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LES ARGILES

I. Les argiles :

I. 1. Définition:

L’argile désigne un matériau naturel composé principalement de minéraux à


cristallites très fines.

Sa composition chimique est très semblable à la décomposition moyenne de la


surface de la terre, dans son ensemble, qui est composée au moins de 50% de
Silicate d’alumine plus au moins hydratés. Elle est caractérisée soit par une
structure feuilletée (phyllosilicates) qui explique leur plasticité, ou bien une
structure fibreuse (sépiolite et palygorskite) qui lui confère des qualités
d’adsorption. Les autres éléments sont en général des oxydes, en plus de l’eau.

Il n’existe pas de définition unique du terme « argile ». Le mot « argile » englobe


deux connotations, l’une liée à la taille des grains et l’autre à la minéralogie.

* Le géologue ou le pédologue considère comme argile tout minérale de faible


granulométrie, la limite étant fixée à 2µm

* Les ingénieurs s’attachent plutôt aux propriétés de plasticité des matériaux


argileux quelque soit leur taille.

2. Les types des argiles :

Les argiles sont formées, premièrement à partir de la décomposition des


formations rocheuses riches en Feldspath et par l'action de plusieurs
facteurs comme la pression tectonique, des mouvements sismiques , des différents
types d'érosions , etc.… , et deuxièmement par l'acquisition de différentes
impuretés d'origine minérale. Selon les caractéristiques de la roche d'origine , il y a
plusieurs types d'argile dont chacun à des propriétés particulières .
 Les argiles primaires :

Les argiles primaires; sont formés à côté de la roche mère, par conséquent, ont subi
peu d'érosion. Ils sont inhabituels et se trouvent à certaines profondeurs (25m).

 Leurs Caractéristiques :

- peu d'impuretés.
- Moins de plasticité est appréciée pour sa blancheur, sa pureté.
- Le plus important est le kaolin.
- Elles sont généralement réfractaires

 Les argiles secondaires :

Les argiles secondaires ; ont été déplacées loin de leur lieu d'origine par l'eau, le
vent ou les glaciers. Elles peuvent être sédimentaires et elles sont proches de la
surface .

 Leurs Caractéristiques :
-Ces argiles ont des particules très fines par le processus d'érosion
- Elles possèdent une haute plasticité
- Leur composition est complexe

3. Structure des argiles :


L´argile est une roche sédimentaire, composée de silicates d´aluminium hydratés
qui présente une structure feuilletée (phyllosilicates) qui explique leur plasticité et
qui lui confère des qualités d´adsorption.
Les propriétés des argiles sont une conséquence de leurs caractéristiques
structurelles. Pour cette raison, il est essentiel de connaître la structure des
phyllosilicates afin de comprendre leurs propriétés.
Les minéraux argileux sont constitués à partir d´un empilement de feuillets
Tétraédrique et Octaédrique entrecoupé par un espace appelé espace interfoliaire.
La couche Tétraédrique est constituée par l'agencement des unités de tétraèdre de
silice, dans lequel un atome de silicium est entouré par 4 atomes d´oxygène qui
constituent les sommets du tétraèdre. Le silicium Tétraédrique peut être remplacé
par Al3+ ou Fe3+ .
La couche Octaédrique est formée de cation Al3+ ou Mg2+ entourés de six
groupements hydroxyles.

Mettre la legend et le N° de la figure(Figure 1. …)

Les argiles, comme le reste des phyllosilicates, présentent une structure basée sur
l'empilement des plans d'oxygène et des ions hydroxyles.
Les groupes tétraédriques, se rejoignent en partageant trois de leurs quatre
oxygènes avec d'autres voisins formant des couches, qui constituent l'unité
fondamentale des phyllosilicates. Entre eux les tétraèdres sont distribués en
formant des hexagones.
Ces feuillets tétraédriques sont jointes à d'autres feuillets octaédriques de type
gibbsite (Al(𝑂𝐻)3 ) ou à la brucite (Mg (𝑂𝐻)2 ). Dans ceux-ci, certains Al3+ ou
Mg 2+ peuvent être substitués par Fe2+ ou Fe3+ .

