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Actu ❘ FOCUS ZÉLANDE

B.V.
ZÉLANDE

Lionel Flageul
Saison atypique
au royaume des moules
Contraintes de
production accrues,
baisse des prix moyens
et concurrence
étrangère mettent à
mal les comptes des
P rès de 30  °C sur les quais de
Yerseke début juillet. De mémoire
de pêcheurs et de négociants, c’est
plutôt rare. Mais la grosse chaleur
qui règne sur le premier port et centre
d’expédition de moules des Pays-Bas ne
tombe pas seulement du ciel. Ces dernières
À savoir
• Indicateur de tendance
à long terme, le prix
moyen des moules à la
criée de Yerseke oscille
entre 0,5 à 2 euros/kg.
En réalité, les écarts
Les tempêtes hivernales ou la prédation
des canards n’expliquent pas toutes ces oscil-
lations. L’enjeu politique avec les écologistes
pèse toujours aussi lourd dans la balance.
« Chaque année, la négociation avec le gou-
vernement pour avoir des droits de pêche au
naissain sauvage en mer de Wadden est ser-
années, des vents contraires plombent les de qualité des lots rée », rappelle Addy Risseeuw, secrétaire de
mytiliculteurs de Yerseke. expliquent une différence
comptes des armements mytilicoles et les l’organisation de producteurs mytilicoles des
Pour renforcer leur poids tensions sont d’autant plus palpables que de prix beaucoup plus Pays-Bas, structure chargée de défendre les
dans la première mise les moules étaient petites au démarrage importante durant une intérêts de la profession et de promouvoir la
campagne avec des cours
en marché, ils ont créé cette saison.
record de 6 euros/kg.
moule de Zélande.
la cooprérative Un rapide retour en arrière dans les sta- La baisse récurrente des autorisations de
tistiques du Mosselkantoor suffit à résu- • Une tonne de moule capture de naissain, reparqué ensuite sur le
De Mossel Compagnie. mer la situation. Exit les belles années
néerlandaise équivaut fond, a conduit les mytiliculteurs à pratiquer
à 100 kg. Un usage
à 100  000  tonnes débarquées sous la le captage sur corde ou MZI (mossel zaad
particulier...
criée, les apports de la Waddenzee et de invanginstallatie) au point qu’il représente
l’Oosterschelde oscillent entre 26  000  et 40 % du naissain produit aujourd’hui. « À
Enquête : Bruno VAUDOUR 58 000 tonnes depuis 2005-2006. terme, l’équilibrage se fera car les autorités

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ÉCH S SAISONNIERS
augmentent les licences pour le poisson et le
captage sur corde au détriment de la pêche
de naissain sauvage. Techniquement, le MZI
marche bien, en revanche, il est trois à quatre
Coup d’essai à la première criée


fois plus coûteux à produire que le naissain
pêché sur le fond. Sur une valeur globale Personne n’aurait manqué la criée du 3 juillet, la première de la saison. Ni les transfor-
des débarquements de 50 millions d’euros,
mateurs et encore moins les mytiliculteurs, surtout ceux de la nouvelle coopérative,
le coût du naissain de corde avoisine 15 %.
De Mossel Compagnie. Laquelle pèse la moitié de la production néerlandaise. Cette
Étant donné la part de main-d’œuvre néces-
année, le système d’adjudication connaît deux nouveautés : la prévente de lots échan-
saire à l’exploitation des filières de captage,
tillonnés sur les parcs des adhérents de la coopérative et une grille de prix minimum
il y a peu d’économies d’échelle possibles »,
correspondant à chaque catégorie.
explique Addy Risseeuw.
À l’ouverture des écrans, une certaine surprise se lit sur le visage des acheteurs : les
Parallèlement aux aléas et contraintes de
moules sont petites, bien remplies certes avec des taux de chair compris entre 22
production, le prix moyen des moules à la
et 31 %, mais trop petites par rapport au prix minimum. Résultat, sur les 22 lots à la
première vente a franchement dégringolé
vente, seuls trois ont été prévendus, à peine quelques centimes au-dessus du prix. Et
depuis quatre ans, sans que les volumes
encore, un seul lot s’approchait de la norme de 60 pièces/kg. Les autres affichaient 80 à
puissent compenser la baisse. La présence
d’une toxine, tétrodotoxine TTX, dans les 90 pièces/kg, autour de 0,80 euro/kg.
moules en début de saison 2016 a perturbé « Des tailles trop petites pour le marché belge mais adaptées au marché français. Le
le marché belge, premier débouché de la besoin de revaloriser le produit est compréhensif et l’initiative de la coopérative est inté-
moule de Zélande avec le marché natio- ressante mais la grille de prix est inadaptée. C’est du jamais vu : personne ou presque n’a
nal. Comme la campagne démarre vrai- acheté… », résume Olivier Camelot de Delta Mossel, présent lors du coup d’essai.
ment avec la fête nationale belge, le 21 juil-
let, l’effet s’est fait sentir sur les cours de
Yerseke alors que c’est sur la période esti-
vale que les producteurs bénéficient des
meilleurs prix. À cela s’ajoutent les importa-
tions croissantes de moules en provenance
de l’Union européenne pour la transforma-
tion à Yerseke. « Il y avait beaucoup de pro-
duits et 70 % des armements ont perdu de
l’argent en 2016-2017 », rappelle le secré-
taire de l’OP qui regroupe près de 90 adhé-
rents pour une flottille de 60 bateaux exploi-
tant 6 500 ha dans la Waddenzee.
« Dans un contexte de forte concurrence,

