météore décisif, figure universelle du génie
adolescent, rien n’est plus après son passage comme avant son irruption : ni la
poésie, qu’il a traversée en alchimiste impatient, ni la vie, qu’il s’est épuisé à
changer, pour s’en aller, encore et toujours, « trafiquer dans l’inconnu ».
♦ POÉSIES – UNE SAISON EN ENFER – ILLUMINATIONS.
Édition de Louis Forestier, préface de René Char / Cat. 2
RISTAT, Jean
Né en 1943, Jean Ristat a remis à l’honneur la tradition du vers élégiaque, avec
son mélange de narration et de confidence, faisant côtoyer l’épique par l’allu-
sion et le lyrisme par l’aveu. Il y a chez lui une retenue du ton, une liberté dans
l’enchaînement des propos, un humour dans l’évocation mêlée de souvenirs
réels et de souvenirs culturels qui offre un dosage très singulier d’espérance
et de lucidité amère.
♦ ODE POUR HÂTER LA VENUE DU PRINTEMPS, suivi de
TOMBEAU DE MONSIEUR ARAGON, LE PARLEMENT
D’AMOUR et LA MORT DE L’AIMÉ. Préface d’Omar Berrada / Cat. 2
85
ROBIN, Armand
Né le 19 janvier 1912 dans les Côtes-du-Nord, Armand Robin s’établit à Paris
en 1934. Il fréquente les milieux de la revue Esprit et de La Nouvelle Revue
française et se lie d’amitié avec Jean Paulhan et Jules Supervielle. Il collabore
au journal Le Libertaire et à la Fédération anarchiste. Polyglotte insoumis, à
l’écoute des voix du monde et faisant don de la sienne aux poètes qu’il traduit,
il apparaît comme l’un des grands irréguliers du xxe siècle. Il meurt à Paris le
30 mars 1961.
♦ MA VIE SANS MOI, suivi de LE MONDE D’UNE VOIX
et de LE PROGRAMME EN QUELQUES SIÈCLES.
Préface d’Alain Bourdon / Cat. 3
ROCHE, Denis
Né à Paris le 21 novembre 1937, Denis Roche a été membre du comité de
rédaction de la revue Tel Quel. Il est poète, photographe, et a longtemps dirigé la
collection « Fiction & Cie » aux Éditions du Seuil. Ses œuvres poétiques com-
plètes, présentées comme sans suite, ont été publiées sous le titre-manifeste :
La Poésie est inadmissible. Il est mort à Paris le 2 septembre 2015.
♦ ÉROS ÉNERGUMÈNE / Cat. 2
ROGNET, Richard
Né en 1942 à Val-d’Ajol, dans les Vosges, Richard Rognet est un poète élégiaque
qui trouve son champ d’inspiration dans la nature, mais qui, comme elle, ne
cesse de renouveler son art par une observation journalière. Sa poésie, discrète,
toujours « entre abandon et veille », est celle d’un promeneur solitaire qui
s’achemine lucidement, presque tendrement aussi, vers un épilogue automnal.
Il y a les deuils, les relectures, les inventaires, sans désespoir cependant ni
grandiloquence. Ce qui vient s’apparente plutôt à un appel à plus d’attention et
de mansuétude pour les vivants et ceux qui ne sont plus.
♦ ÉLÉGIES POUR LE TEMPS DE VIVRE, suivi de DANS LES
MÉANDRES DES SAISONS. Préface de Béatrice Marchal / Cat. 4
86
RONSARD, Pierre de
Né en Vendômois en 1524, Pierre de Ronsard est le poète le plus connu de la
Pléiade. Atteint d’une surdité précoce ne lui permettant pas de faire carrière à
la cour, il devient poète à plein temps, et accède d’emblée à la célébrité avec
les quatre premiers livres des Odes publiés dès 1550. Ensuite, il aborde tous les
genres et toutes les formes de poésies, composant une œuvre d’une rare élé-
gance, à la fois grave et légère, attachée aux plaisirs terrestres sans trop
offusquer le ciel. Il meurt à Saint-Cosme-lez-Tours en 1585.
