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i J. soussigné déclare que les personnes dont les noms suivent consentent
6. ià s'inscrire comme abonnées à la Revue . A Travers le Monde , au prix de 3 francs
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d'Outre-Moerdijk, quelques trop rares lettres Ce livre n'est pas un journal de voyages,
illustrées, là où d'aucuns se contenteraient de encore moins un guide pour touristes, une des-
nous envoyer de temps à autre une carte-vue. Et cription complète des ruines el monuments célè-
c'est bien aussi I'impression qu.e nous laisse son bres de la haute et de' la basse Egypte. Des
:
récit de voyage une impression d'ensemble, notes, des souvenirs, des impressions person-
point. Ce n'est pas un livre écrit sur des notes, nels, voilà ce que la comtesse de la Morinière de
ce sont ces notes mêmes. Aucun plan général, la Rochecantin, dans un décor d'artistiques illus-
mais une réunion de tableaux, à moliis différents trations, oifre au public. Certains croquis des
et divers, tous très bien venus, mais qu'aucun siles, des races, des monuments du pays des
lien ne relie en réalité. Pharaons paraissent parfois superfrciels et ina-
Du Calre à ,tesorrnn, par la Com- chevés ; ils rachètent ce petit défaut par leur ori-
ginalité, leur naturel, leur vie. La lecture de ces
tesse de la MonrNlÈne de la RocHsceN-
pages réalise-t-elle l'espoir formulé par I'auteur
rIN. Un vol. 3 fr. 50. (Jouve, 15, rue au début de son livre ? Je n'oserai l'atfirmer: en
Racine, Paris.) tout cas, ceux qui ont visité I'Egypte dans les
ËaCIeëc,qs
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.ùENE
A TRAVERS LE MONDE VII
mêmes conditions que I'auteur éprouveront de à chacune des haltes du voyage : Malte, le
I'intérêt en relisant une si charmante évocation Liban, Famagouste, Rhodes, et nous conduit
de leur voyage. avec eux jusqu'au but, vers Jérusalem.
F, P. De nombreuses photographies' arlistement
reproduites, nous font-voir ce qu'ils ont vu'
Yers Jérrraalern, Par J. Lenox. M. La{on dit avoir écril ces pages surtout
pour ses enlants, afin, dit-il, < que se transmelte
(Librairie des Sts-Pères, 83, rue des dans une famille un patrimoine de souvenirs
Sts-Pères, Paris). Prix : 3 fr. 50 comme se transmettait au temps iadis un patri-
Le livre de M. Lafon est atlachant au plgs moine de reliques. > Souhaitons que son livre
haut point. ll nous monlre les heureux pèlerins
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Eludes et deyis gratttits '-
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se répande en dehors de ce cercle intime, et que L'auteur a étudié Rome à loisir. En trente six
toules les personnes désireuses de faire un vrai chapitres, dans une série de croquis, il a voulu
pèlerinage aux Lieux Saints s'imprègnent aupa- ( encenser D cette ( Rome chrétienne avec son
ravant des sentimenls qu'il exprime si bien. esprit et sa ioi, ses coutumes et ses traditions,
jetant seulement de loin en loin un regard sur la
l,'Arno de Rorne, Par le chan. Rome des Césars et des Italiens >. Il a écrit ce
H. Cllnter, missionnaire Apostolique. livre qui ressemble bien à un chef d'æuvre et qui
(Cattier à Tours) prendra place à côté des ouvrages de Mgr Oerbet
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et Louis monotonie qui doit résulter d'une longue suite
P:ryoAges de SuiSte, paf M. de descriptions: il aurait été opportun, semble-
crucHez. (osc. Lam',r rty, Bruxeues. :*i:fiï:r1,ïiï;i::: l:i:',:î,î iailiÏJ.
J'ai lu avec plaisir, écrit F. Carrez, le volume
cette gerbe de vers' d'ailleurs' est riche et bien
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l,lLot, Iloillc
-: 13 Juillet 1913. :-
Liége, la vieille cité wallonne, attend I'arrivée des Souverains de Belgique et
de leurs charmants enfants. Liége, vitle des fumées, des charbonnages' ville du
leu, Liége, centre d'industrie et de travail, s'illumine sous le clair soleil de juillet.
Dans les rues se déploient allègrement les drapeaux aux trois couleurs nationales,
les drapeaux liégeois jaunes et rouges, et les nouveaux drapeaux wallon$, coq hardi
rouge sur lond jaune aussi. Et partout des mats se dressent, fleuris et pavoisés....
Un courant Îiévreux semble animer la population qui s'apprête à fêter digne-
ment leurs Majestés, le roi Albert, la sympathique reine Elisabeth, les petits
Princes, charmants blondinets, et la toute mignonne Princesse Marie-José'
Des Ci11érents quartiers de la ville, des environs, de la vallée oit halettent les
moteurs et silllent les sirènes, des hauteurs où se profilent çà et là les terrils des
charbonnages, le peuple accourt, le peuple, vaste foule anonyme' impulsive et
ardente, le peuple wallon, lrondeur et gouailleur peut-être, léger ou constant, mais
enthousiaste aussi et généreu5.
d_^.
Leurs Majestés le Roi et la Reine des Belges, accompagnées de LL. AA.
RR. Le Prince l-éopold, Duc de Brabant, Le Prince Charles' Comte de Flandre,
et la gracieuse Princesse Marie-José, si chère au cæur de nos pOpulatiOns, ont lait
le 13 juillet, au milieu des acclamations du peuple liégeois en fête, leur Joyeuse-
Entrée dans la glorieuse cité des Princes-Evêques'
La noble ville mosanne a bien fait les choses et, pour recevoir les Souverains,
les édilités communales ont voté un crédit de cent cinquante mille lrancs. Aussi la
réception fut-elle somptueuse.
206 A TRAVERS LE MONDE
Après un grand dîner offert par le Roi dans les satons du Gouvernement
Provincial, dîner auquel assistaient les notabilités de la ville etde la province,
parmi lesquelles Monsieur le Gouverneur, Madame Delvaux de Fenffe, les
Ministres, le Bourgmestre de Liége, etc.
Parmi les réjouissances qui eurent lieu à I'occasion de la visite royale, la plus
éblouissante lut certes le Çortège des Vieilles Chansons Wallonnes.
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Le Crâmignon, signalé à Liége dès le Xll" siècle, est une chanson populaire; la
musique en est simple et les vers faciles.
Les peroles sont moqueuses ou satiriques, parfois teintées de quelques nuances
sentimentales, tantôt imprégnées d'inoffensive gauloiserie.
Aux lêtes des paroisses, dans les quartiers surtout où vibre le mieux I'âme
wallonne, où s'épanouit le plus lranchement la véritable et saine gaîté du pays de
Liége, nous voyons avec plaisir les joyeuses bandes de jeunes gens et jeunes fiiles,
bras-dessus bras-dessous, déambulant de par les rues, dansant et chantant leurs
alertes refrains. C'est la ieunesse expansive qui, aux jours de liesse, libre, ou-
blieuse pour un instant de I'activité des jours de travail, clame sa joie folle I
Et ce spectacte est réconfortant. Pour ceux qui savent comprendre ces sara-
bandes endiablées, il en est qui réjouissent le cæur et allègent I'esprit.
Lors de la Joyeuse Entrée de LL. MM. le Roi et la Reine en notre bonne ville,
c'est un des caractères de la vie locale que la Société < Liége-Attractions u s'est
ellorcée de mettre en relief .
Elle a voulu personnifier quelques-uns des plus jolis des anciens crâmignons.
Le Cortège des Vieilles ChansonsWallonnes s'est déroulé cependant que les rues de
Liége ont retenti des couplets d'antan ; et pour quelques jours ceux-ci ont refleuri
sur toutes les lèvres wallonnes, avec une grâce toute particulière et toute nouvelle.
.**
Le cortège s'avance, précédé de la bannière de I'ancienne Cité liégeoise et de
celles des 32 Bons Métiers. Puis suivent les harmonies jouant des marches popu-
laires et alertes.
Et les chars se succèdent, accompagnés chacun d'un crâmignon costumé :
u L,Avez-ve véyou passer ,, délicieux poènne de N. Detrêcheux.
On dimègne qui j' copéve des fburs divins nosse pré,
fi veîa 'n' belle jône feie, tot près {mi s,atester,
Ila ! ha ! ha t ha ! dihez-m', I,avez.ve véyou passer...,
u Pierrot revenant du moulin u:
Pierrot revenant du moulin (bis)
ftencontr' trois fill's sur son chemin (bis)
Il prit Ia plus bell' par Ia main,
(Cri) Pierrot !
Pierrot reviendra tantùl,
lantôt rcviendra Piercot,...
W%:.'*-*
'- ^\g{æ
I
Glorifcation de Grétry
Duc de Brabant,
Ithttt. Ilatte
Cornte de Flandre,
-: Conclusion :-
Nos envoyés spéciaux se sont attachés à retracer dans les lignes qui précèdent
les trois principales lestivités auxquelles les administrations communales des villes
de Liége, de Tournai et d'Anvers, avec le concours de toutes les bonnes volontés,
ont réussi à donner de l'éclat.
Nous ne pourrions non plus les signaler sans émettre quelques considérations
dont Ia mise en pratique peut être utile dans un avenir prochain, nous I'espérons.
Tout d'abord, nous lormons le væu que nos poputations soient conviées le
plus souvent possible à assister à de semblables résurrections du passé, Qui nous
rappellent que nos pères ont lait preuve jadis <ie véritables connaissances artis-
tiques, dont la naiveté nous touche parlois plus que I'imprévu des innovations
américaines et sauvages qu'on tente de mettre à la mode de nos iours. On nous
objectera que de pareilles îêtes coûtent cher aux villes dont le budget est déjà
suffisamment chargé, pour qu'il laille I'obérer davantage par des dépenses inutiles.
Nous répondrons que ces dépenses sont sutfisamment équilibrées en ces jours
par la vitalité du commerce.
Il y a plus t Les fêtes que nous avons signalées se distinguent surtout par
leur caractère absolument local, à I'exception du Tournoi de chevalerie, dont les
organisateurs, par une publicité bien faite, avaient téussi à attirer la population
belge et même étrangère. Mais le Cortège des Vieilles Chansons Wallonnes et
celui de I'Affranchissement de l'Escaut n'avaient attiré à Liége et à Anvers, et
seulement lors de la visite royale, que les habitants de la ville et tout au plus des
communes suburbaines.
Quel profit pour le commerce si l'on protite des joyeux évènements pour
inviter I'Etranger à !
visiter le pays pendant qu'il est en fête Le com-
merce particulier n'y trouverait pas seul un avantage. L'administration des che-
mins de fer verrait augmenter ses bénéfices et pourrait par le lait même intervenir
dans les dépenses nécessitées par I'organisation sur une plus vaste échelle.
Yoyez ce que lont en ce momeht nos voisins du Nord. Ils ont eu I'ingéniosité,
au lieu de grorrper leurs produits dans une seule grande exposition, de les faire
valoir dans trente expositions partielles qui se tiennent dans les localités d'où
ils soni originaires.Outre t'avantage que présente pour le visiteur cette innovation'
qui lui est un motil sullisant pour lui permettre comme on dit vulgairernent t, de
2t2 A TRAVERS LE MONDE
voir du pâyS,, les sources de bénélices créées pour chaque ville,êt les chemins des
fer, sont énornres. Car les Hollandais ne lont pas ces exhibitions pour eux-mêmes.
Par la réclame qu'ils font depuis longtemps dans les pays voisins, nul doute
qu'ils n'attirent chez eux quantité de visiteurs curieux de voir le pays en îête et
ses habitants dans leurs costumes nationaux. Aussi, leur initiative mérite-t-elle
un îranc succès. Nous le leur souhaitons.
Que cet exemple nous proiite à nous Belges et qu'il nous amène à ne plus
conserver nos trésors pour nous seuls !
P. de LoNu.rEu.
IDicsbsder.
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E\q \, lt
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Wiesbaden. La Place du Marché
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Wiesbaden est la'coquette, l'élégante, la charmante station d'eaux thermales
où chaque année, hiver et été, accourt une loule cosmopolite de 90.000 étrangers,
malades et bien portants.
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214 A TRAVERS LE MONDE
Wiesbaden.- Le Nerotal.
On comprend que dans cette oasis aux maisons fraîches et aux jardins odorifé-
rants, devant cette belle nature,la mélancolie allemande disparaisse.Partout règnent
la joie et les plaisirs, partout retentissent les éclats de rire et les échos de musique !
, Les Romains connaissaient déjà la gracieuse cité, et Pline écrivait: II y a aussî
à Mattiacum en Cermanie, au-delà du fthin, des sources dont les eaux restent chaudes
€
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6
216 A TRAVERS LE MONDE
pendant trois jours. Ces grands amateurs de bains chauds étaient en etfet venus
vers le commencement de notre ère s'établir près de la source principale, et pour
protéger la localité, ils bâtirent un Castellum sur le Heidenberg, En laisant, en
1838, des îouilles, on a constaté que ce camp retranché, qui avait une longueur de
160 rn. sur 150 de large, était entouré d'une enceinte llanquée de 28 tours; cette
dernière s'appelait la muraille des Pai'ens. u Vers le règne d'Adrien, dit Gibbon'
lorsqu'on imagina un pareil moyen de défense, les torts ou postes, construits
du Rhin au Danube, communiquaient I'un à l'autre par un retranchement d'arbres
et de palissades. u A ces remparts informes, I'Empereur Probus, pour mettre I'em-
pire romain à I'abri des invasions des Barbares, ( substitua une muraille de pierre
d'une grande hauteur, fortifiée par des tours placées à des distances convenables.
E,lle commençait dans le voisinage de Neustadt et de Ratisbonne, sur le Danu-
be; elle s'étendait à travers des collines, des vallées, des rivières et des marais,
jusqu'à Vy'impfen, sur le Neckar ; enfin elle se terminait aux bords du Rhin, après
un circuit de 200 milles environ. u
Après plus de deux cents ans d'occupation romaine, les Alémans envahirent le
pays vers le milieu du Ill" siècle ; et la forteresse lut prise et reprise plusieurs lois.
En 371, le prince Macrian, roi des Buccinobantes, vint habiter près des sources de
Wiesbaden pour rétablir sa santé. L'Empereur romain Valentinien voulut s'emparet
de sa personne et fit jeter un pont de bateau sur le Rhin ; mais ses manæuvres
à0
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2t8 A TRAVERS LE MONDE
furent aperçues'des Alémans, qui eurent le temps de s'enfuir, emportant sur une
litière leur prince malade.
