Olivier Gagliardini
L3 GeÌnie Civil et Infrastructures,
UJF-Grenoble I 2008/09
TABLE DES MATIEÌRES 3
1 Avant-propos 6
1.1 La reÌglementation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.1.1 Les 10 eurocodes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2 Les lectures des Eurocodes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
OG 2008
4 EN1990 et EN1991 - L3 GCI1 - 2008/09
4 Descente de charges 42
4.1 Cheminement des charges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
4.1.1 Charges sur les dalles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
4.1.2 Charges sur les poutres . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
4.1.3 Charges sur les poteaux ou les voiles . . . . . . . . . . . 42
4.2 Effet de la continuiteÌ des eÌleÌments . . . . . . . . . . . . . . . . 42
4.3 Inventaire des charges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
4.3.1 Les charges unitaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
4.4 Les influences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
5 Bibliographie 45
TABLE DES FIGURES 5
OG 2008
6 EN1990 et EN1991 - L3 GCI1 - 2008/09
1 Avant-propos
Les objectifs de ce cours sont :
- connaıÌtre les principes de la reÌglementation baseÌe sur le calcul aux eÌtats li-
mites,
- connaıÌtre la reÌglementation existante,
- savoir calculer les principales actions sâexerçant sur les ouvrages de GeÌnie Civil,
charges permanentes, charges dâexploitation, charges de neige et charges dues
au vent,
- savoir eÌvaluer les charges sollicitant les diffeÌrents eÌleÌments dâune structure.
Ce cours est principalement centreÌ sur les baÌtiments et nâabordera pas les ou-
vrages dâart.
Ce document est baseÌ sur lâapplication des Normes EuropeÌennes EN 1990 et
EN 1991 (European Norm 1990 et 1991, ou encore Eurocode 0 et Eurocode 1)
et des Annexes Nationales associeÌes. Aujourdâhui, la normalisation est surtout
europeÌenne : sur 10 normes nouvelles, 8 sont eÌlaboreÌes par le ComiteÌ EuropeÌen
de normalisation (CEN), 1 est franco-française (AFNOR) et 1 est internationale
(ISO).
1.1 La reÌglementation
La reÌglementation française est regroupeÌe dans le REEF (Recueil des EleÌments
utiles aÌ lâEtablissement des projets et marcheÌs de baÌtiment en France). Ce
recueil publieÌ par le Centre Scientifique et Technique du BaÌtiment (CSTB)
regroupe lâensemble des documents (normes, Documents Techniques UnifieÌs
(DTU), textes leÌgislatifs, Eurocodes, . . . ) reÌglementaires ou pratiques relatifs
au baÌtiment.
Chaque Eurocode est caracteÌriseÌ par un numeÌro de norme europeÌenne (EN), par
exemple EN 1991 pour lâEurocode 1, EN 1992 pour lâEurocode 2, ... , jusquâaÌ
EN 1999 pour lâEurocode 9. Par une malheureuse coıÌncidence, ces numeÌros cor-
respondent aÌ peu preÌs aux anneÌes actuelles, ce qui a deÌjaÌ ameneÌ de nombreuses
confusions !
Chaque Eurocode se compose aÌ son tour de plusieurs parties, qui sont ca-
racteÌriseÌes par un extra numeÌro (souvent composeÌ). Ainsi, par exemple, EN 1991-
2-4 signifie partie deux-quatre de lâEurocode 1, EN 1992-1-1 signifie partie un-un
de lâEurocode 2, . . . Souvent lâanneÌe de publication de lâEurocode est ajouteÌe.
Dans ce cas, lâanneÌe se trouve aÌ la fin de lâindice, seÌpareÌe de celle-ci par un
double-point ou des parentheÌses : EN 1991-1-1 : 2003.
LâEurocode 0 preÌsente les bases de calcul de structures selon la meÌthode des
eÌtats limites.
LâEurocode 1 regroupe lâensemble des normes permettant le calcul des actions
sur les structures (permanentes, exploitations, neige, vent, . . . ).
Un Eurocode et la Norme Française correspondante devraient cohabiter pendant
une dureÌe de deux ans, aÌ compter de la date dâhomologation de lâEurocode
concerneÌ. Les 10 Eurocodes eÌtant maintenant homologueÌs, une peÌriode de deux
ans de cohabitation avec lâancienne norme est preÌvue. . . En pratique câest plus
compliqueÌ, car les diffeÌrents Eurocodes ont des parties deÌpendantes les une aux
autres et ne sont pas parus en meÌme temps : la cohabitation sera donc plus
longue, 3 ou 4 ans dâapreÌs une brochure du MinisteÌre de lâeÌquipement, des
transports, de lâameÌnagement du territoire, du tourisme et de la mer
(http ://www.construction.equipement.gouv.fr/).
