I) La distillation
II) L'électrodialyse
Conclusion
Introduction
De nos jours, la recherche dans le dessalement de l'eau est capitale du fait du
manque d'eau croissant dans les pays où les ressources en eau sont trop faibles par
rapport à la population et à l'agriculture.
En effet, tandis que la Terre est recouverte de 72% d'eau, on trouve seulement 3%
d'eau douce. Cette eau est inégalement répartie sur la planète : 10 pays se partagent
60% des réserves d'eau douce alors que 29 pays subissent de nombreuses
sécheresses.
On constate sur le planisphère (page 2) que l'Afrique, l'Inde et l'Asie Mineure sont
très touchées par le manque d'eau. Cela est dû au climat aride de l'Afrique, mais
également à l'insuffisance des nappes souterraines, par rapport à la demande pour
l'agriculture et pour la consommation. Ce manque en Afrique peut aussi être expliqué
par des installations souvent trop peu nombreuses, liées à la pauvreté de ce
continent.
Les puits creusés, s'il en existe, n'atteignent pas toujours les nappes phréatiques, du
fait de l'absence de machines perfectionnées pour creuser en profondeur. Pour l'Asie
Mineure, et l'Inde, la surpopulation et les besoins de l'agriculture intensive
nécessitent plus d'eau que les réserves disponibles peuvent fournir. En effet, les
principales sources d'eau douce sont les fleuves, car les nappes phréatiques sont
souvent polluées par les engrais, ou vides. Dans ces pays, la désalinisation s'avère
donc cruciale.
L'eau de mer représente donc une richesse quasiment inépuisable, mais uniquement
si on peut la dessaler, car elle contient 1000 fois plus de sel que la limite fixée par
l'OMS pour pouvoir être consommée, c'est-à-dire une teneur maximale de 500 mg/l.
Cela signifie qu’en fonction de la salinité de l'eau, une diminution de la teneur en sel
de 75 à 99 % doit être réalisée, l'eau étant potable si elle contient moins de 500 ppm
de sel (une ppm correspond à un rapport de 0,000001, soit, par exemple, un
milligramme par kilogramme).
C'est donc dans cette optique que les chercheurs de nombreux pays développent
des techniques de dessalement de plus en plus performantes, afin de produire une
plus grande quantité d'eau potable à un coût plus faible. Parmi ces techniques, trois
sont les plus utilisées : ce sont l'osmose inverse, la distillation et l'électrodialyse.
Laquelle de ces méthodes est la plus rentable, la moins chère et de ce fait la plus
envisageable pour subvenir aux besoins en eau potable futurs?
Le dessalement de l'eau de mer
I) La distillation
La distillation consiste à évaporer l’eau de mer, soit en utilisant la chaleur émise par
les rayons du soleil, soit en la chauffant dans une chaudière. Seules les molécules
d’eau s’échappent, laissant en dépôt les sels dissous et toutes les autres substances
contenues dans l’eau de mer. Il suffit alors de condenser la vapeur d’eau ainsi
obtenue pour obtenir une eau douce consommable. C'est une technique bien connue
puisqu'elle était déjà utilisée dans l'Antiquité, découverte par Aristote au IVe siècle av.
J.-C.. Mais à cette époque, elle était utilisée seulement à petite échelle
(consommation personnelle).
De nos jours, c'est un procédé coûteux, surtout en énergie puisqu'elle nécessite non
seulement l'utilisation d'énergie thermique, pour chauffer l'eau, mais aussi d'énergie
électrique, pour faire circuler l'eau. La production moyenne de l'usine Veolia (qui sera
achevée en 2010) sera d'environ 800 000 m³ d'eau par mois, et sa consommation
d'énergie sera réduite puisqu'elle produira elle-même une partie de l'électricité
nécessaire à son fonctionnement. De ce fait, le prix de l’eau potable sera réduit.
Eau de Mer
Besoins en
énergie
FC1
Usine de
dessalement
(Méthode de Consommateur
distillation) FP1
FC2 FC3
Aspect
financier
Environnement
Diagramme pieuvre de l’usine de dessalement
Principe :
Le principe de l'osmose inverse est simple. Dans la nature, un phénomène se produit
: l'eau pure devient salée au contact de l'eau de mer. Le but de l'osmose inverse est
d'inverser ce phénomène. Il faut faire passer l'eau à travers une membrane semi-
perméable grâce à une pression très élevée. La membrane semi-perméable ne
laisse passer que les molécules d'eau.
C’est cette méthode que nous avons essayé de reconstituer par l’expérience
suivante :
Après avoir emprunté un osmoseur chez Cityplantes (Dijon), nous avons utilisé un
vérin afin de faire passer de l'eau salée (Na+ et Cl-) dans l'osmoseur avec une
pression suffisante et tenter de récupérer de l'eau potable. Nous avons donc utilisé
du sérum physiologique en guise d’eau salée. Cependant cet appareil était destiné à
traiter des eaux de ville et la membrane était inefficace avec une telle utilisation, mais
nous avons toutefois fait l’expérience. Nous n’avons pas pu obtenir de l'eau tout à fait
dessalée. Après l'expérience nous avons testé la solution obtenue au nitrate
d'argent. Il repère les ions Cl- en formant un précipité blanc mis en évidence par
l’équation chimique suivante :
Ag+ (aq) + Cl- (aq) Î AgCl (s)
La molécule AgCl est le chlorure d’argent, de couleur blanche.
Nous avons donc vérifié si l’eau était ou non dessalée, mais nous avons constaté
qu’elle ne l’était pas car un précipité blanc s’est formé. Nous avons donc cherché la
concentration de la solution obtenue par mesure de la conductance (avec la courbe
d’étalonnage ci-dessous) en reportant les différentes valeurs de la conductance
trouvées en fonction de la concentration.