Ce fut la dernièreexpédition Romaine dans cette contrée; la paix fut conclue
entre Valentinien et le prince Macrian, qui, restant dans le pays, devint un lidèle
allié des Romains.
Au V" siècle, led Francs succèdent aux Alémans. Puis vient Charlemagne qui
fortifie à nouveâu Wiesbaden. Pentlant le Moyen-âge, la station thérapeutique est
très fréquentée, mais Ia guerre de'Trente-Ans, îait sentir ses funestes consé-
quences; les habitants sont exterminés et dispersés au point qu'en 1640 la vieille
Cité ne comptâit plus guère que 50 habitants. Depuis elle s'est relevée progressive-
ment, et I'ancienne capitale du duché de Nassau, devenu chetlieu du district
prussien du même nom, compte actuellement 86.000 habitants.
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't{
dressaient des tables de jeux, iurri tesquelles la roulette avait le plus de succès ;
les profits, parait-il, étaient si grands que chaque année le tenancier payait au duc
30.000 llorins pour le seul privilège de tenir la banque. Quoique I'extérieur.
de l'édifice soit lort simple, I'intérieur en est élégant et distingué; I'ancienne
salle de danse surtout est splendide. Le parquet, composé de divers bois rares, est
;
en mosaiclue une rangée de colonnes de marbre d'ordre corinthien règne de
;
chaque côté de la salle et supporte une légère et spacieuse galerie un nombre
considérable de bustes et des statues de marbre ont pris place sous cette double
colonnade; le plalond est en voûte, et quoique d'une çouleur assez sombre, déco-
ré avec goût.
\{iesbaden. -- La Wilhelmstrasse.
Dans une des ailesdu patais sont installés actuellement le restaurant et le calé.
Inutile de dire que les consommations et les repas se payent en conséquence de la
grandeur de l'établissement; l'électricité prodigue, le soir, des flots de lumière
aveuglanle dans la salle de danse, le cabinet de lecture et toutes les autres.
A I'extérieur, dans les allées du parc immense, orné de pelouses et parsemé de
fleurs, les habitués se réunissent aux heures convenues pour assister au concert....
40 pfennigs payé à I'entrée. Les eaux de Wiesbaden sont prescrites pour les
rhumatismes, la goutte, les maladies nerveuses.
Notre digne souverain, feu Léopold II, s'y rendait jadis aussi, pour faire
sa cure.
Wiesbaden renferme 23 sources d'eaux thermales, sortant du sol à des tempé-
ratures sensibtement élevées. On a réuni ici, sous un ioli pavillon, 15 de ces
sources, qui jaillissent sur un espace de quelques mètres carrés, et lournissent
22.000litres d'eau à I'heure; cette eau est à la température de 68" centigrades et
contient 8.76 o/o de sels, surtout du chlorure de soude.
Ces eaux se prennent en bains génératement ; il n'y a que celles des Koch'
brunnen qui se boivent. Il est de mode pour les malades qui se baignent ou
prennent les eaux, de le faire de bon matin, rarement plus tard que 7 ou 8 heures.
Les Allemands étant très matinals, les étrangers sont obligés, dans une certaine
mesure, de se conformer à leurs habitudes : il en résulte que les moyens de
rétablir sa santé ne viennent pas se mêler importunément aux amusements du
jour.
Quittonsceslieux cosnropolites où s'entendenttoutes tes langues et achemi-
nons nous vers I'hôtel. Depuis quelques années quantité de rues neuves ont été
aménagées dans le voisinage du Kursaal et des salons publics ; de nombreuses
villas, au milieu de jolis jardinets, augmentent le charme des promenades publi-
ques. It y en a pour tous les goûts, de tous les styles, de toutes les grandeurs.
A l'hôtel, tout est d'un raffiné confort, nécessité par les exigences modernes.
Les tables sont dressées, et nous invitent à y prendre place...
(A suivre) H. M.
Jmpressiorcs iffrient
(Sar'ze)
Vers la soirée, nous distinguons les côtes de l'île d'Ustica ; I'obscurité nous
enveloppe, mais, à I'avant du navire, une lueur rougeâtre se dessine, d'où s'élèvent
de lourdes volutes de lumée : c'est le Stromboli, volcan en continuelte action de-
puis des années, effilant son cône menaçant au-dessus de la petite île du même
nom, île servant d'habitation à de hardis pêcheurs de racasses et de langoustes ;
les misérables chaumières de ces minables travailleurs de la mer sont constamment
menacées par les coulées de lave brûlante, mais bast ! les barques sont toujours
gréées, et lorsque le volcan crache, les pêcheurs sautent dans leurs canots et at'
tendent la lin de I'accès. Pauvres gens ! aucune catastrophe ne peut les arracher,
de leur roc inhospitalier, qui les abandonnera peut-être en s'elfondrant dans la mer
mais qu'ils ne quitteront pas tant qu'il dominera les flots'
A TRAVERS LE MONDE 221
Les poètes épuisé leurs litotes et leurs hyperboles pour décrire cet océa0
ont
aux eaur prolondément bteues, qu'ils ont comparées tantôt à la càlcédoine,
à la
turquoisei au saphir, tantôt à l'azur prolond des ciels du Midi ;
mais quelle lyre
pouirait dignemènt chanter le tableau des llots chatoyants de la Méditerranée, au-
iourd'hui câlme et paisibte, rellétant la votte céleste, demain saisie d'une lureur
subite, creusant ses abîmês de lourdes vagues, secouant une crinière d'écume
sur
le pontdes navires, tand.isqueleventsilile sa colère dans les coldages et mugit
lugubrement ?
Le navire, après avoir glissé sur un miroir tranquilte, trouve subitement, der-
terre, des vagues furieuses, dont l'élan brisé sur les
-cle
rière une île ou une tangue
récils n,a pas agité d'uni ride plaine calmeque le bateau vient.de parcourir
!
la
Nous tilonsentre les llesde Zanteet de Céphalonie pour pointer sur Patras,
port très commerçant de ta Grèce, à I'entrée du golle de Lépante' Le soleil n'avait
prr.naor. montré son disque éblouissant et cependant sur I'horizon merveilleuse-
ment rose s'enlevaient déjà les cimes neigeuses dont les noms évoquent
tous les
souvenirs classiques. Bien toin, bien loin dans la brume, les montagnes
du Pinde,
phocide el te Parnasse dessinant teurs arêtes élégantes doucement
les monts de la
222 A TRAVERS LE MONDE
rosées par l'aurore, à côté de cimes sévères des montagnès de Detphe I de I'autre
côté, plus sombres, les montagnes du Péloponèse poussaient vers les nuées leurs
lourdes croupes bleuâtres.
Admirable poésie des matins clairs, c'est ici que I'on comprend les méta-
phores des chantres de I'Hellade célébrant l'aurore aux doigts de rose. La somptu-
euse symphonie de couleur s'anime à mesure que le soleil monte. Ce sont tes rouges
.tendres et les ponceaux violents qui bruissent, envahissant t'horizon ; les puissants
accords de la lumière vibrent plus intenses, puis éclatent en une fanfare glorieuse,
lorsque I'or du soleil levant ruisselle sur les monts, fouillant les vallées, illuminant
d'un coup tout un pays. c'est ainsi que dans le plus impressionnant concert de
couleur nous apparaît le rivage de la Crèce.
Il est des voyageurs qui parlent de Ia monotonie des traversées. Quel charme
t
reposant se dégage cependant des croisières sur la Méditerranée Les heures
passent rapides entre les sensations fraiches des levers de soleil et les tumultes
colorés des crépuscules embrasés. L'aurore, c'est le fruit vert dans lequel la dent
ses grifles de fer sur les premiers gradins de I'Olympe et violer la vallée de
Tempé pour rejoindre à Larissa le chemin de fer partant du Pirée et d'Athènes.
Au fond du golfe, bientôt se montre Salonique avec ses quais animés, sa
formidable tour des janissaires, les minarets de ses mosquées, l'étagement des
hôtels, rùasures, bazars et palais grimpant au llanc dlune cotline de la Macédoine.
A peine entré dans le port, le Memphis est assailli par une nuée de canots
montés par des Levantins hurlant, gesticulant, grimpaiit à l'abordage pour offrir
leurs services aux passagers.
Les quais grouillent de monde, les calés regorgent de clients discutant avec
calme et gravité, des camelots hurlent les titres des journaux, dont plusieurs sont
rédigés en français.
Salonique, la plus commerçante des villes de la Macédoine, occupe un site
curieux, entre de hautes murailles d'enceinte partant de la lormidable tour des
Janissaires baignant ses assises dans les llots et retombant après un immense
circuit à I'autre bout du port. C'est une ville embastionnée sans faubourgs entas-
sant entre ses fortilications curieuses d'antiques monuments et d'intéressanteg
mosquées. L'une d'elles, ancienne basilique de Saint Démétrius, possède un
superbe plafond de cèdre, d'admirables mosalques anciennes et de délicats chapi-
teaux, sculptés en un marbre précieux. Mais la ville intérieure, à part son antique
arc de triomphe d'Alexândre le Grand, retient peu Ia curiosité des touristes.
Ses bazars, ses rues ont peu de grâce architecturale, en revanche, I'ensembte
de cette vaste cité, nettement détachée du pays par ses formidables remparts, est
inoubliable lorsqu'on la voit de la mer. Le louillis des maisons peinturlurées, enguir-
tandées de glycines et de roses, les vastes cimetières piqués de cyprès hiératiques,
cachent les misères des rues et les contingences scatologiques que I'on risque d'y
fouler.
Nous redescendons le golfe de Salonique en longeant, cette fois, la côte de
Chalcidique et la presqu'lle de Kassandra, un des trois doigts que la Chalcidique
pousse dans la mer Egée.
Le plus oriental de ces doigts forme la presqu'île d'Hagion Oros et, comme un
ongle formidable, porte à sa pointe le mont Athos, si connu par ses couvents
fameux. De loin, l'éblouissante pyramide neigeuse émerge des llots. A plus de deux
cents kilomètres de distance, on distingue son cône majestueux et presque inviolé.
Sur les llancs de la montagne sainte s'érigent de nombreux couvents où des
moines conservent les plus précieux manuscrits, se livrent à des travaux d'exégèse
et vivent séparés du monde. Aucune route n'accède aux pieuses retraites de ces
moines grecs.
Les rares visiteurs admis à contempler les trésors enlouis dans les bibliothèques
des couvents doivent confier leurs membres à une sorte de benne qu'une poulie
il
enlève jusqu'au niveau des portes sacrées, mais faut la croix, la bannière et
beaucoup d'autres talismans pour pénétrer dans ces retraites inaccessibles que les
Dominicains d'Arcueil ont naguère visitées et presque découvertes au monde
moderne
Au petit jour, nous étions à I'entrée des Dardanelles, attendant que le soleil se
montrât pour entrer dans cette passe qu'aucun navire ne peut franchir la nuit.
A TRAVERS LE MONDE
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lltl- lt
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Constantinople. Une Fontaine
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dont les cultures ne prennent que quetques arpents proches des habitations.
C'est la misère dormant sur des trésors. Qui rendra à ces populations croupis.
sant dans la léthargie des incertitudes, dans la crainte des rapines, dans I'oisiveté
lataliste du travailleur rançonné, qui leur rendra la loi dans la sécurité des lende-
mains ?
Quelle tâche énorme ont à accomplir ceux qui ambitionnent de relever ces
peuples engourdis et hésitants, mais quelle noble tâche !
Le Turc est profondément honnête, doux, passif, cordial ; c'est le travailleur le
plus acharné, le plus rude abatteur de besogne qu'il y ait, mais habitué à de perpé-
226 A TRAVERS LE MONDE
tuelles concussions, souvent frustré du produit de son travail ; chez lui, les tradi-
tionnelles vertus d'endurance et de courage sont masquées sous une effrayante
indiflérence que I'on juge superficiellement être de la paresse.
A I'aube naissante, nous arrivions, après avoir tranchi les Dardanelles et la
mer de Marmara, à I'entrée du Bosphore, devant la Splendeur de Constantinople,
encore noyée dans les légères buées des brumes matinales.
Tous les voyageurs qui ont abordé Constantinople, par voie de mer, ont épuisé
les couleurs de leurs palettes pour peindre la Byzance moderne, pour rendre
I'impression profonde laissée aux yeux éblouis par ce hérissement de minarets,
de tours, de coupoles, de palais dominant la corne d'Or, se mirant dans les llots
du Bosphore, descendant des collines de Stamboul, de Galata, de Péra et de
Scutari dans un vertige de couleurs, dans une ruisselante débandade de murs, de
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Constantinople.
- Mosquée
jardins, où les cyprès des cimetières érigent des cierges hiératiques à côté des
puissantes ramures des platanes séculaires.
Toute cette lantaisie vibrante palpitait sous les Ilèches du soleil, pendant que,
lentement, le navire accostait, laissant se dérouler sous nos regards le panorama
merveilleux de la capitale ottomane.
Une nuée de canots légers entourent notre navire, de solides porteurs grimpent
à I'assaut de la coupée et s'emparent de nos malles et valises pour les présenter à
la paternelle douane turque, puis les monter à I'hôtel.
Constantinople, grâce à sa situation, a conservé malgré les pillages et les
incendies, les sacs et les sièges de splendide vestiges de son faste.
A elle seule, la mosquée de Sainte-Sophie récornpense un lointain déplace-
A TRAVERS LE MONDE 227
rapporte qu'à la mort de Patrocle, Achille pour le venger immola sur son tom-
beau u douze fils valeureux des Troyens magnanimes,,, ainsi que des chevaux
et des chiens, afin que le défunt put dignement faire son entrée chez les morts et
y tenir son rang.
Chez les Romains, ces mæurs s'adoucirent et ces coutumes sauvages dispa-
rurent peu à peu ; touteîois la tradition des sacrifices humains ne s'était pas
perdue et elle subsista très longtemps, notamment en Alrique,
Au Dahomey, à la mort de chaque roi, se célébrait une Îête dite de Ia grande
coutume où de nombreux esclaves étaient immolés, car il lallait assurer au monar-
que une suite considérable dans lemonde des esprits; en 1362,lorsdesfunérailles
du roi Ghezo, le sang de trois mille créatures humaines arrosa le tombeau du tyran ;
,r,+
Tomb:au de la Vierge.
les .irânes des suppliciés servirent à la décoration du palais et on déposa le corps
du roi dans un mausolée d'argile pétrie de rhum et de sang humain ; ce n'est
qu'à la tin du XIX"'" siècle que grâce aux efforts de la France, ces atrocités dis-
parurent.