Figure 2 : Légende
Le plan d'union entre les deux feuillets est formé par les oxygènes des tétraèdres
qui n'étaient pas partagés avec les autres tétraèdres (oxygène apicale) et par les
groupes hydroxyles des feuillets Octaédriques (brucite ou gibbsite), de sorte que,
dans ce plan, il y a un hydroxyle dans le centre de chaque hexagone formé par 6
oxygènes apicaux. Le reste des (OH − ) sont remplacés par les oxygènes des
tétraèdres.

Figure 3:
Dans certains phyllosilicates comme les smectites (Fig 3), les feuilles ne sont pas
électriquement neutres en raison des substitutions de cations par d'autres de
charges différentes. L'équilibre de la charge est maintenu par la présence dans
l'espace interfoliaire, de cations, de cations hydratés ou de groupes hydroxyles
coordonnés octaédrique. Les cations interlaminaires les plus fréquents sont
alcalins (Na et K) ou alcalino-terreux (Mg et Ca) .

La charge de signe négatif délocalisée sur les surfaces basales est due aux déficits
de charges positives créés par les substitutions isomorphiques au sein de la maille
cristalline. La substitution isomorphique est le remplacement d’un cation dans la
cavité tétraédrique ou octaédrique de la structure argileuse par un autre cation de
valence inférieure. Ce remplacement crée un déficit de charge qui sera compensé
par les cations logés dans l’espace interfoliaire.
4. Types structuraux et classification des argiles :

La classification des argiles la plus utilisée est celle basée sur l’épaisseur et la
structure du feuillet.

Les phyllosilicates peuvent être formés de deux couches: Tétraédrique et


Octaédrique 1 : 1, ou (TO) ; ou par trois couches : une Octaédrique et deux
tétraédriques, 2 : 1 ou (TOT). ou par deux couches tétraédriques, pour une
Octaédrique et une autre Octaédrique 2/1/1 ou T.O.T.O .
4. 1 . Minéraux de type TO :
Le feuillet est formé par l’association d'une couche Tétraédrique et une couche
Octaédrique.
Son épaisseur est d’environ 7Å. À ce type correspond la kaolinite qui est l’un des
minéraux argileux le plus souvent rencontré dans les sols et les milieux aquatiques
naturels. Le feuillet est toujours neutre, dioctaédrique et alumineux de
composition : Al2O3, 2SiO2, 2H2O.

Figure 4

Les deux surface du minérale sont formées par des ions différents O2−
(Tétraédrique) et OH − (couche octaédrique). La proximité des ions OH − du 1ier
feuillet et O2− 2ème feuillet crée une liaison solide du kaolin.
Les capacités d’échanges cationiques et anioniques sont des propriétés
essentiellement superficielles, liées à la presence des radicaux chimiques silanols et
aluminols sur les faces latérales. La capacité d’échange cationique est
généralement faible: Il s’agit d’une argile non gonflante.
En plus des hydroxyls de la surface basale, la Kaolinite possède 3 types de sites
réactifs sur les faces laterales:

-Groupes aluminols

-Groupes silanols

-Sites (Al3+ , H2 O) acides de Lewis.

Les trois groupes sont des donneurs de protons et peuvent former des complexes
avec les cations métalliques.

4. 2. Minéraux à 10Å ou de type 2:1 (TOT):

Le feuillet des minéraux de ce type est constitué d'une couche octaédrique placée
entre deux couches tétraédriques. Ces phyllosilicates sont communément
symbolisés par TOT ou 2 :1. Leur épaisseur est d’environ 10Å.
À ce type correspondent les Illites et les Smectites .
4. 2.a.Les Illites
Plusieurs formules chimiques ont été proposées pour décrire les Illites, l’une
d’entre elles est KxAl4(AlxSi(8-x)O10)(OH)4 (x est compris entre 1 et 1.5).
La couche octaédrique est généralement alumineuse , mais parfois , Al peut être
remplacé par Fe ou Mg .
Dans ce cas, le feuillet n’est pas en équilibre électronique. Il exhibe une charge
globale négative et supérieure à celle des smectites.
Les ions K + ne sont que très faiblement échangeables synonyme d’une capacité
d’échange cationique faible. En outre les espaces interfoliaire sont anhydres.
Les forces d’attraction entre les couches sont relativement importantes, ce qui rend
l’accès des gaz non polaires, des molécules organique et des molécules d’eau très
limité. L’illite présente donc une faible propriété de gonflement.
Figure 5:

