LE SAVOIR VERBAL
On trouve des troubles du savoir verbal
dans des cas d'altération des moyens
d'expression verbale et parmi ceux-ci
surtout dans les cas d'aphasie motrice. Ce
fait indique que le savoir verbal
représente surtout le résultat d'un
apprentissage moteur. La perte de ces
effets de l'exercice joue un rôle important
dans la formation des aphasies par
trouble des moyens d'expression verbale.
Le savoir verbal joue un plus grand rôle
encore comme moyen de secours dans le
second groupe des troubles du langage.
Nous avons déjà vu quel peut être son
rôle comme procédé de suppléance dans
l'aphasie amnésique et à quel point il peut
parfois dissimuler la difficulté que le
malade éprouve à trouver les mots. Le
mot peut alors être évoqué ou bien
directement et de façon tout extérieure
par la présence de l'objet, de bien par un
détour, à travers des souvenirs qui se
rattachent à des perceptions et gràce au
savoir verbal. Si dans le premier cas il est
possible de se tromper sur la manière
dont le mot a été trouvé, la chose est
claire dans le second caso. Un malade,
par exemple, ne peut plus trouver le mot
«myosotis» ou le mot « bleu », mais
l'objet éveille en lui le souvenir du
dicton: « Blau blüht ein BlÜmelein, es
heisst Vergissmeinnicht» (Il est une
fleurette bleue qui s'appelle le myosotis),
et aussitôt il dit « myosotis » et « bleu ».
Ces mots, il ne les a pas employés à la
manière significative usuelle, ils se sont
présentés à lui comme un savoir verbal
extérieur : c'est ce qui apparaît clairement
dans le fait que peu après le malade ne
peut plus retrouver ces mêmes mots
comme désignations des objets.
L'importancedu savoir verbal dans les
tâches pratiques qu'impose le milieu
ressort mieux encore quand le rapport
direct avec le mi lieu est troublé par
CONOCIMIENTO VERBAL
Los trastornos del conocimiento verbal se
encuentran en los casos de alteración de
los medios verbales de expresión y entre
ellos especialmente en los casos de afasia
motora. Este hecho indica que el
conocimiento verbal es principalmente el
resultado del aprendizaje motor. La
pérdida de estos efectos del ejercicio
juega un papel importante en la
formación de afasia por el desorden de
los medios de expresión verbal.
El conocimiento verbal juega un papel
aún mayor como un medio de alivio en el
segundo grupo de trastornos del
lenguaje. Ya hemos visto cuál es su papel
como un proceso de sustitución en la
afasia amnésica y con qué frecuencia
puede ocultar la dificultad que siente el
paciente para encontrar palabras. La
palabra puede ser evocada directa o
externamente por la presencia del objeto,
bien por un desvío, a través de recuerdos
que están relacionados con las
percepciones y gracias al conocimiento
verbal. Si en el primer caso es posible
equivocarse en la forma en que se
encontró la palabra, la cosa queda clara
en el segundo caso. Un paciente, por
ejemplo, ya no puede encontrar la palabra
"nomeolvides" o la palabra "azul", pero
el objeto despierta en él el recuerdo del
dicho : " Blau blüht ein Blümelein, es
heisst Vergissmeinnicht" (Él es un florete
azul llamado nomeolvides), y de
inmediato dice "myosotis" y "azul".
Estas palabras, no las usó de la manera
significativa habitual, se le presentaron
como un conocimiento verbal externo:
esto es lo que aparece claramente en el
hecho de que poco después el paciente no
puede encontrar estas mismas palabras
nuevamente como denominaciones de los
objetos.
La importancia del conocimiento verbal
en las tareas prácticas impuestas por el
medio ambiente es aún más evidente
cuando la relación directa con el lugar se
quelque modification foncière, par
exemple dans les cas de cécité psychique.
Comme nous l'avons exposé, il y a au
moins une forme de cécité psychique qui
n'est pas caractérisée par une lésion de la
sphère optique çomme on le croyait
généralement autrefois, mais bien par une
modification générale de la situation du
malade par rapport -au monde extérieur.
