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Université Panthéon-Sorbonne (Paris I) Li Introduction au Droit Cours de M. le Professeur Stoffel-Munck p diriet Cinquiéme séance : L'APPLICATION DE LA NORME PRETORIENNE DANS LE TEMPS Document n° 1: Cass. Civ. 1, 9 oct. 2001, D. 2001, 3470, rapport P. Sargos, n. D. ‘Thouvenin Document n° 2: Cass. Soc., 14 décembre 2004, Bull. civ. V, n° 346 Document n° 3: Ass. Plén. 21 décembre 2006, Bull. civ., 2006, n° 15 ; Gaz. Pal., Ree, 2007, jur. p. 3270, note P. Guerder ; D., 2007, p. 835, note P. Morvan ; JCP, 2007, II, 10040, note E. Dreyer ; JCP, 2007, Il, 10111, note X. Lagarde. Document n° 4: CE, 16 juillet 2007, Gaz. Pal., Rec. 2007, jur. p. 3254, note O. Guillaumont ; Gaz. Pal., Rec. 2007, somm, p. 3367 note P. Raimbault ; D., 2007, p. 2105, note M.-C. de Montecler ; D., 2007, p. 2500, obs. D. Capitant ; JCP, 2007, II, 10156, note M. Ubaud-Bergeron ; JCP, 2007, Il, 10160, note B. Seiller ; Pet. aiff., 10 septembre 2007, p. 6, note J.-M. Glatt ; Pet. aff., 17 octobre 2007, p. 10, note F. Buy ; Pet. aff, 24 juillet 2007, p. 9, note M. Gaudemet ; Defrénois, 2008, p. 208, note J.-P, Meng Exercice 1: EXERCICE RAMASSE EN SEANCE DE TD ~ Plan détailé de dissertation surla {question « La rétroactivité de la jurisprudence ». Lintroduction est rédigée, ls titres des parties et sous- parties sont indiqués ; pour chacune des sous partes, il faut indiquer les quelques points (de 2 4) que développerait la subdivision si elle état réigée Exercice n° 2: Vous ferez une fiche de chacun des deux arréts documents 1 et 2 et indiqueres. si vous percevez une évolution de la jurisprudence entre les deux décisions et, le cas échéant, en quoi elle consiste.S'agissant de I'arrét du 14 décembre 2004, il vous est précisé que le litige concerne Tes conditions de validité d'une clause de non-concurrence dans un contrat de travail. Par une telle clause, le salarié sfengage 4 ne pas exercer, une fois son contrat de travail rompu, une activité concurrente & celle de son ancien employeur. On évite ainsi que V'ancien salarié puisse, par exemple, ddétourner la clientéle de son ancien employeur. Ayant été librement souscrite, cette clause bénéficie de Ja force obligatoire propre 4 tout engagement contractuel (C. civ., art. 1134). Elle constitue rnéanmolns une entrave & la liberté du travail du salarié. Traditionneliement, ces clauses étaient Soumises & seulement trois conditions de validité (limitation dans le temps, dans Tespace et adéquation de la clause avec les intéréts légitimes de Temployeur). Surtout, la jurisprudence avait clairement précisé quril nétait pas nécessaire que ces clauses de non-concurrence solent assorties dune contrepartie nancidre au profit du salarié. Par conséquent, immense majorité des contrats de ‘ravail prévoyaient une clause de non-concurrence dénuée de contrepartie financiére. Par un arvét du 10 juilet 2002, la Chambre sociale de la Cour de cassation a brutalement changé de jurisprudence et considéré que les clauses dénuées de contrepartie financiére devaient étre annulées. Toutes les clauses stipulges antérieurement sans contrepartie financiére sont done menacées d’annulation, alors 4quelles remplissaient, au moment oi elles avaient été stipulées, les conditions l'époque nécessaires ct suffisantes & leur validité. Dans un tel cas, Yemployeur ne peut plus faire jouer la clause pour empécher un ancien salarié de lui faire concurrence au mépris de son engagement de non- concurrence. Tel étaitle probléme en Tespéce, Exercice n° 3: Vous ferez une fiche de chacun des deux arréts documents 3 et 4 eg JURISPRUDENCE Commentaires Pevmvt Tors qu'il s'agit de mettre tout en oeuvre pour éviter leur réalisa ion ot méme si cette réalisation n'est pas fréquente Sauf erreur ou omission, i! nous semble que c'est sur In base de es divers éléments que la Chambre dait se prononcer Cour de cassation, tre ci 9 oct. 2001 44 COUR: Attend qu’ partir du mois de juin 1974, MY, médee in, a suvi I prossesse de Mine X que, lors e a visite du Be mots, Je 16 décembre 1974, le praticien a suspecté une presentation parle ‘sigge eta preserit une radiographic foetale quis eotfimé cate susp ion ; que, fe samedi 11 janvier 1975, M.Y até appelé au domielle {de Mme X en raison de douleurs, cette deritre entrant la clnigue 1. = dovenve clinique Tle lendemain diminche 12 janvier dans Paprés-mit, of une sage-femme lia donné les premiers soins, M.