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Portraits et propos d’une légende

revue du site www.yattanoel.com

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Cete revue légitimiste éphémère désormais trimestrielle n’engageant point la personne de S.A.R. et I. Louis XX est publiée par Météorites Productions Editions © 2014

e-meteor ®

N°109 Avril / Second trimestre 2014


Contacts à e-meteor@orange.f

INTERVIEW DE SEN-YATTANOEL p.13

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HISTOIRE

Les YANSANÉ en Guinée et les YANSANEH en Sierra-Léone sont tous originaires des cinq
provinces YANSANE du royaume de Moriah créé par les Mori partis en djihad de Houmi dans le
Sud-Ouest du Sahel, ce, dès le Vie siècle de l’Hégire (1600 AJC) afin donc de prêcher la religion
musulmane sur les côtes de l’Océan Atlantique dites alors les Rivières du Sud. Ces cinq
provinces se situent toujours dans l’actuelle préfecture de Forécariah (République de Guinée
depuis 1958 AJC) à cent cinq kilomètres de la capitale Conakry. La préfecture de Forécariah est
à la frontière de la Guinée et de la République de Sierra-Léone.

Universitaire, ancien ambassadeur et ancien député de la République de Guinée, El hadj Sékou


Mouké YANSANÉ exécute ici un précis bref, concis et passionnant sur les tenants qui ont
marqué l’histoire de sa famille entre traditions et modernité.

LES YANSANÉ AU MORIAH

L
es YANSANÉ constituent l’une des familles fondatrice du royaume de Moriah et sont arrivés sur le
territoire de la Guinée au XVIe siècle avec une caravane historique à la suite de la dislocation de
l’empire songhaï, dernier des quatre prestigieux empires africains situés dans le Sud-Ouest du Sahel
(Soso, Mali, Ghana et Songhaï).

« Bokhi khori kan ye »

Les YANSANÉ se sont très tôt retrouvés aux points stratégiques du royaume. Ils ont été en charge de la
surveillance et du maintien de l’ordre sur les frontières, dans les ports de commerce, sur les places fortes et
sur les grands marchés terrestres.

D’où les YANSANÉ tirent-ils leur nom ?

YANSANÉ ou YANSANEH dérive de l’évolution phonétique progressive dans la langue soso de deux termes
d’origine mandingue, Dion et sanna. Le premier signifie –esclave (d’où Dion que l’on prononce Djon > Dian
> Yan-) et le second a pour traduction vendre ou acheter (Sanna > Sanne > Sane). L’appellation titulaire
des YANSANÉ correspond donc à –vendeur ou acheteur d’esclaves et par extension –vendeur ou acheteur
5
de toutes marchandises, commerçant, marchand, négociant ou trafiquant (-dioula > youlé > Youla). Le
nom YAN isolé est un prénom trop distinctif dans certaines communautés au service des YON SANNA. YAN
CONTE, YAN CONDE, YAN YATTARA, YAN SYLLA ou YAN TAMBOURA sont tous des baabaadi des YANSANÉ.

« Youlé sii nani »

Les YANSANÉ doivent leur nom à leur fonction, à leur profession et selon la tradition dont ils sont dépositaires,
les griots, conservant une partie de la mémoire collective, les nomment encore dans les cérémonies
YANSANE YOULA par exemple. D’où les quatre branches de YOULA qui se sont distingués dans le
commerce de toutes les marchandises et le trafic des esclaves notamment lorsque cet aspect des
échanges comportait un aspect moins péjoratif ou honteux que de nos jours, avec un monopole sur le
négoce, la prospérité et les décisions en entourant le royaume d’une ceinture sereine de vigilance
permanente. Et l’on devrait par conséquent parler de « Youla sii senni » qui avaient tissé autour du Moriah,
un cercle solide de sécurité. Ils assuraient un rôle de médiateurs, de juges dans les conflits entre individus,
entre les collectivités villageoises et le gouvernement des provinces voire entre les familles et les
prétendants au trône. Du reste à chaque vacance du pouvoir central, la tabala royale était généralement
confiée aux YANSANÉ de la branche aînée, c’est-à-dire celle de la province de Kalémodouyagbé (Khabilé
Sidikhiya). Le choix donc du prince TOURÉ à couronner pour présider à la destinée du royaume, était
généralement fait lors du conclave ad hoc de tous les YANSANÉ YOULÉ à Kalémodouyagbé, conclave
toujours présidé par le doyen d’âge de toutes les provinces youlé réunies après la campagne (qui
s’achevait à Forécariah) des prétendants légitimes TOURÉ.

