CONTRIBUTION À LA MODÉLISATION ET À
L’OPTIMISATION DES MACHINES À FLUX TRANSVERSE
Application au cas de la machine à flux transverse « claw-pole » à
stator hybride
Thèse présentée
à la Faculté des études supérieures de l’Université Laval
dans le cadre du programme de doctorat en Génie Électrique
pour l’obtention du grade de Philosophiae Doctor (Ph. D.)
2011
RÉSUMÉ
La grande densité de couple qui fait la réputation des machines à flux transverse (MFT) est
attribuable à l’agencement particulier de ses circuits magnétiques et électriques. Cependant,
cet agencement complique aussi l’étape de modélisation nécessaire à la conception de la
machine. Des facteurs tels que le flux de fuite, la saturation et l’aspect tridimensionnel du
flux expliquent en grande partie la difficulté à élaborer un modèle magnétique analytique
précis pour la machine. Par ailleurs, l’emploi d’un modèle imprécis pour l’optimisation des
caractéristiques de la machine peut conduire à des résultats erronés. Pour cette raison, la
plupart des concepteurs fait appel à une modélisation numérique avec des outils de calcul
des champs 3-D, coûteux en ressources informatiques, en temps de calcul et
malheureusement peu adaptée au processus de conception itératif d’une machine électrique.
La thèse défendue dans ce document propose une alternative : elle présente une approche
de modélisation hybride, faisant appel à un modèle magnétique analytique assisté par le
calcul des champs. L’approche est appliquée pour l’optimisation des performances d’une
structure de MFT particulière : la MFT à griffes (ou "claw-pole") à stator hybride
(MFTCPSH). Dans un premier temps, on montre comment des facteurs de corrections, dont
les valeurs sont déterminées à partir de simulations par éléments finis 3-D, peuvent
permettre de palier aux problèmes de précision d’un modèle analytique au cours de
l’optimisation de la machine. Un exemple de maximisation du flux à vide d’une MFTCPSH
démontre la rapidité, l’efficacité et la précision de l’approche proposée. Dans un second
temps, le modèle hybride et la méthode d’optimisation sont développés pour maximiser le
couple d’une MFTCPSH. En se basant sur le cahier des charges d’une application de
traction électrique de type moteur-roue, il est montré comment le modèle et la méthode
proposés permettent, en quelques heures seulement, de déterminer les dimensions
géométriques optimales qui maximisent la densité de couple de la machine.
ii
Abstract
ABSTRACT
The high power and torque capabilities of Transverse Flux Machines (TFM) are well
known. The particular arrangement of the TFM’s electric and magnetic circuits, which
mainly explains its exceptional features, also greatly complicates the TFM design process.
Building an accurate analytical magnetic model for a TFM is a hard task: factors as the
leakage flux, magnetic saturation or 3-D flux paths greatly affect the model accuracy. As
the use of an inaccurate model can lead to erroneous results, TFM designers extensively use
numerical models, as 3-D finite element analysis (FEA). Despite their accuracy, such
numerical tools are still time and resource consuming but also tricky to use for optimization
purpose.
This thesis proposes an alternative approach for the design of TFM: a hybrid model, based
on analytical calculations, corrected with finite element results inside the optimization
process. Such an approach is used in order to optimize the performances of a claw-pole
TFM with hybrid stator (CTFMHS). This work first presents how FEA-derived correction
factors can be inserted in the analytical model to improve the model accuracy, in the course
of the design process. The principles and the effectiveness of the proposed approach are
shown through an example of CTFMHS no-load flux maximization. The approach is then
derived in order to maximize the torque density of the CTFMHS. Considering the
specifications of an in-wheel motor application, it is shown how the developed approach
can determine, in a few hours only, the optimal machine geometry maximizing its torque
density.
iii
Avant-propos
AVANT-PROPOS
Une autre page qui tourne, et quelle page… La page qui voit s’achever le travail de quatre
années. La page qui permet d’entrevoir le bout de ce chemin, si tortueux parfois, mais ô
combien enrichissant. La page après laquelle on espère en avoir appris un peu plus et laissé
un peu derrière nous.
Mes remerciements s’adressent d’abord à mon professeur, Maxime R. Dubois pour avoir
cru en moi et m’avoir offert la chance de réaliser ce travail. Ta patience, ta curiosité, ta
rigueur et ta passion ont permis de donner une direction à ce chemin et ont toujours
constitué la motivation nécessaire dans les moments de doute. Ces qualités, dont
bénéficieront bien d’autres je l’espère, font de toi un excellent pédagogue. Ma passion pour
les machines électriques, c’est toi qui as su me la transmettre. Merci.
Mes remerciements vont ensuite aux professeurs Jérôme Cros et Philippe Viarouge, deux
passionnés de machines électriques. Merci pour votre disponibilité et vos conseils avisés
qui m’ont, bien souvent, sorti d’une impasse. Vos qualités de pédagogue sont une véritable
inspiration.
J’adresse également mes remerciements aux membres du jury, Juliette Soulard du Royal
Institute of Technology (KTH) de Stockholm, Jean-Frédéric Charpentier de l’École Navale
de Brest et Raphaël Nadeau, d’Éocycle Technologies, pour avoir accepté de lire et corriger
ce travail de thèse.
Ces quatre années n’auraient bien sûr pas été aussi passionnantes sans mes collègues et
amis du Laboratoire d’Électrotechnique, d’Électronique de Puissance et de Commande
Industrielle (LEEPCI). Autour d’une bière, d’un feu, en randonnée sur une montagne, en
canot, sur des skis, dans les rues de Québec ou tous les jours au laboratoire, j’ai partagé des
moments inoubliables avec vous. Vous avez véritablement enrichi mon expérience
québécoise.
iv
Avant-propos
Mes remerciements vont également à mes proches. Mes parents, Claude et Annie, à qui je
dédie ce travail, mes sœurs, Anne-Sophie et Marion et mon frère Thomas. Malgré l’océan
qui nous sépare, vous constituez toujours le pilier dont j’ai besoin et la raison pour laquelle
je me dépasse.
Enfin, merci à toi Geneviève. Ton écoute, ta patience dont j’ai sûrement abusé et ton
soutien dans les périodes de doute m’ont permis de passer à travers cette épreuve, que nous
sommes tous deux contents de voir finir. Merci surtout pour ton amour inconditionnel que
j’espère pouvoir te rendre au centuple.
v
Table des matières
Résumé................................................................................................................................... ii
Abstract ................................................................................................................................. iii
Avant-propos .........................................................................................................................iv
Table des matières .................................................................................................................vi
Liste des tableaux.................................................................................................................... x
Liste des figures ................................................................................................................... xii
Nomenclature ..................................................................................................................... xvii
I Introduction générale ...................................................................................................... 1
II La machine à flux transverse .......................................................................................... 6
II.1 Introduction ....................................................................................................................... 6
II.2 Principe de fonctionnement et caractéristiques de la MFT ................................................ 7
II.2.1 Le concept de flux transverse ......................................................................... 7
II.2.2 À propos de la densité de force développée par une MFT ........................... 10
II.2.3 Avantages et inconvénients de la topologie à flux transverse. ..................... 12
II.2.4 Domaines d’application de la topologie à flux transverse. ........................... 14
II.3 Les différentes configurations de MFT ........................................................................... 17
II.3.1 MFT à aimants montés en surface et à concentrateurs de flux ..................... 17
II.3.2 MFT à noyaux en C et à ponts magnétiques ................................................. 18
II.3.3 MFT à double entrefer .................................................................................. 20
II.3.4 MFT à griffes ou « claw-pole » .................................................................... 22
II.4 La MFT claw-pole à stator hybride (MFTCPSH) ........................................................... 24
II.4.1 Trajets de flux dans le circuit magnétique d’une MFTCP ............................ 24
II.4.2 Présentation de la configuration à stator hybride .......................................... 25
II.4.3 Performances d’une MFTCPSH ................................................................... 28
II.5 Conclusion ....................................................................................................................... 31
III Modélisation et conception des machines à flux transverse ......................................... 33
III.1 Introduction ..................................................................................................................... 33
III.2 Généralités sur le processus de conception d’une machine électrique ............................ 34
III.2.1 Étapes principales du processus de conception d’une machine électrique ... 34
III.2.2 Modèles physiques et niveaux de modélisation ............................................ 37
III.2.3 Méthodes d’optimisation employées pour la conception de machines
électriques ..................................................................................................................... 42
vi
Table des matières
III.3 Approches de modélisation électromagnétique usuelles pour la conception des MFT ... 45
III.3.1 Approches de conception avec modélisation électromagnétique analytique 45
III.3.1.1 Détermination analytique du couple développé par une MFT ............. 46
III.3.1.2 Modèles magnétiques analytiques communément employés ............... 51
III.3.2 Approches de conception avec modélisation électromagnétique par calcul
des champs .................................................................................................................... 59
III.3.2.1 Modélisation EF et optimisation par variation paramétrique ............... 61
III.3.2.2 Modélisation EF et optimisation employant un algorithme
d’optimisation ........................................................................................................... 64
III.3.3 Discussion : le dilemme efficacité – précision pour la modélisation des MFT
65
III.4 Conclusion ....................................................................................................................... 67
IV Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la
machine à flux transverse à stator hybride ............................................................................ 69
IV.1 Introduction ..................................................................................................................... 69
IV.2 Élaboration d’un modèle de réluctances pour la détermination du flux à vide................ 70
IV.2.1 Description des hypothèses et paramètres géométriques utilisés dans le
modèle 70
IV.2.2 Description des passages de flux modélisés ................................................. 73
IV.2.3 Description du réseau de réluctances proposé .............................................. 76
IV.2.3.1 Réluctances modélisant le passage de flux principal ............................ 76
IV.2.3.2 Réluctances modélisant les trajets de flux de fuite : ............................. 80
IV.2.3.3 Expression de la force magnétomotrice des aimants Fmag : .................. 85
IV.2.3.4 Circuit de réluctance employé pour la détermination du flux à vide. ... 86
IV.2.4 Détermination de l’expression du flux à vide ............................................... 87
IV.2.5 Prise en compte de la saturation dans le modèle .......................................... 90
IV.3 Évaluation de la précision du modèle développé............................................................. 96
IV.3.1 Dimensions des machines considérées pour l’évaluation de la précision du
modèle 96
IV.3.2 Paramétrage des modèles éléments finis dans l’étude considérée ................ 98
IV.3.3 Comparaison des résultats des modèles analytiques et éléments finis sans
tenir compte de la saturation ....................................................................................... 101
IV.3.4 Comparaison des résultats des modèles analytiques et éléments finis en
tenant compte de la saturation .................................................................................... 104
IV.4 Proposition d’une méthode de compensation des erreurs du modèle analytique adaptée à
l’optimisation .............................................................................................................................. 106
IV.4.1 Origines de la méthode de compensation d’erreurs .................................... 107
IV.4.2 Description de la méthode de compensation d’erreurs ............................... 109
IV.4.2.1 Choix des réluctances corrigées .......................................................... 110
IV.4.2.2 Processus de détermination des facteurs de correction ....................... 110
IV.4.2.3 Utilisation du mécanisme de compensation d’erreurs dans un processus
d’optimisation ......................................................................................................... 112
IV.4.3 Efficacité du mécanisme de compensation d’erreurs ................................. 113
vii
Table des matières
viii
Table des matières
ix
Liste des tableaux
Tableau II-1 : Comparaison du couple massique et du couple volumique de quelques MFT à double
entrefer et MFTCP issues de la littérature ................................................................................ 23
Tableau II-2 : Comparaison des principales propriétés de tôles magnétiques, de SMC et d’alliages
amorphes choisis ...................................................................................................................... 26
Tableau IV-1 : Facteurs de forme employés dans le modèle et relations correspondantes. .............. 72
Tableau IV-2 : Dimensions principales des 4 designs de CTFMSH considérés dans l’étude sur la
précision du modèle analytique. ............................................................................................... 97
Tableau IV-3 : Écarts observés entre l’estimation des flux avec le modèle analytique et les résultats
de simulation EF (saturation non considérée). ....................................................................... 102
Tableau IV-4 : Écarts observés entre l’estimation des flux avec le modèle analytique et les résultats
de simulation EF (saturation considérée). .............................................................................. 104
Tableau IV-7 : Dimensions fixes et valeurs initiales des variables d’optimisation considérées dans
l’exemple. ............................................................................................................................... 122
Tableau IV-8 : Variables d’optimisation et flux à vide avant et après optimisation. ...................... 126
Tableau IV-9 : Variables d’optimisation des 8 designs initiaux considérés. .................................. 133
Tableau IV-10 : Variables optimisées des 8 designs (solutions optim. intermédiaires #1). ........... 135
Tableau V-1 : Estimations de couple méthode diagramme Flux – FMM (expression (V-4)) ........ 144
Tableau V-2 : Flux calculés par analyse EF à différents endroits d’une paire de pôles d’une
MFTCPSH (c.f. Figure V-5 et Figure V-6) pour 3 positions du rotor (0°, 90° et 150°
électriques) et 3 amplitudes de FMM statoriques (0 A, 2200 A et 1100 A)........................... 152
Tableau V-3 : Facteurs de forme et variables d’entrées employés dans le modèle et relations
correspondantes. ..................................................................................................................... 167
x
Liste des tableaux
Tableau V-4 : Valeurs des facteurs de correction en fonction de la position du rotor, déterminées
dans le cas de l’exemple traité. ............................................................................................... 175
Tableau V-5 : Caractéristiques principales de la MFTCP présentée dans [BLIS] : ........................ 193
Tableau V-6 : Dimensions fixes et variables d’optimisation considérées en V.3.1 ........................ 194
Tableau V-7 : Variables optimisées avant et après maximisation du couple massique .................. 197
Tableau V-8 : Perf. des designs avant et après maximisation du couple massique......................... 197
Tableau V-9 : Variables d’optimisation des 6 designs initiaux considérés. .................................... 203
Tableau V-10 : Valeurs optimales des variables optimisées pour chacun des 6 designs ................ 205
Tableau V-11 : Comparaison des masses des matériaux actifs de chaque design. ......................... 209
Tableau V-12 : Comparaison des masses des matériaux actifs de la solution optimale déterminée en
V.3.1.2 et celles du design de la référence [BLIS] ................................................................. 213
Tableau V-13 : Valeurs optimales des variables optimisées et performances des 9 designs au
nombre de paires de pôles variant de 25 à 70. ........................................................................ 219
Tableau V-14 : Perf. des 3 designs optimaux de MFTCPSH, à noyaux en SMC, à noyaux Fe-Si et à
noyaux amorphes après maximisation de la densité de couple .............................................. 227
xi
Liste des figures
Figure II-1 : Illustration schématique de 2 agencements possibles des circuits magnétique et électrique d’une
machine électrique. Gauche : machine à flux longitudinal. Droite : machine à flux transverse. ............... 8
Figure II-2 : Trajets de flux au sein d’une paire de pôles d’une machine à flux longitudinal (gauche) et d’une
MFT (droite).............................................................................................................................................. 9
Figure II-3 : Effet de la réduction du pas polaire à fenêtre de bobinage fixée dans le cas d’une machine à flux
longitudinal (haut) et dans celui d’une MFT (bas) .................................................................................. 11
Figure II-4 : Gauche : éolienne à attaque directe 25 kW employant une MFT, commercialisée par Éocycle.
Droite : Détail de la MFT employée [EOCY] ......................................................................................... 15
Figure II-5 : Système de traction électrique Voith ElvoDrive® pour autobus hybride série, employant deux
MFT (220 kW, 1350 Nm, 800 kg total) [ELVO] .................................................................................... 16
Figure II-6 : Structures de MFT à aimants montés en surface (gauche) et à concentrateurs de flux (droite) ... 17
Figure II-7 : (Gauche) MFT dans sa configuration originelle telle que proposée par Weh [WEH2]. (Droite)
MFT à ponts magnétiques [HENN] ........................................................................................................ 18
Figure II-8 : Variante de la MFT à noyau en C et ponts magnétiques proposée par Dubois et al. : la MFT à
rotor dentelé [DUB2] .............................................................................................................................. 19
Figure II-9 : Structures de MFT à double entrefer proposées par Weh et al. [WEH3] ..................................... 20
Figure II-10 : Gauche : 1 paire de pôles d’une MFTCP à rotor à concentrateurs de flux [MADD]. Droite : 1
phase d’une MFTCP et à aimants montés en surface du rotor [DIC1] .................................................... 22
Figure II-11 : Trajets de flux déterminés par simulation par éléments finis au sein d’une paire de pôles d’une
MFTCP [GUO3] ..................................................................................................................................... 24
Figure II-12 : Haut : Détail annoté d’une paire de pôles d’une MFTCPSH. Bas : Vue éclatée d’une phase
d’une MFTCPSH..................................................................................................................................... 25
Figure II-13 : Détails d’un noyau en C en amorphe et en tôles Fe-Si ainsi que d’un pied usiné en SMC ........ 27
Figure III-2 : Modèle au sein de la boucle d’optimisation ou processus de résolution itératif généralement
employé pour la conception des machines électriques [BRIS] ............................................................... 37
Figure III-3 : Modèles physiques généralement utilisés lors de la conception d’une machine électrique et leurs
couplages [VIAR] ................................................................................................................................... 38
xii
Liste des figures
Figure III-4 : Classification des modèles local, hybride et intégral dans un repère temps de calcul – erreur de
modélisation [BRIS]. ............................................................................................................................... 41
Figure III-5 : Schéma illustrant les notions d’optimums locaux et global dans un problème d’optimisation. .. 43
Figure III-7 : Schéma d’un tube de flux à travers une pièce magnétique.......................................................... 52
Figure III-8 : Réseau de réluctances simplifié proposé par Blissenbach [BLI1]. ............................................. 53
Figure III-9 : Réseaux de réluctances proposés par Dubois [BLI1] : circuit modélisant les passages de flux
dans a) l’axe d de la MFT, b) l’axe q de la MFT. .................................................................................... 55
Figure III-10 : Réseau de réluctances proposé par Ibala et al [IBA1] [IBA2]. ................................................. 57
Figure IV-2 : Passage du flux principal à vide. Trajets de flux de fuite exclus. ............................................... 74
Figure IV-3: Flux de fuite autour des aimants et fuite concentrateur - pied. .................................................... 75
Figure IV-5: Schéma représentant la longueur lfoot et la surface Sfoot utilisées pour la modélisation de la
réluctance Rfoot. ........................................................................................................................................ 78
Figure IV-6: Schéma représentant le tube de flux modélisant la réluctance Rlctop. ........................................... 81
Figure IV-7: Schéma représentant le tube de flux modélisant la réluctance Rlcside. .......................................... 81
Figure IV-8: Schéma représentant le tube de flux modélisant la réluctance Rlcgap. ........................................... 82
Figure IV-9: Schéma représentant le tube de flux modélisant la réluctance Rsidep. ........................................... 83
Figure IV-10: Schéma représentant le tube de flux modélisant la réluctance Rsided. ......................................... 83
Figure IV-11: Schéma représentant le tube de flux modélisant la réluctance Rsided. ......................................... 84
Figure IV-13: Processus itératif de détermination du flux à vide en tenant compte de la saturation. ............... 93
Figure IV-14: Fonctionnement de la procédure de calcul du flux saturé avec le modèle développé dans
l’environnement Excel. ........................................................................................................................... 95
Figure IV-15 : Schéma représentant une paire de pôles des 4 machines considérés dans l’étude sur la
précision. a) Design #1, b) Design #2, c) Design #3, d) Design #4. ........................................................ 97
Figure IV-16: Maillage employé pour les simulations effectuées avec le design #2. ....................................... 99
Figure IV-17: Surfaces d’intégrations définies dans les modèles éléments finis pour calculer les flux magFEA,
gapFEA, leakSFEA et coreFEA. .................................................................................................................... 100
Figure IV-18: Principe de fonctionnement général de la modélisation hybride employée au LEEPCI. ......... 108
xiii
Liste des figures
Figure IV-19: Organigramme décrivant le principe de détermination des facteurs de correction du modèle au
cours d’un processus d’optimisation. .................................................................................................... 111
Figure IV-20: Méthode générale d’optimisation de la MFTCPSH basée sur l’emploi du modèle analytique
développé et du mécanisme de compensation d’erreurs. ....................................................................... 112
Figure IV-21: Diagramme hiérarchique décrivant l’environnement de conception créé avec Microsoft Excel®,
des macros Visual Basic et le logiciel de calcul des champs Magnet® ainsi que les interactions entre les
programmes. .......................................................................................................................................... 117
Figure IV-22: Modification apportée à la méthode d’optimisation pour tenir compte de la saturation avec la
limitation imposée par le programme Excel®. ....................................................................................... 119
Figure IV-23 : Design initial considéré dans l’exemple d’optimisation proposé. ........................................... 121
Figure IV-24 : Organigramme décrivant les principales étapes du processus d’optimisation considéré dans
l’exemple proposé. ................................................................................................................................ 124
Figure IV-25 : Design initial (à gauche) et design obtenu après optimisation (à droite) ................................ 126
Figure IV-26 : Variation du flux à vide saturé core calculé par le modèle analytique (ronds bleus) / déterminé
par calcul des champs (carrés rouges) au cours de l’optimisation. ........................................................ 128
Figure IV-27 : Variation de la somme des écarts ou erreurs d’estimation des flux au carré (ronds bleus) au
cours de l’optimisation. Variation de l’erreur ou écart d’estimation du flux à vide saturé core (carrés
rouges). (10-2 = 1 % d’erreur). ............................................................................................................... 128
Figure IV-28 : Variation des paramètres optimisés (ksmag, krot, kap, kcp, krp, khb, khp, kpn) au cours de l’exemple
d’optimisation traité. ............................................................................................................................. 129
Figure IV-29 : Variation facteurs de correction (kgap, kleakR, kleakS, ksided, ksidep) au cours de l’exemple
d’optimisation traité. ............................................................................................................................. 130
Figure IV-30 : 8 designs initiaux considérés dans l’étude de l’optimalité des solutions obtenues avec la
méthode développée. ............................................................................................................................. 133
Figure IV-31 : Valeurs des variables d’optimisation ksmag, krot, kap, kcp, krp, khb, khp pour chacun des 8 designs
initiaux................................................................................................................................................... 134
Figure IV-32 : Valeurs des variables d’optimisation ksmag, krot, kap, kcp, krp, khb, khp, pour chacun des 8
problèmes d’optimisation considérés (solution optimale intermédiaire #1). ......................................... 135
Figure V-2 : Diagrammes Flux – FMM de deux MFTCPSH. W’conv1, W’conv2: variations de coénergie des
MFTCPSH #1 et MFTCPSH #2. ........................................................................................................... 144
Figure V-3 : Diagrammes Flux – FMM d’une MFTCPSH construit à partir de 30 (trait fin) et 5 positions du
rotor (trait épais). L’aire délimitée par deux points correspond à un incrément d’énergie dans
l’expression (V-3). ................................................................................................................................ 146
Figure V-4 : Erreur sur l’estimation du couple moyen à partir de l’expression (V-3) en fonction du nombre
d’incréments d’énergie pour deux MFTCPSH. ..................................................................................... 147
xiv
Liste des figures
Figure V-5 : Tracés d’induction dans une paire de pôles d’une MFTCPSH pour deux positions du rotor et
deux amplitudes de FMM : haut : position alignée, elec = 0°, FMM = 0 A ; bas : position désalignée,
elec = 90°, FMM = 2200 A ................................................................................................................... 150
Figure V-6 : Tracés d’induction dans une paire de pôles d’une MFTCPSH pour deux positions du rotor et
deux amplitudes de FMM : haut : position alignée, elec = 0°, FMM = 0 A ; bas : position désalignée,
elec = 150°, FMM = 1100 A ................................................................................................................. 151
Figure V-7: Réseau de réluctances proposé pour la détermination du flux lié au bobinage d’une MFTCPSH,
avec prise en compte de la réaction d’induit, du déplacement du rotor et de la saturation. ................... 154
Figure V-8: Organigramme décrivant le processus de détermination des facteurs de corrections des
réluctances du modèle permettant le calcul du couple moyen, au cours du processus d’optimisation
d’une MFTCPSH................................................................................................................................... 164
Figure V-10: Dimensions principales et illustration d’une paire de pôles du design de CTFM considéré dans
l’exemple. .............................................................................................................................................. 167
Figure V-11: Variations des flux calculés avec le modèle avant correction (traits pleins) et déterminés par
simulation EF (pointillés) en fonction de la position du rotor rot ......................................................... 169
Figure V-12: Comparaison des diagrammes Flux – FMM déterminés à partir du modèle analytique avant
correction (traits pleins) et par calcul des champs (traits pointillés) ..................................................... 171
Figure V-13: Variations des flux calculés avec le modèle après correction (traits pleins) et déterminés par
simulation EF (pointillés) en fonction de la position du rotor rot ......................................................... 172
Figure V-14: Comparaison des diagrammes Flux – FMM déterminés à partir du modèle analytique après
correction (traits pleins) et par calcul des champs (traits pointillés). .................................................... 174
Figure V-15: Diagramme décrivant les interactions entre le tableur Excel ®, les routines Visual Basic® et le
logiciel de calcul par élément finis Magnet® dans l’environnement de conception développé pour
maximiser le couple moyen d’une MFTCPSH...................................................................................... 188
Figure V-17: MFTCP à rotor à concentration de flux employée dans une application de traction moteur-roue
[BLIS]. Gauche : éclaté de la machine. Droite : 1 paire de pôles. ......................................................... 193
Figure V-19: 1 paire de pôles de la MFTCPSH avant maximisation du couple massique ............................. 198
Figure V-20: 1 paire de pôles de la MFTCPSH après maximisation du couple massique .............................. 198
Figure V-21: Variations du couple massique Tem/M calculé avec le modèle analytique (carrés rouges) et
déterminé par calcul des champs (triangles magentas) ainsi que du rendement (ronds bleus) au cours de
l’optimisation. ....................................................................................................................................... 200
Figure V-22: Variation des paramètres optimisés ksmag, krot, kap, kcp, krp, khb, khp, kpn, kbob et Dbob pour maximiser
le couple massique de la MFTCPSH. Note : Dbob en [A/mm²]/10 ........................................................ 200
xv
Liste des figures
Figure V-23: Variations des facteurs 8 sets de facteurs de corrections (kleakR(rot), ksided(rot), ksidep(rot),
kleakS(rot) et kgap(rot)) en fonction de la position du rotor rot à chaque solution intermédiaire du
processus d’optimisation. ...................................................................................................................... 202
Figure V-24: Illustrations d’une paire de pôles de chacun des 6 designs initiaux considérés pour la validation
de l’optimalité de la solution obtenue ................................................................................................... 204
Figure V-25: Valeurs des variables optimisées ksmag, krot, kap, kcp, krp, khb, khp, kpn, kbob et Dbob avant (gauche) et
après (droite) maximisation du couple massique. Note : pour adapter l’échelle la valeur affichée de Dbob
représente sa valeur divisée par 10. ....................................................................................................... 206
Figure V-26: Couple massique, rendement, couple moyen, pertes Joule et pertes fer des 6 designs avant (haut)
et après optimisation (bas). Note : par soucis d’échelle, la valeur affichée pour le couple moyen et les
pertes a été déterminée pour 1 phase de la machine. ............................................................................. 208
Figure V-27: Comparaison graphique d’une paire de pôles de chaque design optimisé. ............................... 209
Figure V-28: Valeurs des param. optimisés ksmag, krot, kap, kcp, krp, khb, khp, kpn, kbob et Dbob en fonction du design
considéré (p ≠ pour chaque design). Note : Dbob en [A/mm²]/10 .......................................................... 220
Figure V-29: Couple massique Tem/M (traits pleins) et couple moyen Tem (3 phases) (pointillés) développé par
chaque design optimal déterminé (p ≠ pour chaque design). ................................................................ 220
Figure V-30: Pertes magnétiques Pfer, pertes Joule PCu et ratio Pfer/PCu pour chaque design optimal déterminé
(p ≠ pour chaque design). ...................................................................................................................... 221
Figure V-31: Pas polaire (pointillés) et induction dans le noyau du stator (traits pleins) pour chaque design
optimal déterminé (p ≠ pour chaque design). ........................................................................................ 221
Figure V-32: 1 paire de pôles de chacun des designs optimaux de MFTCPSH à noyaux en SMC (haut), à
noyaux de tôles Fe-Si (milieu), à noyaux amorphes (bas)..................................................................... 228
Figure V-33: Valeurs des param. optimisés ksmag, krot, kap, kcp, krp, khb, khp, kpn, kbob et Dbob en fonction du design
considéré (p ≠ pour chaque design). MFTCPSH à noyaux en SMC (gauche), en Fe-Si (milieu), en
amorphe (droite) Note : Dbob en [A/mm²]/10......................................................................................... 230
Figure V-34: a) Variations du couple massique (gauche) et b) du couple total et de la masse des matériaux
actifs (droite) de chaque design optimal de MFTCPSH à noyaux de SMC, de tôles Fe-Si et d’amorphe
............................................................................................................................................................... 232
Figure V-35 : a) Variations des pertes fer. totales et dans les noyaux (gauche). b) Variations des pertes Joule
et du ratio pertes fer. / pertes Joule (droite) pour chaque design optimal de MFTCPSH à noyaux de
SMC, de tôles Fe-Si et d’amorphe. ....................................................................................................... 232
Figure V-36: a) Variations de l’induction max. dans le noyau (gauche) et b) rendement (droite) de chaque
design optimal de MFTCPSH à noyaux de SMC, de tôles Fe-Si et d’amorphe .................................... 233
xvi
Nomenclature
NOMENCLATURE
xvii
Nomenclature
xviii
Nomenclature
xix
Nomenclature
xx
Nomenclature
xxi
I. Introduction Générale
I INTRODUCTION GÉNÉRALE
Depuis quelques décennies, le domaine des machines électriques connaît une évolution
rapide. L’économie de marché et l’apparition de nouvelles réglementations et normes sont
autant de facteurs qui poussent les entreprises et universités à innover sans cesse pour
développer des moteurs électriques toujours plus performants et à des prix toujours plus
concurrentiels. Tout concepteur de machine électrique fait aujourd’hui face au défi suivant :
résoudre des problèmes de conception toujours plus complexes dans des délais toujours
plus courts. L’apparition de nouveaux matériaux magnétiques, le développement de
l’électronique de puissance et de nouvelles stratégies de commande de moteurs ont
grandement contribués aux progrès remarquables réalisés dans le domaine des machines
électriques. Parallèlement, l’augmentation de la puissance de calcul des ordinateurs a
permis aux ingénieurs et chercheurs d’améliorer leurs méthodes de conception. La
disponibilité de logiciels de calculs par éléments finis a, entre autres, offert aux concepteurs
la possibilité de mieux comprendre et modéliser les phénomènes physiques complexes
associés au design d’un moteur électrique. De plus, le développement d’outils de
conception assistée par ordinateur (CAO), dotés de modèles analytiques ou éléments finis
ainsi que de méthodes d’optimisation, offre aujourd’hui au concepteur un atout de taille
pour répondre au défi auquel il fait face. À l’aide de tels outils, le concepteur résout, de
manière plus efficace et rapide, un véritable problème d’optimisation en cherchant à
déterminer les caractéristiques optimales d’une machine électrique, c'est-à-dire celles qui
satisfont au mieux l’objectif et les contraintes du cahier des charges pour l’application
considérée.