♦ LES AMOURS. Édition d’Albert-Marie Schmidt, préface et notes de
Françoise Joukovsky / Cat. 4
ROUBAUD, Jacques
Né le 5 décembre 1932 à Caluire (Rhône), Jacques Roubaud n’avait que
douze ans lorsque son premier recueil de poèmes fut publié. Mathématicien,
il enseigne cette discipline à l’université de Nanterre. Il a reçu le prix Fénéon
en 1968 et le Grand prix de la Société des gens de lettres en 1994 pour l’en-
semble de son œuvre.
♦ ∈ / Cat. 3
♦ JE SUIS UN CRABE PONCTUEL. ANTHOLOGIE
PERSONNELLE 1967-2014 / 1er sem. 2016
♦ LA FORME D’UNE VILLE CHANGE PLUS VITE, HÉLAS,
QUE LE CŒUR DES HUMAINS / Cat. 2
♦ QUELQUE CHOSE NOIR / Cat. 1
87
ROUX, Paul de
Né à Nîmes en 1937, Paul de Roux est l’un des représentants les plus singuliers
de ces poètes apparus dans les années 1980 qui furent appelés « néolyriques »
ou encore « poètes du quotidien ». Il donne ses premiers poèmes dans La
Traverse, revue de création littéraire qu’il fonde en 1969 avec quelques amis
dont Pierre Leyris, Bernard Noël, Georges Perros et Henri Thomas, mais il ne
publie son premier recueil, Entrevoir, qu’en 1980, à l’âge de quarante-trois ans.
Pourtant, son champ poétique était d’emblée conquis, sa voix assurée : usant
du vers libre avec un art subtil, une langue dépouillée, lumineuse, et de peu
d’envolées lyriques, Paul de Roux façonnait une poésie contemplative et sen-
suelle qui faisait de la présence au Présent un art de vivre.
♦ ENTREVOIR, suivi de LE FRONT CONTRE LA VITRE et de
LA HALTE OBSCURE. Préface de Guy Goffette / Cat. 4
ROY, Claude
Né le 28 août 1915 à Paris, Claude Roy publie ses premiers poèmes dans Poésie
40 puis dans Fontaine. Poète mais aussi essayiste, romancier et grand reporter,
il a collaboré au Nouvel Observateur et fut membre du comité de lecture des
Éditions Gallimard. Claude Roy est mort à Paris le 13 décembre 1997.
♦ À LA LISIÈRE DU TEMPS, suivi de LE VOYAGE D’AUTOMNE.
Préface d’Octavio Paz / Cat. 7
88
SABATIER, Robert
Né le 17 août 1923 à Montmartre, Robert Sabatier a beaucoup voyagé et multi-
plié les rencontres littéraires. Il a travaillé dans l’édition et a été longtemps
directeur littéraire chez Albin Michel. Membre de l’académie Goncourt depuis
1971, élu à l’académie Mallarmé en 1975, il est aussi l’auteur d’une très célèbre
Histoire de la poésie française.
♦ LES CHÂTEAUX DE MILLIONS D’ANNÉES, suivi d’ICARE
ET AUTRES POÈMES / Cat. 6
SACRÉ, James
Né le 17 mai 1939 à Saint-Hilaire-des-Loges en Vendée, James Sacré est
d’abord instituteur, puis instituteur itinérant agricole, avant de partir, en 1965,
vivre aux États-Unis pour y poursuivre des études de lettres. Il enseigne à
l’université de Smith College dans le Massachusetts, ne revenant en France
qu’en 2001. Sa poésie, d’une étonnante unité tonale, use d’une langue proche,
au premier abord, du parler quotidien, mais qui se révèle, par un jeu complexe
d’échos, plus surprenante et subtile que le langage commun, sans cesser
pourtant d’être claire, sensible, souvent allègre ; en un mot : populaire.
♦ FIGURES QUI BOUGENT UN PEU et QUELQUE CHOSE
MAL RACONTÉ suivi d’UNE PETITE FILLE SILENCIEUSE.
Préface d’Antoine Émaz / Cat. 2a
SAINT-JOHN PERSE
Né à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) le 31 mai 1887, Alexis Saint-Leger Leger est
appelé à parcourir le monde en tant que diplomate. Il rencontre Claudel et le
groupe de La Nouvelle Revue française. En 1940, il quitte la France pour les
États-Unis et le gouvernement de Vichy le déchoit de la nationalité française.