B.V.
les mytiliculteurs ont souffert de la baisse des
prix et leurs coûts ont grimpé  », confirme
Olivier Camelot, directeur des ventes de Sous la criée de Yerseke, les acheteurs sont restés dubitatifs
devant les prix minimaux demandés par la nouvelle coopérative.
Delta Mossel. Comme la plupart des négo-
ciants-transformateurs dont les usines se
succèdent sur Korringaweg, cette entreprise
a renforcé son pôle mytilicole pour avoir une Petites mais charnues

meilleure prise sur les disponibilités. «  Nos


parcs allemands sont à nouveau productifs En lançant cet été, sous la marque Schippers, des petites moules sortant du
depuis trois ans et si un client demande une calibrage habituel mais bien pleines, Prins & Dingemanse va régaler les
taille à un instant T, on peut lui fournir sans consommateurs français tout en s’adaptant à ce que la nature peut offrir. Trans-
qu’elle soit disponible à la criée. » formateur et mytiliculteur exploitant uniquement des parcs en Zélande et en
Confrontés aux apports du Royaume-Uni, mer de Wadden, l’entreprise défend l’image d’une moule 100 % néerlandaise
du Danemark, d’Irlande ou d’Allemagne, mais dont la moyenne a tendance à diminuer en taille. « Charnues et un peu cré-
« en particulier ceux qui arrivent en avant sai- meuses avec une douceur en bouche, les Schippers offrent une sensation unique,
son, les principaux armements mytilicoles ont se félicite Sybile-Astrid Prins, responsable marketing et communication. Elles
créé une coopérative en mai », observe Addy s’inscrivent directement dans les habitudes de consommation françaises. Et si les
Risseeuw. À la différence de l’OP, cette coo- prix augmentent, c’est aussi une bonne alternative en Belgique et en Hollande où
pérative, De Mossel Compagnie, cherche à les consommateurs peuvent se rabattre sur du plus petit produit. »
renforcer la position de sa cinquantaine d’ad- Les Schippers sont disponibles en trois calibres : moins de 70 pièces/kg, 70 à
hérents face aux acheteurs avec un système 95 pièces et plus de 95 pièces.
de prévente et de prix minimum. Une petite
révolution dans le Yerseke mytilicole. n

PRODUITS DE LA MER N°185 SEPTEMBRE 2018 ❘  23 ❘


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Des moules, des huîtres, mais pas que…


Proposer des solutions en 

produits avec les moules et Krijn Verwijs sensible au végétal


les huîtres, les Néerlandais
savent faire. Mais ils vont plus
Le premier transformateur de moules aux
loin avec les coquillages, Pays-Bas, avec quelque 16 000 tonnes par
les crustacés, les algues… an, a senti le vent tourner du côté du végé-
tal. Sous sa marque Premier, Krijn Verwijs

P
conditionne en barquette (200 grammes) la
lavande de mer zélandaise et une salicorne
assés maîtres dans les technologies de
cultivée sous serre au Portugal. « Cette