Bien que les lois et concepts électromagnétiques régissant la production de couple d’une
machine électrique n’ont que peu changés depuis les travaux fondamentaux d’Ampère, de
Faraday ou de Maxwell au début du XIXème siècle, les topologies et configurations de
machines électriques ont, quant à elles, considérablement évoluées. Au cours des dernières
décennies, la nécessité de développer des machines pouvant fournir plus de puissance dans
1
I. Introduction Générale
un espace et pour une masse restreints, coïncidant avec la découverte d’aimants à haute
énergie, a contribué à l’essor de nouvelles topologies et configurations de moteurs à
aimants permanents, à haut rendement et densité de couple élevée. Ces dernières suscitent
aujourd’hui l’intérêt de nombreux chercheurs et ingénieurs dans le cadre de la conception
de machines électriques pour des applications dans les domaines, entre autres, de l’énergie
éolienne, de la traction électrique ou de la robotique. Le travail de recherche présenté dans
ce document concerne la modélisation et l’optimisation d’une de ces topologies de machine
à aimants permanents : la topologie à flux transverse.
2
I. Introduction Générale
contribuent pas à la création de couple. L’aspect 3-D des trajets de flux d’une MFT et le fait
qu’une partie de ce flux concerne des trajets de flux de fuite dans l’air complique
grandement l’étape de modélisation magnétique, nécessaire à la conception d’une MFT. La
prédiction analytique de trajets de flux tridimensionnels, qui plus est dans l’air, rend
difficile l’élaboration d’un modèle magnétique analytique précis pour une MFT. Cet aspect
est souligné par de nombreux concepteurs de MFT dans la littérature, comme, entre autres,
par les auteurs de [BLI1] [ANPA] [VIOR] [DUB1] [KAI1] [MADD] [GUO1] [BORK]
[HENN] [HAR1] [MECR] [DIC1] [MASM]. Couplé à un algorithme d’optimisation,
l’emploi d’un modèle analytique dans un outil de CAO peut permettre une exploration
rapide et efficace de l’espace des solutions d’un problème d’optimisation, comme lors de la
conception d’une MFT. Cependant, l’utilisation d’un modèle analytique imprécis couplé à
un algorithme d’optimisation constitue aussi un fort risque d’obtention de solutions
optimales erronées, du fait d’erreurs sur l’estimation analytique des performances de la
machine. Pour cette raison, la plupart des concepteurs se tourne vers l’emploi d’une
modélisation élément finis 3-D, lors de la conception d’une MFT. Si la modélisation
éléments finis offre, quant à elle, une bonne précision et est relativement facile à mettre en
œuvre, le temps de calcul qui y est associé impose rapidement au concepteur de restreindre
son domaine d’étude (ex : réduction du nombre de variables optimisées et/ou des valeurs
que ces dernières peuvent prendre). Malgré l’accroissement des capacités de calcul des
ordinateurs, la modélisation par éléments finis 3-D d’une machine électrique nécessite
encore aujourd’hui un temps de calcul qui permet difficilement de considérer l’optimisation
de nombreux paramètres et/ou d’entrevoir l’emploi d’algorithmes d’optimisation itératifs
en association avec un tel modèle. La restriction du domaine des solutions peut conduire à
l’obtention d’optimums dits « locaux » qui ne constituent pas le design optimal « global »
issu du processus de conception. Pour un cahier des charges considéré, un concepteur qui
cherche à déterminer les caractéristiques optimales d’une MFT (ex : dimensions qui
maximisent de la densité de couple) se retrouve donc généralement devant un dilemme, qui
constitue également la problématique principale de ce travail de recherche :
3
I. Introduction Générale
cependant à une solution optimale qui risque d’être erronée du fait de l’imprécision
du modèle analytique choisi,
4
I. Introduction Générale
- Pour finir, le chapitre VI conclut cette thèse en revenant sur les contributions
scientifiques apportées par ce travail, ses limites mais également les perspectives de
travaux de recherche futurs proposées comme suite à ce travail de thèse.
5
II. La Machine à Flux Transverse
II.1 Introduction
Si les premières références aux MFT dans la littérature concernent majoritairement des
moteurs linéaires, il faudra attendre les travaux de Weh [WEH1]-[WEH4] vers la fin des
années 1980 pour voir le concept de flux transverse réellement appliqué aux machines
électriques tournantes. La multiplication des articles sur les MFT après les travaux de Weh
traduisent une réelle émergence de la topologie à flux transverse. La dénomination
« machine à flux transverse » fait aujourd’hui communément référence à une machine
tournante synchrone à aimants permanents qui se distingue des machines usuelles par une
circulation du flux qui est majoritairement transversale à la direction du mouvement. Ce
dernier aspect confère à la topologie à flux transverse une caractéristique qui la distingue
6
II. La Machine à Flux Transverse
7
II. La Machine à Flux Transverse
électriques sont définis dans des plans distincts de l’espace qui se coupent
perpendiculairement, de façon à générer une force [LAIT]: quand le flux évolue
majoritairement dans un certain plan de l’espace au sein d’une machine, le courant circule
dans un plan perpendiculaire.
8
II. La Machine à Flux Transverse
Même si l’emploi de la topologie à flux transverse dans le cadre de moteurs linéaires est
beaucoup plus ancien (1930, [LAIT]), les premières références aux MFT tournantes
apparaissent dans les années 1980 dans les travaux de Weh [WEH1]-[WEH4]. La machine
de Weh dérive du plus vieux type d’alternateur triphasé existant : le moteur à griffes ou
machine claw-pole (1891, [NEID]). Le concept même de flux transverse est déjà utilisé par
la machine claw-pole dont la répartition du flux au sein de son circuit magnétique est
majoritairement transversale à la direction du mouvement. Bien que la machine claw-pole
et la MFT partagent cette particularité, la dernière a élargi le concept de flux transverse par
l’utilisation d’aimants permanents, mais également de concentrateurs de flux (dans
certaines configurations de MFT) dont la fonction sera expliquée plus loin.
La partie droite de la Figure II-2 représente une paire de pôles de la structure de base d’une
MFT proposée par Weh [WEH2] et illustre également les trajets de flux (lignes rouges)
dans son circuit magnétique. D’autres configurations existent et seront présentées plus loin
(c.f. section II.3). Pour comparaison, la partie gauche de la Figure II-2 schématise les trajets
de flux au sein d’une paire de pôles d’une machine à flux longitudinal.
La structure de base d’une MFT (Figure II-2 droite) possède un bobinage en forme
d’anneau dans lequel circule un courant de manière parallèle à la direction de rotation de la
machine. Deux rangées d’aimants permanents dont la polarité est radiale et alternante sont
disposées sur la circonférence du rotor et génèrent un flux qui vient interagir avec celui créé
Figure II-2 : Trajets de flux au sein d’une paire de pôles d’une machine à flux
longitudinal (gauche) et d’une MFT (droite).
9
II. La Machine à Flux Transverse
par la réaction d’induit. Des noyaux en forme de C placés autour du bobinage permettent la
création d’une force électromotrice à ses bornes et le passage du flux au stator de manière
transversale à la direction du mouvement. À chaque noyau en C du stator correspond une
paire de pôles (deux aimants) de chaque rangée au rotor.
En comparant les trajets de flux illustrés sur la Figure II-2, on constate dans le cas de la
MFT que le flux évolue principalement dans un plan perpendiculaire ou transverse au
déplacement, lorsqu’il circule dans un plan parallèle au sens de rotation dans le cas de la
machine à flux longitudinal. Cependant, on peut également remarquer la présence de
passages de flux dans le plan radial-circonférentiel dans le cas de la MFT : cette partie du
flux ne participant pas à la création de force est appelée flux de fuite.
(II-1)
(II-2)
10
II. La Machine à Flux Transverse
Dans le cas d’une machine à flux longitudinal (Figure II-3, haut), l’accroissement du
nombre de paires de pôles à diamètre et surface de bobinage fixés réduit la surface de la
dent dans l’entrefer augmentant ainsi le niveau de saturation des dents. À force
magnétomotrice statorique imposée et lorsque la dent sature, l’augmentation du nombre de
Figure II-3 : Effet de la réduction du pas polaire à fenêtre de bobinage fixée dans le cas
d’une machine à flux longitudinal (haut) et dans celui d’une MFT (bas)
11
II. La Machine à Flux Transverse
paires de pôles impose la réduction de la surface de bobinage afin d’éviter de saturer la dent
davantage. Cependant, réduire la surface de bobinage augmente également la densité de
courant dans le bobinage et par conséquent les pertes et l’échauffement du moteur. Dans le
cas d’une machine à flux longitudinal, il existe donc un fort couplage spatial entre les
circuits magnétique et électrique.
Dans le cas d’une MFT (Figure II-3, haut), il est possible d’augmenter le nombre de paires
de pôles indépendamment des dimensions de la fenêtre de bobinage de la machine. La
réduction du pas polaire influence par conséquent moins le niveau de saturation des dents
du stator ou noyaux en C (en pratique, la réaction d’induit et son effet sur le niveau de
saturation des noyaux en C limite la réduction du pas polaire). On peut donc parler d’un
découplage relatif entre les circuits électrique et magnétique d’une MFT [WEH1] [HENN].
La liste ci-dessous résume les principaux atouts attribués aux MFT et recueillis à partir de
plusieurs références de la littérature :
- Il est possible de réaliser des machines à pas polaire relativement faibles tout en
conservant une force magnétomotrice statorique élevée. Ceci permet alors
l’obtention de densités de force et de couple élevées et la réalisation de machines
compactes [WEH1] [HENN] [VIOR] [BLI1].
- Le design du circuit magnétique est effectué avec moins de restrictions que dans le
cas d’une machine à flux longitudinal et ne dépend que peu de la section du
bobinage grâce au découplage relatif des circuits magnétique et électrique [WEH1]
[HENN] [ANPA].
12
II. La Machine à Flux Transverse
- Alors que l’usage de tôles magnétiques anisotropes est de rigueur dans les machines
électriques conventionnelles (lire longitudinales) en raison des bonnes
caractéristiques magnétiques de telles tôles, la circulation du flux en trois
dimensions dans une MFT impose l’utilisation de matériaux spéciaux. De nombreux
auteurs évoquent l’usage de matériaux isotropes en poudre de fer (SMC) dont les
performances magnétiques sont inférieures aux tôles fer-silicium (Fe-Si) laminées
13
II. La Machine à Flux Transverse
14
II. La Machine à Flux Transverse
L’autre domaine dans lequel les MFT sont employées est le transport électrique, comme,
entre autres, dans les références suivantes : [VIOR] [VOYC] [MITC] [WEH3] [LAN2]
[LAN3] [BORK] [KAI1] [RAHM] [BLI1] [BLI2] [SCHM] [ESPA]. La topologie à flux
transverse est envisagée pour la propulsion de navires électriques : Voyce et al. présentent
un design de MFT de 20 MW destiné à être employé dans un navire de guerre électrique et
15
II. La Machine à Flux Transverse
Figure II-5 : Système de traction électrique Voith ElvoDrive® pour autobus hybride
série, employant deux MFT (220 kW, 1350 Nm, 800 kg total) [ELVO]
détaillent les performances d’un prototype à échelle réduite, construit par Rolls Royce,
d’une puissance de 2.45 MW [VOYC] [MITC]. Les MFT sont également évoquées pour la
propulsion électrique ferroviaire : Blissenbach et al. présentent par exemple les
performances théoriques et réélles d’une MFT (55 kW, 2500 Nm) conçue pour la traction
électrique d’un tram [BLI2]. Dans le domaine de la traction tout-électrique ou électrique
hybride terrestre (automobiles, bus, poids lourds, …), la topologie à flux transverse est
souvent envisagée. La densité de couple des MFT est notamment exploitée dans le cadre de
configurations « moteurs-roue » employés pour propulser des véhicules électriques.
Blissenbach présente par exemple un prototype de moteur-roue développant 25 kW et 400
Nm avec un rendement de 90 %, pour un diamètre total de 39 cm [BLI1]. Espanet et al. ont
conçu et testé un moteur-roue pour un véhicule militaire lourd hybride de 30 kW, pouvant
fournir un couple de 714 Nm [ESPA]. On peut également retrouver l’emploi de MFT dans
le cadre d’applications de traction électrique commerciales. L’entreprise Voith Turbo
commercialise le système de traction électrique ElvoDrive® conçu pour des autobus
hybrides série [ELVO]. Le système fait l’usage de 2 MFT (moteur + générateur) pour la
propulsion à batterie et la récupération d’énergie par freinage régénératif (c.f. Figure II-5).
16
II. La Machine à Flux Transverse
Depuis la première version de MFT tournante proposée par Weh [WEH1], la topologie à
flux transverse a évolué et se décline aujourd’hui en plusieurs configurations. La littérature
donne des exemples de MFT à aimant permanents montés à la surface du rotor ou à
concentrateurs de flux, à entrefer unique ou à double entrefer. Chaque configuration se veut
une amélioration d’une précédente. Dans cette section, une description succincte des
structures de MFT les plus communes retrouvées dans la littérature est faite.
17
II. La Machine à Flux Transverse
Cette partie du flux est considérée comme un flux parasite car il vient atténuer le flux
principal couplé au bobinage. La partie droite de la Figure II-6 représente la structure
typique d’une MFT à concentrateurs de flux. Un concentrateur de flux est une pièce en
matériau ferromagnétique doux placée entre deux aimants dont l’aimantation est parallèle à
l’entrefer. Le concentrateur de flux permet de réduire les flux de fuites entre deux pôles
adjacents lorsque l’entrefer est suffisamment faible et ainsi d’augmenter le flux couplé au
bobinage du stator [VIOR] [HENN] [DUB1]. Cet aspect confère aux structures de MFT à
concentrateurs de flux des densités de force généralement plus importantes que celles des
structures à aimants montés en surface [DUB1]. De plus, grâce à la réduction du flux de
fuite, les structures de MFT à concentrateurs de flux possèdent généralement un facteur de
puissance plus élevé que celles à aimants montés à sa surface [HAR2]. Cependant, le gain
en terme de densité de couple et de facteur de puissance se paie par un rotor plus complexe
à fabriquer mais également moins robuste [HAR1] [ANPA].
Figure II-7 : (Gauche) MFT dans sa configuration originelle telle que proposée par Weh
[WEH2]. (Droite) MFT à ponts magnétiques [HENN]
18
II. La Machine à Flux Transverse
aimants ne faisant pas face au stator qui vient amenuiser le flux couplé au bobinage.
Henneberger et al. proposent une solution à ce problème [HENN] : l’utilisation d’un pont
magnétique ou « shunt de flux ». En offrant un passage de retour au flux des aimants non
alignés avec le stator, cette configuration permet ainsi de court-circuiter une partie du flux
parasite émanant de ces derniers avant qu’il ne vienne diminuer le flux utile circulant dans
le noyau en C. Outre cet atout, cette structure est également probablement la configuration
de MFT la plus simple à construire. Cependant, l’inconvénient de l’emploi de ponts
magnétique est la restriction spatiale que ces derniers imposent sur l’espace disponible pour
réaliser le bobinage : le pont magnétique empiète sur la fenêtre de bobinage ce qui peut
contribuer à réduire la force magnétomotrice du bobinage. Aussi, si le flux parasite est
réduit, il n’est pas totalement éliminé : il subsiste toujours un passage de flux entre le pont
magnétique et les noyaux en C adjacents, que la forme trapézoïdale du pont vise à réduire.
Dubois et al. proposent une version de la MFT à noyaux en C avec « shunt de flux »
employant des concentrateurs de flux : la MFT à rotor denté [DUB2]. Cette structure de
machine est représentée à la Figure II-8. En plus de faire usage de concentrateurs de flux,
cette configuration de MFT, cette configuration de MFT emploie un stator constitué de
tôles magnétique (noyaux en C et ponts), qui permettent de réduire les pertes
ferromagnétiques de la machine. Le souci de simplicité de réalisation a également guidé le
19
II. La Machine à Flux Transverse
La différence principale entre ces deux types de structure réside dans le fait que les
configurations à double rangée d’aimants fournissent des densités de couple près de deux
Figure II-9 : Structures de MFT à double entrefer proposées par Weh et al. [WEH3]
20
II. La Machine à Flux Transverse
fois supérieures à celle de la configuration à rangée unique d’aimant : la réluctance vue par
le bobinage des configurations à deux rangées d’aimants est près de deux fois plus grande
que celle de la configuration d) [DUB1]. Certaines des configurations de la Figure II-9
possèdent deux bobinages (configurations a) et c)) lorsque d’autres n’en possèdent qu’un
(configurations b) et d)). Les performances en terme de densité de couple sont sensiblement
les mêmes dans les deux cas : pour les machines à deux rangées d’aimants, la reluctance
vue par les aimants et par le bobinage étant sensiblement la même avec un ou deux
bobinages [DUB1]. Cependant l’augmentation de la surface de cuivre dans le cas des
versions à double bobinage permet également de réduire les pertes et de diminuer
l’échauffement de la machine par rapport à la version à bobinage unique.
Bien qu’attrayantes du fait de leurs performances, ces structures de MFT sont également
relativement complexes à fabriquer. Les machines proposées par Weh sont constitués de
noyaux laminés dont les laminations sont parallèles au mouvement et au flux (plan des
laminations visibles sur les configurations b) et d) de la Figure II-9) ce qui s’avère être
relativement coûteux d’un point de vue production. L’emploi de noyaux laminés dont les
laminations sont perpendiculaires au mouvement et au flux est également possible et peut
simplifier l’assemblage du stator, au détriment cependant de pertes magnétiques plus
élevées [DUB1]. La littérature rapporte également des configurations de MFT à double
entrefer faisant usage de matériaux magnétiques à poudre de fer [MECR] [LAN2]. La
structure des MFT à double entrefer peut également s’avérer être mécaniquement moins
robuste [WEH3] [ANPA] à moins de considérations de design particulières : la MFT à
double entrefer décrite dans [VOYC] fait usage de titane et de fibre de verre pour renforcer
sa structure.
21
II. La Machine à Flux Transverse
Figure II-10 : Gauche : 1 paire de pôles d’une MFTCP à rotor à concentrateurs de flux
[MADD]. Droite : 1 phase d’une MFTCP et à aimants montés en surface du rotor [DIC1]
La littérature référence des MFTCP à concentrateurs de flux (Figure II-10 droite) comme
des MFTCP à aimants montés à la surface du rotor (Figure II-10 gauche). La grande
majorité des MFTCP décrites dans ces référence fait un usage presque exclusif de poudre
de fer au stator. Si, par définition, le flux d’une MFT circule principalement dans un plan
transverse au sens de déplacement, il est majoritairement tridimensionnel dans le cas de la
MFTCP. Le flux circule particulièrement dans les trois dimensions dans les pieds ou griffes
22
II. La Machine à Flux Transverse
Une MFTCP offre le plus souvent des performances en termes de densité de couple ou de
force meilleures que celles des MFT à double entrefer, comme le montrent les résultats du
Tableau II-1 issus de la littérature. Outre des performances supérieures, les MFTCP sont
également de fabrication généralement plus aisée que les MFT à double entrefer.
Cette section a permis de passer en revue les principales configurations de MFT recensées
dans la littérature ainsi que leurs caractéristiques. Si ce paragraphe s’est principalement
penché sur 4 structures de MFT, d’autres configurations existantes moins usitées n’ont pas
été décrites comme entre autres : la MFT à réluctance variable [CRIV] ou les structures de
MFT à bobinage toroïdal développées à l’université KTH [ANPA] [SVE1].
23
II. La Machine à Flux Transverse
- Dans la partie basse du stator, les composantes des vecteurs densités de flux sont
majoritairement réparties dans un espace bidimensionnel.
- Dans la partie du stator proche de l’entrefer, les composantes des vecteurs densités
de flux son orientés dans un espace tridimensionnel.
Figure II-11 : Trajets de flux déterminés par simulation par éléments finis au sein d’une
paire de pôles d’une MFTCP [GUO3]
24
II. La Machine à Flux Transverse
Considérant l’usage bénéfique des SMC dans les parties de la MFTCP où le flux circule
dans un espace tridimensionnel, il est raisonnable d’affirmer que tout le stator de la
machine ne requiert pas l’isotropie magnétique des poudres de fer.
Figure II-12 : Haut : Détail annoté d’une paire de pôles d’une MFTCPSH. Bas : Vue
éclatée d’une phase d’une MFTCPSH
25
II. La Machine à Flux Transverse
à stator hybride (MFTCPSH) ainsi qu’une vue éclatée d’une phase de la machine. La
segmentation du stator d’une MFTCPSH procure les avantages suivants :
26
II. La Machine à Flux Transverse
- L’usage de SMC est restreint aux zones du circuit magnétique où le flux circule
dans un espace majoritairement tridimensionnel. L’emploi de pieds faits de poudre
de fer à chaque extrémité des noyaux en C permet d’exploiter pleinement l’isotropie
des SMC. La forme particulière des pieds (c.f. Figure II-13) permet à la fois de
maximiser la surface de contact avec l’entrefer tout en minimisant les flux de fuites
entre les pieds. L’usage de pieds de petites dimensions permet d’éviter la
complexité relative à la réalisation d’un stator entièrement fait de poudre de fer. De
plus, l’opération de fabrication des pieds est facilitée par le fait que tous les pieds
d’une machine sont de dimensions identiques [DUB3]
Figure II-13 : Détails d’un noyau en C en amorphe et en tôles Fe-Si ainsi que d’un pied
usiné en SMC
27
II. La Machine à Flux Transverse
- L’utilisation d’un stator hybride combinée à celle d’un rotor externe facilite le
montage du bobinage : l’enroulement est inséré à l’intérieur des noyaux en C avant
que les pieds ne soient placés à leurs extrémités.
Dans [DUB3], les performances d’une MFTCPSH à noyaux faits de tôles Fe-Si M19
(laminations de 0.35 mm d’épaisseur) sont comparées par simulation EF à celles d’une
machine identique, à noyaux faits de SMC ATOMET® EM-1®. Les dimensions principales
des machines simulées sont : 3 phases, 15 paires de pôles, 30 cm de diamètre extérieur,
longueur de 10 cm / phase, entrefer de 0.55 mm, pas polaire de 19 mm. Ces dimensions ne
sont pas issues d’une optimisation. Pour une force magnétomotrice de 3500 A-tours / phase
dans le bobinage du stator, des simulations EF 3D (magnétostatique) ont permis de
déterminer le couple moyen développé par les deux designs : à dimensions similaires, la
MFTCPSH à noyaux de tôles développe un couple moyen de 495 Nm contre 445 Nm pour
la machine à noyaux en SMC. L’obtention d’un couple moyen plus élevé dans le cas de la
machine à noyau de tôles est attribuable à l’induction de saturation et la perméabilité plus
importante des tôles Fe-Si (c.f. Tableau II-2 et Annexe 1). À partir du spectre du flux
circulant dans les noyaux déterminé par simulation et des pertes spécifiques des tôles et du
28
II. La Machine à Flux Transverse
SMC, les pertes magnétiques ayant lieu dans les noyaux ont été déterminées à différentes
vitesses de fonctionnement (i.e. différentes fréquences électriques). Les résultats obtenus
montrent, par exemple, que les pertes dissipées dans les noyaux de tôles sont deux fois
moins importantes que celles dissipées dans les noyaux en SMC à 900 rpm. Les pertes dans
les parties en SMC ne sont pas déterminées analytiquement en raison de la difficulté à
prédire les trajets de flux dans les pièces en SMC (sujet abordé au chapitre V).
Des essais expérimentaux réalisés sur un prototype de MFTCPSH à noyaux de tôles aux
dimensions similaires à celles énoncées plus haut sont également présentées dans [DUB3].
Une photographie du prototype est montrée à la Figure II-14. Entrainée par un autre
moteur, la machine a été testée, connectée sur une charge de type R-C (compensation de
l’inductance élevée de la machine). Opérée à 240 rpm (fréquence de 60 Hz) et pour une
force magnétomotrice statorique de 4400 A-tours / phase (13 A/rms, 240 tours), le couple
moyen a été mesuré à 134 Nm / phase. Une puissance plus élevée aurait pu être obtenue par
l’utilisation d’un onduleur actif connecté aux 3 phases de la machine. Un tel appareil n’était
pas disponible lors des essais expérimentaux. Les pertes totales de la machine ont été
évaluées à 236 W et le rendement mesuré à 93 %. Pour le point d’opération considéré, les
pertes Joule ont été évaluées à 89 W/phase et les pertes magnétiques dans les noyaux en C
de tôles d’une phase à 28 W. Pour comparaison, les pertes dans les noyaux en C d’une
29
II. La Machine à Flux Transverse
machine similaires à noyaux en SMC sont estimées à plus de 100 W / phase. En convection
naturelle, l’élévation de température du prototype a été mesurée à 100 °C pour le point
d’opération considéré (240 rpm, 134 Nm/phase). À capacités de dissipation similaires, une
machine à noyaux faits en SMC n’aurait pas pu fonctionner à une telle vitesse.
30
II. La Machine à Flux Transverse
II.5 Conclusion
31
II. La Machine à Flux Transverse
apportée par ce travail de thèse, le chapitre III aborde d’abord la problématique liée à la
modélisation et l’optimisation des MFT.
32
III. Modélisation et conception des MFT
III.1 Introduction
33
III. Modélisation et conception des MFT
34
III. Modélisation et conception des MFT
Le premier travail d’un concepteur consiste à mettre en forme les spécifications d’un cahier
des charges au moyen d’un formalisme mathématique (Étape A et B sur la Figure III-1).
L’objectif de l’optimisation est généralement exprimé au moyen d’une fonction objectif
que l’on cherche à minimiser ou maximiser. Les contraintes du cahier des charges sont,
quant à elles, exprimées sous forme d’égalités ou inégalités, linéaires ou non-linéaires. Les
auteurs de [BRIS] et [NOGA] détaillent les types de formulations mathématiques
communément employées pour l’optimisation des machines électriques ainsi que les
avantages et inconvénients de chacune.
35
III. Modélisation et conception des MFT
Cette courte présentation des étapes de la démarche générale de conception d’une machine
mais surtout la description des problèmes communément rencontrés permettent de mettre
en évidence le rôle central du concepteur dans le processus. Les auteurs de [BRIS] et
[VIAR] qualifient, à juste titre, modèles et méthodes d’optimisation d’outils à la disposition
du concepteur. Si ces outils améliorent sans conteste la productivité du concepteur, il serait
toutefois hasardeux d’avancer que ceux-là pourraient le remplacer.
36
III. Modélisation et conception des MFT
37
III. Modélisation et conception des MFT
38
III. Modélisation et conception des MFT
39
III. Modélisation et conception des MFT
40
III. Modélisation et conception des MFT
Lors de l’élaboration d’un modèle pour la conception d’une machine, le choix du niveau de
modélisation doit être fait principalement selon un compromis efficacité – précision
[VIAR] : le concepteur doit construire son modèle en tenant compte de la précision du
modèle, de sa rapidité à fournir des résultats, de sa facilité d’implémentation et de
construction. À la manière de Brisset [BRIS], on peut comparer les 3 types de modèles dans
un repère temps de calcul – erreur de modélisation, tel que présenté à la Figure III-4 (les
échelles de cette figure ne sont pas forcément linéaires).
Figure III-4 : Classification des modèles local, hybride et intégral dans un repère temps
de calcul – erreur de modélisation [BRIS].
41
III. Modélisation et conception des MFT
42
III. Modélisation et conception des MFT
Figure III-5 : Schéma illustrant les notions d’optimums locaux et global dans un
problème d’optimisation.
d’aboutir à des optimums locaux qui dépendent le plus souvent du point de départ du
problème d’optimisation [MUET] [BRIS] [HAJJ].
43
III. Modélisation et conception des MFT
Les méthodes stochastiques sont quant à elles basées sur des mécanismes de transition
probabilistes [BRIS]. Contrairement aux méthodes déterministes, elles sont relativement
peu sensibles aux optimums locaux et par conséquent aux conditions initiales du problème
d’optimisation. Par contre, le nombre d’itérations requis avant convergence est
généralement élevé et leur implémentation peut s’avérer plus difficile que celle d’une
méthode déterministe. Parmi les méthodes stochastiques fréquemment employées dans la
littérature, on retrouve les méthodes basées sur des algorithmes génétiques, la méthode du
recuit simulé ou la méthode de recherche taboue [HAJJ].
44
III. Modélisation et conception des MFT
Dans cette section est présenté un état de l’art des approches de modélisation
électromagnétique habituellement employées pour la conception des MFT. Le modèle
électromagnétique d’une MFT est généralement utilisé pour déduire et optimiser le couple
développé par la machine, au sein d’un processus de conception. Il est montré que deux
approches de modélisation sont généralement employées pour la détermination des
dimensions optimales d’une MFT : l’approche modèle analytique (intégrale) et l’approche
modèle EF (locale). En décrivant les avantages et inconvénients de chaque approche, cette
section a également pour objectif de souligner le dilemme efficacité – précision
qu’implique le choix de l’une ou de l’autre. En outre, cet état de l’art sert également de base
à la modélisation développée pour la MFTCPSH et présentée dans les chapitres IV et V.
Cette section met l’emphase sur la modélisation électromagnétique des MFT seulement en
laissant de côté les aspects thermiques et mécaniques. Les difficultés liées à l’élaboration de
modèles électromagnétiques analytiques précis d’une MFT méritent que l’on s’attarde
davantage sur la modélisation magnétique et électrique de la machine. L’approche de
conception développée pour la MFTCPSH et présentée plus loin (c.f. chapitre V) vise à
maximiser le couple de la machine en considérant un point de fonctionnement en régime
permanent seulement et ne nécessite pas l’élaboration d’un modèle mécanique. Bien que la
modélisation thermique ne soit pas abordée dans cette section, l’échauffement d’une
machine électrique et l’évaluation de ses capacités de dissipation de chaleur sont des
aspects qui ne peuvent être négligés au cours du processus de conception. L’emploi d’un
modèle thermique et/ou de « bornes thermiques » (e.g. élévation de température et capacité
de dissipation) sont donc requis lors du dimensionnement d’une MFT.
45
III. Modélisation et conception des MFT
L’emploi d’un modèle analytique est généralement fait pour maximiser le couple produit
par une MFT, pour un volume donné. À l’aide d’expressions analytiques, le modèle fait le
lien entre des quantités magnétiques (flux, inductions) et électriques (tensions, courant)
d’une part et le couple produit par la machine d’autre part. Généralement, un circuit
magnétique équivalent est employé pour déterminer le flux lié au bobinage de la MFT, en
fonction des dimensions de la machine et des caractéristiques des matériaux (perméabilité,
aimantation). La modélisation par réseau de réluctances est le plus souvent adoptée, avec
un réseau plus ou moins complexe, dépendamment des phénomènes considérés (flux de
fuite, saturation), lequel est converti en un circuit électrique équivalent permettant le calcul
des caractéristiques électriques de la MFT (courant, tension, résistance, inductance). Le
couple délivré par la machine est alors généralement calculé à partir du bilan des puissances
électriques et mécaniques. Cette section décrit en détail cet emploi des modèles
électromagnétiques analytiques.
En mettant de côté, de prime abord, les caractéristiques structurelles qui différencient les
MFT des machines radiales ainsi que les caractéristiques propres à chacune des
configurations de MFT existantes (c.f. section II.3), il est possible d’exprimer le couple
46
III. Modélisation et conception des MFT
moyen produit par une MFT comme celui délivré par une machine synchrone à aimants
permanents. Ainsi, selon la formulation générale adoptée par Fitzgerald dans [FITZ], le
couple moyen d’une machine électrique monophasée peut s’exprimer ainsi :
(III-1)
, avec p le nombre de paires de pôles de la machine, R, le flux résultant (somme des flux
inducteur et induit) dans l’entrefer par paire de pôles, FS, la force magnétomotrice
équivalente du stator et RS, l’angle électrique entre les axes magnétiques de R et FS.