4.2.b Les Smectites :


La charge globale importante de cette classe de famille d’argile est due pour
l’essentiel à des substitutions isomorphiques Cette charge est donc permanente,
négative et dépendante du pH. Des cations compensateurs viennent alors se placer
dans l’espace interfoliaire pour équilibrer le déficit de charge.
Ces argiles ont une capacité d’échange cationique élevée. Des molécules d’eau
sont susceptibles de s’intercaler dans l’espace interfoliaire. Le degré d’hydratation
dépend de la nature du cation hydraté et de l’humidité relative.
Cette possibilité de gonflement des espaces interfoliaires améliore les propriétés
d’adsorption des polluants et augmente la CEC (capacité d’échange cationique) et
la surface spécifique.
Les minéraux les plus importants de cette famille sont: la montmorillonite et la
bentonite.

Figure 6:
** La montmorillonite
C’est une argile dioctaédrique de charge superficielle négative due essentiellement
à la substitution de 15% du silicium (Si) dans la couche tétraédrique par
l’aluminium (Al) et de la substitution de l’aluminium dans la couche octaédrique
par Mg, Fe, Zn, ou Ni . Le défaut de charge créé par cette substitution sera
neutralisé par des cations mobiles et facilement échangeables comme Na +, Ca2+.
La formule générale de la montmorillonite est : Si4O10Al2-XMgX(OH)2MX .
**La Bentonite :
Elle est constituée essentiellement de la montmorillonite. Elle est soit sodique soit
calcique. Elle est caractérisée par une capacité élevée d´adsorption, d’échange
ionique et de gonflement (Figure 6).
4. 3. Minéraux à 14Å ou de type 2:1:1(TOTO):
Ils sont constitués de l’alternance des feuillets TOT et de couches octaédriques
interfoliaires. Il est symbolisé par T-O-T-O ou 2 :1 :1. L’équidistance
caractéristique est alors d’environ 14Å , à ce type correspond la chlorite .

Dans la chlorite, l’espace interfoliaire est garni par une couche composée de Mg et
OH. L’aluminium (Al) est remplacé localement par le fer (Fe)(Figure 7)
4. 4 . Minéraux à faciès fibreux:
Ces minéraux possèdent une structure ayant comme caractère essentiel l’alternance
d’un arrangement continu de couches tétraédriques et d’un empilement de couches
octaédriques distingué par une discontinuité. Cette discontinuité d’empilement
confère à la structure des canaux intracristallins vides susceptibles d’accueillir des
molécules d’eau dite zéolitiques. Cette structure porte souvent le nom de structure
en briques ou en rubans.
Figure 7:

4. 5 . Minéraux interstratifiés:
Ils sont caractérisés par l’empilement de deux ou plusieurs feuillets de natures
différentes disposés dans une sequence vertical. C’est donc un groupe de minéraux
polyphyllitiques.
On distingue deux types d’interstratification:
**L’interstratification régulière caractérisée par une périodicité d’empilement des
different feuillets.
**L’intersratification irrégulière correspond à un empilement aléatoire de feuillets
de nature différente.
5. Les propriétés des minéraux argileux :
Les minéraux argileux se caractérisent par trois propriétés principales
**Leur forme et leur surface spécifique
**leur capacité d’adsorption d’eau et de gonflement
**leur multiple possibilité d’échange ioniques
5.1. La capacité d’échange cationique (CEC) :
La capacité d'échange cationique est l'une des propriétés les plus importantes des
dans minéraux argileux.
Les minéraux argileux se caractérisent par une surface électrique non neutre. Il
existe deux types de charge :
**Une charge permanente ou structurelle liée aux substituants ioniques de signe
négatif.
**Une charge de surface variable selon le pH du milieu, liée aux réactions
chimiques qui se produisent à la surface des minéraux ou suite à l’adsorption de
surfactants de signe + ou -.
La charge de surface est liée à l’hydrolyse de liens rompus Si-OH et Al-OH le long
des surfaces. A faible pH, l’argile se caractérise par une capacité d’échange
anionique (CEA) : H+ se lie davantage par rapport à OH-, une charge positive se
développe. La CEA est généralement faible par rapport à la CEC.
A fort pH, une capacité d’échange cationique (CEC) se développe : Les OH- se
lient davantage que H+ et une charge négative se développe.
La C.E.C indique l’aptitude d’une argile à échanger des cations. La CEC varie en
fonction du pH, généralement elle est mesurée à pH=7.
La mesure de la capacité d’échange cationique des argiles est importante
puisqu’elle permet la prédiction du mécanisme d’adsorption des molécules
cationiques. Ce paramètre est exprimé en quantité de charge par unité de masse
(meq/100g).