Après la pacification totale de la région, il y eut une première assemblée générale des Mori qui fondait le
royaume de Moriah. Et conformément aux traditions islamiques et africaines, on décidait de retenir à
Forécariah, auprès de la couronne, du roi et des trois patriarches (Fodé Kaatibi TOURÉ, Fodé Aboubacar
YANSANÉ et Fodé Aboubacar FOFANA), les fils aînés de toutes les familles fondatrices et ayant participé à la
caravane historique partie de Houmi jusqu’à Kognon Daala-Forécariah. C’est ici depuis cette époque que
se trouvent les concessions, les rizières et les domaines agricoles répartis entre les cellules aînées. Celles-ci
devaient veiller sur la cour royale, sur les affaires de l’état féodal et surtout sur les anciens. On estima
également la situation des fils cadets : ceux furent envoyés dans le pays profond conquis afin de gérer les
places fortes et les provinces, veiller sur les ports débarcadères ou les frontières terrestres et si possible
agrandir le royaume en maintenant la paix dans le pays et avec les régions voisines.

Aux temps du Moriah féodal et islamique, cinq provinces administrées par les YANSANÉ furent chacune
fondée par l’un des quatre fils de Aboubacar Fodé YANSANÉ qui eut quatre épouses au XVIIe siècle : Koya,
Dora, Tennen et Manti. Toutefois, seule Koya donna naissance aux quatre fils et à la fille (mariée dans le
Khabilé des TOURÉ à Naada Modouya, benjamin des quinze fils de Menki BOUKHAARI) de ce dernier. Les
quatre fils d’Aboubacar Fodé et de Koya furent dans l’ordre Seydou, Bouya, Siné et Laye.

Seydou YANSANÉ est resté et a vécu jusqu’à sa mort à Forécariah. À quelques kilomètres, son fils aîné,
Kalémodou ira fonder Kalémodiyadi ou petit Kalémodouya avant de constituer Kalémodouyagbé. Bouya
YANSANÉ est à l’origine du site de Forodougou, Siné celui de Taagbé qui devait bien plus tard accueillir
Famoro (fondateur de Farmoriyah) et Laye celui de Layah.

Le dernier conclave de l’ère contemporaine fut présidé par l’almamy Ibrahim Condetto YANSANÉ, prince
de Layah.

À l’aube des implantations durables françaises et britanniques dans la région, c’est-à-dire au XIXe siècle,
des rivalités ont à la tête du royaume ont éclaté entre le roi Kanda BOUKHAARI et son neveu Alkhali
DAOUDA. Ce dernier, trompant la vigilance d’une escouade royale qui l’avait préalablement surpris et
arrêté à Forécariah, s’enfuit en pays temine où il recruta une petite armée de mercenaires puis revint
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assiéger la capitale Yenguissa. Le roi, son oncle et bienfaiteur, fut finalement déposé et Alkhali DAOUDA se
fit proclamer almamy du royaume. Les partisans du monarque déchu, à leur tour en pays temine, revenant
plus tard, échouèrent à Kaliah devant les forces du nouvel ordre. Les derniers fidèles de Kanda BOUKHAARI
furent bombardés par une goélette de la marine armée française, L’Aviso, ce, sur le front du Gbéréyiré-Baa
Fila, signant là la défaite des légitimistes dont les familles survivantes des villages du Moriah s’exilèrent en
Sierra-Léone. Par la suite, quelques résistants ultimes dépêcheront une délégation auprès de l’almamy
Samory connaissant lui-même des difficultés contre les français qui entretenaient les rivalités fratricides
d’une sanglante nature.