-Y xaminant s patient vers 19 heures, c'est peu avant la rape Ae fa poche des eaux, In naissance survenan vers 19130; qu'en ra ‘son de In présentation parle sige un relévement des bras ds 'enfant, prénommé Franck, s'est prod, et, lors des manoeuvres obsitricales, ft survenue une dystocie de ses pales entainant une paralysie il térale du plenus brachial, dont M. Franck X a consrvé des sequelles su niveu du membre supérieur doit, son IPP apres consolidation Sant de 259%; quarts sa majorié,ce dernier a engage une action contre le médecin tl clinique en invoquant des griefs tints des fautes com mises lors de sa mise au monde et d'une absence d'nfornation de imére quant aux risques inhérents & une présentation par le siege Jorsque Mscoovchement par voie basse éuit été a une césarienne + que Parét armgué I's débouté ‘Sur le moyen nique, pris en ses premire et cnguiéme branches :~ ‘Va Particle 435 du nouveau code de procédure evle;- Attend que MY aprocédé & secouchement de Mme X dans fe lit de cll, sur lune bassne,luiméme et une sage-femme tenant chacun une jambe de 1a pariente ; qu'eu égard ices conditions de réalsations de Paccou chement, & propos desquelles le rapport expertise piciait que les ‘manoeuvres rEalises sur a bassne pour titer la dystocie «xen ont seciainement past fifties», M, Franck X avait fit valor dans ses conclusions quil existait a fa clinique une « slle de travail» dots une abled sccouchement et que les raisons de son absence i sation pour wn ascouchement dangereux pat Ie siege eaient reste ‘nconms ; qu'en ne népondant pas ce moyen, aco d'eppel ns pas satisfit aux exigences du texte susvind + [Et sures deuniéme,toisifme et qutriéme branches du moyen = Va les articles 1165 et 1382 du eode civil ;- Amend que la cout dappel & estimé que le grief de défaut information sur les risques, en cas de ‘résentaton par le sigge, d'une efsarenne e¢ d'un accouchement pt vie basse, ne pouvait re retenu dis lore fe médecin n't pas en 1974 contractuellement tenu de donner des renseignements comple sur es complications affrenes aux investigations et soins propose ct ce d'autant moins qu’en espace le rinque eit exceptionael; Attend, cependant, qu'un méslecin’ne peut ee dispensé de son devoir d'information vis-t-vis de son patient qui tuve son fondement dans Pexigence du respect du principe consintionns! de saeeare de la dignté dela personne humaine, parle sul fit qin isgue grave ne se réalise qu'exceptionneliement ; que la responsbiitéconsécutive le transeession de cette obligation peut Sue recherche, aus bien pa lt Imire que par son enfan, alos mime qu'a Pépaque der fats a urs pradence admeti¢ qu'un médeein ne commetat pes de fate $i he "velit pas son patient des risques excepionnels:quen effet, Pinter. Dritstion jurigpnudentelle d'une méme norme & un moment done ne ut re ifferente son "Epoque des fits consis tml e pet 96 Detvaloir d'un doit acquis une jurisprudence Figs 40 il suit qu'en ‘Satuant comm elle afi, a cour d'appel a vole fs textes susinés Par ces motifs, ease [.] renvoie devant la Cour d'eppel Go Gees noble [- GIRSEAGP TST FPSB: Compation de audition: MM, Lente, res. Sars, app = Rosch, gn. -SCP Bours Me Ort, SCP Rit Mandelier, a. Decor atapuie: Coxe egpel de Tyon, Ine ch, ee To ve 2000 Casson) Motselis: MEDECINE * Respanablié * Olgtion iafrmstion* Risque ‘erionna * uripnadece nouvelle * Dri eas. Fre Note de Dominique Thouvenin Professeur & Université Paris 7 Denis-Diderot Les fais telsqu'ilsrésultent de a lecture des mye ne semblent pas d'une grande complexité, Une jeyss couche en 1974 dans des conions difficile: ao ges se pésenat parle siége, Paccouchement se dole su de femme « sur une basing, e pe et Iaccoucheur tent cheat’ Jambe dela mere, en Mabsenee de tout personel pour sian ‘médecin. Les manoewires pour désager l'enfant enrinent me 'ysiebilaérale du plexus brachial, dont il conserve des a Importante, son IPP aprés consoldation état value & 2s0p Devenu majeu, il inteotera une action en responsabilité Contre du médecin et de la clinique sur deux fondements eo lisation défecteuse de I'accouchement