5.2. La capacité d’adsorption d’eau et de gonflement:


Le degré d’hydratation varie d’une famille argileuse à une autre. Certains minéraux
argileux ont la capacité d’incorporer dans leur structure des molécules d’eau.

Cette eau modifie la dimension de la couche en provoquant son gonflement. Ces


argiles sont appelées argiles gonflantes.

Les smectites, vermiculites et minéraux interstratifiés offrent des capacités


d’expansion beaucoup plus importantes que celles des autres espèces argileuses.

L’incorporation d’eau est réversible à la pression atmosphérique et dépend de la


température et de la pression de vapeur. Plus l’air est humide plus l’argile pourra
incorporer de l’eau.

Les minéraux gonflant ont une structure de base à 10Å. Selon l’hydratation, une
couche d’eau de 2.5 0 5.2 Å d’épaisseur se développe. Cette hydratation conduit
à une augmentation du volume pouvant atteindre 95%.
Figure 8 :

5.3. La forme et surface spécifique:


Les argiles se présentent sous trois formes :
*en forme de flocons
*en lattes
*en forme d’aiguilles
Les argiles sont constituées de particules très fines. Elles se caractérisent par une
grande surface spécifique qui dépend toutefois de la nature de l’espèce argileuse.
Les propriétés des argiles sont principalement contrôlées par leur surface.
Etude Expérimentale
Généralités sur l’adsorption

II-1 Introduction :

Parmi les procédés de traitement des rejets liquides, l’adsorption reste une
technique relativement utilisée et facile à mettre en œuvre. Le charbon actif est
l’adsorbant le plus largement utilisé en raison de sa grande capacité d’adsorption
des matériaux organiques. Toutefois, cet adsorbant a un coût élevé et reste difficile
à régénérer. La recherche d’un autre adsorbant efficace et moins couteux s’avère
donc intéressante. Dans cette optique, l’utilisation de l’argile en tant qu’adsorbant
présente un grand intérêt en raison de son efficacité, son coût accessible et son
abondance.

Ce travail porte sur l’étude de l’adsorption du colorant bleu de méthylène, colorant


cationique utilisé dans la teinture du coton, du bois et de la soie sur l’argile brute
de la région de Oued Laou (Maroc). Les essais d’adsorption ont montré que
l’équilibre s’établit au bout de 20 minutes. Différents paramètres expérimentaux
ont été analysés : masse d’adsorbant et concentration initiale en colorant.

La capacité d’adsorption a été déterminée en utilisant les isothermes de Langmuir


et Freundlich. La cinétique d’adsorption du bleu de méthylène a été étudiée en
utilisant les équations du pseudo-premier-ordre et pseudo-second-ordre.
L’adsorption du colorant bleu de méthylène sur l’argile brute peut être décrite par
une cinétique du pseudo-second-ordre. L’effet de la température sur l’adsorption
du colorant a été également étudié et les paramètres thermodynamiques ont été
déterminés.
Avant de détailler la partie expérimentale, nous allons définir le phénomène
d’adsorption.
II-2- Définition du phénomène d’adsorption :

L’adsorption est un phénomène physico-chimique de transfert de matière d’un


fluide vers la surface d’un solide. La substance qui se fixe est appelée adsorbat, le
solide qui est le siège de l’adsorption est nommé adsorbant. Ce phénomène
spontané provient de l’existence de forces non compensées à la surface de
l’adsorbant. Il de traduit en particulier par une modification de concentration à
l’interface de deux phases non miscibles (gaz/solide ou liquide/solide).
Suivant la nature des liaisons entre le substrat et les particules adsorbées, on
distingue deux types d’adsorption : physisorption et chimisorption.