Voici à peu près comment on peut
caractériser cette modification : dans tous
les cas où il est nécessaire, pour agir et
réagir correctement, de saisir
simultanément une donnée comme un
tout organisé et articulé, le malade
échoue, tandis qu'il obtient des résultats
passables, voire bons, quand il suffit de
procéder successivement. Une foule de
troubles de détail dans les domaines les
plus divers s'expliquent comme
l'expression de ce trouble fondamental :
troubles graves de la connaissance
optique ou tactile, de l'évaluation des
quantités, de la notion de nombre, de la
notion d'espace et de temps, incapacité de
suffire à certaines tâches intellectuelles,
etc. Or, on a remarqué de tout temps que
les malades, malgré ces lacunes, savent
admirablement se tirer d'affaire dans la
pratique, et on a été frappé du rôle que
jouaient là les actes verbaux. Le langage
d'un malade atteint de cécité psychique,
examiné en détail par Gelb et par moi,
aété soumis récemment à une étude
spéciale par un de nos collaborateurs, le
docteur Ilochheimer. Chez ce malade, les
moyens d'expression verbale semblent
intacts. Le langage est encore riche en
mots, aucune catégorie de mots ne fait
réellement défaut. En comparaison avec
des normaux, on est seulement frappé
d'un changement fov mel le malade se
sert presque uniquement de ropositions
principales simplement juxtaposées, bien
que logiquement ordonnées. Il est rare
qu'on rencontre une construction plus
compliquée. Mais ce langage ne se
présente presque jamais comme un
langage « représentatif ». Il affecte la
forme soit du langage expressif, soit
ve perturbada por algún cambio
fundamental, por ejemplo, en casos de
ceguera psíquica. Como hemos señalado,
existe al menos una forma de ceguera
psíquica que no se caracteriza por una
lesión de la esfera óptica, como se creía
anteriormente, sino por una modificación
general de la situación del paciente en
relación con al mundo exterior Aquí se
explica cómo se puede caracterizar esta
modificación: en todos los casos donde es
necesario, actuar y reaccionar
correctamente, captar simultáneamente
un dato como un todo organizado y
articulado, el paciente fracasa, mientras
obtiene resultados equitativos , incluso
buenos, cuando basta con proceder
sucesivamente. Una multitud de
trastornos de detalle en los campos más
diversos se explican como la expresión
de este trastorno fundamental: trastornos
graves del conocimiento óptico o táctil, la
evaluación de las cantidades, la noción de
número, la noción de espacio y tiempo,
incapacidad suficiente para ciertas tareas
intelectuales, etc. Se ha observado desde
tiempos inmemoriales que los pacientes,
a pesar de estas deficiencias, son
admirablemente capaces de hacer frente
en la práctica, y nos ha impresionado el
papel desempeñado por los actos
verbales. El lenguaje de un paciente con
ceguera mental, examinado en detalle por
Gelb y por mí, ha sido recientemente
sometido a un estudio especial por uno de
nuestros colaboradores, el Dr.
Ilochheimer. En este paciente, los medios
de expresión verbal parecen intactos. El
lenguaje sigue siendo rico en palabras, no
falta ninguna categoría de palabras. En
comparación con los normales, uno solo
se ve afectado por un cambio en el que el
paciente utiliza casi solo posiciones
principales simplemente yuxtapuestas,
aunque lógicamente ordenadas. Es raro
que encontremos una construcción más
complicada. Pero este lenguaje casi
nunca aparece como un lenguaje
"representativo". Afecta la forma del
lenguaje expresivo o una conexión
d'une liaison étroite avec l'action et
l'expérience concrète, soit du savoir
verbal. Le langage expressif lui-même
n'intervient dans les manifestations
verbales du malade que si celui-ci se
trouve placé passivement dans une
situation où la personnalité soit tout
entière intéressée, et qu 'il contribue à
modeler. Le langage qui accompagne ses
expériences et ses actions se distingue par
son étroite subordination à ces
expériences et à ces actions. C'est ainsi
que le malade ne comprend jamais une
expression figurée, il nepeut prononcer