C’est ainsi que de très nombreuses familles YANSANÉ de Kalémodouyagbé, de Gbéréyiré, Taagbé, Layah
ou Tassin, qui avaient tout d’abord émigré dans d’autres provinces du royaume de Moriah, se sont
retrouvés par la suite dans des régions limitrophes comme le Soumbouya, le Tabounsou ou à Wonkifong, à
Dubréka, à Ouassou, à Baady, à Taadi, à Dondékobiya, à Fanyékhouré, voire dans le Arra Ponka, à Koba
ou à Boffa, à Taouyah, à Gbinle, à Koukouna, dans le Samou. L’almamy Ibrahim Condetto YANSANÉ trouva
par exemple refuge à Taouyah en Sierra-Léone. Ce dernier avait en effet pris fait et cause pour les
légitimistes : il fit almamy son neveu Sen et exhorta les populations moriaka à le soutenir. Une colonne de
tirailleurs sénégalais dépêchée de Conakry pour rétablir l’ordre derrière Alkhaly DAOUDA avait pour mission
de mettre Ibrahim Condetto aux arrêts. Il devait une seconde fois être renvoyé en exil au Gabon mais
choisit volontairement la Sierra-Léone où il s’est éteint au milieu de sa troupe de fidèles

« Watan so koulera »

El Hadj Sékou Mouké YANSANÉ

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Le site majuscule.

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POÉSIES de SEN-YATTANOEL
(extraits de Poèmes Pour Chansons Vol.2 © Météorites Productions Editions 2014)

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Je Ne Plus T’Aimer

En Janvier, en Août, l’emprise explose son abjection

Des dépenses publiques en cour d’inflation

Les remaniements socio démocratiques

Grignotent du petit matériel idéologique

Un affolement, une tension,

Que retenir de l’é-motion ?

Je ressens de plus en plus difficilement ma panse

L’essence de ma volonté de transparence

Y’a plus d’amour en valeurs actuelles

Pour tout amant intemporel

Aux Présidents des républiques

Les échantillons vendus chez Lalique

O o o non ! Je ne peux plus l’aimer

Onéreux de devoir tout régler

Comme cela du sentiment à la chaîne

Ne vaut pas un séjour à l’antenne

Des Djihadistes qui alertent le H

Aux généraux bleus prêts à frapper des bâches

Et une société part en déliquescence

Sur les accents violents des remontrances

Résultat immédiat au lavomatic

Plus de draps salis aux renvois vomiques

Regretterais-je un temps lointain trop internétisé

Lorsque tu gerbais à ma santé.

O o o et puis non ! Je ne suis plus dans tes pensées

Impossible de te le rappeler

T’m’demanderais même des honoraires

Ne serait-ce que pour t’embrasser à terre

La fin du monde sur un scooter

C’était un rêve en Sol Sol Air

Tu f’ras sans moi tes gamins esthètes

Avec des palettes éprouvettes

Trop cher ce droit d’usage à payer

O o o non ! Je ne peux plus t’aimer (bis) Sen-YattanoeL, prince d’Astrée © 2014

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Ligne 1 / Ligne 2 sans diplôme certes on est penaud

S’il ne veut te masser le dos

Je serais le garant de ton caddy ?!

Tu plaisantes ma chérie !

Entends-le à l’unisson

Je ne suis pas ton pigeon

Une roue d’secours pour tes pâtes, tes oignons

Qui n’a pas de quoi élever le thon !

Si tu l’embrasses tu n’auras rien

Pas même mon verre de vin

Je te plaque en pleine virée

Je rentre dans mon quartier.

Ligne 1, Ligne 2, sur un palomino

Si seulement ta copine lui fait la première un écho

Je devrais vous prêter mon engin à crédit ?!

Mais tu plaisantes ma chérie !

Entends-le à l’unisson

Je ne suis pas votre pigeon

Une roue d’secours pour vos pâtes, vos oignons,

Qui n’a pas de quoi élever le ton.

Si tu l’étreins tu n’auras plus rien

Pas même de plaisir au loin

Je vous plaque en plein été

Je rentre dans mon grenier.

