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ARCHEVECHE DE REIMS Reims, le 27 septembre 2010

Aux prêtres, aux séminaristes, aux diacres,


aux religieux et aux religieuses,
aux laïcs en mission ecclésiale
et aux responsables des mouvements et services

Chers Amis,

Nous avons tous été bousculés au moment de la rentrée, nous comme vous. Cette lettre
vous est donc adressée un peu plus tard que d’habitude, au milieu de soucis qui ne sont pas
forcément surmontés. Elle veut vous dire, comme les précédentes, notre communion dans l’annonce
de l’Evangile, et elle se propose d’indiquer quelques pistes pour avancer ensemble.

Le hasard veut qu’elle porte la date du 27 septembre, fête de saint Vincent-de-Paul, dont le
nom est lié au Sedanais et au Rethélois, et à l’implantation de plusieurs communautés masculines
(Pères Lazaristes) et féminines dans l’histoire du diocèse. Aujourd’hui encore le message de saint
Vincent est illustré par la Société que nous connaissons bien. Ce message entraîne spontanément
vers les personnes en souffrance morale, physique ou matérielle. Il n’est pas possible de l’oublier
dans la situation de crise que traversent le monde et notre pays, une situation dont beaucoup portent
le poids. La préparation qui commence de Diaconia 2013 – toute l’Eglise servante et pauvre –
mettra en évidence cette dimension-clé de notre mission.

Rappelons cependant ce que peu connaissent. Dans les six mois qu’il passa à Châtillon-les-
Dombes en 1625, son premier vrai poste de terrain, saint Vincent fut saisi d’abord par la misère
spirituelle des paroissiens. Maintenant nous parlerions de friche. Il n’y avait pas de catéchisme, les
parents et les familles n’étaient pas instruits. Hormis le signe du clocher, on cherchait vainement
l’expression de la foi. A cela aussi nous pensons quand nous entendons ce que vous nous confiez,
quand vous parlez du ministère et de ses conditions. Il existe toujours, dit-on, des semences de vie
au fond des cœurs, sur lesquelles il faut s’appuyer. Il n’empêche : notre tâche s’apparente davantage
maintenant à celle du semeur qu’à celle du jardinier.

Notre lettre de rentrée voudrait contribuer à donner du souffle au diocèse. Quand nous les
avons rencontrés au début du mois, les bureaux du Conseil presbytéral et du Conseil diocésain de
pastorale ont insisté sur l’importance de la relecture. Nous avons vécu l’an dernier plusieurs
moments forts : l’événement de Pentecôte 2010 et l’Année St-Jean-Marie Vianney. Que révèlent-
ils ?

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La Pentecôte 2010
- De multiples initiatives ont été prises. Paroisses, mouvements, services sont capables
d’aller vers ce qu’ils ne font pas encore, à condition de ne pas être que des gestionnaires.
On retrouve la dynamique des Actes des Apôtres lorsqu’on laisse l’Esprit conduire
l’Eglise. Il n’y a pas de raison de ne pas poursuivre dans ce sens : se fixer pour l’année
une ou deux directions que l’on n’a pas encore empruntées.

- Ces initiatives ont donné lieu à des rencontres, des échanges, des débats (trop courts).
Elles ont besoin d’être partagées et reliées à l’Eglise diocésaine, sinon on fait œuvre
personnelle et tout s’écroule quand les auteurs se retirent. Elles sont plus fructueuses
quand elles s’appuient sur les orientations synodales. Elles peuvent susciter des besoins
de formation.

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- Oser l’annonce explicite de la foi, et des personnes se lèvent. Plus de 50 confirmands
adultes, ce n’est pas rien. Continuons sur cette voie pour la Pentecôte 2011 et celles qui
suivront. En même temps il n’y a presque plus de catéchumènes dans les Ardennes :
problème d’appel ? d’équipes d’accompagnement ? Nous savons que c’est difficile, mais
c’est un point essentiel de notre mission commune.

- La Journée et l’Assemblée de Pentecôte ont semblé plus jeunes que nos assemblées
moyennes. Et pourtant nous savons que les mouvements et aumôneries de jeunes y ont
peu participé, à part exceptions. Pourquoi ? Nous savons aussi que nous sommes loin
d’avoir épuisé la piste synodale sur les jeunes générations adultes. Nous nous remettons
en route, avec courage.

- L’équipe diocésaine « Parole de Dieu » vous a écrit récemment pour faire un bilan
d’étape et encourager une relance. Nous nous demandons si ce ne sont pas les mêmes
personnes qui persévèrent, et si on envisage suffisamment la constitution d’équipes
nouvelles. Ne serait-ce pas une opportunité à proposer justement aux jeunes générations,
aux jeunes couples (mariage, baptême, catéchèse, néophytes), comme un lieu de partage
et aussi de structuration de la foi ?

- Mais par-dessus tout, la joie marquait les visages, et … on parlait même à des inconnus !
C’est tout de même le signe de quelque chose, ou plutôt de Quelqu’un qui compte sur
nous pour le porter au monde.

