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O CISNE : O poema do cisne é belo, mesmo vertido ao português, vem com música,

em sentido de som e de fundo, como se vê: “Andrômaca, só penso em ti!” (...)


“Fecundou-me de súbito a fértil memória,/Quando eu cruzava a passo o novo
Carrossel./Foi-se a velha Paris”. Há um quê de nostalgia, a velha Paris se evoca, mas o
poeta tem então uma visão: “Ali eu vi, certa manhã,” (...) “Um cisne que escapara enfim
ao cativeiro/E, nas ásperas lajes os seus pés ferindo,/As alvas plumas arrastava ao sol
grosseiro./Junto a um regato seco, a ave, o bico abrindo,/No pó banhava as asas cheias
de aflição,/E dizia, a evocar o seu lago natal:/“Água, quando cairás? quando soarás,
trovão?””. A visão do cisne e sua fuga do cativeiro ainda possui um misto de esperança
e sofrimento, a água é sentida como fonte redentora, no que Baudelaire continua: “Paris
muda! mas nada em minha nostalgia/Mudou!” (...) “Também diante do Louvre uma
imagem me oprime:/Penso em meu grande cisne, quando em fúria o vi,/Qual exilado,
tão ridículo e sublime,/Roído de um desejo infindo!”. Aqui a velha Paris é o cisne
outrora visto, a visão nostálgica funde a beleza do animal à da cidade, e os ventos da
mudança como uma dor que quer se ver extirpada: “Andrômaca, às carícias do esposo
arrancada,/De Pirro a escrava, gado vil, trapo terreno,/Ao pé de ermo sepulcro em
êxtase curvada,/Triste viúva de Heitor e, após, mulher de Heleno!” (..) “Assim, a alma
exilada à sombra de uma faia,/Uma lembrança antiga me ressoa infinda!”. A memória,
por infinda, ressoa o infinito, que pode ser esperança ou lembrança. Pode-se ver o futuro
e ao mesmo tempo evocar do passado algo que da memória não se esgota. O poema é o
cisne e é Paris.

(Andrômaca: em grego Andromákhë, esposa de Heitor e mãe de Astíanax. Após a tomada de


Troia, tornou-se escrava de Pirro, filho de Aquiles, com quem teve três filhos e que depois a
repudiou, dando-a a Heleno, irmão de Heitor/ Simeonte: em grego Simóeis, rio da Tróade no
qual outrora desembocava o rio Escamandro/Pirro: em grego Pýrros, em latim, Pyrrhus (c.318-
272 a.C.), rei de Epiro (295-272), célebre pela dura vitória (por isso conhecida como ‘vitória de
Pirro’) que obteve sobre os romanos em Heracleia (280). Morreu em Argos, após invadir o
Peloponeso, durante uma batalha/Heitor: em grego Héktör, herói troiano, filho de Príamo e
Hécuba, esposo de Andrômaca e pai de Astíanax. Após realizar várias proezas militares, foi
morto por Aquiles, que o arrastou ao redor das muralhas de Troia amarrado a seu
carro/Heleno: em grego, Hélenos, em latim, Helenus, guerreiro e adivinho troiano, filho de
Príamo e Hécuba, irmão de Heitor e esposo de Andrômaca, que lhe foi dada em casamento por
Pirro).

Le cygne

à Victor Hugo.
I
Andromaque, je pense à vous! ce petit fleuve,
Pauvre et triste miroir où jadis resplendit
L'immense majesté de vos douleurs de veuve,
Ce Simoïs menteur qui par vos pleurs grandit,

A fécondé soudain ma mémoire fertile,


Comme je traversais le nouveau Carrousel.
Le vieux Paris n'est plus (la forme d'une ville
Change plus vite, hélas! que le coeur d'un mortel);

Je ne vois qu'en esprit tout ce camp de baraques,


Ces tas de chapiteaux ébauchés et de fûts,
Les herbes, les gros blocs verdis par l'eau des flaques,
Et, brillant aux carreaux, le bric-à-brac confus.

