Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
« Si je pense que j'ai été fait pour rêver au soleil et pour dire des choses qui réveillent
l'amour : comment est-il alors possible que je dorme entre des sursauts d'angoisse et
d'horreur ? »
Silvio Rodríguez, traduction des paroles de la chanson « Sueño de una noche de
verano »
1
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hermès_International
2
http://www.centrodememoriahistorica.gov.co/micrositios/informeGeneral/estadisticas.html
3
L’État de l’insécurité alimentaire dans le monde 2015, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture, Fao, http://www.fao.org/3/a-i4646f/index.html
commandé l’installation interactive 8 Ties – Hermès aux artistes Miguel Chevalier et
Jacopo Baboni.
Le luxe dans un monde qui s’écroule est un scandale délirant, honteux.
4
Lev
Manovich,
Le
langage
des
nouveaux
médias,
Les
presses
du
réel,
2010,
page
65.
légalement liée aux techniques de production artistiques propres de ces systèmes de
représentations et a été identifiée comme un phénomène capital dans l’ample
perspective de l’histoire de la technique, de la communication et de la culture visuelle.
Lev Manovich, nous explique dans son livre Le langage des nouveaux médias que
la configuration réciproque entre l’ordinateur et la culture produisent ce qu’il appelle
une nouvelle culture de l’ordinateur, « un mélange de significations propres à l’homme
et à la machine, des manières traditionnelles dont la culture humaine a modelé le
monde et des modes propres à l’ordinateur de le représenter »5.
Dans le milieu artistique, il existe des utilisations des nouveaux médias qui
participent de l’idée de résistance et qui visent à établir des nouvelles formes de
mobilité culturelle entre les êtres humains, à travers la production de pensée et qui ont
une vocation subversive face à domination économique, cependant, elles ne se
trouvent pas vraiment articulées avec les flux d’informations qui ont une incidence
significative sur la société. Nous considérons que la plupart des propositions artistiques
de type contre-informatif actuelles n’existent que dans des petits circuits qui, malgré
leurs bonnes intentions de diffusion et de partage, ne sont pas à la hauteur face à la
violence du néolibéralisme et des phénomènes de guerres, comme la manipulation des
consciences à travers l'imposition de discours. Ces propositions existent plutôt comme
des espaces dessinés pour consoler ou apaiser des initiatives de résistance, sans
permettre réellement, l’émergence de discours qui n’émanent pas de la circulation des
idées dominantes.
Nous choisissons cette perspective qui peut sembler pessimiste, mais que nous
considérons plutôt comme réaliste, afin de formuler des hypothèses capables de
montrer la participation de l’art contemporain dans la construction de la société en face
des possibilités de nouveaux medias. Hypothèses qui visent à montrer la participation
dans la construction de cette horreur de ce que nous appellerons ici pseudo-artistes ou
la participation des artistes qui font des énoncés avec une force expressive et poétique
cohérentes avec leurs objets, mais qui sollicitent les ressources pour l’accomplissement
de ces propositions auprès des subventions des entreprises et des États, provenant de
pratiques illégitimes directes ou indirectes (dans le cas des États, de la collecte
d'impôts, de grands contribuables qui sont aussi illégitimes parce que l’ensemble de la
société le permet, pour ainsi réfléchir à la charge éthique que cela comporte).
La participation active dans la construction de cette machine de destruction,
révèle le retard dans la ré-signification des imaginaires collectifs du concept d'art, dans
différents contextes, par rapport à la réalité mercantile d’un monde globalisé,
homogénéisé, dépourvu d'outils pour se défendre, manipulé, souffrant, qui nous vend,
chaque fois avec plus de force, l’idée de ne pas pouvoir faire machine arrière. Nous
considérons essentiel d’essayer d’établir des mécanismes de transmission artistiques
plus efficaces dans la production de subjectivités, comme base d’une éducation
populaire possible, pour partager avec les différentes cultures, espèces et espaces.
5
Ibid, p. 46
Appuyé sur une éthique où la base est le respect pour la différence, où l’objectif
principal est de travailler pour une émancipation consciente où ceux qui construisent
leur notion d’existence, soit chacun en tant qu’individus qui partagent un territoire,
sans autoritarisme mais avec la responsabilité de travailler dans la dite construction de
société, de sentir, d’ouvrir nos sens si cassés, pour construire nos propres
représentations du monde.