OG 2008
8 EN1990 et EN1991 - L3 GCI1 - 2008/09
LâEurocode EN 1990 Bases de calcul des structures et lâEN 1991 Actions sur
les structures contiennent les parties suivantes :
EN 1990 Eurocode 0 (Mars 2003, P06-100-1, 72 pages ; Annexe Natio-
nale : Juin 2004, P06-100-2, 10 pages)
EN 1990A1 Eurocode 0- Annexe 1 - Application aux ponts
EN 1991-1.1 Eurocode 1- Parie 1.1 : Actions geÌneÌrales - Poids volumiques,
poids propres et charges dâexploitation pour les baÌtiments (mars
2003, P06-111-1, 37 pages ; Annexe Nationale Juin 2004 P06-
111-2, 8 pages).
EN 1991-1.2 Eurocode 1- Partie 1.2 : Actions geÌneÌrales - Actions sur les
structures exposeÌes au feu.
EN 1991-1.3 Eurocode 1- Partie 1.3 : Actions geÌneÌrales - Charges de neige
(Avril 2004, P06-113-1, 39 pages ; Annexe Nationale Mai 2007,
P06-113-1 NA, 12 pages).
EN 1991-1.4 Eurocode 1- Partie 1.4 : Actions geÌneÌrales - Actions du vent (No-
vembre 2005, P06-114-1, 120 pages ; Annexe Nationale Mars
2008, P06-114-1 NA, 42 pages).
EN 1991-1.5 Eurocode 1- Partie 1.5 : Actions geÌneÌrales - Actions thermiques
(mai 2004, P06-115-1 ).
EN 1991-1.6 Eurocode 1- Partie 1.6 : Actions geÌneÌrales - Actions en cours
dâexeÌcution.
EN 1991-1.7 Eurocode 1- Partie 1.7 : Actions geÌneÌrales - Actions acciden-
telles.
EN 1991-2 Eurocode 1- Partie 2 : Actions sur les ponts dues au trafic (mars
2004, P06-120-1 ).
EN 1991-3 Eurocode 1- Partie 3 : Actions induites par les grues, les ponts
roulants et la machinerie.
EN 1991-4 Eurocode 1- Partie 4 : Actions sur les structures - Actions dans
les silos et reÌservoirs.
9
F (x) = Prob(X †x)
(x â m)2
â
1 2Ï 2
f (x) = â exp
Ï 2Ï
OG 2008
10 EN1990 et EN1991 - L3 GCI1 - 2008/09
Z t2
z â
1
Ί(x) = â exp 2 dt
2Ï ââ
mZ = mX â mY et ÏZ2 = ÏX
2
+ ÏY2
mR â mS
ÎČ=q
2 + Ï2
ÏR S
La liste des pheÌnomeÌnes aÌ eÌviter avec leurs caracteÌres de graviteÌ doit eÌtre
compleÌteÌe par une modulation des probabiliteÌs acceptables en fonction de la
nature des pheÌnomeÌne (risques de pertes humaines, de destruction de la struc-
ture, de fissuration,. . . ). Les diffeÌrents criteÌres pour fixer les probabiliteÌs ad-
missibles en fonction du risque peuvent eÌtre classeÌs en criteÌres eÌconomiques,
psychologiques, juridiques (distinction entre risque normal et risque anormal) et
moraux.
Les eÌtats limites de service correspondent aÌ une probabiliteÌ dâoccurrence sur
la vie de lâouvrage de lâordre de 0.5 (50%) aÌ 0.01 (1%), alors que les eÌtats
limites ultimes correspondent aÌ une probabiliteÌ de lâordre de 10â3 (0.1%) aÌ
10â6 (10â4 %), comme indiqueÌ sur la Figure 2.
La dureÌe de vie de lâouvrage doit eÌtre speÌcifieÌe deÌs le deÌbut du projet, et elle
deÌpend du type dâouvrage, comme indiqueÌ dans le tableau 1. Plus la vie de
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12 EN1990 et EN1991 - L3 GCI1 - 2008/09
lâouvrage est longue, plus celui-ci devra eÌtre reÌsistant, afin dâaccepter les meÌmes
probabiliteÌs dâoccurrence dâatteinte des diffeÌrents eÌtats limites sur une peÌriode
plus longue.