des phrases qui aient une portée générale
(à moins que ce ne soit un pur savoir
verbal). Il ne peut rien énoncer ni répéter
à la demande qui ne corresponde à la tf
réalité », à sa réalité, ainsi que c'est le cas
de beaucoup d'autres malades atteints de
lésions cérébrales et touchés dans leur «
essence » même. Si on lui dit, par
exemple, « le ciel est noir », il répond
conformément à la vérité objective, « il
fait sombre ». Il se comportera de même
si on lui dit « la neige est noire ». Il ne
reconnaît pas ces phrases qui ne
correspondent pas à la réalité ; il ne peut
ni dire, ni répéter à la demande, ni penser
des choses absurdes. C’est seulement si
l'on réussit à lui faire répéter des mots de
telle façon qu'il n'ait aucune conscience
de leur contenu, qu 'il répétera des «
absurdités », mais de façon toute
mécanique et manifestement sans prendre
aucune part à toute cette activité qui lui
demeure étrangère. On n'y parvient
d'ailleurs que très difficilement. Il ne paî -
le jamais que si on lui parle. Si l'on a
parfois l impression qu 'il commence
spontanément une conversation, ce n'est
qu une apparence. Ainsi, lorsque chez lui
il interpelle ses enfants, ses paroles sont
provoquées par des questions toutes
formulées, qu'il s'est inculquées et qu 'il a
décidé une fois pour toutes d'adresser à
ses ' enfants, par exemple : « As-tu été
sage aujourd'hui? » Cette parole «
spontanée » est extrêmement stéréotypée
et pauvre. En fait, le langage n'a à peu
estrecha con la acción y la experiencia
concreta, o el conocimiento verbal. El
propio lenguaje expresivo está
involucrado en manifestaciones verbales
del paciente si se coloca de forma pasiva
en una situación en la que la personalidad
es totalmente interesada, y que ayuda a
dar forma. El lenguaje que acompaña sus
experiencias y acciones se distingue por
su estrecha subordinación a estas
experiencias y acciones. Por lo tanto, el
paciente nunca comprende una expresión
figurativa: no puede pronunciar oraciones
de naturaleza general (a menos que sea
un conocimiento verbal puro). No puede
decir nada o repetir la solicitud que no
corresponde a la realidad, "a su realidad,
como es el caso de muchos otros
pacientes que sufren lesiones cerebrales y
se ven afectados en su" esencia". Si se
dice, por ejemplo, "el cielo es negro", él
responde de acuerdo con la verdad
objetiva, "está oscuro". Se comportará de
la misma manera si le dicen "la nieve es
negra". Él no reconoce esas oraciones
que no corresponden a la realidad; no
puede decir ni repetir a pedido, ni pensar
en cosas absurdas. Sólo si logramos hacer
que se repita las palabras de modo que no
tenga conocimiento de su contenido, que
se repite de "sin sentido", pero por lo que
todo mecánica y manifiestamente no
participen en las toda esta actividad que
le sigue siendo ajena. No se puede hacer
con dificultad. Él nunca puede ser
alimentado a menos que se le hable. Si a
veces uno tiene la impresión de que
él comienza una conversación
espontáneamente, es solo una
apariencia. Así, cuando en su casa llama
a sus hijos, sus palabras son provocadas
por preguntas formuladas, inculcadas
y él decidió de una vez por todas dirigirse
a sus hijos, por ejemplo: "Como has sido
sabio hoy? Esta palabra "espontánea" es
extremadamente estereotipada y
pobre. De hecho, el lenguaje casi no tiene
espontaneidad. El paciente, como hemos
dicho, solo habla si es cuestionado,
cuestionado o ablandado de alguna
près aucune spontanéité. Le malade,
comme nous l avons dit, ne parle que si
on l'interpelle, si on le questionne ou si
on le slimule en quelque façon. Il
commence d'habitude par répéter le mot
entendu.
Exemple, à la question : « Qu'est-ce
qu'une grenouille ? Avez vous vu des
grenouilles ? » il répond : « Grenouille ?
Qu'est-ce qu'une grenouille? Grenouille :
couac, couac, ça saute. » Si on lui
demande ce qu'elle mange, il répond : «
Je n'en sais rien, elles vivent dans les
marais, les eaux, sur les bords».— Quelle
est leur couleur ? — « Grenouille,
grenouille, Laubfrosch (grenouille du
feuillage, rainette). Ah ! oui, la couleur,
feuillage, vert, le Laubosch est vert. Oui.