qui lui a cause je mage dont il soufie et le défat d'information sr les rg rTespectfs d'une edsaienne (susceptible d'évter les conséquenaet de la présentation par le siege) et d'un accouchement pap basse, Il n’obtiendra gain de cause sur aucun de ces fondemenn Jes juges, 'appuyant sur te rapport d”expertise qi avait cant Aéré Ia conduite de Faccouchement adaptée aux circonsta ont estimé que les soins avaient été attentifs et conformes ae données acquises& cette époque. Quant au repre fai au fin de ne pas avoir informé le mére « sur les risques repos une eésarienne et d'un accouchement parle sige», il aap 68 reteny, (Critiquant Marr rendu le 2 février 2000 pa la Cour d'appeld Lyon, le pourvoi en cassation est fondé sur un seul moyen qu comporte cing branches. Deux branches con sponse ; refs relatifs aux conditions de 'accouchement n'ont pas ea mings par fa cour d' appl ‘Sur Vappréciaion de ta faute dans Mexécution des soins, la Co de cassaton casse I'artét qui ne s'est pas prononce sur ls raf de Paceouchement au it de la parturient, alors quel clinique et Aotée d'une salle de travail. La confusion sur Jes fuses patente ‘comme le monte la diffculté de savoir qui assist fe meen: pére comme le menionne a plusieurs reprises le pourvoi bea ssigesforme comme Pindique tant le rapport du coseiler P| Sargos que 'arrét? (Quant aux trois autres branches, elles portent sur le refs df uses de cosiérer comme fauive absence infomation 5 tes risques respect une csarienne et d'un accouchemet i le sie. ontestimé que ce grief «ne peat 2 rm médecin n'éant pas, en 1974, contractueltement tena de dose des renseignements comple sur les complications affretes | investigations et soins proposés, et ce, dautant moins qe risque était exceptionnel ». Les juges dappel ont teu compte & 1 Vinterprétation nouvelle adopiée par la Cour de cassaton dts: ses deux arts du 7 octobre 1998 (1), & savoir que «le mésecia n'est pas dispensé de cette obligation paar Je seul fall que 5 § risques ne se réaliseraient que de maniére exceptioaellex. Mis ils ont entendu ne pas I'appliquer & une situstion antériare. Sur Vobligation d'information du médecinvis-é-vis dy poser Cour de casstion casse également Varrét en faisant ports 58 oo ‘que sur la motivation retenue. En effet, Fes juges du fon prea Doumot nih, Cour de Cassation Chambre sociale Audience publique du 17 décembre 2004 Rejet. 1N® de pourvoi : 03-40008 Publié au bulletin Président : M. Sargos. Rapporteur : M. Barthélemy. Avocat général : M. Altix, Avocat : Ja SCP Gatineau, REPUBLIQUE FRANCAISE AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, a rendu larrét suivant Sur le moyen unique, pris en sa deuxidme branche Attenda que l'arrét confirmatif attagué (Chambéry, 5 novembre 2002) a annulé, en raison de I'absence de contrepartie financiére, la clause de non-concurrence convenue le 4 mars 1996 entre la société SAMSE et M. X... dans le cadre d'une relation de travail lint es parties depuis le ler aod 1990 ; Attendu que la société SAMSE reproche & la cour d’appel d'avoir ainsi statué , alors, selon le moyen, qu'en application des dispositions de Marticle 6 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de homme et des libertés fondamentales selon lesquelles toute personne a droit & un procés equitable, il est interdit au juge «'appliquer rétroactivement un revirement de jurisprudence ; qu'en l'espéce, la société SAMSE qui avait conch le 4 mars 1996 avec M. X... une clause de non-concurence dépourvue de contrepartie financiére, s*était alors conformée & la jurisprudence en vigueur de le Cour de Cassation ne soumettant nullement la validité des clauses de non-concurrence a lexigence dune contreparte financiére ; que ce n'est que le 10 juillet 2002 que la Cour de Cassation a modifié sa jurisprudence en exigeant & peine de nulité de la clause de non-concurrence une conirepartie financire ; qu'en faisant rétractivement application de cette jurisprudence inaugurée en juillet 2002 & un acte conclu en 1996, Ia cour d'appel a sanctionné les pastes pour avoir ignoré une régle dont elles ne pouvaient avoir connaissance, violant ainsi les articles 1, 2 et 1134 du Code civil, ainsi que Panicle 6 de la Convention européenne des droits de "homme ; Mais attendu que