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Faculté polydisciplinaire de Béni Mellal J.

EL-MEKKAOUI

CHAPITRE 1 LES FONCTIONS D’UNE SEULE VARIABLE

1.1 generalite

Soit I une partie non vide de R.


Une application de I dans R est une correspondance entre les éléments de I et ceux de R telle
que tout élément de I admet une et une seule image dans R.

Définitions
Une fonction réelle d’une variable réelle est une application d’une partie de R dans R.
f est définie en x0  R si f fait correspondre à x0 une et une seule valeur f ( x0 ) réelle.
On note 𝐷𝑓 l’ensemble de définition de f et le graphe de f est l’ensemble

C f  M ( x, f ( x)) / x  D f 
On note
f :D RR
f
x  f ( x)
Exemples :
3x 2  1
1) Soit f une fonction définie par f ( x )  ,
x2  x  2
Alors D f  x  R / x 2  x  2  0  R   2; 1
2) Soit g une fonction définie par g ( x )  ln( 3 x  1)
 1 
Alors Dg  x  R / 3 x  1  0    ,   .
 3 
Parité d’une fonction

Définition : On dit qu’une partie D de R est symétrique par rapport à 0 si et seulement si :


Pour tout réel x, si x  D, alors  x  D.

Ensembles symétriques par rapport à 0 Exemples non symétriques par rapport à 0

, 0,
R-{0}) R-{1}

R-{-1; 1} R-{-1; 2}

4; 4 4; 3

Définitions : Soient f une fonction et Df son ensemble de définition.


1. On dit que f est paire si et seulement si

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Df est symétrique par rapport à 0 et pour tout réel x de Df, on a : f(-x) = f(x)
2. On dit que f est impaire si et seulement si
Df est symétrique par rapport à 0 et pour tout réel x de Df, on a : f(-x) = -f(x)

Fonction paire fonction impaire

Cf est symétrique par rapport à (oy). Cf est symétrique par rapport à O(0,0).

Exemples

1- Les fonctions x  x 2 ; x  cos(x) sont paires.


2- Les fonctions x  x 3 ; x  sin( x) sont impaires.

Périodicité

Définition
On dit qu’une fonction f est périodique si et seulement si, il existe un réel T strictement
positif tel que :

x Df, on a : x  T  Df et f ( x  T )  f ( x)

On appelle période de la fonction f le plus petit réel T vérifiant la propriété ci-dessus.

Exemples de fonctions périodiques


Rappelons les résultats bien connus sur les fonctions périodiques classiques :

Fonction Df Période

x→sinx R 2
x→cosx R 2

 
x→tanx R    k / k  Z  
2 

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x→sin(ax+b) ; a  0 R 2
a

x→cos(ax+b) ; a  0 R 2
a

Composée de deux fonctions

Soit f une fonction définie sur un intervalle I, à valeurs dans un intervalle J et g une fonction
définie sur J. La fonction composée de f suivie de g est la fonction notée g o f, définie pour
tout x de I par :
gof ( x)  g  f ( x) .
Exemple : f : x  x 2  1 et g : x  x , alors gof définie par : gof : x  x 2  1 .

1.2 CONTINUITE
Soient f une fonction définie sur un intervalle ouvert I et x0  I .
Définition 1.
On dit que f est continue en x 0 si et seulement si lim f ( x)  f ( x0 ) .
x  x0

Exemple. Soit f une fonction définie par :


 x2  1
 f ( x )  si x  1
 x 1
 f (1)  5
x2  1
On a lim f ( x)  lim  lim x  1  2  f (1). Alors f n’est pas continue en 1.
x 1 x 1
x  1 x1
Continuité à gauche et continuité à droite
Une fonction est continue à droite en x 0 si lim f ( x)  f ( x0 ) et continue à gauche si
x  x0

lim f ( x)  f ( x0 ) .
x  x0 

Continuité sur un intervalle. On dit qu'une fonction est continue sur un intervalle si elle est
continue en tout point de l'intervalle. Aux extrémités de l'intervalle, il faut comprendre
continue par continue à droite ou continue à gauche.

Exemples.
1- Les fonctions x  cos(x) ; x  sin( x) ; x  e x et les fonctions
polynomiales sont continues sur R.
2- x  ln( x) est continue sur 0;   .
 
3- x  tan( x) est continue sur tout intervalle I  R    k / k  Z  .
2 
Opérations sur les fonctions continues
Soient f et g deux fonctions définies sur un intervalle I ; Si les fonctions f et g sont continues
sur I, alors
1. f est continue sur I   R,

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2. f  g est continue sur I,


3. fg est continue sur I,
f
4. Si g  0 sur I alors est continue sur I
g
5. Si f est continue sur I et g est continue sur f (I ) , alors gof est continue sur I .

1.3 DERIVABILITE
Soient f une fonction définie sur un intervalle ouvert I et x0  I .
Définition 1.
f ( x )  f ( x0 )
On dit que f est dérivable en x 0 si et seulement si lim  lR .
x  x0
x  x0
On écrit l  f ' ( x0 ) est la dérivée de f en x 0 .
Exemple. Soit f une fonction définie par f ( x)  x 2  3

f ( x)  f (1) x2  3  4 x2  1
On a lim  lim  lim  lim ( x  1)  2  R.
x 1
x 1 x 1
x 1 x 1
x  1 x1

Alors f est dérivable en 1 et f ' (1)  2.

Interprétation graphique
Théorème : Lorsque f est dérivable en x 0 , alors courbe représentative C f de la fonction f
admet au point A( x0 , f ( x0 )) une tangente de coefficient directeur f ' ( x0 ) .
(T ) : y  f ' ( x0 )( x  x0 )  f ( x0 ) .

Exemple : f : x  x2  3
On a f (1)  4 et f ' (1)  2 , alors l’équation de la tangente (T) au point A(1,4) est :
y  f ' (1)( x  1)  f (1) , alors (T ) : y  2 x  2 .
Définition 2.
Soit f une fonction définie sur x0 ;   ;   x0 

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f ( x )  f ( x0 )
On dit que f est dérivable à droite en x 0 si et seulement si lim  lR .
x  x0 x  x0
On écrit l  f d' ( x0 ) est la dérivée à droite de f en x 0 .

Définition 3.
Soit f une fonction définie sur  ; x  ;   x 
0 0

f ( x )  f ( x0 )
On dit que f est dérivable à gauche en x 0 si et seulement si lim  l R.
x  x0 x  x0
On écrit l  f g' ( x0 ) est la dérivée à gauche de f en x 0 .
Interprétation graphique
Lorsque f est dérivable à droite en x 0 , alors la courbe représentative C f de la fonction f
admet au point A( x0 , f ( x0 )) une demi-tangente (Td ) de coefficient directeur f d ' ( x0 ) .
 y  f d ' ( x0 )( x  x0 )  f ( x0 )
(Td ) : 
 x  x0

Lorsque f est dérivable à gauche en x 0 , alors la courbe représentative C f de la fonction f


admet au point A( x0 , f ( x0 )) une demi-tangente (Tg ) de coefficient directeur f g ' ( x0 )
 y  f g ' ( x0 )( x  x0 )  f ( x0 )
(Tg ) : 
 x  x0

Remarques

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1). f est dérivable en x 0 si et seulement si f est dérivable à droite et à gauche en x 0 et


f d ' ( x0 )  f g ' ( x0 )
2). f est dérivable en x 0 alors f est continue en x 0 ,

Exemple. Soit f une fonction définie par :


 f ( x)  5 x  1; x  1

 f ( x)  x  x  2; x  1
2

f ( x)  f (1) x2  x  2  4 x2  x  2 ( x  1)( x  2)
On a lim  lim  lim  lim  3.
x 1
x 1 
x 1
x 1 x 1 
x 1 
x 1
( x  1)
Alors f est dérivable à droite en 1 et f d ' (1)  3 et C f la courbe de la fonction f admet au
point A(1; 4) une demi-tangente (Td ) de coefficient directeur 3.
f ( x)  f (1) 5x  1  4 5( x  1)
Et on a lim  lim  lim  5. .
x 1 
x 1 
x 1
x 1 x 1 
x 1
Alors f est dérivable à gauche en 1 et f g ' (1)  5 et C f la courbe de la fonction f admet au
point A(1; 4) une demi-tangente (Tg ) de coefficient directeur 5
On a f d ' (1)  f g ' (1) . Alors f n’est pas dérivable en 1.
Dérivabilité sur un intervalle et fonction dérivée.
On dit qu'une fonction est dérivable sur un intervalle I, si elle est dérivable en tout point
de l'intervalle I. Aux extrémités de l'intervalle, il faut comprendre dérivable par dérivable à
droite ou dérivable à gauche.
On définit la fonction dérivée par
f ': I  R
x  f ' ( x)
Exemples.
1- Les fonctions x  cos(x) ; x  sin( x) ; x  e x et les fonctions
polynomiales sont dérivables sur R.
2- x  ln( x) est dérivable sur 0;   .
 
