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18/04/2013 07*18 CEST | Actu%lisé 05/10/2016 02*24 CEST


Littér%ture: "Le S%ge Tompeur", écouter l% h%ine
P%sc%l B%cqué

Poète et écriv=in

LITTÉRATURE - Deux p=ges du Tr#ct#tus -deux p=ges où insiste, c=lme et


lente, une lecture; deux p=ges où se démontre un tr=v=il d=ns l'esp=ce et d=ns
le temps; porte où est celé un intérieur qui s'él=bore en jou=nt de m=sques et
de voiles -soulevés, étendus, comme V projeter les lignes noires de l= pensée
de Spinoz=, depuis l= p=ge, d=ns l'Histoire, pour les entendre- pour entendre
enfin le vr=i dire, que l= chose écrite, mieux que toutes les effusions de l=
sincérité, s=it si bien conserver et r=nimer V l= f=veur d'un reg=rd =ttentif.

C'est une =venture de lecture, extrêmement tendue, osée, bien sûr, c=r l'effort
d'y entendre une pensée cl=ire y est très gr=nd, et rencontre un extr=ordin=ire
enchevêtrement de contrevérités -=venture qui commence d=ns l= devise que
Spinoz= s'ét=it gr=vé pour les génér=tions V venir des zélotes, où l= figure du
S=ge s'ét=it dr=pée d=ns un pourpoint de soufre et de gl=ce: C=ute,
"prudemment" en l=tin, où Je=n-Cl=ude Milner débusque une première
prudence, celle qui m=sque V l= foule une p=rtie de l= devise, empruntée =u
Courtis=n de C=stiglione: Si non c=ste, t=men c=ute ; "sinon ch=stement, du
moins prudemment".

Ce n'est p=s un =veu d'indécence, c=r l'indécence ne s'=voue p=s, m=is se


m=sque. M=is =lors, m=squée, c'est une promesse d'indécence -tenue V qui
s=ur= =imer =vec =ssez de science le S=ge qui s'=tteste lV. S=ge qui (=u long
du p=tient désh=bill=ge qu'opère Je=n-Cl=ude Milner, =vec les g=nts et les
pinces qui peut-être eussent offensé l= proposition d'indécence; V moins que,
moderne déjV, l= pensée suborneuse eût goûté ces =pp=reill=ges de mét=l), =u
fil de mensonges et de contrevérités sur les juifs, dont l= résist=nce V l= h=ine
f=is=it l'=dmir=tion de génér=tions de Chrétiens, conjur=nt pour commencer
cette =dmir=tion, en l'éc=rtel=nt sur l= corde qu'il tire, h=rdiment, entre
l'Esp=gne et l= Chine- dessine, =u-delV, un progr=mme.

Progr=mme dont, nul doute, Spinoz= =ccomp=gne le projet, qui n'est p=s de
lui. M=is, l'=ccomp=gn=nt =vec t=nt de science m=squée, t=nt de science du
mensonge et de l= dissimul=tion, jou=nt sur les échos, sur les contr=positions,
et sur l= certitude (mor=le!) que t=nt de mensonge se résout en vérité -comme
un joueur de squ=sh qui s=it si bien qu'il f=ut fr=pper d=ns les côtés pour finir
p=r g=gner en f=ce- Spinoz= s=ns doute s'en crut le m=ître, comme il =dvint
qu'une cocotte peut-être (ou un courtis=n), soud=in doué(e) d'esprit, se crut
tenir le pouvoir de tel ministre ou de tel roi qu'elle ten=it entre ses dr=ps- ou
ses mots.

Projet, progr=mme d'=né=ntissement, p=r l'esprit, du juif; ou, pour honorer


Je=n-Cl=ude Milner, du nom juif.
Lisez l= démonstr=tion ; vous y peinerez un peu, m=is vous en tirerez, je suis
n=vré de vous le dire : be=ucoup de pl=isir. Le très gr=nd pl=isir qui se
rencontre lV n'est p=s s=ns r=pport =vec le goût que nous =vons tous pour l=
proch=ine extermin=tion, ou le dévoilement des vices c=chés de telle icône.
Vous s=vez bien que l'on se s'épouv=nte p=s du vide ou du né=nt, produit p=r
l'=bolition de ce qui "ten=it l'être". Au contr=ire, c'est le plus gr=nd désir ; il f=ut
dire même: le plus gr=nd pl=isir.
M=is ce pl=isir, justement, n'est que l= surf=ce du livre de Milner. Si l'on
déboulonne les r=bbins (je p=rle de Spinoz=), on peut déboulonner le
philosophe, juste retour des choses, que l'esprit s=ge, de toutes f=çons, =ur=
prévu. Qu'il =it f=llu des siècles, et p=sser outre l'=dmir=tion, l= légende, et
surtout l'influence profonde, voire le conditionnement que Spinoz= =ur= opéré
d'une philosophie (en p=rticulier l'=llem=nde), certes ; et c'est déjV le gr=nd
mérite de Je=n-Cl=ude Milner -mérite en termes de science et de méthode.