I'exigence dune contreparte financiére a Je clause de non-concurrence répond &"impérieuse nécessté d assuer la sauvegarde et Peffectivité de la liberté fondamentaled’exercer une activité professionnelle + que, loin de violer les textes visés par le moyen et notamment l'article 6 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, la cour d'appel en a au contraie fait une exacte ‘pplication en décident que cette exigence était d’application immediate; que le moyen n'est pas fondé + PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lew de statuer sur les autres branches du moyen qui ne seraient pas de nature & permettre I'admission du pourvoi REJETTE le pourvol ; Condamne la société SAMSE aux dépens Vu Particle 700 du nouvemu Code de procédure civile,rejette Ia demande de la société SAMSE ; Ainsi fait et jugé par la Cour de Cassation, Chambre sociale, et prononeé par le président en son audience publique du dix-sept décembre deux mille quatre. (13 Document 2 LA COUR DE CASSATION, siggeant en ASSEMBLEE PLENIERE, a rendu 'arrét suivant : Attendu, selon Perr attaque (Aix-en-Provence, 6 avril 2000), que le journal Le Provencal a publié fe 14 février 1996 tun article inttulé “ils maltraitaient leur bébé - Digne : le couple tortionnaire écroué" ; que, stestimant mise en cause par cet article dans des conditions attentatoires & la présomption d'innocence, Mme X... a assigné la société éditrice du journal et le directeur de la publication en réparation de son préjudice devant un tribunal de grande instance ; ‘Attendu que la société La Provence et le directeur de la publication du journal font grief a Tarrét davoir écarté le ‘moyen tiré de la preseription de Vaction, alors, selon le moyen, qu'il résulte de larticle 65-1 de la loi du 29 juillet 1881 que les actions fondées sur une atteinte & la présomption dinnocence commises par Tun des moyens visés & Vrticle 23 se prescriront aprés trois mois révolus & compter du jour de Vacte de publicité ; que la société La Provence faisait valoir la prescription de l'action d2s lors que la déclaration @'appel étant du 17 mars 1998, Mme X... n'avait fait aucun acte susceptible diinterrompre le cours de la prescription, laquelle était acquise le 17 juin 1998 ; qu'en décidant que le moyen tiré de la prescription doit ére écarté aux motifs que la prescription édictée par l'article 65-1 de Ia loi du 29 juillet 1881 n'est pas la méme que celle prévue par article 65 pour les infractions prévues par cette loi et quil ny a done pas lieu d'examiner Ia question de Tinaction de Mme X... depuis Papel de la société La Provence, action ayant été valablement introduite devant le tribunal dans le délai prévu par Vanicle 65-1, la cour d'appel violé les textes susvisés 5 Mais attendu que les dispositions de Varticle 65-1 de la loi du 29 juillet 1881 instaurent, pour les actions fondées sur tune atteinte au respect de la présomption dinnocence, un délai de prescription particulier qui déroge au droit commun de la prescription des actions en matigre civile ; que ces dispositions, dordre public, imposent au demandeur, non seulement dintroduire Vinstance dans les trois mois de la publication des propos ineriminés, mais aussi daccomplir tous les trois mois un acte de procédure manifestant & ladversaire son intention de poursuivre Tinstance ; que si cest & tort que la cour d'appel a écarté le moyen de prescription alors quelle constatait que Mme X.. navait aecompli aucun acte interruptif de prescription dans les trois mois suivant la déclaration dappel faite par les parties condaminées, la censure de sa décision n'est pas encourue de ce chef, dés lors que lapplication immediate de cette régle de prescription dans Vinstance en cours aboutirait & priver la victime dun procés équitable, au sens de Varticle 6 § 1 de la Convention de sauvegarde des droits de "homme et des ibertés fondamentales, en lui interdisant Vaceds au juge 5 Doi il suit que le moyen ne peut étre accueil; ( Tecomsnt nol Vu la requéte, entegistrée le 21 mars 2006 au secrétariat du contentieux du Conseil dEtat, présentée pour Ia SOCIETE TROPIC TRAVAUX SIGNALISATION, dont le siége est lot n° 7, zone industrielle de Moudong Sud & Baie-Mahault (97122) ; la SOCIETE TROPIC TRAVAUX SIGNALISATION demande au