3- x  tan( x) est dérivable sur tout intervalle I  R    k / k  Z  .
2 

Opérations sur les fonctions dérivées


Soient f et g deux fonctions définies sur un intervalle I ; Si les fonctions f et g sont dérivables
sur I, alors
1. f est dérivable sur I ;   R, et x  I ;  . f ' ( x)  . f ' ( x)
2. f  g est dérivable sur I, et x  I ;  f  g ' ( x)  f ' ( x)  g ' ( x).
3. fg est dérivable sur I, et x  I ;  fg ' ( x)  f ' ( x) g ( x)  f ( x) g ' ( x).
f
4. Si g  0 sur I alors est dérivable sur I, et
g

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'
f f ' ( x) g ( x)  f ( x) g ' ( x)
x  I ;   ( x)  .
 
2
g g ( x )
5. Si f est dérivable sur I et g est dérivable sur f (I ) , alors gof est dérivable sur I , et
x  I ;  gof ' ( x)  f ' ( x) g '  f ( x).
Dérivées de quelques fonctions

f (x) f ' ( x)
c; c  R 0
cx; c  R c
sin( x) cos(x)
sin( u ( x)) u' ( x) cos(u( x))
cos(x)  sin( x)
cos(u ( x))  u ' ( x) sin( u ( x))
1
tan( x) 2
 1  tan 2 ( x)
cos ( x)
x /   R x  1
u  ( x) /   R u ' ( x)u  1 ( x)
ex ex
eu ( x) u ' ( x )e u ( x )
1
ln( x)
x
u ' ( x)
ln( u ( x))
u ( x)
a x ; (a  R   1) x
a ln(a)
a u ( x ) ; (a  R   1) a ln( a) u ' ( x)
u( x)

Dérivées successives , fonction de classe C n


Etant donné un intervalle ouvert , on dit que f est dérivable sur , si elle est dérivable en tout
point de . Soit f une fonction dérivable sur . Sa dérivée f' peut être elle-même dérivable. On
appelle alors dérivée seconde (ou la dérivée d’ordre 2) la dérivée de f ', et on la note f '' . Cette
(k )
fonction peut être elle-même dérivable, etc. Si f est k fois dérivable, on note f sa dérivée d’ordre
k , ou dérivée k -ième.
Par définition, la dérivée d'ordre 0 est la fonction elle-même.
( n 1)
(2)
Si f , f ' , f ,…, f sont dérivables et f
(n)
est continue sur I , alors f est dite de classe Cn
sur I.
Fonction indéfiniment dérivable

Si f est de classe C n , n  IN , f est dite de classe C  ou indéfiniment dérivable sur I.


Exemples

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1. f : x  x 4  x 3 ; f ': x  4 x 3  3x 2 ; f ' ': x  12 x 2  6 x ; f ( 3) : x  24 x  6


; f ( 4 ) : x  24 ; et n  5, f ( n ) : x  0.
Alors f est de classe C  sur R.
2. g : x  cos(x) : g est de classe C  sur R et x  R , k  IN on a :
 f ( 2 k ) ( x)  (1) k cos(x)
 ( 2 k 1)
f ( x)  (1) k 1 sin( x)

1.4 DIFFERENTIELLE D’UNE FONCTION

Définition : Si f est dérivable sur I, elle est différentiable sur I. On note la différentielle de
f : df  f ' ( x)dx , ( dx désigne une petite variation de la variable x ).
df
On déduit alors l’écriture différentielle de la dérivée : f ' ( x)  .
dx
Opérations sur les différentielles
Soient f et g deux fonctions définies sur un intervalle I ; Si les fonctions f et g sont
différentiables sur I, alors
1. f est différentiable sur I ;   R, et d  . f    .df
2. f  g est différentiable sur I, et d  f  g   df  dg .
3. fg est différentiable sur I, et d  fg   gdf  fdg .
f  f  gdf  fdg
4. Si g  0 sur I alors est différentiable sur I, et d    .
g g g2
5. Si f est différentiable sur I et g est différentiable sur f (I ) , alors gof est
différentiable sur I , et d  gof   g ' of .df
Exemples
1. f : x  sin( x) est différentiable sur R et df  cos(x)dx .

f : x  x est différentiable sur  0;   et df 


1
2. dx .
2 x
3. f : x  e sin(x ) est différentiable sur R et df  e sin(x ) cos( x)dx .
x 1  x 2  2x  2
4. f : x  2 est différentiable sur R et df  dx .
x 2 x 2  22
5. f : x  ln x est différentiable sur  0;   et df  dx .
1
x

1.5 APPLICATION DE LA DERIVEE A L’ETUDE GLOBALE DES FONCTIONS

Règle de l’Hôpital
Soient I un intervalle de R et x0  I ou une extrémité de I (finie ou non). Si f et g sont
dérivables sur I, avec lim f ( x)  lim g ( x)  0 ou   et si g ( x)  0 et g ' ( x)  0 ,
x  x0 x  x0

pour tout x  I  x0 , alors

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f ' ( x) f ( x)
lim  l  lim  l ( l finie ou infinie).
x  x0 x x
g ' ( x) 0 g ( x)
Remarque
La règle de l’Hôpital est un moyen pour lever l’indétermination dans le calcul des limites
0 
qui présentent les formes indéterminées de type et .
0 
Exemples :

ln( x)   1
 xlim  ( F .I ) . Posons f ( x)  ln( x) et g ( x)  x , f ' ( x)  et g ' ( x)  1.
 
x  x
f ' ( x) 1 ln( x)
On a lim  lim  0 , alors xlim  0.
x 
g ' ( x) x x  
x
 La règle de l’Hôpital peut être utilisée plusieurs fois dans le calcul de la limite :
x ln( x)  x  1 0
lim  ( F .I ) . Posons f ( x)  x ln( x)  x  1et g ( x)  ( x  1) ln( x),
x 1
( x  1) ln( x) 0
1
f ' ( x)  ln( x) et g ' ( x)  ln( x)  1  .
x
f ' ( x) ln( x) 0
On a lim  lim  (F.I). Et une nouvelle fois, on applique la règle
x 
g ' ( x) x ln( x)  1  1 0
x
de l’Hôpital à f ' et g ' . En calculant les dérivées secondes de f et g , on trouvera :
1
ln( x) 1 x ln( x)  x  1 1
lim  lim x
 . Alors lim  .
x 1 1 x
ln( x)  1 
1 1

2 x 1
( x  1) ln( x ) 2
x x x2
Théorème de Rolle

Théorème : Soit f une fonction continue sur a; b  , dérivable sur a; b et f (a)  f (b) , alors
il existe au moins x0  a ; b tel que : f ' ( x0 )  0.

Interprétation géométrique
La tangente à au moins un point de la courbe de f est horizontale (c’est-à-dire parallèle à l’axe
(ox)).

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Exercice :f : x  3x 4  11x 3  12 x 2  4 x  2.
Montrer que f ' s’annule au moins une fois sur 0 ; 1.

Solution : f est continue sur 0 ; 1, dérivable sur 0 ; 1 (f est une fonction polynômiale) et
f (0)  f (1)  2 , alors d’après le théorème de Rolle f ' s’annule au moins une fois sur
0 ; 1.
Théorème des Accroissements Finis (TAF)
Théorème : Soit f une fonction continue sur a; b  , dérivable sur a; b , alors il existe au
moins x0  a ; b tel que : f (b)  f (a )  f ' ( x0 )(b  a).

Interprétation géométrique
La tangente à au moins un point de la courbe de f est parallèle à (AB), avec A(a, f (a)) et
B(b, f (b)).

Exercice : f : R *  R, f ( x )  e x , x  R  .
1 1c
Montrer que pour tout x  0 , il existe c  x ; x  1 tel que f ( x)  f ( x  1)  e .
c2

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Extremums et sens de variation


Soient f une fonction définie sur I  R et x0  I .
Définition 1 :
On dit que f admet un maximum global en x 0 si x  I ; f ( x)  f ( x0 ).
On dit que f admet un minimum global en x 0 si x  I ; f ( x)  f ( x0 ).

