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Février 2011
Un livre blanc 1 / 16
SOMMAIRE
4. GLOSSAIRE ....................................................................................................... 14
5. A PROPOS DE L’AUTEUR ................................................................................... 15
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1. SYNCHRO, LES TROIS COMPOSANTES …
Qu’est-ce qui rend des signaux synchronisés ? Est-ce parce qu’ils ont la même fréquence, parce qu’ils ont
la même phase ou parce qu’ils sont porteurs la même date et heure ?
Signaux de Signaux de
fréquences fréquences
différentes identiques et de
phases différentes
2. LA SYNCHRONISATION, POURQUOI ?
Intuitivement, la synchronisation concerne avant tout les services … synchrones. Autrement dit, ceux pour
lesquels il est important de conserver le rythme qu’a le flux lors de sa prise en charge par le réseau. La
voix et la vidéo sont à ce titre au premier rang. En parallèle, beaucoup de système fonctionnent
parfaitement avec un « top » de synchronisation à intervalle régulier, la minute par exemple, ce top étant
distribué avec une précision de la demi-seconde.
Les réseaux mobiles réclament à leur tour une bonne synchronisation. L’enjeu est alors de maîtriser des
flots de données issus de terminaux en mouvement. La distance et donc le délai les séparant de l’antenne
n’est pas constant ce qui rend nécessaire une référence de temps unique. Il est nécessaire qu’au niveau
des stations de base les canaux soient bien alignés.
Les réseaux mobiles réclament une même phase et un même rythme entre les antennes pour pouvoir assurer
le passage d’une cellule à une autre.
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Avec les « smartphones », ces deux contraintes se cumulent. On transporte des services synchrones sur
une infrastructure mobile. Petite complication complémentaire : les débits augmentent. Les réseaux GSM
transportaient des données au débit GSM, puis légère croissance avec l’EDGE, l’UMTS, HSPA et maintenant
le LTE. Les conséquences sont tangibles, comme on peut le constater dans le tableau ci-dessous.
Erreur max
Technologie sans Erreur max Erreur max en
fil Interface en fréquence en phase date/heure
L’absence de synchronisation est source de dégradations telles que perte de l’appel, interférence entre
canaux, lenteur du passage d’une cellule à l’autre, communication hachée.
Les réseaux SDH/Sonet ont également un besoin en synchronisation fort. Physiquement, la technologie
SDH/SONET laisse « flotter » le trafic transporté. Le trafic est repéré à l’aide de pointeur qui précisent la
position des flux dans la trame.
Pour que les pointeurs aient une signification les différents équipements du réseau doivent être calés sur
un même rythme. Ce rythme est délivré par une horloge de référence dénommée PRC pour Primary
Reference Clock (PRC) ou Primary Reference Source (PRS) dont la précision est de 10 -11 et qui sont
fréquemment cités par le nom de la recommandation de l’ITU-T qui les définit G.811. Ce rythme est
acheminé à chacun des nœuds pour guider les oscillateurs locaux SDH Equipement Clock (SEC) dont la
précision est de 10-7 tel que défini dans la recommandation G.813. Enfin des régénérateurs d’horloge de
référence sont prévus. Ce sont les Synchronous Supply Units (SSU) ou Building Integrated Timing
Supplies (BITS) de précision 10-9 définis dans la recommandation G.812.
La question qui se pose maintenant est de savoir comment acheminer l’horloge à chacun des
équipements.
L’horloge de référence utilise un réseau de transport pour être acheminée à chacun des équipements.
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Pour les réseaux mobiles, le problème de la synchronisation avait sa solution avec l’utilisation des réseaux
TDM qui apportaient directement des signaux T1 ou E1 transportés par une infrastructure SDH/Sonet. Le
passage en réseaux par paquets (Gigabit Ethernet par exemple) amène à construire une solution dédiée.
Les différents équipements du réseau génèrent des signaux de fréquences sensiblement identiques – avec
un degré de précision donné – qu’il convient de mettre en phase.