CateÌgorie de DureÌe
dureÌe indicative
Exemples
dâutilisation de dâutilisation du
projet projet (anneÌes)
1 10 Structures provisoires non-reÌutilisables
2 25 EleÌments structuraux remplaçables
3 25 Structures agricoles et similaires
4 50 Structures de baÌtiments courants
5 100 Structures de baÌtiments monumentaux
ou strateÌgiques
Ïr
Ï â€ Ïadm =
K
soit encore
Z +â ” ¶ ” ¶
Proba que la structure Proba que la reÌsistance
PRuine = Ă ds1
ââ soit soumise aÌ s1 soit infeÌrieure aÌ s1
Dans la pratique, le calcul de structures fait intervenir bien plus que seule-
ment deux variables et par conseÌquent une analyse de type probabiliste nâest
pas envisageable. Câest pourquoi la reÌglementation est baseÌe sur une analyse
semi-probabiliste de la seÌcuriteÌ des structures.
OG 2008
14 EN1990 et EN1991 - L3 GCI1 - 2008/09
Sd (Fd , ad , γM , γd ) †Rd (fd , ad , γM , γd ),
ouÌ
- Îłd : coefficient de seÌcuriteÌ partiel lieÌ aux incertitudes sur la modeÌlisation,
- ÎłM : coefficient de seÌcuriteÌ partiel lieÌ au degreÌ de fiabiliteÌ requis.
Dans la pratique, le coefficient ÎłM est inteÌgreÌ dans la deÌfinition des coefficients
partiels sur les actions (les ÎłF ).
3. la reÌponse de la structure
On distingue de ce point de vue :
les actions statiques qui nâentraıÌnent pas de vibration de lâouvrage,
les actions dynamiques qui induisent une acceÌleÌration significative de la
structure mettant en jeu des forces dâinertie (seÌisme, vent, . . . ).
Fig. 3 : DeÌfinition des trois cas de charge aÌ prendre en compte. Chacun de ces
trois cas correspond aÌ une valeur extreÌme des moments de la deuxieÌme traveÌe
et des appuis 2 et 3.
OG 2008
16 EN1990 et EN1991 - L3 GCI1 - 2008/09
soit par sa valeur nominale (noteÌe aussi Qk ), si cette valeur nâest pas eÌtablie sur
des bases statistiques. Dans ce cas, il convient de donner une valeur nettement
supeÌrieur aÌ la valeur moyenne de lâaction sur la vie de lâouvrage.
Actions accidentelles Les actions accidentelles sont deÌfinies par une seule
valeur, par rapport aÌ leur valeur reÌelle (Par exemple, pour un seÌisme, on se
basera sur des seÌismes ayant deÌjaÌ eu lieu pour estimer les actions aÌ prendre en
compte).
Action Ï0 Ï1 Ï1
Charges dâexploitation des baÌtiments
- CateÌgorie A 0.7 0.5 0.3
- CateÌgorie B 0.7 0.5 0.3
- CateÌgorie C 0.7 0.7 0.6
- CateÌgorie D 0.7 0.7 0.6
- CateÌgorie E 1.0 0.9 0.8
Charges dues aÌ la circulation dans les
baÌtiments
- CateÌgorie F 0.7 0.7 0.6
- CateÌgorie G 0.7 0.5 0.3
- CateÌgorie H 0.0 0.0 0.0
Charges dues aÌ la neige
- si h †1000 m 0.5 0.2 0.0
- si h > 1000 m (et St-Pierre et Miquelon) 0.7 0.5 0.2
Charges dues au vent 0.6 0.2 0.0
Tab. 2 : Valeurs des coefficients Ï pour les baÌtiments (dâapreÌs le tableau A1.1
de lâEN 1990).
N
X M
X
Gkj + P + Qk1 + ΚO,i Qki
j=1 i=2
N
X M
X
Gkj + P + Κ1,1 Qk1 + Κ2,i Qki
j=1 i=2
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18 EN1990 et EN1991 - L3 GCI1 - 2008/09
Les charges dues aux cloisons mobiles et le poids propres du mateÌriel industriel
sont aÌ consideÌrer comme une charge dâexploitation.
OG 2008
20 EN1990 et EN1991 - L3 GCI1 - 2008/09
1. Il convient dâeÌvaluer les charges sur les surfaces des locaux industriels en
fonction de lâusage preÌvu et des eÌquipements aÌ installer (voir lâEN 1991-3).
