UDB Exposé : programme de vérification des comptes d’immobilisation

INTRODUCTION
L’évaluation d’une entreprise se fait entre autres par l’examen du bilan. Dans ce bilan, les
immobilisations occupent une place plus ou moins importante selon la nature de
l’entreprise. Elles sont des éléments corporels, incorporels et financiers destinés à
servir durablement l'activité de l'entreprise et qui ne se consomment pas par le premier
usage.

Les immobilisations résultent d'opérations d'investissements dont le but est de maintenir ou

de développer le potentiel productif de l'entreprise. Son objectif premier n’étant pas la
revente.

Notons par ailleurs qu’il existe une distinction entre immobilisations et charges. Les biens
acquis par l'entreprise et utilisés de façon durable, pour une durée supérieure à un
exercice comptable, constituent des immobilisations (comptabilisées en classe 2) alors
que les charges constituent des frais ne concernant qu’un exercice comptable
(comptabilisées en classe 6).

Pour bien mener notre travail, nous allons dans un premier temps indiquer les objectifs de
vérification de la comptabilité en général, dans un deuxième temps identifier les
différents types d’immobilisation et enfin nous détaillerons les procédures de
vérifications des comptes d’immobilisations.

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I/ les objectifs d’une vérification en comptabilité

La vérification des comptes existe depuis toujours, car un propriétaire prudent
n’a aucune raison particulière d’accorder une confiance absolue à l’intendant
qu’il a nommé pour gérer ses biens.

Cette vérification constitue la majeure partie du travail du vérificateur. Cette

tâche est très précise (les objectifs à suivre sont identiques, ou presque, pour
tous les comptes), mais également diversifiée, du fait de la nature des comptes
divergente et des multiples situations possibles.
L’objet de la révision des comptes annuels est d’exprimer une opinion sur le fait
de savoir si ceux-ci traduisent fidèlement la situation de la société à la date du
bilan et de ses résultats pour l’exercice examiné, en tenant compte du droit et
des usages du pays où l’entreprise a son siège.

Ainsi, concernant la vérification des comptes d’immobilisation l’objectif sera

d’abord de constater l’existence réelle du bien dans l’entreprise et ensuite
d’évaluer sa valeur en tenant compte des amortissements.

II/ IDENTIFICATION DES COMPTES D’IMMOBILISATIONS

Les comptes de l’actif immobilisé concernent les charges immobilisées, les

immobilisations corporelles, incorporelles et financières.
Le SYSCOA fait son classement de la manière suivante.

1. Le compte 20 : Charges immobilisées

2. Le compte 21 : Immobilisations incorporelles
3. Le compte 22 : Terrains
4. Le compte 23 : Bâtiment, Installations techniques et agencement
5. Le compte 24 : Matériels
6. Le compte 25 : Avances et Acomptes versés sur immobilisation
7. Le compte 26 : Titres de participation
8. Le compte 27 : Autres immobilisations financières
9. Le compte 28 : Amortissement
10. Le compte 29 : Provisions pour dépréciation

Cependant du point de vue du fonctionnement de la comptabilité, on distinguera :

- Les charges immobilisées
- Les immobilisations incorporelles
- Les immobilisations corporelles
- Les avances et acomptes versés sur immobilisations
- Les immobilisations financières

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1. Les charges immobilisées

Ce sont des charges profitables à l’existence et au développement de l’entreprise, non

seulement pour l’exercice en cours mais aussi pour l’exercice à venir.
Ces charges comprennent les frais d’établissement, les charges à repartir sur plusieurs
exercices et les primes de remboursement des obligations.
C’est principalement le compte 20.

2. Les immobilisations incorporelles

Ces immobilisations représentent les actifs durables au sein de l’entreprise mais qui n’ont pas
de matérialité physique, il s’agit des droits intellectuels achetés auprès des tiers propriétaires
donnant une autorisation d’exploitation. On y retrouve les brevets, les licences, les logiciels et
autres éléments susceptibles de générer des avantages futurs.
C’est principalement le sous compte 21.
Pour la comptabilisation de l'entrée des immobilisations incorporelles, elles sont inscrites pour
leur coût d'acquisition net de rabais, remises et ristournes et ce dans le cas d'acquisition. Par
contre, si elles sont créées par l'entreprise, elles sont enregistrées à leur coût de production.

