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SG6-06
RÉSUMÉ
Les principaux éléments pertinents utiles à la gestion des stocks de réactifs et consommables
ainsi que les documents à élaborer pour répondre aux exigences de la norme d'accréditation
ISO/FDIS 15189-2012 sont décrits. Cet article est destiné à apporter une aide au biologiste
médical dans sa démarche vers l'accréditation obligatoire.
MOTS CLÉS : ISO 15189 | accréditation | gestion des stocks | réactif | fourniture de laboratoire
| rupture de stock
KEY WORDS: ISO 15189 | accreditation | inventory management | reagent | laboratory sup-
plies | stock default
* Liste des membres du SG6 : Alain Daunizeau (coordonnateur), Pierre-Olivier Bazin, Jean-Louis Beaudeux,
Éric Chapuzet, Éric Charbonnier, Rémy Couderc, Marie-Laure Curutchet-Burtin, Gérard Desch, Gérard Domas,
Bernard Fovet, Frédérique Gerrier, Jean-Claude Ghnassia, Marie-Françoise Odou, Martine Otter, Alain Perard,
Pascal Pernet, Alain Suiro, Anton Szymanowicz, Anne Vassault, Michel Vaubourdolle, Élisabeth Vinner, Jean-
Pierre Yvert.
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SG6 PROCESSUS SUPPORTS – SG6-06
1 Exigences de la norme
Le domaine d'application de la norme ISO/FDIS 15189 : 2012 (F) [1] correspond aux
textes en gras des chapitres suivants :
5.2.3 Locaux de stockage
« L'espace et les conditions d'entreposage adaptés doivent être prévus pour assurer l'intégrité
permanente des échantillons, des documents, des équipements, des réactifs, des consommables, des
enregistrements, des résultats et d'autres éléments susceptibles d'affecter la qualité des résultats
d'analyse.
Les échantillons et matériaux biologiques utilisés dans les processus analytiques doivent être entreposés
de manière à éviter toute contamination croisée.
Les locaux de stockage et d'élimination des déchets pour les matériaux dangereux doivent être
appropriés aux dangers des matériaux et conformes aux exigences applicables. »
5.3.2 Réactifs et consommables
« NOTE 2 Les réactifs comprennent les matériaux de référence, les agents d'étalonnage et les maté-
riaux de contrôle de la qualité. Les consommables comprennent les boîtes de culture, les embouts
de pipettes, les lames de verre, etc. »
5.3.2.1 Généralités
« Le laboratoire doit disposer d'une procédure documentée pour la réception, le stockage, les essais
d'acceptation et la gestion des stocks des réactifs et consommables. »
5.3.2.2 Réactifs et consommables – Réception et stockage
« Si le laboratoire n'est pas le laboratoire destinataire, il doit vérifier que le lieu de destination
dispose des capacités de stockage et de manutention adéquates pour conserver les matériels
achetés de manière à éviter tout dommage ou toute détérioration.
Le laboratoire doit stocker tous les réactifs et consommables reçus conformément aux spécifications
du fabricant. »
5.3.2.4 Réactifs et consommables – Gestion des stocks
« Le laboratoire doit établir un système de gestion du stock des réactifs et consommables.
Le système de gestion des stocks doit distinguer les réactifs et consommables non inspectés et non
acceptables de ceux qui ont été acceptés pour utilisation. »
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Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 3
Les stocks
Les stocks peuvent être constitués de matières premières, matières consommables, réac-
tifs achetés ou fabriqués, calibrateurs, échantillons de contrôle, articles de rechange, etc.
L'utilisation de certains critères permet de distinguer plusieurs catégories et fonctions
des stocks. Ces derniers sont tenus dans des locaux dédiés appelés « magasin ».
Le magasin de stockage
La notion de magasin dans la pratique s'étend à tout lieu sous contrôle où un stock de
fournitures peut être rangé, conservé et géré. Il peut donc aussi bien s'agir d'un espace
clos ou une salle fermée à température ambiante ou réfrigérée entre 4 et 8 oC (chambre
froide) ou d'enceintes (congélateurs) à basse température (< - 20 ou - 70 oC) ou de
pièces ou enceintes (armoires) spécifiquement aménagées pour les produits dangereux
(acides, bases, solvants, produits toxiques). La maîtrise des conditions de stockage doit
être prouvée par une traçabilité permanente des températures en particulier (enregis-
trements) et permettre des solutions de secours en cas d'incident (panne frigorifique,
de chauffage ou inondation). Une liste des différents lieux de stockage doit donc être
formalisée avec les diverses conditions environnementales précisant le type d'articles
qu'ils contiennent. Chacun de ces lieux doit être clairement identifié et/ou matérialisé,
comme le rapporte le paragraphe 5.2.3 de la norme.
