NaOH
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■ Quant aux anodes, elles ont subi une évolution technologique ; 2.3.3 Traitement du chlore
en effet, le matériau anodique doit remplir plusieurs critères :
— tenue chimique vis-à-vis du milieu très oxydant et acide (pH 4 Se reporter au paragraphe 5.
à 5) ;
— tenue électrochimique sous polarisation anodique ;
— conductivité électrique acceptable ; 2.3.4 Obtention de la soude à 50 % en masse
— durée de vie compatible avec une exploitation industrielle ;
— faible surtension anodique vis-à-vis de la réaction de déga- La soude commerciale, directement obtenue au niveau du
gement de chlore ; décomposeur, subit une épuration mercurielle sur filtre avant
— forte surtension anodique vis-à-vis de la réaction de dégage- stockage.
ment d’oxygène.
Le graphite sous forme de plaques a rempli ce rôle pendant
environ 70 ans. 2.3.5 Traitement de l’hydrogène
À partir des années soixante-dix, il y a eu le passage aux anodes
dites métalliques ou encore dimensionnellement stables. Celles-ci Avant l’emploi, l’hydrogène est lavé à l’eau et refroidi. Un équipe-
sont constituées d’un substrat inerte conducteur du courant (le ment spécial permet de la débarrasser des traces de mercure.
titane ) et d’un électrocatalyseur à base d’oxydes de titane et de
ruthénium . D’un point de vue technique, cette nouvelle technologie
permet une plus faible consommation énergétique d’environ 10 % 2.3.6 Sécurité et environnement
et une durée d’exploitation sans intervention pendant quelques
années. ■ Toutes les sources de chlore pouvant être générées soit à la suite
Quand les anodes sont désactivées, le substrat en titane est d’un incident (déclenchement électrique, fuite de stockage, dys-
récupéré et reçoit un nouveau dépôt d’électrocatalyseurs. fonctionnement des gardes hydrauliques...), soit en marche normale
L’ensemble anodique est constitué de nappes perforées parallèles (évents), sont collectées et abattues à la soude dans une unité
au film de mercure et réalisées à partir de titane activé . Des spécifique.
améliorations technologiques ont été mises au point pour favoriser ■ Depuis 15 ans environ, l’importance du procédé « mercure »
l’évacuation du chlore et une meilleure circulation de l’électrolyte décroît pour des raisons liées avant tout à l’environnement. Le
au niveau de l’anode proprement dite. Japon a fini de convertir en 1988 tous ses sites utilisant du mercure.
Enfin, certains dispositifs de régulation motorisés permettent En Europe et aux États-Unis, les compagnies ont déployé de grands
d’optimiser la distance interpolaire et donc la consommation efforts pour limiter à des valeurs très faibles les pertes de mercure .
énergétique.
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Figure 3 – Schéma de principe du circuit de saumure du procédé « mercure » (pour l’amalgame de soduim, se reporter à la figure 2)
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Se reporter au paragraphe 5.
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Ca + Mg entre 1 et 5 ppm, mais aussi, après une filtration poussée, 4.3.4 Obtention de la soude
un traitement sur résines échangeuses d’ions permettant d’atteindre
la valeur de 0,02 ppm pour Ca + Mg. De plus, il faut que la qualité L’emploi des membranes permet d’obtenir généralement de la
de la saumure respecte d’autres spécifications généralement moins soude ayant une concentration déjà comprise entre 30 et 35 % en
sévères, concernant en particulier les constituants suivants : Al, Fe, masse. Du fait de la permsélectivité de la membrane, la teneur en
SiO2 , iode, sulfates, chlorates, Ba, Sr. Dans ces conditions, la durée sel est très faible (< 50 ppm dans la soude en sortie de catholyte).
de vie des membranes peut atteindre 3 ans. La saumure épuisée On obtient de la soude commerciale à 50 % par évaporation clas-
(à teneur supérieure à 200 g/L en NaCl en accord avec la spécification sique de l’eau en excès. Les fournisseurs de membranes étudient
des fournisseurs de membranes) est déchlorée avant d’être actuellement des membranes capables de fournir directement de
resaturée avec du sel. la soude à 50 %.
■ En technologie monopolaire, l’intensité maximale dépasse Avant l’emploi, l’hydrogène est lavé à l’eau puis refroidi.
légèrement 200 kA. Dans ce cas, il faut environ 75 électrolyseurs
pour produire 150 kt de chlore par an.