Là s'étalait jadis une ménagerie;


Là je vis, un matin, à l'heure où sous les cieux
Froids et clairs le Travail s'éveille, où la voirie
Pousse un sombre ouragan dans l'air silencieux,

Un cygne qui s'était évadé de sa cage,


Et, de ses pieds palmés frottant le pavé sec,
Sur le sol raboteux traînait son blanc plumage.
Près d'un ruisseau sans eau la bête ouvrant le bec

Baignait nerveusement ses ailes dans la poudre,


Et disait, le coeur plein de son beau lac natal:
"Eau, quand donc pleuvras-tu? quand tonneras-tu, foudre?"
Je vois ce malheureux, mythe étrange et fatal,

Vers le ciel quelquefois, comme l'homme d'Ovide,


Vers le ciel ironique et cruellement bleu,
Sur son cou convulsif tendant sa tête avide,
Comme s'il adressait des reproches à Dieu!

II
Paris change! mais rien dans ma mélancolie
N'a bougé! palais neufs, échafaudages, blocs,
Vieux faubourgs, tout pour moi devient allégorie,
Et mes chers souvenirs sont plus lourds que des rocs.

Aussi, devant ce Louvre une image m'opprime:


Je pense à mon grand cygne, avec ses gestes fous,
Comme les exilés, ridicule et sublime,
Et rongé d'un désir sans trêve! et puis à vous,

Andromaque, des bras d'un grand époux tombée,


Vil bétail, sous la main du superbe Pyrrhus,
Auprès d'un tombeau vide en extase courbée;
Veuve d'Hector, hélas! et femme d'Hélénus!

Je pense à la négresse, amaigrie et phthisique,


Piétinant dans la boue, et cherchant, l'oeil hagard,
Les cocotiers absents de la superbe Afrique
Derrière la muraille immense du brouillard;
À quiconque a perdu ce qui ne se retrouve
Jamais, jamais! à ceux qui s'abreuvent de pleurs
Et tettent la Douleur comme une bonne louve!
Aux maigres orphelins séchant comme des fleurs!

Ainsi dans la forêt où mon esprit s'exile


Un vieux Souvenir sonne à plein souffle du cor!
Je pense aux matelots oubliés dans une île,
Aux captifs, aux vaincus!... à bien d'autres encor!

&&&&&

À l'époque à laquelle le poème Le Cygne est écrit, Paris est transformé par le
baron Haussmann. Le Cygne est “le poème des exilés”. Passant dans des rues
qui n'avaient gardé du passé que leurs noms, dans un Carrousel trop neuf et
privé d'âme, Baudelaire s'est souvenu de son frère le Cygne, comme il s'était
naguère souvenu de son frère l'albatros (les deux poèmes ont été écrits,
probablement en 1859 ). Il s'est rappelé ce cygne évadé qui, au même
endroit, traînait sur le pavé à la recherche de son lac natal; et puis une autre
figure immobilisée au bord d'une eau trompeuse, Andromaque, fascinée par
le miroir où elle en se reflétait plus; et puis tous ceux qui ont besoin de
traverser les brumes du souvenir et des larmes. Le passé transfigurait le
présent et l'imagination absorbait l'un et l'autre : le monde visible devenait
l'allégorie du monde invisible, celui où règnent la Douleur et le Souvenir.

Composition

Il s'agit d'un poème en deux parties, treize quatrains d'alexandrins en rimes


croisées. Il possède une structure en miroir : les mêmes éléments sont repris
dans l'ordre inverse, on commence avec Andromaque et on finit avec elle.
Les allégories priment dans ce poème : Baudelaire fait appel à son
imagination et à des souvenirs, des références littéraires. Le poème est dédié
à Victor Hugo : à cette époque, il est exilé.

Sur le thème de l'exil, quatre motifs se développent : celui de l'Andromaque,


celui de la ville, celui du cygne, celui des exilés. Ils ne se succèdent pas, ils
s'appellent et ils s'enlacent dans un jeu savant.