89
SAINT-POL-ROUX
Né en 1861 près de Marseille, Saint-Pol-Roux (nom de plume de Pierre Paul
Roux) fut à ses débuts un membre actif du groupe symboliste. Se détachant
des cénacles parisiens, il se retire en Bretagne, d’abord à Roscaven, puis à
Camaret. Le mouvement surréaliste verra en lui un de ses principaux précur-
seurs. Saint-Pol-Roux est mort tragiquement le 18 octobre 1940 à Brest.
♦ LA ROSE ET LES ÉPINES DU CHEMIN ET AUTRES TEXTES
(LES REPOSOIRS DE LA PROCESSION, I).
Édition de Jacques Goorma, chronologie et notes par Alistair Whyte / Cat. 7
SALMON, André
Né le 4 octobre 1881 à Paris, André Salmon est introduit dès 1903 dans les
milieux artistiques et littéraires de l’avant-garde parisienne, où il fréquente
en particulier Paul Fort et Picasso. Journaliste, il a été reporter en Espagne
en 1936, puis correspondant de guerre. Son œuvre protéiforme veut évoquer
toutes les convulsions du monde moderne. Grand prix de poésie de l’Académie
française en 1964, il est mort à Sanary le 13 mars 1969.
♦ CARREAUX ET AUTRES POÈMES (1918-1921),
précédé de CRÉANCES 1905-1910 (EXTRAITS).
Préface de Serge Fauchereau / Cat. 4
SAPPHÔ
Née à Érèse, près de Mytilène en l’île de Lesbos, vers 612 avant notre ère,
Sapphô fait partie de l’aristocratie. Elle est contrainte à un mariage douloureux.
Elle est exilée en Sicile par le tyran Mélanchros puis graciée par son succes-
seur Pittacos. De retour à Mytilène, elle dirige une académie accueillant et
éduquant les jeunes filles de la noblesse. La biographie de celle que Platon
appelait la dixième des Muses tient donc en quelques indications approxima-
tives et son œuvre, réchappée des désastres du temps et de l’histoire, livre
aujourd’hui à peine plus de 600 vers alors qu’elle en comptait près de 12 000.
90
SCÈVE, Maurice
Né vers 1500 à Lyon, Maurice Scève mène une vie retirée d’humaniste voué à
la poésie. Personnage énigmatique, il transpose le message platonicien dans
le savant mystère d’une poésie amoureuse qui doit peut-être beaucoup à sa
liaison avec Pernette du Guillet. Sa vie est si mal connue qu’il ne semble exister
que par son chef-d’œuvre, la Délie, qui rivalise et, sur bien des points, dépasse
le Canzoniere de Pétrarque. Il y a là une maîtrise de la forme poétique qui garde
le désir en son incandescence : un feu inaltérable et pur. Il meurt, vraisembla-
blement à Lyon, vers 1560.
♦ DÉLIE, OBJET DE PLUS HAUTE VERTU.
Édition de Françoise Charpentier. Avec la reproduction des emblèmes / Cat. 9
SCHEHADÉ, Georges
Né le 2 novembre 1907 à Alexandrie d’une famille libanaise, Georges Schehadé
a effectué une partie de ses études à Paris, puis occupé différents postes dans
l’administration française au Liban. Poète d’inspiration surréaliste à ses débuts,
ayant rencontré Éluard, Max Jacob, Reverdy, il est aussi l’auteur d’une œuvre
dramatique importante. Il est mort à Paris le 17 janvier 1989.
♦ LES POÉSIES, suivi de PORTRAIT DE JULES et de RÉCIT DE
L’AN ZÉRO, édition augmentée du NAGEUR D’UN SEUL AMOUR.
Préface de Gaétan Picon / Cat. 2
SÉFÉRIS, Georges
Georges Séféris est né le 13 mars 1900 à Smyrne. Diplomate de carrière
jusqu’en 1962, il a écrit une œuvre poétique abondante, d’abord publiée à
compte d’auteur et en revues, et signé de nombreuses traductions. Le prix
Nobel de littérature lui a été décerné en 1963. Il est mort à Athènes le 20 sep-
tembre 1971.
♦ POÈMES (1933-1955), suivi de TROIS POÈMES SECRETS.