Aux Indes, se rencontraient également des sacrifices humains, mais c'étaient
des sacrificeq soi-disant volontairès; au Matabaret sur la côte cle-C.oromandel,
les veuves, pressées d'aller retrouver leur mari, se brûlaient sur son btcher ;
cette curieuse cérémonie se célébrait encore au début du XIX" siècle et voici une
description assez curieuse de ces funérailles tragiques :
" Un rajah de Brahmapour venait de mourir. Il resta exposé durant deux
jours sur un char, pendant que les brahmanes annoncaient au peuple que l'épouse
du délunt partagerait le bûcher du rajah.
Dans I'après midi du troisième jour, des prêtres, suivis des musiciens, trans-
230 A TRAVERS LE MONDE
Tombeau de Benjamin
Les Egyptiens croyaient quela mort n'était qu'un changement de vie ; après
avoir vécu au de$sus la terre, on vivait en dessous. Le corps était inerte ; mais
de
son double c'est-à-dire un second exemplaire d'une ressembtance partaite lui
survivait. La survivance du double dépendait de la conservation du corps ; d'où
t'embaumement gui rendait la momie comme indestructible ; la momie embaumée
A TRAVERS LE MONDE 23r
était enfermée dans un caveau plus au moins riche suivant la qualité du délunt et
on lermait I'entrée au moyen de quartiers de roche.
Hérodote nous a tracé un tableau de cette singulière cérémonie de l'embau-
mement. L'embaumeur enlevait d'abord la cervelle par les narines, puis incisait
le flanc avec une pierre d'Ethiopie tranchante. Les organes internes étaient passés
au vin de palmier, baignés dans des aromates broyés, et replacés ensuite dans le
corps que garnissait
au dedans une poudre
de myrrhe et de can-
nelle. Ainsi préparé,
le corps restait sou-
mis à I'action du car-
bonate de soude (na-
tron) pendant soixan-
te-dix jours avant d'ê-
tre enveloppé entière-
ment de bandelettesde
toile enduites de gom-
mes arabiques. Les
parents venaient alors
le réclamer ; un étui
de bois, ayant la for-
me du corps humain
avait été labriqué. On
I'y eniermait et on le
conduisait dans I'hy-
pogée où quelques
siècles plus tard, la
main sacrilège de I'ar-
chéologue venait le
tirer de son sommeil
mystérieux.
Tombeau des Mamelouks.
Chez les Indiens,
on s'est aussi ellorcé de conserver les cadavres au rnoyen de procédés rudimen-
taires ; les parents du mort I'exposent à I'air libre et viennent, chaque jour, frotter
le corps avec de I'huile de coco jusqu'à ce que la peau ait pris I'apparence du
parchemin ; alors ils ensevelissent les restes du défunt dans des bandelettes
d'étofle.
Ailleurs, ne connaissant pas la manière de conserver intacts les corps, on se
contente de garder les os du défunt : c'est le cas notamment pour les indigènes
de l'lle Andaman, dans le golle de Bengale, qui plongent les corps de teurs morts
dans la mer en les retenant au moyen d'une corde ; au bout d'un certain temps,
ta chair du cadavre est mangée par les poissons et il ne reste plus que les os qui
sont pieusement recueillis et suspendus au toit de la hutte.
A Madagascar, on croit que pour chasser les mauvais esprits qui tourmentenl
232 A TRAVERS LE MONDE
le mort et pour lui permettre de passer de cette vie dans I'autre, il laut se livrer à
un vacarme épouvantable et à une orgie effrénée.
Voici la description d'un enterrementsakalave :
. Dès qu'arrive I'heure de la veillée nocturne, les gourdes de rhum circulent
à la ronde et se vident en I'honneur du trépassé. Les cerveaux s'échaulîent. Une
bacchanale endiablée, avivée sans cesse par I'alcool, commence autour du corps,
et le jour se lève sur un spectacle écæurant d'ivresse et de folie. On va procéder à
I'inhumalion. Quatre hommes emportent le cadavre sur une civière et toute la
foule suit, hurlant et titubant. La pétarade des fusils brandis furieusement
éclate et ne s'arrêtera qu'une fois la dépouille du défunt enfermée dans le mausolée
familial.Ctest alors le moment du sacrilice.
Les bæufs, dont
l'âme accompagnera
celle du maltre, sont
amenés et immolés.
Une apothéose termi-
ne la cérémonie, apo-
théose fantastique et
macabre. Les cris re-
prennent plus rauques,
entrecoupés par des
décharges de poudre ;
les gémissements des
femmes ivres se traî-
nent plus lugubre-
ment, tandis que d'un
immense bassin mon-
tent lesîlammes bleuâ-
tres d'un punch gigan-
tesque, devenu bien-
tôt le centre d'une
bamboula échevelée.
Tout à I'heure, au re-
tour au village, des
quartiers de viande et
des montagnes de riz
répareront les forces
des amis du mort, et
de nouvelles rasades
de rhum les jetteront Thèbes. - Près de la vallée des tombeaux.
dans un sommeil de brutes, pendant que, là-bas, de la tombe fraichement lermée
s'exhalera I'odeur écæurante des graisses londues, l
Même dans notre Europe civilisée, nous retrouvons encore à lnotre époque
de singulières cérémonies.
En Grèce,le cortègefunèbre s'avance,le couvercle du cercueit relevé pour qu'on
A TRAVERS LE MONDE 233
Voie le mort, couché sur des coussins, en habit de Îête. La maison où quelqu'un
vient de trépasser reste trois lours sans être balayée et il est ensuite nécessaire de
brtler immédiatement le balai qui a fait cet oftice. Dans le Nord de la Grèce, les
lemmes de la faniille du mort portent le deuil en blanc, la tête découverte, les
cheveux dénoués; On tient ouvertes les portes de la maison ; y entre et en sort qui
veut. Au Spreewald en Prusse, on met le cercueil sur une barque complètement
lleurie et les parents et les amis suivent, eux aussi en barques, le délunt jusqu'à sa
dernière demeure.
En Hollande, lorsqu'un décès survient, des employés des pompes lunèbres en
habit, culotte noire, bas de soie, cravate blanche, chapeau à cornes, vont annoncer
le décès de maiion en maison ; les funérailles donnaient lieu jusqu'à ces derniers
temps à un grand diner où tout le monde était admis.
Dans cet article, nous avons surtout exposé des coutumes îunéraires attestant
une conception très rudimentaire de la mort ; on pourrait presque iuger de Ia civi-
lisation d'un peuple d'après les honneurs rendus aux morts. Désormais, .pour la
pensée huntaine profondément imprégnée du christianisme, la mort n'est que la
séparation de l'âme et du corps et nos cérémonies ont surtout pour but de rendre un
dernier hommage à l'âme.
En COmparant nos cérémonies actttelles, si simples, si graves, si recueillies,
avec les scènes barbares, ensanglantées par le meurtre et déshonorées par de bru-
tales orgies, nous comprenons mieux à quel point I'idée de la mort s'est épurée et
ennoblie dans nos civilisations modernes'
M. peRmnNrr'R.
N. D. L. R. - Les clichés de I'Orient ont été mis à notre disposition par la Maison Callewaert-
De Meulenaere à Ypres, Ils sont extraits du bel ouvrage < En Orient > de feu M. Ed. De Oryse'
234 A TRAVERS LE MONDE
déchaîne et mugit en tempête, il écrase tout ce qui lui résiste. Il n'épargne ni les
arbres, ni les hommes, quand il exerce ses ravages: il renverse comme des
fétus de paille les géants séculaires, il assaillit d'une ptuie de cailloux et de
gravier les animaux dans les champs, tandis que parfois même les promeneurs
bravant ses fureurs sont terrassés sous ses coups violents,
Sur une distance d'à peu près 30 km., on a dt planter une forte rangée de
cyprès qui forment un long rideau vert sombre, décourageant par sa monotonie
leplustenace observateuret le-plus grandami desarbres. Duresteil n'y avait
pas beaucoup à voir derrière cé barrage : de loin en loin une éclaircie, faite par
le vent sans doute, découvrait une espèce de désert où les cailtoux avaient
remplacé la terre et où I'on ne voyait que des carrières.
Plus loin un beau bois d'oliviers réveille l'attention assoupie, tandis que
quelques ânes errants animent un peu le paysage.
z{r/es possède
de nombreux
vestiges romains
parmi lesquels il
convient de citer
tes arènes et le
théâtre an tiq u e
qui date du l"r
siècle.
Mîrantar nous
laisse entrevoir
le lac de Berre,
précurseur de la
M éd ite r r anée.
Cet étangde plus
de 15.000 hect.
de superlicie,qui
communique par
un canal avec le
golfe de Mar- Marseille. La Bourse.
-
seille, possède d'importants salins, dont nous aperçumes les tables salantes, Nous
passons successivement par Saint-Chamas, ftognac, pas-des-Lancr'ers, et nous voilà
aux portes de Marseille : le lunnel de Ia Nerthe. Etait-ce imagination ou impatience,
je ne le sais, mais ce tunnel de la Nerthe, qui nous gardait pendant l0 minutes
dans les entrailles de la terre, me parut tellement long, que je ne croyais plus
revoir le soleil ce soir I Mais un spectacle sans pareil nous était promis a,u sortir
de ce boyau de 5 km. : une mer bleue comme un cier sans nuages, calme et s'éten-
dantauloin enunenappe d'azur, dominée par unesuperbe basilique, Notre Dame
de la Garde, et la Corniche, telle était la description que j,avais lue de Marseille.
Maintenant, nous avions devant nous cette grande surface bleue, sans
vagues furieuses, sans même la moindre ondulation de ses eaux d'un vert très
limpide, dans laquelle le soleil baignait ses rayons violets et était sur le point de ae
236 A TRAVERS LE MONDE
3o. - I[(arseille,
Fondée par les Ioniens venus de Phocée quelques 600 ansavantJ.C., la
jeune Massalia se développa bien vite et prit une part prépondérante dans le
commerce médi-
terranéen. E I le
ne tarda pas fton
plus à dominer
toutes les villes
et contrées envi-
ronnantes. et
p rospé ra j u s-
qu'au jour où
César la vain-
quit. Les colo-
nies prof itèrent
de cette occasion
pour secouer le
joug de la mère-
cité et Massalia
connut alors
aussi ses années
de décadence.
Elle se releva ce-
Marseille.
- Palais Longchamp.
pendant bien vite sous le règne du roi René, mais après lui, elle passa avec la Pro-
vence au* mains de Louis XI et devint française, d'indépendante qu'elle était. Voilà
en quelques mots I'histoire de ce grand port dont les Grecs déjà avaient su profiter
pour étendre leurs relations commerciales.
Si ta vallée du Rhône est riche en vestiges romains, il en est tout autrement
pour Marseille. C'est à peine si I'on y a découvert quelques pièces de monnaie
et quelques débris de vases, malgré les recherches géologiques laites dans les
alluvions dont la ville est en grande partie constituée.
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238 A TRAVERS LE MONDE
Zuricb
zurichl zurich ! Absteigen t A ce commandement de prussien, tout le monde
descend I Quelle gare ! c'est Ia plus importante du pays ; ses sailes d'attente sont
spacieuses, ses restaurants de premier ordre, son hafl central mesure près de
7000 m. c., à s'y perdre ! une foule joyeuse descend de divers trains... euelque
lestival a eu lieu dans les environs sano doute, car à la sortie plusieurs fanfares,
drapeau déployé, s'en retournent à leurs locaux respectifs.
Au son des fifres et des tambours, nous gâgnons la ville.
La soirée est vraiment délicieuse, la brise souffle légère et ramène un
peu de fralcheur après une étouffante journée. Aussi I'animation est grande en
ville. A pas lents nous cheminons au hasard vers les jardins illuminés d'un grand
caté où se donne avec brio un concert symphonique.Puis vers minuit nous renfrons,
contents mais fatigués, et doucement nous nous abandonnons dans les bras de
Morphée.
sagesse. Ce n'est pas sans raison que Zurich porte dans Ie monde des touristes le
surnom u d'Athènes de la Limmat r ! car déjà Gæthe, prince des poètes allemands,
était ravi de la beauté et de la vie intellectuelle qui y régnait. Mais, cette désigna-
tion d'u Athènes de la Limmat > est bien plus ancienne encore, car le dicton po-
pulaire: " Dieu donne une maison àZurich à celui qu'il aime n date du 16" siècle.
Je lisais ces lignes dans un rr guide de Zurich u gentiment illustré et publié par les
soins du bureau ofliciel de renseignements.
Quoi qu'il en soitde ce titre, peut-être par trop pompeux, Zurich est une jolie
ville qui depuis quelques années a acquis un immense développement; et nombreux
sont ses embellissements,
Partout on trouve des allées plantéesd'arbres, des parcs, etdesplendides jardins
particuliers qui lui ont valu la dénomination de uville des jardins>. Tout récemment
le lac est devenu une partie intégrante de la cité; on a créé sur les deux
rives de la Limmat des promenades agréables. Le Zurichois aime beaucoup l'air,
la lumière, I'eau, la verdure et le parfum des lleurs !
Etendue voluptueusement entre deux chaînes de montagnes, couronnée de
lorêts, elle offre des points de vue magniliques sur les bords du plus riant des lacs.
Les pentes ensoleillées du Zurichberg sont parsemées et en partie couvertes
de centaines de villas et châteaux ; au delà du beau lac aux couleurs bleuâtres
s'élèvent les alpes glaronnaises, toutes blanchies de leurs neiges éternelles.
Une des premières visites est pour les églises, presque toutes protestantes.
Le Grossmunster, ancienne collégiale avec un chapitre de chanoines, fut élevé en
240 A TRAVERS LE MONDE
I'honneur des saints.Félix, Regula et Exuperantius qui, martyrisés sur les bords
de la Limmat, gravirent ta colline leur tête à la main pour montrer qu'ils désiraient
reposer dans ce lieu. Le sceau de I'Etat porte encore auiourd'hui I'image des trois
saints céphalophores.
Bâti en style roman, le temple actuel a un caractère tout particulier ; il s'élève
sur I'emplacement d'un plus ancien, incendié en 1078. L'image sculptée de Charle-
magne, la couronne sur la tête,l'épée sur les genoux, se trouvedans une niche de la
tour, du côté de la Limmat et domine au loin la ville et la contrée. D'après la lra-
dition, Charlemagne aurait séjourné Îréquemment à Zwich, et îondé l'école du
chapitre du Grossmunster. L'intérieur, répondant à la simplicité du culte rélormé,
est sans ornements, mais sa robuste construction et ses belles proportions en im-
posent aux visiteurs.
Le jour de I'an 1519, le rélormateur Ulrich Zwingle monta pour la première
lois dans la chaire de la collégiale; il y prêcha pendant l2 ans, puis scella de son
sang l'æuvre qu'il osait appeler rélormatrice, en mourant sur le champ de bataille
de Cappell,le ll octobre 1531. La génération actuelle lui a élevé une stdtue de
Zurich,
- Utoquai. :.
bronze, à peu près à I'endroit où, venant d'Einsiedeln, il avait abordé en ville.