2. La charge Qk correspond aÌ la charge totale sous les roues dâun veÌhicules.
On appliquera deux charges de valeur Qk /2 espaceÌes de 1.80 m et pouvant
eÌtre reÌparties sur deux surfaces carreÌes dâaire 100 cm2 pour la cateÌgorie F
et 400 cm2 pour la cateÌgorie G. Ces valeurs prennent en compte les effets
dynamiques lorsque la vitesse de circulation reste infeÌrieure aÌ 20 km/h
pour la cateÌgorie F et aÌ 10 km/h pour la cateÌgorie G.
3. La charge dâentretien affecte une surface de 10 m2 placeÌe dans les condi-
tions les plus deÌfavorables et vaut 0.4 kN/m2 au minimum (selon la va-
leur du poids des mateÌriaux qui composent lâeÌtancheÌiteÌ). Voir eÌgalement
lâEN 1991-1-6 relatif aux charges en cours dâexeÌcution. Si la pente de la
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22 EN1990 et EN1991 - L3 GCI1 - 2008/09
par le coefficient αn :
b
αn = a + ,
n
ouÌ n > 2 est le nombre dâeÌtages au dessus de lâeÌleÌment chargeÌ, et
- a = 0.5 et b = 1.36 pour les surfaces de cateÌgorie A,
- a = 0.7 et b = 0.8 pour les surfaces des cateÌgories B et F.
OG 2008
24 EN1990 et EN1991 - L3 GCI1 - 2008/09
2
voir la partie 3.3.3 pour la deÌfinition des reÌgions.
3
Attention, assez maladroitement la deÌnomination des reÌgions, B1 et B2, utilise la meÌme
notation que la deÌnomination des cas, B1 et B2, en fonction des conditions de site.
3.3 Actions de la neige sur les constructions 25
ouÌ
- ”i est le coefficient de forme de la charge de neige, qui deÌpend du type de
toiture et de la redistribution par le vent. On donne au paragraphe 3.3.5 des
exemples de calcul des coefficients de forme, tireÌs de la Partie 5.3 de lâEN 1991-
1.3.
- sk est la valeur caracteÌristique de la charge de neige sur le sol, qui deÌpend du
lieu geÌographique dâimplantation de la construction (ReÌgion et Altitude). On
donne pour la France, au paragraphe 3.3.3, les deÌtails du calcul de sk en fonc-
tion de la reÌgion et de lâaltitude. Pour les autres pays europeÌens, on se reÌfeÌrera
aux Annexes Nationales de ces pays ou aÌ lâAnnexe C de lâEN 1991-1.3.
- sA est la valeur accidentelle de la charge de neige sur le sol correspondant aÌ
une chute de neige exceptionnelle, qui peut eÌtre appliqueÌe dans les conditions
deÌfinies au paragraphe 3.3.4.
- ce â„ 1 est le coefficient dâexposition qui vaut en geÌneÌrale 1, sauf lorsque les
conditions dâabri dues aux baÌtiments voisins conduisent aÌ empeÌcher pratique-
ment le deÌplacement de la neige par le vent. On adopte alors ce = 1.25, ce
qui revient aÌ supposer que la charge sur le toit est identique aÌ celle sur le sol
(cas ouÌ le coefficient de forme ”i prend sa valeur maximale 0.8 pour une charge
reÌpartie sans accumulation).
- ct †1 est le coefficient thermique qui vaut en geÌneÌrale 1 puisque les baÌtiment
chauffeÌs sont systeÌmatiquement isoleÌs. Une valeur infeÌrieure peut eÌtre utiliseÌe
que si elle est justifieÌe par une eÌtude speÌcifique accepteÌe par le MaıÌtre dâOu-
vrage.
- s1 est une majoration pour faible pente qui vise aÌ tenir compte de la difficulteÌ
aÌ eÌvacuer les eaux de pluie en preÌsence de neige dans les zones de faibles pentes
(voir le paragraphe 3.3.6).
La charge de neige sur le sol est donneÌe dans la partie normative de lâAnnexe de
lâEN 1991-1.3/NA. La charge de neige sur le sol sk200 aÌ 200 meÌtres dâaltitude est
donneÌe en fonction de la situation geÌographique de la construction. La France
meÌtropolitaine est diviseÌe en 8 reÌgions de charges de neige caracteÌristiques,
donneÌes dans le tableau suivant :
OG 2008
26 EN1990 et EN1991 - L3 GCI1 - 2008/09
ReÌgion A1 A2 B1 B2 C1 C2 D E
sk200 [kN/m2 ] 0.45 0.45 0.55 0.55 0.65 0.65 0.90 1.40
Les reÌgions A1 et A2 (mais aussi B1, B2 et C1, C2) ont eÌteÌ creÌeÌes pour dis-
tinguer deux niveaux de valeurs de la charge due aÌ une chute exceptionnelle de
neige sur le sol (voir plus loin).