Définition 2 :
On dit que f admet un maximum local (ou relatif) en x 0 s’il existe un intervalle ouvert J  I
contient x 0 tel que : x  J ; f ( x)  f ( x0 ).
On dit que f admet un minimum local (ou relatif) en x 0 s’il existe un intervalle ouvert J  I
contient x 0 tel que : x  J ; f ( x)  f ( x0 ).

Exemple :

f admet un maximum global en x 0 , un maximum local en x1 , un minimum global en x 2 et un


minimum local en x3 .

Théorème : Soit f une fonction dérivable sur un intervalle ouvert I.


Si f admet un extremum ( minimum ou maximum local) en x 0 , alors f ' ( x0 )  0.

Remarque : La réciproque de ce théorème est fausse.


Contre exemple : f : x  x 3 ; f ': x  3 x 2 , on a f (0)  0 , mais f n’admet pas un
extremum en 0.
Théorème (Condition suffisante ou du 2 ème ordre)
Soit f : I  R deux fois dérivable sur I telle que f ' ( x0 )  0 , on a :
a. Si f ' ' ( x0 )  0 alors f admet un maximum local en x0 .
b. Si f ' ' ( x0 )  0 alors f admet un minimum local en x0 .

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Remarque : Dans le cas où f ' ( x0 )  0 et f ' ' ( x0 )  0 , on ne peut rien conclure. Il faut
procéder par d’autres méthodes.

Fonctions monotones
Soient I un intervalle de R et f : I  R une fonction.
a. f est croissante sur I si x, y  I , x  y  f ( x)  f ( y ) .
b. f est décroissante sur I si x, y  I , x  y  f ( x)  f ( y) .
c. f est constante sur I si x, y  I , f ( x)  f ( y ).
d. f est monotone sur I si elle est croissante ou décroissante sur I .

Remarque : La stricte monotonie se définit avec des inégalités strictes : f est strictement
croissante sur I (resp. strictement décroissante sur I ) si x, y  I , x  y  f ( x)  f ( y)
(resp. x, y  I , x  y  f ( x)  f ( y)).

Théorème: Si f est dérivable sur l’intervalle I , alors :


a. f est croissante sur I  x  I ; f ' ( x)  0.
b. f est décroissante sur I  x  I ; f ' ( x)  0.
c. f est constante sur I  x  I ; f ' ( x)  0.

Exercice: f définie par f ( x)  2 x 3  3 x 2  12 x .


1. Etudier la variation de f .
2. Déterminer les extremums de f .

Convexité, concavité et point d’inflexion

Fonction convexe, fonction concave : Soit f : I  R une fonction.


1. f est convexe sur I si, x, y  I ;   0, 1 :
f (x  (1   ) y)  f ( x)  (1   ) f ( y).
2. f est concave sur I si, x, y  I ;   0, 1 :
f (x  (1   ) y)  f ( x)  (1   ) f ( y).
Remarque :
La stricte convexité et la stricte concavité sont définies avec les inégalités strictes.
Théorème: Soit f est deux fois dérivable sur I .
a. f est convexe sur I  x  I ; f ' ' ( x)  0
b. f est concave sur I  x  I ; f ' ' ( x)  0
Propriétés:
a. Si f est de classe C 1 et convexe sur I , alors la courbe de f est au dessus de chacune
de ses tangentes : f ( x0 )  ( x  x0 ) f ' ( x0 )  f ( x), x, x0  I .

b. Si f est de classe C 1 et concave sur I , alors la courbe de f est au dessous de chacune


de ses tangentes : f ( x0 )  ( x  x0 ) f ' ( x0 )  f ( x), x, x0  I .

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Remarque :
Si f est de classe C 1 et convexe (resp. concave) sur a, b telle que f ' ( x0 )  0 , alors f
atteint un minimum (resp. maximum) global en x0 .

Point d’inflexion : Tout point x0  I où la concavité change est un point d’inflexion de la


courbe de f .
1
Exemple : Etant donnée la fonction f : x   x 3  x 2  3x qui est continue (fonction
3
polynomiale) et dérivable sur R. Sa dérivée est f ': x   x 2  2 x  3 .
Tableau de variation :

D’après ce tableau, f admet un minimum local en -1 et un maximum local en 3 (puisque en


ces points f ' s’annule et change de signe).
f est deux fois dérivable sur R et f ' ': x  2 x  2.

La courbe de f admet un point d’inflexion en A(1 ; f(1)).

Démarche pratique pour l’étude globale des fonctions


- Simplifier si possible l’expression de la fonction f .
- Déterminer le domaine de définition de f .
- Regarder si elle est paire, impaire ou périodique pour réduire son domaine d’étude.
- Etudier la continuité de f et les points de discontinuité éventuels.
- Etudier la dérivabilité de f et calculer sa fonction dérivée.
- Etudier les branches infinies s’il y’en a.
- Etudier le sens de variation de f et construire le tableau de variation.
- Etudier la convexité et la concavité de f .
- Construire la courbe représentative de f sur un plan cartésien ( xoy ) : y  f ( x).

13
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Les branches infinies :

Dans toute l’étude, a et b sont des réels.

lim

f ( x)

lim

f ( x)  b lim

f ( x)   lim
a
f ( x)  

C admet une asymptote f ( x) C admet une asymptote


f f
lim

horizontale (  ) : y  b x verticale (  ) : x  a

f ( x) f ( x) f ( x)
lim

 lim

a0 lim

0
x x x

C admet une branche C admet une branche


f f
parabolique d' axe (oy) parabolique d' axe (ox)

lim

 f ( x)  ax 

lim

 f ( x)  ax   b  R lim

 f ( x)  ax   

C admet une asymptote C admet une branche


f f
oblique (  ) : y  ax  b parabolique d' axe (  ) : y  ax

Remarque : Si lim  f ( x)  (ax  b)   0 , alors C f admet une asymptote oblique d’équation



y  ax  b .
Prolongement par continuité : Soit I un intervalle de R , x0  I . On dit qu’une fonction
f : I  x0   R est prolongeable par continuité en x 0 si f admet une limite finie l en x 0 .
La fonction g : I  R définie par :

14
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 g ( x)  f ( x), I  x0 

 g ( x0 )  l
est appelée prolongement par continuité de f en x 0 .
x2  4
Exemple : f : x 
x2
D f  R  2
x2  4 ( x  2)( x  2)
On a lim f ( x)  lim  lim  lim ( x  2)  4  R.
x 2 x2
x 2 x  2 x2 x 2

Alors f est prolongeable par continuité en 2 ; la fonction g : R  R définie par :


 x2  4
 g ( x )  , R  2
 x2
 g ( 2)  4

est le prolongement par continuité de f en 2.

Pr. El-Mekkaoui
J.elmekkawi@gmail.com
Jawad.mekkaou@gmail.com

15
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CHAPITRE 2 Intégrales définies et Intégrales généralisées

1.2. LES FONCTIONS PRIMITIVES


Définition : Soit f une fonction réelle définie sur un intervalle I .

On dit que f admet une fonction primitive F sur I si :

 F est dérivable sur I


 x  I ; F ' ( x)  f ( x).

On note F ( x)   f ( x)dx

Exemple: F : x  x 2  3x  sin x  3 est une fonction primitive de


f : x  2 x  3  cos x sur R , car F est dérivable sur R et x  R; F ' ( x)  f ( x).

Théorème 1 : Si F est une fonction primitive sur I , alors toute autre primitive G de f
s’écrit : G  F  cte .

Théorème 2 : Toute fonction continue sur I admet des primitives de classe C 1 sur I.
Primitives de quelques fonctions

f (x) F ( x)   f ( x)dx (primitive)


c, c  R cx  cte
1 n1
x (n  N )
n x  cte
n 1
1  1
x  ( x  0,  R   1) x  cte
 1
ex e x  cte
1
( x  R* ) ln x  cte
x
u ' ( x)
u ( x) ln u ( x)  cte
sin x  cos x  cte
cos x sin x  cte
u ' ( x)u  ( x)   R   1 1
u ( x) 1  cte
 1
16
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u ' ( x) e u ( x ) e u ( x )  cte
c x (   R   1) et c  0. cx
 cte
ln c

Exemples : A partir du tableau 2, calculons les primitives des fonctions suivantes :


1 3
4 3 2 5
f ( x)  x (2  x)  2 x 2  x 2 ; F ( x)  x 2  x 2  cte;
3 5

4 2
f ( x)  2 ; F ( x)  2 ln 2 x  1  cte
2x  1 2x  1

2x x 1
f ( x)  xe x  e ; F ( x)  e x  cte
2 2

2 2
1
1 (ln x)'
f ( x)   x  ; F ( x)  ln( ln x )  cte
x ln x ln x ln x
2.2. LES INTEGRALES DEFINIES

Définition. Soit f : a, b   R une fonction continue sur a, b . L’intégrale définie de f


b
entre a et b est le nombre réel a
f ( x)dx  F (b)  F (a ). Avec F est une fonction
primitive sur a, b .

