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L’anarchie : entre utopie et réalité

« L’anarchie est une utopie irréaLisabLe », voilà bien une phrase que
chaque anarchiste a entendue au moins une fois dans sa vie, que cela
sorte de la bouche de fascistes, théocrates ou démocrates. Mais ceux
qui disent cela semblent ignorer que même les anarchistes savent
pertinemment que Leur idée est utopiste. cependant, c’est L’approche
envers L’utopie qui diffère dans notre cas, Les uns L’utiLisent contre
L’anarchie, prétextant L’impossibiLité de La chose, alors que d’autre,
comme moi, y voit Le but uLtime de L’anarchie : un système social
libertaire et égalitaire.

Prenons du recul et voyant ce qu’une utopie est. Tout d’abord un


monde parfait, où toute personne a les mêmes droits, les mêmes
devoirs, les mêmes possessions, les mêmes besoins. Une société où
règnent L’égaLité et La Liberté. on ne distingue pLus entre deux êtres,
chacun puisant dans son individualité pour former la communauté, ou
le potentiel total de l’individu est exprimé afin de donner une valeur
ajouté maximale au groupe, en faisant fi de son âge, sexe, race,
reLigion… de ce fait , L’on remarque deux chose, ce monde-là est avant
tout un summum de moraLité et d’ordre, ou chaque action est sujette au
self control de l’humain qui est moralement complet, que cela soit au
niveau interne aussi bien qu’externe. Et de deux ce monde est
ultimement ce qui « devrait » être, car avouons-le, tout ce que l’on
appelle « bien, » tous ce qui est à la fois bon pour l’individu et pour le
groupe se trouve dans l’anarchie. Je dis bien « devrait » au conditionnel
car iL y’a bien différence entre réaLité et fiction, mais cette fiction
est-elle vraiment réalisable?

La réponse est tristement un « non » sec et brutal. Une belle


désillusion que voilà ! du moins, sous L’ordre actuel des choses, car
nous ne sommes prêts ni au niveau de la moralité ni à celui de
L’économie, pour s’auto-diriger teL qu’une société anarchique
L’exigerait. La nature humaine est en soi un obstacle à cela, nous
sommes avides, cruels, égoïstes et endoctrinés, et trop de générations
ont vécu l’aire de la possession pour que l’on puisse changer, du jour
au lendemain un ordre établi depuis la création des structures
sociales modernes. Pourtant, cela se base sur une des mentalités
humaines qu’on considère inchangeabLe, ce qui est assez restreint
comme raisonnement. qui aurait cru au moyen âge qu’on aurait pu vivre
sans servage ? qui aurait cru qu’une société irréLigieuse, Lorsque L’on
brulait les hérétiques sur des buchers, serait pLus moraLe qu’un état
théocratique ? et c’est Là où réside L’essence de L’anarchie, dans Le
changement, car L’anarchie est avant tout une révoLution cuLtureLLe
et sociale catégorique, une volte-face du statu quo et des mentalités,
de la définition de nombreux concepts, et surtout, ceLui de L’être
humain dans son bain social. Ce changement-là, lui est tout-à-fait
possible sur le long terme comme sur le court terme, car il se base sur
L’éducation, Le savoir vivre et L’éthique anarchiste. Cette même
éthique qui rend L’autogestion de L’humain possibLe. Cette même éthique
que tout anarchiste a. une sur-morale en quelque sorte, qui, en outre,
représente tout ce que l’on juge « normalement » bien chez une
personne.

Je trouve que L’argument de L’utopie est d’une hypocrisie navrante.


Cela voudrait-il dire que leur idée sociale est tellement en dessous de
L’anarchie qu’iLs considèrent cette dernière impossible à atteindre,
utopique ? Pourtant certains ne se gênent pas à faire L’éLoge de La
nation démocratique, fasciste et théocratique, disant que dieu et/ou
le gouvernement national sont nécessaires et parfaits. Hypocrisie
quand tu nous tiens ! Là L’utopie est possibLe ? « La loi divine est
parfaite, elle est la solution, elle est valable en tout temps et a
tout endroit », voilà bien un semblant de déjà-vu, Comme quoi le double
standard des proto-fascistes, néo-fascistes et autres apologistes de
la théocratie n’est pas sujet à la même logique argumentaire que
l’anarchie. Et oui, maintenant l’utopie divine peut non seulement être
réelle, mais elle le serait en tout temps et en tout endroit. Parce
qu’un un tupinamba, pour qui le comble du « haram » et de porter des
vêtements, accepterait facilement (et je parle à l’échelle d’une
ethnie dominante d’amazonie) de cacher l’honneur des siens !
Heureusement, je ne partage pas ce point de vue, je vois que le
fascisme, qu’iL soit issu de dieu ou des hommes, est La voie faciLe vers ce
que les gens appellerait le monde de paix, de perfection. A coup
d’endoctrinement, de mensonges, de control des masses, on atteint le
but de la civilisation humaine parfaite, de l’utopie fasciste. La
machine sociale ou il n’y a pas de place pour l’individu, on lui donne un
but, et comme un engrenage, il fait ce qu’il doit faire, tourner aux grés
de la machine sociale, ou être éliminé.

aussi, L’utopie n’est pas à éviter, puisqu’eLLe est ce qui devrait être.
La charité n’a Jamais régLé Le probLème de pauvreté, pourtant on L’a
fait. Le sport n’a Jamais rendu queLqu’un immorteL, pourtant on Le fait,
mais face à L’anarchie, qui est bien pLus réaLisabLe et résoudrait tant
de problèmes, on se met la tête entre les jambes et crie stupidement :
« utopie ! ». c’est d’une lâcheté exacerbante. Le fan club du statu quo
ne voit pas plus loin que le bout de son nez, encore plus lâche, il essaie
aussi d’empêcher les autres de voir. Il devient violent lorsqu’on parle
de changement, se contente de ce qu’il a, et ultimement, confirme que
chaque personne n’as que le gouvernement qu’elle mérite. Car voyez-
vous, ce ne sont ni les mots dans les constitutions des pays, ni les
lignes sur les cartes, ni les versets récités dans les prières qui nous
enchaines, mais bien nous-même, qui sommes responsables de la
situation actuel du monde. C’est le peuple qui fait le système, pas le
système qui fait le peuple, et ce n’est pas au peuple d’avoir peur du
gouvernement, mais au gouvernement d’avoir peur du peuple. Si on oubli
ces concepts, alors nous sommes des proies faciles du système
fasciste, et tombant dans le coma libertaire.

Alors l’anarchie est-elle réalisable ? Non, mais c’est un devoir en


tant qu’humain d’essayer de l’atteindre. Le but n’est pas de faire
l’anarchie aujourd’hui demain ou dans cent ans, mais d’aller vers
l’anarchie aujourd’hui, demain et dans cent ans. Dès que l’on comprend
cette nuance, l’anarchie n’est plus une utopie mais bel et bien une
réalité, une réalité ultime et définitivement réalisable, en tant que
but et non en tant qu’etat.
aLors pour L’amour du cieL, cessez de dire que L’anarchie est utopique,
ceLa est un argument pour L’anarchie et non pas contre eLLe. Je ne
sais pas moi, dites qu’eLLe vient du diabLe, que c’est un compLot aLiens
pour nous affaiblir, ou je ne sais quel autre argument tout aussi
pertinent. Dans la vie, ceux qui choisissent le choix des lâches doivent
L’assumer.

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