OG 2008
28 EN1990 et EN1991 - L3 GCI1 - 2008/09
tandis que les deux autres prennent en compte une accumulation de la neige
(redistribution normale par le vent).
Tab. 7 : Valeurs des coefficients de forme pour les toitures aÌ deux versants en
fonction de lâangle du versant par rapport aÌ lâhorizontale.
Fig. 6 : DeÌfinitions des 3 cas de charge pour une toiture aÌ deux versants. La
valeur du coefficient de forme en fonction de lâangle du versant est donneÌe dans
le Tableau 7.
Le calcul de lâaction du vent sur les constructions est traiteÌ dans la Partie 1.4
de lâEN 1991 et dans lâAnnexe Nationale associeÌes. Le calcul de lâaction du vent
est relativement complexe et le preÌsent document ne fera quâaborder certains
points relatifs aux constructions classiques (baÌtiments de forme rectangulaire).
Pour la plupart des constructions, lâaction du vent peut eÌtre consideÌreÌe comme
statique. La prise en compte des effets dynamiques auxquels sont soumis cer-
taines structures nâest pas abordeÌ dans ce document.
Domaine dâapplication La Partie 1.4 de lâEN 1991 donne des reÌgles et des
meÌthodes de calcul de lâaction du vent sur des baÌtiments de hauteur infeÌrieure aÌ
200 m. Cette partie de lâEN 1991 traite aussi des chemineÌes, des tours en treillis
et les ponts (route, rail et passerelle) courants. Ne sont pas concerneÌs par cette
partie, les ponts aÌ haubans ou suspendus, les maÌts haubaneÌs et les ouvrages en
mer.
OG 2008
30 EN1990 et EN1991 - L3 GCI1 - 2008/09
ouÌ
- qp (ze ) est la pression dynamique de pointe aÌ la hauteur de reÌfeÌrence ze ,
deÌfinie au paragraphe 3.4.3.
- cpe est le coefficient de pression exteÌrieure (ou externe) dont le calcul est
preÌsenteÌ au paragraphe 3.4.4.
De la meÌme manieÌre, on deÌtermine la pression aeÌrodynamique inteÌrieure wi
agissant sur les parois inteÌrieures, comme :
wi = qp (ze ) · cpi
ouÌ cpi est le coefficient de pression inteÌrieure (ou interne) dont le calcul est
preÌsenteÌ au paragraphe 3.4.5.
Pour eÌvaluer la force totale exerceÌe par le vent sur une structure ou un eÌleÌment
de structure, on pourra calculer les forces Fw,e et Fw,i reÌsultantes des pres-
sions agissant sur lâensemble des parois exteÌrieures et inteÌrieures composants la
structure, sans oublier les forces de frottement Ff r , soit
X
Fw,e = cs cd we · Aref
surfaces
X
Fw,i = wi · Aref
surfaces
Ff r = cf r · qp (ze ) · Af r
ouÌ
- cs cd est le coefficient structural deÌfini au paragraphe 3.4.7,
- Aref est lâaire de reÌfeÌrence (aire sur laquelle sâapplique les pressions we et
wi ),
- cf r et Af r sont respectivement le coefficient de frottement et lâaire de
frottement deÌfinis au paragraphe 3.4.9,
- qp (ze ) est la pression dynamique de pointe aÌ la hauteur de reÌfeÌrence ze ,
deÌfinie au paragraphe 3.4.3.
Fw = cs cd · cf · qp (ze ) · Aref
ouÌ
- cf est le coefficient de force qui peut se calculer en fonction de la forme
dâensemble de la structure (voir le paragraphe 3.4.8).
- Aref est lâaire de reÌfeÌrence de la construction. Il sâagit geÌneÌralement de la
projection de la surface de la construction perpendiculairement aÌ la direction du
vent (voir aussi le paragraphe 3.4.8).
- cs cd est le coefficient structural deÌfini au paragraphe 3.4.7,
- qp (ze ) est la pression dynamique de pointe aÌ la hauteur de reÌfeÌrence ze ,
deÌfinie au paragraphe 3.4.3.