Figure 9 : Phénomène d’adsorption


II-3-1- Adsorption physique et adsorption chimique : :

Dans l’adsorption physique, les forces entre les molécules (gaz ou liquide) et le
solide (adsorbant) sont du type VAN DER WALLS ou des liaisons hydrogène.
Elles sont de nature physique et elles interviennent avec tout type de solide et de
molécules.

PROPRIÉTÉS Physisorption Chimisorption

Chaleur d’adsorption Favorisée par une baisse Favorisée par une


de la température température élevée

Rapide (elle ne requiert Moyenne (elle requiert


VITESSE
pas une
d’énergie d’activation) énergie d’activation qui
ralentit le processus)

Liaison entre liquide et Physique, type Van Der Chimique, type covalent
solide Waals plus
caractère ionique

Adsorption en
Adsorption en
Etat de surface
multicouche
monocouche
Possible

Réversibilité Très réversible Difficilement réversible

Tableau 1 : Différences entre la physisorption et la chimisorption


Dans le cas de l’adsorption chimique, il y a une réaction chimique entre les
atomes de la surface et les molécules de l’adsorbat. La chaleur d’adsorption,
relativement élevée, est comprise ente 20 et 200 Kcal/mol. Ce type d’adsorption
intervient dans le mécanisme de la réaction catalytique hétérogène.
La chimisorption est complète quand tous les centres actifs présents à la surface
ont établie une liaison avec les molécules de l’adsorbat.
Les principales différences entre la physisorption et le chimisorption sont
présentées dans le tableau 1 ci-dessus :
II-4- Facteurs influençant à l’équilibre d’adsorption :

Le phénomène d’adsorption liquide-solide s’effectue selon un partage du soluté


entre l’adsorbant et la solution, et dépend donc des caractéristiques des trois
composantes du système (adsorbat, adsorbant, solution), dans lequel le solvant
(l’eau en général) et le soluté entrent en compétition les conditions (pH, la
température, nature de l’adsorbant, influence de l’adsorbat) sont les facteurs
majeurs qui influencent et gouvernent les propriétés d’adsorption.

II-4-1- Influence du pH sur l’adsorption :

Le pH a parfois un effet non négligeable sur les caractéristiques de l‘adsorption.


Dans la plupart des cas, les meilleurs résultats sont acquis aux pH les plus faibles.
Cette propriété s‘applique particulièrement à l‘adsorption de substances acides.

II-4-2- Influence du Température sur l’adsorption :

L‘adsorption est un phénomène endothermique ou exothermique suivant le


matériau adsorbant et la nature des molécules adsorbées. De nombreuses valeurs
d‘enthalpie d‘adsorption sont présentées dans la littérature qui attestent de la
variabilité des processus thermodynamiques.
II-4-3- Influence de la nature de l’adsorbant sur l’adsorption :

On peut classer les adsorbants en :

 Adsorbant apolaires, ayant plus d’affinité pour les substances non polaires

(exemple du charbon, du graphité, talc etc.…)

 Adsorbat polaire, qui adsorbe les électrolytes, dans ce cas l’adsorption est

sélective.

Ainsi selon la charge de la surface de l’adsorbant, les cations ou les anions seront
fixé parmi ces adsorbants polaires, on cite les silicates et les argiles diverses.

II-4-4- Influence de l’adsorbat sur l’adsorption :

L’adsorption est aussi influencée par la structure chimique des corps dissous, ainsi
: Les composées aromatiques s’adsorbent mieux par rapport aux composés
aliphatiques possèdent le même nombre de carbone. L’introduction dans les
composés du groupe hydroxyde, abaisse en principe, la grandeur de l’adsorption.

II-5- Les isothermes d’adsorption :

L’allure de la courbe d’isotherme varie selon le couple adsorbat-adsorbant étudié.


Les isothermes d’adsorption des solutés à solubilité limitée ont été classées par
Giles et collent quatre principales classes.

Les courbes de type S: indique une croissance de l’adsorption avec la


concentration de l’adsorbat.

Les isothermes de type L (dite Langmuir): montre l’affinité


relativement élevée entre l’adsorbat et l’adsorbant.
Les isothermes de type H: indique une très grande affinité entre le
substrat et le support.