B.V.
stockage, de purification, de nettoyage,
dernière a l’avantage d’être disponible toute
de préparation et de conditionnement de
l’année en conservant son effet primeur »,
moules de fond et de corde prêtes à cuire,
remarque Ineke Nijssen, responsable export.
les transformateurs de Yerseke expédient des mil-
En partenariat avec De Zeeuwse Zeewierhan-
liers de tonnes chaque année sur le marché euro-
del, entreprise de cueillette d’algues de Zélande dirigée par
péen. Les acteurs de Korringaweg traitent chacun
Jan Kruijsse, Krijn Verwijs conditionne plusieurs espèces dont la
entre 7 000 à 18 000 tonnes par an. Une logique
laitue de mer, le codium fragile et la gracilaria en barquette sous
de volumes à partir d’un produit maîtrisé, régu-
atmosphère (250 grammes). « C’est un marché de plus en plus
lier en qualité et parfaitement calibré. Parmi les
important et nous menons des tests pour augmenter la DLC,
sept gros opérateurs en place – Krijn Verwijs, Delta
en particulier celle de l’algue rouge, très fragile. »
Mossel, Triton, Vette & Verhaart connue pour sa
marque Qualimer, Prins  &  Dingemanse, Roem
et Barbé –, la plupart travaillent en parallèle les

B.V.
huîtres de Zélande, de France et d’Irlande.
Delta Ostrea, la branche huître de Delta Mossel,
expédie les creuses de ses propres parcs plus celles
venant de l’import, ainsi que des plates d’un par-
tenaire local. Le premier métier du groupe reste

B.V.
toutefois la moule.
Ostréiculteur à l’origine, Krijn Verwijs réalise
75 % de ses ventes en moules. Mais l’aménage-
ment de deux grands bassins de stockage d’huîtres, Le Petit Pêcheur et sa logistique du vivant

sous ses nouveaux bureaux en open space domi-


nant l’Oostershelde, lui a permis de développer En devenant actionnaire d’Ocean Perfect, les viviers le Petit Pêcheur, basés
une gamme d’huîtres standards, fines, spéciales de à Yerseke, développent le transport de coquillages et crustacés vivants en
Zélande et d’Irlande, plus une plate de France. conteneurs sur de longues distances. « Nous avons racheté à Maersk 30 conteneurs
À ses sept références d’huîtres creuses et plates, de 40 pieds. Chacun contient 20 tanks connectés à un système d’oxygénation,
Prins a ajouté l’an dernier une creuse élevée sur de filtration et de recirculation d’eau », explique Cor Poppe, coresponsable de
table, la Tabl’eau, sur une concession commune l’entreprise. Coquillages et crustacés se placent dans des plateaux semi-
avec Roem et le Petit Pêcheur, dans l’Oostershelde. circulaires superposés dans le tank, soit environ 700 kg de produits,
À l’image de Roem, qui a misé sur le pro- l’équivalent de 14 tonnes par conteneur. « Le groupage permet d’amortir
duit transformé avec des moules ou des cre- le coût des équipements et d’être compétitif en logistique. L’idée étant de
vettes, Prins a développé plusieurs recettes de développer des échanges croisés entre les continents, par exemple
moules en verrine (voir p. 58) et une gamme de des huîtres et du tourteau vers la Chine et de revenir avec des
conserves maison haut de gamme de poissons et crevettes via le Vietnam. » Ocean Perfect fonctionne déjà
de moules fumés. sur plusieurs lignes, avec le Canada en homard et crabe
Plusieurs opérateurs comme Qualimer, Krijn des neiges, avec la Norvège en king crab et coquille
Verwijs ou Prins ont élargi leur positionnement en Saint-Jacques de plongée, ainsi qu’avec le Portugal
marée avec des coquillages et des crustacés, soit à où le Petit Pêcheur dispose de parcs à huîtres. « Nous
partir de leurs propres viviers ou en sous-traitance allons également à Granville chercher de la coquille
avec des fournisseurs spécialisés comme Seafarm Saint-Jacques et des coquillages », ajoute Cor Poppe,
pour le couteau. Idem avec les algues cueillies dans qui planche avec ses associés sur la langoustine et sur un
l’Oostershelde ou importées, sans oublier les plantes nouveau conteneur doté d’un réseau électrique autonome.
V.

marines comme la lavande de mer et la salicorne. n


B.

❘  24 ❘ PRODUITS DE LA MER N°185 SEPTEMBRE 2018


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Lenger Seafoods : le coquillage de A à Z


Présent à l’international sur les bassins
de production et les marchés
de consommation, Lenger Seafoods
conjugue tous les métiers du coquillage :
élevage, pêche, transformation
et commercialisation.