La première option consiste à ne rien faire, c’est-à-dire laisser chaque équipement fonctionner sur sa
propre horloge. Cette solution ne pose pas de problèmes particuliers tant que l’on reste dans le domaine
de l’asynchrone.
Routeur
Oscillateur « libre »
Dans un réseau par paquets classique, il n’est pas nécessaire d’imposer une même horloge à tous les nœuds.
Chaque équipement travaille avec sa propre horloge.
La diffusion de cette solution est limitée par une forte sensibilité aux conditions atmosphériques et
météorologiques ainsi qu’aux interférences accidentelles ou provoquées. De plus, des périodes plus ou
moins longues de mises hors services liées à l’activité solaire peuvent apparaître. Enfin les coûts liés à
l’installation et à la maintenance diminuent l’attrait des opérateurs pour cette solution.
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Intéressons-nous maintenant à deux méthodes construites sur la diffusion du signal d’horloge.
L’une travaille au niveau physique, SyncE pour Synchronous Ethernet défini par l’ITU-T G.8262 et l’autre
au niveau paquet, PTP pour Precision Time protocol défini par l’IEEE 1588 V2.
Des paquets dédiés apportent les informations de synchronisation gérés par le Precision Time Protocol.
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Le transport des paquets de synchro peut se faire dans le même « tuyau » que les données en gérant des
classes de service distinctes ou dans deux « tuyaux » distincts.
On utilise ainsi des EVPL, lignes privées virtuelles sur Ethernet ou des LSP, chemin dédiés dans MPLS.
La mesure des instants de passage – départ, arrivée, transit – se fait de préférence par du matériel dédié
plutôt que des solutions logicielles.
Le système est architecturé entre des horloges-maîtres qui dirigent des horloges esclaves.
Source : www.ieee1588.com
Le principe est de fonctionner avec des échanges de messages qui permettent de calculer le décalage
entre les horloges maître et esclaves et le délai d’acheminement entre maître et esclave.
Ces échanges sont répétés à rythme régulier, typiquement toutes les deux secondes.
Ce type d’architecture soulève deux questions : la variation du délai d’acheminement et la mise en
cascade d ‘éléments.
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Le délai d’acheminement varie sensiblement avec la charge du réseau.
La charge du réseau entraîne des variations du délai d’acheminement des paquets qui entraînent une
dégradation de la précision des oscillateurs.
Pour pallier le phénomène, la structure est adaptée en cascadant des maîtres et des esclaves.
La deuxième question est celle de ma mise en cascade des horloges. Le problème qui se pose est celui de
la dérive par effet de cumul des dégradations. Le concept d’horloge transparente est utilisé. Le temps
pendant lequel un paquet est retenu dans chacun des nœuds traversé est pris en calculé et indiqué dans
le champ « correction » du message « Precision Time Protocol ».
L’horloge transparente consiste à prendre en compte le temps que le paquet passe dans un équipement lors
des périodes de charge forte. Le champ de correction est actualisé.
Le mécanisme de « Precision Time Protocol » est maintenant défini et très prometteur pour la mise en
phase d’horloges dans un réseau. Ses performances doivent néanmoins intégrer différents écueils :
La variation des délais de transit et ses effets sur le comportement du réseau
Le « bon choix » entre taux de rafraîchissement des informations de synchronisation et trafic
généré
La nécessité d’une architecture efficace prenant en compte les maîtres et esclaves, la charge du
réseau la configuration du protocole. Ces architectures sont dédiées et sont à reprendre à chaque
évolution du réseau.
Le comportement du mécanisme lorsque le nombre d ‘équipements traversés augmente
Les valeurs sur lesquelles un opérateur pourra effectivement s’engager dans le cadre d’un Service
Level Agreement sont délicates face au manque de maîtrise de la gigue liée à la charge du réseau
La nécessité d’oscillateurs locaux de bonne qualité.
Le protocole présume que les chemin de transit sont symétriques. IEEE 1588V2 corrige des
asymétries de manière statistique et non pas dynamique.