»
Une fois que le malade a commencé à
parler, il continue, et on est souvent
surpris de tout le savoir dont il fait
preuve. Lui-même en est étonné souvent,
se demande d'où cela lui est venu et le
dit. Exemple : On lui demande d'où
proviennent les vagues sur l'eau. Il
repond ' « Le vent susurre; ça vient du
vent » [dit avec un air d'absence,
marmotté]. — Qu'est-ce que.c'est que ça?
— [Aprèsun silence:]« Ça doit être une
poésie, je ne sais plus moi -même
comment ça m'est venu. Comment
l'expliquer, qu'est-ce que je devais dire?
Les vagues, les vagues ? D'où viennent
les vagues? Alors est venu: « Les vagues
murmurent, le vent susurre. Donc, c'est le
vent. » Le malade certainementparle
d'abord sans y penser. Il ne parle pas par
réflexion : il s'agit, comme le dit
Hochheimer, d'un acte aidé par des mots
involontaires. Ces paroles ne sont pas
absurdes, ell«es contiennent une masse
de choses sues et mènent généralement à
une sorte de solution du problème, mais
ce langage n'implique aucune espèce de
travail mental accompli au moment
même, il contient des arguments
intelligents mais qui ne proviennent pas
d'une réflexion présente. Ce sonten
manera. Por lo general, comienza
repitiendo la palabra que se escucha.
Ejemplo, a la pregunta: "¿Qué es una
rana? ¿Has visto ranas? "Él dice,"
rana? ¿Qué es una rana? Rana: charlatán,
charlatán, salta. "Cuando se le preguntó
lo que come, respondió:" No sé, viven en
pantanos, aguas en las orillas .- ¿De qué
el color son? - "Rana, rana, Laubfrosch
(rana de follaje, rana arborícola). Ah! sí,
el color, el follaje, el verde, el Laubosch
es verde. Sí.
Una vez que el paciente ha comenzado a
hablar, continúa y a menudo nos
sorprende todo el conocimiento que
tiene. Él mismo a menudo se sorprende,
se pregunta de dónde viene y lo
dice. Ejemplo: se pregunta de dónde
vienen las olas en el agua. Él responde:
"El viento blanquecino; viene del viento
"[dijo con un aire de ausencia,
murmuró]. - ¿Que es eso? - [Después de
un silencio: ] " Debe ser una poesía, no sé
cómo me llegó a mí. Cómo explicarlo,
¿qué debería decir? Las olas, las
olas? ¿De dónde vienen las olas? Luego
vino: "Las olas murmuran, el viento
susurra. Entonces, es el viento. El
paciente ciertamente habla primero sin
pensarlo. No habla por reflexión: es,
como dice Hochheimer, un acto asistido
por palabras involuntarias. Estas palabras
no son absurdas, contienen una gran
cantidad de cosas conocidas y
generalmente conducen a algún tipo de
solución del problema, pero este lenguaje
no implica ningún tipo de trabajo mental
realizado en el momento, contiene
argumentos inteligentes, pero que no
provienen de una reflexión
presente. Estas son solo algunas de las
quelquesorte des formules que le malade
emploie pour résoudre un problème, de
même que dans la vie nous faisons
beaucoup de choses que nous ne
comprenons pas et qui se déclenchent en
nous, grâce à un certain mot ou à une
situation extérieure, bien plutôt que nous
ne les mettons nous-mêmes en branle;
ainsi, par exemple, entrant dans une pièce
obscure, nous allumons l'élec- tri.c.ité
souvent sans en avoir conscience• et
certainement sans nous rendre compte de
ce que nous faisons, dans le détail. Dans
la vie courante, le malade accomplit des
prodiges grâce à ce langage. Il supplée
par ce moyen à bien des choses que le
sujet normal accomplit sans parler, grâce
à l'intuition naturelle que le malade n'a
plus. Si par exemple le malade doit
désigner un carré qu'on lui présente et
qu'il ne reconnaît pas optiquement
comme tel, il dit, après en avoir suivi les
contours par des mouvemen[sl : « Carré
sur le mur, quatre angles au mur,
tableaux, fenêtres, porte, ventilateur,
miroir, calendrier... » (Tous ces objets
peuvent être carrés, éveillent l'idée d'un
carré). « Et puis, cela a l'air noir. » Il
conclut de façon purement verbale,
d'après ceux de ces divers carrés qui
pourraient s'accorder avec l'idée de noir.