3.4 Charges dues au vent sur les constructions 31
qp (ze ) = ce (ze ) · qb
ouÌ
- ce (ze ) est le coefficient dâexposition qui prend en compte les effets locaux
pouvant influencer lâaction du vent (voir au paragraphe 3.4.6),
- qb est la pression dynamique de reÌfeÌrence qui a une valeur aÌ lâeÌchelle du
canton, en fonction de la valeur de base de la vitesse de reÌfeÌrence du vent Vb,0 ,
de la direction du vent et eÌventuellement de la saison dans lâanneÌe.
La pression dynamique de reÌfeÌrence qb est donneÌe en fonction du lieu geÌographique
de la construction, aÌ partir de la valeur de base de la vitesse de reÌfeÌrence du
vent Vb,0 (en m/s), comme :
1
qb = Ï(cdir · cseason Vb,0 )2
2
ouÌ
- Ï = 1.225 kg/m3 est la valeur de la masse volumique de lâair adopteÌe par la
France,
- cdir †1 est le coefficient de direction qui prend en compte dâeÌventuelles
directions privileÌgieÌes (voir la carte de la Figure 4.4(NA) de lâEN 1991.1.4(NA)),
- cseason †1 est le coefficient de saison qui prend en compte dâeÌventuelles
modulations du vent en fonction de la saison. Ce coefficient nâest aÌ utiliser que
pour une construction provisoire dont la dureÌe est infeÌrieure aÌ celle de la saison
consideÌreÌe (voir la carte de la Figure 4.5(NA) de lâEN 1991.1.4(NA)),
- Vb,0 est la valeur de base de la vitesse de reÌfeÌrence du vent qui est deÌfinie
comme la valeur qui repreÌsente la vitesse moyenne sur 10 minutes aÌ 10 meÌtres
au dessus du sol sur un terrain de cateÌgorie II (voir paragraphe 3.4.6) avec une
probabiliteÌ de deÌpassement annuelle de 0.02 (peÌriode de retour de 50 ans). La
valeur de base de la vitesse de reÌfeÌrence du vent deÌpend de la localisation de la
construction. La France est deÌcoupeÌe en quatre zones de vent, comme indiqueÌ
sur la Figure 7. Le Tableau 8 donne les valeurs de la valeur de base de la la
vitesse de reÌfeÌrence du vent aÌ prendre pour chacune de ces quatre zones. Pour
les valeurs des deÌpartements dâOutre-Mer, on adoptera Vb,0 = 36 m/s pour la
Guadeloupe, 17 m/s pour la Guyane, 32 m/s pour la Martinique et 34 m/s pour
la ReÌunion.
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32 EN1990 et EN1991 - L3 GCI1 - 2008/09
ReÌgion 1 2 3 4
Vb,0 [m/s] 22 24 26 28
En km/h 79.2 86.4 93.4 100.8
qb [kN/m2 ] 0.30 0.35 0.41 0.48
respectivement. Les valeurs pour dâautres surfaces A sâobtiennent par une in-
3.4 Charges dues au vent sur les constructions 33
terpolation logarithmique :
ïŁ±
ïŁŽ
ïŁČcpe = cpe,1 pour A †1 m2
cpe = cpe,1 + (cpe,10 â cpe,1 ) log A pour 1 m2 < A < 10 m2
ïŁŽ
ïŁł
cpe = cpe,10 pour A â„ 10 m2
Les diffeÌrentes valeurs des coefficients cpe,1 et cpe,10 deÌpendent du type de parois
et lâEN 1991 donne ces valeurs pour des parois verticales aÌ base rectangulaire
(7.2.2), les toitures terrasses (7.2.3), les toitures aÌ un seul versant (7.2.4), les
toitures aÌ deux versants (7.2.5), les toitures aÌ quatre versants (7.2.6), les toi-
tures multiples (7.2.7) et les toitures en vouÌte ou en doÌme (7.2.8). Pour chacun
de ces cas, les valeurs des coefficients de pression externe deÌpendent de la po-
sition sur la paroi qui est diviseÌe en zone. Pour chacune de ces zones est deÌfini
la valeur de la hauteur de reÌfeÌrence ze aÌ appliquer pour le calcul du coefficient
dâexposition ce (ze ).