Première partie
Comme souvent chez Baudelaire, l'eau est au centre des tableaux, celle des
larmes et celle du miroir, celle des flaques et celle du ciel, celle de la mer et
celle des fleuves.

Vers 1-8
Le nom d'Andromaque se détache comme un appel. Il suscitera les sortilèges
de la légende; mais d'abord le poème restera tout proche de l'humble réalité.
C'est à partir d'un ruisselet asséché dans lequel un cygne “évadé de sa cage”
cherchait désespérément une goutte d'eau qu'est sans doute née la rêverie
du penseur. Le mouvement du vers, avec ses silences, traduit le mouvement
de l'âme; le rythme monte dans le second vers, s'étale sur le troisième et le
début du quatrième puis redescend.
La scène a “fécondé” sa mémoire et l'a rendue fertile : elle a multiplié les
rapprochements et les oppositions, les rapports entre le présent et le passé,
les plaintes de l'âme solitaire. Le petit “fleuve”, triste et pauvre, reflétait la
douleur immense et majestueuse de la “veuve” (vers 1-6). Le miroir compte
moins que l'image renvoyée et cette image était celle de la veuve
inconsolable, hantée comme le cygne par le souvenir d'un bonheur perdu.
Andromaque deviendra le symbole, le plus célèbre, le plus noble, de tous les
exilés, de tous ceux qui rêvent d'un paradis lointain et qui “sont rongés d'un
désir sans trêve”.
Puis le monde moderne intervient avec son prosaïsme (vers 7-8) à travers
une réflexion morale. La dissonance avec l'évocation précédente est sensible,
et tout au long de la pièce, thèmes, tableaux, vers, se heurteront dans un
style très contemporain. La confrontation du passé avec le présent pose le
problème du bonheur, mais dans des termes inhabituels : le milieu d'élection
n'est plus la nature, mais la ville, et la pierre change alors que les sentiments
demeurent.

Seconde partie

Les images reviennent, mais en un cortège plus organisé, mieux discipliné,


plus long aussi puisque d'autres exilés suivent Andromaque et le cygne; et
elles proposent plus nettement leurs allégories (vers 11), c'est à dire que, de
l'apparence illusoire et désordonnée, elles font passer à un sens profond.

Vers 9-12
Le mouvement reprend là où Baudelaire l'avait interrompu pour évoquer
l'anecdote du cygne dans le cadre du “vieux Paris” en démolition. La
méditation repart à propos de ce souvenir qui va en appeler d'autres, au gré
de l'association des idées, tous accordés à la pesante mélancolié du poète,
pour qui tout “devient allégorie”.

Vers 11.
Notons la distinction que Thibaudet établit entre symbole et allégorie : “
L'allégorie se présente à nous sous la forme d'une intention nette, précise,
détaillée; le symbole sous la forme d'une création libre où l'idée et l'image
sont indiscernablement fondues”.
En ce sens, la ville offre bien des symboles, mais le poète et le lecteur lui
donnent une interprétation, donc la continuité et la cohérence de l'allégorie.

Vers 13-20
L'image et l'idée (vers 13-14) sont ansi étroitement liées. Elles unissent à
nouveau le cygne et Andromaque, deux figures de l'exil, deux figures du
poète. Ce qui les apparente, c'est le refus d'accepter la vie telle qu'elle est et
un besoin dévorant d'idéal.
Ces deux thèmes sont d'abord posés l'un auprès de l'autre, simplement (vers
14-16), puis (vers 16-20) croisés et enrichis. Pour Andromaque, la grandeur
est dans l'amour, la bassesse dans la contrainte. Le thème est d'abord
exprimé directement (vers 15-16), à propos du cygne ridicule aux yeux de la
foule, à cause de ses gestes fous et mal adaptés et sublime par son refus de
capituler et de renoncer à son rêve. Puis le thème est suggéré à travers le
symbole plus complexe de la destinée d'Andromaque. Le poète rappelle avec
émotion la déchéance de la reine devenue esclave (vil bétail) du superbe
Pyrrhus (écho de la noblesse du style racinien) et femme d'Hélénus après
avoir été l'épouse d'Hector. Le vers 20 souligne ce douloureux contraste,
d'autant plus émouvant que le vers 17, inspiré de Virgile, déplorait sa chute
irréparable (d'un grand époux tombé). Le vers 19, d'une grande beauté
plastique, souligne la douleur majestueuse de la veuve inconsolable, et sa
volonté de tourner le dos au réel pour rester fidèle, malgré tout, à son rêve.