Le Precision Time Protocol défini par l’IEEE 1588V2 permet de distribuer des tops à même de garantir la
mise en phase de signaux et la distribution de l’heure et de la date. Il permet en outre de fournir une
fréquence. Mais la précision ne peut être obtenue qu’en appliquant des contraintes sur la charge du
réseau, son architecture et la qualité des oscillateurs locaux.
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3.2. SYNCE, LE « SYNCHRONOUS ETHERNET »
A l’opposé du PTP, le SyncE distribue un rythme sur lequel se calent les oscillateurs locaux ; il n’y a pas de
« tops » de synchronisations et de datation. Ceux-ci sont prévus pour une phase ultérieure.
L’origine de cette technologie tient dans la similitude entre les couches physiques du 10 Gigabit Ethernet
pour les réseaux WAN et les signaux SDH. Tous deux utilisent le codage 64B/66B.
Ce mécanisme consiste à coder 64 bits consécutifs sur 66 bits. Le débit est certes plus important mais en
contrepartie, il y a quatre fois plus de combinaisons. Cette astuce permet de supprimer les séries les plus
délicates à transporter comme les longues suites de « 0 » ou de « 1 ». Le signal étant plus facile à
transporter, le débit peut être notablement augmenté.
8bB/10b. Une suite de 8 bits est transformée en un mot de 10 bits dans lequel les suites de « 0 » et de « 1 »
trop longue sont écartées.
Synchronous Ethernet adopte les principes de transport d’horloge développés dans le cadre de la
technologie SDH.
L’idée est d’asservir les oscillateurs des éléments de réseau traversés sur une horloge incidente grâce à
une « Phase Locked Loop » ou PLL.
Les PLL permettent d’imposer une même phase à tous les oscillateurs
Ces PLL délivrent des fréquences en phase avec le signal incident. Les horloges étant constamment
asservies au signal incident, elles propagent l’horloge de référence qui leur est présentée.
Les horloges internes des équipements (SEC sur le schéma de précision 10 -7 ppm) sont asservies au signal
issu de l’horloge de référence (PRC de précision 10-11ppm). Lorsque le nombre de nœuds traversés risque de
dégrader la chaîne, un « répéteur » (SSU de précision 10-9 ppm) est inséré.
Asservir en permanence les oscillateurs locaux permet de se contenter de performance moindre et donc
d’un coût contenu. A l’opposé, les oscillateurs gérés par le Precision Time Protocol doivent être beaucoup
plus précis car le rafraîchissement des informations de phase n’a lieu que toutes les quelques secondes.
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L’architecture du réseau de synchronisation répond à des règles très strictes, « Engineering rules » pour
s’assurer que la mise en cascade d’éléments ne dégrade pas la qualité de la synchronisation.
Les règles d’ingénierie. Le but est de contrôler la dégradation du signal d’horloge depuis la référence PRC
jusqu’aux derniers équipements SEC en passant par les répéteurs SSU.
Ces règles d’ingénierie permettent de maîtriser la dérive maximum du rythme jusque dans les nœuds les
plus éloignés de la source de référence.
Le chemin suivi par la synchronisation est pré-défini dans le réseau par configuration dans chacun des
éléments de réseau en fonction de ces règles.
Chaque équipement possède son propre oscillateur (SEC) asservi en phase sur une horloge en entrée.
T0 : STATION CLOCK
Fonctions de synchronisation au sein d’un équipement. L’horloge appliquée aux sorties est asservie à une
horloge sélectionnée en entrée.
L’horloge-pilote de l’oscillateur est choisie par configuration entre les horloges extraites des signaux
incidents ou une source externe.
Ce rythme est appliqué à l‘entrée d’une PLL, ou boucle à verrouillage de phase. Lorsque l’entrée est
défaillante, l’oscillateur continue sur son propre rythme, dérivant lentement par rapport à l’horloge de
référence. Ce « Holdover » a une valeur de 10-8 par jour.
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Insertion d’un SSU dans la chaîne de synchronisation. Pour simplifier, le commutateur permettant de choisir
la source présentée au SSU n’est pas représenté.