➜ Ses fonctions
Le magasin est avant tout un espace de stockage où les fournitures sont rangées suivant
un ordre défini dans des espaces identifiés pour être aisément accessibles. Son contenu
correspond à ce qui est nécessaire pour assurer la jointure entre l'approvisionnement et
la consommation. C'est le lieu où l'on pointe les entrées et les sorties. Le magasin doit
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SG6 PROCESSUS SUPPORTS – SG6-06
Liste des fournitures avec pourcentage du stock en temps réel par rapport au stock de sécurité
< 100 % (seuil à ajuster en fonction de la politique locale).
Liste des fournitures avec pourcentage du stock en temps réel par rapport au stock maximal
> 100 % (seuil à ajuster en fonction de la politique locale).
Liste des délais d'attente de lancement des demandes de commande > 15 jours (seuil à ajuster
en fonction de la politique locale).
Liste des lots de réactif avec date de péremption < 3 mois (seuil à ajuster en fonction de la
politique locale).
➜ Ses objectifs
➜ Ses caractéristiques
Le magasin étant destiné à recevoir des fournitures dans le respect de contraintes défi-
nies. Il est important de s'assurer qu'il est adapté à la nature, à la quantité et au type
de fournitures qui y sont stockées. Trois principaux éléments sont alors à considérer :
• la capacité de stockage : c'est le nombre de références qu'un magasin est apte
à recevoir. Les quantités de produits commandés ne doivent pas dépasser la
capacité de stockage du magasin. Il convient donc de tenir compte de cette
contrainte lors des commandes d'approvisionnement ;
• la position sur la chaîne logistique : en amont de la chaîne logistique et d'acces-
sibilité optimale pour les utilisateurs ;
• le caractère homogène des conditions de stockage : hygrométrie, lumière (enso-
leillement) et la température interne adaptées aux besoins spécifiés.
➜ Son fonctionnement
L'affectation des fournitures dans le magasin prend toujours en compte les conditions de
stockage requises. À l'entrée, un contrôle quantitatif et qualitatif avec allotissement, poin-
tage et mise à jour des quantités en stock est requis. À l'intérieur, le stockage doit se faire
dans les emplacements appropriés, parfaitement et clairement identifiés. À la sortie, on doit
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Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 3
effectuer le pointage, la mise à jour des quantités sorties, et vérifier le stock. En pratique, il
convient de limiter le stock intermédiaire (stockage dans le secteur où le produit est utilisé)
aux fournitures utilisables dans les 24 à 48 heures pour des examens urgents notamment,
lorsque le magasin est éloigné du lieu de leur utilisation technique. Dans ce cas, ce stock
intermédiaire est considéré comme « en utilisation » et par conséquent déduit du stock
théorique. Ces cas particuliers doivent être prévus dans la procédure de gestion des stocks.
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SG6 PROCESSUS SUPPORTS – SG6-06
réclamations sont transmises immédiatement après la livraison et au plus tard avant les
2 jours suivants. Dans les centres hospitaliers, généralement les livraisons pour le labora-
toire sont réceptionnées au « service livraison » ou « quai », et il est indispensable de
formaliser la collaboration de ce service avec le laboratoire par un mode opératoire.
➜ Le contrôle quantitatif
Les vérifications sont basées sur le décompte des quantités. Selon les situations, les
articles sont comptés un par un ou bien en masse. Lorsque l'article reçu est un article
composé, le décompte des quantités se fait d'abord sur l'article même, ensuite sur ses
composants (si utile à la gestion des stocks). Cela est à adapter en fonction des condi-
tionnements et des pratiques de chaque fournisseur afin d'éviter toute erreur.
