2 - Boussouf Abdelhafid
M. Saïd Sadi doit assumer ses écrits, lui qui voudrait ouvrir les yeux de la jeunesse
sur l’Histoire de la Révolution.
Il déclarait dans sa conférence à Iferhounène (Le Soir d’Algérie du 2 novembre
2014) « dès l’automne 1956, c’est-à-dire un mois après avoir pris ses fonctions en
tant que responsable de la Wilaya V, Boussouf ordonne l’exécution de Lotfi qu’il
avait convoqué à son PC basé au Maroc».
Après ma mise au point, M. Saïd Sadi se défend d’une drôle de manière, c’est le
moins que l’on puisse dire en écrivant :
«Ce serait donc moi (âgé de neuf ans à l’époque des faits qui aurais révélé que
Boussouf avait ordonné l’exécution de Lotfi». Il l’avait déclaré, il faut l’assumer,
d’autant plus que, sachant qu’il s’est coincé lui-même, il cite littéralement la
déclaration de son «témoin» qui ne correspond nullement à celle qu’il a avancée au
préalable : «Nous avions reçu une convocation de ‘’45’’, c’est-à-dire Boussouf,
nous demandant de nous rendre à Engad… Mes amis… je vais vous faire une
confidence que j’ai faite ce matin à mon ami Bali. Nous étions du côté d’Isser
(Bensekrane), je reçois un message nous demandant de procéder à l’arrestation de
Lotfi et de l’exécuter. Le message était signé ‘’45’’ ; Nous avons refusé.»
Soit il était un gamin et à ce titre il n’a pas à se la ramener, soit il assume. D’autre
part, il fallait par éthique citer ce témoignage et son auteur et ne pas se l’approprier
indûment et en le déformant, puis le rejeter après avoir été découvert.
M. Saïd Sadi qui n’est pas tombé de la dernière pluie, se devait de ne pas se laisser
abuser par un tel témoignage. Jamais, au grand jamais, je n’ai entendu quelqu’un
dire que Boussouf était un numéro 45 ou autre. Les numéros sont réservés à mon
humble connaissance aux prisonniers. Par les temps qui courent, pourquoi pas 007.
Je tiens à soutenir que je ne connais pas ce témoin et que je n’étais pas au courant
de ce colloque, n’en déplaise à M. Saïd Sadi.
De grâce, arrêtez de falsifier, de bricoler et de bidouiller l’Histoire de l’Algérie.
Le 22 juin 1962, Si Mabrouk écrit une lettre que vous trouverez ci-jointe.
Lorsqu’on perd le pouvoir et que l’on demande à ses éléments de revenir en Algérie
pour reconstruire le pays, on ne peut que respecter cette figure emblématique de la
Révolution. Il n’a pas demandé de prendre position pour un des deux camps dans la
crise de 1962. Il ne leur a pas demandé de rester à sa disposition. Lorsque de juillet
1962, date de l’indépendance de notre cher pays jusqu’au 31 décembre 1980 date
de son décès, jamais au grand jamais Si Mabrouk n’a donné de déclaration
publique ni pour ni contre les pouvoirs qui se sont succédé dans son pays, ne doit-
on pas le respecter ou du moins ne pas l’impliquer dans l’histoire de l’Algérie de
1962 à 1980. Il avait considéré avoir rempli sa mission pour l’indépendance de
l’Algérie. Alors pourquoi et comment ne pas le respecter ?
D’autre part, M. Saïd Sadi a revendiqué, mieux, il a décidé dans ses trois derniers
écrits, de s’accaparer l’exclusivité sur Abane, Ben M’hidi, Ben Boulaïd,
Amirouche, Zighoud et Lotfi. Eh bien, je les revendique moi aussi et à juste titre
parce qu’ils ont été mes compagnons. Pour ne pas avoir à le révolter, je ne les
revendique pas comme frères afin de ne pas lui donner l’occasion de crier au
scandale.
Document
Lettre de Abdelhafid Boussouf aux éléments du MALG
République Algérienne
Ministère de l’armement
Et des liaisons générales
CIRCULAIRE
A tous les militants en activité au sein des services du MALG.