Ligne 1, Ligne 2, au grattage ex aequo

Si tu gagnes au loto

Tu me rembourseras ton ticket en eau de riz ?!

Tu plaisantes ma chérie !

Entends-le à l’unisson

Je ne suis pas ton pigeon

Une roue d’secours pour tes pâtes, tes oignons

Qui n’a pas de quoi élever le son.

Si tu perds tu n’auras plus rien

Pas même du sucre pour tes coings

Je te plaque en pleine soirée

Allez, tu rentreras à pieds ! Sen-YattanoeL, prince d’Astrée © 2014


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Carnet
_________________________________________________________________

Feu M. le prince Ami Mouké Layah YANSANE DE FORÉCARIAH et Madame la princesse née Marie-Ange LAVENIR DE BUFFON

ont la joie de vous faire part de la naissance du

prince d’ASTRÉE,

Sen-YattanoeL, Sory, Fodé, Ibrahim, Mouké, Tassin, Jean, Roland

le 8 Mars 1965

au Hertford British Hospital de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine, République française)

00 (33) 07 85 08 44 22 contact @ yattanoel.com

e-meteor souhaite un bon et joyeux anniversaire à Madame Marie-Dominique Lelièvre née le 28 Février,

à Madame Marie-Ange Lavenir de Buffon née le 17 Mars et à Maître Arnaud Cornette de Saint Cyr aigle débarqué sur la Planète le 18 Mars.

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En Route Pour Versailles avec le prince d’Astrée © 2014

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Maquette du Domaine Royal de Versailles (vues Sud et Nord du Palais aujourd’hui)

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La chambre à coucher de Sa Majesté et le haut de la galerie des Glaces.

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La table du rpoy.

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L’orgue de la chapelle du château vue du premier étage

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Maître Arnaud Cornette de Saint Cyr, commissaire priseur, un fidèle de Sa Majesté et de Versailles

L’Opéra Théâtre de Versailles, le dernier rêve de Louis XIV pour son Palais (maquette)

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INTERVIEW de SEN-YATTANOEL
Sen-YattanoeL, prince d’Astrée et des astéroïdes, est un être
étonnant presque doué d’ubiquité. En effet il exprime sa
personnalité intéressante sur différents supports artistiques à
chaque fois en professionnel, loin des institutions ou des réseaux
sociaux, avec des œuvres percutantes qui ne nous laissent pas
indifférents ou indifférentes. Or, le prince est méconnu et on lui
prête toutefois des avis complètement fabriqués.

Une mise au point s’imposait. Nous l’avons rencontré…


Bonjour Monseigneur ! Vous avez collaboré avec le groupe californien WishBone puis
avec un vidéaste de Neuilly-seine pour éditer sur le web la vidéo Le Prédateur dont vous
avez écrit et interprété les paroles. Je souhaiterais tout d’abord savoir comment et
pourquoi un prince moderne s’intéresse de très près au heavy metal. Ensuite justement,
vous qui, paradoxalement, manifester souvent vis-à-vis d’une majorité la latitude de votre
degré d’indépendance par des points de vues atypiques parce que profonds et toujours
empreints de justesse et d’acuité dans une société qui semble en manquer, comment et
pourquoi vous retrouve-t-on dans les bacs des disquaires depuis le 3 Mars de cette
année, puisque vous êtes de l’actualité musicale en ayant participé à l’album La Nuit Est
Là de Bertrand Burgalat (N°45 Editions Tricatel) en vente dans les bacs. Le court morceau
intitulé -Sans Titre- est l’une de vos créations et vous l’avez interprété en Janvier 2009 au
New Morning / Paris devant 500 auditeurs enthousiastes lorsque les 1500 spectateurs de
l’Elysée Montmartre n’en avaient eu qu’un aperçu partiel en 2007, année de la mise en
place avec vos indications de votre site yattanoel.com par le graphiste Yannick Le
Vaillant. Vous êtes également l’auteur de nouvelles, d’un roman, de votre biographie.
Vous avez également exposé des œuvres picturales, des photographies, des sculptures,
fondé des sociétés dédiées au graphisme et à la musique et la vidéo aux États-Unis
d’Amérique à la fin des années 1980 (êtes l’artiste officiel du Rockwalk / Hollywood
depuis Mai 1987, visité par des millions de touristes ou de clients du Guitar Center de
Sunset Boulevard), êtes préalablement brution et aiglon (ou ancien élève d’écoles
militaires françaises) quoique vous donniez de vous-même un statut de sujet de
Monseigneur le Duc D’Anjou, prince chrétien lorsque l’on vous dit antisémite et,
discrètement, vous auriez repris vos études avec courage à l’École du Louvre en Histoire
de l’art en 1988 puis en Histoire en Sorbonne en 2012 ! Qu’est-ce qui est vrai, comment
gérez-vous tout cela et sur quelle fréquence peut-on vous capter et rester durablement
en contact ?