➜ Le contrôle qualitatif
Le jugement est porté sur la qualité de l'article reçu, c'est-à-dire sur son aptitude à satisfaire
le besoin de son utilisateur. Il s'applique aussi bien sur le contenant que sur le contenu. En
principe, il est recommandé d'ouvrir tous les emballages (cartons, caisses, charges paletti-
sées, etc.) afin d'en vérifier le contenu. Les critères de vérification lors du contrôle qualitatif
sont divers et diffèrent d'une fourniture à une autre. Ils peuvent porter sur :
• la référence du fabricant et la date de péremption : lorsque la référence marquée
sur l'article est différente de celle habituellement connue, des vérifications sont
absolument nécessaires dans les documents techniques. Il faut s'assurer que ce
dernier est compatible. L'avis d'un utilisateur final et la comparaison avec un article
déjà disponible en stock pourront aider à confirmer cette hypothèse. De même, l'avis
de l'utilisateur doit être requis pour s'assurer, en cas de doute sur le délai de
péremption, que le réactif sera consommé avant la date limite d'utilisation ;
• l'emballage : tenant compte de sa fonction, l'emballage d'une fourniture offre
certaines facilités d'utilisation et de manipulation (rôle logistique du contenant)
et une meilleure résistance à certaines conditions de travail. Dès lors, la néces-
sité de contrôler que celui-ci est adéquat s'impose ;
• la couleur du contenu : d'un point de vue technique, la couleur donnée à un
produit est un élément distinctif corrélativement à son utilisation ; si l'article
reçu ne porte pas sa couleur habituelle, il est essentiel de se renseigner qu'il
remplisse bien les mêmes fonctions ;
• la matière : la matière utilisée pour la fabrication d'un article est le plus souvent
liée à ses conditions d'utilisation, à sa résistance. En cas de doute, l'avis de
l'utilisateur est primordial ;
• l'unité de livraison : il peut arriver que l'unité de livraison soit différente de
l'unité de gestion de l'article dans le magasin. Face à un tel cas, une conversion
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Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 3
➥
litatif peut être appliqué sur des échantillons. La réception effective des articles
ainsi que les réserves sont notées sur le bon de réception.
➜ Bon de commande
Le bon de commande est le document adressé par l'acheteur à un fournisseur pour
matérialiser un achat ferme de matériel ou de service. Il récapitule les termes de l'offre :
les produits ou services achetés, les prix, les conditions d'emballage et d'expédition,
l'incoterm (contraction des mots anglais International Commercial Terms, termes nor-
malisés qui servent à définir les « droits et devoirs » des acheteurs et vendeurs partici-
pant à des échanges internationaux et nationaux), les adresses de livraison et de fac-
turation, les partenaires (transitaires, transporteurs, etc.).
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SG6 PROCESSUS SUPPORTS – SG6-06
Afin de s'assurer de la bonne conformité des fournitures reçues, le magasinier peut avoir
recours à 4 documents de référence : la copie du bon de commande ; la copie du bon de
livraison du fournisseur ; la copie du bon de réception éditée par le gestionnaire et le classeur
de documents relatifs aux requêtes des fournisseurs lors du traitement de l'appel d'offres.
Ces documents fournissent en général toutes les précisions sur d'éventuelles modifications
des fournitures ou de la demande d'achat avant la confirmation de la commande chez le
fournisseur. Lorsqu'il s'agit de pièces de rechange ou de fournitures présentes dans des
catalogues, le magasinier peut consulter les divers plans (dessins techniques) des équipe-
ments concernés ou les catalogues. Cependant, comparer l'article reçu avec un article
disponible dans le magasin est aussi un moyen efficace pour vérifier qu'il est conforme.
Une ultime voie de recours consiste enfin pour le magasinier contrôleur à saisir l'utilisateur
de l'article pour avis et à déclarer toutes les réserves sur les documents de réception.
➥
Les devoirs du magasinier/contrôleur/
réceptionnaire
■ Ne pas mettre en stock un article tant qu'il y a un doute sur
sa qualité.
■ Ne pas mettre en stock un article en unité différente de
celle régulièrement utilisée.
■ Ne pas oublier de comparer l'article reçu à celui qui est
disponible dans le magasin en cas de doute.
■ Ne pas hésiter à consulter l'utilisateur du matériel lorsque
cela s'avère nécessaire et possible.
■ Ne pas ranger dans le magasin un carton ou une caisse dont
le contenu n'a pas été vérifié au préalable et jugé
conforme.