Autre exemple : Sur la table il y a un
livre rouge. Le malade arrive par voie
motriceà distinguer un carré. Si on place
le livre de telle façon qu'il en voie à
présent les pages blanches, il dit : « Du
blanc », et distingue une certaine forme.
Il dit alors : « Carré rouge, blanc, épais,
sur la table, cela pourrait être un livre ».
Si exposé qu'il soit par ce procédé à se
tromper, son langage est pourtant le seul
moyen, et souvent évidemment un
excellent moyen, de connaître les choses
et de s'orienter.
Que nous apprend cette observation ? Si
nous faisons abstraction du caractère
concret que présente le langage du
malade et de sa subordination à l'action et
au réel, elle nous enseigne
fórmulas que usa el paciente para
resolver un problema, al igual que en la
vida hacemos muchas cosas que no
entendemos y que se desencadenan en
nosotros por una determinada palabra o
una situación externa, más bien que no
los ponemos en movimiento; así, por
ejemplo, al ingresar a una habitación
oscura, encendemos la electricidad a
menudo sin darnos cuenta, y sin darnos
cuenta de lo que estamos haciendo en
detalle. En la vida cotidiana, el paciente
realiza prodigios con este lenguaje. De
esta forma compensa muchas cosas que
el sujeto normal logra sin hablar, gracias
a la intuición natural que el paciente ya
no tiene. Si, por ejemplo, el paciente
tiene que designar un cuadrado que se le
presenta y no lo reconoce ópticamente
como tal, dice, después de haber seguido
los contornos con movimientos [ sl:
"Cuadrado en la pared, cuatro ángulos en
la pared" , mesas, ventanas, puerta,
ventilador, espejo, calendario ... "(Todos
estos objetos pueden ser cuadrados,
despiertan la idea de un cuadrado). "Y
luego, se ve negro. Concluye de una
manera puramente verbal, de acuerdo con
los de estos diversos cuadrados que
podrían estar de acuerdo con la idea del
negro. Otro ejemplo: sobre la mesa hay
un libro rojo. El paciente llega por motor
para distinguir un cuadrado. Si
colocamos el libro de tal manera que
ahora ve las páginas blancas, dice
"blanco" y distingue una determinada
forma. Él dijo: "Cuadrado rojo, blanco,
grueso, sobre la mesa, podría ser un
libro". Sin embargo, si se ve expuesto por
este proceso para engañarse a sí mismo,
su lenguaje es la única forma, y a
menudo obviamente una excelente
manera de conocer las cosas y orientarse.
¿Qué nos dice esta observación? Si
abstraemos del carácter concreto del
lenguaje del paciente y la subordinación a
la acción y la realidad, nos enseña la
extraordinaria independencia, la
l'extraordinaire indépendance,
l'extraordinaire richesse du langage de
l'adulte. Elle montre le riche trésor de
savoir qu'enferme le langage, ses vastes
possibilités d'emploi efficace,
d'opérations logiques, justes ou pratiques,
son extraordinaire utilité d'instrument à
l'intérieur d'une activité déterminée par
une situation concrète; mais elle révèle
d'autre part la totale absence de
spontanéité et de productivité d'un
langage détaché de l'ensemble des
activités de la vie. On ne saurait trouver
de meilleur exemple pour démontrer à
quel point il serait faux de ne considérer
le langage que comme un instrument. Ce
que nous venons de voir, c'est la genèse
du langage dans les cas où il ne peut plus
servir que d'instrument. Chez l'homme
normal aussi, il arrive que le langage ne
serve que d'instrument, et c'est un
instrument qui a beaucoup contribué à
l'édification de la civilisation humaine.
Mais cette fonction d'instrument suppose
que le langage signifie au fond tout autre
chose ou, comme chez le malade, qu'il a
autrefois, avant la maladie, signifié tout
autre chose. La fonction instrumentale du
langage suppose la fonction
représentative, c'est-à-dire une attitude
générale très déterminée, l'attitude
symbolique et catégorielle justement.