Montage
Fonctionnement
LOI DE KOHLRAUSCH
σ ×S
G=
L
énergie
électrique
44%
Caractéristiques :
-Température de l’eau (pour un fonctionnement optimal) : 20°C
Î Il est important de respecter cette température car chaque degré en moins
représente une perte de rendement de 3%
-Facteur de conversion : 40% du débit entrant
-Débit d’eau entrant : 1042m³/h = 0.3m³/s
Î Débit sortant : 417m³/h
-Pression nécessaire : 70 bar
-Durée de vie des membranes : 3 ans
III) L'électrodialyse
Principe :
L'électrodialyse est un procédé chimique qui permet de séparer les ions Na+ et les
ions Cl- contenus dans une solution salée afin de ne conserver que les molécules
d'eau.
Un électrodialyseur est composé de plusieurs compartiments séparés
alternativement par des membranes anioniques ou cationiques et à chaque extrémité
du système on dispose une cathode et une anode.
Une membrane anionique ne laisse passer que les anions, c'est-à-dire les ions Cl-,
et une membrane cationique ne laisse passer que les cations, c'est-à-dire les ions
Na+.
Ces membranes sont des parois minces, denses et insolubles entre deux phases
aqueuses. Le transfert d’un ion à travers une membrane est accompli par l’action
d’un champ électrique. Les procédés électrodialytiques utilisent des membranes
organiques composées de matériaux similaires à ceux des résines échangeuses
d’ions. La structure de la membrane est fabriquée à partir d’un matériau polymère,
comme du chlorure de polyvinyle (PVC). La nature des ions détermine le type de
membrane : les membranes cationiques sont perméables aux cations (membranes
échangeuses de cations, MEC) et les membranes anioniques sont perméables aux
anions (membranes échangeuses d’anions, MEA).
Parfois un pré-traitement de la solution est nécessaire. En effet les particules en
suspension d’un diamètre supérieur à 10 nm sont susceptibles de boucher les pores
de la membrane. De plus certaines substances chimiques sont capables de
neutraliser les effets sélectifs de la membrane tels que les anions organiques de
grandes tailles, les oxydes de fer ou de manganèse.
Les cations sont attirés par la cathode et traversent donc une membrane cationique
pour se diriger vers cette électrode.
Les anions sont au contraire attirés par l'anode et traversent une membrane
anionique pour se diriger vers cette autre électrode.
Ainsi, chaque ion après avoir traversé une membrane se retrouve « pris au piège »
dans le compartiment suivant, et les compartiments qu'ils ont quittés ne sont plus que
remplis de molécules d'eau. Ces compartiments s'appellent compartiments de
dilution .On obtient ainsi de l'eau pure.
Toutefois se pose le problème des compartiments de concentration, car si certains
s'appauvrissent en sel, d'autres s'enrichissent logiquement en sel dissous.
Fonctionnement de l’électrodialyseur
Rendement :
Cette méthode est utilisée pour le dessalement des eaux saumâtres dont le taux de
salinité est inférieur à 10 g/l. En effet, au-dessus de ce taux l’énergie nécessaire aux
électrodes afin de séparer les ions de l’eau est beaucoup trop importante.
Selon les données d’une usine, la consommation en électricité est de :
- 3 à 8 kWh / m³ pour une eau d’une salinité de 1 à 10g/L
Î Dans ce cas, le prix du m³ revient entre 0.30€ et 0.80€ si en se basant sur un
prix de 0.10€ du kWh.
3 kWh ×0.10€/kWh = 0.30€
8 kWh ×0.10€/kWh = 0.80€
- 15 à 25 kWh / m³ pour une eau d’une salinité supérieure (comme l’eau de mer).
Î Dans ce dernier cas, l’osmose inverse est plus intéressante puisque le prix du
m³ produit par un électrodialyseur revient entre 1€50 et 2€50 si on se base sur un
prix de 0.10€ du kWh.
15 kWh ×0.10€/kWh = 1.50€
25 kWh ×0.10€/kWh = 2.50€
Conclusion
Distillation
Prix du m³ (théorique) Température en °C
9€ 90 15
9€ 30 20
8€ 70 25
Electrodialyse
Prix du m³ (théorique) Salinité Type d'eau
0€ 30 à 0€ 80 1 à 10g / L Eau saumâtres
1€ 50 à 2€ 50 10 à 35 g / L Eau de mer diluée
≥ 2€ 50 ≥ 35g / L Eau de mer
Osmose inverse
Prix du m³ (théorique) concentration Pression nécessaire
≤ 1€ 1 à 10g / L Pression faible
≈ 1€ 10 à 35 g / L Pression moyenne
≥ 1€ ≥ 35g / L Pression forte
Nous avons pu constater que de nombreux facteurs influent sur la rentabilité de ces
techniques tels que la concentration en sel de l’eau à traiter, le climat des régions où
les usines sont installées…
Toutefois à grande échelle, l’osmose inverse reste la méthode la plus rentable car
elle est moins coûteuse que la distillation ou que l’électrodialyse et qu’elle permet de
traiter une plus grande quantité d’eau.
En effet la méthode de distillation revient à un coût très élevé : rappelons qu’il faut
environ 275.000€ par jour à une température ambiante de 20°C rien que pour
chauffer l’eau.
C’est en grande partie pour cette raison que 60% des usines de dessalement d’eau
par distillation sont situées autour du bassin méditerranéen et en Asie occidentale. La
température ambiante dans ces régions étant de 40°C en moyenne, le coût du
dessalement de l’eau est alors déjà considérablement réduit.
La méthode d’électrodialyse, quant à elle, est très rentable pour des eaux saumâtres
mais pas pour des eaux maritimes, dont la teneur en sel est trop élevée.