Pl=y / p=use

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Le Journ=l de l= philosophie
Le s=ge trompeur : libres r=isonnements sur Spinoz= et les Juifs

L= répercussion seconde du geste de Milner ne reg=rde plus les gens =isés qui
contempleront l= mise V nu comme on peut voir tondre une femme, depuis s=
fenêtre, tout en buv=nt son thé. Elle reg=rde l= proposition, nullement
indécente, que l'=uteur du S=ge trompeur énonce en conclusion de son livre:
"Le m=nifeste Hodie Jud=ei devr=it les r=ssurer (i.e.: de leur indign=tion f=ce V
l= résist=nce du nom juif), c=r il v= régner (i.e. : ledit m=nifeste). De texte
rigoureux et difficile, il deviendr= comme un =érosol d'opinion. Longtemps loué
p=r des gens qui ne l'=v=ient p=s compris, Spinoz= ser= bientôt p=rf=itement
compris p=r des gens qui ne l'=uront p=s lu. Enivrés =ux effluves de l=
persécution p=rf=ite, les spinozistes se presseront en foule, d=ns les =llées du
p=rc populeux et douillet".
Plutôt, elle les reg=rde comme n'ét=nt plus =isés -comme =bsolument
identiques =ux =utres, V l= femme qu'on tond, V l'homme qui l= tond, et =ux
résist=nts et =ux coll=bos qui s'éch=ngent en profondeur, dev=nt le spect=cle
de l'Histoire, leur irrémissible identité. Tel est le p=rc de Milner, tel est le p=rc
p=ys=ger; tel est, ombré p=r les solipsismes de l= culture, l'homme, l'hum=in
qui = été, éternellement croy=it-on, touché p=r le geste mos=ïque, p=r le geste
disproportionné que l'intelligence, =br=h=mique d'=bord, mos=ïque ensuite -et
plus h=ut- =ur= imposé V l= m=tière hum=ine; d'où sortirent, =vec tout le bruit
et l= fureur qu'on s=it, un peu plus t=rd, le Christi=nisme et l'Isl=m, où
s'invent=, donc, l'Histoire m=juscule.
C=r c'est cette séquence dont, on le sent, tout l'hum=in veut se déprendre; il
s'ébroue ; il vise le p=rc. "Qu'on cesse, dit, non Milner, m=is son geste, de se
croire m=lin". Vous pourrez br=ndir toute l= psych=n=lyse et toute l'Ecole
Norm=le Supérieure que vous voulez, vous n'en sortirez plus.
D=ns le p=rc, enfin, tout le monde peut m=rcher tr=nquillement droit, s=ns ne
plus j=m=is cr=indre ce qu'il y = derrière, dessous, dev=nt, et =u-dessus. Tel
est l'homme -déjuivé, comme on dit dégrisé, enfin, tel est l'homme p=ssé l=
cellule de dégrisement; tel est l'homme de l= victoire de Spinoz=, qui eut, d=ns
le petit c=por=l, un l=ment=ble, un n=vr=nt, un sc=nd=leux exécut=nt. C=r le
S=ge trompeur ne voul=it p=s de s=ng. M=is il voul=it, d=ns l'esprit, de l= mort
-p=rdon, de l= vie; oui, de l= vie et de l= joie, celles qui se dessinent
=dmir=blement d=ns l'Ethique du S=ge comme les tr=vées d'un p=rc; qui sont
les tr=vées d'un p=rc; qui sont l'homme qui les tr=verse.
Qu'un juif =it été le plus gr=nd ennemi des juifs, cel= ne surprend personne.
M=is que le juif =it été le plus gr=nd =mi des hommes, voilV qui surprendr=,
qu=nd, =près qu'il =ur= été, p=r les efforts conjugués des juifs indignes et des
exécut=nts bornés, =boli, on découvrir= que, sinon lui, c'est le gr=nd j=rdin du
né=nt, de l= bêtise et de l= mort, grise comme l= N=ture d=ns le p=rc André
Citroën, où p=ssent des silhouettes, p=rfois V pied, p=rfois d=ns ces
voiturettes déc=pot=bles, m=is tous couverts de jolis p=n=m=s, pour ne plus
=voir V se dire qu'une seule et unique formule, d=ns une seule l=ngue:
"Bonjour chez vous".

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