L’équation (III-1) montre que la connaissance des valeurs des paramètres R, FS et RS
permet le calcul analytique du couple moyen délivré par une MFT. Ces dernières peuvent
être déduites à l’aide d’un modèle magnétique analytique, comme c’est le cas dans les
références citées plus haut. S’il est possible de déterminer le couple moyen d’une MFT à
partir de la relation générale (III-1) caractérisant le couple moyen délivré par une machine
synchrone à aimant permanents, c’est principalement le modèle magnétique analytique qui
traduit les caractéristiques structurelles propres à la MFT.
Dans la littérature, des variantes de la formulation analytique générale décrite par la relation
(III-1) sont généralement employées pour la détermination du couple moyen d’une MFT.
Principalement, la difficulté à déterminer analytiquement le flux résultant R dans la
machine explique l’adoption d’hypothèses simplificatrices par les concepteurs de MFT. La
modélisation difficile de la saturation magnétique, de la saillance du rotor de la machine et
du mouvement, entre autres, amènent la plupart des concepteurs à privilégier des
expressions analytiques du couple moyen qui permettent l’emploi de modèles simplifiés.
Trois formulations analytiques du couple moyen d’une MFT, représentatives d’expressions
communément employées par les concepteurs, sont présentées ci-dessous.
Blissenbach propose une relation permettant de déterminer le couple moyen d’une MFT
triphasée [BLI1] [VIOR] :
(III-2)
, avec pm, l’amplitude du flux produit par les aimants de la machine (flux à vide) par
paires de pôles, Nt, le nombre de tours d’une phase du bobinage statorique, Imax, l’amplitude
47
III. Modélisation et conception des MFT
Une partie du couple électromagnétique délivré par certaines configurations de MFT est
due au couple de réluctance de la machine, attribuable à la saillance du rotor (variation de
la réluctance du rotor vue par le stator). C’est notamment le cas des MFT à rotor à
concentration de flux [BLI1] [DUB1] [KAI1] [VIOR] et donc de la MFTCPSH. La prise en
compte du couple de réluctance dans la formulation analytique du couple d’une MFT est
donc requise dans le cas de MFT à rotor à concentration de flux, pour une estimation
précise. Dubois propose une formulation analytique du couple moyen par phase d’une MFT
(III-3) permettant de considérer le couple de réluctance de la machine [DUB1] [DUB2] :
(III-3)
, avec pm, l’amplitude flux produit par les aimants de la machine (flux à vide) par paires de
pôles, Fs l’amplitude de la force magnétomotrice du stator, l’angle électrique entre le flux
à vide et le courant de phase, Rap la réluctance par paire de pôles vu par le bobinage du
48
III. Modélisation et conception des MFT
stator en position alignée (axe d) et Rup la réluctance par paire de pôles vu par le bobinage
du stator en position désalignée (axe q). L’emploi de 2 modèles analytiques pour
déterminer pm, Rap et Rup permet le calcul du couple produit par la machine en considérant
l’effet du couple de réluctance. Ces 2 modèles sont présentés dans la section suivante.
L’expression (III-3) suppose une variation sinusoïdale du flux à vide, de la force
magnétomotrice du stator et de l’inductance vue par le bobinage. Les pertes magnétiques ne
sont pas non plus considérées dans le calcul. Comme l’expression (III-2), l’équation (III-3)
ne tient pas non plus compte de l’effet de la saturation des matériaux magnétique sur le
couple de la machine : pm, Rap et Rup sont calculés à partir de modèles linéaires. Cette
supposition a des conséquences relativement importantes sur la précision de l’estimation
analytique du couple, particulièrement dans le cas d’une MFT, tel qu’expliqué à la section
III.3.1.2 et tel que noté par Dubois dans [DUB1].
Une méthode de prédiction du couple d’une machine électrique basée sur le diagramme
Flux – FMM (ou diagramme R - FS dans la notation de l’expression (II-1)) d’une machine
électrique est décrite dans [STAT]. L’aire formée par la surface délimitée dans un
diagramme Flux – FMM constitue une représentation graphique de la coénergie d’une
machine, convertie pendant une période de fonctionnement électrique (c.f. Figure III-6).
Comme le couple développé par une machine est proportionnel à la coénergie [FITZ], l’aire
délimitée par le diagramme Flux – FMM illustre également la capacité de production de
couple d’un moteur. L’expression (III-4) décrit la relation entre le couple moyen développé
par une machine et la coénergie convertie pendant une période de fonctionnement
électrique [DIC1] :
(III-4)
49
III. Modélisation et conception des MFT
Les auteurs de [DIC1] [DIC2], [KAI1] et [KAI2] utilisent une formulation analytique du
couple moyen d’une MFT basée sur la méthode du diagramme Flux - FMM. Dans ces
références, un modèle magnétique analytique est employé pour déterminer la valeur de la
coénergie. Dans [DIC1], le flux lié au bobinage d’une MFTCP à rotor à aimants montés en
surface est déterminé analytiquement et en tenant compte de la saturation (réseau de
réluctances, voir section III.3.1.2). En considérant la variation temporelle de la FMM, le
calcul du couple moyen est ensuite effectué à partir d’un diagramme Flux – FMM et d’une
expression analytique semblable à (III-4). Dans [KAI1], le couple moyen d’une MFTCP à
rotor à concentration de flux est également déterminé analytiquement à partir d’une
expression similaire à (III-4). Dans cette référence, la coénergie est calculée à partir de
polynômes caractérisant la variation du flux résultant en fonction de la position du rotor et
de la valeur de la FMM. Dans [KAI1], l’expression analytique du couple moyen prend en
compte la saturation des matériaux magnétiques de la MFT, ainsi que de son couple de
réluctance. L’emploi d’une formulation analytique du couple moyen basée sur la méthode
du diagramme Flux - FMM peut donc permettre la prise en compte de phénomènes tels que
la saturation magnétique et la saillance de la machine. La précision de l’estimation
analytique du couple avec cette dernière méthode est donc potentiellement plus grande que
50
III. Modélisation et conception des MFT
celle obtenue avec les l’expression (III-2) ou (III-3). Les auteurs de [KAI1] et [DIC1]
confirment la fidélité des estimations de couple obtenues par cette méthode. Cependant, si
la précision offerte par l’emploi de l’expression (III-4) est bonne, la complexité des
modèles magnétiques qui lui sont associés est grande : la difficulté principale de cette
approche consiste à développer un modèle magnétique qui permet le calcul précis de la
coénergie. Cet aspect est abordé dans la section suivante.
(III-5)
(III-6)
, avec U la force électromotrice comparable à la force magnétomotrice FMM, I le courant
électrique comparable au flux magnétique F et R la résistance électrique comparable à la
réluctance magnétique R. L’analogie d’Hopkinson permet également l’emploi des lois de
Kirchoff pour le calcul du flux dans un circuit de réluctances.
51
III. Modélisation et conception des MFT
Figure III-7 : Schéma d’un tube de flux à travers une pièce magnétique.
Le trajet du flux à travers le circuit magnétique d’une machine électrique peut être modélisé
à l’aide d’un réseau de réluctances construit à partir des dimensions et caractéristiques du
circuit magnétique. En posant des hypothèses sur les trajets de flux dans le circuit, il est
alors possible d’établir des expressions analytiques des réluctances sur le principe de
l’expression (III-5). En employant l’analogie d’Hopkinson, on peut ensuite calculer le flux
dans l’entrefer d’une machine électrique pour, par exemple, déterminer le couple de la
machine à partir d’une expression analytique semblable à celles présentées à la section
précédente (c.f. section III.3.1.1).
Les modèles magnétiques de MFT ou réseaux de réluctances présentés dans les références
[BLI1] [ANPA] [DIC1] [DIC2] [VIOR] [DUB1] [DUB2] [KAI1] [KAI2] [IB1] [IB2] sont
employés suivant ce principe. Les modèles présentés dans ces références possèdent un
point commun : ils modélisent les passages de flux dans une paire de pôles d’une MFT
uniquement. La structure magnétique particulière de la MFT et les symétries qui s’y
rattachent permettent en effet une telle simplification sans altérer la précision du modèle.
Les réseaux de réluctances présentés dans les références citées plus haut se distinguent
toutefois par les hypothèses simplificatrices adoptées pour la prise en compte de divers
phénomènes tels que les flux de fuite ou la saturation magnétique. Trois exemples de
modèles de réluctances représentant les passages de flux dans une MFT sont présentés,
52
III. Modélisation et conception des MFT
lesquels sont assez représentatifs de la diversité des modèles magnétiques de MFT que l’on
peut retrouver dans la littérature.
53
III. Modélisation et conception des MFT
réseau de réluctances proposé ne prend pas en compte les passages de flux de fuite
relativement important dans le cas d’une MFT. Par contre, l’auteur propose la prise en
compte des flux de fuite via un facteur qui atténue le flux pm et dont la valeur est issue de
données empiriques compilées à partir de résultats obtenus par simulation EF [BLI1]
[VIOR].
Les hypothèses simplificatrices adoptées ici ont permis l’élaboration d’un modèle
relativement simple. Ceci se fait cependant au détriment de la précision de ce dernier.
Même si l’auteur de [BLI1] n’évalue pas la justesse de son modèle à proprement parler, il
explique que ce dernier est employé uniquement afin d’obtenir les dimensions d’un design
initial correspondant à un cahier des charges prédéfini (on peut alors parler de pré-
dimensionnement). Ce dernier sert ensuite de base à une optimisation réalisée avec des
outils de calcul des champs. Blissenbach justifie sa démarche en expliquant que les
passages de flux complexes dus à la structure 3D de la machine, la présence de nombreux
flux de fuite et la saturation compliquent grandement l’élaboration d’un modèle magnétique
analytique. Selon Blissenbach, une estimation précise des performances d’une MFT ne peut
se faire, dans la majorité des cas, qu’avec l’aide du calcul des champs.
54
III. Modélisation et conception des MFT
Figure III-9 : Réseaux de réluctances proposés par Dubois [BLI1] : circuit modélisant les
passages de flux dans a) l’axe d de la MFT, b) l’axe q de la MFT.
concentrateurs du rotor. Les relations qui lient les dimensions de la machine aux
réluctances des circuits de la Figure III-9 sont détaillées dans [DUB1]. Les FMM du
bobinage et des aimants sont respectivement représentées par les sources de FMM FS et Fm.
De plus, l’auteur propose une approche intéressante pour la modélisation complexe de
passages de flux tridimensionnels dans le circuit magnétique de la machine. Certaines
réluctances des circuits, pour lesquelles il est relativement difficile d’obtenir une expression
analytique à cause de passages de flux complexes (e.g. réluctance de l’entrefer Rg), sont
déterminées à partir de régressions linéaires effectuées sur une collection de réluctances,
calculées à partir d’un grand nombre de simulations par EF.
Les deux réseaux de réluctances proposés par Dubois sont significativement plus
complexes que celui proposé par Blissenbach dans [BLI1]. Ils mettent en jeu un grand
nombre d’expressions de réluctances et témoignent d’un travail approfondi d’identification
et de quantification des passages de flux dans le circuit magnétique d’une MFT. L’auteur
de [DUB1] évalue la précision du modèle magnétique qu’il propose. Une comparaison de
résultats obtenus avec ce modèle à des résultats obtenus par calcul des champs, en
considérant un grand nombre de designs de machines aux dimensions relativement
différentes, montre la dépendance de la précision du modèle développé aux dimensions de
la machine. Précis pour certains designs, le modèle développé par Dubois présente
d’importants écarts avec le calcul des champs pour d’autres designs : par exemple, la
55
III. Modélisation et conception des MFT
variation de l’écart entre le flux à vide pm estimé avec le réseau de réluctance et celui
calculé par EF varie entre -3 % et 24 %. Il est important de noter que cette comparaison est
effectuée sans prise en compte de la saturation : l’auteur explique que des valeurs
identiques de perméabilités ont été imposées dans les expressions analytiques des
réluctances ainsi que dans l’outil de calcul des champs. Anpalahan rapporte un problème
similaire de dépendance de la précision d’un modèle analytique aux dimensions de la
machine dans [ANPA].
Le modèle proposé par Dubois ne tient pas compte de la saturation des matériaux
magnétiques, comme dans le cas du modèle précédent. L’effet de la saturation sur la
précision du modèle est également évalué dans [DUB1]. Par comparaison avec des résultats
provenant du calcul des champs, l’auteur observe une surestimation comprise entre 30 % et
40 % sur la valeur du couple moyen déterminé avec son modèle. Il attribue majoritairement
les écarts observé à l’effet de la saturation sur la quantité de flux liée au bobinage du stator.
Malgré une certaine prise en compte des passages de flux de fuite et de la saillance de la
machine, la précision du modèle magnétique proposé dans [DUB1] et [DUB2] dépend des
dimensions du design considéré et est grandement affectée par la saturation des matériaux
magnétiques. À cause des imprécisions du modèle analytique, Dubois explique que ce
dernier est employé uniquement en début de processus de conception, afin de déterminer
les dimensions optimales d’un design de machine servant de base à une optimisation
réalisée par la suite avec des outils de calcul des champs [DUB1].
56
III. Modélisation et conception des MFT
57
III. Modélisation et conception des MFT
Les auteurs de [IBA1] et [IBA2] portent une attention particulière à la modélisation des
trajets de flux de fuite. Ces derniers sont modélisés par les réluctances de couleur claire sur
le circuit de la Figure III-10. Par exemple, les réluctances Rint, Rend et Rag modélisent les
trajets de flux de fuite autour des aimants du rotor. Les réluctances de couleur foncée
modélisent les passages de flux dans le circuit magnétique de la machine (trajet de flux
identifiés au coin droit inférieur de la Figure III-10) : par exemple, Rclaw représente le trajet
du flux dans les griffes de la machine. Les FMM des aimants et du bobinage du stator sont
respectivement représentées par les sources de FMM ATpm et ATarm. L’élaboration d’un
modèle aussi complexe témoigne de l’expérience acquise sur le fonctionnement de la
machine par les concepteurs. L’identification et la détermination d’expressions analytiques
des réluctances résultent de l’analyse d’un grand nombre de résultats de simulations EF
[IBA2].
58
III. Modélisation et conception des MFT
de la machine [DIC1] [DIC2]. La saturation est également prise en compte dans le modèle
analytique. Tel qu’expliqué plus haut, le couple est déterminé par une méthode diagramme
flux – FMM (III-4), la résolution analytique des équations du circuit fournissant la valeur
du flux à vide et en charge, en considérant une FMM de forme carrée, en considérant une
position du rotor uniquement (axe d) [DIC2]. Une comparaison entre des valeurs de couple
déterminées par simulations EF et des valeurs obtenues avec le modèle montre la bonne
précision du modèle développé dans [DIC1] et [DIC2]. On peut toutefois noter ici l’emploi
d’une FMM statorique de forme carrée, afin de faciliter le calcul de la coénergie. L’auteur
n’aborde pas le cas d’une excitation sinusoïdale. L’emploi de cette méthode est beaucoup
plus complexe si on considère une FMM d’excitation sinusoïdale, qui implique la
considération du mouvement du rotor dans le circuit de réluctances.
59
III. Modélisation et conception des MFT
60
III. Modélisation et conception des MFT
magnétique d’une MFT pour une modélisation précise (aspect abordé au chapitre IV). Ceci
contribue alors à accroître le nombre de mailles et donc le temps nécessaire à la résolution
du modèle EF d’une MFT. Pour ces raisons, un processus d’optimisation d’une MFT basé
sur une modélisation EF de la machine peut s’avérer long et fastidieux.
La plupart des concepteurs qui emploient le calcul des champs pour l’optimisation de MFT
adoptent des simplifications dans le modèle et/ou le maillage, ou restreignent le nombre de
paramètres optimisés afin de réduire le temps de résolution ou le nombre de simulations EF
requises. C’est le cas des auteurs des références [MADD] [GUO1] [BORK] [HENN]
[HAR1] [MECR] [BLIS] [ANPA] [MASM] [DUB1] [DIC1]. Deux approches souvent
employées sont présentées ci-dessous.
Maddison et al. adoptent une telle approche afin de maximiser le couple massique d’une
MFTCP à rotor à concentration de flux [MADD]. L’optimisation porte sur deux dimensions
de la machine : la profondeur du rotor et le chevauchement entre deux griffes du stator. Des
simulations EF sont employées afin de déterminer l’effet de la variation indépendante de
chacune de ces dimensions sur le couple de la machine. Les auteurs ne précisent pas la
durée de l’optimisation ni la façon dont le couple est déterminé à partir des simulations EF.
Harris et al. utilisent une approche similaire afin de déterminer les valeurs de certaines
dimensions d’une MFT maximisant le couple de la machine [HAR1]. Dans l’exemple
présenté, l’optimisation porte sur le nombre de paires de pôles ainsi que trois facteurs de
formes de la machine. Afin de réduire la durée de la procédure, le couple est évalué par
61
III. Modélisation et conception des MFT
L’approche d’optimisation EF par variation paramétrique est également employée dans les
références [BORK] [MECR] [BLIS] [MASM] et [DIC1]. Les avantages procurés par
l’emploi de cette approche peuvent se résumer ainsi :
l’emploi du calcul des champs confère au modèle une bonne précision. Avec un
maillage adéquat, cette méthode est moins susceptible de converger sur un faux-
optimum, contrairement à une optimisation réalisée avec un modèle analytique
imprécis (c.f. section III.3.1).
la mise en œuvre d’une telle approche est relativement simple avec les outils de
calcul des champs disponibles sur le marché. De plus, elle ne nécessite pas une
grande expérience du concepteur, contrairement à celle requise pour l’élaboration de
certains modèles analytiques (c.f. III.3.1.2).
62
III. Modélisation et conception des MFT
Bien qu’il s’agisse d’une approche utilisée relativement souvent par les concepteurs de
MFT, cette dernière présente toutefois quelques inconvénients significatifs :
Notre expérience personnelle sur l’emploi de cette approche d’optimisation est relativement
mitigée. Tout d’abord, l’emploi de cette approche s’est souvent révélé frustrant,
principalement à cause des limitations sur l’espace de recherche des solutions et la
convergence vers des optimums locaux. Lorsque cette méthode est employée avec un grand
nombre de variables optimisées et que l’on considère la dépendance de chacune de ces
variables dans l’optimisation, le nombre de simulations EF et la durée du processus
croissent très rapidement. En prenant pour exemple le cas de maximisation du flux à vide
d’une MFTCPSH développé dans le chapitre IV (c.f. section XX), on peut évaluer la durée
du processus si l’approche d’optimisation EF par variation paramétrique est employée.
L’optimisation traitée porte sur 8 facteurs de formes de la machine. En considérant que
chacune de ses variables peut prendre 5 valeurs, le nombre de simulations EF requis en
employant cette approche est de 58 = 390.625. Une simulation EF de la machine présentée
dans l’exemple du chapitre IV dure 15 minutes. Par conséquent, la durée du processus par
cette approche d’optimisation serait d’environ 11 ans. Même en réduisant la durée de
chaque simulation EF à une seconde, la durée de l’optimisation serait encore de 4,5 jours.
63
III. Modélisation et conception des MFT
Le calcul des champs est employé pour déterminer les performances du moteur, au cours de
l’optimisation. L’estimation des performances de la MFT inclut une prise en compte des
pertes ferromagnétiques sur une période de fonctionnement électrique ainsi que la réaction
d’induit (mouvement du rotor considéré). Afin de réduire le temps de calcul associé à la
modélisation EF, le problème de modélisation, relativement complexe, est segmenté en
sous-problèmes plus simples et moins long à résoudre. Aussi, à la place d’une unique
simulation EF tenant compte de tous les facteurs cités plus haut, ce sont plusieurs analyses
EF qui sont employées pour déterminer les performances du moteur :
Une simulation EF est employée pour déterminer le flux à vide dans l’axe d (rotor et
stator alignés). La supposition d’une variation sinusoïdale du flux à vide est posée.
Un ensemble de simulations EF est utilisé pour déterminer l’inductance statorique
en fonction de la position du rotor, en tenant compte de la réaction d’induit.
Un ensemble de simulations EF sert à l’estimation relativement précise des pertes
ferromagnétiques dans le circuit de la machine. Plus de détails sur la méthode
d’estimation des pertes sont donnés dans [GUO2].
64
III. Modélisation et conception des MFT
employé pour rendre le calcul des champs plus rapide. La densité de mailles des modèles
EF est ensuite augmentée, au fur et à mesure que l’optimisation progresse.
Guo et al. montrent qu’il est possible d’employer des outils de calcul des champs dans une
boucle d’optimisation. L’approche proposée permet donc d’optimiser une MFT avec la
précision d’une modélisation EF et l’efficacité des méthodes numériques d’optimisation.
Les auteurs reconnaissent qu’un grand nombre de simulations est requis tout au long du
processus, sans toutefois en préciser le nombre. Diverses astuces (sous-modèles EF,
technique d’optimisation hybride, maillage raffiné au cours de l’optimisation) sont
employées afin de réduire la durée du processus, qui n’est, elle non plus, pas renseignée.
Malgré la preuve du fonctionnement de l’approche établie, cette dernière nous amène
quelques interrogations :
65
III. Modélisation et conception des MFT
Le Tableau III-1 illustre bien le dilemme efficacité – précision qu’impose le choix d’une
approche ou de l’autre. La modélisation analytique permet l’emploi favorable de méthodes
d’optimisation numériques mais induit très souvent des problèmes de précision. La
modélisation EF offre, quant à elle, une bonne précision et est facile à mettre en œuvre mais
son utilisation avec un algorithme d’optimisation est peu pratique. Devant ce choix à faire,
la plupart des concepteurs se décident pour la précision en optant pour une optimisation
basée, exclusivement ou en partie, sur une modélisation EF (c.f. III.3.2), dans le but de
Avantages Inconvénients
66
III. Modélisation et conception des MFT
III.4 Conclusion
Dans ce chapitre, les aspects liés à la modélisation et la conception optimale des MFT ont
été présentés. En premier lieu, un retour sur les principes de base de la conception d’une
machine électrique a permis de situer le contexte et les enjeux de la recherche visée par
cette thèse. Les phases principales de la conception d’une machine, la notion de modèle, les
différents phénomènes généralement modélisés, les types de modélisation et les méthodes
d’optimisation généralement employés ont été décrits tour à tour.
67
III. Modélisation et conception des MFT
ont également été présentées. Malgré la précision de ce type de modélisation, les exemples
décrits ont permis de comprendre que l’emploi d’un modèle EF est moins adapté à un
processus d’optimisation qu’un modèle analytique : la cause principale est la durée
nécessaire à la résolution d’un problème EF. Finalement, la comparaison des deux
approches a permis de souligner le dilemme efficacité – précision qu’implique le choix
exclusif d’une modélisation analytique ou EF.
Les chapitres IV et V s’appuient directement sur l’état de l’art présenté dans cette partie
pour proposer une nouvelle approche de modélisation pour la conception d’une MFTCPSH.
L’approche de modélisation proposée est une approche hybride, combinant de manière
adéquate modélisation analytique et EF, spécialement conçue pour un processus
d’optimisation.
68
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
IV.1 Introduction
Dans ce chapitre est proposé une nouvelle approche pour la modélisation et la conception
des MFT, appliquée au cas de la MFTCPSH. Cette dernière vise à apporter une
contribution à la complexité de modélisation et aux problèmes de précision des modèles
analytiques de MFT, dans un processus de conception. En effet, il est montré qu’il est
possible d’employer un modèle analytique dans une boucle d’optimisation, en compensant
les erreurs du modèle à l’aide de facteurs de correction calculés par simulation EF. Avec un
nombre de simulations restreint, la démarche proposée permet de déterminer un design de
machine optimal (vis-à-vis d’un critère optimal préétabli) et validé en un temps de calcul
relativement court.
L’approche présentée dans ce chapitre est appliquée pour déterminer les dimensions
optimales d’une MFTCPSH maximisant le flux à vide de la machine. Le modèle et la
méthode introduits ici se limitent donc au cas du flux à vide uniquement. Une MFT est
souvent pénalisée par un facteur de puissance relativement bas (c.f. II.2.3). Maximiser le
flux à vide d’une MFT permettra d’accroître son facteur de puissance. Le flux à vide d’une
MFT contribue également en grande partie à la production de couple de la machine :
maximiser le flux à vide d’une MFT revient donc à accroître le couple de la machine.
Cependant, comme il en est question au chapitre V, il est également nécessaire de tenir
compte du flux de la réaction d’induit pour maximiser le couple d’une MFT. En nous
restreignant au cas du flux à vide, l’objectif de cette partie est avant tout de présenter une
nouvelle approche de modélisation et de conception qui sera développée par la suite pour
69
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Après avoir présenté le modèle analytique employé pour déterminer le flux à vide saturé de
la MFTCPSH, la précision du modèle proposé est évaluée par comparaison avec des
résultats de simulation EF. Il est ensuite montré comment il est possible de palier aux
problèmes de précision du modèle en y insérant des facteurs de correction, calculés par
simulation EF. Le modèle analytique proposé dans cette thèse tient compte de la saturation
des matériaux magnétiques de la machine. Une section de ce chapitre est donc consacrée à
la description des hypothèses et de la méthode appliquée pour la considération des
caractéristiques non-linéaires des matériaux. L’implantation du modèle et du mécanisme de
compensation d’erreur dans un outil créé avec le logiciel Microsoft® Excel® est également
décrite. Pour finir, un exemple de maximisation du flux à vide d’une MFTCPSH est abordé.
Toute la modélisation présentée dans cette thèse est avant tout basée sur un réseau de
réluctances modélisant le passage de flux principal dans une paire de pôles de la
MFTCPSH ainsi que les passages de flux de fuite. Ce modèle est déduit de l’observation et
de l’analyse de résultats de simulation EF. Par la suite, des expressions analytiques de ces
réluctances permettent le calcul du flux à vide (axe d de la machine, flux à vide maximal)
vu par le bobinage du stator de la machine, en tenant compte de la saturation.
70
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Le flux de réaction d’induit n’est pas considéré dans ce chapitre. On suppose donc
ici qu’aucun courant ne circule dans le bobinage du stator. Le chapitre V présentera
une prise en compte de la réaction d’induit.
Un réseau de réluctances est employé dans le modèle. Des hypothèses sur les trajets
de flux dans le circuit magnétique et dans l’air ont donc été formulées pour définir
les expressions des réluctances.
Les réluctances sont définies par des tubes de flux homogènes : même perméabilité
dans tout le tube de flux.
La section d’une réluctance est considérée constante sur tout le parcours de flux
choisi.
L’hypothèse est faite que la saturation n’affecte pas les trajets de flux. La saturation
est prise en compte dans les réluctances des parties ferromagnétiques au moyen
d’une valeur de perméabilité saturée calculée en fonction de leur état de saturation.
Les pertes magnétiques sont négligées. On suppose ici que les courbes B(H) des
matériaux considérés sont anhystérétiques et que les courants de Foucault ne
modifient pas les trajets de flux.
On suppose que les aimants du rotor ont une aimantation rigide (i.e. aimantation
constante et égale à l’induction rémanente) et une perméabilité relative égale à 1,1.
La difficulté de modélisation des passages de flux dans l’air ainsi que l’influence de la
saturation sur les trajets de flux dans le circuit de la machine ont été soulevés au chapitre
précédent (c.f. section II.3.1). D’après ces constats, certaines hypothèses posées ici peuvent
apparaître invalides. Cependant, ces hypothèses sont nécessaires à l’élaboration du modèle.
Plus loin, nous montrerons que les erreurs qui peuvent en résulter peuvent être corrigées par
un mécanisme de compensation d’erreur, qui est au cœur même de la thèse avancée par
cette recherche.
Afin de lier les trajets de flux modélisés aux dimensions de la machine, plusieurs variables
géométriques ont été définies. Ces dernières sont détaillées sur le schéma et dans le tableau
de la Figure IV-1.
71
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
72
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
En plus des dimensions indiquées à la Figure IV-1, huit facteurs de formes (ksmag, krot, kap,
kcp, krp, khb, khp, kpn) ont également été définis (Tableau IV-1). Ces derniers sont établis sous
forme de rapports entre des dimensions géométriques, de façon à normaliser les grandeurs
d’une machine pour faciliter la convergence du processus d’optimisation.
73
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Figure IV-2 : Passage du flux principal à vide. Trajets de flux de fuite exclus.
Un tel trajet de flux de fuite est illustré en rouge à la Figure IV-3 et est identifié par la
variable leakR dans le modèle proposé dans ce chapitre.
74
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Figure IV-3: Flux de fuite autour des aimants et fuite concentrateur - pied.
variables leaksided pour le flux de fuite quittant/entrant la partie droite d’un pied et leaksidep
pour le flux de fuite quittant/entrant la partie inclinée d’un pied.
Un trajet de flux de fuite a également été identifié entre les pieds du stator. En effet, une
partie du flux des aimants ne passe pas par le noyau et transite dans les zones d’air séparant
chaque pied (plan radial circonférentiel). La Figure IV-4 montre une illustration d’un tel
passage de flux de fuite. Ce dernier est représenté par la variable leakS dans le modèle. Les
simulations EF ont également permis de montrer que ce flux de fuite est relativement faible
75
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
en fonctionnement à vide. Les résultats présentés à la section IV.3 montrent par exemple
que ce flux de fuite ne représente pas plus de 0.5 à 5 % du flux principal.
Les expressions de chacune de ces réluctances ainsi que les hypothèses prises pour les
établir sont décrites ci-dessous :
(IV-1)
lmag est définie comme la largeur moyenne d’un aimant du rotor, calculée ainsi pour tenir
compte de la hauteur du rotor. Smag représente la surface d’un aimant dans un plan axial –
radial (c.f. Figure IV-1). La perméabilité relative d’un aimant est considérée constante et
égale à 1,1 dans le modèle.
76
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
(IV-2)
lconc est égale à la hauteur d’un concentrateur. La section Sconc représente la surface de sortie
du flux du concentrateur vers l’entrefer et le pied du stator. La valeur de la perméabilité
relative du concentrateur µconc, considérée constante dans tout le volume de la réluctance,
est déterminée en fonction de l’état de saturation du circuit magnétique, par un processus
détaillé à la section IV.2.5.
(IV-3)
77
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
(IV-4)
Figure IV-5: Schéma représentant la longueur lfoot et la surface Sfoot utilisées pour la
modélisation de la réluctance Rfoot.
78
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
(IV-5)
(IV-6)
La perméabilité relative du pied µfoot est considérée dans le modèle comme homogène dans
tout le volume occupé par le pied. Les résultats de simulations EF montrent souvent que
certaines zones du pied sont plus saturées que d’autres (ex : bout du pied proche de
l’entrefer, c.f. Figure V-5 et Figure V-6), dépendamment de l’état de saturation de la
machine. Les imprécisions liées à cette simplification seront corrigées par le mécanisme de
compensation d’erreur associé au modèle et décrit plus loin (c.f. section IV.4). Dans le
modèle, µfoot est déterminée en fonction de l’état de saturation du circuit magnétique, par un
processus détaillé à la section IV.2.5.
(IV-7)
lcore représente le chemin moyen du flux calculé au centre du noyau. Score est l’expression
de la section constante du noyau. µcore est considérée homogène dans tout le noyau : cette
hypothèse se base sur de nombreuses observations (élément finis) faites sur la répartition de
la densité dans le volume du noyau. µcore est déterminée dans le modèle en fonction de
l’état de saturation du circuit magnétique, par un processus détaillé à la section IV.2.5.
79
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
(IV-8)
, avec Rlctop modélisant la fuite au dessus des aimants, Rlcside, la fuite de chaque côté d’une
phase du rotor et Rlcgap, la fuite dans l’entrefer. (IV-9), (IV-10) et (IV-11) représentent les
expressions employées dans le modèle pour les réluctances de fuite Rlctop, Rlcside et Rlcgap :
(IV-9)
80
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
(IV-10)
(IV-11)
llctop, llcside et llcgap représentent respectivement les longueurs moyennes des tubes de flux des
reluctances de fuites Rlctop, Rlcside et Rlcgap. Slctop, Slcside et Slcgap en représentent les sections.