***
Le Fraumunster est l'ancienne église de I'abbaye de ce nom, fondée par Louis
le Germain enS53.Quelquespartiesdatentdul l"siècle,le reste a été construit en plu-
sieurs fois au 13" et 14" siècles. Malgré sa simplicité, I'intérieur produit une impres-
A TRAVERS LE MONDE 241
Zurich. - Tonhalle.
Un coup d'æil sur les collines couvertes de vignobles et les arbres fruitiers,
sur les florissants villagesqui forment aux bords une chalne continue, sur les nom-
Zurich. L'Utliberg.
-
breux baigneurs qui prennent leurs ébats dans le lac transparent et nous rebrous-
sons chemin. Adieu Zurich, adieu lac majestueux, jardins, promenades, parcs,
clochers.
lùy'. CouRenor.
Dn Dalrpatie
(Fîn) !
De Sebenico le chemin de ler conduit à Spalato et cette rorrte à travers le
karst oflre certes un grard intérêt, surtout à partirde la rive des Sept
Châteaux (riviera di Sette Castellit, vrai pays de rêves, immense jardin de
myrtes, de grenades, de tamarins, d'aloès, de câpriers, de vignes, de lauriers,
d'oliviers, comme on n'en voit nulle part ailleurs. Le nom provient des forteresses
que le Sénat de Venise y lit construire pour délendre cette riche région contre les
invasions des Turcs. Quel dommage dè passer trop vite à travers ce pays
enchanteur qui vaut à lui seul le voyage.
Que dire maintenant de Spalato, situé sur une presqu'île, entouré de
244 A TRAVERS LE MONDE
avec son joyau incomparable tr la grotte bleue Ici je laisse la parote à un éminent
rr.
compatriote qui raconte d'une façon brève et magistrate à la Iôis une visite faite à
cette merveille de Ia nature, découverte il y a vingt-cinq ans à peine
( Les æuvres de la nature présentent souvent une recherche :
et une perfection
d'exécution qui déconcertent. N'est-ce pas du reste de son imitation que procèdent
les plus belles de celles qui sortent de la main des hommes, et I'art ne
trouve-t-il
pas en elle, Ia plupart du temps, la première et véritabre
source de son inspi-
ration ? Toujours est-il que, si son caprice s'excerce parfois en
effets désor-
donnés, dont I'incohérence constitue le principal étément de beauté, il semble
s'être plié ici à un souci singulier et minutieux de Ia forme. Le roc qui domine
I'étroite ouverture donnant accès à I'intérieur de la grotte, affecte, dans
te contour
général dê ses lignes,.une teile régutarité, qu'un architecte n,aurait pas
fait mieux I
il aurait même certainement fait moins bien, s'il s'était avisé de corriger les
imperceptibles inégalités de symétrie qui y ajoutent une élégance
de plus. Aurait-
il eu, en tout cas, I'idée, pourtant toute naturelte, tout à tàit en situation,
de ce
fro.nton modern-style majestueusement déployé au-dessus de ra mer,
dont la
silhoue.tte évoque dans. des proportions gigantesques ra conque mythorogique
du
char d'Amphitrite, et I'aurait-il par surciolt, réalisée au.. unu pareile
opulence
d'ornementation, en taillant, d'un ciseau aussi habile dans les reliels
du tuf, Ies
innombrarbles sculptures, qui font songer aux corniches des
temples du cambodge
ou de I'lnde ?
Ily a de laféerie déjàdans ce décor qui pourrait être signéAmabteou
Jus-
seaume ; mais que doit- être le temple qui s'abrite derrière ine si prodigiéuse
façade,
J9 jorau
enfermé dans un tel écrin ? un couroir si etrangte que nous som-
mes obligés de nous tapir dans re fond des barques,
nou, .rîn. sans transition
dans une vaste saile preine d'une crarté mystériàuse, presque
surnaturerte, et re
spectacle en est si merveilreux, si inattendu, qu'il noui
aràche à tous un même
cri d'admiration. La rumière qui y pénètre par dessous, tamisée par ra
couche
liquide qui nous porte, comme par un écran de cristai cororé,
s,y épand en une
buée bleuâtre, ténue_comme unevapeur d'encens, régère
comme uneécharpe
degaze impalpable. L.'eau-_a des transparences de gemme,
des nuancespâlesàe
turquoise, sur lesquelles flottent des rellets iriséJ de nacre.
Tout est si irréet,
dans. ce cadre de sprendeur digne des Miile et un.
lrrJtr,'quu notr. présence y
paralt paradoxale, et que nous avons I'impression
d'avoir été trunrportés, par
les enchantements d'un génie au sein de querque pays
fabureux, très roin, dans
le temps et dans I'espace, de la civilisation prosaique
où nous vivons. peut-être
sommes-nous dans re parais magique, où circé
u*àrçu autrefois, sur res compa-
gnons d'ulysse, I'attrait perfide de ses séductions. 'si
sirènes et les nymphes ont existé, c'est assurément ;amais- en tous cas, les
dans ces frots d,argent et
d'a,,lr quelles venaient baigner reur corps charrhant et nous
sommes presque
déçus de les y cher.cher en vain. ))
En quelques heures nous parvenons au canal de
- petite
La
cwzoraà l,ire du même nom.
vilte de curzora, s'érève sur un monticure couronné par
re dôme vers
lequel convergent toutes res rues et ruelres. D,imposants
gèrent autrelois ce coin si disputé aux vénitiens
,urr' .t tours proté-
au ,noy.na!. et rui donnent
N
ô,
6
J
248 A TRAVERS LE MONDE
Bocche di Cattaro où I'on trouve déjà d'exellents hôtels ; I'autre prélère te bateau
pour passer dans les fjords qui atteignent la beauté majestueuse de ceux de la
Norvège, mais qui sont incomparablement plus jolis grâce à Ia mer bleue. La
Bocche di cattaro se compose de quatre lacs, entourés de montagnes abruptes,
boisées pour la plupart et est absolument à I'abri de tout vent. Le derniei des
quatre lacs, la baie de Cattaro, ressemble à s'y méprendre à un lac de montagne et
I'enthousiasme très sincère que provoque toute cette région est à peine at1énué
par la réglementation des o instantanés r imposée par les autorités militaires et
à laquelle on peut se soumettre sans trop de regrets puisque les sujets ne manquent
pas tout le long dela côte de la Dalmatie. La ville de Cattaro, complètement
entourée de montagnes porte déjà I'empreinte de sa voisine, le Monténegro, dont
les habitants viennent en grand nombre au marché et y apportent une note très
pittoresque par leur costume original, qui comporte tout un arsenal de couteaux
etde pistolets dans les larges plis de la ceinture enroulée autour de la culotte
bouffante. Lès vestiges de la domination de Venise n'y manquent pas et se trou-
vent sur maintes portes, lenêtres et balcons sous lorme du lion de Saint-Marc.
Très remarquable la cathédrale, dédiée à Sainfrripuna, qui possède une châsse
d'une élégance restée barbare et un très beau baldaquin en pierre qui surmonte le
maltre-autel.
Tandis que quelques camarades de route vont terminer leur voyage en
Dalmatie par I'excursion si lacile (grâce aux automobiles de poste) à Cettigni par
les lacets imposants du mont Lovcen, d'autres, parmi lesquels les dames, pieterent
retourner avec nous à Castelnuovo à l'entrée de la Bocche di Cattaro pour y
gotter un repos absolument délicieux parmi les orangers, et pour faire cette excur-
sion si charmante au monastère de Savina, oir des cyprès gigantesques entourent
et protègent la petite église qui date de I'an 1000. Les explorateurs du Monténegro
nous reviennent par auto sur la belle route de Cattaro à Zelenka.
Et sur le u | [.,', le bateauexpress qui nous ramena à Trieste, une jeunefilte
qui voyageait pour la première fois hors de France, résuma d'une façon particu-
lièrement heureuse les impressions reçues. Comme on la pressait de questions.
pour savoir quel endroit I'avait le plus charmé, elle riposta naivement, comme
l'enfant que l'ôn interroge : u Qui aime-tu mieux, papa ou maman ? , et qui
répond: u Tous les deux', notre je;rne compatriote à scn tour déclara sans
hésiter: r J'aime plus que mieux toute la Dalmatie r. Cessimples mots ne man-
quent certes pas d'éloquence.
Gnsrow DUPONT.
A TRAVERS LE MONDE 251
pas faire, cirer les bottines par exemple, (ils ne peuvent en effet toucher du cuir de
vache ou de boeuf, parce que ceux.ci sont des animaux sacrés).
C'est là une des principales raisons pour lesquelles les Hindous ont un tel
mépris pour nous; ils nous reprochent d'avoir des rapports avec cette lie de la
population
Les Anglais se servent des parias comme soldats, mais ceux-ci n'en sont pas
toujours de bons, car ils ont de la peine à se former à la discipline militaire et
d'ailleurs ils sont en outre tout à lait dépourvus de sentiment d'honneur.
Comte Henri de la BnRnr d'ERQueLtunes.
Dans celui de la " Laine ,, en six tableaux très vivants, nous assistons successive-
ment au lavage, au peignage, au cordage, à la lilature du peigné, au tissage, aux
apprêts, pour finir aux vêtements. Dans celui du < Coton , nous assistons à la
culture, à I'arrivage, au s'y entendent tort bien et
pesage, à l'échantillon- je crois que la perspec-
nage, au brise-balles, live de ces châtiments ne
battage, cordage, étirage peut être que salutaire ;
et filage, le tout présenté comparativement, la jus-
avec une couleur locale tice belge pêche un peu
charmante. par sensiblerie. C'est une
Franchement.en Bel- attention délicate pour
gique nous ne lilons pas nos bons lilous qui en
un mauvais coton I seront ravis Ce compar-
De lil en aiguille (on timent anglais est vrai-
peut le dire), nous arri nrent agréable,vous allez
vons, sans passer I'eau, en juger... En sortant de
en Grande Bretagne et prison vous tombez dans
Irlande. Les Anglais se la peste, le choléra, le
sont spécialisés ! Leurs f ilariasis, le béri-béri,
remarquables poteries, I'ankylostomiase, le ty-
dont les unes sont pour- phus, Ia lèpre.... C'est
pres avec de lins dessins d'ailleurs très curieux :
noirs, les autres de nuan. on voit les microbes et
ces variées aux reilets lès ravages produits par
mordorés, et rappelant des graphiques nom-
un peu les limoges, lont breux, et les remédes y
notre admiration. A pro- M. le Comte de Smet de Naeyer, apportés. Admirons en
pos, dans le hall des ma- Pfésidcnrd'honneurt',l,.ri;t:_ï:$ii, passant ceux qui se dé-
chines, se trouve exposé Ï:'Ï'ii#il::'il'.'lii*,r,.,;nr",re I vouent, missionnaires et
un Ciminutif de locomo- juin .1886; ttinisrrcttes Financcs, tc 96 savants, à la chasse de
tive ayant survécu u, 1a1s 1894.; lliiit:: des Fjnances.ctl'l'tf ces terribles fléaux.
désastre de lelo. L'An- il;i,i'iliî'j;"'l,jl"nL,,iiliiï*i1['il: Mais sortons: nous
gleterre I'a-t-elle nris là Financcs ct, des Travrux publics, ohcf rlu suivons I'allée des Na-
par ironie ? Ce serait un ,!.ll.T1'-1,.5,:.1,^t jf^r!,:!*.11.-ll,l',i: tions, joyeuse et animée,
rappet peu aimable pour iiijil'iff-:iJl,i'ijfi,."',]i',1ài:,,,11 foute'cosmopotite et di-
nouS. L'administration Oe Ldopoll; Glanrl Corclon de fOr'tlrc 9.' verse : paysans ébahis,
pénitentiaire a Ia partie it:l!.il'*:li:"1,.}é1l}:i,riïil.*li rrorranoui..r.n pimpants
prépondérante.Toutesres iffÏ::i:Ïi::',ilii", â1."u cr..ix de râ costumes, citadins affai-
fameuses peines corpo- t.rjgi'n dlilonneur', de h 0ouronnc de l)a- y{$, llâneurs, toilettes,
retles de ta justice an- ::'':ll':.1^ll*l:'l:"1,u'"1^:,lli:i"'.:,_91 plumes, æinades,chichis.
glaise y sont réprésentees iï'sï,j,iil.i; lliiii,iil'i:i:'r:",iiï
' rout cela nous con-
avec I'explication du ré- Conccption dc I'illa-\'içosa; dc I'Etoilc duit au Japon lleuri qui
gime pénitentier. Nos ut ']i *ll'*ii1î l1']:tjTl: ll':l'u. lrrrssie; ronlre un jardinet mé-
I'te ; du Lrun ct du tolcrl
voisins d'Outre-Manche andreux et riant, expédié
directement de Tokio. Le bazar Tunisien où de nombreux lils de Mahomet
nous assaillent de leur pacotille, où des sultanes nous garantissent un avenir
o
E
o
J
I
!
6
a
256 A TRAVFRS LE MONDE
pur miel et sucre, et où I'on admire de superbes tapis. Le musée des Beaux-
Arts mériterait une étude spéciale. .fe ne puis ici qu'en vanter la décoration i
le compartiment français dant dans les montagnes,
surtout avec un tapis la forêt-vierge, les indi-
gris-souris et une tapis- gènes bariolés surtout au-
serie à lleur 1830 est une tour du marchéaux fruits,
trouvaille d'élégance et les soldats, le chemin de
de bon gott. Le salon de ler brel tout le va-et-
;
la médaille est un succès vient de la vie au Congo
pour nos artistes belges. s'étale à nos yeux avec
En quittant les vas- une prodigieuse réalité.
tes halls des machines, A noter également Ie ma-
le Palais des Lumières tériel colonial et les vues
se révèle comme un du Katanga. La T. S. F.
