Vous êtes sur la page 1sur 2

GOUVERNEMENT-SPORT-BUDGET,PREV

Ministère des Sports: Maracineanu et Matignon jouent l'apaisement (PAPIER GENERAL)


10/09/2018 17:28:21 GMT+02:00
#831814 DGTE 1407 LPB09 (4) AFP (659)

Par Marc PRÉEL, Andréa BAMBINO


=(Photo+Video)=

PARIS, 10 sept 2018 (AFP) - La ministre des Sports Roxana Maracineanu a poursuivi lundi son
opération de déminage sur les menaces de suppressions de postes chez ses agents: après une réunion
à Matignon, elle a promis qu'aucun conseiller technique sportif (CTS) ne perdrait son emploi, mais la
question de leur statut reste posée.

L'ancienne championne de natation, nommée il y a moins d'une semaine à son poste, est confrontée à
une première situation d'urgence.

Vendredi, l'AFP a révélé que dans une lettre de cadrage envoyée le 26 juillet à sa prédécesseure Laura
Flessel, Matignon demande au ministère d'"appliquer un schéma d'emplois de moins 1.600 ETP
(équivalent temps plein) au cours de la période 2018-2022". Dans le courrier, Matignon compte "sur une
transformation du mode de gestion des conseillers techniques sportifs (CTS)", les cadres d'Etat mis à la
disposition des fédérations, "et sur la réduction de leur nombre, ainsi que sur une rationalisation des
services déconcentrés".

L'annonce, jugée "très brutale" dimanche par la ministre, a mis le feu aux poudres dans un mouvement
sportif qui déplore déjà le manque d'investissements de l'Etat dans l'année qui a suivi l'attribution des
Jeux olympiques à Paris en 2024, et ce alors que Laura Flessel a fixé un objectif très ambitieux de 80
médailles, le double de Rio-2016.

- Réactions positives -

Après un rendez-vous lundi matin avec le Premier ministre Edouard Philippe, Roxana Maracineanu a de
nouveau cherché à rassurer.

"Aucun des 1600 CTS évoqués dans le document dont vous avez eu connaissance ne perdra son
emploi", a-t-elle lancé sur le perron de Matignon. "La lettre plafond, document interne au
gouvernement, mentionne uniquement" un "objectif d'évolution dans le cadre de gestion" mais "ne
signifie en aucun cas que 1600 postes devraient être supprimés", a insisté Matignon dans un
communiqué.

Lundi, Roxana Maracineanu a aussi rencontré le directeur de l'Association des directeurs techniques
nationaux (AsDTN), Philippe Bana. Furieux vendredi - il avait dénoncé une "Saint Barthélémy du sport"
dans L'Equipe -, il a loué la ministre pour "sa compétence, son énergie et sa hauteur de vue".

Le Comité olympique français (CNOSF) a aussi tenu à "exprimer sa satisfaction" et à "saluer l'action de
la nouvelle ministre", dans un communiqué.

- Maillons -

Peu connus du grand public, les CTS, au nombre de 1600, justement, ont une place particulière dans le
système du sport français. Cadres d'Etat, ils sont des maillons essentiels dans la vie des fédérations, à
la fois pour le haut niveau, mais aussi pour le développement des pratiques sportives. L'Etat prend en
charge leur rémunération, environ 110 millions d'euros par an, en plus des subventions qu'il accorde
aux fédérations (environ 80 millions).

Leur statut est l'objet d'un débat récurrent. Récemment, le rapport du comité Action publique 2022 a
préconisé "la mise en extinction progressive" de leur "corps", en le compensant par "une subvention aux
fédérations les moins dotées pour le recrutement de leurs cadres techniques".

Dans son communiqué, Matignon indique lundi que "leur mode de gestion doit être modernisé, leur rôle
au sein des fédérations (...) retravaillé avec le mouvement sportif", et que "leur statut doit être ré-
interrogé". Roxana Maracineanu a annoncé une concertation sur le sujet, dont elle rendra les
conclusions fin octobre au Premier ministre.

"Nous sommes ouverts", a réagi le patron de l'AsDTN, mais "pas question de décaler ou de déstocker
leur prise en charge par les fédérations, qui n'en ont ni les moyens financiers ni l'envie", a mis en garde
Philippe Bana.

Enfin, Roxana Maracineanu a aussi annoncé vouloir discuter avec le ministre des Comptes publics Gérald
Darmanin de la "gestion des taxes" qui financent le budget des Sports. C'est un autre sujet sensible
pour le mouvement sportif, qui accuse l'Etat d'en garder une partie dans son budget général pour faire
des économies. Selon la lettre de cadrage de Matignon, le ministère des Sports se verrait allouer 450
millions d'euros de budget dans le projet de loi de finances 2019, soit 30 millions de moins qu'en 2018,
où il était déjà en baisse.

arb-map/fbr/ama

Vous aimerez peut-être aussi