Les Figure IV-6, Figure IV-7 et Figure IV-8 schématisent ces trajets de flux de fuite et
permettent de comprendre les hypothèses posées pour déterminer les expressions (IV-9),
(IV-10) et (IV-11). Les tubes de flux y sont représentés par les sections colorées en rouge.
81
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
(IV-12)
(IV-13)
(IV-14)
82
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Le schéma de la Figure IV-9 présente le tube de flux (en rouge) considéré pour établir
l’expression de Rsidep : le tube de flux représente une portion de cylindre dont le rayon est
égal à la dimension circonférentielle de la surface inclinée du pied et dont la profondeur est
égale à la profondeur du pied Ppp, là où le pied s’appuie sur le noyau. Le trajet de fuite situé
entre la surface parallèle à la direction radiale d’un pied et un concentrateur est modélisé
par la réluctance Rsided dont l’expression dans le modèle est la suivante :
(IV-15)
Le schéma de la Figure IV-10 présente le tube de flux (en rouge) considéré pour établir
l’expression de Rsided : le tube de flux représente un quart de cylindre dont le rayon est égal
à la grande hauteur d’un pied Hgp (partie droite du pied) et dont la profondeur est égale à la
profondeur du pied proche du noyau Ppp.
83
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
(IV-16)
La Figure IV-11 indique le tube de flux considéré (en rouge) pour établir l’expression de
RleakS. Le tube de flux modélisé représente le volume occupé par la zone de chevauchement
de deux pieds opposés. L’observation des tracés de flux a également permis de constater
qu’une partie du flux de fuite entre deux pieds opposés avait lieu dans la zone située entre
le bout d’un pied (plan radial-circonférentiel) et la partie penchée du pied opposé (plan
axial-radial). Cependant, les observations effectuées ont aussi permis de déduire que le flux
de fuite dans cette zone était négligeable devant celui représenté par le tube de flux de la
Figure IV-11.
Les expressions des réluctances de fuite RleakR, Rsided, Rsidep et RleakS ont toutes été établies
selon des hypothèses et simplifications faites à partir d’observations de cartes d’induction
obtenues par simulation EF. Le chapitre précédent a insisté sur la difficulté de
84
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
modélisation des flux de fuite et les facteurs modifiant les trajets de flux dans l’air
(saturation, dimensions du circuit magnétique,…). Conscients des hypothèses
simplificatrices adoptées ici et des éventuelles erreurs qui peuvent en résulter, une méthode
permettant de compenser les erreurs du modèle en corrigeant les valeurs des réluctances de
fuite est proposée dans une section ultérieure (c.f. section IV.4).
(IV-17)
85
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
dans le réseau établi, les réluctances modélisant les fuites concentrateur-pied Rsided et
Rsidep sont connectées au nœud 1 (c.f. Figure IV-12). Bien qu’une partie du flux de
fuite concentrateur – pied, lors de son passage d’un aimant à un pied, passe
également par une partie du concentrateur (c.f. Figure IV-9 et Figure IV-10), cette
portion du trajet de flux de fuite a été négligée. En effet, la réluctance de cette
86
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
portion du trajet de flux est très négligeable devant les réluctances Rsided et Rsidep.
Rsided et Rsidep sont aussi connectées au nœud 2 (c.f. Figure IV-12). Avant
d’emprunter le passage de flux de fuite modélisé par Rsided ou Rsidep, le flux ne
parcourt pas exactement le pied tel que modélisé par le tube de flux représenté par
Rfoot. Cette supposition est tout de même adoptée pour simplifier le modèle.
La réluctance modélisant la fuite entre deux pieds RleakS est connectée au nœud 2
(c.f. Figure IV-12). En fonctionnement à vide, avant d’emprunter le passage de flux
modélisé par RleakS, le flux des aimants passe par le pied du stator, en empruntant un
trajet de flux relativement différent de celui modélisé par la réluctance Rfoot (c.f.
Figure IV-11). Par contre, en fonctionnement en charge, avant d’emprunter le
passage de flux modélisé par RleakS, le flux de la machine traverse le pied du stator
selon un trajet semblable à celui modélisé par Rfoot. Pour simplifier le modèle et
pour sa future adaptation en fonctionnement en charge, l’hypothèse est faite que le
flux à vide emprunte un trajet assimilé à celui modélisé par Rfoot, avant d’emprunter
le passage de fuite.
Tout comme pour la détermination des expressions des réluctances du modèle, les
éventuelles erreurs résultant des hypothèses prises pour simplifier le réseau de réluctances
seront compensées par le mécanisme de correction détaillé plus loin (c.f. section IV.4).
87
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
(IV-18)
Il est possible de résoudre le système d’équations (IV-18) de façon à obtenir une expression
analytique pour chacun des 7 flux modélisés dans le réseau de réluctances. Le logiciel de
calcul symbolique Mathematica® [WOLF] a été utilisé à cet effet. Les expressions du flux à
vide core ainsi que des 6 autres flux du circuit mag, gap,leakR, leakS, leakSided et
leakSidep sont données par les expressions (IV-19) à (IV-25). Les expressions algébriques
qui résultent de la résolution d’un tel système ne sont pas triviales. Cependant, elles
peuvent être relativement facilement implantées dans un tableur ou un environnement de
programmation.
core=-(2·Fmag·RleakR·RleakS·(Rgap·Rsided+Rgap·Rsidep-
Rsided·Rsidep+Rconc·(Rsided+Rsidep)+Rfoot·(Rsided+Rsidep)))/(2·RleakR·(2·(Rfoot+Rgap)·RleakS·Rsided·Rs
idep+Rconc·(2·RleakS·Rsided·Rsidep+Rcore·(4·Rsided·Rsidep+RleakS·(Rsided+Rsidep)))+Rcore·(RleakS·Rsided·
Rsidep+Rfoot·(4·Rsided·Rsidep+RleakS·(Rsided+Rsidep))+Rgap·(4·Rsided·Rsidep+RleakS·(Rsided+Rsidep))))
+Rmag·(RleakS·(RleakR·Rsided·Rsidep+Rfoot·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep))+Rgap·(4·Rsided·Rside (IV-19)
p+RleakR·(Rsided+Rsidep)))+Rconc·(RleakS·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep))+2·Rcore·(4·Rsided·R
sidep+RleakR·(Rsided+Rsidep)+RleakS·(Rsided+Rsidep)))+2·Rcore·(RleakR·RleakS·Rsided+RleakR·RleakS·Rsidep
+RleakR·Rsided·Rsidep+RleakS·Rsided·Rsidep+Rfoot·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep)+RleakS·(Rsided
+Rsidep))+Rgap·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep)+RleakS·(Rsided+Rsidep)))))
mag=(Fmag·(RleakS·(RleakR·Rsided·Rsidep+Rfoot·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep))+Rgap·(4·Rside
d·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep)))+Rconc·(RleakS·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep))+2·Rcore·(4·R
sided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep)+RleakS·(Rsided+Rsidep)))+2·Rcore·(RleakR·RleakS·Rsided+RleakR·RleakS
·Rsidep+RleakR·Rsided·Rsidep+RleakS·Rsided·Rsidep+Rfoot·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep)+RleakS·(
Rsided+Rsidep))+Rgap·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep)+RleakS·(Rsided+Rsidep)))))/(2·RleakR·(2
·(Rfoot+Rgap)·RleakS·Rsided·Rsidep+Rconc·(2·RleakS·Rsided·Rsidep+Rcore·(4·Rsided·Rsidep+RleakS·(Rsided+R
sidep)))+Rcore·(RleakS·Rsided·Rsidep+Rfoot·(4·Rsided·Rsidep+RleakS·(Rsided+Rsidep))+Rgap·(4·Rsided·Rside (IV-20)
p+RleakS·(Rsided+Rsidep))))+Rmag·(RleakS·(RleakR·Rsided·Rsidep+Rfoot·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+
Rsidep))+Rgap·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep)))+Rconc·(RleakS·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided
+Rsidep))+2·Rcore·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep)+RleakS·(Rsided+Rsidep)))+2·Rcore·(RleakR·
RleakS·Rsided+RleakR·RleakS·Rsidep+RleakR·Rsided·Rsidep+RleakS·Rsided·Rsidep+Rfoot·(4·Rsided·Rsidep+RleakR
·(Rsided+Rsidep)+RleakS·(Rsided+Rsidep))+Rgap·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep)+RleakS·(Rsided
+Rsidep)))))
88
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
gap=(2·Fmag·RleakR·(RleakS·Rsided·Rsidep+Rcore·(2·Rsided·Rsidep+RleakS·(Rsided+Rsidep))))/(2·RleakR·(
2·(Rfoot+Rgap)·RleakS·Rsided·Rsidep+Rconc·(2·RleakS·Rsided·Rsidep+Rcore·(4·Rsided·Rsidep+RleakS·(Rsided+
Rsidep)))+Rcore·(RleakS·Rsided·Rsidep+Rfoot·(4·Rsided·Rsidep+RleakS·(Rsided+Rsidep))+Rgap·(4·Rsided·Rsi
dep+RleakS·(Rsided+Rsidep))))+Rmag·(RleakS·(RleakR·Rsided·Rsidep+Rfoot·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided
+Rsidep))+Rgap·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep)))+Rconc·(RleakS·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rside (IV-21)
d+Rsidep))+2·Rcore·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep)+RleakS·(Rsided+Rsidep)))+2·Rcore·(RleakR·
RleakS·Rsided+RleakR·RleakS·Rsidep+RleakR·Rsided·Rsidep+RleakS·Rsided·Rsidep+Rfoot·(4·Rsided·Rsidep+RleakR
·(Rsided+Rsidep)+RleakS·(Rsided+Rsidep))+Rgap·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep)+RleakS·(Rsided
+Rsidep)))))
leakR=(2·Fmag·(2·(Rfoot+Rgap)·RleakS·Rsided·Rsidep+Rconc·(2·RleakS·Rsided·Rsidep+Rcore·(4·Rsided·Rside
p+RleakS·(Rsided+Rsidep)))+Rcore·(RleakS·Rsided·Rsidep+Rfoot·(4·Rsided·Rsidep+RleakS·(Rsided+Rsidep))+
Rgap·(4·Rsided·Rsidep+RleakS·(Rsided+Rsidep)))))/(2·RleakR·(2·(Rfoot+Rgap)·RleakS·Rsided·Rsidep+Rconc·
(2·RleakS·Rsided·Rsidep+Rcore·(4·Rsided·Rsidep+RleakS·(Rsided+Rsidep)))+Rcore·(RleakS·Rsided·Rsidep+Rfoo
t·(4·Rsided·Rsidep+RleakS·(Rsided+Rsidep))+Rgap·(4·Rsided·Rsidep+RleakS·(Rsided+Rsidep))))+Rmag·(Rlea
(IV-22)
kS·(RleakR·Rsided·Rsidep+Rfoot·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep))+Rgap·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(R
sided+Rsidep)))+Rconc·(RleakS·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep))+2·Rcore·(4·Rsided·Rsidep+RleakR
·(Rsided+Rsidep)+RleakS·(Rsided+Rsidep)))+2·Rcore·(RleakR·RleakS·Rsided+RleakR·RleakS·Rsidep+RleakR·Rsi
ded·Rsidep+RleakS·Rsided·Rsidep+Rfoot·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep)+RleakS·(Rsided+Rsidep))+
Rgap·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep)+RleakS·(Rsided+Rsidep)))))
leakS=-(2·Fmag·Rcore·RleakR·(Rgap·Rsided+Rgap·Rsidep-
Rsided·Rsidep+Rconc·(Rsided+Rsidep)+Rfoot·(Rsided+Rsidep)))/(2·RleakR·(2·(Rfoot+Rgap)·RleakS·Rsided·Rs
idep+Rconc·(2·RleakS·Rsided·Rsidep+Rcore·(4·Rsided·Rsidep+RleakS·(Rsided+Rsidep)))+Rcore·(RleakS·Rsided·
Rsidep+Rfoot·(4·Rsided·Rsidep+RleakS·(Rsided+Rsidep))+Rgap·(4·Rsided·Rsidep+RleakS·(Rsided+Rsidep))))
+Rmag·(RleakS·(RleakR·Rsided·Rsidep+Rfoot·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep))+Rgap·(4·Rsided·Rside (IV-23)
p+RleakR·(Rsided+Rsidep)))+Rconc·(RleakS·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep))+2·Rcore·(4·Rsided·R
sidep+RleakR·(Rsided+Rsidep)+RleakS·(Rsided+Rsidep)))+2·Rcore·(RleakR·RleakS·Rsided+RleakR·RleakS·Rsidep
+RleakR·Rsided·Rsidep+RleakS·Rsided·Rsidep+Rfoot·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep)+RleakS·(Rsided
+Rsidep))+Rgap·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep)+RleakS·(Rsided+Rsidep)))))
leakSided=(2·Fmag·RleakR·((Rfoot+Rgap)·RleakS+Rconc·(2·Rcore+RleakS)+Rcore·(2·Rfoot+2·Rgap+RleakS
))·Rsidep)/(2·RleakR·(2·(Rfoot+Rgap)·RleakS·Rsided·Rsidep+Rconc·(2·RleakS·Rsided·Rsidep+Rcore·(4·Rsided·
Rsidep+RleakS·(Rsided+Rsidep)))+Rcore·(RleakS·Rsided·Rsidep+Rfoot·(4·Rsided·Rsidep+RleakS·(Rsided+Rsidep
))+Rgap·(4·Rsided·Rsidep+RleakS·(Rsided+Rsidep))))+Rmag·(RleakS·(RleakR·Rsided·Rsidep+Rfoot·(4·Rsided·
Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep))+Rgap·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep)))+Rconc·(RleakS·(4·Rsided (IV-24)
·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep))+2·Rcore·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep)+RleakS·(Rsided+Rsidep
)))+2·Rcore·(RleakR·RleakS·Rsided+RleakR·RleakS·Rsidep+RleakR·Rsided·Rsidep+RleakS·Rsided·Rsidep+Rfoot·(4
·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep)+RleakS·(Rsided+Rsidep))+Rgap·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rs
idep)+RleakS·(Rsided+Rsidep)))))
leakSidep=(2·Fmag·RleakR·((Rfoot+Rgap)·RleakS+Rconc·(2·Rcore+RleakS)+Rcore·(2·Rfoot+2·Rgap+RleakS
))·Rsided)/(2·RleakR·(2·(Rfoot+Rgap)·RleakS·Rsided·Rsidep+Rconc·(2·RleakS·Rsided·Rsidep+Rcore·(4·Rsided·
Rsidep+RleakS·(Rsided+Rsidep)))+Rcore·(RleakS·Rsided·Rsidep+Rfoot·(4·Rsided·Rsidep+RleakS·(Rsided+Rsidep
))+Rgap·(4·Rsided·Rsidep+RleakS·(Rsided+Rsidep))))+Rmag·(RleakS·(RleakR·Rsided·Rsidep+Rfoot·(4·Rsided·
Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep))+Rgap·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep)))+Rconc·(RleakS·(4·Rsided (IV-25)
·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep))+2·Rcore·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep)+RleakS·(Rsided+Rsidep
)))+2·Rcore·(RleakR·RleakS·Rsided+RleakR·RleakS·Rsidep+RleakR·Rsided·Rsidep+RleakS·Rsided·Rsidep+Rfoot·(4
·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rsidep)+RleakS·(Rsided+Rsidep))+Rgap·(4·Rsided·Rsidep+RleakR·(Rsided+Rs
idep)+RleakS·(Rsided+Rsidep)))))
89
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Les équations de flux (IV-19) à (IV-25), les expressions des réluctances modélisant le
passage de flux principal (II-1) à (IV-7), les expressions des réluctances de fuites (IV-8) à
(IV-16) et l’expression de la force magnétomotrice (IV-17) ont été insérées dans une feuille
du tableur Microsoft® Excel®. De cette manière, un outil a été créé pour donner une relation
directe entre les dimensions géométriques d’une MFTCPSH (Figure IV-1) et le flux à vide
de la machine.
La méthode utilisée repose sur l’emploi des caractéristiques B-H non-linéaires des
matériaux saturables du circuit magnétique d’une MFTCPSH : trois variables, représentant
respectivement la perméabilité saturée d’un concentrateur µconc, d’un pied µfoot et d’un
noyau µcore, sont introduites dans les expressions des réluctances susceptibles d’être
affectées par la saturation (Rconc, Rfoot et Rcore). On suppose ici, en première approximation,
que seules les réluctances du circuit magnétique sont saturables : par soucis de
simplification, il est supposé ici que les réluctances décrivant les passages de flux dans l’air
(fuites et entrefer) ne sont pas affectées par la saturation, bien que cette dernière modifie en
réalité ces trajets de flux. La méthode de compensation des erreurs proposée plus loin va
permettre de corriger les erreurs du modèle lié à cette simplification.
Les valeurs des variables µconc, µfoot et µcore sont déterminées à partir de la courbe B-H d’un
SMC de type ATOMET® EM-1® pour le calcul de µconc et µfoot et des courbes B-H d’une
tôle Fe-Si de grade M19, d’épaisseur 0.35 mm ou d’un matériau amorphe de type 2605SA1
pour celui de µcore. Les courbes B-H employées sont anhystérétiques. Les caractéristiques
B-H considérées dans le modèle sont présentées à l’annexe 1 de ce document et issues des
références [QMP1] [PROTO] [METG]. Dans la méthode choisie, la perméabilité est
calculée à partir du rapport de l’induction B subie par le matériau considéré sur le champ
magnétique H auquel ce dernier est soumis. On ne considère pas ici la perméabilité
différentielle du matériau (dB/dH).
90
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Les valeurs de perméabilités des variables µconc, µfoot et µcore, introduites dans les
expressions des réluctances Rconc, Rfoot et Rcore ont une influence sur les valeurs de flux en
sortie du modèle. Cependant, l’induction dans les parties du circuit magnétique détermine
l’état de saturation des pièces de la machine ce qui doit affecter les valeurs de perméabilités
imposées dans le modèle. Devant ce constat, l’emploi d’une méthode de résolution de
problèmes non-linéaires s’impose pour déterminer les valeurs de perméabilités (µconc, µfoot
et µcore) introduites dans les réluctances Rconc, Rfoot et Rcore. Ci-dessous suit la description du
processus employé à cet effet.
Il est possible de déterminer la valeur du flux passant dans une réluctance en connaissant la
caractéristique non-linéaire B(H) du matériau du tube de flux que cette réluctance
représente. Par une transformation simple, on peut convertir la caractéristique B(H) d’un
matériau en une caractéristique donnant une relation entre le flux et la force
magnétomotrice (F) aux bornes d’une réluctance dont on connaît les caractéristiques
(longueur et section du tube de flux modélisé).
Afin d’expliquer cette transformation B(H) - (F), considérons une réluctance Rtube
représentant un tube de flux de longueur ltube, de section constante Stube et de perméabilité
relative µtube, décrite par l’expression (IV-26) :
(IV-26)
(IV-27)
, avec Btube l’induction au centre de la réluctance Rtube et Htube le champ magnétique associé.
(IV-28)
91
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
, avec tube le flux saturé traversant la réluctance et Ftube le potentiel magnétique aux bornes
du tube de flux. L’expression (IV-28) montre bien que la caractéristique tube (Ftube) permet
de déterminer le flux traversant une réluctance, en tenant compte de la caractéristique non-
linéaire d’un matériau, à partir de la force magnétomotrice à ses bornes. Inversement, il est
possible de déduire de cette relation la force magnétomotrice avec la connaissance
préalable du flux traversant la réluctance.
Dans le modèle, la transformation B(H) - (F) est employée pour déterminer le flux saturé /
la force magnétomotrice à travers / aux bornes des réluctances Rconc, Rfoot et Rcore. Les
caractéristiques non-linéaires des matériaux constituant les concentrateurs, les pieds et les
noyaux de la machine considérées ici sont présentées à l’annexe 1 de ce document. Pour un
design de MFTCPSH de dimensions connues, les 3 caractéristiques B(H) des
concentrateurs, des pieds et des noyaux sont transformées en caractéristiques (F) en tenant
compte des dimensions des réluctances Rconc, Rfoot et Rcore à partir de l’expression (IV-28).
Par interpolation linéaire sur les caractéristiques (F) obtenues, les valeurs de flux / force
magnétomotrice (ou chute de potentiel magnétique) à travers / aux bornes des réluctances
Rconc, Rfoot et Rcore peuvent alors être déduites par le processus itératif décrit plus bas.
Le schéma présenté à la Figure IV-13 résume le processus itératif employé dans le modèle
pour déterminer le flux à vide en tenant compte de la saturation. Les principales étapes sont
également décrites ci-dessous :
1. Les caractéristiques B(H) des matériaux constituant les concentrateurs, les pieds et
les noyaux sont transformées en caractéristiques (F) en tenant compte des
dimensions des réluctances Rconc, Rfoot et Rcore (équations (IV-2), (IV-4)-(IV-7)). On
appelle les réluctances Rconc, Rfoot et Rcore des réluctances non-linéaires car elles sont
affectées par la saturation dans le modèle.
92
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
µcore = 8000 (tôle Fe-Si M19, 0.35mm) ou 50.000 (amorphe 2605SA1), les
équations (IV-19) à (IV-25) sont employées pour trouver les valeurs initiales des 7
flux du réseau de réluctances.
3. Les valeurs des forces magnétomotrices Fconc, Fcore et Ffoot (ou chute de potentiel
magnétique) aux bornes des réluctances Rconc, Rfoot et Rcore sont alors déduites par
interpolation linéaire avec les points des caractéristiques (F) déterminées à l’étape
1 et avec les valeurs de flux core et gap (flux traversant les réluctances Rconc, Rfoot et
Rcore) déterminées à l’étape 2. Les réluctances linéaires du circuit (non affectées par
la saturation) sont déterminées à partir des expressions (II-1), (IV-3) et (IV-8) à
(IV-16). On appelle ici « réluctances linéaires », les réluctances dans l’air ou des
aimants qu’on considère comme non affectées par la saturation.
4. Avec les valeurs de flux déterminées à l’étape 2, les réluctances linéaires et non
linéaires calculées à l’étape 3, les équations de mailles et de nœuds du réseau de
réluctances (système (IV-18)) sont appliquées.
93
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
À la fin du processus décrit à la Figure IV-13, la valeur du flux core obtenue correspond à
la valeur du flux à vide de la machine, calculée en tenant compte de la saturation.
Tel qu’expliqué à la fin de la section IV.2.4, le modèle magnétique analytique proposé a été
implémenté dans l’environnement Microsoft® Excel®. Ce choix a été fait dans le but de
créer un outil convivial et transportable, donnant des relations directes entre les dimensions
géométriques d’une MFTCPSH et le flux à vide de la machine.
94
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
résolution non-linéaire plutôt que le solveur d’Excel® pour cette tâche a été fait pour éviter
de modifier la configuration du solveur pendant un processus d’optimisation.
Tel que présenté à la Figure IV-14, la procédure et l’algorithme de calcul du flux saturé
sont employés pour déterminer des valeurs de perméabilités saturées (µconc, µfoot et µcore),
réinjectées ensuite dans le modèle analytique, inséré dans une feuille du tableur Excel®.
Bien que la procédure décrite à la Figure IV-13 donne directement les valeurs de flux
tenant compte de la saturation, sans nécessiter un calcul de valeurs de perméabilités, cette
structure de fonctionnement permet de contourner la limitation décrite plus haut.
95
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
dans une boucle d’optimisation effectuée avec le solveur interne du programme. Une
adaptation est nécessaire pour employer son solveur et la sous-routine de calcul des flux
saturés. Les limites imposées par le choix de cet environnement de développement seront
abordées plus en détail dans des sections subséquentes (voir IV.5 et V.2.5).
Dans cette section, la précision du modèle analytique pour la détermination du flux à vide
de la MFTCPSH est évaluée. L’évaluation de la précision est faite en comparant les
résultats obtenus avec le modèle analytique à ceux obtenus par simulations EF dans les
mêmes conditions de fonctionnement. Considérant 4 machines de caractéristiques et
dimensions géométriques différentes, les valeurs du flux à vide et des 6 autres flux du
réseau de réluctances (Figure IV-12) calculées avec le modèle sont confrontées à celles
déterminées par simulation. Une discussion sur la précision des résultats obtenus mettra en
évidence la pertinence de corriger les erreurs du modèle.
96
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
a) b)
c) d)
Figure IV-15 : Schéma représentant une paire de pôles des 4 machines considérés dans
l’étude sur la précision. a) Design #1, b) Design #2, c) Design #3, d) Design #4.
97
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Les dimensions des machines considérées dans cette section ne sont pas issues d’un
processus d’optimisation et ne répondent pas à un cahier des charges spécifique. Leurs
grandeurs ont été choisies plus ou moins arbitrairement : les facteurs de forme et
principales dimensions des designs ont été sélectionnés de manière à pouvoir évaluer le
degré de dépendance de la précision du modèle aux principales grandeurs de la machine.
Pour les deux simulations, la perméabilité relative des aimants µmag a été imposée à 1.1 et
leur induction rémanente Br fixée à 1.2 T, valeurs communément admises pour des aimants
Nd-Fe-B.
98
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Afin d’obtenir les valeurs des 7 flux dans les branches du réseau de réluctances proposé à
partir des 4 modèles EF créés, l’outil d’intégration de champ (Field Integrator) de Magnet®
a été employé. Des surfaces d’intégration ont été définies dans chaque modèle. Le résultat
du calcul intégral de l’induction sur ces surfaces spécifiques permet le calcul du flux.
Figure IV-16: Maillage employé pour les simulations effectuées avec le design #2.
99
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
La Figure IV-17 présente les surfaces d’intégrations sélectionnées dans les modèles EF
pour déterminer : magFEA, la portion de flux traversant un aimant, gapFEA, la portion de flux
franchissant l’entrefer, coreFEA, le flux à vide vu par le bobinage statorique et leakSFEA, le
flux de fuite entre deux pieds du stator. Le choix a été fait de ne pas définir de surfaces
d’intégration pour les calculs des flux de fuite leakRFEA, leakSidepFEA et leakSidedFEA. Ce choix
peut se justifier par la difficulté de définir des surfaces d’intégration pour ces 3 flux et par
les imprécisions qui pourraient en résulter. Par exemple, 3 surfaces d’intégration sont
nécessaires pour déterminer le flux de fuite des aimants du rotor tel qu’identifié
précédemment (flux de fuite au dessus des aimants, dans l’entrefer, et de chaque côté d’une
phase du rotor c.f. IV.2.2). Des tentatives de définir ces 3 surfaces d’intégration ont montré
que l’erreur résultant de l’association des flux obtenus pour déterminer la valeur de leakRFEA
n’est pas négligeable. De manière similaire, il est difficile de déterminer des surfaces
Figure IV-17: Surfaces d’intégrations définies dans les modèles éléments finis pour
calculer les flux magFEA, gapFEA, leakSFEA et coreFEA.
100
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
(IV-29)
(IV-30)
Parallèlement, les simulations EF, paramétrées tels que décrit au Tableau IV-2, ont permis
de déterminer, par simulation, les flux correspondant à ceux calculés analytiquement. Pour
les 4 modèles éléments finis considérés, des valeurs de perméabilités constantes et
similaires à celles employées dans le modèle analytique ont été imposées pour les
matériaux magnétiques.
101
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Le Tableau IV-3 présente les résultats obtenus pour les 4 designs de machines considérés.
Dans le Tableau IV-3, mag, gap,leakR, leakS, leakSide et core correspondent aux flux
calculés analytiquement et magFEA, gapFEA,leakRFEA, leakSFEA, leakSideFEA et coreFEA aux
mêmes flux déterminés à partir des simulations EF. mag, gap,leakR, leakS, leakSide et core
correspondent aux écarts observés entre les résultats du modèle analytique et ceux obtenus
par simulation. L’expression (IV-31) présente le calcul de l’écart core sur l’estimation de
core, en prenant comme référence coreFEA, la valeur déterminée avec la simulation EF. Les
autres écarts, mag, gap,leakR, leakS, leakSide, sont calculées de manière identique.
(IV-31)
Tableau IV-3 : Écarts observés entre l’estimation des flux avec le modèle analytique et
les résultats de simulation EF (saturation non considérée).
Flux / Écart Design #1 Design #2 Design #3 Design #4
4 3 4
mag 5.95 10 Wb 1.32 10 Wb 2.83 10 Wb 1.14 103 Wb
magFEA 6.56 104 Wb 1.35 103 Wb 2.87 104 Wb 1.13 103 Wb
εmag -9.29 % -1.93 % -1.31 % 0.41 %
leakR 1.71 104 Wb 2.85 104 Wb 1.01 104 Wb 2.85 104 Wb
leakRFEA 3.03 104 Wb 3.26 104 Wb 9.55 105 Wb 2.99 104 Wb
εleakR -43.59 % -12.5 % 5.46 % -4.52 %
gap 7.73 104 Wb 1.95 103 Wb 3.17 104 Wb 1.44 103 Wb
gapFEA 6.75 104 Wb 2.01 103 Wb 3.53 104 Wb 1.45 103 Wb
εgap 14.51 % -3.36 % -10.09 % -0.92 %
leakside 7.66 105 Wb 1.23 104 Wb 4.83 105 Wb 2.65 104 Wb
leaksideFEA 3.24 105 Wb 2.47 105 Wb 3.07 105 Wb 2.15 104 Wb
εleakside 136.24 % 378.33 % 57.61 % 23.14
leakS 3.60 107 Wb 1.38 106 Wb 1.21 107 Wb 6.63 107 Wb
leakSFEA 3.91 106 Wb 1.31 105 Wb 4.54 107 Wb 6.03 106 Wb
εleakS -90.79 % -89.49 % -73.33 % -89.01 %
Core 6.95 104 Wb 1.82 103 Wb 2.69 104 Wb 1.17 103 Wb
CoreFEA 6.34 104 Wb 1.96 103 Wb 3.21 104 Wb 1.23 103 Wb
εcore 9.58 % -7.19 % -16.38% -4.28 %
102
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
pieds du stator leakS et celle du flux de fuite entre les concentrateurs et les pieds leakSide. En
effet, on observe que le modèle analytique a tendance à sous-estimer la fuite leakS : les
écarts leakS calculés pour les 4 designs varient entre -70 % et -90 % (sous-estimation du
modèle analytique). Les écarts relevés sur l’estimation de leakSide sont encore plus
importants : pour les 4 designs, leakSide varie entre 23 % et 380 % (sur-estimation du
modèle analytique). L’estimation du flux de fuite des aimants leakR présente également des
écarts (leakR varie entre -12 % et 44 %) qui peuvent être importants comme dans le cas du
design #1 (44 %).
Ces premières observations montrent bien la difficulté de prédire analytiquement les flux
de fuite de la MFTCPSH. Ces résultats démontrent également que les flux de fuite doivent
être pris en compte dans la modélisation et modélisés de manière adéquate. En effet, les
résultats du Tableau IV-3 sont éloquents : une proportion importante du flux créé par les
aimants ne pénètre pas dans le noyau au stator. On peut aisément observer l’importance des
flux de fuite leakR et leakSide en comparant leurs valeurs à celles du flux à vide core. Par
conséquent, d’un écart important sur l’estimation par un modèle de ces flux de fuite, peut
également résulter une grande imprécision sur l’estimation du flux à vide.