Exemples.

 (2 x  1)dx  x  3x 0  4.
1 1
 0
2

dx  ln x1  ln 2.
1

2 2
 1
x
(cos x  2)dx  sin x  2 x 0  2 .
 
 0

Interprétation géométrique

Soit f : a, b   R une fonction continue sur a, b .


b

a
f ( x) dx est l’aire de la région délimitée par C f , (Ox) , (1 ) : x  a et ( 2 ) : x  b.

17
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Exemples. f ( x)  x  1.

L’aire de la région délimitée par C f , (Ox) , (  1 ) : x  0 et (  2 ) : x  3 est :

 x  1 dx  0 x  1 dx  1 x  1 dx  0 ( x  1)dx  1 ( x  1)dx
3 1 3 1 3

0
1 3
 x2   x2  5
   x    x  .
 2 0  2 1 2

Propriétés. Soient f et g deux fonctions continues sur a, b .


a
1.
a
f ( x)dx  0.
b a
2.  a
f ( x)dx   f ( x)dx.
b

 f ( x)dx   f ( x)dx   f ( x)dx (Relation de Chales).


b c b
3.
a a c

 f ( x)  g ( x)dx    f ( x)dx    f ( x)dx, ( ,   R).


b b b
4.
a a a

Si f  g sur a, b alors  f ( x ) dx   g ( x ) dx .


b b
5.
a a

En particulier :
f  0 sur a, b , alors 
b
 Si
a
f ( x)dx  0 .
f  0 sur a, b , alors 
b
 Si
a
f ( x)dx  0 .

 f ( x)dx  a f ( x) dx.
b b

a

6. Inégalité de Cauchy-Schwartz :

 a
b
f ( x) g ( x)dx   
2 b

a
f 2 ( x)dx  g ( x)dx.
a
b
2

18
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 2 x(1  cos x)  1 
Exercice : Montrer que :  dx    1  .
0
x2  1   2
 1 
La valeur moyenne :

Définition : soit f une fonction continue sur a, b.

f sur a, b est le nombre m 


1 b
La valeur moyenne de la fonction  f ( x)dx .
ba a
Exemple : La valeur moyenne de la fonction f : x  2 x  1sur 0, 2est :

m
1 2
2 0
f ( x ) dx 
1 2
2 0
1
 2

(2 x  1)dx  x 2  x 0  1.
2

Techniques de calcul des intégrales

1. Calcul directe

Exemples :

1
 x2  3
 0 ( x  2)dx    2 x   .
1

2 0 2
1
 3 43 2 3
1
 5
 0 ( x  2 x  1)dx  0 ( x  2 x  1)dx   x  x  x   .
1 1
3 2 3 2

4 3  0 12
2. Intégration par parties

Théorème : Soient u et v deux fonctions de classe C 1 sur a, b , alors on a :

 u ' ( x)v( x)dx  u ( x)v( x)  a u ( x)v' ( x)dx.


b b b

a a

Exemples :

 I  1 x ln xdx .
2
Calculons

x2 1
On pose u ' ( x)  x et v( x)  ln x , alors u ( x)  et v ' ( x ) 
2 x
I  1 x ln xdx  1 u ' ( x)v( x)dx  u ( x)v( x)1  1 u ( x)v' ( x)dx
2 2 2 2

2
 x2  2 x
2
1
  ln x   1 . dx
2 1 2 x
2 x 3
 2 ln( 2)  1 dx  2 ln( 2)  .
2 4
19
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 J  0 x 2  1e x dx .
1
Calculons

On pose u ' ( x )  e x et v( x)  x 2  1 , alors u ( x)  e x et v' ( x)  2 x . Et alors :

J  x 2  1e x 0  0 2 xe x dx  2e  1  20 xe x dx


1 1 1
(1).

 xe
1
Appliquons une deuxième fois une intégration par parties à l’intégrale 0
x
dx .

On pose u ' ( x )  e x et v( x)  x , alors u ( x)  e x et v' ( x)  1. Et alors :

 xe dx xe x 0  0 e x dx  e  0 e x dx  1 (2).
1 1 1 1
x
0

En combinant (1) et (2),on a : J  2e  3.


3. Intégration par changement de variable

Théorème : Soient f une fonction dérivable sur [a, b] et  : [ ,  ]  [a, b] dérivable sur [ ,  ]
tel que  ( )  a et  (  )  b , alors on a :

  ( )
 f ( ( x)) ' ( x)dx    f (t )dt  a f ( x)dx.
b

( )

t   (x) 
Exemples :

ln x
I  1 dx  1 ln x (ln x)' dx .
2 2

x
dt 1 1 x  1  t  0
On pose t  ln x , alors :   dt  dx et  , alors on a :
dx x x  x  2  t  ln 2

I  1
2 ln x t 2 
dx  0 tdt    
ln 2 ln 2 . ln 2 2

x  2 0 2
1
J  1
0
 dx.
1 x 1
1 1
On pose t  x  1  dt  dx  dx  dx  2tdt et
2 x 1 2t
 x  1  t  0 1 1 2t
, alors : J   
0
 dx  dt , alors
 x  0  t  1 1
1  x  1 0
1  t

20
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2(t  1)  2 1 2 
J  0 dt  0  2  dt  2t  2 ln(1  t )0  2  2 ln 2.
1 1

1 t  1 t 

3.2. LES INTEGRALES GENERALISEES


Lorsque la notion de l’intégrale définie sur un intervalle fermé borné [a, b] est étendue à un
intervalle ouvert ou semi-ouvert borné ou non (c’est –à-dire que les extrémités peuvent aussi être
  ) de type a, b, a, b , a, b,  , b , a, ,  , b , a, ou  , , on parle
d’intégrale généralisée .


b
En d’autre termes, l’intégrale a
f (t ) dt est une intégrale généralisée si f n’est pas définie en une
au moins de ses bornes ou au moins une de ses bornes est infinie.

Intégrale convergente, intégrale divergente .

 Si f est une fonction continue sur l’intervalle a, b, a  b  ,

lim 
x
 f (t )dt  l  R
b
L’intégrale
a
f (t ) dt est convergente (ou converge) si a
, et on écrit
x b 

 f (t )dt  lim a f (t )dt.


b x

a
x b 

 Si f est une fonction continue sur l’intervalle a, b,    a  b,

lim 
b
 f (t )dt  l  R
b
L’intégrale
a
f (t ) dt est convergente (ou converge) si x
, et on écrit
x a 

 f (t )dt  lim x f (t )dt.


b b

a
x a 

 
x b
 Si f (t )dt (resp. f (t ) dt ) n’admet pas de limite ou a une limite infinie quand x tend vers b
a x


b
(resp. x tend vers a) , l’intégrale a
f (t ) dt est dite divergente ou diverge.

Remarque : La nature d’une intégrale généralisée est le fait qu’elle converge ou diverge.

Exemples:

1

1
 dt :
0
1 t

lim 
x 1
x

0
1
1 t
dt  lim 0
x 1
x 2
2 1 t
dt  lim  2 1  t

x 1 
   lim 2  2
x
0
x 1

1  x  2.

21
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1 1
 
1 1
Donc l’intégrale généralisée dt est convergente et dt  2.
0
1 t 0
1 t

 
0
e t dt :

lim  e t dt  lim  e t 0  lim (1  e  x )  1 .


x x
0
x  x  x 

 
Donc l’intégrale généralisée  e t dt est convergente et  e t dt  1.
0 0


 
1
tdt :

 x2  1
x
t 2 
1 tdt  lim
x
lim
x  
   lim
x    2 

x    2 
  .
1


Donc l’intégrale généralisée  tdt est divergente.
1

Intégrale généralisée aux deux bornes.