éblouissement ; il taut ne pouvait mieux choisir
quelques minutes Pour son emplacement que le
que les yeux s'habituent à voisinage de notre Bel-
une telle pluie de raYons! gique Africaine, et ses
L'électricité nous Y aPPa- pylônes impressionnants
raît grandiose, une mul- nous rappellent les c4tas-
titude d'appareils, de trophes maritimes évitées
lampes de toutes esPèces grâce à cette belle inven-
s'y rassemblent, utilisant tion.
le courant de îaçon ingé L'ltalie ne partici-
nieuse, Pratique et Par- pant pas olliciellement à
lois ntême Pittoresque, à -
'
''..' -
,la \Yorld's fair, les ex-
preuve cette gigantesque posants ou plutôt les
buse qui longe la votte .,r.,1;,Iiti,lili;r.",,,
ai'r;e*o;.r,t"" Je oana tsra.
c coffrn€fÇânf5 ' {puis-
et d'ott sortent des ori-
tngdnieur dcs el chaussdcs qu'il n'y a que des comp-
flammes agitéS. 'onts
solti de I'Universitd de Gand. Ddbuta toirs de vente) ont lait
comme ingénieur à l'Âdministt'al,ion des éditier un majestueux Pa-
Le PàtaiS COlOnial
luxueusement décorÈ, ÎÏ'Ï"'ir1:'[* if Ëilii r't},.',iJ';,i lais vénitien pour abriter
outre des curiosités déjà trrvaux dc la rillc de cand. Elu con- leurs superbes marbres.
fin de l89d' il De chaque côté de l?n-
vUeS à TefVuefen, J1gg5 scillcr
communal
.vers .fa
présen te d ive rs d i o r a m a s iii"i,i"lÏ:H:3'r: iii'ii::T.3i. l: trée se trouve une colon-
de la vie congolaise très villc. ne, I'une surmontée du
réussis.Maiscequi.-cïtsurtoutsousl'admioist|'ationdc lion de Venise, I'autre de
constitue son succès,c'.rt l;,,,Tiilii.,,'|, ïiiol .'"'1, jiliii::
la louve alaitant Romu-
lus et Rénus.
le grand panorama C0l1- transforntations complèl.es. Ellc suscite
Ah ! sentez-vous les
mlriers de
trai Je trouve cette toile :filill::'11.I'',o,il:1i3" des univcrseile
un cùer-d'æuvre de ; pommes ? Cette bonne
"i. ]liiiiïn,TiË,lTii"'ion
Ies artistes nous mon- odeur nous vient évi-
M. tsraun est un des orateurs les plus
trentMatadienfête,t6écoutdst|elaChambrodesRerlrésen- demment du Canada. Je
per- ttn"' parie qu'it nous lourni-
leuve majestueux se
rait celle d'Adam... C'est un des plus beaux pavillons étrangers ; deux petits
o
o
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Ëo
J
I
258 A TRAVERS LE MONDE
castors y jouent la comédie dans un décor de îorêt, sans doute u La paix chez soi ,.
Ils sont si bien installés I
Nous voyons la ville de Dawson qui produit le .cobalt, et la plus belle
région argentifère du monde, ainsi qu'un panorama de ta vallée, du pont et du fort
William, dans leqgel circule un petit train lilliputien. C'est très réussi.
La Section allemande est un bâtiment qui prend ptace entre Ie four crématoire
et l'élévateur de grains, au choix. Si vous n'avez jamais été dans un puits, je vous
recommande le premier hall: .l'illusion est parfaite. Il y a également un petit
salon rouge où je ne vous conseille pas d'entrer avec un taureau t C'est le stand
de la chaussure (Salamanderr. A part cela, la section est agréable: il y a à boire, à
manger, i'y ai même dormi en parfaite tranquillité. Sérieusement, les Allemands
tiennent-ils la gageure de nous dégotter de leur style ? Je ne parlerai pas de leurs
mobiliers, où se,manifeste un manque de gott absolu, de leurs tableaux, car
I'absence d'harmonie en rend I'indécence pénible. Il faut constater que le gouver-
nement allemand n'a pas participé officiellement à l,Exposition.
_ Je citerai pour mémoire les Attractions, toujours les mêmes: village sénégalais,
Scénic-railway, exposition de phénomènes, exhibitions de dansesdiverses etc..
Les Pays-bas, avec pavillon style national très coquet, exposent un retable
de toute beauté. voici le Japon, la Russie, le Bréjil, I'Argentine, la Bolivie,
la Roumanie, la californie, le Danemark, te Cuatémala, etc. .-Touteé ces nations
ont fait leur possible, et elles méritent nos encouragements.
L'Autriche nous donne en un stand gracieusement orné, un groupement
6
d
o
T!
264 A TRAVERS LE MONDE
I
I
I A TRAVERS LE MONDE
Aperçu de I'Exposition :
at"
Les hôtels suivants, lous de premier rang, envoienl des prospeclus sur demande. Le numéro
r...) indique le nombre de lits dont dispose chaque hôtel.
placé entre
PBNSION :
Frs.
Hôtel Frau Emma (260) (Eté : Hôtel Emma, Pragser Wildsee),
Hôtel Erzherzog Johann 1220) louvert toute I'année). 12-24
PalasrHôtel (220) (ouvert toule I'année). 18-42
Hôtel Bristol (190) (ouvert toute l'année). à partir de 13
Hôtel Kaiserhof (180) (ouvert toute I'année). 12-20
Hôtel Habsburgerhof (155) (ouverl toute I'année). l0 l8
Park-Hôtel (140) Obermais (Eté : Dolomitenholel et Hotel Fralazza. San Martino
di Castrozza). t2_16
Savoy-Hôtel (130) (ouvert toute I'année). à parlir de 12
Hôtel Tirolerhof (ll5) ouvert toute I'année). l0-17
Hôtel Aders {90) Obermais.
Hôtel Minervâ (85) Obermais (Eté : Hôtel Salegg, Seis am Schlern). 10-18
Hôtel Continental (85).
Hôtel Herzherzog Rainer (80) Obermais (Eté : Alpenho(el Ammerwald, Nordtirol). 9-15
Hôtel Austria et Villa Impériale (70) Obermais {Eté : Hotel Edelu,eiss. Seis
am Schlern). t0-12
Hôlel Hassfurther {65) (ouvert toute I'année). 10-15
Hôtel Bavaria (65) Obermais Eté : Wildbad Waldbrunn. Pustertal). t2-t5
Hôtel Kessler (Konig Laurinl 50.
LA sEcTt(ltl| B0LtrftENilE
DISCOURS
PRONONCÉ PAR MoNSIEUR J. DE LEMOIN E
concours pour constater quel était le pays le plus riche du monde, et le prix fut
gagné par celui qui prouva que c'était I'Australie. Il y a peu de temps, la même
Société organisa le même concours, et le Grand Prix fut accordé à celui qui mon-
tra que le pays le plus riche était la Bolivie.
cela n'est pas étonnant. Depuis l'époque coloniale, soit avant l'lndépendance
de I'Amérique, le Haut-Pérou d'alors, la Bolivie de maintenant, étonnait le monde
par I'exportation de I'argent des célèbres mines de Potosi Les caravelles espa-
gnoles allaient là-bas, les voiles gontlées d'espoir et retournaient regorgeant
d'argent. voilà d'où vient ta phrase universelle de .Riche comme le pérou n.
La presse annonce qu'il s'estformé tout récemment,à Londres,une société ano-
nyme de 800,000 Livres Sterling pour I'exploitation de ces mines de renommée
traditionnelle et, comme le chemin de ter vient d'aboutii à potosi, les mineurs
achètent en Europe des machines puissantes pour donner de I'essor à leur indus-
trie.
Postérieurement, nous avons eu des mines telles que Huanchaca, qui a pro-
duit pendant de longues années de 4 à 5,000 francs de bénéfice net par jour.
Parmi les innombrables mines d'étain, je mentionnerai seulement celle de
M. Simon l. Patino, qui produit maintenant 2s miilions de francs par an. Nous
I'appelons le Roi de I'Etain. Et bientôt, Messieurs, on appellera la Bolivie la
u Reine de I'Etain )), parce que, maintenant même, margré son manque delignes
ferrées, elle fournit trente-cinq pour cent de la production mondiale de l,étain.
Une fois son grand réseau de chemins de ler en construction et à l'étude parachevé,
nous espérons atteindre cinquante pour cent de cette production. ftes non verba !
ces chemins de ler avancent rapidement. Les rails ont relié récemment
plusieurs villes et vont en relier plusieurs autres. Le chemin de ler amazonique du
Brésil est arrivé, il y a dix mois, à la frontière de ta Botivie, et mon Gouverne-
ment le prolonge déjà vers I'intérieur. Il y a à peine quinze jours que les Gouver-
nements du chili et de la Bolivie ont célébré, par des têtes somptueuses, I'inau-
guration du chemin de ler partant du port de Arica à la ville de La paz. Le
chemin de ler argentin a atteint la frontière sud de la Bolivie, et nlon Couverne-
ment vient de contracter un emprunt à paris pour prolonger une de ces lignes
lerrées afin d'embrancher le chemin de fer argenlin
Je vous répète, - il y a plusieurs grandes lignes en construction. mais
beaucoup plus à l'étude et en projet. ftes non verba !
Tout effet a sa cause.
ll y a une logique dans les idées, comme il y a une logique dans les événe-
ments. La paix, I'ordre et les institutions ont jeté de profondes racines dans ce
pays. c'est à I'ombre de la paix et sous l'égide de la Loi que fleurit le progrès
national. En etfet. malgré que la République est la forme du Gouvernement la
plus difficile,dans mon pays les révolutions sont mortes et ensevelies,pour toujours
et iamais' A chaque élection présidentielle, les luttes démocratiques prennént la
lorme d'un orage, et c'est, en effet, I'orage électoral d'un peupJe qui exerce îié-
vreusement le droit du suifrage universel. Mais la tempête passée, pas une tragédie
politique, pas un coupde lusil, pas unevictime, pas une larme, pas une gouttede
sang!....souslecielbleu,de lapolitique, sedépeintde nouveaul'arc-en-ciel de
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264 A TRAVERS LË MÔNDÉ
la paix, I'arc-en-ciel dont les couleurs, merveilleuse coincidence ! sont les couleurs
de son drapeau national.
Et cela arrive tous les quatre ans, avec une normalité impeccable, ce qui
prouve à l'évidence que la machine politique est de première qualité et qu'elle
marche admirablement bien.
Le candidat vainqueur n'arrive pas au sommet du pouvoir à la tête d'une
armée victorieuse, -- n'arrive pas sur les cadavres des vaincus... Le candidat
vainqueur est acclamé par des citoyens paciliques et il ne prend pas sa place
dans le fauteuil écarlate, sous le dais en velours du pouvoir suprême, les mains
trempées de sang. Le candidat vainqueur et le candidat vaincu se serrent la main.
Avouons, Messieurs, que c'est un idéal. Que la Bolivie donne I'exemple de
sagesse à d'autres pays. Que, tout en étant dans I'adolescence de la vie nationale,
elle a réussi à être maîtresse du self-government.
Dû à cela, permettez-moi de vous assurer que dans très peu d'années aussitôt
ses lignes lerrées terminées, elle émerveillera le monde par I'exportation de ses
richesses. Et je vous I'assure, sans chauvinisme aucun.
Oui, je peux vous dire, pour terminer, comme I'orateur ancien dans le Sénat
rômain n Je jure par les Dieux et par I'honneur, avoir dit la vérité , !
:
La Participation de la Bolivie
M. de Lemoine nous a, dans son discours très éloquent, lait un tableau des
richesses encore peu connues de son pays. Nous allons énumérer rapidement
quelles sont les sociétés minières qui ont exposé leurs produits à Gand.
Et tout d'abord, dans le Départenrent de I'Oruro, nous rencontrons les Ci."
suivantes : Compania minera " San José , de Oruro, Compania minera de Oruro,
Mine u Avicaya r de MM. Abelli et Ci", Entreprise minière * Huanuni , de
M. Simon l. Patino,Entreprise Gerdes,Kommert et C;",Société Stannifère uTotoral,,
Compagnie o Morococala o. Les minerais que nous présentent ces diverses entre-
la panabase ou fahlerz, de la
prises sont surtout de la cassitérite, de la pyrite, de
quartzite. Le département d'Oruro est le plus riche du monde en ces minerais.
Vient ensuite le département de Potosi, of I'on trouve les mêmes minerais et en
plus de la blende etde la vivianite, des lilons d'étain, de la bismuthine, de la
wollramite, etc.
Les mêmes minerais se retrouvent dans Ie déparlement de La Paz et de Cocha-
bamba: Entreprise minière uMonte Blanco,r, Mine uEdouardor, Mine de oAracâ,,
Ci" Huayna Potosi et Milluni ,.
Pour terminer, nous dirons que la Bolivie contient beaucoup d'or et que sa
Section à Gand ne renlerme pas moins de 263 échantillons de ses minerais, Aussi
une visite en est-elle lort instfuctive.
Ce pays neuf étant appelé à un grand avenir par ses mines, les Belges expan-
sionnistes trouveront à Oand des enseignements très utiles.
Les gravures qui coupent notre article montreront excellemmentde quellefaçon
pittoresque les organisateurs boliviens ont mis leurr produits en valeur.
/
o
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J
I
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266 A TRAVERS LE MONDE
Jonce Hur.rnrus Genl naquit à santiago du chili le l0 avrit 1g66. ses bic_
graphes nous disent qu'il hérita de son père, le cétèbre jurisconsulte don
Jorge
Huneeus, de dispositions pour la science juridique et montra de bonne treuie àe
grandes aptitudes pour la vie intellectuelle. A peine bachelier, M. Huneeus
J.
révélait déjà ses dons d'écrivain ; il voyait couronner par le premier prix ses
travaux aux Concours de l'Académie Ljttéraire de la Jeunesse, dont il devint I'un
des Présidents.
Attaché au Ministère de I'lntérieur, puis à celui des Afîaires Etrangères, il
devint membre du fameux club o El Progreso o et coopéra, comme directùr, à la
fondation de I'Athénée de Santiago. En 1887, il fut professeur de droit constitu-
tionnel'et administratil de I'Académie de Guerre et Secrétaire du Conseil des
Professeurs. Avocat, chargé du n !u11s1in orficiel u. qu'il dirigea jusqu'à Ia
Révolution de 1891, il devint alors premier Secrétaire du Juge Lettré à Sàntiâgo.
Entre-temps, M. J. Huneeus publiait des essais juridiques sur o Los priviËgios
Exclisivos en Chile ,' sur I'absence des députés devant le droit parlementaire, et .
plus tard sur le droit d'héritage ; puis deux chefs-d'æuvres d'histoire et de critique
littéraire : u Estudios sobre Espana rr, qui eurent un grand retentissement en
Espagne, particulièrement dans les milieux madrilènes, et.u I-a produccion Inte_
lectual de Chile ), qui sert d'introduction à la Bibliothéque des Ecrivains Chiliens
et aux ctrllections littéraires sud-américaines. Ses publications personnelles ne
I'empêchaient pas de collaborer en outre à diverses revues, notamment u La
Libertad Electoral ), ( Lâ Revista de Artes y Letras > et. La Epoca,. Son livre
rt Plumadas a comprend les romans qu'il y publia et quelques
uutr.. contes écrits
dans sa première jeunesse. Des journaux comme n Los Debates > et rr La Tribuna l
donnèrent aussi de lui une série d'articles des plus appréciés et u El progreso de
lquique ,r, une série des lettres littéraires et politiques. Son roman u Tarde ,,
obtint le vote pour Ie premier prix du grand publiciste sotomayor valdes, dansQUi un
concours organisé par ( La Union u de Valparaiso, parait maintenant en feuilleton
dans Mundial, une des Revues euLopéennes les plus appréciées.