L’écart core observé sur l’estimation analytique du flux à vide core varie entre -16 % et 10
%. Ces observations amènent à la conclusion que la précision du modèle dépend pour
beaucoup des dimensions géométriques du design considéré dans le modèle. Cette
dépendance s’explique en grande partie par les hypothèses simplificatrices adoptées pour
modéliser les trajets de flux dans le circuit magnétique de la machine (c.f. section IV.2.3).
Tel qu’expliqué à la section III.3.1, ce problème de précision est le lot de la plupart des
concepteurs de MFT. Par exemple, les résultats présentés par Dubois conduisent à des
observations et conclusions similaires [DUB1].
103
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Tableau IV-4 : Écarts observés entre l’estimation des flux avec le modèle analytique et
les résultats de simulation EF (saturation considérée).
Flux / Écart Design #1 Design #2 Design #3 Design #4
4 3 4
mag 5.60 10 Wb 1.10 10 Wb 2.81 10 Wb 1.07 103 Wb
magFEA 6.12 104 Wb 1.11 103 Wb 2.81 104 Wb 1.04 103 Wb
εmag -8.42 % -1.18 % 0.13 % -3.11 %
leakR 1.78 104 Wb 4.26 104 Wb 1.04 104 Wb 3.49 104 Wb
leakRFEA 3.11 104 Wb 3.44 104 Wb 1.01 104 Wb 3.32 104 Wb
εleakR -42.66 % 23.95 % 3.19 % 5.04 %
gap 6.95 104 Wb 1.21 103 Wb 3.09 104 Wb 1.28 103 Wb
gapFEA 5.46 104 Wb 1.23 103 Wb 3.11 104 Wb 1.04 103 Wb
εgap 27.32 % -1.64 % -0.73 % 23.46 %
leakside 6.92 105 Wb 1.34 104 Wb 4.48 105 Wb 1.58 104 Wb
leaksideFEA 5.63 105 Wb 3.05 104 Wb 4.82 105 Wb 3.71 104 Wb
εleakside 22.86 % -55.98% -7.12 % -57.42 %
leakS 1.15 106 Wb 4.27 105 Wb 1.96 107 Wb 5.83 106 Wb
leakSFEA 5.22 106 Wb 4.49 105 Wb 1.17 106 Wb 1.53 105 Wb
εleakS -77.93 % -4.77 % -83.26 % -61.92 %
Core 6.24 104 Wb 9.94 104 Wb 2.64 104 Wb 1.11 103 Wb
CoreFEA 4.79 104 Wb 8.40 104 Wb 2.61 104 Wb 6.38 104 Wb
εcore 30.14 % 18.41 % 1.19% 74.57 %
Valeurs des perméabilités saturées employées dans le modèle analytique (déterminées par le
processus décrit à la Figure IV-13)
µcore 2320 146 5023 894
µfoot 274 193 222 209
µconc 190 75 208 159
104
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Une première observation des résultats du Tableau IV-4 permet de constater que la
saturation magnétique est responsable d’une baisse du flux dans les parties magnétiques du
circuit : pour les 4 designs, mag, gap et core sont plus faibles dans les modèles saturés que
dans les modèles linéaires, observation également valable pour résultats des simulations
EF. De même, il est possible de constater que le flux de fuite a globalement augmenté avec
la prise en compte de la saturation. On constate en effet que les flux leakR, leakRFEA et leakS,
leakSFEA calculés avec le modèles et simulations (analytiques et éléments finis) saturés sont
plus élevés que ceux calculés avec les modèles et simulations linéaires.
Une deuxième observation des résultats des essais saturés du Tableau IV-4 permet de noter
des écarts importants sur l’estimation des flux de fuite par rapport aux simulations EF, tel
qu’observé dans le cas des essais à perméabilités constantes. Pour les 4 designs, les écarts
entre modèles et simulations varient comme suit : leakR varie entre -42 % et 24 %, leakSide
varie entre -57 % et 23 % et leakS varie entre -83 % et -5 %. En observant ces résultats, il
est difficile d’expliquer comment la saturation affecte l’estimation des flux de fuite avec le
modèle analytique. Cependant, la différence observée dans la variation des erreurs
d’estimation de ces flux, entre les résultats saturés et linéaires, montre clairement que la
saturation influence la précision du modèle analytique. Par exemple, lorsque leakSide est
généralement sur-estimé par le modèle en linéaire, la même tendance ne s’observe pas avec
les résultats saturés.
Enfin, une dernière observation nous permet de constater que l’écart core sur l’estimation
du flux à vide core est globalement plus importante en saturé : en effet, pour les designs 1 à
4, core varie de 1 % à 74 %. La variation de l’écart d’un design à l’autre rappelle également
que la précision du modèle analytique semble dépendante des dimensions géométriques de
la machine, tout comme en régime linéaire.
105
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
relativement complexe d’incriminer une hypothèse en particulier, parmi celles posées pour
élaborer le modèle. Notre expérience nous amène tout de même à penser que la
simplification voulant que la saturation n’affecte pas le trajet emprunté par chacun des flux
considérés dans le modèle (c.f. IV.2.1) n’est pas valide. Des observations similaires sont
reportées par les auteurs de [DUB1] [VIOR] [DIC2]. De plus, tout comme en linéaire, la
précision du modèle saturé semble dépendante des dimensions géométriques de la machine.
Dans cette section est proposée une méthode pour compenser les erreurs du modèle
analytique développé. À l’aide de facteurs de correction, calculés à partir des écarts relevés
entre le modèle analytique et des résultats de simulations EF, et appliqués à certaines
réluctances du modèle, il est montré comment l’emploi de cette technique rend possible
l’utilisation du modèle analytique au sein d’un processus d’optimisation. Cette section
présente également la méthode de détermination des valeurs des facteurs de correction du
modèle, à l’intérieur même d’une boucle d’optimisation. On explique également comment
106
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Bien que plus adapté à un problème d’optimisation itératif (rapidité, versatilité, meilleure
exploration de l’ensemble des solutions) qu’un modèle EF, le modèle analytique est la
plupart du temps construit sur des simplifications desquelles peuvent résulter des erreurs.
L’exemple de la MFT et en particulier du modèle de MFTCPSH proposé dans cette section
prouvent bien cet aspect. L’emploi d’un modèle analytique imprécis dans un processus
d’optimisation peut alors conduire à l’obtention de faux-optimums et/ou de solutions
entachées d’erreurs qui ne respectent plus certaines contraintes du problème d’optimisation
[DUB1].
107
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Les auteurs de [CROS] relatent l’emploi de cette méthode pour l’optimisation d’un
alternateur de véhicule de type claw-pole Lundell. Dans le processus décrit, chaque
solution optimale, obtenue à partir d’un modèle analytique, est vérifiée par
simulation EF. Des facteurs de corrections, calculés à partir des écarts entre les
résultats du modèle analytique et de ceux de la simulation EF, sont insérés dans le
modèle analytique avant de relancer une nouvelle optimisation. Trois coefficients de
corrections sont employés pour corriger les erreurs issues de l’estimation analytique
des flux à vide, en charge et de l’inductance statorique de l’alternateur. Les auteurs
de [CROS] montrent que 3 validations avec le calcul des champs (simulation EF
3D) sont suffisantes pour minimiser les erreurs du modèle analytique et valider la
solution optimale trouvée.
108
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
109
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
(IV-32)
(IV-33)
(IV-34)
(IV-35)
(IV-36)
, où RleakR’, Rsided’, Rsidep’, RleakS’ et Rgap’ correspondent aux valeurs corrigés des réluctances
RleakR, Rsided, Rsidep, RleakS et Rgap. Le choix d’appliquer des facteurs de corrections à ces 5
réluctances est arbitraire mais s’avèrera, par la suite, un choix favorable. Il est possible que
la sélection d’une combinaison différente de réluctances à corriger donne également des
résultats favorables.
110
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
La méthode des moindres carrés est employée à cet effet : à partir des expressions des
réluctances corrigées (IV-32) - (IV-36), de celles des autres réluctances et paramètres du
circuit (II-1) - (IV-17) ainsi que des expressions des flux (IV-19)- (IV-25), un set de
facteurs de correction est déterminé à l’aide d’un solveur dont l’objectif est de minimiser la
somme du carré des écarts mag, gap,leakR, leakS, leakSide et core calculés. À chaque design
de machine correspond un set de facteurs de correction particulier. Le modèle étant
implanté dans l’environnement Excel®, le solveur du programme est employé dans le
mécanisme de compensation d’erreurs. L’organigramme de la Figure IV-19 résume les
étapes du processus de détermination des facteurs de correction, au sein du processus
d’optimisation d’une MFTCPSH (ex : maximisation du flux à vide).
111
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
112
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
4) Dès qu’une solution optimale intermédiaire est déterminée, une simulation EF est
effectuée pour vérifier la validité de la solution. Les écarts entre les flux calculés avec
le modèle analytique et ceux obtenus par calcul des champs sont déterminées.
6) Dès que les écarts entre le modèle et le calcul des champs sont jugés suffisamment
faibles, le design issu de la dernière optimisation correspond au design final validé.
Le modèle et son processus de compensation d’erreurs sont employés plus loin (c.f. section
IV.6) pour déterminer les dimensions optimales d’une MFTCPSH maximisant le flux à
vide de la machine, en suivant une méthode similaire à celle décrite à la Figure IV-20. Nous
montrerons que la méthode développée est particulièrement efficace et rapide car de 4 à 6
validations avec le calcul des champs seulement sont requises pour obtenir un design
optimal et validé.
113
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Le Tableau IV-5 présente les valeurs des facteurs de corrections et les erreurs après
compensation obtenues dans le cas de l’essai considérant les perméabilités initiales des
matériaux (c.f. section IV.3.3). Le Tableau IV-6 présente quant à lui les facteurs de
corrections et les erreurs après compensation obtenues dans le cas de l’essai considérant la
saturation (c.f. section IV.3.4).
Bien que la méthode de compensation d’erreurs soit faite pour être employée dans un
processus d’optimisation, les résultats présentés dans les Tableau IV-5 et Tableau IV-6 et
les designs considérés ne sont pas issus d’un processus d’optimisation. Il s’agit simplement
des facteurs de correction et erreurs résultantes de 4 designs aux dimensions arbitrairement
choisies, calculés selon le procédé décrit à la Figure IV-19, à partir des résultats de la
section IV.3. Ceux-ci sont uniquement présentés pour démontrer l’efficacité du mécanisme
de compensation d’erreurs. Ces résultats pourraient cependant être considérés comme les
facteurs de correction d’une solution optimale intermédiaire (étapes 3), 4) et 5) sur
l’organigramme de la Figure IV-20), obtenus au cours d’un processus d’optimisation
similaire à celui décrit dans le paragraphe précédent et sur l’organigramme de la Figure
IV-20. L’observation des résultats des Tableau IV-5 et Tableau IV-6 permet de constater le
bon fonctionnement du mécanisme de compensation d’erreurs : après application des
facteurs de correction, les écarts d’estimation des flux sont réduits à des niveaux
114
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
négligeables, pour les 4 designs considérés, dans le cas des essais linéaires (Tableau IV-5)
comme saturés (Tableau IV-6). En effet, les différences observées entre les résultats du
modèle analytique et ceux du modèle éléments finis sont toutes inférieures à 0,001 %. Les
facteurs de corrections insérés dans le modèle analytique permettent donc de corriger
totalement les erreurs commises sur l’estimation des flux.
L’observation des valeurs des facteurs de corrections nous renseigne également sur
l’origine des erreurs commises avec le modèle analytique. Une valeur de facteur de
correction inférieure à 1 indique une surestimation de la réluctance (i.e. du trajet de fuite) :
pour les 4 designs, des valeurs de kleakS très inférieures à 1 indiquent une grande
surestimation de la fuite entre les pieds dans le cas non-saturé (kleakS varie entre 0.08 et 0.32
dans le Tableau IV-5), et une surestimation un peu moins importante dans le cas saturé
(kleakS varie entre 0.17 et 0.8 dans le Tableau IV-6). À l’inverse, une valeur de facteur de
correction supérieure à 1 indique une sous-estimation de la réluctance (i.e. du trajet de
fuite) dans le modèle : des valeurs de ksided et ksidep supérieures à 1 indiquent une sous-
estimation de la fuite entre les pieds et les concentrateurs dans le cas non-saturé (ksided varie
entre 1.02 et 1.71 et ksidep varie entre 1.31 et 6.40 dans le Tableau IV-5). Des observations
similaires avaient déjà été formulées à la section IV.3.
115
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
La variation relativement importante des valeurs des facteurs de corrections d’un design à
l’autre est une conséquence des différences entre les écarts d’estimation des flux observés
avant correction. Aucune tendance ne semble non plus sortir des valeurs des facteurs de
correction d’un design à l’autre. Les différences observées entre les valeurs des facteurs de
correction, obtenues pour un même design, pour le cas linéaire (Tableau IV-5) et le cas
saturé (Tableau IV-6) semble montrer que la saturation modifie bien les trajets de flux de
fuite. Par exemple, pour le design 2, on constate que le facteur de correction kleakS, appliqué
à la réluctance RleakS, passe d’une valeur de 0.11 dans le cas linéaire à 0.8 dans le cas saturé.
Ce changement de valeur traduit en grande partie une modification du trajet de flux entre
les pieds sous l’effet de la saturation.
Dans cette section, une méthode de compensation des erreurs qui va permettre l’emploi du
modèle analytique développé dans un processus d’optimisation. Après en avoir expliqué
l’origine et détaillé le principe de fonctionnement, l’efficacité du mécanisme de
compensation des erreurs associé au modèle a également été prouvée par le biais de 4
exemples, en considérant des cas linéaires et saturés. Dans une section subséquente (c.f.
section IV.6), le modèle et la méthode de compensation d’erreurs sont appliquées pour
maximiser le flux à vide de la MFTCPSH. Dans le dernier chapitre, cette même méthode et
son modèle seront adaptés pour permettre la maximisation du couple de la machine.
Tel qu’expliqué dans les sections IV.2 et IV.4, le modèle et la méthode de compensation
d’erreurs ont été implémentés dans une feuille de calcul du tableur Excel®. Des macros en
langage Visual Basic ont également été développées pour réaliser des opérations plus
complexes ne pouvant être faites directement dans le tableur (calcul du flux saturé c.f.
section IV.2.5, détermination des facteurs de correction c.f. section IV.4.2.2). Comme la
méthode de compensation d’erreurs requiert l’emploi du calcul des champs, des macros
permettent également de commander, à partir du tableur Excel®, la construction d’un
design, la simulation et le post-traitement des simulations EF réalisées avec ce logiciel
Magnet® 6 d’Infolytica® [INFO]. De plus, le solveur d’Excel® est employé pour optimiser
116
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
117
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Le choix d’Excel® pour réaliser l’outil de conception se justifie par les multiples avantages
que le programme procure :
L’outil de conception réalisé dans l’environnement Excel® est employé pour déterminer les
paramètres optimaux d’une MFTCPSH maximisant le flux à vide de la machine. Un
exemple d’optimisation est traité dans la section suivante.
118
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Conséquence de cette limitation, la procédure de calcul du flux saturé n’est pas directement
incluse dans la boucle d’optimisation bien qu’elle aurait dû l’être. L’information sur l’état
de saturation du circuit magnétique de la machine est transmise via le calcul de
perméabilités saturées (c.f. Figure IV-14) mais en dehors de la boucle d’optimisation.
Conscients des limites techniques imposées par Excel® mais également de ses avantages
cités plus haut, la structure de fonctionnement de la méthode d’optimisation (Figure IV-20)
et de l’outil de conception ont été adaptés de façon à ce que l’état de saturation de la
machine affecte les solutions optimales obtenues avec le solveur d’Excel®. Le schéma de la
Figure IV-22 présente la solution imaginée à cet effet :
119
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Dans cette section, un exemple d’application de la méthode développée plus haut est
présenté. Cette dernière est employée pour déterminer les paramètres optimaux d’une
MFTCPSH maximisant le flux à vide de la machine, en respectant des contraintes
dimensionnelles imposées. À travers l’exemple traité, l’efficacité de la méthode est étudiée
120
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Les dimensions à optimiser dans l’exemple sont les 8 facteurs de forme qui caractérisent la
machine (c.f. Tableau IV-1), ksmag, krot, kap, kcp, krp, khb, khp, kpn, lesquels ont une influence
relativement importante sur les performances magnétiques de la MFTCPSH. Pendant
l’optimisation, 5 grandeurs caractérisant la machine ne varient pas : le rayon des matériaux
actifs de la machine Ra, l’entrefer e, la profondeur d’une phase de la machine Pr, la surface
de bobinage Abob et le nombre de paires de pôles p. Le choix de conserver les variables Ra
et Pr a été fait pour imposer les dimensions extérieures de la machine. Dans la littérature,
plusieurs références s’entendent pour dire qu’il est nécessaire de réduire la taille de
121
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
l’entrefer d’une MFT à la valeur la plus faible possible (permise par les tolérances
mécaniques et de production) pour maximiser le couplage magnétique [DUB1] [VIOR]
[DIC2]. Pour cette raison, la taille de l’entrefer e est donc ici imposée à une valeur faible
pendant l’optimisation. La surface de bobinage Abob est gardée constante pour empêcher le
processus d’optimisation de réduire sa surface à 0 : comme la densité de courant n’a pas
d’influence sur le flux à vide, la procédure de dimensionnement de la machine et
l’optimisation tendent à minimiser la surface de bobinage pour augmenter la section du
noyau statorique.
La plupart des concepteurs de MFT s’accorde sur le fait qu’il est possible de maximiser le
couple d’une MFT en augmentant son nombre de paires de pôles [DUB1] [WEH1]
[HENN] [VIOR] [BLI1] [LUND], grâce au relatif découplage existant entre les circuits
électriques et magnétiques de la MFT (c.f. section II.2.2). Il existe cependant une valeur
optimale du nombre de paires de pôles d’une MFT qui maximise à la fois le flux total de la
machine et minimise le flux de fuite. Il est donc pertinent de choisir le nombre de paires de
pôles p comme variable d’optimisation dans un processus visant à maximiser le couple
produit par la machine. Si le choix du nombre de paires de pôles p comme variable
d’optimisation est pertinent pour la maximisation du couple de la machine, il ne semble pas
122
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
L’optimisation présentée dans cet exemple est réalisée à partir de l’outil développé et décrit
à la section IV.5. Le principe de l’optimisation peut se résumer aux 6 étapes suivantes,
décrites sur l’organigramme de la Figure IV-24 :
Étape 2 : Le modèle analytique de la MFTCPSH (c.f. IV.2.3 et IV.2.4) est employé dans
une boucle d’optimisation purement analytique de manière à déterminer les valeurs de
variables d’optimisation maximisant le flux à vide de la machine tout en respectant les
contraintes définies. Le calcul des flux du circuit est fait en tenant compte de valeurs de
perméabilités calculées à l’étape 3 de l’itération d’optimisation précédente.
123
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
les valeurs de perméabilités ne varient plus (c.f. IV.5) : le design obtenu constitue une
solution optimale intermédiaire qui doit être validée par calcul des champs.
Étape 4 : La solution optimale intermédiaire est validée par calcul des champs : les
erreurs d’estimation des flux avec le modèle analytique sont calculées. Lorsque la
différence entre le flux à vide core estimé analytiquement et celui déterminé par calcul
des champs est inférieure à 1 % (core < 1 %), l’optimisation est terminée (étape 6). Pour
124
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Étape 5 : Dans le cas où core > 1 %, le mécanisme de compensation d’erreur (c.f. IV.4)
est appliqué. Les facteurs de correction kleakR, ksided, ksidep, kleakS et kgap sont estimés et
appliqués aux réluctances RleakR, Rsided, Rsidep, RleakS et Rgap. Les étapes 2, 3 et 4 et 5 sont
alors répétées tant que core > 1 %.
1
La bonne sensibilité du modèle est essentielle car ce dernier doit produire des gradients convenables pour
garantir la convergence du processus d’optimisation [CROS]. Pour ce faire, nous avons comparé l’influence
de la variation successive de chacun des paramètres optimisés (ksmag, krot, kap, kcp, krp, khb, khp, kpn) sur les
valeurs de flux à vide calculées avec modèle et déterminées par simulation par éléments finis. L’observation
de gradients similaires entre les résultats du modèle analytique et ceux du calcul des champs nous a permis de
conclure à la bonne sensibilité du modèle.
125
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Figure IV-25 : Design initial (à gauche) et design obtenu après optimisation (à droite)
La Figure IV-26 présente les variations du flux à vide core estimé analytiquement et obtenu
par calcul des champs pour chaque solution optimale intermédiaire, au cours du processus
d’optimisation. Les courbes présentées à la Figure IV-26 apportent une explication
supplémentaire sur le principe de fonctionnement de la méthode d’optimisation développée.
Après l’obtention de la solution optimale intermédiaire #1, la simulation EF effectuée pour
valider la solution intermédiaire permet d’observer un écart important entre le flux à vide
estimé analytiquement et celui obtenu par calcul des champs : une erreur de près de 68 %
est commise avec le modèle. Des facteurs de corrections sont alors calculés et appliqués au
modèle avant de débuter une nouvelle étape d’optimisation analytique. Après l’obtention de
la solution optimale intermédiaire #2, on constate que l’écart sur l’estimation du flux
analytique a diminué à 13 %. De nouvelles valeurs de facteurs de correction sont alors
126
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
La Figure IV-27 présente la variation du carré des écarts entre l’estimation analytique et EF
des flux du modèle (ronds bleus) ainsi que la variation spécifique de l’erreur d’estimation
analytique du flux à vide core pendant l’exemple d’optimisation traité. La valeur en
pourcentage représente le ratio de la différence entre un flux estimé avec le modèle
analytique et le même flux déterminé par calcul des champs sur le flux déterminé par calcul
des champs (ex : εcore = (core - coreFEA)/coreFEA). Ces courbes permettent d’apprécier
l’efficacité du mécanisme de correction d’erreurs pendant l’optimisation : au bout de 5
itérations de validation avec le calcul des champs, l’écart entre l’estimation analytique et
EF de core est passé de 68 % (solution intermédiaire #1) à 0,3 %.
Finalement, l’observation des Figure IV-26 et Figure IV-27 permet de constater que 5
validations avec le calcul des champs seulement ont été nécessaires à l’obtention de la
solution optimale finale. D’autres essais d’optimisation ont montré que la méthode
développée requiert généralement de 4 à 6 validations avec le calcul des champs seulement.
À partir de cette observation, on comprend aisément l’avantage procuré par la méthode
proposée dans ce chapitre : le processus d’optimisation permet l’obtention d’un design
optimal de MFTCPSH, validé par calcul des champs, avec un nombre de simulations par
éléments finis relativement réduit. Dans le cas de l’exemple d’optimisation présenté, le
temps total requis pour l’obtention de la solution finale validée est d’environ 80 minutes
seulement.
127
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Figure IV-26 : Variation du flux à vide saturé core calculé par le modèle analytique
(ronds bleus) / déterminé par calcul des champs (carrés rouges) au cours de
l’optimisation.
Figure IV-27 : Variation de la somme des écarts ou erreurs d’estimation des flux au
carré (ronds bleus) au cours de l’optimisation. Variation de l’erreur ou écart
d’estimation du flux à vide saturé core (carrés rouges). (10-2 = 1 % d’erreur).
128
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
La Figure IV-28 présente la variation des valeurs des 8 facteurs de forme optimisés (ksmag,
krot, kap, kcp, krp, khb, khp, kpn) au cours du processus d’optimisation. L’observation de la
Figure IV-28 permet de constater que les paramètres optimisés atteignent leurs valeurs
finales relativement rapidement : les valeurs de ksmag, krot, kap, kcp, krp, khb, khp n’évoluent
plus après la 2ème solution optimale intermédiaire alors que la variable kpn a atteint sa valeur
finale à la 3ème solution optimale intermédiaire. Cette observation permet de conclure qu’un
design optimal de MFTCPSH a déjà été obtenu à la 3 ème solution optimale intermédiaire.
Les deux dernières itérations (solutions optimales intermédiaires #4 et #5) sont
principalement requises pour réduire l’écart entre l’estimation analytique et EF du flux core
en dessous du niveau défini comme critère d’arrêt de l’optimisation (core < 1 %). Cette
conclusion est corroborée par les résultats présentés sur les Figure IV-26 et Figure IV-27.
De cette observation, on peut déduire qu’un autre critère d’arrêt pourrait être basé sur la
variation des paramètres optimisés plutôt que sur les erreurs du modèle. Le choix d’un tel
critère permettrait de réduire davantage le nombre de simulations EF requis dans la
méthode, comme ce sera le cas au chapitre suivant (c.f. section V.3.1).
Figure IV-28 : Variation des paramètres optimisés (ksmag, krot, kap, kcp, krp, khb, khp, kpn) au
cours de l’exemple d’optimisation traité.
129
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
La Figure IV-29 présente la variation des facteurs de correction, kgap, kleakR, kleakS, ksided,
ksidep, au cours du problème d’optimisation présenté. Initialisés à 1 au début du processus,
ces derniers atteignent également rapidement leur valeur finale. On constate que les valeurs
des facteurs de correction ksided et ksidep ne varient presque plus après la 2ème solution
optimale intermédiaire. Par contre, les facteurs kgap, kleakR et kleakS ont atteint leur valeur
finale à la 5ème solution optimale intermédiaire, même si leur variation est relativement
faible après la 2ème solution.
Figure IV-29 : Variation facteurs de correction (kgap, kleakR, kleakS, ksided, ksidep) au cours
de l’exemple d’optimisation traité.
130
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Dans l’exemple présenté ici, un maillage sélectif a été appliqué aux modèles EF. Une taille
de maille maximale a été imposée dans les parties magnétiques du circuit. De plus, une
attention particulière a été portée à définir des zones de maillage plus fin, comme dans
l’entrefer ou dans certaines parties de la machine où l’on retrouve des passages de flux de
fuite. La procédure de maillage imposée pour les simulations employées dans l’exemple est
similaire à celle décrite à la section IV.3.2. Pour les 5 simulations EF de cet exemple, un
maillage contenant autour de 730000 éléments a été employé. Le processus d’optimisation
a été effectué sur un ordinateur équipé d’un processeur Athlon® cadencé à 2.61 GHz et de 4
Go de mémoire vive (3 Go pris en compte dans le logiciel de calcul des champs Magnet ®).
Le temps moyen requis pour chaque simulation est de 15 minutes. La procédure de calcul
analytique du flux saturé ainsi que l’optimisation effectuée avec le solveur d’Excel ®
requiert environ 1 minute pour la détermination d’une solution optimale intermédiaire. Le
temps de calcul pour la détermination analytique des facteurs de correction est quant à lui
négligeable. Le temps total requis pour l’obtention de la solution finale validée est donc
d’environ 80 minutes, dans le cas de l’exemple d’optimisation présenté.
131
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
La démarche proposée consiste à vérifier les solutions optimales obtenues avec la méthode
en effectuant plusieurs optimisations successives qui partagent des contraintes identiques,
mais en considérant des designs initiaux de machines différents. En procédant de cette
manière, les optimisations considérées opèrent des recherches dans des espaces de solutions
différents (points de départs des problèmes d’optimisation différents). Elles sont donc
potentiellement soumises à des optimums locaux différents, ce qui nous permet alors
d’éprouver la convergence du modèle et de la méthode vers un optimum global commun
aux problèmes d’optimisations. En suivant ce principe, le processus de maximisation du
flux à vide a été successivement appliqué à 8 designs initiaux de MFTCPSH de formes
différentes (8 problèmes d’optimisation considérés).
Les 8 machines partagent des dimensions communes. Les paramètres d’entrée (variables
fixes : Ra, e, Pr, Abob et p) des 8 problèmes d’optimisation sont identiques pour les 8 designs
initiaux : on définit Ra = 1000 mm, e = 0.80 mm, Pr = 100 mm, Abob = 5000 mm² et p = 100
pour chaque machine. Les 8 designs initiaux se distinguent par les valeurs des facteurs de
formes les caractérisant : un set de valeurs de ksmag, krot, kap, kcp, krp, khb, khp différent est
considéré pour chaque machine.
La Figure IV-30 présente une illustration de chacun de ces designs initiaux. Le Tableau
IV-9 présente quant à lui les valeurs des facteurs de formes ksmag, krot, kap, kcp, krp, khb, khp
choisies pour chacun des 8 designs initiaux. Un aperçu sur les illustrations de la Figure
IV-30 et les valeurs du Tableau IV-9 permet de constater la diversité de formes des 8
designs initiaux considérés. Les facteurs de forme des machines ont été choisis ainsi de
132
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Figure IV-30 : 8 designs initiaux considérés dans l’étude de l’optimalité des solutions
obtenues avec la méthode développée.
La Figure IV-31 permet de comparer graphiquement les valeurs des facteurs de formes
choisis pour chacun des 8 designs. La méthode d’optimisation développée (c.f.
organigramme de la Figure IV-24) a été appliquée pour déterminer les valeurs optimales
des paramètres ksmag, krot, kap, kcp, krp, khb, khp maximisant le flux à vide dans chacun des 8
problèmes d’optimisation considérés.
133
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Figure IV-31 : Valeurs des variables d’optimisation ksmag, krot, kap, kcp, krp, khb, khp pour
chacun des 8 designs initiaux.
La Figure IV-32 et le Tableau IV-10 présentent les valeurs des variables d’optimisation
obtenues pour chaque design, après la première itération analytique de maximisation du
flux à vide saturé (solution optimale intermédiaire #1 obtenue à la fin de l’étape 3 du
processus décrit à la Figure IV-24). Pour chacun des 8 problèmes d’optimisation
considérés, les valeurs optimales de ksmag, krot, kap, kcp, krp, khb, khp sont déjà sensiblement
identiques dès l’obtention de la 1ère solution optimale intermédiaire. Les résultats du
Tableau IV-10 montrent de faibles différences entre les valeurs des paramètres optimisées
d’un design à l’autre : par exemple, une valeur optimale de ksmag égale à 0.11 a été trouvée
dans le cas du design 1, quand l’optimisation de ksmag a convergé vers 0.10 dans le cas du
design 8. Les différences observées sont toutefois minimes si bien qu’il est possible de
conclure de ces observations que les 8 problèmes d’optimisation ont convergé vers un
optimum identique. Étant donné qu’un même optimum a été atteint dès la première solution
optimale intermédiaire, il est raisonnable de supposer que les solutions finales obtenues
pour chacun des 8 problèmes considérés, après déroulement de toutes les étapes du
processus décrit à la Figure IV-24, seront également identiques.
134
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
Tableau IV-10 : Variables optimisées des 8 designs (solutions optim. intermédiaires #1).
Design 1 Design 2 Design 3 Design 4 Design 5 Design 6 Design 7 Design 8
ksmag 0.11 0.11 0.1 0.11 0.1 0.1 0.1 0.1
krot 0.19 0.19 0.18 0.19 0.18 0.18 0.19 0.18
kap 0.26 0.26 0.25 0.25 0.25 0.25 0.25 0.25
kcp 1.06 1.06 1.06 1.06 1.05 1.06 1.05 1.06
krp 0.77 0.77 0.77 0.77 0.77 0.77 0.77 0.77
khb 0.05 0.05 0.05 0.05 0.05 0.05 0.05 0.05
khp 0.05 0.05 0.05 0.05 0.05 0.05 0.05 0.05
kpn 1.84 1.84 1.84 1.85 1.86 1.85 1.86 1.84
Variables fixes : Ra = 1000 mm, e = 0.80 mm, Pr = 100 mm, Abob = 5000 mm² et p = 100
Figure IV-32 : Valeurs des variables d’optimisation ksmag, krot, kap, kcp, krp, khb, khp, pour
chacun des 8 problèmes d’optimisation considérés (solution optimale intermédiaire #1).