Les isothermes de type C: sont sous forme de ligne droite, indique


une partition constante entre l’adsorbat et l’adsorbant.

Figure 10 : Les différentes isothermes d’adsorption.

II-6- Expressions mathématiques de quelques isothermes :

Plusieurs modèles ont été proposés pour décrire les courbes isothermes
d’adsorption en milieux aqueux ou gazeux. Les équations de Langmuir et
Freundlich ont l’avantage d’être simples et souvent appropriées à la modélisation
de cinétiques d’adsorption en milieu aqueux, que nous citons ci-dessous.

II-6-1 Modèle de LANGMUIR :


L’équation (I-1) est connue sous le nom de l’équation de Langmuir, qui la proposa
en1915 et la confirma en 1916. Elle décrit les isothermes de type H. Une fois les
valeurs de (X/m) et Ce déterminées expérimentalement, cette équation permet
l’accès aux valeurs de b et (X/m)0, paramètres caractéristiques du modèle de
Langmuir. L’équation de Langmuir représente des adsorptions monocouches sans
interaction entre les molécules adsorbées, sur une surface ayant un nombre de sites
d’adsorption fini, possédant la même énergie.

X/m = b(X/m)0. Ce/ (1+b.Ce) (1)

(X/m): quantité adsorbée par le matériau.

Ce: Concentration du soluté en solution à l’équilibre.

(X/m)0 : quantité maximale de l’adsorbat adsorbée sur la surface de l’adsorbant


à l’équilibre.

b : Constante de Langmuir.

L’équation est linéarisable de la manière suivante :

Ce/(X/m) = 1/b.(X/m)0+Ce/(X/m)0 (2)


L’équation obtenue est celle d’une droite de pente 1/b.(X/m)0 et d’ordonnée à
l’origine1/(X/m)0 ; ce qui permet de déterminer deux paramètres d’équilibre de la
relation : (X/m)0 et b.

Figure11 : Model d’adsorption de monocouche.

II-6-2- Modèle de FREUNDLICH :

C'est une équation empirique largement utilisée pour la représentation pratique de


l'équilibre d'adsorption. Elle ne repose sur aucune base théorique. Toutefois
l’expérience montre qu’elle décrit bien les résultats d’adsorption des
micropolluants par les solides tels que les charbons actifs, les sols et les argiles.
Elle représente sous la forme :

X/m = KF Ce1/n (3)

X/m: quantité absorbée par gramme de solide en (mg/g).

KF et n: paramètres de Freundlich, caractéristique de la solution et de


l’adsorbant, déterminées expérimentalement.
A partir d’une série de points expérimentaux, les constantes KF et n sont
déterminées par linéarisation de l’équation (I.4) suivante :

Ln (X/m) = 1/nLn Ce + Ln KF (4)

Figure 12 : Modèle d’adsorption de multicouches.


tude expérimentale :

INTRODUCTION:

Le colorant de bleu de méthylène a été employé pour déterminer la surface


spécifique des minéraux argileux pendant plusieurs décennies. La formule
chimique est C16H18ClN3S, avec un poids moléculaire correspondant à 373,91
g/mol. À l'état aqueux, le bleu de méthylène est un colorant cationique,
C16H18ClN3S+, lequel est adsorbé par les surfaces des argiles qui sont chargées
négativement.

1 . But :
Dans ce travail, nous allons utiliser une des applications des argiles, à savoir
la dépollution. des nous sommes interessés à l'élimination du colorant
organique BM qui contamine les eaux, à partir d'un échantillon d'argile de
Oued Laou

2 . SPECTROSCOPIE D’ABSORPTION DANS L’UVVISIBLE :

La spectroscopie UV-Visible permet d’accéder qualitativement à des


renseignements quant à la nature des liaisons présentes au sein de l’échantillon
mais également de déterminer quantitativement la concentration d’espèces
absorbant dans ce domaine spectral. Non destructive et rapide, cette spectroscopie
est largement répandue en travaux pratiques de chimie ainsi qu'en analyse
chimique ou biochimique.