En 1831, M. Huneeus prenait part, comme soldat et comme directeur du
< Boletin Oliciat o du Comité du Gouvernement, à la Révotution contre le président
devenu dictateur, Balmaceda. Entre-temps, il rédigea comme premier directeur et
rédacteur en chel, en 1892-18g3, le grand iournal rr La patria r, appartenant au
célébre orateur Isidoro Erràzuriz et après il collaborait aussi dans . El Nacional ,
de Taraplcà et publiait en outre quetques articles dans u La comuna Autonoma de
Taltal. Aussitôt la Révolution terminée, il reprenait son poste près du
Juge Lettré,
que lui avait entevé Balmaceda, et menait alors de mémorables campagnés dans la
I
M. Jorge l{uneeus Gana
A TRAVERS LE MONDE
presse jusqu'à son élection de député par le district d'Osorno. Elu secrétaire du
Barti radicalqui lui confia la direction de u La Ley rr, son grand journaloliiciel, il
londait et dirigeait les journaux les plus militants, * La Verdad r et r, La Van-
guerdia r, publiait successivement des études historiques et des leuilletons politiques
où par une vigoureuse campagne dont (( El Heraldo rr avait pris l'initiative, il aida
singulièrement à favoriser I'union du libéralisme divisé par la Révolution.
Elu député du district d'Osorno, pendant quatre législatures, il se fit remarquer
au Parlement par une grande activité qui lui valut d'être nommé membre de ta
commission des Finances, de Législation, de Justice, et plus récemment des
Affaires Etrangères. Bientôt, il devint un des leaders de son parti. Dans la série de
discours qu'il prononçait toujours à la Chambre, nous devons réserver une
mention spéciale à son u Balance de la Administracion Erràzuriz qui fut reproduit
'
dans tous tlés journaux chiliens, ainsi que plusieurs projets de réformes politiques
et sociales.
En 1910, Ie Président Montt lui coniia le portefeuille de la Justice et de
l'lnstruction Publique, où il proposa et accomplit d'importantes réformes.
M. Huneeus donna la mesure de ses talents diplomatiques lors de son inter-
vention officieuse en 1902,pendant la tension Chilienne-Argentine,.en favorisant un
arrangement arbitral avec I'Argentine, intervention qui eut pcur eflet d'aider singu-
lièrement à éviter une guerre désastreuse au sujet des lrontières. Il a publié, il y a
quelque temps, une brochure où il explique comment se sont déroulés tous ces laits.
Déjà chargé des hautes et délicates lonctions de Ministre Plénipotentiaire à la
cour de Bruxelles et à celle de la Haye, le Ministre des Atfaires Etrangères le
chargea en outre'le rédiger la première réponse en défense des intérêts chiliens
contre la réclamation Alsop qu'on s'attendait à voir traduire devant Ie tribunal de
La Haye et qui devint plus tard I'objet d'un autre arbitrage par suite de la pressi6n
du Chancelier nord-américain, M. Knox.
ses æuvres comprennent encore de nombreux pamphlets politiques,qui forment
la matière de plusièurs volumes, ainsi que des brochures juridiques et des romans
inédits dont il est I'auteur et qu'il n'a pas voulu publier pendant sa vie politique.
Son Excellence M. Huneeus a été nommé dernièrement, par arrêté du Roi
Albert, membre de la Commission d'organisation du premier congrès auquel les
Souverains et le Gouvernement belge avaient invité tous les Couvernements et qui
euttrait à toutes les questions se rattachant à la protection de I'enfance. En outre.
il a assisté, comme délégué officiel du Chili, I'année dernière et celle-ci à plusieurs
Congrès Internationaux.
A Bruxelles, il a accompli une mission dont Ie Chili lui devra certainement
grande reconnaissance.
Il est d'un esprit largement ouvert aux manifestations les plus variées des
iônnaissances humaines ; son amour des arts et des lettres lui a conquis de
nornbreuses sympathies parmi les artistes et les écrivains dont il se fait I'ami et le
protecteur. Il a toujours vu- le succès couronner tôt ou tard ses elforts, grâce à
cette extraordinaire ténacité dans I'action à laquelle rendent hommage tous ceux
qui ont pu apprécier ses brillantes qualités.
M. Huneeus maria en 1890 Mlle Elena Lavin Recasens dont Ia famille descend
A TRAVERS LE MONDE
La Participation Chilienne
Tous les visiteurs de I'Exposition de Gand ont aperçu cette charmante caravelle
amarrée sur le lac du pzrrc.Que peut-elle bien renfermer? Un diorama.lequel montre
à I'avant-plan un semeur
,'' .':, épandant du nitrate de sou-
..,..'];;:'
de du Chili au printemps, à
:'
.,.
. i. -, ;
:1:-i:a
j'. , i'dj I'arrière-plan la moisson au
r": ;.
-., mois d'août. Ce diorama
explique d'une Îaçon très
simple la cause et I'eftet et
a le grand avantage de re-
tenir I'attention même des
prolanes qui, à une expo-
sition internationale, on t
tant de choses à voir qu'ils
peuvent dillicilernent s'arrê-
ter aux détails. La situation
du bateau et son exécution
est telle qu'on peut dire
sans exagération que Pres-
que tous le remarquent.
Mais la section chilien-
ne comprend une autre par-
ticipation. Au u Village mo-
derne ,r, les Producteurs de
nitrate ont élevé une rr Mai-
son d'horticulteur D avec
La Caravelle çhilienne
Ferres et jardins. iDans-ices
270 A TRAVERS LE MONDE
Le Tounisrpe en Bel$ique.
Ce qu'on a fait, fait,
ce qu'on
ce qu'il reste à faire :
Tournai
rapidement des deux côtés de la voie ; puis c'est le spectacle prestigieux de Liége
que I'on découvre du haut du plateau d'Ans étageant ses maisons aux llancs des
collines ou groupant ses vieux palais et ses usines au long de la rivière majes-
tueuse.
Ce sont les bords riants de la Vesdre avec son cours tourmenté, entre les
les collines pittoresques et boisées, auxquels succèdent les hauts plateaux parse-
més de bruyère mélancolique qu'entrecoupent les forêts de sapins sombres de
I'Ardenne.
En quelques heures
c'était toute la Belgi-
que qui avait défilé
ainsi sous mes yeux,
m'offrant tour à tour
la beauté calme et se-
reine de ses plaines
cultivées comnre des
jardins, la majesté de
ses cités où les reli-
ques du passé éveil-
lent le souvenir des
luttes héroïques et des
grandes époques d'art,
I'activité de ses régions
industrielles où palpi-
te toute l'énergie, tou-
te I'intelligence, toute
I'ardeur au travail qui
lait que ce petit coin
de terre, dont le nom
même est souvent
ignoré dans les ré-
gions lointaines que
j'avais parcourues, se
place au premier rang
des nations par le de- Bruxelles. - La Colonne du Congrès
gré de la civiltsation auquel il est parvenu, et au cinquième rang de tous les pays
au monde par I'importaùce de ces échanges commerciaux.
Vivant continuellement dans le bien-être, la quiétude et la douceur du sol
natal, peu à peu notre perception des choses semble s'émousser et c'est avec
inconscience, sinon avec indifférence, que nous savourons toute la joie de vivre qui
en émane.
Mais c'est après une longue absence que nous apprécions vraiment toutes
les qualités pour lesquelles nous la chérissons. Nous sommes tentés alors, tout
comme le collectionneur qui possède chez lui un chef-d'æuvre, de nous enor-
gueillir et de çrierau monde; ( nous appartenonsà une race qui peut marcherde
BR,TT)<=!T-T-=!S
't
jl
Palais de Justice
La Bibliothèque roYale
274 A TRAVERS LE MONDE
pair avec les plus vaillantes, nous possédons un sol riche entre tous, nous avons
des industries qui exportent leurs produits dans le monde entier, nous avons des
cités qui peuvent étaler avec orgueil I'opulence de leurs habitants, des souvenirs
qui chantent les gloires de notre passé, des æuvres d'art qui ont porté au loin le
renom de nos peintres, de nos sculpteurs de nos architectes, des beautés naturelles
fite. En elfet, I'hôtelier qui n'est en réalité qutun intermédiaire entre le commer'
çant et l'étranger doit acheter au commerce de détail tous les produits quelcon-
ques qu'il lui livre.
Les lournisseurs des hôtels sont nombreux, on en
compte plus de 100 espèces.
Le commerce de luxe a la part tout aussi belle ; la
visite de la vilte en voiture ou en automobile ; les cour-
ses chez le chapelier, la modiste, le tailleur et la coutu-
rière, les magasins de nouveautés et les bazars; les ar-
rêts chez les pâtissiers et aux terrasses des calés ; les
achats de souvenirs et d'antiquités ; et voilà autant de
commerces prolitant de I'aubaine.
Et lorsque ces commerçants verront leurs allaires
prospérer, ils se livreront, eux aussi, à des dépenses
gffiptusgrandesdontlesautrescommerçantstireront
Hornes prOtit à leur tour,
d'Egmont et de
Si vous tenez compte eniin des dilférents conlmerces de gros et des indus-
tries qui alimentent des commerces de détail, ainsi que de leurs innombrables
employés, vous Constaterez qu'en dernière analyse, c'est la masse des contri-
buables qui tire des bé- rentes.
néfices des voYageurs sé- Donc, commerçants,
employés, propriétaires
iournant dans une ville ;
et I'on peut dire à juste ou rentiers, tous proii-
titre, qu'il n'existe au- tent d'une façon directe
cun commerce qui aitune ou indirecte, et, la plu-
répercussion aussi gran- part du temps, . sans
de et dont les ellets se qu'ils ne s'en doutent, du
disséminent sur un en- bien-être plusgrand cau-
semble aussi considéra- '- '*" sé par I'aiilux de I'or
ble d'entreprises diffé- Bruxelles.-Grand'Poste importéparlesétrangers.
D'autre: part, I'Etat et les villes trouveront dans le mouvement des voya-
geurs un accroissement dans le rendement des impôts de toute nature, dans les
recettes des chemins de ler, postes et télégraphes. Je vous citerai à titre d'exemple
I'Exposition Universelle de Bruxelles en l9l0' qui par
une publicité bien laite a amené un nombre considéra-
ble d'étrangers dans Ie pays, et dont la présence s'est
accusée rien que dans les recettes des chemins de ler
par une augmentation de 14 nrillions de francs sur les
recettes de I'exercice précédent.
' L'ensemble des touristes qui visitent un pays dé-
pensent des sommes considérables, et d'autre part il
àst à remarquer que le touriste achète tout et ne vend
rien; il indroduit donc de I'or dans le pays sans en laite
sortir.
N. D. du Sablon
Je suis donc autor'isé à dire que loraque vous
es- Bruxelles.
-
276 A TRAVERS LE MONDE
sayez d'attirer Ies étrangers en Belgique, vous vous livrez en réalité à un com-
merce d'importation d'or.
Or cette industrie du
tourisme a acquis dans
ces derniers temps des
prop<lrtions énormes et
qui ne peuvent que s'ac-
croltre. C'est ainsi que
nous voyons chaque an-
née les grandes compa-
gnies de navigation dé-
penser des sommes de
plus en plus considéra-
bles à la construction de
navires d'une capacité,
d'un confort et d'un iuxe
toujours plus grands,
Pour satisfaire à la véri-
table soif de déplacement
qui agite le monde, on a
dû créer dans plusieurs
pays toute une série de
plages et de villégiatures
Bruxelles. La Gare du Luxembourg nouvelles. Enfin I'hôtel-
- lerie internationale qui a
été obligée de se mettre à même de répondre aux besoins touristiques actuels,
possède en immeubles, mobilier et matériel, un capital de près de 2 milliards de
francs et a reçu
en 1906 plus de
9 millions de
voyageurs.
Quant à I'im-
pcrtance finan-
cière de ce mou-
vement touristi-
QU€, elle vous
sautera aux yeux
par les deux
exemples sui-
vants :
Les Etats-U-
nis, comme vous
le savez, .four-
nissent au mon-
Liége. - Le Palais provincial
de une grande
A TRAVERS LE MONDE 277
partie des produits nécessaires à I'industrie, et par ce lait leurs exportations dépas-
ient leurs importations d'environ 2l12 nitliatds de francs, ce qui revient à dire
que chaque année le monde doit payer cette somme à I'Amérique. L'Europe, qui
est le plus grand
acheteur de ces
matières premiè-
res, s'appauvrit
donc en numé-
raire pour cou-
vrir ces achats.
Or, environ
300.000 Améri-
cains traversent
ann u ellement
I'Atlantique, €t,
par les dépenses
qu'ils font chez
nous, viennent
rapporter en Eu-
rope plus de 2
milliards, réta-
blissant ainsi l'é-
quilibre, et évi-
tant un drainage
d'or qui linirait
par avoir pour
nous des eifets
désastreux.
La France, qui
a été, à iuste ti-
tre, surnommée
" I'Auberge du
Monde>avuau
cours de I'année
1907, les seuls
Américains du
Nord présenler
aux guichets des
4 plus grandes
Tournai. - La Cathédrale
banques pari-
présumer qu'une partie de
siennes pour I milliard de lettres de.crédit et il est à
et est v€nue
ce milliard a été dépensée en consommation de produits indigènes
d'autant grossir le patrimoine national'
des Etat-unis, et de
Remarquez qu,il ne s'agit ici que des Américains venus
quatre seulement des grandes banques parisiennes. cela vous
donne une idée
278 A TRAVERS LE MONDE
de I'importance des sommes apportées chaque année en France par les touristes
venus du monde entier.
Cet apport continuel d'or étranger, s'agrégeant annuellement au capital fran-
çais et le grossissant sans cesse, est une des principales causes de la situation
Expositiondel'Adria._CampagnedeChâtelainàCampodistriaKlophot.yienne.xlx
Adriatique à Vienne.