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-Bonjour ! Vous me donnez à penser avec des questions auxquelles il me semble avoir
déjà répondu par le passé ! Tout ce que vous avez exposé est vrai semble-t-il. Mais les
thèmes sont vastes ! J’apporterais tout de même et tout de suite une précision à votre
« CV » de circonstance concernant le roi et la religion catholique ou mon supposé
antisémitisme pour lequel je n’ai pas de brevet et dont je ne suis point dépositaire ! J’ai foi
en Dieu, suis monothéiste et j’ai toujours défendu dans ce sens des engagements religieux
sincères et solides. Mais l’on peut défendre une notion sur l’Éternel sans être prince ou
être prince, pour un ordre divin et monarchiste, sans être nécessairement chrétien et
pratiquant. En l’occurrence, ce choix de vie, cet abord républicain en somme de la
liberté de la foi, nous vient en France de nos rois qui « présidaient » à tout. Jésus de
Nazareth était juif et a été crucifié par des juifs. Je ne souscris point au principe du pardon
dans ce domaine : pourquoi le devrais-je ? Jésus de Nazareth est mort de faiblesse, ce
qui de tout temps n’a jamais été un apanage de Dieu. Toutefois j’ai reçu le sacrement du
baptême catholique en 1973 par mon grand oncle maternel vicaire à Saint Ferdinand
des Ternes à Paris. Mon oncle aujourd’hui décédé malheureusement était mon parrain.
J’étais un enfant lors de cet engagement sérieux, élève à l’époque d’une institution privé
catholique située à Neuilly-sur-Seine. Mais je ne crois pas à la Trinité Dieu, Saint Esprit,
Christ. Je crois en Dieu, point. Je ne vois pas l’utilité de m’en remettre à une église pour
prier. Je n’ai bien évidemment jamais souscrit aux thèses nationales socialistes
allemandes par exemple qui souhaitaient l’élimination des juifs entre autres. Cependant
je ne vois pas pourquoi je devrais cautionner des structures sémites comme en sont
envahies la plupart des médias occidentaux et je dois à quelques juifs des méprises, mon
indignation et diverses escroqueries attentant ou à ma réputation et ou à mes biens. Et
par ailleurs, je rappelle à mes compatriotes que la communauté juive est très largement
minoritaire et en France et dans le monde. Ils n’ont rien à dicter et leur tentative
aristocratique ne me touche pas. Dieu les veut à leur place : le judaïsme est une religion
parmi d’autres qui n’a pas de carrure universelle puisque qu’elle ne concerne que les juifs
et si l’on a la foi bahaïe comme moi, c’est-à-dire que nous admettons pourtant toutes les
religions monothéistes, il n’empêche que l’Histoire nous prouve que l’usurpation de
conscience est un délit blâmable duquel notre pays doit savoir se débarrasser au plus tôt
pour la gloire d’un seul Dieu et le rayonnement d’un monarque légitime. Vous savez c’est
un peu comme ce Sigmund Freud que l’on voudrait voir aduler encore un peu
plus aujourd’hui malgré l’aspect extrêmement mercantile d’une certaine profession : il
n’a rien inventé ! Lisez donc vos philosophes classiques grecs ou romains : tout a été dit
sur l’inconscient lorsqu’en histoire moderne les précurseurs de la psychanalyse étaient
funestement français et non pas des naturalisés austro-hongrois... Et si j’ai soutenu des
artistes juifs à une époque c’est que l’on peut être bon plasticien sans être juif mais aussi
être juif et humoriste et manifester une certaine hostilité raciste sans grand talent…

La foi en Dieu ou l’attachement au roi restent personnels.