Traduction de Jacques Lacarrière et Égérie Mavraki. Les trois poèmes secrets
sont traduits par Yves Bonnefoy et Lorand Gaspar, préface d’Yves Bonnefoy,
postface de Gaétan Picon / Cat. 4
91
SEGOVIA, Tomás
Né en 1927 à Valence en Espagne, Tomás Segovia s’exile d’abord en France
avant de rejoindre le Mexique en 1940. Il devient l’éditeur de la Revista mexicana
de literatura, puis le directeur du centre culturel Casa del Lago. Pour lui, la
condition d’exilé est le reflet le plus exact de la condition humaine. Il se vit
comme un éternel nomade qui joue de son passé au gré de sa mémoire et ne
voit que le sentiment amoureux pour briser l’opacité du monde.
♦ CAHIER DU NOMADE (CHOIX DE POÈMES 1946-1997).
Présentation et traduction de Jean-Luc Lacarrière / Cat. 4
SHAKESPEARE, William
Né en 1564 à Stratford-on-Avon, William Shakespeare fait des études de
comédien et de poète dramatique. Ayant quitté sa ville natale pour Londres,
il acquiert dès 1588 une réputation importante. Parvenu au faîte de la gloire,
il se retire à Stratford où il meurt en 1616.
♦ SONNETS. Traduction et préface de Pierre Jean Jouve / Cat. 3
♦ LES SONNETS, précédés de VÉNUS ET ADONIS et du VIOL DE
LUCRÈCE. Présentation et traduction d’Yves Bonnefoy / Cat. 6
92
SOUPAULT, Philippe
Né à Chaville le 2 août 1897, Philippe Soupault rencontre Aragon et Breton
avec qui il fonde la revue Littérature en 1919. S’éloignant de ses amis, il devient
journaliste et parcourt le monde. Il reçoit le Grand prix national des lettres en
1977 et meurt à Paris le 12 mars 1990.
♦ GEORGIA – ÉPITAPHES – CHANSONS.
Préface de Serge Fauchereau / Cat. 6
SOUPAULT, Philippe
BRETON, André
♦ LES CHAMPS MAGNÉTIQUES, suivi de S’IL VOUS PLAÎT et de
VOUS M’OUBLIEREZ. Préface de Philippe Audoin / Cat. 2
STAMPA, Gaspara
Née à Padoue en 1523, elle passera presque toute sa vie à Venise et y mourra
en 1554. Les Rime seront publiées la même année, soit un an avant la parution
des œuvres de Louise Labé dont elle est un pendant vénitien. Longtemps, elle
ne fut qu’un nom cité par Rilke dans les Élégies de Duino. Ses poèmes révèlent
une inspiration amoureuse aussi forte qu’est brève sa vie, intense sa souffrance
d’amante déçue, pures ses larmes écrites.
♦ POÈMES. Traduction et préface de Paul Bachmann. Édition bilingue / Cat. 5
STÉFAN, Jude
Né le 1er juillet 1930 à Pont-Audemer, professeur de lettres, il est un auteur
rare dont les recueils ont presque tous été publiés dans la collection « Le
Chemin ». Sa poésie savante est en même temps travaillée par d’extrêmes
tensions qui se mêlent étrangement à une érudition apparemment froide où la
chair comme la mort font irruption à la manière très ambiguë des « vanités »
en peinture.
♦ À LA VIEILLE PARQUE, précédé de LIBÈRES / Cat. 4
93
TAGORE, Rabindranath
Né en 1861 à Calcutta, Rabindranath Tagore fait ses études de droit en Angleterre.
Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1913. Il parcourt le monde, rencontre
Bergson et Romain Rolland et fonde une université au nord de Calcutta en 1918.
À la fin de sa vie, il soutient Gandhi dans sa lutte. Il meurt à Calcutta en 1941.
♦ LE JARDINIER D’AMOUR, suivi de LA JEUNE LUNE.
Traduction d’Henriette Mirabaud-Thorens et Marie Sturge Moore,
préface de Jean-Michel Gardair / Cat. 3
TARDIEU, Jean
Né à Saint-Germain-de-Joux (Ain) le 1er novembre 1903, Jean Tardieu fait ses
études à Paris. Il devient rédacteur aux Musées nationaux, puis chez Hachette
jusqu’en 1939. Après la guerre il entre à la Radiodiffusion française. Traducteur
de Goethe et de Hölderlin, il reçoit le Grand prix de la Société des gens de lettres
en 1986. Il meurt le 27 janvier 1995 à Créteil.