E n investissant 4,5  millions d’euros


l’an dernier dans la construction
d’une usine au Vietnam, Lenger
Seafoods conforte sa vocation de
fournisseur international de coquillages.
Situé dans la province de Nam Dinh, où
la culture traditionnelle de clam (Meretrix
Lenger
Seafoods
en chiffres
› Chiffre d’affaires :
100 M€
› 400 employés (dont
100 au Vietnam)
lyrata) avoisine les 60  000  tonnes, l’outil
› Activité de sourcing

B.V.
fonctionne selon une procédure de contrôle
et transformation
à la source, d’épuration et de transforma-
dans 7 pays La coque est un produit phare exporté sous toutes les formes, en filet pour la vivante, surgelée ou
tion identique à celle appliquée aux usines
› Armements en conserve pour la chair. En boîte, elle part pour l’Espagne sous la marque Du Nord.
du groupe aux Pays-Bas.
et partenariats :
Armateur et transformateur depuis
25 bateaux
90 ans, Lenger est né à Harlingen où il dis- pays. Hier, la pêche s’effectuait à la drague, sur la mer Noire, qui traite la telline. «  Un
pose d’une unité de purification de coquil- mais sous la pression écologiste, l’exploita- produit de niche délicat, dont le site bul-
lages, de surgélation, de conserve, de trans- tion en mer de Wadden s’effectue à pied gare assure l’épuration et la surgélation  »,
formation et d’expédition de langoustines. et la pêcherie est certifiée MSC. Bonne sur- ajoute Igor Kint. Enfin, Lenger a implanté
Mais c’est à Yerseke, où se trouve le siège, prise cette année, la spisule – coquillage un bureau commercial à Boulogne-sur-Mer,
que la transformation prend une dimension proche de la coque – est revenue et nous Eurocontact.
multifonction. La vaste usine de 10 000 m2 relançons la production de chair », explique Outre la transformation, Lenger pêche
dispose de lignes multiples pour épurer, Igor Kint, directeur des ventes. le couteau aux Pays-Bas avec son propre
nettoyer, réfrigérer, décortiquer, cuire et En complément, Lenger s’approvisionne bateau. Idem pour la langoustine. « Nous
conditionner les coquillages en frais, réfri- en France, au Royaume-Uni et en Irlande sommes aussi en contrat avec des langous-
géré ou surgelé. Yerseke transforme ainsi où le groupe dispose de plusieurs ancrages tiniers. Au total, environ 1 400 tonnes sont
quelque 20  000  tonnes par an, principa- pour assurer une gamme complète. L’usine transformées en queues ou conditionnées
lement des coques, palourdes, pétoncles, de King’s Lynn, sur la côte est de l’Angle- entières fraîches ou surgelées  », précise
bulots et couteaux. terre, traite bulot et coque, Burry Port et Igor Kint. Le groupe arme également un
« La coque est le produit numéro 1, avec Penclawdd la coque au Pays de Galles. En bateau au pétoncle (Chlamys opercula-
environ 200  tonnes par jour de capacité Irlande du Nord, Warrenpoint et Kilkeel ali- ris) pêché en France et en Irlande pour la
d’épuration dans notre nouveau système mentent le groupe en moule de fond et en production de noix. Et parce que le sour-
ultramoderne à Harlingen. Nous repré- coque. Depuis 2016, Lenger Seafoods est cing du produit d’exception est dans ses
sentons environ 70 % de la production du partenaire d'une usine en Bulgarie, à Varna cordes, Lenger Seafoods a quatre bateaux
en propre au Nicaragua sur une
pêcherie de crevette (Heterocarpus
Cuit vivant ou après décongélation, affinis) en eau profonde, une niche
le bulot est un des grands points
valorisée au Japon. n
forts de Lenger qui achète sous
la criée de Granville. L’usine de
Yerseke cuit 1,5 tonne par heure.

« Ces couteaux bien vivants


viennent d’arriver de notre
propre bateau », signale le chef
de production
de l’usine certifiée BRC et IFS.
B.V.

B.V.

PRODUITS DE LA MER N°185 SEPTEMBRE 2018 ❘  27 ❘


Actu ❘ FOCUS ZÉLANDE

Sériole en son royaume


Kingfish Zeeland
commercialise de
la sériole à partir
d’une grande ferme à terre
fonctionnant en système
d’eau recirculée (RAS).
La croissance rapide du
poisson permet
de nombreuses
applications culinaires.

