Author(s): F. Marty
Source: Les Études philosophiques, No. 3/4, L'ANALOGIE (JUILLET-DÉCEMBRE 1989), pp. 455-
474
Published by: Presses Universitaires de France
Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41581849 .
Accessed: 22/06/2014 22:01
Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .
http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp
.
JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of
content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms
of scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org.
Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Les
Études philosophiques.
http://www.jstor.org
A / U analogiedansla premiereCritique
3. I. Newton, naturalis
Pbilosophiae mathematica
principia , Regulae (à partir
pbilosophandi
de l'éd.de 1713-1714,ouvrentle liv.III).
4. Supra,n. 2.
5. Kritik
derreinen
Vernunft - Lescitations
( KrV), 3, 159,12-16. renvoientà l'édition
de l'Académiede Berlin, le premierchiffre le tome,le second,
indiquant la page,suivide
dela ligne.Cesindications
l'indication suffisent le passage
pourretrouver dansla traduction
desŒuvres delaPléiade, quicomporte enmarge letomeetlapagedel'éditiondel'Académie.
6. KrV, 3, 147,4-148,16.
7. KrV„ 3, 147,36-149,i-
8. KrV, 3, 160,21-22.
3 / U anthropomorphisme
plus subtil
Ce que l'on peut appeler « analogie du monde intelligible» est la
démarchequi use de catégoriesinvestiesdans le sensiblepour exprimer
la pensée du suprasensible. J'en retiens seulement/'anthropomorphisme
que Kant identifie,et ratifie,dans cette démarche. La remarque vient
dans YAppendiceà la Dialectiquetranscendantale , alors qu'il s'agit de
l'idée de Dieu. La question, précisément,est celle des attributsdivins,
des « noms divins », pour reprendreune vieille formulation.Si l'on
demande d'abord lesquels sont à attribuerà l'idée de Dieu, comme
« idéal de la raison pure », présentédans la Dialectique , la réponse n'est
pas seulement négative, mais il faut dire une telle question dénuée de
sens, car elle transfèreimmédiatementun questionnementphénoménal
dans le nouménal. S'il s'agit d'une attributionanalogique, la réponse
devient positive, en précisantaussitôt qu'il s'agit là d'un « objet dans
l'idée, et non dans la réalité», objet dans l'idée, car il est le « substrat
inconnu pour nous de l'unité systématique,de l'ordre et de la finalité
de l'organisation du monde ». Il s'agit donc de la fonction de
régulatrice
l'idée de Dieu11. Kant reste dans cette fonction,mais fait un pas de
plus, lorsque, précisant un peu plus avant une première allusion, il
admet un « anthropomorphismeplus subtil », celui qui ne se contente
pas de donner à l'idée de Dieu les attributsde la pure infinité,mais qui
lui prête plaisir et déplaisir,désir dans l'exercice de l'intelligenceet du
vouloir12,bref ce qui signale une personne.
Ce n'est pas une remarqueoccasionnelle,sans rapportavec le centre
de la pensée critique, puisque Kant y revient dans les "Prolégomènes ,
dont le but est non de répéterla premièreCritique , mais de reprendre
les points où le risque de malentenduest plus grand. L'enjeu est clair,
9. KrV, 3, 160,29-161,2.
10.Cf.KrV, 3,28,19-27, a priori
distinguant et« pur»; maisKantnesetient
pasensuite
à cettedistinction.
il. KrV, 3, 457, 14-458,13.
12.KrV,3,4459,20-35.
4 I La constitution
du discourscritique
Le troisièmeusage de la notion d'analogie appartientà l'articula-
tion même du discours critique. Il est permis de considérerqu'il mani-
feste la racine critique elle-même, dans la mesure où cette démarche
est laformemêmed'uneraison finie. Certes,et il fautprendrecela en compte,
l'emploi du terme d'analogie se réduit à trois occurrences,qui disent
la façon dont on trouve, à partir de YAnalytiqueune organisation
pour la Dialectique 14.Mais la démarche,ainsi qualifiéeest bien celle qui
organise l'articulation entière de la première Critique . Le discours
critiquene se construitpas à partird'un principe,celui, par exemple,de
« raison pure », selon un mode analytico-déductif,qui constituerait,
de façon trop criante,une contradictionen acte avec ce qu'il prétend
établir. Il prend son départ dans un discours déjà existant,donné en
ce sens comme un fait, et sur lequel il va opérer cette transformation
de rapportqui est le schéma de base de l'analogie kantienne.Le discours
n'est pas quelconque. Il faut qu'il touche à la question centraled'une
critiquequi se qualifieen prenantpour objet la raison,en sa pure notion.