♦ L’ACCENT GRAVE ET L’ACCENT AIGU (POÈMES 1976-1983) :
FORMERIES – COMME CECI COMME CELA – LES TOURS DE
TRÉBIZONDE. Préface de Gérard Macé / Cat. 4
♦ LE FLEUVE CACHÉ (POÉSIES 1938-1961) : ACCENTS –
LE TÉMOIN INVISIBLE – JOURS PÉTRIFIÉS – MONSIEUR
MONSIEUR – UNE VOIX SANS PERSONNE – HISTOIRES OBSCURES.
Préface de Georges-Emmanuel Clancier / Cat. 4
94
THOMAS, Dylan
Né le 17 octobre 1914 à Swansea (pays de Galles), célèbre à vingt-deux ans,
il connaîtra la trajectoire brillante et brève des comètes, mourant en pleine
gloire, tel un Rimbaud anglo-saxon, à trente-neuf ans, le 9 novembre 1953
à New York, après avoir écrit une centaine de poèmes, des pièces radiopho-
niques, des essais littéraires et des scénarios.
♦ VISION ET PRIÈRE ET AUTRES POÈMES.
Traduction et préface d’Alain Suied / Cat. 4
THOMAS, Henri
Né le 7 décembre 1912 à Anglemont (Vosges), Henri Thomas, traducteur de
Jünger et de Stifter, a vécu dix ans à Londres comme employé de la B.B.C. et
deux ans aux États-Unis où il donnait des cours de littérature à l’université
Brandeis, près de Boston. En 1992, il reçoit le Grand prix de la Société des gens
de lettres pour l’ensemble de son œuvre. Il meurt le 3 novembre 1993 à Paris.
♦ POÉSIES. Préface de Jacques Brenner / Cat. 5
95
TOUKÂRÂM
Né en 1598 dans la caste des Choudra, dernier échelon dans l’échelle des
castes, Toukârâm devint un boutiquier des plus humbles. Il se mit pourtant un
jour à composer des psaumes et à enseigner devant des disciples. Il mourut en
1650, reconnu comme l’un des grands mystiques de son temps.
♦ PSAUMES DU PÈLERIN. Traduction et préface de G.-A. Deleury**
TOULET, Paul-Jean
Né le 5 juin 1867 à Pau, Paul-Jean Toulet arrive à Paris en 1898. Il y rencontre
Curnonsky, Léon Daudet et Debussy. Il fréquente le salon d’Anna de Noailles et
fait de longs voyages, en particulier en Extrême-Orient. Chef de file des poètes
fantaisistes, il meurt à Guéthary le 6 septembre 1920.
♦ LES CONTRERIMES. Édition de Michel Décaudin / Cat. 4
TRAKL, Georg
Ce grand poète lyrique autrichien est né à Salzbourg en 1887. Son existence
fut tragiquement marquée par la drogue, l’alcoolisme, et sa passion pour sa
sœur, Grete. Engagé comme pharmacien militaire dès 1910, il renonce à son
poste en 1913, mais rejoint un an plus tard un détachement sanitaire en
Galicie. Il meurt le 3 novembre 1914 à Cracovie, des suites d’une absorption
trop forte de cocaïne.
♦ CRÉPUSCULE ET DÉCLIN, suivi de SÉBASTIEN EN RÊVE
ET AUTRES POÈMES. Traduction de Marc Petit et Jean-Claude Schneider,
préface de Marc Petit / Cat. 5
TRANSTRÖMER, Tomas
Né à Stockholm le 15 avril 1931, psychologue de formation, Tomas Tranströmer
a vécu en Suède. Son œuvre témoigne d’une perception aiguë, méticuleuse,
comme si l’auteur parcourait la zone limitrophe des terres habitées et trouvait
dans cette étendue en marge un réservoir de visions simples. Les livres de
Tranströmer publiés depuis 1954 suggèrent une quête obstinée, accomplie
sans emphase et pas à pas, qui affronte l’opacité des signes, l’irréductibilité
96
TSVÉTAÏÉVA, Marina
Née à Moscou le 26 septembre 1892, Marina Tsvétaïéva fait paraître son pre-
mier recueil de vers en 1910. Affirmant son opposition à la révolution d’Octobre,
elle choisit l’exil à Prague, puis à Paris, où elle continuera d’écrire dans des
conditions difficiles. Revenue en Union soviétique en 1939, réduite à une misère
et une solitude extrêmes, elle se donna la mort le 31 août 1941, à Elabouga en
Tatarie.