4.3.6 Sécurité et environnement
■ La technologie bipolaire est d’un emploi courant. Un électroly-
seur bipolaire peut être constitué d’au moins cent cellules unitaires. De même que les autres procédés, une unité de chlore par le
Nota : pour plus de détails, se reporter à l’article Cellules d’électrolyse [J 4 800], dans ce procédé « membrane » possède un système de traitement des
traité. effluents chlorés identique à celui décrit au paragraphe 2.3.6.
● Les deux technologies sont du type filtre-presse. La surface des
Non seulement l’emploi de la technologie « membrane » permet
cellules élémentaires constituant un électrolyseur s’étend, suivant de s’affranchir des risques liés à l’emploi du mercure et de l’amiante,
les fournisseurs actuels, entre 0,21 m2 et plus de 5 m2. mais de plus elle ne génère aucun risque spécifique et supplémen-
● En ce qui concerne les électrodes , les anodes sont constituées, taire concernant l’environnement.
comme dans le cas du procédé diaphragme, par des nappes verti-
cales de titane perforées , revêtues d’électrocatalyseurs à base
généralement d’oxydes de titane et de ruthénium.
4.4 Conditions opératoires
Pour la cathode, compte tenu de la concentration de la soude
directement produite (30 % à 35 %), le matériau retenu est généra-
Le procédé « membrane » est exploité également sous pression
lement le nickel .
atmosphérique et la température des cellules est voisine de 85 oC.
Par ailleurs, certaines sociétés proposent un revêtement électro-
La densité de courant traversant la membrane est généralement
catalytique sur le nickel permettant de diminuer la consommation
comprise entre 3 et 4,5 kA/m2.
énergétique d’environ 150 kWh/t de Cl2 ; l’intérêt de ce type de
revêtement dépend bien évidemment du prix du courant
consommé sur le site d’électrolyse.
4.5 Performances
4.3.3 Traitement du chlore Par tonne de chlore produite, le procédé « membrane »
nécessite :
Se reporter au paragraphe 5. — environ 1,7 t de sel ;
— une consommation énergétique voisine de 2 800 kWh ;
— une consommation de vapeur inférieure à une tonne.
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5. Traitement du chlore Le chlore gazeux sec est soit utilisé tel quel, soit liquéfié
(figure 8).
sortant des cellules Ce traitement est valable pour le chlore produit par électrolyse
quel que soit le procédé : diaphragme, mercure ou membrane.
d’électrolyse
Le chlore de haute pureté sort humide et chaud des cellules. Il
est refroidi puis est généralement séché au contact d’acide sulfurique
dans des tours à garnissage.
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Tableau 1 – Comparaison des trois procédés chlore-soude par électrolyse de solutions aqueuses de NaCl
Procédé Avantages Inconvénients
— Obtention directe de soude à 50 % en masse sans sel. — Emploi de mercure et coût de protection de l’environnement.
Mercure — Pas de consommation de vapeur. — Forte consommation d’énergie électrique.
— Forte densité de courant. — Emploi de sel solide.
— Emploi de saumure. — Emploi d’amiante.
Diaphragme — Sel solide généré au niveau de la section de concentration — Forte consommation de vapeur.
de la soude. — Qualité de soude affectée par la présence de sel (1 %).
— Faible densité de courant.
— Haute qualité de soude. — Emploi de sel solide.
— Faible consommation énergétique. — Nécessité d’une saumure ultrapure.
Membrane — Flexibilité opératoire. — Coût des membranes.
— Sensibilité des membranes aux conditions d’exploitation.
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7.1 Électrolyse de solutions d’HCl ■ La qualité des gaz obtenus (Cl2 et H2 ) est excellente.
■ La consommation énergétique est de l’ordre de 1 600 kWh/t de
Cl2 .
7.1.1 Principe du procédé (figure 9)
Dans une cellule dont les compartiments sont séparés par un 7.1.5 Installations en service
diaphragme percolant en PVC, le compartiment anodique est
alimenté avec une solution d’HCl. À l’anode se dégage le chlore, à
La capacité installée en Europe et aux États-Unis est de l’ordre de
la cathode il y a dégagement d’hydrogène. La solution obtenue,
500 kt de Cl2 par an. Les unités existantes sont couplées avec d’autres
après reconcentration, est recyclée dans la boucle anodique.
ateliers qui génèrent de l’HCl gazeux, comme, par exemple, la
synthèse d’isocyanates.