Vers 21-28
Parallèlement, d'autres figures s'avancent : celle de la négresse qui cherche
son passé, hagarde, à travers le brouillard (comme Andromaque, en extase,
devant un tombeau vide), et, se tenant la main, plus banales, celles des
victimes de la destinée. Si le drame est toujours le même, les situations
changent. A la noble statue de la reine, interprétée dans un style racinien,
s'oppose celle de la pauvresse, décharnée et misérable, et qui, pourtant
répète, elle aussi, les gestes fous du cygne. Mais le cri le plus douloureux
(noter l'effet du rejet vers 26) et le plus discordant est celui des anonymes
(vers 25-28), les éternels infortunés, les fils de la Douleur qui n'ont d'autre
consolation que les pleurs et finissent par se repaître de leur souffrance, les
orphelins réduits à la misère physique.

Vers 29-32
La dernière strophe est la plus déroutante. On y attend la conclusion
(“Ainsi...” qu'appelaient les vers 9-12, et donc une interprétation de
l'allégorie. Mais (vers 31-32) d'autres infortunés vont se présenter à l'esprit
du poète et les derniers vers substituer leur balbutiement à la péroraison. À
la suite d'une image magnifique, et d'une qualité musicale admirable (vers
29-30), la pièce se termine en mineur sur une énumération toute simple, puis
sur une note plus dicrète, allusion probable à l'infortune du poète lui-même.
Exilé loin des sphères de l'idéal, il est comme “ces matelots oubliés dans une
île, il est un captif, un vaincu.”

CONCLUSION

À mesure que Baudelaire sent mieux son originalité, on dirait qu'il veut
détacher plus complètement la poésie des entraves de la forme
traditionnelle. Claudel disait que son style est “un extraordinaire mélange du
style racinien et du style journalistique de son temps”. C'est particulièrement
vrai dans ce poème, et c'est peut-être ce qui lui donne cet aspect de rêve
ébauché”.

Autre analyse :
lettrines.net/dotclear/public/Docs_1ere_S2/Sq_Poesie/1S2-Sq3-s2-LA1-Le-
Cygne-II-Lettrines.pdf
Charles Baudelaire's
Fleurs du mal / Flowers of Evil

Le Cygne

À Victor Hugo

Andromaque, je pense à vous! Ce petit fleuve,


Pauvre et triste miroir où jadis resplendit
L'immense majesté de vos douleurs de veuve,
Ce Simoïs menteur qui par vos pleurs grandit,

A fécondé soudain ma mémoire fertile,


Comme je traversais le nouveau Carrousel.
Le vieux Paris n'est plus (la forme d'une ville
Change plus vite, hélas! que le coeur d'un mortel);

Je ne vois qu'en esprit tout ce camp de baraques,


Ces tas de chapiteaux ébauchés et de fûts,
Les herbes, les gros blocs verdis par l'eau des flaques,
Et, brillant aux carreaux, le bric-à-brac confus.