135
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
IV.7 Conclusion
136
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
du modèle aux dimensions du circuit magnétique. Des essais en saturé ont également
montré que la saturation affecte les passages de flux de fuite dans la machine au risque de
détériorer davantage la précision du modèle développé. Les essais de la section IV.3 ont
finalement permis de pointer une fois de plus les problèmes liés à la modélisation des MFT,
en soulignant la difficulté de l’élaboration d’un modèle magnétique pour la MFTCPSH.
Une solution potentielle aux problèmes de précision des modèles analytiques de MFT dans
un processus de conception est proposée dans ce chapitre. Un mécanisme de compensation
des erreurs, appliqué au modèle magnétique de la MFTCPSH et spécifiquement adapté à
l’optimisation, est introduit à la section IV.4. Nous montrons expérimentalement qu’il est
possible de corriger presque totalement les erreurs du modèle développé à l’aide de facteurs
de corrections appliqués à certaines réluctances du modèle. Ces facteurs de corrections sont
évalués par calcul des champs, et itérés au cours du processus de conception de la machine.
Une nouvelle méthode d’optimisation pour la MFTCPSH, basé sur le modèle analytique
développé et le mécanisme de compensation d’erreurs, est finalement proposée. Des détails
sur l’implémentation logicielle de la méthode d’optimisation sont fournis à la section IV.5.
137
IV. Proposition d’un modèle et d’une méthode pour l’optimisation du flux à vide de la MFTCPSH.
été abordée. Nous avons testé expérimentalement avec succès la capacité du modèle et de la
méthode à éviter la convergence vers des optimums locaux.
138
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
V.1 Introduction
En premier lieu, ce chapitre revient sur le modèle analytique proposé pour la détermination
du couple moyen d’une MFTCPSH. Dans le modèle présenté, l’évaluation analytique du
couple moyen est effectuée à l’aide d’une méthode basée sur le diagramme flux-FMM de la
machine (c.f. section III.3.1.1). Le modèle analytique présenté au chapitre précédent pour
obtenir le flux à vide dans un circuit magnétique saturable, a été adapté afin de permettre la
prise en compte de la réaction d’induit et du déplacement du rotor. Ceci rend possible le
calcul de l’énergie électromécanique convertie sur un cycle de fonctionnement et par
conséquent du couple moyen de la machine. Les hypothèses posées pour l’adaptation du
modèle sont également décrites dans le présent chapitre. Le modèle analytique proposé
permet aussi la prise en compte des pertes Joule et ferromagnétiques d’une MFTCPSH, tel
que décrit dans cette partie. Ces dernières sont utilisées pour déterminer le rendement de la
machine qui est, à son tour, employé comme contrainte d’optimisation lors de la
maximisation du couple.
139
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
présenté au chapitre précédent, peut être adapté avec succès afin de corriger le modèle
analytique employé pour la prédiction du couple moyen de la machine. Une description de
l’implémentation du modèle et de la méthode dans l’environnement Microsoft® Excel® est
également abordée.
Pour finir, trois exemples d’optimisation sont traités afin de démontrer l’efficacité et les
limites de la méthode proposée dans ce travail de thèse. Le premier exemple abordé
consiste en une comparaison de la densité massique de couple d’un design optimal, obtenu
à partir de la méthode développée, à celle d’une machine issue de la littérature. La
comparaison est effectuée en considérant un cahier des charges commun aux deux designs,
dans le contexte d’une application moteur-roue. Un deuxième exemple présente l’effet de la
réduction du pas polaire d’une MFTCPSH sur les performances de couple de la machine, à
partir de plusieurs résultats d’optimisation. Le dernier exemple permet également d’aborder
et de commenter les limites du modèle et de la méthode proposés, quant à la saturation et à
l’emploi de pas polaires relativement petits. Enfin, un dernier exemple présente l’emploi de
la méthode d’optimisation en proposant une comparaison des performances (densité de
couple, pertes Joules et ferromagnétiques) de trois designs de MFTCPSH utilisant des
matériaux différents au stator (SMC, tôles Fe-Si et amorphe) et dont la densité massique de
couple a été optimisée. À travers ces trois exemples, on cherche également à évaluer le
potentiel d’une MFTCPSH ainsi que les avantages à l’emploi de tôles ou de matériaux
amorphes au stator de la machine, dans le contexte d’une application de traction de type
moteur-roue.
Le modèle analytique employé pour l’estimation du flux à vide saturable présenté dans le
chapitre précédent (c.f. section IV.2) a été adapté afin de permettre le calcul du couple
moyen d’une MFTCPSH. Cette section présente la méthode d’estimation analytique du
couple choisie, ainsi que les hypothèses posées pour l’élaboration du modèle analytique qui
servira, plus loin, à l’optimisation du couple de la machine.
140
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
141
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
(V-1)
La symétrie du circuit magnétique d’une MFT permet d’écrire l’expression (V-1) du couple
moyen de la machine, à partir de l’intégrale du couple instantané τ sur une demi-période
électrique de fonctionnement (π) :
(V-2)
À partir des expressions (V-1)-(V-2), on peut déduire une relation analytique permettant de
calculer le couple moyen d’une MFTCPSH à partir d’incréments de coénergie W’convn
(par paire de pôles), déterminés à partir d’un diagramme Flux – FMM sur une demi-période
électrique :
2
(V-3)
Un incrément d’énergie W’convn est assimilable à l’énergie Wconv convertie lors d’un
déplacement infinitésimal du rotor . En réécrivant (V-3) en considérant W’conv comme
2
L’égalité dans l’expression (V-3) est vraie pour des incréments infiniment petits. En considérant des
sauts discrets de pour le calcul du couple moyen, une interpolation sur le flux ou la FMM doit être faite.
Cette interpolation mène à une certaine approximation sur le calcul du couple moyen, approximation dont on
montrera la validité plus loin.
142
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
l’énergie par paire de pôles totale convertie sur une demi-période électrique, on retrouve
l’expression (V-4) employée dans [DIC1] :
(V-4)
143
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Le Tableau V-1 présente 2 exemples d’estimations du couple moyen par l’expression (V-4)
pour deux MFTCPSH dont les diagrammes Flux - FMM sont montrés à la Figure V-2. Les
résultats de la Figure V-2 ont été obtenus à partir de simulations EF. Le flux lié au
bobinage de chaque machine a été déterminé par calcul des champs pour plusieurs positions
du rotor variant de 0° à 180° électriques, en considérant une variation de FMM sinusoïdale.
30 positions du rotor (pas de 6° électriques) et une FMM d’amplitude 2220 A ont été
considérés pour l’élaboration du diagramme Flux - FMM de la MFTCPSH #1. 50 positions
du rotor (pas de 3.6° électriques) et une FMM d’amplitude 1400 A ont été considérés pour
Tableau V-1 : Estimations de couple méthode diagramme Flux – FMM (expression (V-3))
MFTCPSH #1 MFTCPSH #2
Nombre de paires de pôles 40 15
Nombre d’incréments d’énergie W’convn
considéré pour le calcul du couple
30 50
Variation de coénergie calculée à partir du
diagramme Flux-FMM (W’conv1,W’conv2)
0.298 J 0.242 J
Couple moyen déterminé à partir de
l’expression (V-3)
151.71 Nm 17.35 Nm
Figure V-2 : Diagrammes Flux – FMM de deux MFTCPSH. W’conv1, W’conv2: variations de
coénergie des MFTCPSH #1 et MFTCPSH #2. (demi-période représentée)
144
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
145
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Figure V-3 : Diagrammes Flux – FMM d’une MFTCPSH construit à partir de 30 (trait
fin) et 5 positions du rotor (trait épais). L’aire délimitée par deux points correspond à un
incrément d’énergie dans l’expression (V-3).
La Figure V-4 présente deux courbes montrant la variation de l’erreur sur l’estimation du
couple moyen en fonction du nombre d’incréments d’énergie considérés dans l’expression
(V-4), pour les deux MFTCSPH dont les diagrammes Flux-FMM sont montrés à la Figure
V-2. L’observation de ces courbes permet bien de constater que la précision de l’estimation
est d’autant meilleure que le nombre de positions du rotor ou d’incréments d’énergie
considérés est important. La variation de ces deux courbes permet également de remarquer
qu’un nombre d’incréments situé entre 8 et 10 permet déjà une estimation adéquate du
couple moyen : dans ce cas et pour les deux machines, l’erreur ne dépasse pas 5 %. Des
essais en considérant d’autres designs de MFTCPSH ont abouti à des observations
similaires. Bien que la précision d’une estimation du couple moyen soit meilleure lorsque
le nombre d’incréments d’énergie est important, cette observation permet de conclure que 8
incréments offrent déjà une précision acceptable. La section suivante montre que cette
observation permet d’effectuer un compromis temps de calcul – précision intéressant dans
le modèle développé.
146
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Figure V-4 : Erreur sur l’estimation du couple moyen à partir de l’expression (V-3) en
fonction du nombre d’incréments d’énergie pour deux MFTCPSH.
147
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
V.2.2.1 Variation des trajets et quantités de flux dans le circuit magnétique d’une
MFTCPSH en fonction de la position du rotor et de l’amplitude de la FMM
148
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
En second lieu, une analyse plus approfondie de tracés 3D d’induction a permis d’observer
une influence plus quantitative et locale de la réaction d’induit, de la saturation et du
déplacement du rotor. Si les trajets de flux sont globablement semblables dans le cas de la
machine à vide ou en charge et/ou pour différentes positions du rotor, la réaction d’induit,
la saturation et le déplacement du rotor affectent la quantité de flux que l’on peut mesurer
dans différentes parties du circuit magnétique. Le Tableau V-2 regroupe les valeurs des
portions de flux mag, gap, core, leakRet leakside calculées par EF au sein d’une paire de
pôles d’une CTFM pour 3 positions du rotor (0°, 90° et 150° électriques) et 3 amplitudes de
FMM statoriques (0 A (à vide), 2200 A et 1100 A) (Figure V-5 et Figure V-6). La méthode
et les surfaces d’intégrations utilisées ont été détaillées à la section IV.3.2.
La variation des valeurs de flux relevées d’une position à l’autre et pour différentes FMM
montre bien l’effet combiné de la réaction d’induit, de la saturation et du déplacement du
rotor. En comparant les résultats des 3 colonnes du Tableau V-2, on constate par exemple
que la portion de flux traversant un aimant mag change à la fois de signe et d’amplitude. Si
le changement de signe traduit le changement de polarité dû au déplacement du rotor, le
changement d’amplitude correspond, quant à lui, à une modification de la réluctance du
circuit magnétique sous l’influence des effets de la réaction d’induit, de la saturation et du
déplacement du rotor.
149
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Figure V-5 : Tracés d’induction dans une paire de pôles d’une MFTCPSH pour deux
positions du rotor et deux amplitudes de FMM : haut : position alignée, elec = 0°, FMM
= 0 A ; bas : position désalignée, elec = 90°, FMM = 2200 A
150
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Figure V-6 : Tracés d’induction dans une paire de pôles d’une MFTCPSH pour deux
positions du rotor et deux amplitudes de FMM : haut : position alignée, elec = 0°, FMM
= 0 A ; bas : position désalignée, elec = 150°, FMM = 1100 A
151
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Tableau V-2 : Flux calculés par analyse EF à différents endroits d’une paire de pôles
d’une MFTCPSH (c.f. Figure V-5 et Figure V-6) pour 3 positions du rotor (0°, 90° et 150°
électriques) et 3 amplitudes de FMM statoriques (0 A, 2200 A et 1100 A)
Portion de Flux mesuré pour elec = 0°, Flux mesuré pour elec = Flux mesuré pour elec =
flux [1 [3]] FMM = 0 A 90°, FMM = 2200 A 150°, FMM = 1100 A
152
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
opposés). Des observations similaires peuvent être faites en inspectant attentivement les
zones 2 et 3 des Figure V-5 et Figure V-6.
Les exemples présentés dans cette section montrent les effets combinés de la réaction
d’induit, de la saturation et du déplacement du rotor sur les trajets et quantités de flux dans
une MFTCPSH. L’influence individuelle de chacun de ces phénomènes n’a pas été
présentée. Si l’emploi des EF peut permettre l’étude de l’influence de chacun de ces
phénomènes séparément, il est de l’expérience de la plupart des concepteurs de MFT que
l’étude et la modélisation des interactions existantes entre chacun de ces phénomènes est
relativement complexe. Pour cette raison, l’étude présentée ici ne se poursuit pas
davantage. À la lecture des sections subséquentes, le lecteur comprendra qu’une
modélisation séparée de chacun de ces trois phénomènes n’est pas nécessaire dans le
modèle présenté plus bas : l’approche de modélisation analytique avec compensation
d’erreurs permet de s’en abstenir sans toutefois porter préjudice à la précision du modèle
analytique. Le lecteur pourra se rapporter aux références [GUO4] [SIAT] [DUB1] et
[LUND] pour des informations complémentaires concernant l’influence de la réaction
d’induit, de la saturation et du déplacement du rotor sur les trajets et quantités de flux dans
le circuit magnétique d’une MFT.
153
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Un nouveau réseau de réluctances (c.f. Figure V-7) est proposé ici pour la détermination du
flux lié au bobinage d’une MFTCPSH, tenant compte de la réaction d’induit, de la
saturation et du déplacement du rotor. Ce dernier est ensuite employé pour déterminer le
couple moyen de la machine, tel que décrit à la section V.2.1.1. Le réseau de réluctances est
construit à partir du circuit proposé pour déterminer le flux à vide de la machine présenté au
chapitre IV (c.f. Figure IV-12, section IV.2.3). Sur la base des observations formulées à la
section précédente, il est donc supposé que les trajets de flux dans la machine sont
globalement les mêmes, à vide et en charge. Cependant, ce réseau de réluctances proposé se
154
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
le mouvement du rotor n’a d’effet que sur les réluctances modélisant les passages de
flux dans l’air, autour de l’entrefer : RleakR(rot), Rsided(rot), Rsidep(rot) et Rgap(rot).
Or, les cartes d’induction de la section précédente (c.f. Figure V-5 et Figure V-6)
montrent que le déplacement du rotor affecte également, de manière localisée, les
passages de flux dans les pieds et les concentrateurs de la machine. Il est
relativement complexe de traduire analytiquement l’influence locale du mouvement
du rotor sur les expressions des réluctances d’un concentrateur ou d’un pied. De
plus, il est également difficile de distinguer l’effet de la saturation de celui du
déplacement du rotor sur les passages de flux dans un pied ou un concentrateur de la
machine. Par soucis de simplicité, le réseau de réluctances proposé ne tient pas
compte des modifications locales des passages de flux dans les pieds et
concentrateurs, dues au mouvement du rotor,
le mouvement du rotor n’affecte pas le passage de fuite pied – pied modélisé par la
réluctance RleakS. Le flux empruntant ce passage provient principalement du flux de
155
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Tel qu’expliqué précédemment, il est supposé ici que le déplacement du rotor n’affecte que
certaines réluctances modélisant les passages de flux dans l’air, autour de l’entrefer. Il
s’agit des réluctances RleakR(rot), Rsided(rot), Rsidep(rot) et Rgap(rot) sur la Figure IV-12. Par
conséquent, les expressions analytiques des autres réluctances, Rmag, Rconc, Rfoot, RleakS et
Rcore, demeurent identiques à celles employées dans le modèle analytique du chapitre
précédent (c.f. expressions (IV-1) à (IV-16) du chapitre IV).
156
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Traduites en équations, ces deux hypothèses nous permettent d’établir les expressions des
réluctances RleakR(rot), Rsided(rot), Rsidep(rot) et Rgap(rot) suivantes :
(V-5)
(V-6)
(V-7)
(V-8)
, où RleakR, Rsided, Rsidep et Rgap sont caractérisées par les expressions (IV-3), (IV-8), (IV-12)
et (IV-15) du chapitre IV. On suppose également les variations de ces réluctances avec rot
comme étant périodiques de période 2.
Les expressions (V-9) à (V-12) permettent de comparer les valeurs des coefficients choisies
pour RleakR(rot), Rsided(rot), Rsidep(rot) et Rgap(rot), pour rot =0° et rot = 90° :
157
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
(V-9)
(V-10)
(V-11)
(V-12)
Les directions et amplitudes de variation des coefficients choisis pour ces 4 réluctances ont
été déterminées à partir de l’analyse minutieuse des résultats de nombreuses simulations
EF, en considérant de nombreux designs de machines aux dimensions différentes.
L’expression (V-10) montre par exemple qu’il est supposé que la réluctance de l’entrefer
Rgap(rot) est deux fois plus importante dans la position désalignée (rot = 90°) que dans la
position alignée. De manière similaire, la réluctance de fuite des aimants est supposée 10
fois plus petite dans la position désalignée (rot = 90°) (c.f. expression (V-9)) : à rot = 90° ,
des simulations EF ont permis d’observer que la majeure partie du flux des aimants du rotor
fuit dans l’entrefer sans passer par le stator.
Le choix des directions et amplitudes de variation des coefficients dans les expressions
(V-5) à (V-8) peut paraître relativement arbitraire. Une autre approche pour obtenir des
expressions analytiques de ces réluctances aurait pu consister à déterminer la variation
dimensionnelle d’un tube de flux en fonction du déplacement du rotor. En d’autres termes,
la détermination d’expressions analytiques des longueurs moyennes et sections des
réluctances RleakR(rot), Rsided(rot), Rsidep(rot) et Rgap(rot), dépendantes de la position du
rotor rot, représente une approche alternative qui aurait également pu convenir. Cependant,
la complexité liée à cette approche est relativement élevée en grande partie pour les raisons
évoquées au début de cette section. Bien que d’apparence arbitraire, l’approche choisie
dans ce travail est relativement simple et efficace. Dans une section subséquente (c.f.
section V.2.3), il est montré que le choix des directions et amplitudes de variation des
coefficients dans les expressions (V-5) à (V-8) offre une sensibilité suffisante au modèle
analytique. De plus, l’utilisation du mécanisme de compensation d’erreurs présenté au
chapitre IV permet de corriger les imprécisions qui peuvent être liés aux hypothèses
simplificatrices adoptées ici.
158
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
V.2.2.4 Expressions analytiques des flux dans le modèle développé pour la prédiction
du couple moyen d’une MFTCPSH
Les lois de Kirchoff peuvent être employées afin de déterminer un système d’équations
liant les flux dans chacune des branches du circuit aux réluctances de la Figure IV-12 :
(V-13)
core=(2·(-Fmag·RleakR(rot)·RleakS·(Rgap(rot)·Rsided(rot)+Rgap(rot)·Rsidep(rot)-
(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rconc·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))+Rfoot·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+Fwin(rot)·(Rlea
kR(rot)·(Rgap(rot)·RleakS·Rsided(rot)+Rgap(rot)·RleakS·Rsidep(rot)+4·Rgap(rot)·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rl
eakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rconc·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+Rfoot·(4·
(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))+Rmag·(Rgap(rot)·RleakR(rot)·Rsided(rot)+Rgap(
rot)·RleakS·Rsided(rot)+RleakR(rot)·RleakS·Rsided(rot)+Rgap(rot)·RleakR(rot)·Rsidep(rot)+Rgap(rot)·RleakS·Rsi
dep(rot)+RleakR(rot)·RleakS·Rsidep(rot)+4·Rgap(rot)·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)·Rside
d(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rconc·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided
(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+Rfoot·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rside (V-14)
d(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))))))/(2·RleakR(rot)·(2·(Rfoot+Rgap(rot))·RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided
(rot))+Rconc·(2·RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rcore·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsid
ed(rot))))+Rcore·(RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rfoot·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsi
ded(rot)))+Rgap(rot)·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))))+Rmag·(RleakS·(RleakR
(rot)·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rfoot·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+
Rgap(rot)·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))+Rconc·(RleakS·(4·(Rsidep(rot
)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+2·Rcore·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsi
dep(rot)+Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))+2·Rcore·(RleakR(rot)·RleakS·Rsided(rot)+RleakR(rot
159
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
)·RleakS·Rsidep(rot)+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rfoot·(4·(Rsidep(
rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+Rgap(rot)·(4·(Rs
idep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))))
mag=(-Fwin(rot)·RleakR(rot)·RleakS·(Rgap(rot)·Rsided(rot)+Rgap(rot)·Rsidep(rot)-
(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rconc·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))+Rfoot·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+Fmag·(RleakS·(Rl
eakR(rot)·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rfoot·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))
)+Rgap(rot)·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))+Rconc·(RleakS·(4·(Rsidep(
rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+2·Rcore·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·
(Rsidep(rot)+Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))+2·Rcore·(RleakR(rot)·RleakS·Rsided(rot)+RleakR
(rot)·RleakS·Rsidep(rot)+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rfoot·(4·(Rsid
ep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+Rgap(rot)·(4
·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))))/(2·R
leakR(rot)·(2·(Rfoot+Rgap(rot))·RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rconc·(2·RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rc
ore·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))+Rcore·(RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+ (V-15)
Rfoot·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+Rgap(rot)·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))
+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))))+Rmag·(RleakS·(RleakR(rot)·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rfoot·(4·(Rsidep(r
ot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+Rgap(rot)·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)
·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))+Rconc·(RleakS·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot
)))+2·Rcore·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(
rot))))+2·Rcore·(RleakR(rot)·RleakS·Rsided(rot)+RleakR(rot)·RleakS·Rsidep(rot)+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)·Rside
d(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rfoot·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(
rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+Rgap(rot)·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+
Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))))
gap=(Fwin(rot)·RleakS·(2·RleakR(rot)·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rmag·(2·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(r
ot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))+2·Fmag·RleakR(rot)·(RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rcore·(2·(Rsidep(rot)·R
sided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))))/(2·RleakR(rot)·(2·(Rfoot+Rgap(rot))·RleakS·(Rsidep(rot)·Rside
d(rot))+Rconc·(2·RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rcore·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsi
ded(rot))))+Rcore·(RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rfoot·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+R
sided(rot)))+Rgap(rot)·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))))+Rmag·(RleakS·(Rleak
R(rot)·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rfoot·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))
+Rgap(rot)·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))+Rconc·(RleakS·(4·(Rsidep(r
(V-16)
ot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+2·Rcore·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(
Rsidep(rot)+Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))+2·Rcore·(RleakR(rot)·RleakS·Rsided(rot)+RleakR(
rot)·RleakS·Rsidep(rot)+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rfoot·(4·(Rside
p(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+Rgap(rot)·(4·
(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))))
leakR=(Fwin(rot)·Rmag·RleakS·(Rgap(rot)·Rsided(rot)+Rgap(rot)·Rsidep(rot)-
(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rconc·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))+Rfoot·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+2·Fmag·(2·(Rfoo
t+Rgap(rot))·RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rconc·(2·RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rcore·(4·(Rsidep(rot)·
Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))+Rcore·(RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rfoot·(4·(Rsidep(rot)
·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+Rgap(rot)·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)
+Rsided(rot))))))/(2·RleakR(rot)·(2·(Rfoot+Rgap(rot))·RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rconc·(2·RleakS·(Rside
p(rot)·Rsided(rot))+Rcore·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))+Rcore·(RleakS·(Rsi
dep(rot)·Rsided(rot))+Rfoot·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+Rgap(rot)·(4·(R
sidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))))+Rmag·(RleakS·(RleakR(rot)·(Rsidep(rot)·Rsided(rot (V-17)
))+Rfoot·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+Rgap(rot)·(4·(Rsidep(rot)·Rsi
ded(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))+Rconc·(RleakS·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(
Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+2·Rcore·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))+Rleak
S·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))+2·Rcore·(RleakR(rot)·RleakS·Rsided(rot)+RleakR(rot)·RleakS·Rsidep(rot)+RleakR(
rot)·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rfoot·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(ro
t)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+Rgap(rot)·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rlea
kR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))))
160
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
leakS=-(2·Fmag·Rcore·RleakR(rot)·(Rgap(rot)·Rsided(rot)+Rgap(rot)·Rsidep(rot)-
(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rconc·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))+Rfoot·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+Fwin(rot)·(4·(
Rconc+Rfoot+Rgap(rot))·RleakR(rot)·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rmag·(Rgap(rot)·RleakR(rot)·Rsided(rot)+Rgap
(rot)·RleakR(rot)·Rsidep(rot)+4·Rgap(rot)·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+
Rconc·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+Rfoot·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))
+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))))/(2·RleakR(rot)·(2·(Rfoot+Rgap(rot))·RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(r
ot))+Rconc·(2·RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rcore·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(
rot))))+Rcore·(RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rfoot·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided
(rot)))+Rgap(rot)·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))))+Rmag·(RleakS·(RleakR(r (V-18)
ot)·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rfoot·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+Rga
p(rot)·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))+Rconc·(RleakS·(4·(Rsidep(rot)·R
sided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+2·Rcore·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep
(rot)+Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))+2·Rcore·(RleakR(rot)·RleakS·Rsided(rot)+RleakR(rot)·
RleakS·Rsidep(rot)+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rfoot·(4·(Rsidep(rot
)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+Rgap(rot)·(4·(Rside
p(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))))
leakSided=((-
Fwin(rot)·(2·Rconc+Rfoot+Rgap(rot))·RleakR(rot)+Rmag·(2·Rconc+2·Rfoot+2·Rgap(rot)+RleakR(rot)))·RleakS+
2·Fmag·RleakR(rot)·((Rfoot+Rgap(rot))·RleakS+Rconc·(2·Rcore+RleakS)+Rcore·(2·Rfoot+2·Rgap(rot)))·Rsidep(rot
))/(2·RleakR(rot)·(2·(Rfoot+Rgap(rot))·RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rconc·(2·RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(r
ot))+Rcore·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))+Rcore·(RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(
rot))+Rfoot·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+Rgap(rot)·(4·(Rsidep(rot)·Rsided
(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))))+Rmag·(RleakS·(RleakR(rot)·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rfoot·(4·(Rs
idep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+Rgap(rot)·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rleak
(V-19)
R(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))+Rconc·(RleakS·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsid
ed(rot)))+2·Rcore·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+
Rsided(rot))))+2·Rcore·(RleakR(rot)·RleakS·Rsided(rot)+RleakR(rot)·RleakS·Rsidep(rot)+RleakR(rot)·(Rsidep(rot
)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rfoot·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+
Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+Rgap(rot)·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(
rot)+Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))))
leakSidep=((-
Fwin(rot)·(2·(Rconc+Rfoot+Rgap(rot))·RleakR(rot)+Rmag·(2·Rconc+2·Rfoot+2·Rgap(rot)+RleakR(rot)))·RleakS
+2·Fmag·RleakR(rot)·((Rfoot+Rgap(rot))·RleakS+Rconc·(2·Rcore+RleakS)+Rcore·(2·Rfoot+2·Rgap(rot)+RleakS))·
Rsided(rot))/(2·RleakR(rot)·(2·(Rfoot+Rgap(rot))·RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rconc·(2·RleakS·(Rsidep(rot
)·Rsided(rot))+Rcore·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))+Rcore·(RleakS·(Rsidep(r
ot)·Rsided(rot))+Rfoot·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+Rgap(rot)·(4·(Rsidep(
rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))))+Rmag·(RleakS·(RleakR(rot)·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rf
oot·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+Rgap(rot)·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(ro
(V-20)
t))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))+Rconc·(RleakS·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(
rot)+Rsided(rot)))+2·Rcore·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))+RleakS·(Rside
p(rot)+Rsided(rot))))+2·Rcore·(RleakR(rot)·RleakS·Rsided(rot)+RleakR(rot)·RleakS·Rsidep(rot)+RleakR(rot)·(R
sidep(rot)·Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+Rfoot·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·(Rside
p(rot)+Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot)))+Rgap(rot)·(4·(Rsidep(rot)·Rsided(rot))+RleakR(rot)·
(Rsidep(rot)+Rsided(rot))+RleakS·(Rsidep(rot)+Rsided(rot))))))
Comme dans le cas du modèle analytique présenté au chapitre précédent, les équations de
réluctances ainsi que les expressions des flux (V-14) à (V-20) ont été insérées dans une
feuille du tableur Microsoft® Excel®. Les dimensions géométriques principales du circuit
magnétique d’une MFTCPSH (Figure IV-1) sont également interfacées donnant ainsi une
relation directe entre les caractéristiques dimensionnelles et performances magnétiques de
la machine. Le calcul du flux lié au bobinage par paire de pôles, core, permet surtout
161
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
La méthode du diagramme Flux – FMM présentée à la section V.2.1 est employée pour
déterminer analytiquement le couple moyen par phase d’une MFTCPSH dans le modèle
proposé. L’évaluation analytique du couple moyen est effectuée de la manière suivante :
162
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
163
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Figure V-8: Organigramme décrivant le processus de détermination des facteurs de corrections des réluctances du modèle permettant
le calcul du couple moyen, au cours du processus d’optimisation d’une MFTCPSH
164
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
2) Le calcul des coefficients de correction requiert l’assistance des EF. Ils sont
évalués à partir d’un processus faisant intervenir un solveur et une technique de
minimisation des moindres carrés : leur valeur est déterminée de façon à
minimiser les différences entre les flux du circuit de réluctances de la Figure
V-7, déterminés analytiquement (Eq. (V-14) à (V-20)) et leurs correspondants
déterminés avec une simulation EF.
les 8 positions du rotor considérées. Le solveur du tableur est ensuite employé pour
déterminer les valeurs des 8 sets de 5 facteurs de correction qui minimisent la somme du
carré des erreurs d’estimation des flux du modèle analytique pour les 8 positions du rotor.
Étant donné que l’assistance des EF est requise, la méthode de modélisation (modèle +
mécanisme de compensation d’erreurs) présentée ici n’a que peu d’intérêt lorsqu’employée
à des fins de prédiction de couple, en dehors d’un processus d’optimisation. Tel
qu’expliqué au chapitre précédent, l’avantage réel de la méthode de modélisation avec
compensation des erreurs réside justement dans le fait que le modèle analytique corrigé,
utilisé dans une boucle d’optimisation, permet l’obtention d’une solution optimale après
quelques itérations avec le calcul des champs. Bien que la simulation par EF de 8 positions
du rotor soit requise pour déterminer les facteurs de corrections du modèle pour le calcul du
couple moyen (contre 1 seule dans le cas du modèle flux à vide du chapitre IV), une section
ultérieure montrera que le processus d’obtention d’une solution optimale est tout de même
relativement rapide.
La Figure V-9 et le tableau qui lui est associé présentent les dimensions principales du
design de MFTCPSH considéré dans cet exemple. La machine utilisée dans cet exemple
possède un rayon de 160 mm, 20 paires de pôles et un entrefer de 0.8 mm. La profondeur
d’une phase de la machine est de 39 mm. Les 8 variables ksmag, krot, kap, kcp, krp, khb, khp, kpn
sont des facteurs de formes représentant des rapports entre des dimensions géométriques
d’une paire de pôles d’une CTFM. Ces derniers ont déjà été définis au chapitre précédent
(c.f. section IV.2.1) mais sont rappelés dans le Tableau V-3. Un nouveau facteur de forme
est employé dans le modèle : kbob représente le rapport entre la hauteur du bobinage Hb et sa
profondeur Pb. Dbob représente la densité de courant indiquée en [A/mm²].
166
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Variable Valeur
Ra 160 mm
e 0.8 mm
Pr 39 mm
p 20
ksmag 0.50
krot 0.56
kap 0.83
kcp 1.30
krp 0.70
khb 0.05
khp 0.05
kpn 1.72
kbob 0.53
Dbob 24.0 A/mm²
Les 14 variables du tableau associé à la Figure V-9 constituent les variables d’entrée du
modèle analytique à partir duquel le couple moyen sera calculé. Dans l’exemple considéré,
il est supposé que la FMM du bobinage statorique, Fwin(rot) est de forme sinusoïdale, en
phase avec la force électromotrice à vide de la machine. Dans le modèle, on suppose sa
variation en fonction de la position du rotor rot décrite par la relation (V-21).