■ Déclarer par écrit sur le bon de réception toute modification
nécessaire sur la fiche informatique de l'article (nouvel
emplacement, ajout d'un texte sur la désignation,
modification de la référence du fabricant, etc.).
■ Déclarer toute anomalie liée à la quantité ou à la qualité
des articles reçus sur le bon de réception avant de le
retourner chez le gestionnaire des stocks.
■ Déclarer le plus tôt possible les livraisons partielles.
■ Déclarer honnêtement toute réception d'article supérieure
à la quantité demandée et toute réception d'article non
commandé par le magasin.
■ Toujours émettre en cas de nécessité des réserves sur le
bon de réception ; il est souhaitable que ces déclarations ou
réserves soient à la fois écrites et verbales.
■ Ne pas prendre d'initiatives unilatérales. Il faut toujours
attendre les recommandations du gestionnaire des stocks.
■ Garder soigneusement tous les documents pouvant servir
de preuve (enregistrements).
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➥
Les devoirs du gestionnaire des stocks
■ Traiter avec diligence toutes les réserves émises par le
magasinier.
■ Faire le plus tôt possible les mises à jour informatiques.
■ Si un article reçu ne correspond pas à celui qui a été
demandé, mais qu'il est lui aussi géré en stock et
régulièrement consommé, faire une réception normale et
un transfert vers l'article auquel il correspond, puis une
autre commande identique à la précédente.
■ Ne retourner l'article au fournisseur que si cela s'avère
absolument nécessaire (coût de stockage élevé, stock
disponible estimé assez suffisant, date de péremption trop
courte par rapport à la période d'utilisation prévisible,
utilisation rare ou impossible de l'article reçu non conforme,
etc.).
■ Informer le fournisseur dans le délai légal de toute livraison
non conforme ou partielle.
■ Avoir l'honnêteté d'informer le fournisseur en cas de
réception double d'un article ou de réception d'un article
destiné à un autre client.
■ Mener la gestion de toutes les situations non conformes
jusqu'à l'obtention d'une solution finale satisfaisante.
➥
suivre surtout lorsque la communication avec les utilisateurs du stock est possible. Ces
propositions sont à adapter en fonction des pratiques locales.
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➥ ■
■
L'identification de l'article est impossible. Consulter
l'utilisateur du matériel : si l'article demeure non identifié,
laisser le gestionnaire des stocks gérer la situation.
L'emballage actuel est différent de l'emballage habituel.
Vérifier que le contenu est conforme. Si oui, faire une
entrée en stock normale ; sinon, suspendre l'entrée en
stock, émettre des réserves sur le bon de réception,
attendre les recommandations du gestionnaire.
La couleur du produit est différente de la couleur habituelle.
En cas de doute, consulter l'utilisateur de l'article : si ce
dernier le déclare conforme, faire une entrée en stock
normale ; sinon, suspendre cette entrée, émettre des
réserves sur le bon de réception, attendre les
recommandations du gestionnaire.
■ Le jeu de pièces est incomplet. Il manque certains
composants de l'article. Suspendre l'entrée en stock de
l'article ; informer immédiatement le gestionnaire ;
attendre ses recommandations.
■ L'article figure sur le bon de réception mais il n'est pas reçu.
Déclarer cette situation sur le bon de réception (émission
de réserves) ; informer aussi verbalement le gestionnaire.
■ L'article livré n'est pas celui que l'on a commandé. La
matière est différente. Informer le gestionnaire des stocks ;
consulter l'utilisateur du matériel ; réagir par rapport à leur
réponse.
■ Par erreur, le fournisseur a fait une livraison double. Vérifier
s'il s'agit de la livraison de deux commandes en une seule ;
si oui, demander au gestionnaire le second bon de
réception ; sinon, faire une réception normale pour les
quantités commandées. Pour le surplus, informer le
gestionnaire des stocks et attendre ses recommandations.
■ La quantité reçue est supérieure à la commande. Vérifier
qu'il y avait plus d'une commande en cours pour l'item. Si
oui, demander le second bon de réception et faire une
entrée en stock normale ; sinon, faire l'entrée en stock de
l'article en quantité commandée ; informer le gestionnaire
de la présence des pièces en plus ; attendre ses
recommandations.