-Enregistrement de l'achat d'une immobilisation

2XX Immobilisation Coût

d'achat
HT
44562 TVA déd sur immo TVA
512 ou 404 Banque ou fournisseur d'immo TTC

-Enregistrement comptable d’une immobilisation produite par l’entreprise

2XX Immobilisation Coût de

production
44562 TVA déd sur immo TVA
721 ou 722 Production immobilisée Coût de
(incorporelle ou corporelle) production
44571 TVA collectée TVA

3. Les immobilisations corporelles

Ces immobilisations regroupent des biens matériels qui ont une valeur physique plus
ou moins durable acquis en pleine propriété, en nue propriété, en usufruit et en crédit
bail.
On y retrouve les sous comptes 22, 23 et 24.

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Les immobilisations acquises sont comptabilisées pour leur coût d'acquisition et les
immobilisations produites par l'entreprise sont enregistrées à leur coût de production.

4. Les avances et acomptes versées sur immobilisations

Ce poste du bilan concerne des créances relatives à des sommes versées par l’entreprise a des
tiers pour des commandes en cours d’immobilisations.
On y retrouve les sous compte 25.

5. Les immobilisations financières

Il s’agit d’actifs financiers censés rester durablement dans le portefeuille de
l’entreprise. Ils sont constitues par les titres de participations, les autres titres
immobilises et les créances financières.
On y retrouvera le sous compte 26 et 27.

III/ PROCEDURE DE VERIFICATION DES COMPTES

D’IMMOBILISATIONS

1. LES CHARGES IMMOBILISEES

Vérifier que l'entreprise n'a enregistré sous ce compte que les frais préliminaires, à répartir sur
plusieurs exercices, se rapportant aux opérations de sa constitution, d'augmentation de son
capital, de sa restructuration (fusion, absorption...). Ainsi :

- les frais devant se renouveler périodiquement (frais de publicité, de prospections...) doivent

être rattachés à leurs exercices en tant que charges.

- les frais accessoires à l'acquisition des immobilisations tels que transports, droits de
douanes, frais de transit, d’une manière générale tous les frais nécessaire à la première
utilisation du bien, doivent être rattachés aux valeurs d'entrées des immobilisations
concernées.

- les charges afférentes aux travaux d'aménagements, des installations doivent être
immobilisées à leurs comptes respectifs et amorties.

-Les primes de remboursement des obligations doivent être amortis sur la durée de l’emprunt.

Vérifier si les honoraires qui peuvent éventuellement être enregistrés dans ce compte ont fait
l'objet de la déclaration des rémunérations versées aux tiers.

2. Les immobilisations incorporelles

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La vérification du compte consistera principalement à s’assurer que les montants enregistrés

dans ce compte correspondent à des immobilisations incorporelles et non pas des charges.

Ainsi, il conviendra de vérifier que ces immobilisations doivent être source de profit futur et
que leur utilisation doit être durable et excéder l’exercice d’acquisition.

3. Les immobilisations corporelles

a) vérifications d’ordre général

-Vérifier les valeurs auxquelles ces immobilisations sont inscrites en comptabilité :

* immobilisations acquises : coût réel d'achat augmenté des frais accessoires (transport, droits
de douanes, frais de montages et d'installation...) nécessaires à la première utilisation du bien ;

* immobilisations objet d'apports : valeur d'apport ;

* immobilisations produites par l'entreprise pour elle-même : coût réel de production (coût
d'achat des matières premières augmenté de toutes les charges directes et indirectes,
notamment la main d'œuvre).

Ainsi, le vérificateur sera en mesure de s'assurer que les immobilisations enregistrées n'ont
pas fait l'objet de surévaluation ni de sous-évaluation.

- S'assurer que les charges ayant servi aux immobilisations produites par l'entreprise pour elle
même ne sont pas comptabilisées en charges. Dans le cas d'espèce, l'entreprise bénéficiera
indûment d'un amortissement immédiat d'une immobilisation devant être amortie sur plusieurs
exercices.

- Vérifier que les immobilisations comptabilisées appartiennent à l'entreprise: fréquemment

s'assurer si des parties d'immeubles sont données aux tiers, il y'a lieu de constatation d'un
loyer à la cour normal.

- Vérifier si les terrains, constructions et autres biens destinés à la revente ne figurent pas dans
les immobilisations mais plutôt dans les stocks (Cas des entreprises de promotion immobilière
ou de lotissement).

- Avec un examen simultané et synchronisé des comptes de charges, s'assurer que les achats
aboutissant à la prolongation de la durée de vie d'une immobilisation ou à l'augmentation de
sa valeur, sont inscrits à l'actif immobilisé.