L’insertion d’un Synchronous Supply Unit (SSU) permet de régénérer le signal d’horloge.
Les entrées T2 récupèrent un 2 Mbit/s pour extraire l’horloge à 2 MHz qui sera utilisée en locale. Au sein
d’un même bâtiment il est fréquent de relier tous les équipements par un lien externe porteur de l’horloge
à 2 MHz.
Au sein d’un même local, les horloges des équipements sont reliées par un câble à 2 MHz.
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La protection. Le nœud « A » ne doit pas prendre sa référence de synchronisation de secours sur « B » en
cas de coupure pour éviter la création d’une boucle d’horloge : il récupérerait l’horloge qu’il vient d’envoyer.
Pour éviter cette situation, un message particulier est envoyé en retour par un port qui reçoit l’horloge :
« Do Not Use ».
Le nœud « B » reçoit son horloge du nœud « A » ; il renvoie un message « DNU » pour indiquer au nœud A
qu’il ne doit pas utiliser cette horloge.
L’information de qualité des horloges en Ethernet est transmise sur les canaux ESMC (Ethernet
Synchronization Messaging Channel) défini dans G.8264. Ces messages informent du niveau de qualité
(G.811, G.812, G.813, DNU) ; la cadence de rafraîchissement est toutes les secondes ou à chaque
changement de niveau de qualité.
Ce mécanisme fonctionne également sur les anneaux.
Lorsque C constate l’absence de synchro depuis A, il constate que son autre choix est porteur du signal
« DNU ». Il se replie donc sur son horloge interne et envoie l’indication « G.813 » pour avertir que son
horloge est de qualité réduite.
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Le nœud D reçoit le signal « G.813 ». Il se tourne vers C qui lui propose une qualité « G.811 » et envoie
cette information à E. A son tour E constatant qu’une horloge « G.811 » lui est proposée la choisit en lieu et
place de son horloge interne. L’anneau est maintenant cicatrisé.
Ce mécanisme cicatrise les coupures sur les anneaux et les réseaux linéaires.
Dans le cas des réseaux maillés, ce mécanisme peut montrer ces limites si une attention particulière n’a
pas été portée à la configuration du réseau.
Pour cela, reprenons notre anneau et simulons un défaut non pas sur un tronçon de l’anneau mais sur
l’arrivée de la synchronisation sur l’anneau.
Lorsque A constate qu’il ne reçoit plus d’horloge, il se tourne vers le nœud E qui lui propose une horloge
« G.811 ». Le problème est que cette horloge « G.811 » a été générée par … le nœud A lui même ! La maille
forme maintenant une boucle d’horloge.
La solution à ce type de problème sur ce réseau passe par la programmation du réseau de telle sorte que
le nœud qui reçoit l’horloge pour la maille en mode nominal ne reçoive pas également sur un autre lien
cette même horloge.
Par contre dès que le réseau prend de l’ampleur, il devient délicat d’envisager l’analyse de tous les cas de
panne sur un réseau comprenant plusieurs centaines voire milliers d’équipements. Le problème se
complique encore lorsque le réseau est constitué d’un agrégat de réseaux élémentaires réunis par la
magie des fusions d’opérateurs.
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Une configuration de boucle d’horloge en cas de coupure entre « Site 1 » et « Site 2 » est identifiée par
RetiSync
La réponse est alors d’utiliser des outils de simulation comportementale faisant une analyse de panne
systématique. iXTEL propose dans la gamme RetiTools le module RetiSync dédié à l’audit des plans de
synchronisation.
4. GLOSSAIRE
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Sonet Synchronous Optical Network
SSU Synchronisation Supply Unit
5. A PROPOS DE L’AUTEUR
Les idées émises dans ce livre blanc n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs et pas celle de Forum ATENA.
La reproduction et/ou la représentation sur tous supports de cet ouvrage, intégralement ou partiellement, est autorisée à
la condition d'en citer la source comme suit :
© Forum ATENA 2011 – Le transport de la synchronisation dans les infrastructures de
transport télécom
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