Soit f a, b,    a  b   . L’intégrale généralisée


une fonction continue sur l’intervalle

aux deux bornes est définie par la relation  f (t )dt   f (t ) dt   f (t ) dt où c  a, b est
b c b

a a c

pris arbitrairement.

  
b c b

a
f (t ) dt est convergente si et seulement si les deux intégrales a
f (t ) dt et c
f (t ) dt sont
convergentes.

1  2t

1
Exemple. dt :
0
t  t2

1  2t c 1  2t 1 1  2t
   dt ( c  0,1).
1
dt  dt 
0
t  t2 0
t  t2 c
t  t2

1  2t y 1  2t
 lim x 
c
dt  lim dt
x 0  t  t2 y 1
c
t  t2 


x 0 
  lim 2 t  t 
 lim 2 t  t 2
c
x
y 1
2
y
c

 lim 2 c  c  2 x  x   lim 2 y  y
2 2 2
 2 c  c2 
x 0  y 1

 lim  2 x  x   lim 2 y  y   0 2 2

x 0  y 1

22
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1  2t 1  2t
 
1 1
Par conséquent dt converge et dt  0.
0
t  t2 0
t  t2
Théorème (cas des fonctions positives).

Soient f et g deux fonctions continues et positives sur l’intervalle I de la forme a, b , a, b ou
a, b.
a) Si x  I , f ( x)  g ( x), alors :

 
b b
-
a
g ( x)dx converge  a
f ( x)dx converge.

 
b b
-
a
f ( x)dx diverge  a
g ( x)dx diverge.
f ( x)
b) Si lim  1 ( x0  a ou b) ( f et g sont dites équivalentes au voisinage de x0 ),
x x g ( x)
0

 f ( x)dx et a g ( x)dx sont de même nature.


b b
alors les deux intégrales
a

Exircice1.

 1
1. Etudier la convergence de l’intégrale 
1
t2
dt.

 sin 2 t
2. Déduire la nature de 
1
1 t2
dt.

Solution :

x
1  1  1  1
1 t 2
x
1. lim dt  lim 
 t   lim 1    1 . Donc 1 t 2 dt est convergente.
x  x   1 x   x
sin 2 t 1  1
2
  sin t
On a : t  R; 0  
1  t 2 t 2 1 t 2 1 1  t 2 dt est
2. et dt est convergente alors

convergente.

Exercice 2.

1

1
1.Etudier la convergence de l’intégrale
0
dt.
t

sin t

1
2.Déduire la nature de
0
dt.
t
Solution :

23
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1. lim 
x 0 
1

x
1
t x 0
1


 
x 0 

dt  lim 2 t x  lim 2  2 x  2 . Donc  
0
1 1
t
dt est convergente.

sin t
t  sin t 1
 1 et 
1
2. Puisque lim lim dt converge, alors il en est de même pour
x 0 1 x 0 t
  0
t
t
1 sin t
0 t dt.
Théorème (cas de fonctions quelconques).

Soit f une fonction continue sur l’intervalle I de la forme a, b , a, b ou a, b.

 f (t ) dt converge ( a f (t ) dt est dite absolument convergente), alors 


b b b
Si
a a
f (t ) dt converge et

 f (t )dt  a f (t ) dt .
b b
on a :
a

Exemple

dt : On a   1,; 2  2 .
 cost cost 1
1
t 2
t t

1
  cost
1
t2
dt est convergente (d’après l’exircice1),alors il en est de même pour  1
t2
dt, et par

  cost
conséquent  dt est absolument convergente.
1
t2
Exemples fondamentaux.

1 
1. L’intégrale dt (a  0) est convergente    1.

a
t
b 1
2. L’intégrale   dt est convergente    1.
0
t
1 1
3. Les intégrale  et  dt sont convergentes    1
a
dt
a
t  a 
t  a 

4. L’intégrale 
a
e t dt est convergente    0.

En particulier

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1  1  1  1
 1
t
dt  1
t1 2
dt diverge et  1
t t
dt  1
t3 2
dt converge.

1 1 1 1 1 1 1
0 t dt  0 t 1 2 dt converge et 01 t t dt  0 t 3 2 dt diverge.
1

1 1
3 3
2 2

   
2
dt diverge et 23
dt est convergente.
t 3 t 3
 
 a
e t dt converge et 
a
e t dt  e a .

Pr. El-Mekkaoui
J.elmekkawi@gmail.com
Jawad.mekkaou@gmail.com

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Chapitre 3 Les fonctions numériques de plusieurs variables

1.3-définitions
Notation.
1. R n   x1 , x2 ,..., xn  / x1 , x2 ,..., xn  R  R  R  ...  R (n fois). Un élément
x , x
1 ,..., xn   R n est un n-uplet (appelé vecteur) possédant n composantes réelles
2

x1 , x2 ,..., xn .
2. Boule ouverte : Soient a  a1 , a 2 ,...,a n   R n et r  0 . La boule ouverte de centre
a  a1 , a2 ,...,an  et de rayon r est l’ensemble :


BO (a, r )   x1 , x2 ,..., xn  R n / max xi  ai  r
1i  n

 a1  r , a1  r   a2  r , a2  r   ...  an  r , an  r  .
Exemples :
 Dans R 2 , la boule ouverte de centre O= (0, 0) et de rayon 1 est :

BO (O,1)  x, y  R 2 / max( x , y )  1


  1,1   1,1.

 Dans R 3 , la boule ouverte de centre a=(1, 3 , 2) et de rayon 2 est :


BO (a,2)  x, y, z   R 3 / max( x  1 , y  3 , z  2 )  2 
 1  2; 1  2  3  2; 3  2  2  2; 2  2
  1; 3  1; 5  0; 4.

3.Ouvert de R n : Soit D  Rn . On dit que D est un ouvert de Rn si : a  D, r  0;


BO (a, r )  D.

26
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Exemples
1.  1; 2  1; 5 est un ouvert de R 2 .
2. 0; 3  1; 5  0; 4 est un ouvert de R 3
.

2.3 Fonctions de plusieurs variables


Définition. Une fonction réelle f de n variables est une application d’une partie D de R n dans
R . On note :
f : D  Rn  R
x1 , x2 ,..., xn   f x1 , x2 ,..., xn 
Exemples :
1. f : ( x, y)  f ( x, y)  2 x  5 y ²  3xy est une fonction réelle de 2 variables.
f (1,2)  2  (1)  5  2²  3(1)  2  24.
2. f : ( x, y, z )  xyz (est une fonction numérique de 3 variables qui peut représenter le
volume d’un récipient où x sa largeur, y sa longueur et z sa hauteur).

Domaine (ou ensemble) de définition : Soit f : D  R n  R est une fonction de n variables. Le


domaine de définition de f est l’ensemble :
D f  x1 , x2 ,..., xn  D / f x1 , x2 ,..., xn  existe.
Exemples
1) f ( x, y)  x 2  y 2 : D f  x, y  R 2 / x 2  y 2  0  R 2 .
ln(1  x)
2) f ( x, y, z )  z:
y
D f  x, y, z  R 3 / 1  x  0 et y  0 et z  0   ,1  R *  R  .

Fonctions partielles d’une fonction de plusieurs variables. Soit f : D  R n  R une


fonction de n variables et a  a1 , a 2 ,..., a n   D. La fonction f a ,i : R  R telle que
t  R , f a ,i (t )  f a1 , a2 ,...,ai 1 , t , ai 1 ,...,an  est la i ème fonction partielle de f en
a (i  1,...,n).
Exemples
 xy
 si  x, y   0,0 .
1. f ( x, y )   x 2  y 2
0 si  x, y   0,0 .

5t  3t
Les fonctions partielles de f en a   3; 5 sont : f a ,1 : t  et f : t  .
25  t 2 t2  9
a , 2

En particulier pour a  0,0 , t  R; f a ,1 (t )  f a, 2 (t )  0 .


2. f ( x, y, z )  ln( x)e y 1  z :
D f  x, y, z  R 3 / x  0 et 1- z  0  R *  R   ,1. Pour a  e,0,0 ,

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les fonctions partielles de f en a sont :


f a ,1 : t  f a ,1 (t )  ln( t ), f a , 2 : t  f a , 2 (t )  et , f a ,3 : t  f a ,3 (t )  1  t .

2.4-LIMITE ET CONTINUITE :
Limite finie :
Soit f : D  R n  R est une fonction de n variables et a  a1 , a 2 ,..., a n   D.
lim
x a
f ( x)  l    0,   0, x  D  Bo (a, ); f ( x)  l   .