On donne ici aÌ titre dâexemple le calcul des coefficients de pression externe sur
les parois verticales dâun baÌtiment aÌ base rectangulaire (7.2.2). Dans ce cas, les
valeurs des coefficients de pression externe deÌpendent du rapport de la largeur
de la paroi au vent d sur la hauteur du baÌtiment h. On distingue 5 zones sur les
parois du baÌtiments ouÌ les coefficients de pression externe prennent des valeurs
diffeÌrentes : une zone D pour la paroi au vent, une zone E pour la paroi sous le
vent, perpendiculaire aÌ la direction du vent, et trois zones A, B et C pour les
deux parois paralleÌles aÌ la direction du vent, comme indiqueÌ sur la Figure 8. Le
Tableau 9 permet de calculer ensuite en fonction du rapport d/h les coefficients
cpe,1 et cpe,10 dans chacune des 5 zones. Pour obtenir la valeur de cpe dans les
zones D et E, pour des valeurs du rapport d/h diffeÌrentes de 5, 1 ou 0.25, on
proceÌdera par interpolation lineÌaire.
zones A B C D E
d/h cpe,1 cpe,10 cpe,1 cpe,10 cpe,1 cpe,10 cpe,1 cpe,10 cpe,1 cpe,10
5 â1.4 â1.2 â1.1 â0.8 â0.5 â0.5 +1.0 +0.8 â0.7 â0.7
1 â1.4 â1.2 â1.1 â0.8 â0.5 â0.5 +1.0 +0.8 â0.5 â0.5
†0.25 â1.4 â1.2 â1.1 â0.8 â0.5 â0.5 +1.0 +0.7 â0.3 â0.3
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Fig. 8 : DeÌfinition des cinq zones de valeurs des coefficients de pression externe.
La grandeur e est prise eÌgale au minimum de b et 2h (dâapreÌs la Figure 7.5 de
lâEN 1991-1.4).
5
ouÌ cpe est la coefficient de pression exteÌrieur de la zone aÌ laquelle appartient lâouverture
dominante
6
lâorographie est lâeÌtude du relief terrestre
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ouÌ
- cr (z) est le coefficient de rugositeÌ qui tient compte de la rugositeÌ du terrain
selon la direction du vent.
- co (z) est le coefficient dâorographie qui tient compte du relief du terrain aux
alentours de la construction.
- Iv (z) est le coefficient dâintensiteÌ de la turbulence qui quantifie lâeÌcart aÌ la
moyenne de la pression exerceÌe par le vent du fait de pheÌnomeÌnes turbulents.
z0 zmin kl
CateÌgories de terrains kr
[m] [m] (cas 2)
Mer, lac ou plan dâeau parcou-
0 rus par le vent sur une distance 0.005 1.0 0.16 1.0
dâau moins 5 km
Rase campagne, avec ou non
quelques obstacles isoleÌs
II 0.05 2.0 0.19 0.995
(arbres, baÌtiments,. . . ),
aeÌroports
Campagne avec des haies, ver-
IIIa gers,petits bois, bocage, habitat 0.20 5.0 0.21 0.970
disperseÌ
Zone industrialiseÌe, urbaine ou
IIIb 0.5 9.0 0.22 0.923
forestieÌre
Zones urbaines dans lesquelles
les baÌtiments occupent au
IV moins 15% de la surface et 1.00 15.0 0.23 0.854
ont une hauteur moyenne
supeÌrieure aÌ 15 m
ouÌ la localisation des mesures dâaltitude est donneÌe sur la Figure 10. Le coeffi-
cient dâorographie est ensuite obtenu comme :
(
co (z) = 1 + 0.004 · âAc · exp â0.014(z â 10) si z â„ 10 m
co (z) = 1 + 0.004 · âAc si z < 10 m
Ïv
Iv (z) =
Vm (z)
7
La valeur du coefficient kr pour les diffeÌrentes cateÌgories de terrain est deÌduite de son
expression donneÌe dans lâEN 1991, soit kr = 0.19 · (z0 /z0,II )0.07 , ouÌ z0,II = 0.05 est la
longueur de rugositeÌ pour un terrain de cateÌgorie II.
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avec
Ïv = kr · kl · cdir · cseason · Vb,0
et
Vm (z) = cr (z) · co (z) · cdir · cseason · Vb,0
il vient apreÌs simplification :
(
Iv (z) = kl /(co (z) · ln(z/z0 )) si zmin †z †200 m
Iv (z) = kl /(co (zmin ) · ln(zmin /z0 )) si z < zmin
Les valeurs donneÌes dans le Tableau 10 indiquent que moins le terrain est ru-
gueux, plus les effets turbulents sont importants.