(propos recueillis par e-meteor)

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Sen-YattanoeL en Décembre 2013 © e-meteor

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HISTOIRE

Gao au Xe / XIe siècle


Le site de Gao, connu également sous le nom de Kawkaw, a intéressé
quelques historiens aux premiers siècles de l’Hégire.

S
elon les passages d’un texte de M. J. Cuoq, dans Reccueil des Sources Arabes Concernant
L’Afrique Occidentales du VIIIe au XVIe siècle, Paris 1975 pp.77/78 et108/109, en étaient al-
Muhallabi (mort en 990) et al-Bakri ou Abû’Ubayd al-Bacri, géographe de l’Andalus, érudit
de la période des Taïfas, qui fut surtout renommé cartographe (+1094 à Cordoue).

Ces deux auteurs nous rapportent, dans des carnets de voyages rédigés pour l’un, le premier,
celui de al-Muhallabi, au Xe siècle, et, pour l’autre, le second, par al-Bacri au XIe, des détails sur
Kawkaw, site important pour les marchands caravaniers qui empruntaient les routes vers le Sud du
Sahara.

Leurs mémoires devaient être en quelque sorte à l’usage des voyageurs désireux de se rendre à
Gao où l’on pratiquait le commerce de l’or en Afrique de l’Ouest, tel que nous le rapporte
l’ouvrage constitué par J. Cuoq sur le thème de l’époque médiévale des transferts subsahariens,
ce, à l’aube de l’islamisation progressive des territoires africains qui demeuraient encore
méconnus.

Ainsi Gao ou Kawkaw, était une partie de l’empire des Songhaïs entre le Xe et le XIVe siècle, telle
qu’elle est localisée dans l’Atlas Historique Mondial établit par M. Georges Duby.

Toutefois les informations éparses sur le mode de vie in situ, entrepris par deux auteurs étrangers et
en deux époques, pouvaient-ils avoir un point de vue objectif sur le sujet même des faits relatés ?

Nous traiterons donc dans une première partie les descriptions faites par al-Muhallabi. Puis nous
verrons dans un second temps le point de vue d’al-Bacri. Enfin, troisième partie, nous verrons
comment les deux études sur le site, séparées d’un peu moins d’un siècle, comportaient
explicitement des indications pour procurer aux lecteurs un sens voulu du degré d’islamisation de
la région de Gao.

L
e site de Kawkaw, une fois localisé géographiquement (1-2), al-Muhallabi s’est attaché à
préciser de suite qui était musulman à Gao, cette ville de Sudan (Noirs en arabe). Il ne
sembla pas s’en étonné outre mesure (2-4). Il est dès lors envisageable de croire que cet
auteur rédigeant sur un pays conquis par l’islam, fut tenté de décrire selon que le quotidien des
habitants de Gao représentât un carrefour de l’entité musulmane ou dar-al-islam. Aussi, de
Kawkaw, donna-t-il, au travers de sa description du site, un aperçu intéressant dans le détail des
rouages géopolitiques : un roi avait, semblait-il, la prédominance sur d’autres agglomérations (5).
Ce monarque régnait donc nous l’apprenons, sur un cordon où l’on pratiquait le commerce. Cet
indice a une valeur non négligeable dans le corps des musulmans dont faisait partie l’auteur
lorsque l’on oubliera pas que le Prophète Mahomet lui-même (570/632) fut caravanier un temps
de son existence (6). Al-Muhallabi nous décrit en l’état un monarque croyant donc (en la religion
musulmane dont les échanges faisaient des convertis), à contrario du postulat d’infidèle, organisé
au sein de la structure géopolitique sur laquelle il régnait. Ce dernier était sans doute à même de