Cas de deux variables : Soit f : D  R 2  R une fonction et a  ( x0 , y 0 )  R 2 .


lim f ( x, y )  l    0,   0,  x, y   D  Bo (a, ); f ( x, y )  l   .
( x , y )  ( x0 , y 0 )

Que l’on peut aussi écrire :


  0,   0, x, y  D tel que x  x0   et y  y0    f ( x, y)  l   .

Exemples.
1. f ( x, y)  ln( x  3)e y 1  y
lim f ( x, y)  lim ln( x  3)e y 1  y  ln 5.
( x , y ) ( 2 , 0 ) ( x , y ) ( 2 , 0 )

1
2. f ( x, y , z )   3 y  z  7.
x2
 1  16
lim f ( x, y, z )  ( x , y ,lim   3 y  z  7  .
( x , y , z ) (1, 0 , 2 ) z ) (1, 0 , 2 )
x2  3

Limite infinie :
Soit f : D  R n  R est une fonction de n variables et a  a1 , a2 ,..., an   R n .
 lim
xa
f ( x)    A  0,   0, x  D  Bo (a, ); f ( x)  A.
 lim
x a
f ( x)    A  0,   0, x  D  Bo (a, ); f ( x)  A.

Remarque: Les mêmes propriétés et opérations usuelles (sommes, produit, quotient) sur les
limites pour les fonctions d’une seule variable se généralisent au cas des fonctions de
plusieurs variables.

Exemples.
x2  5 4 y x2  5 4y 4
3) lim  2  lim  lim "5  "  .
( x , y )( 0 ,1)
y x ( x , y )( 0 ,1)
y ( x , y )( 0 ,1)
x2 0
1 1
4) lim "  "  .
( x , y )( 0 , 0 )
x y
2 2
0
Continuité.
Soient f : D  R n  R une fonction de n variables et a  a1 , a 2 ,..., a n   D.
 f est continue en a si lim f ( x)  f (a) .
xa

 f est continue sur D si elle est continue en tout point a  D.

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Cas de deux variables. f est continue en  x0 , y 0  si lim


x  x0 , y0 
f ( x, y)  f x0 , y0 .

Exemple : Soit f la fonction de 2 variables définie par :

 xy 3  x 3 y
 f ( x , y )  si ( x, y )  (0,0)
 x2  y2
 f (0,0)  0.

On a
xy 3  x 3 y xy ( x 2  y 2 )
lim f ( x, y)  lim  lim  lim xy  0  f (0,0).
( x , y )( 0 , 0 ) ( x , y )( 0 , 0 )
x2  y2 ( x , y )( 0 , 0 )
x2  y2 ( x , y )( 0 , 0 )

Alors f est continue en (0,0).

Théorème : Si f : D  R n  R est une fonction continue en a  a1 , a 2 ,...,a n   D, alors


la i ème fonction partielle f a ,i est continue en ai pour tout i  1,...,n .
xy
Remarque : La réciproque est fausse, soit la fonction : f ( x, y )  si ( x, y )  (0,0)
x2  y2
et f (0,0)  0.

f a ,1 : t  0 et f a , 2 : t  0 sont continues en 0. Mais f n’est pas continue en (0,0) , car

x2 1
f ( x, x )  2  .
x x 2
2
2.4-Dérivées partielles et différentielle

Dérivées partielles premières (ou du 1er ordre)


n
Etant donné D un ouvert de R .
Dérivées partielles premières par rapport à xi .
Soit f : D  R n  R et a  a1 , a 2 ,..., a n   D.
f admet une dérivée partielle première (ou d’ordre 1) par rapport à xi i  1,...,n  en
a  a1 , a2 ,...,an  ( ou f est dérivable par rapport à xi ), si la i ème fonction partielle f a ,i de f
en a  a1 , a 2 ,..., a n  est dérivable en ai , i.e :

f a ,i (t )  f a ,i (ai ) f a1 ,...,ai 1 , t , ai 1 ..., an   f (a)


lim  lim  l  R.
t a i t  ai t a i t  ai
On note :
f
l  f ' a ,i ( ai )  (a) est la dérivée partielle première par rapport à xi en a.
xi
Exemple : f ( x, y )  x 2  2 y, a  (2; 1) .

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On a
f a ,1 (t )  f a ,1 (2) f (t ,1)  f (2;1) t2  2  6 t2  4
lim  lim  lim  lim  lim (t  2)  4.
t 2
t2 t 2
t2 t 2
t2 t 2
t  2 t 2

f
Alors f est dérivable par rapport à x en (2 ; 1) et (2;1)  4 .
x
f a , 2 (t )  f a , 2 (1) f (2, t )  f (2;1) 4  2t  6 2(t  1)
Et lim  lim  lim  lim  2.
t 1
t 1 t 1
t 1 t 1
t 1 t 1
t 1
f
Alors f est dérivable par rapport à y en (2 ; 1) et (2;1)  2.
y
Remarque :
 Si f admet une dérivée partielle première par rapport à xi en tout point de D , on dit que f est
dérivable par rapport à xi sur D et on obtient alors une fonction dérivée partielle notée :

f
 f ' x : D  R.
xi i

f
a (a )  f ' x (a ).
xi i

 Si f est dérivable par rapport à xi sur D , i  1,..., n, on dit que f est dérivable sur D .
f
 Si en plus les fonctions dérivées partielles ( i  1,...,n ) sont continues sur D, f est dite de
xi
classe C 1 sur D.

Exemples :

1. f ( x, y)  2 x  5 y ²  3xy - 13.
La fonction f est dérivable par rapport à x et par rapport à y sur R 2 (fonction polynômiale
f f
sur R 2 ) et ( x, y )  R 2 ; ( x, y )  2  3 y et ( x, y)  10 y  3x .
x y
2. g ( x, y, z )  5 x  y ²  7 xyz. .
La fonction g est dérivable sur R 3 (fonction polynômiale sur R 3 )
g g
( x, y, z )  R 3 ; ( x, y, z )  5  7 yz , ( x, y, z )  2 y  7 xz et
x y
g
( x, y, z )  7 xy .
z
Opérations sur les dérivées partielles :

1). Soient f , g : D  R n  R deux fonctions dérivables par rapport à xi sur D, alors :

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 ( f  g ) f g
 f  g est dérivable par rapport à xi sur D et   .
xi xi xi
 (f ) f
 f , (  R) est dérivable par rapport à xi sur D et  .
xi xi
( fg ) f g
 fg est dérivable par rapport à xi sur D et  g f .
xi xi xi
1 f
 Si g  0 sur D , alors et sont dérivables par rapport à xi sur D et
g g
1 g f f g
( )  ( ) g f
g x g x xi
 2 i et  i .
xi g xi g2
2). Si f : D  R n  R est dérivable par rapport à xi sur D et g : f ( D)  R  R est
dérivable sur f (D) , alors gof : D  R n  R est dérivable par rapport à xi sur D et
 ( gof ) f
 .g ' of  .
xi xi
Exemples :

f ( x, y)  e x 3 xy .
2
1.
u : ( x, y )  x 2  3xy est dérivable par rapport à x sur R 2 (fonction polynômiale sur R 2 )
et v : t  e t est dérivable sur R alors vou  f est dérivable par rapport à x sur R 2 et pour
tout ( x, y )  R 2 , on a :

f (vou ) u ( x 2  3xy ) x 3 xy
( x, y )  ( x, y )  .v' ou ( x, y )   (2 x  3 y )e x 3 xy .
2 2
e
x x x x
2. g ( x, yz )  sin( 5 xz  3 yz ).
2

g est dérivable sur R 3 et pour tout ( x, y, z )  R 3 , on a :


g (5 xz 2  3 yz )
( x, y , z )  cos(5 xz 2  3 yz )  (5 z 2 ) cos(5 xz 2  3 yz ).
x x
g (5xz 2  3 yz )
( x, y, z )  cos(5 xz 2  3 yz )  (3z ) cos(5xz 2  3 yz ).
y y
g (5 xz 2  3 yz )
( x, y , z )  cos(5 xz 2  3 yz )  (10 xz  3 y ) cos(5 xz 2  3 yz ).
z z