Le coefficient structural cs cd peut eÌtre pris eÌgal aÌ 1 pour tous les baÌtiments de
hauteur infeÌrieure aÌ 15 m et pour les baÌtiments de hauteur infeÌrieure aÌ 100 m
comportant des cloisons et dont ladite hauteur est infeÌrieure aÌ 4 fois la largeur
mesureÌe dans la direction du vent (eÌlancement infeÌrieure aÌ 4).
Le coefficient de force (ou de traıÌneÌe) cf est aÌ utiliser lorsque lâon veut cal-
culer la force globale due au vent sur une structure. Ce coefficient est donneÌ
pour diffeÌrents types de forme de construction : section rectangulaire, section
polygonale reÌgulieÌre, section cylindrique, structures en treillis et eÌchafaudages,
drapeaux et panneaux publicitaires (donneÌes dans la Section 7 de la Partie 1.4
de lâEN 1991).
A titre dâexemple, on preÌsente le calcul du coefficient de force cf pour un
baÌtiment fermeÌ de section rectangulaire reposant sur le sol, de hauteur h supeÌrieure
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aÌ sa plus grande largeur b et dont les angles ne sont pas arrondis. Dans ce cas,
le coefficient de force se reÌduit aÌ (Ïr = 1 dans lâeÌquation 7.9) :
cf = cf,0 Ïλ
ouÌ
- cf,0 est donneÌ sur la Figure 12 en fonction du rapport d/b des deux dimensions
dans le plan,
- Ïλ est le facteur dâeÌlancement donneÌ sur la Figure 13 en fonction de λ = h/b
(ou h/d, attention hypotheÌse b < 2h) et du coefficient dâopaciteÌ Ï = A/Ac (ouÌ
A est lâaire des eÌleÌments et Ac lâaire aÌ lâinteÌrieur du peÌrimeÌtre exteÌrieur de la
construction).
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4 Descente de charges
Lâobjectif de cette partie est de preÌsenteÌe les meÌthodes utiliseÌes pour calculer
les sollicitations dans les eÌleÌments dâune structure. Il faut donc estimer le chemi-
nement des charges dans la structure du haut de la structure jusquâaÌ lâeÌleÌment
consideÌreÌ. Si la structure est isostatique, comme par exemple une charpente en
bois, le calcul des sollicitations dans les diffeÌrents eÌleÌments se fait simplement
en appliquant le principe fondamental de la statique aÌ chacun des eÌleÌments.
Par contre, pour des structures hyperstatiques, comme des structures en beÌton
armeÌ, le calcul est plus complexe et lâobjet de cette partie est de preÌsenter les
meÌthodes simplifieÌes qui permettent de deÌterminer les sollicitations dans les
structures hyperstatiques.
pas libre et quâil existe par conseÌquent un moment non nul (neÌgatif) sur ces
appuis. Lâeffet de la continuiteÌ est que les appuis voisins des appuis de rive
supportent un effort plus important que celui obtenu sans tenir compte de la
continuiteÌ (voir la Figure 15). La valeur des reÌactions dâappui deÌpend du nombre
de traveÌe et de la geÌomeÌtrie de la poutre. Par conseÌquent, on adoptera une
majoration forfaitaire pour prendre en compte la continuiteÌ. La reÌaction de
lâappui central dâune poutre aÌ deux traveÌes sera majoreÌ de 15% par rapport aÌ la
charge isostatique de reÌfeÌrence. Pour une poutre aÌ plus de deux traveÌes, cette
majoration est de 10% pour les appuis voisins des appuis de rive. On remarquera
que la somme des charges dans les appuis est supeÌrieure aÌ la somme des charges
sur la poutre.
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Fig. 15 : Prise en compte forfaitaire de la continuiteÌ sur les appuis voisins des
appuis de rive.
5 Bibliographie
â Introduction aux Eurocodes, Jean-Armand CALGARO, Presses de lâEN
des Ponts et ChausseÌes.
â La neige, Recherche et reÌglementation, Association Française du GeÌnie
Civil, Cemagref Editions, Presses de lâEN des Ponts et ChausseÌes.
â TraiteÌ de physique du baÌtiment, MeÌcanique des ouvrages Tome 1 et 2,
CSTB.
â http ://www.eurocode1.com/fr/
â http ://www.setra.fr/euronormes/
â http ://www.construction.equipement.gouv.fr/
â http ://www.bbri.be/antenne norm/eurocodes/fr (site Belge qui
propose des fiches syntheÌtiques sur chaque partie des Eurocodes, attention
ce ne sont pas les meÌmes Annexes Nationales !)
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