7.1.2 Matières premières La technologie la plus répandue a été développée et mise sur le
marché par la société Hoechst-Uhde.
Pour une tonne de chlore, il faut environ 1,07 t d’HCl exprimé en
HCl 100 %. Cet HCl ne doit pas contenir d’hydrocarbures chlorés à
même de fragiliser le diaphragme dont le rôle est d’éviter la forma- 7.2 Oxydation catalytique d’HCl
tion du mélange explosif Cl2 + H2 .
du type Deacon
7.1.3 Description de l’installation.
Conditions opératoires 7.2.1 Principe du procédé
Dans une colonne d’absorption adiabatique, l’HCl gazeux est Le procédé « Deacon » dans lequel l’air oxyde à 650 oC l’HCl en
absorbé par la solution chlorhydrique appauvrie en provenance du phase gazeuse sur un catalyseur de cuivre chaud suivant la réaction :
catholyte. La solution obtenue à environ 30 % en masse d’HCl
alimente la chambre anodique. La température est inférieure à 85 oC.
4 HCl + O 2 £ 2 Cl 2 + 2 H 2 O
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Bien qu’il n’y ait pas de réaction parasite, la température élevée Toutefois, Mitsui Toatsu Chemicals a breveté en 1988 un nouveau
doit permettre une vitesse de conversion rapide sans altérer le taux catalyseur contenant du chrome permettant de travailler à une
de conversion. Depuis 1960, le catalyseur a fait l’objet d’améliora- température plus basse (350 oC). Un atelier de 30 kt de chlore par
tions (chlorures de métaux : cuivre et certaines terres rares). an vient d’être construit en 1990-92 au Japon.
Deux technologies ont été développées : le lit fixe et le lit fluide .
Compte tenu de l’exothermicité de la réaction, le lit fixe conduit à
Remarque
la formation de points chauds risquant de sublimer les composés
actifs du catalyseur. Le lit fluide élimine cet inconvénient. Une variante de la réaction de Deacon a été développée avec
un grand succès dans le cadre de la synthèse du chlorure de
vinyle monomère par oxychloration :
7.2.2 Conditions opératoires du procédé 2 HCl + 1/2 O2 + C2H4 → C2H4Cl2 + H2O
amélioré par la société Shell (figure 10)
Shell a choisi un lit fluide travaillant sous 0,1 à 0,2 MPa à 365 oC.
L’exothermicité de la réaction évite le préchauffage des réactifs et 7.3 Oxydation catalytique d’HCl
le taux de conversion atteint 75 %. Le gaz chlorhydrique qui n’a pas
réagi et l’eau sont séparés par condensation et absorption dans par le procédé Kel-Chlor
une solution d’HCl. Une distillation permet de recycler l’HCl
gazeux. Le gaz restant contient (en volume) environ :
7.3.1 Principe du procédé
48 % de Cl2 , 48 % de N2 et 4 % d’O2
Après séchage sur H2SO4 , le chlore est absorbé sélectivement Le procédé développé par la société Kellog est basé sur la réac-
dans CCl4 puis il est désorbé et liquéfié. tion globale :
4 HCl + O2 → 2 Cl2 + 2 H2O
avec un catalyseur en phase liquide constitué du mélange en solution
7.2.3 Matières premières et utilités aqueuse de H2SO4 à environ 80 % en masse + HNOSO4 à environ
1 % en masse.
Pour une tonne de chlore liquide, Shell annonce des
consommations de :
• HCl ....................................................................................... 1,04 t 7.3.2 Description du procédé (figure 11)
• CCl4 ...................................................................................... 30 kg
• vapeur....................................................................................1,4 t HCl gazeux réagit avec le liquide catalytique introduit en haut
d’une colonne de stripage suivant la réaction :
La consommation de catalyseur n’est pas précisée.
HCl + HNOSO4 → NOCl + H2SO4
7.2.4 Installations en service L’oxygène injecté en bas de cette même colonne entraîne l’HCl
de l’acide sulfurique. La phase gazeuse (HCl, O2 , NOCl et H2O vapeur)
alimente un réacteur d’oxydation où ont lieu les réactions :
La société Shell a développé au stade pilote ce procédé vers 1965.
Aucun développement industriel de ce procédé n’a été effectué. 2 NOCl + O2 → 2 NO2 + Cl2
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Cl 2 + H 2 O £ HOCl + HCl
HOCl £ H + + OCl –
Références bibliographiques
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