Sans cette attitude, le langage de l'homme
ne serait point un langage. Aussi est-il
faux de dire que « même à l'état animal
l'homme possédait un langage », sans
parler des autres objections à faire à cette
assertion. Pas plus que l'homme animal
n'était un homme, il ne possédait ce
langage qui est précisément une des
expressions de sa qualité d'homme. Pour
acquérir ce savoir verbal, il faut que nous
nous soyons placés dans cette attitude
représentative, que nous ayons dominé le
monde du regard. Le malade ne
posséderait pas ce langage s'il n'avait été
auparavant un homme normal. Le
malade, quand il use du langage de la
façon extérieure décrite plus haut, semble
se mouvoir comme un homme sans àme
extraordinaria riqueza del lenguaje del
adulto. Muestra el rico tesoro de
conocimiento que encierra el lenguaje,
sus vastas posibilidades de uso efectivo,
operaciones lógicas, justas o prácticas, su
extraordinaria utilidad como instrumento
dentro de una actividad determinada por
una situación concreta; pero revela, por
otro lado, la ausencia total de
espontaneidad y productividad de un
lenguaje separado de todas las
actividades de la vida. No hay mejor
ejemplo de cuán falso sería pensar que el
lenguaje es simplemente un
instrumento. Lo que acabamos de ver es
la génesis del lenguaje en los casos en
que solo puede servir como
instrumento. En el hombre normal
también, el lenguaje puede servir solo
como un instrumento, y es un
instrumento que ha contribuido mucho a
la construcción de la civilización
humana. Pero esta función del
instrumento supone que el lenguaje
significa algo completamente diferente,
o, como con el paciente, que
anteriormente, antes de la enfermedad,
significaba otra cosa. La función
instrumental del lenguaje supone la
función representativa, es decir, una
actitud general muy determinada, la
actitud simbólica y categorial
precisamente. Sin esta actitud, el lenguaje
del hombre no sería un lenguaje. Por lo
tanto, es falso decir que "incluso en el
estado animal el hombre poseía un
lenguaje", sin mencionar las otras
objeciones a esta afirmación. Más no el
hombre animal no era un hombre, no
poseía ese lenguaje que es precisamente
una de las expresiones de su calidad de
hombre. Para adquirir este conocimiento
verbal, debemos habernos colocado en
esta actitud representativa, que hemos
dominado el mundo de la mirada. El
paciente no poseería este lenguaje si no
hubiera sido un hombre normal
previamente. El paciente, cuando usa el
lenguaje de la manera exterior descrita
anteriormente, parece moverse como un
dans un monde sans âme ; l'homme
normal semble se conduire de même,
quand il parle ou agit dans un monde
détaché de lui et privé d'âme. Dès que
l'homme se sert du langage pour établir
une relation vivante avec lui-même ou
avec ses semblables, le langage n'est plus
un instrument, n'est plus un moyen, il est
une manifestation, une révélation de l'être
intime et du lien psychique qui nous unit
au monde et à nos semblables. Le
langage du malade a beau révéler
beaucoup de savoir, il a beau être
utilisable pour des activités déterminées,
il manque totalement de cette
productivité qui fait l'essence la plus
profonde de l'homme et qui ne se révèle
peut être dans aucune création de la
civilisation avec autant d'évidence que
dans la création du langage lui-même.
C'est ainsi que l'essence du langage ne
nous apparaît nulle part avec autant
d'évidence que chez le malade.
hombre sin alma en un mundo sin
alma; el hombre normal parece
comportarse de la misma manera, cuando
habla o actúa en un mundo separado de él
y privado de su alma. Tan pronto como el
hombre usa el lenguaje para establecer
una relación de vida consigo mismo o
con sus compañeros, el lenguaje ya no es
un instrumento, ya no es un medio, es
una manifestación, una revelación de ser
íntimo y del vínculo psíquico que nos une
al mundo y a nuestros semejantes. El
lenguaje del paciente bien puede revelar
mucho conocimiento, puede ser útil para
actividades específicas, es totalmente
carente de la productividad que es la
esencia del hombre más profundo y no
puede revelarse en ninguna creación de
civilización con tanta evidencia como en
la creación del lenguaje mismo. Es así
que la esencia del lenguaje no nos
aparece en ninguna parte tan claramente
como en el paciente.