■ L'emballage de l'article porte la bonne référence mais le
contenu est non conforme. Bloquer immédiatement
l'entrée en stock pour cet article ; informer le plus tôt
possible le gestionnaire des stocks ; attendre ses
recommandations.
■ Un article a été commandé. Trois articles non reconnus sont
reçus à la place. Vérifier sur les documents de référence
qu'il s'agit d'un article composé ; si oui, vérifier que les
composants sont conformes et livrés en totalité. Faire
ensuite une entrée normale en stock de l'article composé
(après avoir regroupé les composants) ; sinon, déclarer
cette situation auprès du gestionnaire ; attendre ses
recommandations.
310
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 3
➥ ■
■
La quantité reçue est inférieure à la quantité commandée.
Faire une réception normale pour les quantités reçues ;
faire-part au gestionnaire de cette livraison partielle.
Un article non identifié est sorti d'un colis mais ne figure pas
sur le bon de réception. Si c'est un article régulièrement
géré en stock, vérifier qu'il avait une commande en cours ;
si oui, demander une copie du bon de réception. Faire une
entrée normale en stock ; sinon, déclarer simplement la
situation auprès du gestionnaire ; attendre ses
recommandations.
Des avaries sont découvertes (casses, humidité, fuites,
non-respect de la chaîne du froid, etc.). Déclarer la nature
de l'avarie et les quantités d'articles endommagés sur les
documents de réception ; prévenir dans les délais le
gestionnaire.
Ces diverses situations anormales impliquent pour les résoudre des responsabilités par-
tagées entre le magasinier, le contrôleur et le gestionnaire des stocks. Par conséquent,
il convient de les formaliser clairement au sein des deux procédures initialement citées.
Les inventaires
L'inventaire est le décompte manuel des quantités de marchandises stockées. Le but
principal de ce décompte est de faire une comparaison entre le stock théorique (celui
fourni par le logiciel) et le stock physique, afin de déceler les différences de quantité,
les erreurs d'adressage, les stocks dormants, les risques de péremption... Les opérations
d'inventaire sont généralement effectuées sous la supervision du responsable des appro-
visionnements. Le magasinier, associé à des personnes formées pour la circonstance,
accomplit le décompte physique des quantités. Le contrôle des écarts, la régularisation
et la validation des données sont faits par le contrôleur de gestion (interne et/ou externe
au laboratoire). L'inventaire peut être effectué sur la totalité des articles stockés ou sur
des catégories, voire sur des classes d'articles sélectionnées sur la base de critères pro-
pres à chaque gestionnaire. Selon la fréquence de décompte, on distingue trois types
d'inventaires : l'inventaire permanent, l'inventaire tournant et, enfin, l'inventaire annuel.
➜ Principe de l'inventaire
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SG6 PROCESSUS SUPPORTS – SG6-06
➜ L'inventaire permanent
L'inventaire permanent est le décompte des quantités disponibles en stock immédiate-
ment après chaque entrée et chaque sortie de fournitures. C'est une méthode d'inven-
taire particulièrement adaptée pour les stocks dont les quantités par référence sont
petites et les unités stockées faciles à dénombrer. Les logiciels qui offrent la possibilité
d'effectuer de telles écritures donnent lieu à deux opérations de saisie à chaque occa-
sion : lors d'une entrée, saisie des quantités entrées et saisie du stock final ; lors d'une
sortie, saisie des quantités sorties et saisie du stock restant. Des listes regroupant les
écarts (positifs et négatifs) sont automatiquement générées. Après vérification, les stocks
sont régularisés. Il est bien entendu nécessaire que les documents utilisés pour les
entrées de fournitures (BR) et ceux utilisés pour les sorties (listes de retrait, bon de
sortie, etc.) soient adaptés pour permettre l'enregistrement manuel de ces écritures
(une colonne pour les quantités reçues ou sorties et une colonne pour les stocks dispo-
nibles après opération). L'inventaire permanent présente l'avantage d'assurer en per-
manence des écritures justes. Chaque écart constaté est immédiatement corrigé. Son
point faible réside cependant dans sa lourdeur. En effet, lorsque le nombre de références
est élevé ou simplement l'activité du magasin haute, l'ampleur du travail de saisie que
cela représente est importante. Malgré ces inconvénients, dans le cas du LBM, ce pro-
cessus de gestion des stocks s'avère être un optimum à atteindre. Cela sera d'autant
plus aisé que le logiciel de gestion choisi sera performant.