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recevoir tout bon musulman puisque son territoire, nous dit le texte, s’étendait à plusieurs lieux,
que l’on y pouvait trouver de bonnes infrastructures pour la pratique du culte qui intéressait
l’auteur (6-9). Al-Muhallabi mit en exergue la dimension royale du chef de Gao. Le prince n’avait-
il pas des « hommes de confiance »(8), une « ksar » ou habitation fortifiée, soldats et eunuque (en
supposant dès lors qu’il ait disposé s’un harem ?). Que l’auteur fut lui-même passé ou pas dans la
région, il nous donne un aperçu substantiel sur les biens meubles et immeubles du monarque de
Gao. Ce dernier apparait conforme dans l’idée que le musulman du Xe siècle pouvait établir de
lui-même sur la richesse, l’opulence ou les rites cultuels en ces temps féodaux de firmament
islamique, où vêtements (12) et chevaux possédés (13) comportaient par exemple des signes
distinctifs et entendus de richesses consommées.

L’auteur du texte toutefois ne nous précisa pas d’où provenaient les ressources de ce petit
royaume où la vie lui semblait bien réglée et si possible paisible, ou selon sa propre observation,
pour le moins « normale ». Nous pourrions par conséquent estimer à la lecture que ce territoire ne
fut pas complètement circonscrit à Gao et que d’autres sites alentours dépendaient de l’autorité
du même monarque à la latitude exponentielle du potentiel des routes empruntées pour le
commerce. En effet, par le négoce de l’or et celui du trafic d’esclaves, le chef de Kawkaw
pouvait sans nul doute se fournir des denrées indispensables tel que le sel par exemple (16/17) qui
provenait effectivement du Nord et permettait de conserver les aliments. Al-Muhallabi expliquait
à l’évidence comment cette oligarchie pouvait se maintenir dans un style original et spécifique
au terme de jours ou de semaines de désert en terme heureux de conclusion à des périples en
caravane et l’arrivée dans un monde « connu ».

Q
uelque peu moins entendu que son prédécesseur à l’évocation de Gao, ce, dans un style
plus étoffé, al-Bacri, qui eut peut-être entendu dire sur Kawkaw par des commerçants
circulant dans la région, étendit toutefois encore la description du site un peu moins d’un
siècle plus tard. Nous apprenons ainsi qu’à l’Ouest de Kawkaw, on pratiquait, à rebuter en sous-
entendu le lecteur dans son respect suggéré et immanent pour la nature humaine, une forme
d’anthropophagie (18-19). Dans un royaume situé hors du dar-al-islam, celui des Damdam cette
fois, ceci expliquant cela, il n’était pas question de pratiques religieuses similaires (20/22). Le site
avait pour nom Tadmakka à en lire le texte (23). Plus spécifiquement sur Gao, al-Bacri nous fournit
des informations sur un lieu dépendant des Sudan ou une ville des « grands ». Nous ne saurons
point cependant désigner la religion de son roi. Or nous étions vers 1068 du calendrier grégorien
et il y avait toujours une présence musulmane à Kawkaw. L’islam n’était pas malgré tout la
religion officielle puisque l’auteur du texte précisait que le culte dominant différait comme de la
pratique d’un monothéisme (27). A l’instar d’al-Muhallabi en son temps, al-Bacri insistait sur les
coutumes vestimentaires (26) et posait comme son prédécesseur une observation lucrative de
nature quasi touristique sur le site et les habitudes du lieu en se complaisant sans émotions
particulières à croire qu’il fut blasé.

Il établit tout de même quelques funestes erreurs et amalgames malheureux : ainsi il confondit le
Nil et le fleuve Niger (30). Al-Bacri devait sans doute estimer à tort que le cours d’eau du premier
s’étendait jusqu’au pays décrit, à plusieurs milliers de kilomètres plus à l’Est de son lit d’origine et
embouchures. Notons toutefois, et ce fut de nature à l’induire en faux, que les habitants de Gao

avaient, à propos des pratiques votives touchant à la nourriture, un sens commun avec les
adorateurs d’Aton en Egypte ancienne (30-31).