♦ LE CIEL BRÛLE, suivi de TENTATIVE DE JALOUSIE.
Traduction de Pierre Léon et d’Ève Malleret, préface de Zéno Bianu / Cat. 5
TZARA, Tristan
Né le 4 avril 1896 à Moinesti (Roumanie), Tristan Tzara fonde le mouvement
Dada à Zurich en 1916. Il vient à Paris en 1919 et y rencontre Breton avec qui il
organise plusieurs manifestations dadaïstes jusqu’en 1921, date à laquelle les
surréalistes s’affirment en tant que tels. Il se brouille avec Breton en 1922 et
ne réapparaît qu’en 1929 dans les publications surréalistes. Il meurt à Paris le
24 décembre 1963.
♦ L’HOMME APPROXIMATIF (1925-1930). Préface d’Hubert Juin / Cat. 2
97
VALÉRY, Paul
Né à Sète le 30 octobre 1871, Paul Valéry fait la connaissance de Pierre Louÿs
et de Gide avec qui il fréquente le salon de Mallarmé. Rédacteur au ministère
de la Guerre, puis secrétaire particulier d’un administrateur de l’agence Havas,
il accède aux cercles fermés de l’information et de la finance. Élu à l’Académie
française en 1925, il est nommé professeur de poétique au Collège de France
en 1937. Il meurt le 20 juillet 1945 à Paris où on lui fait des funérailles nationales.
♦ EGO SCRIPTOR et PETITS POÈMES ABSTRAITS.
Édition de Judith Robinson-Valéry / Cat. 8
98
VENAILLE, Franck
Né en 1936 à Paris, Franck Venaille fait entendre, depuis son premier recueil
des années 60, une voix singulière, solitaire jusque dans l’expression de la
fraternité. D’abord poète du « vivre-révolté », il en vient à faire de l’écriture un
rite qui lui permet de choisir ses territoires et d’inventer son langage. Ainsi,
La Descente de l’Escaut s’impose comme une polyphonie qui accueille tous les
rythmes pour mener la plus digne et la plus implacable quête. Il y a là, creusant
l’effroi au plus intime, une parole toute de noblesse qui, d’un seul cri, sait créer
défi et tendresse.
♦ LA DESCENTE DE L’ESCAUT, suivi de TRAGIQUE.
Préface de Jean-Baptiste Para / Cat. 6
VERHAEREN, Émile
Né en 1855 près d’Anvers, Émile Verhaeren est issu d’un milieu bourgeois et
catholique. Collaborateur de La Jeune Belgique à ses débuts, il rejoint le groupe
symboliste belge en 1887. Conférencier, ami de nombreux peintres, il effectue
de fréquents séjours à l’étranger et en France où il demeure à partir de 1899.
Il meurt accidentellement à Rouen le 27 novembre 1916.
♦ LES CAMPAGNES HALLUCINÉES – LES VILLES
TENTACULAIRES. Édition de Maurice Piron / Cat. 2
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VERLAINE, Paul
Né à Metz en 1844, Paul Verlaine arrive à Paris en 1851. Employé dans les
assurances, puis à l’Hôtel de Ville, il fait la rencontre de Coppée, de Heredia et
enfin de Rimbaud en 1871. Ils voyagent tumultueusement ensemble en
Belgique et en Angleterre. Verlaine est celui qui a fait vibrer « toute la lyre »,
aucun espace ni aucune voix de la poésie ne lui étant étranger. Avec sa prodi-
gieuse grâce mélodique, il a porté le poème au seuil de l’indicible, là où le sens
devient chant, là où le chant libère un autre sens. Élu « prince des poètes » à
la mort de Leconte de Lisle en 1894, il meurt à Paris en 1896.