C'est celui de la Logiquegénéralequi convient en ce cas. La transforma-
tion analogique la faitpasser à une Logiquetranscendantale .
Il n'est pas nécessaired'exposer ici par le détail cettetransformation.
Un simple coup d'œil sur la table des matièresde l'œuvre faitvoir que
Kant ne retientpas seulementle titregénéral de « logique », mais que
, 4, 357,17-24.
13.Prolégomènes
14.KrV,3, 238,8-11 (rapportAnalytique etDialectique); idéede
281,22-25(deuxième
la raison);388,21-389,8 (Idéalde la raisonpure).
B / La flèchede Vanalogie
15.NM, 112-116.
16.NM, 491-508.
17. 10 occurrences.
18.Fondements, 4, 456,8-1?.
19.Kritik derpraktischen ( KpV), 5, 31,31-34.
Vernunft
20. 61 occurrences.
21. NM, 311.
22. Kritik
derUrtelskraft
(KU). 5, zjz. 4-25.
*3-KU, 5, 360,22-34.
M- KU, 5, 375,12-16.
A ¡ A quel moment
devient-il deparlerd'analogie?
intéressant
36.Cf.OP,trad.F. Marty,
p. 371-389, ».
« Récapitulation
B I La facultédejuger têléologique
: finalitéet souverain
bien
51.KpVy5, 114,11-115,8.
52.AU, 5, 386,12-388,19.
53.AU, 5, 434, 5-436,2.
54.KU, 5, 464,3-465,23.
C / La facultédejuger esthétique
: démarche
analogiqueet parole
Il arrive à Kant, dans la Critiquede la facultédejuger téléologique,de
parlerde « la déterminationmorale intérieure» de l'homme comme d'un
« appel »57.Y est impliquée la métaphorede la « voix de la conscience»,
voix qui n'est reconnue dans toute sa dignité,pour Kant, que si son
commandementpeut être considéré comme « commandementdivin »,
formede base du rapportreligieux58.L'impératifmoral entreainsi dans
l'ordre de la relation de parole. Mais il ne faut voir ici qu'une orienta-
tion possible pour la réflexion,non une de ces « conclusions selon l'ana-
logie » qu'il ne cesse d'exclure.
C'est d'une tout autre façon que la Critiquede la faculté de juger
esthétiqueimplanteune question de langage sur le terrainde l'analogie.
On peut dire qu'un développementest ainsi donné à la brève suggestion
des Prolégomènes, qui mettaientdans « l'anthropomorphismesymbolique»
une procédure langagière,et demandaientaussitôt après de reconnaître
une analogie dans cet anthropomorphisme.
Le termede cette Critiquede la facultédejuger esthétique réactive,en
effet,la question du symbole. Il ne faut pas hésiterà placer ce passage
à hauteur du chapitre sur le schématismede l'entendementpur, dans
la Critiquede la raisonpureychapitre auquel on feraitgrand tort, en y
55.Problèmeskantiens
^ p. 82, 106.
56. KU. 5, 452, 8-455,5.
57.KU, 5, 452, 32-34.
58. Surcettedéfinition
de la religion,
KU,5, 481,12-14.
», « Versirmlichung
59.KU,5, 351,23-26(« Darstellung ») .
60. KU, 5, 352,7-16.
61. KU, 5, 351,26-31.
62. KU, 5, 352,1-7.
2.
63. KU, 5, 352,25-355,
64. KU,5, 350,20-28;cf.NM,p. 350-353.
69. Jepenseauxtravaux
de K. O. Apel,J.Habermas;celarejoint
la « discussion
»
les« morales
entre » dansla réflexion
vivantes d'E. Weil.
morale
F. Marty.