Différentielle d’une fonction de plusieurs variables

Définition : Soient f : D  R n  R de classe C 1 sur D et a  D. La différentielle de f en


f f f
a notée df a  (a)dx1  (a)dx2  ...  (a)dxn
x1 x2 xn

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df a est l’application définie par :


df a : R n  R
f f f
(h1 ,...,hn )  df a (h1 ,...,hn )  (a )h1  (a )h2  ...  (a )hn
x1 x2 xn
Exemples :
1). f ( x, y )  3 x 2  e 2 y

f f
( x, y )  6 x et ( x, y )  2e 2 y
x y
La différentielle de f en (1,0) est
f f
df (1, 0 ) 
(1,0)dx  (1,0)dy
x y
 6dx  2dy.
(h1 , h2 )  R , on a : df(1, 0) (h1 , h2 )  6h1  2h2 .
2

2). g ( x, y, z )  x 2  2 y  3 xz , a  (1,0,2)

g g g
( x, y )  2 x  3 z ( x, y )  2 et
, ( x, y )  3 x
x y z
La différentielle de g en a est :
g g g
dg a  (a)dx  (a)dy  (a)dz
x y z
 4dx  2dy  6dz.
(h1 , h2 , h3 )  R on a : dg a (h1 , h2 , h3 )  4h1  2h2  6h2 .
3

Gradient :
Soient f : D  R n  R de classe C 1 sur D et a  D. Le gradient de f en a est le vecteur
 f f f 
grad f (a)   (a), (a),..., (a) 
 x1 x2 xn 
Exemples :
1). f ( x, y )  x 2  y 3

f f
( x, y )  2 x et ( x, y)  3 y 2 .
x y
 f f 
grad f (1,3)   (1,3), (1,3) 
 x y 
 (2;27).

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2). g ( x, y, z )  2 x  3 yz  xz , a  (0,2,1)

g g g
( x, y , z )  2  z , ( x, y, z )  3z et ( x, y, z )  3 y  x
x y z
 g g g 
grad g (a)   (a), (a), (a) 
 x y z 
 (1; 3; 6).
Dérivées partielles secondes (ou du second ordre)

Dérivées partielles secondes par rapport à xi et xj :


f
Soient f : D  R n  R (D ouvert de R n ) une fonction de n variables et a  D. Si
xi
existe et est dérivable par rapport à x j en a (i, j  1,...,n). On note cette dérivée :
 f 
 

 i  (a )  ( f ' )' (a )  f ' ' (a )   f (a ) .
x 2

x j xi x j
x x
i j xx i j

Si i  j , on note :
2 f 2 f
(a)  2 (a)  f ' ' x (a) .
xi xi xi
2
i

2 f 2 f
Théorème: Si f : D  R n  R admet des dérivées partielles secondes et
x j xi xi x j
2 f 2 f
continues sur D , alors = .
x j xi xi x j

Exemple:

f ( x, y )  ln( xy  y 2 ), D  0;    0;  

 2 f 1
 xy ( x , y ) 
f y 1  ( x  y) 2
( x, y )   
x xy  y 2 x  y   2 f 1
( x, y )  .
 x 2
( x  y) 2

5.3-Fonctions homogène
Définition : Une fonction f : D  R 2  R est homogène de degré k  R si :
t  0, f (tx, ty )  t k
f ( x, y ) (k est le degré d' homogénéit é de f ).
Remarque:
Dans cette définition, il faut avoir : t  0 , (tx, ty )  D.

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Exemples:
1). f : ( x, y )  2 y 2  xy est homogène de degré 2.
2). g : ( x, y)  3xy est homogène de degré 1.
x
3). h : ( x, y )   3. est homogène de degré 0.
y
Théorème d’Euler: Soit f : D  R 2  R une fonction de classe C 1 sur D et homogène de
f f
degré k . Alors et sont homogènes de degré k  1 et on a :
x y
f f
x ( x, y)  y ( x, y)  kf ( x, y) (Formule d’Euler).
x y

Pr. El-Mekkaoui
J.elmekkawi@gmail.com
Jawad.mekkaou@gmail.com

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Chapitre 4

Optimisation des fonctions numériques de plusieurs variables

1.4 Optimisation sans contraintes


Extremums d’une fonction de plusieurs variables

Définitions:

Soit f : D  R n  R une fonction numérique de n variables réelles.

1. On dit que f admet un maximum (resp. un minimum) global ou absolu en un point


(a1 ,..., a n )  D si :
f ( x1 ,..., xn )  f (a1 ,..., a n ) ( x1 ,..., xn )  D : f (a1 ,...,an )  max f ( x) .
xD

(resp. f ( x1 ,..., xn )  f (a1 ,..., an ) ( x1 ,..., xn )  D : f (a1 ,...,an )  min f ( x) ).


xD

2. On dit que f admet un maximum (resp. un minimum) local ou relatif en un point


(a1 ,..., a n )  D s’il existe r  0 tel que B (( a1 ,..., an ), r )  D et
f ( x1 ,..., xn )  f (a1 ,..., a n ) ( x1 ,..., x n )  Bo ((a1 ,..., a n ), r ) .

( B (( a1 ,..., a n ), r )  a 1  r , a1  r   ...  an  r , an  r  est la boule ouverte de centre


(a1 ,...,an ) et de rayon r ) dans R n .

Exemple :

f ( x, y )  x 2 y 4 , D f  R 2 . Et on a : f ( x, y )  0  f (0,0) ( x, y )  R 2 , donc f admet un


minimum global en (0,0).

Définition : Soient D un ouvert de R n et f : D  R n  R une fonction dérivable sur D .

Tout point (a1 ,...,an ) solution du système (s) est appelé un point critique ou stationnaire de f .

 f
 x ( x1 ,..., x n )  0
 1
 f
 ( x1 ,..., x n )  0
( s ) :  x 2


 f
 x ( x1 ,..., x n )  0
 n
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Théorème: Si f : D  R n  R est dérivable et possède un extremum local en (a1 ,..., a n )  D


alors (a1 ,...,an ) est un point critique de f .

Remarque : La réciproque de ce théorème est fausse.


f f
Contre exemple : f : ( x, y)  xy : ( x, y )  y et ( x, y )  x .Donc le seul point critique
x y
est (0,0) . Et toute boule ouverte de centre (0,0) et de rayon r , on a :
2 2
r r r r r r
f ( , )    0  f ( , )  , alors f ( x, y) change de signe. Donc f ne peut
2 2 4 2 2 4
admettre ni maximum ni minimum local en (0,0) .

Théorème: f : D  R 2  R dérivable possédant des dérivées partielles secondes en un point


critique ( x0 , y 0 ) . Et soit le réel :
2
 2 f  2 f 2 f

 ( x0 , y 0 )   
( x0 , y0 )   2 ( x0 , y0 ) 2 ( x0 , y0 ).
 xy  x y

Alors :

 Si ( x0 , y 0 )  0 , alors f admet un extremum local en ( x0 , y 0 ) et plus précisément :


2 f
- Si ( x0 , y 0 )  0 et ( x0 , y0 )  0 , alors f admet un maximum local en
x 2
( x0 , y 0 ) .
2 f
- Si ( x0 , y 0 )  0 et ( x0 , y0 )  0 , alors f admet un minimum local en
x 2
( x0 , y 0 ) .
 Si ( x0 , y 0 )  0 , alors f n’admet pas d’extremum local en ( x0 , y 0 ) (c’est un point selle
de f ).
 Si ( x0 , y0 )  0 , on ne peut rien conclure.

Notation de Monge:

2 f 2 f 2 f
r  2 ( x0 , y 0 ) , s  ( x0 , y0 ) et t  2 ( x0 , y0 ) , ( x0 , y0 )  s 2  rt .
x xy y
Remarque:

1. Le réel (( x0 , y0 )) s’appel le Hessien de f et représente le déterminant de la matrice


Hessienne de f au point ( x0 , y 0 ) :

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 2 f 2 f 
 2 ( x0 , y 0 ) ( x0 , y 0 ) 
H ( x0 , y 0 )   2
x xy    r s 
 f  f
2
  s t 
( x
 yx 0 0 , y ) ( x , y )
0 
y 2
0
 

 det H ( x0 , y0 )  rt  s 2  ( x0 , y0 ).