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L’année St-Jean-Marie Vianney
- Benoît XVI l’avait conçue dans une double direction : la sanctification des prêtres, et la
découverte ou la redécouverte par le peuple chrétien de la figure juste du prêtre et de son
ministère.

- Avons-nous rempli ces objectifs ? Récollections au long de l’année, rencontres évêques /


prêtres, Mardi Saint, pèlerinage à Ars (remercions à nouveau Mgr Labille), soutien du
Service diocésain de la communication, nous espérons que cela a contribué à renforcer le
bonheur de servir et les liens à l’intérieur du presbyterium. Sans doute faut-il s’interroger
sur la participation à la retraite sacerdotale annuelle.

- Dans le concret, il apparaît nécessaire de renforcer le partenariat ou l’articulation entre


tous les acteurs pastoraux (prêtres, diacres, laïcs en mission ecclésiale, communautés de
vie apostolique), de manière que chacun puisse vivre pleinement la grâce de son baptême
et de son appel. Le prêtre est pasteur et serviteur de l’unité, mais le centre c’est le Christ.
Chacun doit faire un travail sur soi.

- Pourquoi ne pas continuer à témoigner de ce qu’on est et de ce qu’on vit ? Comment la


diocèse entier pourrait-il être porteur de l’appel aux vocations ? Comment les
communautés et les parents pourraient-ils être éveilleurs de vocations ? Nous avons
beaucoup à progresser sur ces points.

- Ce qui concerne le ministère et la vie des prêtres était pris en compte jusqu’ici par la
Commission des prêtres. Celle-ci vient de passer le flambeau au Conseil presbytéral, dont
c’est la responsabilité naturelle. Nous comptons sur ce Conseil pour bien se saisir du
sujet, notamment en lui consacrant une journée entière de travail chaque année.

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Qu’il nous soit permis de proposer trois chemins nouveaux pour accueillir encore l’Esprit de
Pentecôte :
Les Journées mondiales de la jeunesse 2011
- Elles se dérouleront à Madrid et commenceront pour le diocèse par un temps
d’immersion dans le diocèse d’Avila. Départ le 10 août, retour le 22 tard dans la soirée.
- Une équipe s’est mise en place dans le cadre de la Pastorale des Jeunes (St-Sixte). Elle a
commencé à communiquer. Elle accueille volontiers demandes de renseignement et pré-
inscriptions. Plusieurs temps forts sont prévus au cours de l’année pastorale. Le premier
sera le dimanche 21 novembre à la Fontaine Olive, avec la collaboration du Carmel. Ce
n’est pas à nous d’entrer dans les informations pratiques, sinon pour rappeler qu’il est
urgent de constituer dans chaque secteur une équipe de sensibilisation, qui fera le lien
avec le niveau diocésain.
- Benoît XVI souhaite que le maximum de jeunes (18-30 ans), aussi bien ceux qui
partagent la foi, que ceux qui hésitent, doutent ou ne croient pas, puissent vivre une telle
expérience, peut-être décisive pour leur vie. Nous pensons qu’il faut quand même un
minimum d’ouverture à une recherche spirituelle. En tout cas c’est une belle perspective
missionnaire. N’hésitez pas à inviter largement, et à demander aux jeunes d’inviter eux-
mêmes leurs relations.

Famille 2011
- La finalité de cet axe pastoral national est, tout en prenant actes des évolutions sociales,
d’ouvrir quelques chemins d’espérance, d’avoir un langage et un message chrétien
capable de favoriser le dialogue avec la culture contemporaine, d’élaborer des
propositions tant pour une politique familiale que pour une pastorale des familles.
- Le service diocésain de la pastorale familiale, en liaison avec le national, communiquera
dès que possible sur le thème. Il prévoit déjà un colloque à St-Sixte le 19 mars, en
attendant les assises nationales d’octobre 2011 et les célébrations dans les paroisses le
dimanche 9 octobre 2011.

Le 8ème centenaire de la cathédrale


- Nous avons fêté en 2007 le millénaire de la basilique St-Remi. En 2011, ce sera le 8ème
centenaire du début de la construction de la cathédrale actuelle. Nous vivrons cet
anniversaire dans le même esprit : enracinés dans l’histoire de la foi, nous témoignons
aujourd’hui, et nous construisons toujours l’Eglise du Christ.
- De très nombreux événements se dérouleront du 6 mai au 23 octobre (anniversaire de la
dédicace). A noter dès maintenant la grande célébration du dimanche 15 mai à 16h, à
laquelle tout le diocèse est convié ; avec une rencontre particulière pour les consacrés ce
même jour.
- Des matériaux abondants, notamment à l’intention des enfants et des jeunes, sont
disponibles au presbytère de la cathédrale pour venir en pèlerinage ou en visite de groupe
tout au long de l’année.
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Bonne route à tous ! Bientôt nous serons en visite pastorale dans le Vouzinois, mais nous
redisons à tous notre disponibilité à aller sur le terrain pour réfléchir avec les acteurs locaux, et avec
les autres forces vives du diocèse. L’annonce de l’Evangile est notre raison d’être et notre joie.

+ Joseph BOISHU + Thierry JORDAN


Evêque auxiliaire Archevêque de Reims

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