3 . Spectroscopie :
Etude des interactions entre la matière et un rayonnement électromagnétique.
Une molécule absorbera une radiation de fréquence ν , s ʼil existe des
transitions nécessitant une énergie :

ΔE = hν = hc/λ
Avec :
h = 6,63 10-34 Js, cte de Planck
ν : fréquence
λ : longueur dʼonde
c : vitesse de lumiére

4 . Principes de la spectrophotométrie :

Figuer 1 : spectrométre monocanal


La spectrophotométrie est une technique d’analyse qualitative et
quantitative, de substances absorbant un rayonnement
électromagnétique de longueur d’onde comprise entre 300 et 900 nm
avec le type d’appareil utilisé. Lorsqu’une substance absorbe dans le
domaine du visible (400 nm < ! < 700 nm), l’œil ne perçoit en
regardant cette substance, que les radiations non absorbées, c’est
pourquoi celle-ci apparaît colorée, de la couleur complémentaire à
celle de la radiation absorbée.
Le Principe est simple : on cherche à savoir quelle est l'absorbance à
chaque valeur de la longueur d'onde. On utilise donc un système de
type monochromateur pour fixer la longueur d'onde et un
photomultiplicateur vient enregistrer l'absorbance correspondante. Il
suffit de faire varier la longueur d'onde sur une plage adéquate pour
obtenir un spectre.
Une source de lumière est rendue monochromatique à travers un
système dispersant (prisme) ou un système diffractant (réseau). Le
faisceau est dédoublé. Un faisceau traverse la cuve et l'autre sert de
référence (passe à travers une cuve de solvant). Un
photomultiplicateur enregistre le spectre de transmission T = I / Io puis
traite l'information de façon à donner l'absorption. Le spectre est
ensuite affiché et traité par un ordinateur qui détermine les différentes
longueurs d'onde d'absorption maximale ainsi que les absorptions
correspondantes.

5 . Loi De Beer-Lambert :
La loi de Beer-Lambert s'applique pour des radiations
monochromatiques et sa validité est bonne lorsqu'on travaille avec
des solutions suffisamment diluées pour ne pas modifier les
propriétés des molécules (association, complexation …).
Lorsque la lumière arrive sur un milieu homogène de longueur l
(trajet optique), une partie de cette lumière incidente notée I0 est
absorbée par le milieu et le reste, noté I, est transmis. La fraction
de la lumière incidente absorbée par une substance de
concentration C contenue dans une cuve de longueur l est donnée
par la loi de Beer-Lambert :

𝑰𝟎
A= ε.l.c = log ( )
𝑰

Avec :

𝐼0 : l’intensité de la lumière incidente .

𝐼1 : l’intensité de la lumiére sortante .

A : l’absorbance .
ε : l’absorptivité molaire .
l : la longueur du trajet optique dans la solution traversée , il
correspond à l’épaisseur de la cuvette utilisé .
C : concentration de substance dans la solution en ( mol / L )

6 . Préparation des échantillons :

Matériels Produits
- Erlen de 1000 ml - Bleu de méthylène
- L’appareille d’ultra-violet - Argile de Oued Laou
- Becher - L’eau distillée
- Pipettes
- Tube

NB : Argile de Oued Laou .


7 . Mode Opératoire :
On met en contact dans des fioles 0.1 g d’ argile de Oued Laou
avec des solution de bleu de méthylène à des concentrations
différentes .

On laisse les cinq fioles sous agitation pendant 24 h ( temps


nécessaire pour la mise en équilibre ) à température ambiante
20°C . Aprés on récupére le surnagent pour calculer la
concentration d’équilibre de BM , grâce à l’appareil
spectrophotométrie UV . La longueur d’onde correspondant au
maximum d’absorption est 665 nm .

 Etalonnage de l’appareil :
On utilise 5 solution de concentration differents ( 50,60,70,80 mg/l )
de Bleu de Méthylène , et on les analyse à l’aide de l’appareil
spectrophotométrie UV pour déterminer la courbe d’étalonnage .
 Etalonnage pour la Bleu de Méthylène ( BM ) :
La concentration en colorant résiduel a été déterminée à l’aide de la
courbe d’étalonnage réalisée avec une gamme de concentrations
connues de BM.