La reproduction des monuments existants, téntoins des grandes époques de
et de la
I'histoire, i'exposition des chefs-d'æuvres de la peinture, de la littérature
280 A';TRAVERS LE MONDE
Exposition de l'Adria, - Palais des << Rectores >> Kilophot-Y ienne- xIx
poésie, la présentation
des produits du sol et de
la mer, la démonstration
des progrès atteints dans
' les constructions navales
et mécaniques, le déve-
loppement de ta marine,
de I'industrie et du com-
merce ont créé un en-
semble pariait, et I'im-
pression produite sur le
visiteur ne restera pas
sans influence sur la pro-
pagande des pays autri-
chiens situés aux bords
de I'Adria.
Les illustrations que
contient notre article fe-
ront valoir mieux que
celui-ci combien est inté-
k
I ressante une visite à
I'Exposition de I'Adria, à
s Vienne, la grand capitale
impériale, une des plus
belles villes du monde.
L'Exposition donneia à
celui qui I'a visitée un vil
Exposition de l'Adria. - Portail de la maison St Georges désir de laire une con-
A TRAVERS LE MONDE 281
Knophot-Yianna- XIX
Exposition de I'Adria' - Partie du << Canal'Grande >>
282 A TRAVERS LE MONDE
Cambridge
I Ville Universitaire
Cambridge,
- St John's College
Parmi les grandes universités anglaises, les plus fameuses sont sans contredit
Oxford et Cambridge. Tantôt I'une tient le haut du pavé, tantôt I'autre, et les
princes du sang, pour maintenir l'équilibre entre les deux villes sæurs (car elles
sont bien peu rivales, quoi qu'on diss), partagèrent leurs années d'études entre
I'une et I'autre. ou bien le père honorait Oxtord de sa présence, et le lils Cambridge.
C'est ainsi qu'Edouard VII passa un an au Trinity College à Cambridge, puis un
an à Oxford à Christ Church ; et le gracieux Prince de Galles, le favori des
Parisiens et des Parisiennes, est en ce moment au Magdalene College à Oxlord.
Ces vingt dernières années, Oxlord a été considéré plus chic que Cambridge,
mais depuis que les fondations Ruskin fournissent à des jeunes gens pauvres les
moyens d'étudier à Oxford, Cambridge petit-à-petit reprend le dessus et voit
venir à elle un contingent important d'anciens élèves d'Eton, le meilleur internat
d'Angleterre.
Les étudiants d'Oxtord tirent vanité de ce que leurs couleurs sont souvent
victorieuses dans les compétitions sportives, et de leur supériorité, ces dernières
années, dans les épreuves de canotage sur la Tamise.
Au point de vue des études, chacune à s'a spécialité : I'une le droit, I'aqtre
les sciences.
A TRAVERS LE MONDE 285
nies des conversations ou traitées avec une désinvolture qui détonne dans un
pays où l'étranger trouve, dans les hôtels de second ordre, une bible sur sa table
de nuit.
Je ne vis qu'une seule lois ma religion blaguée en ma présence par un de mes
compagnons; et encore la perspective de recevoir un verre de porto à la ligure -
car nous étions tous cette nuit-là un peu éméchés le fit-elle s'excuser aussitôt'
-
L'aumônier des étudiants catholiques, homme charmant' assemble deux lois
par mois ses ouailles chez lui, en d'agréables réunions où les représentants des
contrées les plus lointaines témoignent, par leur présence' de I'universalité de
I'Eglise.
286 A TRAVERS LE MONDE
Pour les séminaristes, il existe ce qu'on nomme ici une pédagogie, fondée par
le Duc de Norfolk et dirigée par un prêtre.
La question religieuse, souci principal des catholiques partant pour Cam-
bridge, étant ainsi sommairement exposée, avant de parler de la vie universitaire,
situons-là.
Les deux villes, qui sont à égale
distance de Londres, dans cette plaine
fertile donf:un remous de vagues sem-
ble avoir façonné les vastes épaule-
ments, dilfèrent d'aspect.
Oxford s'environne d'un essaim de
villas des jardins desquelles, au prin-
tenrps, déborde par-dessus les murs
une lloraison de Iilas, d'acacias, de
roses et de glycines qui rappellè la
prestigieuse avenue de Scheveningue.
L'automobiliste venant de Cambridge
atteint la ville par une allée de pla-
tanes fréquentée par de nombreux ca-
valiers. Puis ce sont de grandes artè-
res bordées de magasins somptueux
et jalonnées de ces immenses et gran-
dioses collèges dont il est dilficile de
donner une description fidèle, tant elle
resterait au dessous de la réalité.
Alors qu'à Oxford les merlons
dominent une ville d'extension récente
qui s'élale, nonchalante, au bord de sa
rivière, Cambridge semble se rapetis-
ser, se tapir dans un coude de la Cam,
Ely.- La tour oclogonale de la Cathédrale. se cramponner aux pans de murs
lortifiés qui, aux tournants des venelles, imposent leur brutalité.rLe touriste a I'im-
pression d'être reporté à l'âge d'or de la bonne reine Elisabeth. Il existe pourtant,
en un coin perdu de'Bavière,une cité qui,mieux que celle-ci, dépayse dans le temps
ceux qui la découvrent.on y peut en esprit se reporter au Moyen-Age sans que I'il-
lusion soit gâtée par le continuel ronflement des machines qui lait trépider Cam-
bridge,lui donnant I'air d'un rendez-vous de circuit d'automobiles.Dans ses ruelles
en coupe-gorge et ses carrelours sombres,on s'aitend presqu'à croiser une ronde de
nuit à Ia Rembrandt... et c'est un motocycliste qui, par crainte d'un arrêt du
moteur, vire en vitesse en s'aidant du pied.
L'hallucination des inventions modernes sur une toile de fond du xlVm" siècle,
voilà Cambridge. Deux civilisations y contrastent. Des paratonnerres pointent
d'édifices gothiques, un garage s'accole à la cave du bouquiniste, des fils élec-
triques et des conduites d'eau transpercent les murs fortifiés, ces citadelles sont
éclairées au gaz,la toge professorale monte à bicyclette !
A TRAVERS LE MONDE 287
. .] Jésus College,
.
qui date de la
&l lin du XV"n'", est
surtout joli I'au-
tomne, quand
rougissent les vi-
ii* gne s -- vierges
dont I'inextrica-
ble lacis recou-
vre les briques.
Son charme est
lait de poésie et
d'intirnité.
A Ia même
époque, fut cons-
truit Kings Col-
lege. Bien qu'on
compare parlois
sa chapelle
Londres. - La Tour entendez cathé-
drale à un tabouret les pieds en I'air, elle a grande allure et sa votte est remar-
quable.- Monsieur Joseph Aynard, dans un ouvrage intéressant, dit que les
vitraux furent en partie l'æuvre d'artistes belges, et c'est la raisOn qu'il dOnne de
I'inspiration llamande qui semble avoir présidé à leur composition.
L'immense collège de la Trinité fut fondé vers 1550 par Henry VIII. La porte
d'entrée, monumentale, surmontée d'une curieuse statue de ce roi, donne sut la
cour centrale. Ces cours enferment presque toutes une pelouse tondue, ratissée et
roulée avec un soin méticuleux, généralement circonscrite de galets posés de
champ dont I'aspect est plaisant, mais les arêtes désagréables. La grande cour
de Trinity College mesure 114 mètres sur 107. La chapelle, construite sous les
Tudors, renferme de belles boiseries et des monuments. Les vitraux solt modernes.
Appendus aux murs du halt, des portraits de Newton, Tennyson et Bacon. La
librairie est très riche.
Parmi les édifices de la Renaissance, it convient de citer encore Chrisi
Church et St John appelé aussi Lady Margaret, du nom de sa fondatrice. Ce
derniet s'agrandit récemment d'un nouveau corps de logis qui est une reconstitu-
tion gothique des plus réussies. Il est rattaché aux anciens bâtiments par un pont
288 A TRAVERS LE MONDE
!:f1, r
lignes suivantes ne sont en
:jlr maints endroits qu'une tra-
l:i?i duction.
L'Université de Cam-
t; bridge est une corporation
qui, en plus des privilèges
communs aux associations,
possède le droit d'exercer
une autorité disciplinaire
sur ses membres. celui
d'envoyer deux députés au
Parlement, et le pouvoir de
conlérer des grades.
Les membres de I'Uni-
versité sont au nombre de
treize à quatorze mille. De
ceux-ci, trois mille sont des
undergraduates (par abré-
viation : undergrads) ou
étudiants; les autres sont
des graduates qui, après
avoir conqui_s leurs diplô-
mes, s'éparpillent à la sur-
lace du globe,mais qui n'en
Londres, Eglise.-Saint-Paul.
continuent pas moins à ver-
- ser une cotisation annuelle
à I'Association.
; Quels droits acquièrent-ils ainsi ?
lls ont part à I'administration de I'Université. C'est I'assemblée générale, le
Sénat, qui en dernier ressort connalt de toutes les questions, et lé Sénat comprend
tous les graduates, qu'ils soient officiers aux Indes, ambassadeurs ou fermiers ;
son action n'est limitée que par la Constitution de I'Université qui, elle, ne peut
être revisée qu'en Conseil Privé du Roi ou par le Parlement.
Le pouvoir exécutiî est exercé par te Chancelier.
.+.
mortet ennui du dimanche. Pompettes en arrivant, ils étaient gris une heure après.
Des Anglais jouant au baccarat, en flttant du porto, dans une petite pièce sur-
chauffée, je vous laisse à penser que leurs propos étaient libres si leur volonté ne
l'était plus. Nous avions entrr ouvert la verandah. C'était I'heure où les braves gens
du quartier revenaient de I'office. Leur mentalité puritaine fut choquée d'entendre
tinter I'argent en ce jour sacro-saint qu'est le dimanche anglais, et leurs prudes
oreilles blessées par une expression
- bien innocente - qu'affectionnent les
Cambridgemen. Bref, apparurent en trouble-Îête mon tutor et le commissaire de
police.
Les dépenses sont considérables. Un bilan de huit mille francs, pour les six
mois que dure I'année universitaire,est loin d'être exagéré. l,es Anglais ont encore,
du fait des majorats, de grosses fortunes. Assez d'étudiants tiennent une auto à
I'Université et mènent un train de vie inconciliable avec les pensions relativement
modiques des jeunes'Français. Il se passait peu de jours sans que l'un ou I'autre
de mes amis me proposât une excursion dans sa machine à Petersborough, Ely,
Leicester, Londres ou Oxlord,
(A guit're) Jean vml peN SreeN oeJenlv.
A TRAVERS LE MONDE 291
PROJET DE VOYAGE
Départ de Flrtelen à
3 l12 h. par le chemin
de ler de St-Gothard,
descendre à Bellinzo-
naà5h.57;à6h.10
départ de Bellinzona
et arrivée à Locarno
sur le lac .Majeur à 6
h. 45 du soir
Locarno demande
Lugano. - Jardins Publics quelque temps. Visite
du Sanctuaire de Madona del Sasso, soit à pied, soit en luniculaire ; ce qui ne
demande"lguère qu'une heure.
Le lendemain traversée du
Lac Majeur en bateau, en
quittant Locarno par exemPle
à I h. l5 ce qui vous conduit à
midi à Pallanza; après-midi
promenade en barquette à I'l-
sola Madre et à I'lsola Bella
en passant à coté des autres
îles Borromées : St-Jean et
Pescatori. La visite des jardins
d'lsola Bella et du château ha-
bité en été par le Comte Bor-
romée et sa nombreuse famille
( il y a 8 ou 9 enfants) est ra-
vissante. Le jardin à l0 étages
d'une haute ur de 32 mètres'
aux essences les Plus rares,
Lugano. - Nouveau quai.
St-Moritz - Bad.
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N
w ^)À
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St-Moritz - Dorf.
Quand on se décidera à
quitter St-Moritz,on prendra le
chemin de fer hardi et gran-
diose de I'Albula, soit qu'on
revienne par Zuûch et Bâle
rdescendre à'l'husis et visiter
la via Mala, gorge profonde au
fond de laquelle coule le Rhin,
puis à Ragatz où I'on rterra les
gorges de la Tamina qui rap-
pelle celles de I'Atf r) soit
- qu'on revienne par $regenz,
le lac de Constance, Schal-
fousen et tes chutes du Rhin,et
St-Moritz. - Le Lac.
retour par Strasbourg.
Si l'on revient directement par Zurich après un iour d'arrêt dans cette ville
qui vaut une visite -
on peut reprendre à 6 h. 40 du soir un train direct par Bâle
où il -
vous amène à 8 h. l/2 du soir. Le temps de souper, de faire un tour,en ville
puis de reprendre à Bâleàll h.40 du soir le train Ostende-Bâle(restaurantet
Wagon-lits) nous déposant à Bruxelles à 8 h. 28 du matin.
J'ai prévu à l?ller et au retour le voyage de nuit, ce qui a l'énorme avantage,
à mon sens, de faire gagner du temps, d'éviter la monotonie du voyage du jour
et les grandes chaleurs ; si on prend un Wagon.lits ce qui n'entraine qu'un sup-
plément de l3 fr. par personne, soit en définitive à peu près le prix d'un bon hôtel,
on arrive frais et dispos, tout prêt à commencer, à pied d'æuvre si j'ose dire,le
voyage projeté'
Au total : voyage de 3 à 4 semaines.
Antoinc GNIJZDT\.
A TRAVERS LE MONDE 237
KsÈ
238 A TRAVERS LE MONDE
Zurictt
zurichl zurich lAbsteigen I A ce commandement de prussien, tout le monde
descend ! Quelle gare ! c'est la plus importante du pays ; ses salles d,attente sont
spacieuses, ses restaurants de premier ordre, son hal central mesure près de
7000 m. c., à s'y perdre t une foule ioyeu$e descend de divers trains... euétque
lestival a eu lieu dans les environs sans doute, car à la sortie plusieurs fanfares,
drapeau déployé, s'en retournent à leurs tocaux respectifs.
Au son des fifres et des tambours, nous gagnons la ville.
La soirée est vraiment délicieuse, la brise soullle légère et ramène un
peu de lraicheur après une étouftante journée. Aussi I'animation est grande en
ville. A pas lents nous cheminons au hasard vers les jardins illuminés d'un grand
caté où se donne avec brio un concert symphonique.Puis vers minuit nousrentrons,
contents nais fatigués, et doucement nous nous abandonnons dans les bras de
Morphée.
sagesse. Ce n'est pas sans raison que Zurich porte dans le monde des touristes le '
surnom u d'Athènes de la Limmat r ! car déjà Cæthe, prince des poètes allemands,
était ravi de la beauté et de la vie intellectuelle qui y régnait. Mais cette désigna-
tion d'u Athènes de la Limmat u est bien plus ancienne encore, car le dicton po-
pulaire: . Dieu donne une maison àZurich à celui qu'il aime o date du 16" siècle.