♦ LA BONNE CHANSON – JADIS ET NAGUÈRE –
PARALLÈLEMENT. Édition de Louis Forestier / Cat. 2
♦ CELLULAIREMENT, suivi de MES PRISONS. Édition de Pierre Brunel,
accompagnée du fac-similé du manuscrit original de Cellulairement / Cat. 5
VIGNY, Alfred de
Né en 1797 à Loches, Alfred de Vigny, d’abord militaire au service des
Bourbons, commence sa carrière littéraire en 1826. Il se lie avec Victor Hugo,
connaît de grands succès comme poète, romancier et dramaturge, est élu
en 1845 après cinq échecs à l’Académie française. Rallié au Second Empire,
il meurt à Paris en 1863.
100
VILDRAC, Charles
Né le 22 novembre 1882 à Paris, Charles Messager, fils d’un ancien communard
déporté en Nouvelle-Calédonie, choisit le pseudonyme de Vildrac, nom francisé
de Wildrake, l’un des personnages du roman de Walter Scott, Woodstock. Poète,
conteur, essayiste, auteur dramatique célèbre dans les années 1920, il fut aussi
le fondateur, avec Georges Duhamel, du groupe de l’Abbaye, qui initia une expé-
rience de communauté libertaire ouverte aux artistes. Mobilisé pendant la
Grande Guerre, il fut l’un des rares poètes à trouver les mots pour, sans pathos
ni sensiblerie, en dire l’expérience et le traumatisme. Il devait longtemps sur-
vivre à cette épreuve et mourir le 25 juin 1971 à Saint-Tropez.
♦ CHANTS DU DÉSESPÉRÉ / 2e sem. 2016
VILLON, François
Né à Paris vers 1431, François de Montcorbier est reçu bachelier de la faculté
des arts en 1449 et maître ès arts en 1452. D’étudiant chahuteur, il tourne vite
au mauvais garçon : un meurtre au cours d’une rixe en 1455, un cambriolage
l’année suivante, des séjours en prison, des années d’errance. De quoi créer
une œuvre à la diable, d’une violence, d’une tendresse et d’un charme inouïs,
qui a fait de lui le prince des poètes maudits. Il disparaît en 1463 après avoir été
banni. On ne sait ni où, ni quand, ni comment il mourut.
♦ POÉSIES. Édition de Jean Dufournet, préface de Tristan Tzara / Cat. 2
VILMORIN, Louise de
Née le 4 avril 1902 à Verrières-le-Buisson (Essonne), Louise de Vilmorin, après
une enfance paisible, peint et, sur le conseil d’André Malraux, écrit son premier
livre en 1933. Jusqu’à sa mort à Verrières-le-Buisson le 26 décembre 1969, elle
a consacré une grande partie de son activité à la poésie et à de nombreux
voyages en Europe et en Amérique.
♦ POÈMES. Préface d’André Malraux / Cat. 1
VIRGILE
Né à Mantoue en 70 av. J.-C., Virgile fit à Crémone, puis à Rome, des études qui
devaient le conduire à une carrière politique. Attiré par l’épicurisme, il renonce
à l’éloquence pour la poésie dans laquelle il célèbre la grandeur de Rome alors
en déclin. Il meurt à Brindisi en 19 av. J.-C.
♦ ÉNÉIDE. Traduction d’André Bellessort, préface de Pierre Grimal**
♦ GÉORGIQUES. Traduction de Maurice Chappaz et Éric Genevay,
préface de Jacques Perret**
101
WHITMAN, Walt
Né à West Hills, Long Island, en 1819, mort à Camden, New Jersey, en 1892,
Walt Whitman est considéré comme le plus grand et le plus original poète
américain. Il est l’homme du surgissement, du déferlement vocal, du souffle
porté à sa plus vaste amplitude, l’homme qui se dresse à jamais avec ses cris,
ses rages, ses ferveurs. Tant d’énergie brute, tant de puissante naïveté, tant
d’intuitions sonores ne cessent d’activer le cœur, d’exalter le corps. C’est la
chance à l’état pur, la chance d’un bain de houle, avec en plus cette joie singu-
lière, hérétique en poésie, de voguer gaillardement sur de bons sentiments.