C 0 2 4 6 8 10
0
A 0 0.406841 0.791951 1.12277 1.48994 1.82102

2
y = 0.1812x + 0.0327
1.8 R² = 0.9987
1.6
1.4
1.2
Series1
1
Log. (Series1)
0.8
Linear (Series1)
0.6
0.4
0.2
0
0 2 4 6 8 10 12

Figure 3 : Courbe d’étalonage du Bleu de Méthylène

8 . Isothermes d’adsorption :
La concentration superficielle de surface en Bleu de Méthylène à
l’équilibre ( Qe ) est définie comme :

𝑄𝑒 = ( 𝐶0 - 𝐶𝑒 ) V/m
Avec : V=25ml et m=0.1g

 Qe : la quantité de Bleu de Méthylène adsorbé par unité de masse (


mg/g ).
 𝐶0 : la concentration initiale ( mg / l ) .
 𝐶𝑒 : la concentration résiduelles à l’équilibre de la phase liquide (
mg / l )
 𝑉 : le volume de l’adsorbat .
 𝑚 : la masse de l’adsorbant .

Aprés l’étalonnage de l’appareil , on mesure la concentration 𝐶𝑒 de


chaque tube pour determiner la quantité du Bleu de Méthylène adsorbé
an utilisant la relation précédent (𝑄𝑒 = ( 𝐶0 - 𝐶𝑒 ) V/m ) . et on obtient
les résultats suivants :

Qe
Ci Ab Ce
0
0 0 0
10.2580256
50 1.64635 8.96789773
12.4710028
60 0.958207 10.1159886
13.0894034
70 1.10302 17.6423864
12.7702727
80 0.916288 28.9189091
14.3626577
90 0.704521 32.5493693
14

12

10

Series1
6

0
0 5 10 15 20 25 30 35

Figure 5 : courbe de la quantité du Bleu de Méthylène dans la solution après


l’adsorption

 Pour Langmiur :
L’equation de linéarisation :
Ce 1 Ce
= +
Qe b ∗ (x) x
n n
Ce
On trace la droite =f(Ce )
Qe

Ce/Qe 0 0.874232343 0.8111608 1.347837316 2.264549059


langmiur
3
y = 0.0763x + 0.0574
R² = 0.9912
2.5

1.5 langmiur
Linear (langmiur)
1

0.5

0
0 5 10 15 20 25 30 35

Figure 6 : courbe de langmiur

 Pour Freunlich : la linèarisation du modèle de Freundlich donne


l’équation suivante :

1
Ln(𝑄𝑒 )= ∗ 𝐿𝑛(𝐶𝑒 ) + 𝐿𝑛(𝐾𝑓 )
𝑛

On trace la droite Ln(𝑄𝑒 )=f(𝐿𝑛(𝐶𝑒 ))

lnQe lnCe
2.32806038 2.19365128
2.52340618 2.31411721
2.571803 2.87030432
2.54712003 3.36449567
2.66463162 3.48275799
freundlich
2.7
y = 0.1669x + 2.0522
2.65 R² = 0.6321
2.6

2.55 freundlich

2.5 Linear (freundlich)


Linear (freundlich)
2.45
Linear (freundlich)
2.4

2.35

2.3
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4

Figure 7 : courbe de Freunlich

 Conclusion :
Les expériences d’adsorption montrent que l’argile utilisée ( ARGILE
DE OUED LAOU ) est très efficace dans l’élimination d’un colorant
basique comme le bleu de méthylène en milieu aqueux.
Le modèle de Langmuir a donné une bonne coeficient de
détermination ( R2 très proche a 1) pour l’adsorption de BM ce qui
signifie que les sites d’adsorption présent à la surface sont
homogènes et que l’adsorption se fait en monocouche. Donc
l’isotherme d’adsorption est de type L.
Ainsi, une grande contribution à la protection de l’environnement, en
particulier à la purification de l’eau et la valorisation des argiles
marocaines a été mise en évidence au cours de ce travail.
Conclusion générale

Les argiles sont des microparticules remarquables pour leur taille


macrométrique et leur structure en feuillets qui offre une grande
surface spécifique vis-à-vis à l'adsorption et leur confère un rôle
crucial dans la rétention d'un grand nombre de polluants d'origine
naturelle ou causé par l'être humain.
L’étude de l’argile à un grand rôle dans la science de l’environnement,
en particulier dans la protection de ressource comme l’eau.

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