24
Les habitants du site de Gao sont donc dépeints, selon les restitutions, comme des primitifs (35-37),
posant avec al-Bacri, ajoutée avec leurs pratiques, une conception orientée d’une forme
naissante pour l’époque d’anthropologie ethnocentrique vis-à-vis des valeurs dirait-on civilisée de
l’auteur, sa culture et ses potentiels lecteurs. La cérémonie d’investiture royale du prince fut
cependant, d’après la restitution que nous en donne le texte, dans le cadre des pratiques
musulmanes (32-33). Et nous savions que le monarque était convertit à l’islam, un point important
relevé par l’observation plutôt obséquieuse d’al-Bacri à l’égard du sens commun des SUdan par
rapport à al-Muhallabi. Au terme de cette courte évocation de Gao, la matière sel revient
comme dans le premier texte. Aussi nos suppositions sur son commerce s’avèrent-elles
corroborer : c’étaient bien des caravaniers qui l’apportaient du Nord du Sahara.

À
leurs deux manières, c’est-à-dire leurs approches, les deux auteurs, al-Muhallabi et al-Bacri,
en se posant comme des observateurs somme toute dédouanés de neutralité, se
montrèrent très sensibles sur le thème qui les animait le plus : le culte. La religion est
largement traitée et son sujet nous procure des informations sur le degré d’islamisation des
habitants du site de Gao au Xe et XIe siècle. Ainsi, points communs aux deux textes, il s’agissait
d’un abord spécifique à la validité de la foi vécue à Kawkaw. Sans dire qu’il y eut de la part des
auteurs une envoûtante et dirigiste volonté d’arabisation des esprits, la démarche est tout de
même retenue sur l’essentiel. Mais al-Muhallabi et al-Bacri semblent finalement décrire sans trop
de condescendance vis-à-vis des Songhaï avec lesquels les caravaniers venus du Nord au fil des
siècles ont longtemps commercé.

N
ous aurions cependant quelques difficultés à savoir si d’al-Muhallabi ou d’al-Bacri, lequel
pour s’y être effectivement rendu, avait les informations les plus fiables sur Gao. Et s’il y
avait des différences d’approches sur la géographie ou la géopolitique du site, et si l’on
est en mesure de constater un processus d’évolution entre le Xe et le XIe siècle, la mesure de
fiabilité des informations demeure complexe tant l’on peut avoir quelques difficultés à connaître
les sources des auteurs. Ce serait plutôt par la comparaison raisonnée des deux textes que
l’historien pourrait obtenir le point de vue le plus objectif possible et valider les thèses les plus justes
avant ce qui constituera le rayonnement songhaï du XVIe siècle.

Sen-YattanoeL d’Astrée

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Charme 109 Le Nu de Chanet* dit Au bouclier hoplite

© Sen-YattanoeL vers 1996, Paris

Par l’irrésistible Sen-YattanoeL


*Ex modèle de l’artiste, cette astrologue a été photographe et guitariste au sein de LesClones, un groupe de rock
météorite avec Romain Golivet (1973/2007) interprétant le s chansons de Sen-YattanoeL. Elle vit désormais à Sète.

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PEINTURES de SEN-YATTANOEL
L’album noir et blanc La Nuit Est là, concerts (Editions en vinyle collector et en CD des Disques TRICATEL) produit et interprété par Bertrand Burgalat
avec les groupes A.S. Dragon et Aquaserge entre 2009 et 2013, reprend un titre de Sen-YattanoeL au chant sur un texte de l’une de ses compositions,
Sans-Titre (2001) diffusée au New Morning Paris le 27 Janvier 2009.

La Nuit Est Là de Bertrand Burgalat est en vente chez tous les disquaires, Fnac, ou en ligne sur www.tricatel.com ou www.bertrandburgalat.com

© Sen-YattanoeL 2013

e-meteor reviendra le 1er Juillet 2014. Le vicomte Arnaud de Courson revient pour changer Levallois Perret en se faisant élire maire de la ville-------

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