♦ FEUILLES D’HERBE. Présentation et traduction intégrale de Jacques Darras
(nouvelle édition) / Cat. 10
WORDSWORTH, William
Poète de « l’inépuisable beauté du monde », William Wordsworth (1770-1850)
est plus porté à célébrer qu’à maudire, à s’étonner qu’à passer outre sans un
regard, à s’enthousiasmer, jamais blasé, jamais désenchanté, même une fois
la vieillesse venue. Jusqu’à son dernier jour il a su conserver son regard
d’enfant.
♦ POÈMES. Choix, traduction et présentation de François-René Daillie.
Édition bilingue / Cat. 4
102
YOURCENAR, Marguerite
Née à Bruxelles le 8 juin 1903, Marguerite de Crayencour voyage en Suisse et
en Italie avant de se fixer aux États-Unis en 1958. Grand prix national des lettres
en 1974, elle fut la première femme élue à l’Académie française, en 1980. Elle
est décédée le 17 décembre 1987 dans l’île du Mont-Désert (Maine).
♦ LA COURONNE ET LA LYRE. ANTHOLOGIE DE LA POÉSIE
GRECQUE ANCIENNE. Poèmes traduits et préfacés par Marguerite Yourcenar /
Cat. 10
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106
110
Poésies CHÉNIER
Pour en finir avec le jugement ARTAUD
de Dieu
Poésies CLAUDEL
Pour la musique FARGUE
Poésies DESBORDES-VALMORE
Pour une plus haute flamme FRÉNAUD
Poésies ÉLUARD par le défi
Poésies FARGUE Prémices du désert LUZI
Poésies GARCÍA LORCA Première personne du TARDIEU
Poésies MALHERBE singulier, La
Poésies MALLARMÉ Premières poésies MUSSET
Poésies NORGE Premiers poèmes LAFORGUE
Poésies PASOLINI Présence pure, La BOBIN
Poésies POUCHKINE Princesse Maleine, La MAETERLINCK
Poésies RIMBAUD Processionnal pour saluer CLAUDEL
Poésies ROY le siècle nouveau
Poésies, Les SCHEHADÉ Proêmes PONGE
Poésies THOMAS, H. Programme en quelques siècles, ROBIN
Le
Poésies VALÉRY
Proses JOUVE
Poésies VILLON
Psaumes du pèlerin TOUKÂRÂM
Poésies choisies AUDEN
Poésies complètes ALLAIS nQ
Poésies complètes LAFORGUE Quand le miroir s’étonne MALLET
Poésies d’Alvaro de Campos PESSOA Quarante-cinq poèmes YEATS
Poésies de A. O. Barnabooth, LARBAUD Quatorze psaumes MAROT
Les Quatrains DICKINSON
Poésies de la guerre MACHADO Quatrains valaisans, Les RILKE
Poésies diverses LAMARTINE Quatre Saisons, Les RONSARD
Poésies diverses LARBAUD Quatrième état de la matière, Le GASPAR
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127
Catégories Prix
Cat. 0 5,00 E
Cat. 1 6,20 E
Cat. 2 7,20 E
Cat. 2a 8,10 E
Cat. 3 8,80 E
Cat. 4 9,90 E
Cat. 5 10,90 E
Cat. 6 11,80 E
Cat. 7 12,30 E
Cat. 8 12,80 E
Cat. 9 13,30 E
Cat. 10 13,80 E
Cat. 13 17,90 E
128
HAIKU
japonais
hAiku
court
poèmecourt japonais
courtjaponais
Anthologie
Anthologie
du
du poème
poème court
poème
du poème
court
japonais
japonais
Anthologie du
Anthologie
Présentation,
Présentation, choix et traduction
traduction
de Corinne
de Corinne Atlan
Atlan et Zéno Bianu
Bianu
D’après une estampe de Harunobu, vers 1760. Metropolitan Museum of Art, New York
hAiku
HAIKU
HAIKU
Poésie // Gallimard
Gallimard
.2 A41306ISBN
ISBN 978-2-07-041306-5
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D’après photos
© Rue des Archives /
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Mars 2016 A82582-2 akg-images, IMEC Fonds
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MCC - Dist. RMN-GP /
Gisèle Freund, D.R., Luisa
Ricciarini / Leemage
Poésie / Gallimard
www.gallimard.fr/PoesieGallimard et Coll. part.