Conseil dEtat 1°) dannuler Vordonnance du 2 mars 2006 par laquelle le juge des référés du tribunal administratif de Basse-Terre, statuant en application de l'article L, $21-1 du code de justice administrative, a rejeté sa demande tendant a la suspension de la décision en date du 14 novembre 2005 de la chambre de commerce et dindustrie de Pointe-A-Pitre rejetant son offre pour le marché de marquage des aires davions de 'agroport Le Raizet & Pointe-&-Pitre, de la décision dlattribuer ce marché a lentreprise Rugoway, de la décision de signer ce marché et du marché lui-méme ; 2°) statuant sur le fondement des dispositions de l'article L. 521-1 du code de justice administrative, de faire droit tla ‘demande de suspension présentée devant le tribunal administratif de Basse-Terre ; Vu les autres piéces du dossier ; Vu le code de justice administrative, notamment ses articles R, 122-17, R. 122-18 et R. 611-20 ; Considérant qu'il ressort des pices du dossier soumis au juge des référés qu’aprés avoir été informée, le 14 novembre 2005, par la chambre de commerce et dindustrie de Pointe-i-Pitre du rejet de loffte quelle avait présentée pour lattibution d'un marché portant sur le marquage des aires davions ct des chaussées routiéres de l'aéroport de Pointe-a-Pitre le Raizet, la SOCIETE TROPIC TRAV AUX SIGNALISATION a saisi le juge des référés du tribunal dininistratif de Basse-Terre, sut le fondement des dispositions de Varticle L. 521-1 du code de justice administrative, dune demande tendant la suspension de Vexécution de ce rejet de son offre, de la décision de la chambre de commerce et diindustrie acceptant 'offre de la société Rugoway, de sa décision de signer le marché et du marché lui- ‘méme ; que par une ordonnance en date du 2 mars 2006, & 'encontre de laquelle la SOCIETE TROPIC TRAVAUX SIGNALISATION se pourvoit en cassation, lejuge des référés a rejeté cette demande ; Sans qu'il soit besoin d'examiner l'autre moyen de la requéte ; ‘Considérant que, indépendamment des actions dont les parties au contrat disposent devant le juge du contrat, tout ‘concurrent évineé de la conclusion d'un contrat administratif est recevable & former devant ce méme juge un recours de pleine juridiction contestant Ia valiité de ce contrat ou de certaines de ses clauses, qui en sont divisibles, assorti, Te cas échéant, de demandes indemnitaires ; que ce recours doit étre exereé, y compris si le contrat contesté est relatif des travaux publics, dans un délai de deux mois & compter de l'sceomplissement des mesures de publicité appropriées, notamment au moyen d'un avis mentionnant la fois la conclusion du contrat et les modalités de sa consultation dans le respect des secrets protégés par la loi ; u’a partir de la conctusion du contrat, et ds lors qui dispose du recours ci-dessus defini, le concurrent évincé n'est, en revanche, plus recevable & demander l'annulation pour exeds de pouvoir des actes préalables qui en sont détachables ; Considérant que, ainsi saisi de telles conclusions par un concurrent évineé, il appartient au juge, lorsquill constate existence de vices entachant la validité du contra, den apprécier les conséquences ;quil lui revient, aprés avoir pris en considération le nature de Iillégelité éventuellement commise, soit de prononcer la résiliation du contrat ou de modifier certaines de ses clauses, soit de décider de la poursuite de son exécution, éventuellement sous réserve de sularisation pat la collectvité contractante, soit daccorder des indemnisations en réparation des droits ésés, soit enfin, aprés avoir vérifiési'annulation du contrat ne porterait pas une atteinte excessive a l'ntérét général ‘ou aux droits des cocontractants, d'annuler, totalement ou partiellement, le cas échéant avec un effet différé, le contrat ; que, par ailleurs, une requéte contestant la validité dun contrat peut étre accompagnée d'une demande tendant, sur le fondement des dispositions de 'article L. 521-1 du code de justice administrative, a la suspension de son exéeution ; Considérant qu'il appartient en principe au juge dappliquer les régles définies ci-dessus qui, prises dans leur ensemble, n'apportent pas de limitation au droit fondamental quest le droit au recours ; que toutefois, eu égzard & Timpératif de