167
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
(V-21)
V.2.3.2.1 Valeurs du flux et du couple moyen calculées avec le modèle analytique avant
application des facteurs de correction.
Le modèle analytique présenté dans ce chapitre a été employé pour déterminer le couple
moyen de la MFTCPSH dont les caractéristiques principales sont présentées au Tableau
V-3. Le calcul est fait en considérant une FMM sinusoïdale d’amplitude maximale égale à
3300 A, en phase avec la force électromotrice à vide (V-21).
La Figure V-10 f) présente les valeurs du flux lié au bobinage, core (traits pleins rouges),
calculées en 8 positions du rotor (rot = 0°, 25°, 50°, 75°, 100°, 125°, 150° et 175°). Bien
que non représentée sur la Figure V-10, la valeur du flux pour rot = 180° est déduite à
partir de la calculée pour rot = 0° (c.f. section V.2.3.1). C’est à partir de ces 9 valeurs
qu’est évalué le couple moyen de la machine, selon la méthode décrite à la section V.2.2.
Les courbes a), b), c), d) et e) de la Figure V-10 (traits pleins rouges) représentent les
valeurs des flux mag, gap,leakR, leakSide(leakSided + leakSidep) et leakS calculées pour ces
8 positions. Dans ce cas particulier, le mécanisme de compensation d’erreur n’a pas été
appliqué dans le modèle pour déterminer les valeurs de flux représentées sur les courbes de
la V-11 : pour chacune des positions, les facteurs de correction des réluctances sont
imposés à 1.
Les tracés en traits pointillés bleus représentés sur les courbes de la Figure V-10 montrent
les valeurs des mêmes flux, évaluées par simulation EF : magFEA, gapFEA,leakRFEA,
leakSideFEA et leakSFEA. L’écart entre les tracés en pointillés et en traits pleins illustre les
erreurs commises sur les flux par le modèle analytique par rapport au calcul des champs,
avant application du mécanisme de compensation d’erreurs. On constate que ces erreurs
varient à la fois, en fonction de la position du rotor, mais également d’un flux à l’autre.
168
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
a) b)
c) d)
e) f)
Figure V-10: Variations des flux calculés avec le modèle avant correction (traits pleins) et
déterminés par simulation EF (pointillés) en fonction de la position du rotor rot
a) : mag(rot), magFEA(rot), b) : gap(rot), gapFEA(rot) c) : leakR(rot), leakRFEA(rot), d) : leakside(rot),
leaksideFEA(rot), e) : leakS(rot), leakSFEA(rot), f) : core(rot), coreFEA(rot).
169
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
On observe que les flux mag, gap et core sont estimés assez fidèlement avec le modèle
analytique (courbes a), b) et f) de la Figure V-10). De plus, les erreurs du modèle semblent
s’accroître lorsque l’on s’approche de la position désalignée du rotor (rot = 90°). Par
exemple, l’erreur maximale sur l’estimation de core est observée pour rot = 125°: à cette
position, un écart relatif de -33 % est calculé entre flux estimé analytiquement et celui
calculé par élément finis. De manière similaire, un écart maximal de 27 %par rapport au
calcul des champs est observé pour le flux mag à la position rot = 75°. Des observations
semblables ont été effectuées en considérant d’autres designs de machine.
Dans cet exemple, des écarts relativement importants sont observés entre les estimations
analytiques des flux de fuiteleakR, leakSide(leakSided + leakSidep) et leakS et celles
obtenues par calcul des champs (courbes c), d) et e) de la Figure V-10). Les erreurs
semblent d’autant plus importantes que l’on se rapproche de la position désalignée du rotor
(rot = 90°). Par exemple, l’écart le plus important entre la valeur du flux leakS estimée
analytiquement et par EF survient à la position du rotor rot = 100° où l’écart relatif atteint
– 132 %. Ces observations ont également été corroborées par des résultats obtenus sur de
nombreux designs de machines.
La Figure V-11 présente les diagrammes Flux – FMM construits à partir des flux vus par le
bobinage déterminés analytiquement (core) et par calcul des champs (coreFEA). À partir du
diagramme, le couple moyen par phase de la MFTCPSH considérée dans cet exemple est
calculé à 196.30 Nm. De manière similaire, le couple moyen déterminé à partir des résultats
170
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Figure V-11: Comparaison des diagrammes Flux – FMM déterminés à partir du modèle
analytique avant correction (traits pleins) et par calcul des champs (traits pointillés)
issus du calcul des champs s’élève à 143.55 Nm. Dans l’exemple considéré, la
surestimation relative du couple moyen avec le modèle analytique, visible en comparant les
surfaces des diagrammes de la Figure V-11, s’élève à près de 37 %. D’une manière
générale, le modèle analytique développé tend à surestimer le couple moyen de la machine,
avant application du mécanisme de compensation d’erreurs.
V.2.3.2.2 Valeurs du flux et du couple moyen calculées avec le modèle analytique après
application des facteurs de correction.
Les courbes présentées à la Figure V-12 présentent l’évolution des flux mag, gap,leakR,
leakSide(leakSided + leakSidep) et leakS calculés avec le modèle analytique (traits pleins)
après correction, en fonction de la position rot du rotor. Pour comparaison, les valeurs des
mêmes flux déterminés par simulation EF sont également représentées.
171
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
a) b)
c) d)
e) f)
Figure V-12: Variations des flux calculés avec le modèle après correction (traits pleins) et
déterminés par simulation EF (pointillés) en fonction de la position du rotor rot
a) : mag(rot), magFEA(rot), b) : gap(rot), gapFEA(rot) c) : leakR(rot), leakRFEA(rot), d) : leakside(rot),
leaksideFEA(rot), e) : leakS(rot), leakSFEA(rot), f) : core(rot), coreFEA(rot).
172
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
L’observation des courbes de la Figure V-12 nous renseigne sur l’efficacité de la méthode
de compensation des erreurs du modèle analytique.
En premier lieu, on peut constater que la compensation des erreurs est relativement efficace
même si elle n’est pas totale. En effet, la comparaison des résultats du modèle analytique et
du calcul des champs montre des écarts, malgré les facteurs de correction appliqués au
modèle. De plus, ces écarts semblent plus prononcés sur l’estimation des flux de fuite. Par
exemple, l’estimation analytique du flux leakS à la position rot = 25° donne un flux égal à
-2.68 µWb lorsque celui déterminé par simulation EF s’élève à 14 µWb : à cette position, le
modèle calcule un flux leakS significativement plus faible et, qui plus est, orienté dans une
direction différente. Des observations semblables ont pu être effectuées avec d’autres
exemples de machines.
En second lieu, l’observation des courbes de la Figure V-12 semble montrer que la
compensation des erreurs est généralement moins efficace entre les positions rot = 25° à
125°. Cette observation a également pu être effectuée sur d’autres exemples, en considérant
des designs de machines différents. Les observations effectuées sur les résultats avant
correction, présentés à la section précédente (c.f. V.2.3.2.2), montrent déjà des écarts
importants entre les résultats du modèle et ceux du calcul des champs lorsque l’on
s’approche de la position désalignée du rotor (rot = 90°). D’après les observations faites
avant et après correction, il est probable que le comportement du modèle analytique est
moins représentatif du comportement réel de la machine autour de la position désalignée du
rotor. Le fait que la compensation des erreurs ne soit pas totale dans cette zone indique
probablement que la modélisation analytique des trajets de flux proposée en V.2.2 est peut
être moins adéquate autour de la position désalignée du rotor.
Malgré une efficacité un peu moindre pour les flux de fuite entre les positions rot = 25° à
125°, la compensation semble toutefois efficace en ce qui concerne les flux gap et core qui
modélisent les trajets de flux dans les parties ferromagnétiques du circuit. Les faibles écarts
observés entre les estimations analytiques et EF des flux gap et core témoignent donc du
173
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Figure V-13: Comparaison des diagrammes Flux – FMM déterminés à partir du modèle
analytique après correction (traits pleins) et par calcul des champs (traits pointillés).
La Figure V-13 présente les diagrammes Flux – FMM construits à partir de la variation du
flux vu par le bobinage core, calculé avec le modèle analytique corrigé (traits pleins) et
déterminé par calcul des champs (traits pointillés). Le couple moyen par phase de la
MFTCPSH, calculé à partir du modèle corrigé, s’élève à 144.64 Nm. La valeur du couple
moyen déterminée à partir des résultats du calcul des champs est relativement proche
puisqu’elle s’élève à 143.55 Nm. L’erreur relative calculée en % par rapport à l’estimation
du calcul des champs est inférieure à 1 %.
Le Tableau V-4 présente les valeurs des facteurs de correction déterminées par le
mécanisme de compensation d’erreurs pour les 8 positions du rotor. L’observation des
valeurs du Tableau V-4 permet de constater que les facteurs sont bornés entre 0.01 et 10.0.
La raison de l’imposition de ces bornes est expliquée plus bas.
174
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Comme dans le cas du modèle du chapitre précédent, les valeurs des facteurs de correction
constituent une indication sur la source des erreurs commises dans le modèle analytique.
Une valeur de facteur de correction qui s’éloigne de 1 indique que le mécanisme de
compensation tente de corriger une erreur sur la réluctance à laquelle le facteur s’applique.
Ainsi, le facteur kleakS égal à 10.0 à la position rot = 25° indique la correction d’une erreur
importante sur la modélisation analytique du tube de flux (sous-estimation) représenté par
la réluctance RleakS, constat que l’on fait effectivement sur la Figure V-10 e).
Une observation attentive des valeurs des facteurs de correction et de la variation des flux
après correction sur la Figure V-12 permet d’établir une corrélation entre les bornes
imposées aux facteurs de correction et les écarts observés entre les estimations des flux. En
effet, à l’écart important observé entre leakS estimé analytiquement et corrigé, et celui
déterminé par éléments finis (Figure V-12 e)) à la position rot = 25° correspond un facteur
de correction kleakS égal à 10.0. D’une manière générale, la compensation des erreurs moins
efficace entre les positions rot = 25° à 125° observée plus haut se traduit par une plus forte
occurrence de valeurs de facteurs de correction atteignant les bornes imposées.
175
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
calcul des champs à la position rot = 25° : l’erreur relative, en % de la valeur estimée par
simulation, passe de -120 % à -100 %. On rappelle que la détermination des facteurs de
correction fait appel à un solveur numérique non-linéaire. Il a été constaté qu’il est possible
de réduire les erreurs à des valeurs négligeables, en configurant ce solveur pour qu’il puisse
déterminer des valeurs négatives pour les facteurs correction. Il est donc possible
d’améliorer l’efficacité du mécanisme de compensation des erreurs en jouant sur les bornes
imposées aux facteurs de correction.
De nombreux essais ont permis d’observer que le choix d’une borne minimale établie à
0.01 et maximale fixée à 10.0 assure une convergence adéquate lors de l’optimisation tout
en garantissant une correction satisfaisante des erreurs du modèle analytique développé.
L’aspect de la saturation des facteurs de correction pourrait être approfondi dans un travail
ultérieur. Dans le cadre de cette thèse, l’imposition de bornes à 0.01 et 10.0 est considérée
suffisamment satisfaisante pour la suite de notre travail.
176
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
(V-22)
, avec cu, la résistivité du cuivre, Dbob, la densité de courant maximale dans une phase de la
machine et Vcu le volume occupé par le cuivre d’une phase de la MFTCPSH. Une
modélisation similaire des pertes Joule d’une MFT est présentée dans [DUB1]. Le volume
du cuivre Vcu est déterminé à partir de l’expression (V-23) :
177
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
(V-23)
, où Rcu représente le rayon moyen et Abob la section de la bobine toroïdale d’une phase
d’une MFTCPSH. Rcu est déterminé à partir de l’équation (V-24) :
(V-24)
La section de cuivre Abob est quant à elle calculée à partir de l’expression (V-25)
(V-25)
(V-26)
Bien que la modélisation des pertes Joule tienne compte de la température du bobinage, les
pertes seront calculées pour une température du cuivre Tcu constante et égale à 105 °C. Tel
qu’expliqué plus loin, la modélisation des phénomènes thermiques n’est pas considérée
dans le cadre de ce travail. Cependant, le développement d’un modèle thermique pourrait
permettre de déterminer analytiquement l’élévation de la température du cuivre du
bobinage en fonction des pertes et des échanges de chaleur dans la machine.
La modélisation des pertes Joule proposée ne tient pas compte de l’effet de peau. Lorsque
la fréquence des courants des conducteurs du stator devient élevée, leur densité de courant
n’est plus uniforme et se concentre à la périphérie du conducteur, dans une couronne qu’on
appelle le plus souvent épaisseur de peau. Dans le cadre de ce travail, la supposition est
faite que le rayon des conducteurs du stator est toujours inférieur à l’épaisseur de peau, de
telle sorte à ce que les pertes Joule supplémentaires associées à l’effet de peau soient
négligeables.
178
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Tel qu’expliqué au chapitre II, les noyaux magnétiques en C du stator d’une MFTCPSH
peuvent être constitués de SMC, d’un empilement de tôles Fe-Si ou de noyaux
ferromagnétiques amorphes. Les avantages et inconvénients liés au choix d’un matériau ou
de l’autre sont discutés au chapitre II et plus amplement dans la référence [DEH1].
Dépendamment de l’emploi d’un matériau ou de l’autre, les pertes ferromagnétiques dans
les noyaux sont différentes. Par conséquent, 3 équations différentes sont employées dans le
modèle pour quantifier les pertes dans un noyau de tôles Fe-Si (Eq. (V-27)), amorphe (Eq.
(V-28)) ou dans un noyau en SMC :
(V-27)
(V-28)
(V-29)
, avec Mnoyau étant la masse d’un noyau, Bnoyau l’induction maximale dans un noyau et f la
fréquence électrique de la machine. Les coefficients employés dans les Eq. (V-27) et
(V-28) proviennent de mesures expérimentales présentées dans [DEH1]. Les coefficients
employés dans l’équation (V-29) ont été déterminés à partir des courbes de pertes
ferromagnétiques typiques du matériau SMC Atomet® EM-1® [QMP1] L’induction
179
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
maximale Bnoyau est déterminée à partir de la valeur maximale du flux core dans le noyau,
calculée avec le modèle analytique sur une demi-période électrique, et de la section du
noyau :
(V-30)
La masse d’un noyau Mnoyau est déterminée à partir du volume du noyau, calculé à partir de
ses dimensions, et de la masse volumique du matériau qui le constitue (Eq. (V-31)) :
(V-31)
On rappelle que les variables dimensionnelles employées dans l’équation (V-31) sont
décrites à la Figure IV-1. Les valeurs de densités de la tôle Fe-Si, du SMC et de l’amorphe
considérés dans le modèle sont présentées dans l’expression (V-32) :
(V-32)
En faisant l’emploi des expressions (V-27), (V-28) ou (V-29) pour le calcul des pertes
ferromagnétiques dans les noyaux de la MFTCPSH, les simplifications suivantes ont été
adoptées :
La modélisation adoptée pour les pertes ferromagnétiques dans les noyaux de la machine
est relativement simple. La simplification concernant la forme de la variation du flux peut
altérer la précision de l’estimation des pertes dans les noyaux. Pour des travaux futurs, cette
modélisation pourrait être améliorée en considérant, par exemple, le contenu harmonique
de la variation du flux dans les noyaux. Une telle approche est présentée à la référence
[DEH1].
Tel qu’expliqué au chapitre II, les pieds du stator d’une MFTCPSH sont constitués de
pièces en SMC. L’usage de la poudre de fer permet en effet de tirer bénéfice des
caractéristiques magnétiques isotropes des SMC. Il facilite également la réalisation des
pieds dont la forme est relativement complexe.
Par rapport aux pertes dans les noyaux, la proportion des pertes ferromagnétiques dans les
pieds d’une MFTCPSH est relativement importante. Nous avons montré dans [DEH2] et
[DEH3] que ces dernières peuvent représenter jusqu’à 90 % des pertes ferromagnétiques au
stator, dépendamment du matériau constitutif des noyaux et de la fréquence d’opération.
Les pertes dans les pieds du stator d’une MFTCPSH ne sont par conséquent pas
négligeables et le modèle analytique développé doit en tenir compte.
Il est possible de déterminer les pertes dans des pièces en SMC à l’aide d’expressions
analytiques similaires aux équations (V-27), (V-28) ou (V-29) employées pour calculer les
pertes dans les noyaux en C. Les principaux manufacturiers de poudre de fer fournissent
des courbes de pertes pour leurs produits à différents niveaux d’induction et de fréquence
[QMP1] [HOGA]. Dans la littérature, on retrouve également plusieurs références qui
emploient des expressions analytiques similaires aux équations (V-27), (V-28) ou (V-29)
pour le calcul des pertes dans les SMC [DEH2] [BLIS] [VIOR] [DUB1] [LUND] [LAN1].
181
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
- la répartition de l’induction dans les pieds n’est pas uniforme comme le montrent,
par exemple, les tracés de flux EF de la Figure V-5. Pour une même position du
rotor, on relève des niveaux d’induction très différents dans un pied. Comment
déterminer un niveau d’induction moyen dans tout le volume d’un pied afin de
calculer les pertes à l’aide d’une formulation semblable à celle des équations
(V-27), (V-28) ou (V-29) ?
- la répartition de l’induction dans les pieds n’est pas similaire d’une position à
l’autre du rotor, comme le montrent, par exemple, la comparaison des tracés de
flux EF des Figure V-5 et Figure V-6. Elle dépend à la fois de la variation spatiale
du rotor (variation du champ des aimants) et de la variation temporelle de la FMM
du bobinage statorique (variation du champ de réaction d’induit). Comment
modéliser de tels phénomènes en employant une expression analytique semblable
à celle des équations (V-27), (V-28) ou (V-29) ?
Les deux points abordés plus haut décrivent la difficulté liée à l’établissement de modèles
de pertes ferromagnétiques dans les parties en SMC du circuit magnétique d’une MFT.
Cette difficulté est par ailleurs un problème décrit par de nombreux auteurs dans la
littérature [DEH1] [VIOR] [LUND] [GUO2]. Certains auteurs proposent des approches de
modélisation des pertes relativement performantes mais qui peuvent également se révéler
assez complexes [GUO2]. Dans le cadre de ce travail de thèse, une approche relativement
simple est adoptée. Conscients des difficultés liés à la modélisation analytique de ces pertes
mais également des limites liées à l’emploi d’expressions semblables aux (V-27), (V-28) ou
(V-29), nous faisons le choix de calculer les pertes dans les pieds de la MFTCPSH par cette
dernière approche. Le développement d’un modèle de calcul des pertes dans les pieds du
stator, employant le mécanisme de compensation d’erreurs, constitue un axe de recherche
potentiel à explorer à la suite de ce travail.
182
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Les 4 hypothèses suivantes ont été posées pour calculer les pertes dans les pieds du stator :
1. On considère une induction homogène et égale dans toutes les parties d’un
pied du stator, pour une position du rotor donnée.
2. Les pertes dans un pied sont calculées à partir de la valeur maximale de
l’induction Bpied, déterminée sur une demi-période de fonctionnement
électrique à partir du modèle décrit dans les sections précédentes.
3. Le calcul de l’induction Bpied est effectué en considérant d’une part la
portion de flux gap, calculée avec le modèle analytique, comme étant le
flux pénétrant un pied du stator. D’autre part, compte tenu de la forme
relativement complexe d’un pied, Bpied est calculée en considérant une
section moyenne du pied Spied.
4. La formulation analytique employée pour calculer les pertes suppose une
variation sinusoïdale du flux pénétrant les pieds
À partir des 4 hypothèses formulées ci-dessus, l’expression (V-33) a été établie pour
déterminer les pertes ferromagnétiques dans un pied de la MFTCPSH :
(V-33)
, avec Bpied l’induction maximale calculée à partir du modèle analytique selon (V-34) :
(V-34)
, avec Mpied, la masse d’un pied déterminée à partir du volume de ce dernier Vpied et de la
masse volumique d’un SMC de type Atomet® EM-1® SMC [QMP1], selon (V-35) :
(V-35)
183
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
avec f, la fréquence électrique. Les coefficients employés dans l’équation (V-33) ont été
déterminés à partir des courbes de pertes ferromagnétiques typiques du matériau SMC
Atomet® EM-1® [QMP1]. Les variables dimensionnelles employées dans l’équation (V-35)
sont décrites à la Figure IV-1.
L’approche de modélisation analytique des pertes dans les pieds ne tient pas compte de
pertes ferromagnétiques engendrées par les harmoniques de denture stator et rotor de la
machine : selon l’hypothèse 4, on considère un flux purement sinusoïdal.
La méthode de détermination analytique des pertes ferromagnétiques ayant lieu dans les
pieds d’une MFTCPSH employée dans le cadre de ce travail est relativement simple. Le
choix de cette approche est fait en toute conscience des hypothèses simplificatrices sur
lesquelles elle se base. Le but visé par l’approche choisie est de tenir compte de ces
dernières lorsque le modèle analytique sera employé pour maximiser le couple de la
MFTCPSH. La précision de cette approche n’est pas évaluée et ne représente pas un
objectif poursuivi dans ce travail. Tel qu’expliqué plus haut, cet aspect pourrait faire l’objet
d’une suite au travail de thèse présenté dans ce document.
Les concentrateurs du rotor de la MFTCPSH canalisent le flux des aimants permanents vers
l’entrefer de la machine. Ils sont donc constamment traversés par le flux des aimants. On
peut alors s’attendre à ce que les pertes ferromagnétiques ayant lieu dans les concentrateurs
soient relativement réduites, du fait de la faible variation du champ magnétique des
aimants. Cependant, les concentrateurs offrent également un passage de retour au flux de
réaction d’induit, qui, quant à lui, varie dans le temps. Le flux qui traverse les
concentrateurs comporte donc une composante continue et une composante alternative. Du
fait de cette dernière, les concentrateurs sont donc le siège de pertes ferromagnétiques.
Dans le cadre de ce travail, aucune référence aux pertes ferromagnétiques dans les
concentrateurs d’une MFT n’a pu être déterminée.
Pour modéliser les pertes dans les concentrateurs, il est nécessaire de pouvoir prédire le
passage et la variation du flux dans ces derniers. Comme dans les pieds du stator, les
184
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
concentrateurs sont parcourus par un flux qui circule dans les 3 dimensions. Pour cette
raison d’ailleurs, ils sont constitués de pièces en SMC. On peut observer une telle
circulation du flux sur les tracés d’induction présentés sur les Figure V-5 et Figure V-6.
D’une position à l’autre du rotor, le chemin du flux dans les concentrateurs et son
amplitude sont différents (ex : Figure V-5 et Figure V-6). Le caractère tridimensionnel des
trajets de flux et leur variation temporelle compliquent grandement l’établissement d’un
modèle de pertes dans les concentrateurs. Notre revue de littérature n’a pas permis de
déterminer de publications évoquant la modélisation des pertes dans les concentrateurs
d’une MFT. Devant l’absence de référence, une approche analytique relativement simple a
été développée : la modélisation des pertes dans notre modèle repose sur une formulation
analytique similaire à celle employée pour l’évaluation des pertes dans les pieds et les
noyaux du stator.
Des hypothèses similaires à celles adoptées pour le calcul des pertes dans les pieds ont été
posées pour déterminer les pertes dans les concentrateurs :
1. On considère une induction homogène et égale dans toutes les parties d’un
concentrateur, pour une position du rotor donnée.
185
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
5. La formulation analytique employée pour calculer les pertes suppose une variation
sinusoïdale du flux franchissant les concentrateurs. Dans la réalité, ce flux comporte
une composante continue relativement importante (flux généré par les aimants
permanents) ainsi que des harmoniques liées à la denture stator et rotor.
(V-36)
Les coefficients employés dans l’expression (V-36) sont similaires à ceux utilisés dans
l’expression des pertes dans les pieds du stator (V-33). La valeur maximale de l’induction
Bconc est déterminée à partir de l’expression (V-37) :
(V-37)
Selon l’hypothèse 4), la section moyenne considérée pour le calcul de Bconc ne considère
que la section du concentrateur qui fait face au pied ce qui explique la présence de la
profondeur du pied dans l’entrefer Pgp dans l’expression (V-37). La masse d’un
concentrateur Mconc est évaluée à partir de l’expression (V-38) :
(V-38)
, avec SMC la masse volumique d’un SMC de type Atomet® EM-1® [QMP1]. On renvoie le
lecteur à la Figure IV-1 pour la signification des variables dimensionnelles employées dans
l’équation (V-38).
Comme dans le cas de l’expression permettant le calcul des pertes dans les pieds du stator,
l’expression (V-38) repose sur des hypothèses simplificatrices dont la pertinence peut être
discutée. Une modélisation précise des pertes dans les concentrateurs dépasse les objectifs
fixés dans le cadre de ce travail de doctorat.
186
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
(V-39)
En plus des hypothèses simplificatrices décrites plus haut, le calcul du rendement ainsi posé
implique deux suppositions supplémentaires : les pertes mécaniques (frottement +
ventilation) ainsi que les pertes magnétiques dans les aimants sont négligées.
Dans un second temps, le calcul analytique des pertes permet d’imposer une contrainte de
rendement lorsque le modèle analytique est employé en optimisation. Dans le cadre de ce
travail, la modélisation thermique de la MFTCPSH n’est pas abordée. Tel qu’expliqué dans
les sections subséquentes, l’imposition d’une contrainte sur le rendement servira alors de
« borne thermique » lors de la maximisation du couple, en supposant que la machine est
dotée d’un système de refroidissement adéquat.
187
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Les interactions entre le modèle implanté dans Excel®, les routines (macros) Visual Basic®
créées et le logiciel de calcul par éléments finis Magnet® sont décrites sur le diagramme de
la Figure V-14. L’environnement de conception créé pour la maximisation du flux à vide
(voir section IV.5 du chapitre précédent) a été adapté pour permettre également la
maximisation du couple moyen de la MFTCPSH. La hiérarchie et le fonctionnement de
l’environnement de conception créé précédemment et celui proposé pour maximiser le
couple moyen sont donc très semblables. La majorité des routines de la Figure V-14
correspondent à celles déjà développées pour maximiser du flux à vide au chapitre IV.
Figure V-14: Diagramme décrivant les interactions entre le tableur Excel®, les routines
Visual Basic® et le logiciel de calcul par élément finis Magnet® dans l’environnement
de conception développé pour maximiser le couple moyen d’une MFTCPSH.
188
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
189
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
3. Le solveur d’Excel® est employé pour déterminer les valeurs des variables
d’optimisation qui maximisent le couple moyen de la machine en fonction
des contraintes spécifiées en 2. À l’intérieur de la boucle d’optimisation, le
couple moyen est déterminé à l’aide du modèle analytique présenté dans les
4 sections précédentes.
6. Cette solution optimale intermédiaire est validée par calcul des champs.
Magnet® est employé pour déterminer le flux lié au bobinage en 8 positions
différentes du rotor. Ces valeurs de flux sont alors comparées à celles
déterminées analytiquement avec le modèle.
7. Tant que la somme du carré des erreurs sur les flux estimés en chaque
position est significative (i.e. erreur sur le couple moyen significative), le
modèle analytique est corrigé via les facteurs de compensations d’erreurs.
Ces derniers sont déterminés par une routine selon la méthode développée à
la section V.2.3. Les étapes 3 à 6 sont ensuite répétées.
8. Lorsque la somme du carré des erreurs sur les flux estimés analytiquement
est devenue négligeable, le design final obtenu correspond à une solution
maximisant le couple moyen et validée par calcul des champs.
190
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
191
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Dans cette dernière section, trois exemples de maximisation du couple moyen d’une
MFTCPSH sont présentés afin de démontrer l’efficacité mais également les limites de la
méthode proposée dans ce travail de thèse. Le premier exemple développé consiste à
maximiser la densité de couple massique d’une MFTCPSH dans une application de type
moteur-roue pour un véhicule électrique. Le cahier des charges pris en compte dans cet
exemple est issu de la littérature [BLIS]. La solution optimale obtenue par la méthode
développée et celle de la référence prise en compte sont comparées. Dans le deuxième
exemple, on aborde la question de l’optimisation du nombre de paires de pôles de la
MFTCPSH avec la méthode développée. Ce deuxième exemple permettra de mettre en
lumière une limitation de la méthode ainsi qu’une approche proposée pour la contourner.
Dans un dernier exemple, la méthode développée est employée en vue de comparer les
performances (densité de couple, pertes, …) de trois optimisations de MFTCPSH utilisant
des matériaux différents au stator (SMC, tôles Fe-Si et amorphe), avec pour objectif la
maximisation de la densité massique de couple.
192
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Figure V-16: MFTCP à rotor à concentration de flux employée dans une application de
traction moteur-roue [BLIS]. Gauche : éclaté de la machine. Droite : 1 paire de pôles.
des aimants NdFeB. Le stator et les concentrateurs de flux du rotor sont constitués de
pièces en poudre de fer (SMC).
194
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Des contraintes ont également été imposées dans l’exemple présenté. Une contrainte est
imposée sur le couple moyen développé par les 3 phases (Tem ≥ 400 Nm) et une autre sur la
puissance absorbée par les 3 phases (Pin ≤ 27.5 kW de façon à avoir Pem = 25 kW à un
rendement de 90 %) de façon à fixer un point de fonctionnement relativement similaire à
195
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
celui correspondant à la machine présentée dans [BLIS] (voir Tableau V-5). De plus, une
contrainte sur le rendement est également imposée : comme dans le point de comparaison
considéré, on impose ≥ 90 %.
Dans l’exemple présenté dans cette section, les noyaux en C de la MFTCPSH dont le
couple est maximisé sont faits d’un SMC de type Atomet® EM-1® [QMP1]. Le choix de ce
matériau a été fait afin de pouvoir comparer la machine optimisée à celle présentée dans la
référence [BLIS]. Par conséquent, le modèle analytique considère la caractéristique B-H de
ce matériau (c.f. Annexe 1) et les pertes ferromagnétiques dans les noyaux sont calculées à
l’aide de l’équation (V-29).
Les résultats obtenus dans le cas du design initial ont été déterminées à partir du modèle
analytique développé mais en employant des valeurs de flux calculées par EF pour les 8
positions du rotor considérées. Les dimensions et performances du design optimal obtenu
sont celles déterminées avec le modèle analytique, après 5 itérations de calcul des champs
(5 solutions optimales intermédiaires dans le processus).
196
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Tableau V-8 : Perf. des designs avant et après maximisation du couple massique
Paramètre Valeurs initiales Valeurs optimales
Couple massique Tem / Mtot 7.21 Nm/kg 21.80 Nm/kg
Couple moyen Tem (3 phases) 162.95 Nm 429.29 Nm
Puissance électromag. Pem (3 phases) 10.24 kW 26.97 kW
Pertes Joule PCu (3 phases) 1.29 kW 0.99 kW
Pertes fer. dans les pieds Ppieds (3 phases) 0.03 kW 0.34 kW
Pertes fer. dans les conc. Pconc (3 phases) 0.03 kW 0.41 kW
Pertes fer. dans les noyaux Pnoy (3 phases) 2.04 kW 0.85 kW
Rendement 68.86 % 90.37 %
Note : Les performances du design initial ont été calculées à partir du modèle et des
flux déterminés par EF en 8 positions du rotor.
Les résultats présentés dans le Tableau V-8 permettent de remarquer que le couple
massique a été multiplié par trois entre le design initial et le design final, passant de 7.21
Nm/kg à 21.80 Nm/kg. Ils permettent également de constater le respect des contraintes
imposées dans le cas du design optimal : Tem ≥ 400 Nm, Pem ≤ 27.5 kW et ≥ 90 %.
La Figure V-18 représente une paire de pôles du design initial et la Figure V-19 une paire
de pôles du design obtenu après maximisation du couple massique.