Là s'étalait jadis une ménagerie;


Là je vis, un matin, à l'heure où sous les cieux
Froids et clairs le Travail s'éveille, où la voirie
Pousse un sombre ouragan dans l'air silencieux,
Un cygne qui s'était évadé de sa cage,
Et, de ses pieds palmés frottant le pavé sec,
Sur le sol raboteux traînait son blanc plumage.
Près d'un ruisseau sans eau la bête ouvrant le bec

Baignait nerveusement ses ailes dans la poudre,


Et disait, le coeur plein de son beau lac natal:
«Eau, quand donc pleuvras-tu? quand tonneras-tu, foudre?»
Je vois ce malheureux, mythe étrange et fatal,

Vers le ciel quelquefois, comme l'homme d'Ovide,


Vers le ciel ironique et cruellement bleu,
Sur son cou convulsif tendant sa tête avide
Comme s'il adressait des reproches à Dieu!

II

Paris change! mais rien dans ma mélancolie


N'a bougé! palais neufs, échafaudages, blocs,
Vieux faubourgs, tout pour moi devient allégorie
Et mes chers souvenirs sont plus lourds que des rocs.

Aussi devant ce Louvre une image m'opprime:


Je pense à mon grand cygne, avec ses gestes fous,
Comme les exilés, ridicule et sublime
Et rongé d'un désir sans trêve! et puis à vous,

Andromaque, des bras d'un grand époux tombée,


Vil bétail, sous la main du superbe Pyrrhus,
Auprès d'un tombeau vide en extase courbée
Veuve d'Hector, hélas! et femme d'Hélénus!

Je pense à la négresse, amaigrie et phtisique


Piétinant dans la boue, et cherchant, l'oeil hagard,
Les cocotiers absents de la superbe Afrique
Derrière la muraille immense du brouillard;

À quiconque a perdu ce qui ne se retrouve


Jamais, jamais! à ceux qui s'abreuvent de pleurs
Et tètent la Douleur comme une bonne louve!
Aux maigres orphelins séchant comme des fleurs!

Ainsi dans la forêt où mon esprit s'exile


Un vieux Souvenir sonne à plein souffle du cor!
Je pense aux matelots oubliés dans une île,
Aux captifs, aux vaincus!... à bien d'autres encor!

— Charles Baudelaire
The Swan

To Victor Hugo

Andromache, I think of you! — That little stream,


That mirror, poor and sad, which glittered long ago
With the vast majesty of your widow's grieving,
That false Simois swollen by your tears,

Suddenly made fruitful my teeming memory,


As I walked across the new Carrousel.
— Old Paris is no more (the form of a city
Changes more quickly, alas! than the human heart);

I see only in memory that camp of stalls,


Those piles of shafts, of rough hewn cornices, the grass,
The huge stone blocks stained green in puddles of water,
And in the windows shine the jumbled bric-a-brac.

Once a menagerie was set up there;


There, one morning, at the hour when Labor awakens,
Beneath the clear, cold sky when the dismal hubbub
Of street-cleaners and scavengers breaks the silence,

I saw a swan that had escaped from his cage,


That stroked the dry pavement with his webbed feet
And dragged his white plumage over the uneven ground.
Beside a dry gutter the bird opened his beak,

Restlessly bathed his wings in the dust


And cried, homesick for his fair native lake:
"Rain, when will you fall? Thunder, when will you roll?"
I see that hapless bird, that strange and fatal myth,

Toward the sky at times, like the man in Ovid,


Toward the ironic, cruelly blue sky,
Stretch his avid head upon his quivering neck,
As if he were reproaching God!

II

Paris changes! but naught in my melancholy


Has stirred! New palaces, scaffolding, blocks of stone,
Old quarters, all become for me an allegory,
And my dear memories are heavier than rocks.

So, before the Louvre, an image oppresses me:


I think of my great swan with his crazy motions,
Ridiculous, sublime, like a man in exile,
Relentlessly gnawed by longing! and then of you,

Andromache, base chattel, fallen from the embrace


Of a mighty husband into the hands of proud Pyrrhus,
Standing bowed in rapture before an empty tomb,
Widow of Hector, alas! and wife of Helenus!