➜ L'inventaire annuel
L'inventaire annuel est le comptage de toutes les quantités en stock et dans tous les
magasins à la fin de chaque exercice comptable. Il est normalement réclamé par les
contrôleurs financiers lors du calcul des soldes de gestion. Compter les quantités de
toutes les références enregistrées est un travail fastidieux, qui nécessite une bonne
organisation des équipes, une bonne préparation du personnel de comptage et une
célérité dans l'analyse des écarts. L'inventaire physique annuel s'étend parfois sur plu-
sieurs jours. C'est sur ce point que réside sa faiblesse.
➜ L'inventaire tournant
L'inventaire tournant est le comptage périodique et planifié des stocks sur l'année. Dans
la pratique, il peut se révéler une meilleure alternative aux inventaires permanent et
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Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 3
annuel. Avec un inventaire tournant, des listes d'articles classés sont fournies à des
périodes bien définies et le décompte des quantités disponibles pour chacune des listes
se fait plusieurs fois dans l'année. Les inventaires tournants permettent
particulièrement :
• d'alléger, voire supprimer la pratique d'un inventaire annuel (trop lourd, pénible
et très coûteux lorsque l'arrêt des opérations s'avère indispensable durant cette
période) ;
• d'éviter la rupture des stocks critiques : ce sont des articles dont le manque
engendre des conséquences graves sur les opérations (arrêt de la production
des examens, ce qui n'est pas envisageable au LBM) ;
• d'éviter les risques de dépassement des délais de péremption ;
• d'éviter de conserver trop longtemps les erreurs d'écriture.
Tout ceci sous-entend bien sûr que le décompte concerne en priorité les articles ayant
subi soit un mouvement d'entrée, soit un mouvement de sortie durant la période. En
règle générale, les articles faisant l'objet d'un inventaire tournant ne sont pas sélec-
tionnés de façon aléatoire. Plusieurs techniques peuvent être utilisées pour générer ces
listes. Les techniques décrites ci-dessous ne sont pas exclusives les unes des autres. Il
est même fréquent qu'on les combine dans le même magasin :
• la classification ABC : l'élément principal de cette classification est la valeur
financière du stock. Les inventaires tournants peuvent par exemple se concen-
trer sur articles de la classe A qui, à eux seuls, représentent environ 80 % de
la valeur totale du stock ;
• la sélection des stocks critiques de production : l'élément clé de sélection
est l'importance de chaque article dans la production ou les opérations (réactifs
pour examens urgents ou à décision clinique rapide). Le but du comptage pério-
dique de cette catégorie d'articles est d'éviter à tout prix les ruptures de stock
dont les conséquences sur l'activité du LBM sont toujours graves ;
• le découpage des zones de stockage : l'ensemble des articles du magasin est
compté au moins 2 fois en une année. L'inventaire se fait d'une zone de stoc-
kage à une autre suivant un calendrier ;
• la classification des familles d'articles : là aussi, l'ensemble des articles du
magasin est compté au moins 2 fois dans l'année. L'inventaire se fait d'une
famille d'articles à une autre suivant un calendrier.
La périodicité de l'inventaire tournant est déterminée en fonction de l'importance des
stocks concernés et de la technique de découpage utilisée. Par exemple, si l'on utilise
la classification ABC, les fréquences assignées peuvent être de 12 rotations/an pour les
articles de la classe A, 6 rotations/an pour ceux de la classe B et 1 seule rotation pour
la classe C. Les inventaires par zone de stockage ou par famille d'articles suivront sim-
plement un cycle de comptage régulier.
313
SG6 PROCESSUS SUPPORTS – SG6-06
La fonction achats
La fonction achats joue un rôle d'interface dans l'entreprise avec les fournisseurs
externes. Elle couvre également tous les autres besoins d'exploitation de l'entreprise,
notamment celle de recevoir les besoins exprimés par les responsables de tous les
secteurs d'activité du laboratoire, consulter et sélectionner les fournisseurs, négocier
avec ces derniers les meilleures conditions commerciales, assurer le suivi des
commandes. Cette fonction est développée dans l'article SG6-05 « Recommandations
pour la maîtrise des procédures d'achat » correspondant au chapitre 4.5 « Services
externes et approvisionnement » de la norme ISO 15189-2012 [1].