Pour cet objectif, nous avons sélectionné Le langage des nouveaux média de Lev
Manovich, «L'Économie libidinale et Textes dispersés I : esthétiques et théorie de l'art
de Jean-François Lyotard, La société du spectacle de Guy Debord, Des Médias aux
médiations de Jesús Martín Barbero, Le Spectateur émancipé de Jacques Rancière, et
Machines à communiquer, Volume I « Genèse des simulacres » de Pierre Schaeffer ;
comme guides d’analyse afin de penser le phénomène des « nouveaux médias »
comme les technologies les plus puissantes du monde contemporain, susceptibles de
véhiculer des énoncés artistiques dans une perspective élargie, à l’intérieure d’une
autre définition de l’art.
Selon Freud, la libido est une énergie sexuelle susceptible d’être économisée,
exploitée ou transformée. Le consumérisme profite de ces conditions pour reconduire
cette énergie, en transformant le besoin pulsionnel de satisfaction, essentiellement
asocial, en un acte social, avec l’imposition de « modèles de vie » favorables à leur
propos. Avec la circulation exhaustive de discours de séduction se produit le processus
d’idéalisation nommé par Freud comme « sublimation ». La pulsion comprise comme
force intérieure constante, qui cherche une satisfaction, devient un objet de
consommation jetable grâce au discours de l’innovation, comme intérêt principal de la
vie en tant que moteur de changement, alors que dans la plupart des cas, il ne s’agit
pas ni de la fabrication de biens vraiment nouveaux, ni de l'utilisation de nouvelles
matières premières, ou de la production de nouvelles expériences ou de nouvelles
fonctionnalités. Ce processus a plusieurs conséquences : un gaspillage insoutenable qui
a été nommé par Joseph Schumpeter comme « destruction créatrice »6, la sensation
chez les individus des sociétés consuméristes d’être des objets et en conséquence des
objets jetables, hyper pollution environnementale, intoxication mentales et psychiques
où l’énergie libidinale devient addictive, épuisement des ressources naturelles et
intellectuelles et ainsi des comportements sans éthique comme la corruption,
l’indifférence, etc. « Le détournement systématique du désir vers les marchandises –
6
Capitalisme, Socialisme et Démocratie publié en anglais aux États-Unis en 1942, traduit en français en 1951.
organisé par le marketing à travers les industries culturelles –, et la soumission totale de
la vie de l’esprit aux impératifs de l'économie de marché, qui en résultait, conduisaient
inévitablement, à terme, à une crise économique mondiale sans précédent – au cours
de laquelle le système présent du capitalisme se révèlerait être structurellement
autodestructeur. »7
Eddy Bernays, neveu de Sigmund Freud, est un personnage très important dans
l’histoire du développement de l’économie libidinale. Sa notion de démocratie
consistait à établir la soumission de la « masse » qui, selon lui, devait accepter ce
qu’une élite intelligente décidait, avec des méthodologies inductives du subconscient,
comme outil pour la manipulation de l’opinion publique, issus des théories comme la
psychologie des foules de Wilfred Trotter et de la psychanalyse de son oncle. Ainsi,
avec ses travaux sur l'inconscient à l'usage des entreprises, il a été un des premiers
vendeurs des techniques de marketing moderne parce qu’il est arrivé à convaincre des
industries très importantes qui étaient en alors en crise, comme la Philip Morris,
d’utiliser ses stratégies qui ont eu un énorme succès, grâce à des investissements
considérables dans la publicité. Ses stratégies ont aidé à construire des imaginaires
collectives favorables pour certaines personnalités politiques et ont inspiré des grands
propagandistes comme Joseph Goebbels, Ministre du Reich à l’Éducation du peuple du
Troisième Reich.
11
Ibid.
12
Jean-François Lyotard, La condition postmoderne, (p. 15)
13
Lyotard, Jean-François. Textes dispersés I : esthétique et théorie de l'art = Miscellaneous Texts I: Aesthetics and
Theory of Art, Louvain : Leuven University Press, 2012, p. 238
14
https://territoiresthetiques.files.wordpress.com/2014/03/extrait-de-milieu-associc3a9-et-perspectives-archi.pdf
BIBLIOGRAPHIE
LIVRES :
- Jesús Martín BARBERO. Des Médias aux médiations
- Guy DEBORD. La société du spectacle
- Jean-François LYOTARD. Textes dispersés I : esthétiques et théorie de l'art
- Lev MANOVICH. Le langage des nouveaux médias
- Jacques RANCIERE. Le Spectateur émancipé
- Pierre SCHAEFFER. Machines à communiquer, Volume I, Genèse des simulacres
PAGES WEB :
http://www.centrodememoriahistorica.gov.co/micrositios/informeGeneral/estadisticas.ht
ml
http://www.fao.org/3/a-i4646f/index.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hermès_International
https://territoiresthetiques.files.wordpress.com/2014/03/extrait-de-milieu-associc3a9-et-
perspectives-archi.pdf