sécurité juridique tenant & ce qu'il ne soit pas porté une atteinte excessive aux relations contractuelles fen cours et sous réserve des actions en justice ayant Ie méme objet et deja engagées avant la date de lecture de la présente décision, le recours ci-dessus défini ne pourra éire exercé qu'a Tencontre des contrats dont la procedure de passation a été engagée postérieurement a cette date ; 5S ‘Considérant quien rejetant comme irrecevables les conclusions de la SOCIETE TROPIC TRAVAUX SIGNALISATION 8 fin de suspension du marché conclu entre la chambre de commerce et dindustrie de Pointe-i- Pitre et la société Rugoway, sans rechercher si la SOCIETE TROPIC TRAV AUX SIGNALISATION s'était portée ‘candidate & attribution de ce marché, le juge des référés du tribunal administratif de Basse-Terre a commis une ‘erreur de droit entachant Ie bien-fondé de l'ensemble de son ordonnance Considérant quil résute de qui précéde que la SOCIETE TROPIC TRAVAUX SIGNALISATION est fondée a demander Vannulation de Vordonnance attaquée du juge des référés du tribunal administratif de Basse-Terre ; Considérant quily 2 lieu, pour le Conseil d'Etat, par application de article L, 821-2 du code de justice administrative, de régler Vaffaire au titre de la procédure de réferé engagée ; Considérant qu’aux termes de l'article L. 521-1 du code de justice administrative : Quand une déci administrative, méme de rej, fit Vobjet dune requéte en annulation ou en réformation, le juge des référés, saisi «une demande en ce sens, peut ordonner la suspension de lexécution de cette décision, ou de certains de ses effets, lorsque l'urgence le justifie et quil est fait état d'un moyen propre & créer, en I'tat de Ninstruction, un doute sérieux quant & la Iégalité de la décision (..); ‘Considérant qu'il résute de l'instruction que le délai de recours contre le marché conclu entre la chambre de ‘commerce et d'industrie de Pointe-i-Pitre et la société Rugoway n'ayant pas couru faute de mesure de publicité appropriée, la SOCIETE TROPIC TRAVAUX SIGNALISATION, en sa qualité de concurrent évineé de attribution dde-ce marché, est recevable & demander la suspension de son exécution sur le fondement des dispositions de l'article L. 521-1 du code de justice administrative ; que toutefois, en I'état de instruction, le seul moyen d'annulation quelle souleve et qui est tiré du détournement de pouvoir, nest pas de nature & faire naftre un doute sérieux quant & La lggalité de ce marché ; que, par suite, ses conclusions tendant a la suspension de son exécution doivent tre rejetées ; rant que, compte tenu de Ia signature du marché contesté le 26 novembre 2005, la societé requérante n'était, plus recevable a la date de introduction de sa demande, le 13 janvier 2006, & demander Tannulation pour exces de pouvoir des actes préalables qui en sont détachables ; que dés lors, ses conclusions & fin de suspension des décisions de la chambre de commerce et d'industrie rejetant son offte, atribuant le marché la société Rugoway et décidant de le signer ne peuvent également qu'étre rejetées ; Sur les conclusions tendant & application des dispositions de article L. 761-1 du code de justice administrative Considérant quil ny a pas lieu, dans les circonstances de l'espéce, de faire application des dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative et de mettre & la charge de la SOCIETE TROPIC TRAVAUX SIGNALISATION a somme que la chambre de commerce et dindustrie de Pointe-i-Pitre demande au titre des frais ‘exposds par elle et non compris dans les dépens ; DECIDE Article Ler : Liordonnance en date du 2 mars 2006 du juge des réfés du tribunal administratif de Basse-Terve est annulée. Article2 : La requéte de la SOCIETE TROPIC TRAV AUX SIGNALISATION devant le juge des référés du tribunal administratif de Basse-Terre est rejetée. Article 3 : Les conclusions de la chambre de commerce et dindustrie de Pointe: dispositions de Varticle L. 761-1 du code de justice administrative sont rejetées. Pitre tendant a lapplication des Article 4 : La présente décision sere notifige & In SOCIETE TROPIC TRAVAUX SIGNALISATION, a la chambre de commerce et dindustrie de Pointe-a-Pitre et & la société Rugoway. je

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