La fonction approvisionnement
D'une manière générale, la fonction approvisionnement a pour rôle d'organiser, planifier et
contrôler l'ensemble des stocks appartenant au LBM. Elle agit de ce fait principalement sur :
• la planification des commandes de réapprovisionnement (fréquence et dates
d'émission des ordres d'approvisionnement) ;
314
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 3
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SG6 PROCESSUS SUPPORTS – SG6-06
catégorie de produits. Il est possible d'adopter pour les stocks d'un même magasin l'utili-
sation de plusieurs politiques, voire les quatre politiques simultanément. La responsabilité
du gestionnaire des stocks consiste à choisir la mieux appropriée pour chaque produit. Des
graphiques peuvent permettre le choix optimal des politiques [Figure 2].
➜ FIGURE 1 : ILLUSTRATION DES DÉFINITIONS DES DIFFÉRENTS STOCKS UTILES À UNE GESTION OPTIMALE
f:\2000\image\152259\szymanowicz2\2
^
➜ FIGURE 2 : LE COUT DE GESTION DU STOCK
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Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 3
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SG6 PROCESSUS SUPPORTS – SG6-06
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Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 3
approvisionnements des magasins sur les périodes à venir. Dans la pratique, elles sont
systématiquement faites au moins une fois par an. Lorsque la courbe d'activité habituelle
des examens présente une tendance à la croissance ou à la régression, les prévisions
imposent la révision des modèles d'approvisionnement, des stocks minimum et
maximum des réactifs. Cette révision doit être faite au moment opportun et notamment
avant le lancement d'une nouvelle commande et/ou du futur programme d'achat. Évi-
demment une révision est indispensable lorsqu'un projet de changement d'appareil est
prévu.
➥
locales). Par conséquent, faire une gestion optimale des stocks évitera de créer une
surcharge financière qui peut avoir des conséquences préjudiciables à l'entreprise.
fournitures,
■ le choix de la méthode d'approvisionnement appropriée
L'étude des coûts de la gestion des stocks est illustrée sur la figure 2.
319
SG6 PROCESSUS SUPPORTS – SG6-06
➥
rapport aux standards de la profession (ratios, normes, mouvements observés chez les
laboratoires comparables, etc.). La gestion d'un indicateur se décompose en trois phases :
320
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 3
^
➜ TABLEAU II. INDICATEURS QUALITÉ POUR LA MA ITRISE DE LA GESTION DES STOCKS
ET APPROVISIONNEMENT
Coût des réactifs périmés Oui Oui : % par rapport au coût Oui
ou détruits annuel des réactifs
321
SG6 PROCESSUS SUPPORTS – SG6-06
• interactif : avoir une vision globale et détaillée des situations en temps réel
en prenant en compte tous les acteurs, y compris les autres fonctions de l'entre-
prise et les partenaires extérieurs dans un mode collaboratif ;
• proactif : entreprendre des actions d'optimisation technique et financière de la
prestation logistique et des niveaux de stock.
Pour devenir compétitif, il convient d'intégrer ces quatre facteurs. Une analyse a poste-
riori ne permet pas d'entrevoir l'avenir, de prévoir les changements futurs dans la chaîne
logistique. Tous les maillons de la chaîne peuvent ainsi être véritablement pris en compte
pour interpréter une situation. Les actions correctives ou d'amélioration peuvent être
➥
par la suite mises en place avec plus de sérénité. Une proposition d'indicateurs qualité
est formalisée sur le tableau II.
322
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 3
• Références
1. Norme ISO/FDIS 15189 : 2012 (F) : Laboratoire d'analyses de biologie médicale – Exigences parti-
culières concernant la qualité et la compétence. Saint-Denis : AFNOR, 2012.
2. http://www.logistiqueconseil.org/Articles/Entrepot-magasin/Gestion-des-stocks.htm
3. http://www.logistiqueconseil.org/Articles/Logistique/Tableau-de-bord.htm
4. Szymanowicz A, Neyron MJ, Champagnon N, Prefol M, Bourgne MO, Massacrier G. Proposition de
tableaux d'indicateurs utiles à la bonne marche d'un service de biochimie hospitalier. Immuno-analyse
et biologie spécialisée 2008 ; 23 : 159-78.
323