DR
had Maiman, jeune patron de
Kingfish Zeeland, travaille d’ar-

600
rache-pied, y compris la nuit, en filet, y compris en petite taille. « Nous sériole est très sensible. Idem concernant
pour relever le défi d’une aqua- pourrons bientôt fournir des poissons de l’oxygénation et le maintien d’une tempé-
culture à grande échelle ayant un impact 2 à 3  kg en 48  heures pour une clien- t rature optimale de 20 à 24 °C qui néces-
minimal sur l’environnement. Avec ses deux tèle sushi, mais il y a un nouveau marché de sérioles aujourd'hui site de réchauffer l’eau. Le choix d’une
associés fondateurs, Kees Kloet et Hans qui se dessine sur de la petite sériole de bonne qualité d’eau implique un renou-
Den Bieman, ils disposent d’un outil unique
sur les bords de l’Oosterschelde. La ferme à
700 grammes à 1 kg, plus abordable pour
les grands distributeurs », souligne Frédéric 2 000
demain
t
vellement de 40  % de la masse chaque
jour, niveau assez élevé pour un système
terre comprend une écloserie servant égale- Chevallet, chargé des ventes en France. Et en RAS. L’échange thermique dans le cir-
ment de centre de R & D et une imposante Ohad Maiman de positionner la sériode de cuit permet toutefois de réduire l’écart
unité de grossissement qui fonctionne en Zélande : « Par rapport à une sériole impor- de température avec l’eau qui entre et de
système d’eau recirculée. L’élevage dans de tée d’Australie ou du Japon, nous sommes réduire le coût énergétique. Le contrôle
grands bassins circulaires est conçu pour 20 % plus chers. Sachant aussi que notre de tous les paramètres environnemen-
produire 600 tonnes de sériole en première sériole est mieux côté que la sériole amber- taux de l’élevage est censé assurer bien-
phase et plus de 2 000 tonnes ensuite. jack (S. dumerili). » être aux poissons qui présentent l’avan-
Octobre  2017, Kingfish vend ses pre- Appliqué à grande échelle, l’élevage en tage de pousser rapidement  : en un an,
miers poissons aux Pays-Bas, en France, au recirculation d’eau (RAS) nécessite un sys- l’individu atteint un poids de 2,5 kg alors
Royaume-Uni, en Allemagne et jusqu’aux tème complet de filtration – mécanique, qu’il nage en permanence dans un cou-
États-Unis. L’année 2016 aura servi à bou- biologique, par ultraviolets et à l’ozone – rant artificiel. C’est le secret de la texture
cler l’ambitieux plan de financement avec ainsi que l’élimination du CO2 auquel la de chair du Kingfish, à découvrir. n
les investisseurs et les banques. Le montant
total est proche de 20 millions d’euros. La
ferme principale sort également de terre
sur un ancien site aquacole expérimental [Un poisson vertueux ]
au pied du pont de Zélande. « En parallèle,
nous avons démarré nos premières produc-
tions sur l’ancienne unité existante transfor-
mée aujourd’hui en écloserie. Tout le cycle
de la sériole a été validé sur ce pilote avant
DR
DR
d’entamer la phase industrielle », rappelle
Ohad Maiman.
Un tel investissement impose le choix
d’une espèce noble, à haute valeur mar- Sensible aux arguments environnementaux, Kingfish met en avant l’absence
chande, la Seriola lalandi. Ce beau pois- de traitement antibiotique ou même de vaccination, ainsi qu’une alimenta-
son fusiforme originaire du Pacifique a tion bio. L’ensemble de la ferme fonctionne à l’énergie verte, en partie pro-
ses lettres de noblesse en Australie et au duite par des panneaux solaires. Le reste est acheté à l’extérieur à partir de
Japon où il est élevé. Inconnue ou presque réseaux d’énergies renouvelables. Les boues et fèces servent d’engrais agri-
en Europe, excepté auprès des chefs japo- coles ou à la méthanisation. Quant à l’eau de sortie, riche en azote et phos-
nais qui l’apprécie en grosse taille, la sériole phore, elle profite à la pousse des salicornes du producteur voisin.
a l’avantage d’avoir un bon rendement

❘  28 ❘ PRODUITS DE LA MER N°185 SEPTEMBRE 2018


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