I think of the negress, wasted and consumptive,


Trudging through muddy streets, seeking with a fixed gaze
The absent coco-palms of splendid Africa
Behind the immense wall of mist;

Of whoever has lost that which is never found


Again! Never! Of those who deeply drink of tears
And suckle Pain as they would suck the good she-wolf!
Of the puny orphans withering like flowers!

Thus in the dim forest to which my soul withdraws,


An ancient memory sounds loud the hunting horn!
I think of the sailors forgotten on some isle,
— Of the captives, of the vanquished!...of many others too!

— William Aggeler, The Flowers of Evil (Fresno, CA: Academy Library Guild, 1954)

The Swan

To Victor Hugo

Andromache! — This shallow stream, the brief


Mirror you once so grandly overcharged
With your vast majesty of widowed grief,
This lying Simois your tears enlarged,

Evoked your name, and made me think of you,


As I was crossing the new Carrousel.
— Old Paris is no more (cities renew,
Quicker than human hearts, their changing spell).

In mind I see that camp of huts, the muddle


Of rough-hewn roofs and leaning shafts for miles,
The grass, green logs stagnating in the puddle,
Where bric-a-brac lay glittering in piles.

Once a menagerie parked there.


And there it chanced one morning, when from slumber freed,
Labour stands up, and Transport through still air
Rumbles its sombre hurricane of speed, —
A swan escaped its cage: and as its feet
With finny palms on the harsh pavement scraped,
Trailing white plumage on the stony street,
In the dry gutter for fresh water gaped.

Nervously bathing in the dust, in wonder


It asked, remembering its native stream,
"When will the rain come down? When roll the thunder?"
I see it now, strange myth and fatal theme!

Sometimes, like Ovid's wretch, towards the sky


(Ironically blue with cruel smile)
Its neck, convulsive, reared its head on high
As though it were its Maker to revile.

II

Paris has changed, but in my grief no change.


New palaces and scaffoldings and blocks,
To me, are allegories, nothing strange.
My memories are heavier than rocks.

Passing the Louvre, one image makes me sad:


That swan, like other exiles that we knew,
Grandly absurd, with gestures of the mad,
Gnawed by one craving! — Then I think of you,

Who fell from your great husband's arms, to be


A beast of freight for Pyrrhus, and for life,
Bowed by an empty tomb in ecstasy —
Great Hector's widow! Helenus's wife!

I think, too, of the starved and phthisic negress


Tramping the mud, who seeks, with haggard eye,
The palms of Africa, and for some egress
Out of this great black wall of foggy sky:

Of those who've lost what they cannot recover:


Of those who slake with tears their lonely hours
And milk the she-wolf, Sorrow, for their mother:
And skinny orphans withering like flowers.

So in the forest of my soul's exile,


Remembrance winds his horn as on he rides.
I think of sailors stranded on an isle,
Captives, and slaves — and many more besides.

— Roy Campbell, Poems of Baudelaire (New York: Pantheon Books, 1952)


The Swan

Andromache, I think of you as I look down on the broad languid surface


of the Seine from Carrousel Bridge. It's a mirror of yesterday that undercuts
my every feeling, even in this clear contemplation of you, still in your widow's
grief, as cocky Phyrrus drags you to his bed.

The Paris of old has undergone changes my heart cannot. Now only in memory,
the Paris of makeshift booths and crowded tradesmen's squares. Every massive
stone was covered with a green algaeous stain thrown up by wheels hurrying
to keep the machinery of a divine indifference turning. The once necessary
storefront jumble of bric-a-brac has been effaced.

A menagerie used to set up to the west of me. Just over there, one morning,
as the loud road menders came to work to hoist bricks in the bird-alive dawn,
I saw a swan pecking at the peg holding shut its wicker cage. Once free,
it made for what it took for a wet gutter. It had not rained in two weeks.
Webbed feet dragged white plumes across a scorched street. At the dried-
up pool, the thirsty creature became frantic. Flapping its wings, it shaded
itself in a mist of acrid dust. The neck twisted and the beak scraped the
dirt. Lifting its head to the cloudless sky, it scraked for water. I can
still hear that unhappy bird scolding the dreaming azure. The amused
owner tied a rope around the swan's neck and used a broom handle to
prod it back into its cage.