2 f 2 f
2. Si ( x0 , y 0 )  0 , alors ( x0 , y0 ) et 2 ( x0 , y0 ) sont de même signe :
x 2 y
2
 2 f  2 f 2 f
( x0 , y0 )   ( x0 , y0 )   2 ( x0 , y0 ) 2 ( x0 , y 0 )  0
 xy  x y
2
2 f 2 f  2 f 
 2 ( x0 , y0 ) 2 ( x0 , y0 )   ( x0 , y0 )   0.
x y  xy 
Exemple:

On a : f ( x, y )  x 3  y 3  3xy. Cherchons si f admet des extremums locaux.

 f
 x ( x, y )  3x  3 y  0
2
 y  x 2  x 4  x  x( x 3  1)  0  x  0 ou x  1
 f       
 x  y 2  x  y 2  x  y 2 x  y
2
 ( x, y )  3 y 2  3 x  0
 y
Ainsi les deux points critiques de f sont : (0,0) et (1,1) .

 2 f
r  2 ( x , y )  6 x
 x
 2 f
Et s  ( x, y )  3  ( x, y )  s 2  rt  9  36 xy , ( x, y )  R 2 .
 xy
 2 f
t  2 ( x, y )  6 y
 y
Alors : (0,0)  9  0 , donc f n’admet pas d’extremum en (0,0) ( (0,0) est un point selle de
f ). Et on a : (1,1)  27  0 , donc f admet un extremum local en (1,1) et comme
2 f
( x, y )  6  0 , c’est plus précisément un minimum local.
x 2

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2.4 Optimisation avec une contrainte d’égalité


Extremum global avec contrainte d’égalité.

Définition : f : D  R 2  R admet un maximum (resp. un minimum) global ou absolu en un


point ( x 0 ,. y 0 )  D sous la contrainte g ( x, y)  0 si :

g ( x0 , y 0 )  0 et ( x, y)  D / g ( x, y)  0 , f ( x, y )  f ( x0 , y0 )

(resp. f ( x, y )  f ( x0 , y0 )).

Extremum local avec une contrainte d’égalité.

Définition : f : D  R 2  R admet un maximum (resp. un minimum) local ou relatif en un point


( x0 ,. y 0 )  D sous la contrainte g ( x, y)  0 s’il existe r  0 tel que Bo ( x0 ,. y 0 ), r   D et

g ( x0 , y 0 )  0 et ( x, y)  Bo ( x0 ,. y 0 ), r  / g ( x, y)  0 , f ( x, y )  f ( x0 , y0 )

(resp. f ( x, y )  f ( x0 , y0 )).

Exemples économiques.

 En théorie micro-économique, le consommateur cherche à maximiser sa fonction d’utilité U (ou


sa satisfaction) par l’achat de deux biens en quantités (positives) x et y à des prix unitaires
respectifs a et b , mais il est contraint par une limitation de son revenu R exprimée par
l’équation de la droite budgétaire d’équation: R  ax  by. On a alors à maximiser la fonction
d’utilité U  f ( x, y ) sous la contrainte g ( x, y )  ax  by  R  0.
 De même le producteur, à partir d’un panier de deux inputs en qualités x et y et à des prix
unitaires respectifs p1 et p 2 , cherche à minimiser le coût du panier (les dépenses en inputs)
tout en visant à produire une quantité fixée d’outputs q 0 .
Il s’agit alors de minimiser la fonction coût de production C ( x, y )  p1 x  p 2 y sous la
contrainte technique g ( x, y )  f ( x, y )  q0  0 (où f exprime la fonction de production
utilisée techniquement).

Fonction de Lagrange. La fonction de Lagrange (ou le lagrangien) de f sous la contrainte


g ( x, y )  0 est la fonction à trois variables réelles x, y,  définie par :

L( x, y,  )  f ( x, y)  g ( x, y) .

Théorème. Soient f et g : D  R 2  R deux fonctions dérivables. Si f admet un extremum


local en ( x0 , y 0 ) sous la contrainte g ( x, y )  0 ,alors il existe un réel unique  tel que :

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 f g
 x ( x0 , y0 )   x ( x0 , y0 )  0
 f
 ( x0 , y0 )   g ( x0 , y0 )  0
 y y

Ce réel  est le multiplicateur de Lagrange du problème à optimiser.


Remarque importante.

Sous la contrainte g ( x, y )  0 , le système (S ) est équivalent à un système à 3 termes des


dérivées partielles premières du lagrangien L( x, y,  ) :

 L f g
 x 0 0 0
( x , y ,  )  ( x , y )   ( x0 , y 0 )  0
x x
0 0


 L f g
 ( x 0 , y 0 , 0 )  ( x 0 , y 0 )   ( x 0 , y 0 )  0
 y y y
 L
 ( x0 , y0 , 0 )  g ( x0 , y0 ).
 
Ceux sont les conditions nécessaires d’optimalité sous contrainte. Et toute solution de ce
système est un point critique de f (candidat à être extremum local avec contrainte).

Matrice Hessienne du lagrangien et Hessien bordé .

La matrice Hessienne est la matrice d’ordre 3 composée par les dérivées partielles
secondes de L au point ( x0 , y 0 , 0 ) :

 2L 2L 2L 


 ( x 0 , y 0 , 0 ) ( x0 , y 0 , 0 ) ( x 0 , y 0 , 0 ) 
 x
2
yx x 
 2L 2L  L
2 
H ( x 0 , y 0 , 0 )   ( x 0 , y 0 , 0 ) ( x 0 , y 0 , 0 ) ( x 0 , y 0 , 0 ) 
 xy y 2 y 
 2L 2L 2L 
 x ( x0 , y 0 , 0 ) y
( x0 , y 0 , 0 )
 2
( x0 , y 0 , 0 ) 
 

 2L 2L g 
 2 ( x 0 , y 0 , 0 ) ( x 0 , y 0 , 0 ) ( x0 , y 0 ) 
 x yx x 
 2L 2L g 
 ( x 0 , y 0 , 0 ) ( x0 , y 0 , 0 ) ( x0 , y 0 ) 
 xy y 2 y 
 g g 
 x ( x0 , y 0 ) y
( x0 , y 0 ) 0 
 

Le Hessien bordé de f au point ( x0 , y 0 , 0 ) est le déterminant de H ( x0 , y 0 , 0 ) :

39
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2L 2L g
( x , y ,  ) ( x , y ,  ) ( x0 , y 0 )
x 2 yx x
0 0 0

2L 2L g
 ( x 0 , y 0 , 0 )  ( x 0 , y 0 , 0 ) ( x , y ,  ) ( x0 , y 0 ) .
xy y 2 y
0 0 0

g g
( x0 , y 0 ) ( x0 , y 0 ) 0
x y

Notation :

2L 2L 2L


Si on note r ( x , y ,  ) , s  ( x , y ,  ) , t  ( x0 , y0 , 0 ) ,
x 2 xy y 2
0 0 0 0 0 0

2L g 2L g
u ( x0 , y0 , 0 )  ( x0 , y0 ) et v  ( x 0 , y 0 , 0 )  ( x0 , y 0 ) , alors :
x x y y

r s u
( x0 , y0 , 0 )  s t v  (rv 2  2suv  tu 2 ).
u v 0

Théorème. Soit ( x0 , y 0 ) un point critique de f sous la contrainte g ( x, y )  0 et  0 le


multiplicateur de Lagrange associé, alors :

- Si ( x0 , y 0 , 0 )  0, alors f admet un maximum local en ( x0 , y 0 ) .


- Si ( x0 , y 0 , 0 )  0, alors f admet un minimum local en ( x0 , y 0 ) .
- Si ( x0 , y 0 , 0 )  0, alors on ne peut rien conclure.

Exemple .

Cherchons les extremums locaux de f ( x, y )  x 2  xy  y 2 sous la contrainte :


x  y  2  0.

Le lagrangien associé est : L( x, y,  )  x 2  xy  y 2    x  y  2 .

 L
 x ( x, y,  )  2 x  y    0
 x  1
 L 
 ( x, y ,  )  2 y  x    0   y  1 .
 y   3
 L 
 ( x , y ,  )  x  y  2.
 
Ainsi , il y’a un seul point critique (1,1) dont le multiplicateur de Lagrange   3 .

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 2L
r  x 2 (1,1,3)  2

s   L (1,1,3)  1
2

 xy

 2L
t  2 (1,1,3)  2 
 y
 2L
u  (1,1,3)  1
  x
 2L
v  y (1,1,3)  1

r s u
(1,1,3)  s t v  (rv 2  2suv  tu 2 )  (2  2  2)  2  0
u v 0

Donc : (1,1,3)  0 et par conséquent f admet un minimum local en (1,1) sous la contrainte
x  y  2  0.

Pr. El-Mekkaoui
J.elmekkawi@gmail.com
Jawad.mekkaou@gmail.com

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