Je lisais ces lignes dans un u guide de Zurich " gentiment illustré et publié par, les
soins du bureau ofliciel de renseignements. ,
Quoi qu'il en soit de ce titre, peut-être par trop pompeux, Zurich est une jblie
ville qui depuis quelques années a acquis un immense développement; et nombreux
sont ses embellissements,
Partout on trouve des allées ptantéesd'arbres, des parcs, etdesplendides jardins
particuliers qui lui ont valu la dénomination de nville des jardins,. Tout récemrlent
le lac est devenu une partie intégrante de Ia cité; on a créé sur les deux
rives de la Limmat des piomenades igréables. Le Zurichois aime beaucoup l'àir,
la lumière, l'eau, ta verdure et le parfum des lleurs I
Etendue voluptueusement entre deux chaînes de montagnes' couronnée'de
lorêts, elle ollre des points de vue magnifiques sur les bords du plus riant des lacs.
Les pentes ensoleillées du Zurichberg sont parsemées et en partie couvertes
de centaines de villas et châteaux ; au delà du beau lac aux couleurs bleuâtres
s'étèvent les alpes glaronnaises, toutes blanchies de leurs neiges éternelles.
Une des premières visites est pour les églises, presque toutes protestantes.
Le Grossmunster. ancienne collégiale avec un chapitre de chanoines, îut élevé' en
240 A TRAVERS LE MONDE
I'honneur des saints Félix, Regula et Exuperantius qui, martyrisés sur les bords
de la Limmat, gravirent la colline leur tête à la main pour montrer qu'ils désiraient
reposer dans ce lieu. Le sceau de I'Etat porte encore aujourd'hui I'image des trois
saints céphalophores.
Bâti en style roman, le temple actuel a un caractère tout particulier ; il s'élève
sur I'emplacement d'un plus ancien, incendié en 1078. L'image sculptée de Charle-
magne, la couronne sur la tête,l'épée sur les genoux, se trouvedans une niche de la
tour, du côté de la Limmat et domine au loin la ville et la contrée. D'après la tra-
dition, Charlemagne aurait séjourné fréquemment à Zurich, et londé l'école du
chapitre du Grossmunster. L'intérieur, répondant à la simplicité du culte réîormé,
est sans ornements, mais sa robuste construction et ses belles proportions en im-
posent aux visiteurs.
Le jour de ['an 1519, le réformateur Ulrich Zwingle monta pour Ia première
fois dans la chaire de la collégiale; il y prêcha pendant 12 ans, puis scella de son
sang l'æuvre qu'il osait appeler rélormatrice, en mourant sur le champ de bataille
de Cappell,le ll octobre 1531. La génération actuelle lui a élevé une statue de
Zurich. Utoquai.
-
bronze, à peu près à I'endroit où, venant d'Einsiedeln, il avait abordé en ville.
***
Le Fraumunster est I'ancienne église de I'abbaye de ce nom, londée par Louis
le Germain enS53.Quelques parties datentdul l"siècle,le reste a été construit en plu-
sieurs lois au 13" et 14e siècles. Malgré sa simplicité, I'intérieur produit une impres-
A TRAVERS LE MONDE 241
Zurich, - Tonhalle,
Ce serait un crime dê quitter Zurich sans laire visite aux eaux bleues de son
célèbre lac; aussi, après le dîner. nous y allons.
A TRAVERS LE MONDE 243
Un coup d'æil sur les collines couvertes de vignobles et les arbres fruitiers,
sur les llorissants villages qui forment aux bords une chaîne continue, sur les nom-
Zurich. L'Utliberg.
-
breux baigneurs qui prennent leurs ébats dans le lac transparent et nous rebrous-
sons chemin. Adieu Zutich, adieu lac maiestueux, jardins, promenades, parcs,
clochers.
W. Coxn.lnol.
Dn Dalrnatie
(Fin)
en 18ôô par I'amiral autrichien Tegetthol sur la flotte italienne, et surtout Bussi j
o
I
J
246 A TRAVERS LE MONDE
avec son joyau incomparable n la grotte bteue D.lci je laisse Ia parole àun éminent
compatriote qui raconte d'une Îaçon brève et magistrale à la fois une visite faite à
cette merveille de la nature, découverte il y a vingt-cinq ans à peine :
( Les æuvres de la nature présentent souvent une recherche et une perfection
d'exécution qui déconcertent. N'est-ce pas du reste de son imitation que procèdent
tes plus belles de celles qui sortent de la main des hommes, et I'art ne trouve-t-il
pas en elle, la plupart du temps, la première et véritable source de son inspi-
ration ? Toujours est-il que, si 'son caprice s'excerce parfois en eflets désor-
donnés, dont I'incohérence constitue le principal élément de beauté, il semule
s'être plié ici à un souci singulier et minutieux de la forme. Le roc qui domine
l'étroite ouverture donnant accès à I'intérieur de ta grotte, affecte, dans le contour
général de ses lignes, une telle régularité, qu'un architecte n'aurait pas fait mieux
;
il aurait même certainement fait moins bien, s'it s'était avisé de corriger les
imperceptibles inégalités de symétrie qui y ajoutent une élégance de plus. Aurait-
il eu, en tout cas, I'idée, pourtant toute naturelle, tout à fait en situation, de ce
fronton modern-style majestueusement déployé au-dessus de la mer, dont la
silhouette évoque dans des proportions gigantesques la conque mythologique du
char d'Amphitrite, et I'aurait-il par surcroît, réalisée avec une pareille ôputence
d'ornementation, en taillant, d'un ciseau aussi habile dans tes reliefs du tuf, les
innombrables sculptures, qui font songer aux corniches des temptes du Cambodge
ou de l'lnde ?
Il y a de la féerie déjà dans ce décor qui pourrait être signé Amable ou
Jus-
seaume ; mais que doit être le temple qui s'abrite derrière une si prodigièuse
façade, le joyau enlermé dans un tel écrin ? un couloir si étranglé que nou, som-
mes obligés de nous tapir dans le fond des barques, nour arine sans transition
dans une vaste salle pleine d'une clarté mystérieuse, presque surnaturelle,
et le
spectacle en est si merveilleux, si inattendu, qu'il nous arrache à tous un Sôme
cri d'admiration. La lumière qui y pénètre par dessous, tamisée par la couche
liquide qui nous porte, comme par un écran de cristal cotoré, s'y épand en une
buée bleuâtre, ténue comme une vapeur d'encens, Iégère comme une écharpe
degaze impalpable. L'eau a des transparences de g.mit., des nuancespâlesde
turquoise, sur lesquelles flottent des rellets irisés de nacre. Tout est si irréel,
dans ce çadre de splendeur digne des Miile et une Nuits, que notre présence y
paraît paradoxale, et que nous avons I'impression d'avoir
été trunrportés, par
les enchantements d'un génie au sein de quelque pays fabuleux, très loin, dàns
le temps et dans I'espace, de la civilisation prosalque où nous vivons. peut_être
sommes-nous dans le palais . magique, où circé exerça autrefois, sur les compa-
gnons d'ulysse, I'attrait perfide de ses séductions. -Si
iamais en tous cas, les
sirènes et les ny*rrphes ont existé, c'est assurément dans ces llots d'argent et
d'azut quelles venaient baigner leur corps charmant et nous sommes presque
déçus de les y chercher en vain. l
En quelques heures nous parvenons au canal de Curzolaà l,îte du même
nom.
La petite ville de curzola, s'étève sur un monticure couronné par le dôme vers
lequel conver,gent toutes les rues et ruelles. D'imposants murj et tours protè_
gèrent autrefois ce coin si disputé aux vénitiens au rnoyen-âge et rui
doinent
6
E
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b!
6
J
248 A TRAVERS LE MONDE
Quel voyage délicieux jusqu'à Raguse par le canal de Calamotta avec ses
échappées sur la mer bleue à travers les îles qui longent Ia côte ! Quelle végé-
tation de pins, d'oliviers, quelle variété dans les habitations, vrais nids de verdure ?
On ne quitte pas le pont du bateau, fasciné par Ie panorama à la fois reposant
et harmonieux jusqu'à la large baie du port de Gravosa où accostent les navires
à destination de Raguse. .Gravosa acquiert une très grande importance car en
dehors de son port accessible aux grands bateaux, il s'y trouve la tête de ligne {e
chemins de fer qui pénètre en Heizégovine et en Bosnie, à Mostar, à Banjaluka,
à Sarajevo et Jaice et tant d'autres sites pittoresques. Mais tout près de Gravosa
se trouve Raguse qui éveille dans le cæur des Français tant de gtorieux souvenirs
du temps de Marmont, maréchal de Napoléon, qui, investi du titre de duc de
Raguse, a présidé pendant plusieurs années à l'administration de ce pays. La
vraie gloire de Raguse remonte à l'époque où, rivale de venise, elle lui disputait
le commerce du Levant et où elle stt déjouer pendant des siècles toutes tentatives
de la cité des doges pour se I'asservir par force ou par ruse. Mais si elle échappa
à ces embtches et stt maintenir son indépendance intacte elle subit au moins
I'ascendant moral de sa puissante voisine. Adossée à des hautes montagnes,
ainsi que Monaco, elle reste obstinément enfermée derrière les vieux remparts.
Rien n'a changé dans sa physionomie d'autrefois, ses monuments, ses ruelles
sont encore tels qu'aux jours de sa splendeur. Quelques-uns de ses anciens
édiîices sont lort beaux et témoignent de l'ère de longue prospérité qu'elle a con-
nue. Le Stradone, la rue principale qui traverse toute ta ville, possède à chacun
de ses deux bouts un cloître lort intéressant du côté de la Porta Pile le monastère
des Franciscains avec le puits d'Onofrio si pittoresque, et du côté de la Porta.
Ploce celui des Dominicains. Le monument le plus important est le Palais des Rec-
teurs, le siège du gouvernement de la république, où toute la grâce de la renais-
sance et de la gothique vénitienne se trouve réunie dans un ensemble à la fois
grandiose et harmonieux.
Raguse n'offre pas seulement un intérêt tout particulier à ceux qui aiment à
évoquer le passé mais retient les visiteurs par sa situation si favorisée, par des
hôtels du dernier cri et surtout par ses environs absotument délicieux, tels la
route de Raguse à Gravosa, la u bella vista u, l'île de Lacroma que I'on atteinten
quelques minutes du Porto Cassone et qui n'est qu'un parc immense autour de
I'ancien château, transformé après la mort de I'archiduc Rodolphe en un couvent
de Dominicains, avec sa petite mer intérieure pleine de mystère et toute sa poésie
un peu mélancolique, mais combien inspiratrice, les sources de l'Ombla, ce lleuve
du Karst qui jaillit tout entier des rochers pour se jeter 4 kilomètres plus loin dans
la mer, les platanes millénaires de Cannosa, la presqu'lle de Lapad toute couverte
de forêts, Ragusavecchia avec sa grotte d'Esculape, Breno et sescascades en pleine
verdure et toutes ces petites îles, autant de petits paradis.
Notre caravane se partage en deux groupes : I'un prend le chemin de fer
jusqu'à Castel lanuovo et Zelenika, deux endroits absolument charmants dans
o
o
J
o
250 A TRAVERS LE MONDE
Bocche di Cattaro où I'on trouve déjà d'exellents hôtels ; I'autre préfère le bateau
pour passer dans les ljords qui atteignent la beauté majestueuse de ceux de la
Norvège, mais qui sont incomparablement plus jolis grâce à la mer bleue. La
Bocche di Cattaro se compose de quatre lacs, entourés de montagnes abruptes,
boisées pour la plupârt et est absolument à I'abri de tout vent. Le derniei des
quatre lacs, la baie de Cattaro, ressemble à s'y méprendre à un lac de montagne et
I'enthousiasme très sincère que provoque toute cette région est à peine atténué
par la réglementation des . instantanés rr imposée par les autorités militaires et
à laquelle on peut se soumettre sans trop de regrets puisque les sujets ne manquent
pas tout le long de la côte de la Dalmatie. La ville de Cattaro, complètement
entourée demontagnes porte déjà I'empreinte de sa voisine, le Monténegro, dont
les habitants viennent en grand nombre au marché et y apportent une note très
pittoresque par leur costume original, qui comporte tout un arsenal de couteaux
et de pistolets dans les larges plis de la ceinture enroulée autour de la culotte
bouffante. Les vestiges de la domination de Venise n'y manquent pas et se trou-
vent sur maintes portes, lenêtres et balcons sous lorme du lion de Saint-Marc.
Très remarquable la cathédrale, dédiée à Saint-Tripuna; qui possède une châsse
d'une élégance restée barbare et un très beau baldaquin en pierre qui surmonte le
maitre-autel.
Tandis que quelques camarades de route vont terminer leur voyage en
Dalmatie par I'excursion si lacile (grâce aux automobiles de poste) à Cettigne par
les lacets imposants du mont Lovcen, d'autres, parmi lesquels les dames, préfèrent
retourner avec nous à Castelnuovo à t'entrée de la Bocche di Cattaro pour y
gotter un repos absolument délicieux parmi les orangers, et pour faire cette excur-
sion si charmante au monastère de Savina, où des cyprès gigantesques entourent
et protègent la petite église qui date de l'an 1000. Les explorateurs du Monténegro
nous reviennent par auto sur la belle route de Cattaro à Zelenka.
Et sur le . L E. ", le bateau express qui nous ramena à Trieste, une ieune lille
qui voyageait pour la première lois hors de France, résuma d'une façon particu-
lièrement heureuse les impressions reçues. Comme on la pressait de questions
pour savoir quel endroit I'avait le plus charmé, elle riposta naïvement, comme
l'enfant que I'on interroge : u Qui aime-tu mieux, papa ou maman ? r et qui
répond : n Tous les deux ,, notre jeune compatriote à son tour déclara sans
hésiter: u J'aime plus que mieux toute la Dalmatie ,r. Cessimples mots ne man-
quent certes pas d'éloquence'
casro* DUPONT.
I
A TRAVERS LE MONDE 251
Les européens
sont obligés
d'employer des
parias, car il y a
des beslognes
que des Hindous
nevoudraient Au Cachemire.
XV
les polders et les digues colossales avec leurs le plus exact des guides.
moulins qui donnent, peut-être, à la Hollande sa
note la plus originale I enfin les villes vieillottes,
lle Yroollike loclrt. (C. A. J.
endormies à I'ombre de leur passé, et ses cités van Dishoeck. Bussum),door C. Buysss.
actives, comme Rotterdam... Ce livre, exquis récit de voyage, écrit sans
Les auteurs de ce livre ne se sonl pas bornés prétentions littéraires par un excellent écrivain,
au coirt voyage classique; ils ont poussé leur procure à chaque instant un délicieux sentiment
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