As Paris changes, my melancholy deepens. The new palaces, covered by


scaffolding and surrounded by blocks of stone, overlook the old suburbs
that are being torn down to pave wide, utilitarian avenues. The new city's
coils strangle memory. As I stand gazing at the everyday activity surrounding
the Louvre, I have an oppressive vision -- my frenzied swan's desperation is
the condition of the multiplying exiles on this globe.

I think of you again, Andromache, as I watch a tubercular Negress trudging the


steps of our courthouse counting on a pity it cannot offer. Walking home by
the street orphans living off the offal of third-class restaurants, I fix on
Pacific cannibals, my friends' ennui, our insignificant bents, and on those
daily made reviled, slaughtered Hector, Andromache in Phyrrus' bed.

— Will Schmitz

Le Cygne

Andromache, of thee I think! and of


the dreary streamlet where, through exiled years,
shone the vast grandeur of thy widow's love,
that false Simois brimmed with royal tears
poured like the Nile across my memory strange,
as past the Louvre new I strolled, apart.
— Old Paris is no more (for cities change
— alas! — more quickly than a mortal's heart);

only my memory sees the capitals,


the shafts unfinished once, in pools of rain,
the slimy marble blocks, weeds, market-stalls
with old brass gleaming through each dusty pane.

that corner houses a whole menagerie once;


and here one day I saw, when 'neath the fair
cold heavens, Toil awoke, and over the stones
the storm of traffic rent the silent air,

a swan which from its cage had made escape


patting the torrid blocks with webby feet,
trailing great plumes of snow, while beak agape
fumbled for water in the parching street;

wildly it plunged its wings in dust again,


mourning its native lake, and seemed to shrill:
"lightning, when comest thou? and when, the rain?"
strange symbol! wretched bird, I see it still,

up to the sky, like Ovid's fool accurst,


up to the cruelly blue ironic sky
raising its neck convulsed and beak athirst,
as though reproaching God in each mad cry.

II

towns change... but in my melancholy naught


has moved at all! new portals, ladders, blocks,
old alleys — all become symbolic thought,
in me, loved memories turn to moveless rocks.

so, crushing me, the Louvre gates recall


my huge white swan, insane with agony,
comic, sublime, like exiles one and all
by truceless cravings torn! I think of thee

Andromache, a slave apportioned, whom


proud Pyrrhus took from hands more glorious,
in ecstasy bent o'er an empty tomb;
great Hector's widow, wed to Helenus!

I think of thee, consumptive Nubian,


wading the mire, wan-eyed girl, agog
to find the absent palms of proud Soudan
behind the boundless rampart of the fog;

I think of all who lose the boons we find


no more! no more! who feed on tears and cling
to the good she-wolf Grief, whose tears are kind!
— of orphans gaunt like flowers withering!

thus, in the jungle of my soul's exile,


old memories wind a horn I've heard before!
I think of sailors wrecked on some lost isle,
of prisoners, captives!... and many more!

— Lewis Piaget Shanks, Flowers of Evil (New York: Ives Washburn, 1931)

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Two editions of Fleurs du mal were published in Baudelaire's lifetime — one in 1857
and an expanded edition in 1861. "Scraps" and censored poems were collected in Les
Épaves in 1866. After Baudelaire died the following year, a "definitive" edition
appeared in 1868.

 1857 Fleurs du mal

First edition with 100 poems

 1861 Fleurs du mal

Second edition missing censored poems but including new ones

 1866 Les Épaves

Twenty-three "scraps" including the poems censored from the first edition

 1868 Fleurs du mal

Comprehensive edition published after Baudelaire's death

 All Poems (Alphabetical)

Every poem from each edition

 Audio

Readings of Baudelaire mostly in French

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