- Dans le cas de retrait ou cession d'immobilisations, la vérification s'intéressera

principalement aux éléments suivants :

* Les conditions de cessions doivent être normales ;

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* la comptabilisation de la cession doit être régulière : crédit du compte de l'immobilisation

par sa valeur initiale d'enregistrement et non pas par le prix de cession ;

- S'assurer de l'exactitude des traitements appropriés sur le tableau de passage du résultat

comptable au résultat fiscal, suite à l'option pour l'exonération totale ou l'application des
abattements : Faire l’inventaire physique, vérifier que l’information et la comptabilisation
sont bonnes, vérifier l’existence, l’exhaustivité, la propriété et l’évaluation de la valeur du
bien.

- Vérifier, si l'entreprise est sous option de l'exonération des profits de cession réalisés, que
l'engagement de réinvestissement a été produit avant l’expiration d’un délai de trois ans.

- Vérifier que l'entreprise a procédé à l'inscription, à son passif, de l'excédent du montant du

profit exonéré par rapport à l'abattement, et que ce montant est affecté à « l'amortissement
exceptionnel » des investissements acquis en réinvestissement.

b) Examen du compte au regard de la TVA

En matière de la TVA, la vérification portera principalement sur les éléments suivants :

- S'assurer que les immobilisations produites par l'entreprise pour elles même ont été
imposées à une TVA déductible;

- en cas de retrait d'un bien immobilisé, dans le délai de cinq (5) ans, vérifié que le
reversement de la TVA correspondante à la fraction restante a été effectué ;

- s'assurer que la TVA déduite sur les achats est faite au prorata des déductions applicable par
l'entreprise ;

- vérifier que la TVA afférente aux immobilisations non rattachées à des opérations
imposables ou exonérées sans droit à déduction, n'est pas déduite ;

- vérifier que l'entreprise n'a pas déduit la TVA relative à l'achat des véhicules de transport
autres que ceux utilisés pour le transport de personnel et les véhicules utilitaires.

c) Examen du compte au regard des amortissements

- Vérifier que les taux appliqués par nature de biens, sont conformes aux normes usuelles de
chaque profession, branche ou activité;

- vérifier que la règle du prorata temporis a été respectée sauf charges immobilisées :
amortissement direct sans prorata temporis ;

- vérifier que l'option à l'amortissement dégressif est faite dans le respect des conditions
requises ;

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- s'assurer que l'entreprise ne pratique pas d'amortissement au titre des immobilisations en

cours ;

- vérifier que les amortissements constatés concernent des biens inscrits en comptabilité.

4. Les immobilisations financières

Elles sont généralement constituées des titres donnant à la société un droit de créance (les
prêts immobilisés) ou un droit de propriété (titres de participation).

a)Les droits de créances

Pour ces immobilisations le vérificateur doit s'assurer que :

- Les opérations donnent lieu à application d'intérêts selon les taux normaux du marché ;

- les intérêts sont soumis à la TVA.

b) Les droits de propriétés

La valeur de leur enregistrement en comptabilité correspond à leur coût réel d'acquisition ; les
principales vérifications auxquelles doivent faire l'objet ces droits sont :

- s'assurer que les produits générés par ces titres ont fait l'objet de déclaration dans les
produits d'exploitation de l'entreprise, bien que celle-ci bénéficie à leur regard d'un abattement
de 100% ;

- en cas de cession, s'assurer que l'opération a été faite dans les conditions normales du
marché et les plus ou moins values dégagées ont été correctement calculées ;

- en cas de bénéfice des abattements prévus par la loi au titre de la taxation des plus values,
vérifier les conditions d'application :

* 25% si les titres ont été conservés par l'entreprise entre 2 et 4 ans ;

* 50% si ce délai est supérieur à 4 ans ;

* 100% en cas d'engagement de réinvestissement de la totalité du produit de cession.

- s'assurer du bien fondé des provisions constituées.

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CONCLUSION
Le programme de vérification des comptes d’immobilisation mené dans une entreprise se fait
d’abord en respectant les normes de la profession ensuite par la différenciation des éléments
de l’actif immobilisé et enfin par la vérification proprement dite tout en respectant la
procédure énumérée ci-dessus. Néanmoins cette vérification des comptes d’immobilisation
n’est qu’une des vérifications permettant de mettre en place la fiabilité du bilan d’une
entreprise.

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