197
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
La Figure V-20 présente la variation du couple massique Tem/M déterminé par le modèle
analytique entre chaque solution optimale intermédiaire du processus (carrés rouges). Elle
présente également la variation du couple massique calculé à partir des flux déterminés par
simulation EF entre chacune des 5 étapes de validation du modèle avec le calcul des
champs (triangles magentas). Les valeurs du rendement de chaque design intermédiaire
après correction sont également représentées sur la Figure V-20. On attirera l’attention du
lecteur sur le fait que la solution optimale intermédiaire #0 correspond au design initial,
avant optimisation, dont une paire de pôles est représentée à la Figure V-18. La solution
optimale intermédiaire #5 correspond au design optimal final dont une paire de pôles est
représentée à la Figure V-19.
La comparaison des Figure V-20 et Figure V-21 permet de constater qu’une solution
proche du design optimal final est obtenue après la troisième étape de validation avec le
calcul des champs. En effet, les paramètres krot, kap, krp, khb, khp ont déjà atteints leur valeur
finale, la contrainte de rendement est satisfaite ( ≥ 90 %) et la valeur du couple massique
calculée analytiquement (20.63 Nm/kg) est relativement proche de celle déterminée par EF
(21.37 Nm/kg) et de la valeur optimale finale (21.80 Nm/kg). Seuls les paramètres ksmag,
kcp, kpn, kbob et Dbob montrent une faible évolution après la troisième solution optimale
intermédiaire. Dans l’exemple présenté, on constate que les valeurs des paramètres khb et
khp, facteurs relatifs à la forme du pied, n’évoluent pas durant le processus : leur valeur
demeure à 0.05 pendant l’optimisation. Il ne s’agit pas d’un défaut du processus
d’optimisation et du modèle analytique. La section suivante montrera que cette valeur
199
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Figure V-20: Variations du couple massique Tem/M calculé avec le modèle analytique
(carrés rouges) et déterminé par calcul des champs (triangles magentas) ainsi que du
rendement (ronds bleus) au cours de l’optimisation.
Figure V-21: Variation des paramètres optimisés ksmag, krot, kap, kcp, krp, khb, khp, kpn, kbob
et Dbob pour maximiser le couple massique de la MFTCPSH. Note : Dbob en [A/mm²]/10
200
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
semble bien correspondre à la valeur optimale des facteurs khb et khp. On attirera également
l’attention du lecteur sur le fait que cette même valeur des paramètres khb et khp était déjà
obtenue dans le cadre de la maximisation du flux à vide de la MFTCPSH dans l’exemple
présenté au chapitre précédent (voir section IV.6.2).
On constate une variation importante des valeurs des facteurs de corrections entre les
validation des solutions intermédiaires #0 et #2 : par exemple, le facteur kleakR(rot = 100°)
passe de 1 à 2.85 entre les validations des solutions #0 et #1 puis à 4.11 à celle de la
solution #2. La variation des facteurs de corrections est relativement faible entre les étapes
de validation des solutions #2 et #4 : la valeur du facteur de correction kleakR(rot = 100°)
passe de 4.11 à la solution #2, à 4.08 pour la validation de la solution intermédiaire #3 puis
à 4.01 à celle de la solution #4. Enfin, les valeurs des facteurs de corrections se stabilisent
et n’évoluent plus entre les validations des solutions intermédiaires #4 et #5 : par exemple,
kleakR(rot = 100°) conserve sa valeur de 4.01 entre les étapes de validation des solutions #4
et #5. L’évolution des valeurs de correction traduit la convergence du processus déjà
observée sur les Figure V-20 et Figure V-21.
L’observation des courbes de la Figure V-22 montre également la saturation imposée des
valeurs de certains facteurs de correction. Par exemple, dans le cas de la solution optimale
finale, les valeurs des facteurs ksideP(rot = 25°), ksideP(rot = 50°), ksideD(rot = 75°), kleakS(rot
= 75°) et kgap(rot = 100°) ont été bornées à 10. Cette saturation imposée aux positions du
rotor rot allant de 25° à 100° montre que le mécanisme de compensation des erreurs sur les
estimations des flux à ces positions n’est pas totalement efficace. Cependant, ces erreurs
sont commises sur l’estimation de flux de fuites dont les valeurs sont relativement faibles.
L’erreur d’estimation du flux lié au bobinage permettant le calcul du couple moyen reste
201
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
202
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
donc négligeable, comme il est possible de le constater en observant la Figure V-20 : l’écart
existant entre le couple massique estimé analytiquement et celui déterminé à partir des
résultats du calcul des champs pour la solution optimale finale est négligeable. On rappelle
que cette saturation des facteurs de correction est requise pour faciliter la convergence du
processus d’optimisation. Ce point a déjà été abordé à la section V.2.3.2.2.
203
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Figure V-23: Illustrations d’une paire de pôles de chacun des 6 designs initiaux
considérés pour la validation de l’optimalité de la solution obtenue
204
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Les valeurs indiquées dans le Tableau V-9 ainsi que les illustrations d’une paire de pôles de
chacun des 6 designs considérés permettent de constater la diversité géométrique des 6
machines initiales. Nous portons également l’attention du lecteur sur le fait que les
géométries initiales de chacun des designs ont été choisies de façon purement arbitraire,
dans le seul but de considérer des points de départs différents pour les 6 cas d’optimisation
présentés. Pour fins de comparaison, le design #1 correspond à la machine proposée en tant
que design initial de l’exemple d’optimisation de la section précédente.
Le Tableau V-10 ci-dessous présente les valeurs des variables optimisées après
maximisation du couple massique pour chacun des 6 designs considérés. Il montre
également le nombre de validations avec le calcul des champs qui a été requis (i.e. nombre
de solutions optimales intermédiaires) pour l’obtention du design optimal selon la méthode
proposée dans ce chapitre. La Figure V-24 permet une comparaison graphique des valeurs
des variables optimisées avant et après maximisation du couple massique. La répartition
des points sur la partie droite du graphique de la Figure V-24 montre que les 6 designs
semblent avoir convergé vers une solution optimale proche. En effet, on ne constate qu’une
faible variation entre les valeurs finales de certaines variables optimisées de chacun des 6
designs. Par exemple, les valeurs du facteur de forme ksmag varient entre 0.40 et 0.48 et la
densité de courant optimale Dbob prend des valeurs situées entre 15.2 et 17.7 A/mm².
Tableau V-10 : Valeurs optimales des variables optimisées pour chacun des 6 designs
Design 1 Design 2 Design 3 Design 4 Design 5 Design 6
ksmag 0.42 0.41 0.48 0.42 0.40 0.42
krot 0.78 0.77 0.87 0.77 0.74 0.75
kap 0.73 0.78 0.73 0.78 0.74 0.70
kcp 1.17 1.12 1.24 1.10 1.16 1.14
krp 0.74 0.74 0.74 0.74 0.74 0.74
khb 0.05 0.05 0.05 0.05 0.05 0.05
khp 0.05 0.05 0.05 0.05 0.05 0.05
kpn 2.37 2.47 2.36 2.54 2.34 2.35
kbob 0.38 0.34 0.41 0.33 0.37 0.43
Dbob 16.4 17.4 15.2 17.7 17.0 16.2
# validations 5 5 6 6 6 6
Variables fixes : Ra = 160 mm, e = 0.80 mm, Pr = 39 mm, Nrot = 600 rpm et p = 40
Note : la ligne # validations spécifie le nombre de validations avec le calcul des champs qui a été requise
pour l’obtention de la solution optimale.
205
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Figure V-24: Valeurs des variables optimisées ksmag, krot, kap, kcp, krp, khb, khp, kpn, kbob et
Dbob avant (gauche) et après (droite) maximisation du couple massique. Note : pour
adapter l’échelle la valeur affichée de Dbob représente sa valeur divisée par 10.
Parmi les 6 solutions optimales déterminées, un design semble se distinguer des 5 autres.
Les valeurs optimales du design #3 diffèrent légèrement des paramètres optimaux des
autres designs. En effet, les valeurs des facteurs de forme ksmag, krot, kcp ainsi que celle de la
densité de courant Dbob se distinguent légèrement de celles obtenues dans le cas des 5 autres
optimisations.
Les histogrammes présentés à la Figure V-25 permettent de comparer les performances des
6 designs avant (haut) et après (bas) maximisation du couple massique. Pour chaque design,
les barres rouges représentent le couple massique Tem/M, les bleues montrent le rendement
, les barres vertes illustrent le couple moyen par phase Tem, les oranges affichent les pertes
Joule Pcu dans une phase du stator et les jaunes représentent les pertes fer totales dans une
206
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
phase Pfertot. Les performances des designs initiaux (histogramme du haut) proviennent du
modèle analytique. Cependant, les valeurs de flux employées dans le modèle ont été
déterminées par simulation EF, afin de pouvoir établir une comparaison valable avec les
résultats des designs optimisés. Les performances de designs optimisés proviennent
également du modèle. On rappelle qu’une solution optimale déterminée par la méthode
proposée dans cette thèse est une solution validée par calcul des champs.
L’histogramme présentant les performances des designs initiaux (Figure V-25 haut)
témoigne de la variété des designs de départ choisis. Par exemple, le couple massique
Tem/M des 6 designs avant maximisation varie entre 7.19 Nm/kg (Design initial #4) et 18.85
Nm/kg (Design initial #2). L’histogramme qui montre les performances des designs
optimaux (Figure V-25 bas) montre quant à lui une convergence des 6 optimisations vers
des solutions optimales aux performances très similaires. Le couple massique des designs
optimisés varie entre 21.71 Nm/kg (Design optimal #5) et 21.99 Nm/kg (Design optimal
#2). Les faibles différences observées entre les valeurs finales des paramètres optimisés
(Tableau V-10) sont très probablement à l’origine des variations mineures observées entre
les performances de chaque design optimal. Le design optimal #3, qui semble se distinguer
légèrement des 5 autres par les valeurs de ses paramètres optimisés, semble relativement
peu différent des autres designs quant à ses performances.
La Figure V-26 illustre côte-à-côte une paire de pôles de chacun des 6 designs optimisés.
Cette représentation graphique montre qu’il est relativement difficile de distinguer les
designs les uns des autres. Il est cependant possible d’observer que le rotor du design #3
semble un peu moins volumineux que celui des autres designs. Ceci s’explique par les
valeurs des facteurs de formes ksmag, krot qui sont légèrement plus grandes dans le cas de ce
design. L’effet du volume légèrement plus faible sur le couple massique semble être
compensé par une densité de courant plus importante dans le cas du design #3.
207
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Figure V-25: Couple massique, rendement, couple moyen, pertes Joule et pertes fer des
6 designs avant (haut) et après optimisation (bas). Note : par soucis d’échelle, la valeur
affichée pour le couple moyen et les pertes a été déterminée pour 1 phase de la machine.
208
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Figure V-26: Comparaison graphique d’une paire de pôles de chaque design optimisé.
Tableau V-11 : Comparaison des masses des matériaux actifs de chaque design.
Design 1 Design 2 Design 3 Design 4 Design 5 Design 6
Mpied [kg] 2.64 2.73 2.47 2.63 2.73 2.42
Mconc [kg] 3.93 4.00 3.50 3.92 4.06 3.85
Mnoyau [kg] 5.88 5.53 6.12 5.39 5.90 6.09
Mmag [kg] 4.41 4.43 4.37 4.33 4.32 4.18
MCu [kg] 2.84 2.67 3.12 2.64 2.73 3.25
Mstator [kg] 8.52 8.26 8.59 8.02 8.63 8.50
Mrotor [kg] 8.34 8.43 7.86 8.24 8.38 8.03
M [kg] 19.70 19.37 19.58 18.90 19.74 19.78
Note : Mpied, Mconc, Mnoyau, Mmag, MCu, Mstator, Mrotor et M représentent respectivement la masse
totale des pieds, des concentrateurs, des noyaux, des aimants, du cuivre, du stator sans
bobinage, du rotor et de la machine (3 phases).
Le Tableau V-11 présente les masses totales estimées des composants actifs
(concentrateurs, pieds, noyaux, aimants et bobinage) de chacun des 6 designs optimisés.
Les résultats de ce tableau montrent que les masses des pièces de chaque design optimal
sont très proches. La masse totale des designs optimaux varie entre 18.90 kg et 19.78 kg.
La masse totale du design optimal #4 est légèrement plus faible que celles des autres
machines : 18.90 kg contre 19.63 kg en moyenne. Cependant, les résultats de la Figure
V-26 (bas) montrent que le couple massique de ce design ne se distingue pas de celui des
autres car le couple moyen produit par la machine est légèrement plus faible (137.77 Nm)
que celui délivré par les autres designs (142.70 Nm).
209
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Les résultats présentés dans cette section permettent de juger du caractère optimal de la
solution obtenue dans cet exemple. En partant de 6 designs initiaux relativement différents,
une optimisation du couple massique des 6 machines, basée sur des contraintes similaires, a
mené à l’obtention de 6 solutions optimales relativement proches : la comparaison des
valeurs finales des variables optimisées et des performances de chaque design optimal
montre une grande similitude entre les résultats obtenus. Par exemple, l’écart-type à la
moyenne pour sur la valeur du paramètre kbob est de 10%. Également, l’écart type calculé
sur la densité de couple pour les 6 solutions est de ± 1.5 %.
Bien que faibles, les variations entre les solutions optimales présentées dans cette section
sont tout de même plus importantes que celles observées entre les solutions optimales
obtenues dans le cadre de l’exemple abordant la maximisation du flux à vide du chapitre
précédent : les écart-types des valeurs des paramètres optimaux déterminés dans l’exemple
du chapitre précédent ne dépassent pas 5 % (c.f. Tableau IV-10, section IV.6.4). De plus,
l’exemple du chapitre IV avait montré l’obtention de solutions optimales quasi-identiques
après la première validation avec le calcul des champs seulement. L’optimisation présentée
dans ce chapitre est effectuée avec un modèle analytique bien plus complexe (nombre de
positions considérées, nombre de facteurs de corrections employé). De plus, les contraintes
et le nombre de variables d’optimisations considérés dans les problèmes d’optimisation de
cette section sont plus nombreux que dans l’exemple du chapitre précédent. Par
conséquent, les différences par rapport à l’exemple du chapitre IV s’expliquent en grande
partie par une complexité accrue du modèle analytique et du problème d’optimisation traité.
Au regard des résultats présentés dans cette section, on peut, à juste titre, penser que le
modèle analytique et la méthode d’optimisation proposés offrent une convergence
adéquate.
210
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
calcul des champs. Les 5 autres optimisations de la section V.3.1.3 ont requis entre 5 et 6
validations.
La durée du processus d’optimisation considéré dans cet exemple est relativement courte si
l’on prend en compte le nombre de variables d’optimisation considérées dans le problème
(10 variables optimisées) ainsi que la latitude de variation de ces dernières. Cet aspect
prend tout son sens lorsqu’on compare la durée du processus d’optimisation proposé dans
ce chapitre à celle d’une des approches de conception abordées au chapitre III (c.f. section
III.3.2). Par exemple, l’emploi d’une modélisation EF avec une optimisation paramétrique
telle que décrite à la section III.3.2.1 aurait nécessité beaucoup plus de temps ou de
ressources pour résoudre un problème similaire : en considérant une durée de 80 minutes
par simulation EF, 10 variables d’optimisation pouvant prendre 3 valeurs seulement, 310
simulations auraient été requises, nécessitant plus de 78.000 heures de calcul à ressources et
puissance de calcul équivalentes.
211
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
L’exemple proposé dans cette section se base sur le cahier des charges d’une machine
réellement conçue pour une application de type moteur-roue [BLIS] et dont les principales
caractéristiques et performances sont présentées dans le Tableau V-5. À contraintes
d’optimisation comparables, la solution optimale obtenue présente un couple massique
différent de celui de la machine de Blissenbach : le couple massique de la MFTCPSH
optimale déterminée est de 21.80 Nm contre 18 Nm pour la machine présentée dans
[BLIS]. La différence entre les performances des deux designs peut s’expliquer, entre
autres, par les facteurs décrits ci-dessous :
- Des caractéristiques magnétiques (courbes B-H, induction rémanente des aimants,
modèle de pertes magnétiques, …) qui diffèrent dans le modèle analytique de celles
de la machine réelle testée dans [BLIS].
- Une densité de courant différente dans le cas de la solution optimale par rapport à
celle de la machine existante : la densité de courant de la solution optimale
déterminée s’élève à 16.4 A/mm² contre près de 10 A/mm² dans le cas de la
machine présenté dans la référence [BLIS].
212
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
213
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Finalement, les résultats obtenus dans l’exemple traité dans cette section permettent de
constater le bon fonctionnement du modèle analytique et de la méthode d’optimisation de la
MFTCPSH présentés dans ce travail de thèse Le fait que les performances de la solution
optimale déterminée soient relativement comparables à celles d’une machine issue de la
littérature et conçue selon le même cahier des charges apporte du crédit à la méthode de
conception développée.
214
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
215
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
On rappelle que la méthode de conception développée nécessite l’usage d’un solveur codé
en langage Visual Basic pour la détermination des flux en tenant compte de la saturation
(c.f. section IV.2.5). De plus, le solveur interne du logiciel Excel® est employé pour
l’optimisation des paramètres de la machine. L’impossibilité de l’emploi simultané de ces
deux solveurs dans l’environnement Excel® contraint à effectuer le calcul des flux saturés
en dehors de la boucle d’optimisation (on renvoie le lecteur à la section IV.5 pour de plus
amples détails). On rappelle que des valeurs de perméabilités saturées sont calculées après
une optimisation et réintroduites dans le modèle analytique (étape 4 sur l’organigramme de
la Figure V-17). Le lancement de plusieurs optimisations et calculs de perméabilités
successifs (étapes 2, 3 et 4 sur l’organigramme de la Figure V-17) permettent la
convergence vers une solution optimale après quelques dizaines d’itérations (c.f. Figure
IV-22 section IV.5).
Si les exemples présentés jusqu’alors prouvent que cet inconvénient ne semble affecter ni la
méthode d’optimisation ni les résultats, cet aspect pose un problème lorsque le nombre de
paires de pôles p ou le pas polaire est une variable optimisée. Des essais d’optimisation
dans lesquels p est une variable optimisée avec le solveur d’Excel® ont permis d’observer
que la sensibilité de l’optimisation à la variation de p n’est pas adéquate, contrairement à
celles des autres variables d’optimisation : les essais montrent en effet une convergence des
optimisations vers des valeurs de p qui s’avèrent optimales dans le cas linéaire (matériaux
linéaires) mais qui ne correspondent pas à la valeur optimale dans le cas saturé. En d’autres
termes, le fait que la saturation n’est pas directement incluse dans la boucle d’optimisation
rend la variation de p insensible à la saturation, malgré le calcul des perméabilités saturées.
Nos recherches ne nous ont pas permis de pouvoir déterminer de manière précise la raison
pour laquelle le processus d’optimisation tel que proposé semble fonctionner avec les
variables d’optimisations ksmag, krot, kap, kcp, krp, khb, khp, kpn, kbob et Dbob mais ne converge
pas de manière adéquate lorsque le nombre de paires de pôles p est une variable
216
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
d’optimisation. On constate cependant que les résultats issus du modèle analytique tel que
construit semblent beaucoup plus dépendants de la variation du nombre de paires de pôles p
que ne le sont les autres variables optimisées. Cette dépendance est particulièrement
évidente selon l’état de saturation des pièces du circuit magnétique. Contrairement aux
autres variables optimisées, la variation de p dans le modèle analytique développé affecte,
de manière significative et à la fois, toutes les dimensions du circuit magnétique de la
MFTCPSH dans le plan radial-circonférentiel. Cette variation a alors une influence
conséquente sur le couple délivré par la machine ou ses pertes. Cette forte dépendance des
résultats du modèle analytique à la variation de p peut s’avérer une explication plausible au
problème relevé.
Dans le cadre de ce travail de thèse, nous ne choisirons aucune de ces deux solutions et
admettons ce problème comme une limite au modèle et à la méthode actuels. L’exploration
d’une de ces deux avenues pourrait constituer une suite à ce travail. Dans l’immédiat, une
alternative est proposée : celle de déterminer un nombre de paires de pôles optimal en
réalisant plusieurs optimisations successives, considérant chacune des nombres de paires de
pôles différents, mais en prenant soin à fixer le nombre de paires de pôles pendant chaque
optimisation. L’exemple de la section précédente a prouvé qu’il est possible de déterminer
une solution optimale pour un nombre de paires de pôles fixe pendant l’optimisation. Si
cette alternative permet de contourner le problème de sensibilité de la méthode développée
à la variation du nombre de paires de pôles dans l’optimisation, elle requiert également plus
de temps qu’une optimisation qui inclurait le nombre de paires de pôles comme variable
d’optimisation.
217
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Le point de départ (design initial) de chaque optimisation est choisi de manière arbitraire :
les valeurs initiales de ksmag, krot, kap, kcp, krp, khb, khp, kpn, kbob et Dbob sont imposées pour
chaque design initial aux valeurs optimales déterminées dans l’exemple précédent (c.f.
Tableau V-7). Le nombre de paires de pôles p de chaque design est respectivement imposé
à 25, 30, 35, 40, 45, 50, 55, 60 et 70. On rappelle que la section précédente a permis de
montrer que le point de départ d’une optimisation ne semble pas avoir d’influence sur la
solution optimale, aspect vérifié une fois encore dans cet exemple. Le Tableau V-13
présente les valeurs des variables optimisées pour chacun des 9 designs considérés. Ces
mêmes valeurs sont également présentées de manière graphique sur la Figure V-27. Le
Tableau V-13 permet également de comparer le couple massique Tem/M, le couple moyen
total Tem (3 phases) et le rendement de chaque design optimal. La Figure V-28, reprend
les résultats du tableau afin de comparer graphiquement le couple massique Tem/M, le
couple moyen total Tem (3 phases) développés par chaque design optimal. La Figure V-29
affiche pour chaque design, les pertes magnétiques Pfer, pertes Joule PCu et ratio Pfer/PCu. La
Figure V-30 montre le pas polaire et l’induction en charge dans les noyaux de chaque
design.
218
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Note 1 : Variables fixes : Ra = 160 mm, e = 0.80 mm, Pr = 39 mm et Nrot = 600 rpm. p est fixé
pendant l’optimisation mais sa valeur varie d’un design à l’autre.
Note 2 : Tem, Tem/M et représentent respectivement le couple moyen délivré par la machine (3
phases), le couple massique et le rendement.
Note 3 : le pas polaire est calculé ainsi : ·Rs / p, où Rs est le rayon du stator et p le nombre de
paires de pôles.
219
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Figure V-27: Valeurs des param. optimisés ksmag, krot, kap, kcp, krp, khb, khp, kpn, kbob et Dbob
en fonction du design considéré (p ≠ pour chaque design). Note : Dbob en [A/mm²]/10
Figure V-28: Couple massique Tem/M (traits pleins) et couple moyen Tem (3 phases)
(pointillés) développé par chaque design optimal déterminé (p ≠ pour chaque design).
220
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Figure V-29: Pertes magnétiques Pfer, pertes Joule PCu et ratio Pfer/PCu pour chaque
design optimal déterminé (p ≠ pour chaque design).
Figure V-30: Pas polaire (pointillés) et induction dans le noyau du stator (traits pleins)
pour chaque design optimal déterminé (p ≠ pour chaque design).
221
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Une observation attentive des résultats du Tableau V-13 et des courbes des Figure V-27 à
Figure V-30 permet de formuler les remarques suivantes :
1) Les valeurs de couple massique présentées dans le Tableau V-13 et à la Figure V-28
montrent qu’il existe un nombre de paires de pôles qui maximise la densité de
couple. Pour le cahier des charges considéré dans cet exemple, un nombre de paires
de pôles p situé entre 45 et 50 (pas polaire proche de 10 mm) semble maximiser la
densité de couple de la MFTCPSH : la courbe de la Figure V-28 en pointillés atteint
un maximum supérieur à 22.76 Nm/kg entre les designs 5 et 6.
2) Les résultats obtenus montrent que les designs optimaux ne satisfont toutes les
contraintes du cahier des charges que lorsque leur nombre de paires de pôles p se
situe entre 25 et 55 (c.f. Tableau V-13 + Figure V-28) : dans le cas des designs # 1,
7, 8 et 9 (i.e. p ∉ [25;55]), le couple moyen est inférieur à 400 Nm. Lors des
optimisations effectuées, il a été choisi de respecter la contrainte de rendement
supérieur à 90 %. La contrainte voulant que le couple moyen soit supérieur à 400
Nm aurait cependant pu être respectée au prix d’un rendement inférieur à 90 %.
4) Les pertes Joule des designs optimaux déterminés décroissent avec l’augmentation
du nombre de paires de pôles p (c.f. Figure V-29). Cette observation est à mettre en
relation avec la décroissance de la densité de courant Dbob (c.f. Figure V-27).
6) Dans le cas du cahier des charges considéré, le ratio pertes fer Pfer sur pertes Joule
PCu semble augmenter de manière exponentielle avec le nombre de paires de pôles p
(c.f. Figure V-30).
L’exemple présenté permet également de vérifier un aspect généralement admis dans le cas
des MFT : l’emploi d’un nombre de paires de pôles relativement important ou l’utilisation
d’un pas polaire faible (autour de 10 mm) permet d’accroître le couple massique de la
machine. Tel qu’évoqué dans la littérature [DUB3], l’exemple montre également qu’il
existe une limite à partir de laquelle l’augmentation du nombre de paires de pôles / la
réduction du pas polaire n’accroît plus et /ou détériore les performances de la machine :
dans le cas présenté, on observe une détérioration du couple massique et l’impossibilité de
satisfaire toutes les contraintes de l’optimisation pour un pas polaire inférieur à 9 mm3.
L’exemple présenté dans cette section a également permis de montrer une limite liée à
l’implémentation du modèle dans l’environnement Excel® : l’implémentation actuelle ne
3
L’exemple présenté considère un entrefer de 0.8 mm. L’imposition d’une autre valeur d’entrefer peut mener
à des résultats différents tel que l’explique Dubois et al. dans [DUB6]
223
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
permet pas l’emploi direct du nombre de paires de pôles comme variable d’optimisation.
Pour contourner cette limitation, une solution est proposée : imposer le nombre de paires de
pôles, en procédant à plusieurs optimisations indépendantes, considérant des nombres de
paires de pôles différents. L’inconvénient principal de cette solution est le temps requis par
la démarche proposée. Par rapport à une implémentation qui permettrait l’inclusion du
nombre de paires de pôles dans la boucle d’optimisation, la durée de la démarche est plus
longue et dépend du nombre de cas de paires de pôles étudié. Dans l’exemple présenté, 9
optimisations (considérant 9 nombres de paires de pôles différents) ont été étudiées : la
durée totale de l’étude a été de près de 80 heures (9 x 8 h. 30 min.). On peut supposer que
cette durée est près de 9 fois plus importante que celle d’une optimisation réalisée avec une
implantation de la méthode qui aurait permis de considérer le nombre de paires de pôles
dans la boucle d’optimisation. Une suite logique à ce travail pourrait considérer
l’implantation de la méthode et du modèle dans environnement de développement plus
adéquat.
224
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
sensibilité observé montre donc que le modèle et la méthode développés ne sont pas
adéquats dans le cas de pas polaires faibles 70 (pas polaire inférieur à 6.5 mm environ. Il
s’agit là d’une limite au modèle et à la méthode proposés, à ce stade de développement,
dans ce travail de thèse. La solution optimale présentée dans cet exemple et déterminée
pour p = 70, a finalement été obtenue à partir d’une exploration manuelle du domaine des
solutions : elle a principalement été déterminée par extrapolation à partir des tendances
observées sur la variation des variables d’optimisation dans le cas des solutions pour des
nombres de paires de pôles inférieurs à 70. Cette intervention du concepteur contribue à
rallonger la durée de l’optimisation et nécessite la prise de précautions particulières pour
éviter la convergence vers des optimums locaux (vérifications multiples des solutions
optimales obtenues). La résolution de ce problème de sensibilité du modèle est proposée
comme une possible avenue de recherche après ce travail de thèse.
225
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
226
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
ferromagnétiques dans les amorphes sont calculées à partir de (V-28). Les caractéristiques
B-H de chacun de ces trois matériaux considérés sont présentées à l’annexe 1.
Le Tableau V-14 présente les valeurs des variables optimisées pour chacune des 3
MFTCPSH. Il permet également de comparer le couple massique Tem/Mtot, le couple moyen
total Tem (3 phases), la puissance Pem (3 phases), les pertes Joule Pcu (3 phases), les pertes
ferromagnétiques évaluées dans les noyaux Pnoy (3 phases), les pertes magnétiques totales
Pfer (3 phases), les pertes totales Ptot , l’induction maximale dans le noyau Bmax et le
rendement de chacun des 3 designs optimaux.
227
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Figure V-31: 1 paire de pôles de chacun des designs optimaux de MFTCPSH à noyaux
en SMC (haut), à noyaux de tôles Fe-Si (milieu), à noyaux amorphes (bas)
Les résultats présentés pour la MFTCPSH à noyaux en SMC correspondent à ceux obtenus
dans le cadre de l’optimisation déjà réalisée à la section V.3.1 (c.f. Tableau V-7). Les
solutions optimales pour les machines à noyaux Fe-Si et amorphes ont été obtenues après
respectivement 4 et 6 étapes de validation avec le calcul des champs. La solution optimale
déterminée dans le cas de la machine à noyaux en SMC a servi de point de départ aux
optimisations des deux autres machines. Le caractère optimal des solutions obtenues a aussi
été vérifié en considérant d’autres points de départ. La Figure V-31 montre une paire de
pôles de chacun des designs optimaux obtenus.
L’analyse des résultats du Tableau V-14 permet de formuler les observations suivantes :
1) Les valeurs optimales des variables optimisées sont différentes d’un design à
l’autre, différences que les caractéristiques magnétiques des 3 types de noyaux
(perméabilité, saturation et pertes) expliquent en grande partie. Par exemple, la
228
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
perméabilité des tôles Fe-Si et de l’amorphe étant plus importante et les pertes
ferromagnétiques plus faibles que dans le cas du SMC, la valeur optimale de la
densité de courant des MFTCPSH à noyaux de tôles Fe-Si et amorphe est plus
grande (25 A/mm²) que celle déterminée pour la machine à noyaux en SMC (16.4
A/mm²).
3) Les pertes magnétiques dans les noyaux du design optimal à noyaux amorphes (30
W) sont considérablement plus faibles que celles calculées dans ceux des machines
à noyaux en tôles (220 W) et en SMC (854 W). En comparaison avec le design
optimal à noyaux de SMC, l’augmentation des pertes Joule due à une densité de
courant plus grande dans le cas des designs à noyaux de tôles et à noyaux amorphes
est plus que compensée par des pertes magnétiques plus faibles. Du fait des
excellentes propriétés magnétiques de l’alliage amorphe employé, les pertes totales
du design à noyaux amorphes sont plus faibles que celles de la machine à noyaux en
SMC.
229
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Figure V-32: Valeurs des param. optimisés ksmag, krot, kap, kcp, krp, khb, khp, kpn, kbob et Dbob
en fonction du design considéré (p ≠ pour chaque design). MFTCPSH à noyaux en
SMC (gauche), en Fe-Si (milieu), en amorphe (droite) Note : Dbob en [A/mm²]/10
230
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
231
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
Figure V-34 : a) Variations des pertes fer. totales et dans les noyaux (gauche). b)
Variations des pertes Joule et du ratio pertes fer. / pertes Joule (droite) pour chaque design
optimal de MFTCPSH à noyaux de SMC, de tôles Fe-Si et d’amorphe.
232
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
L’étude n’a cependant pas été poursuivie au-delà de p = 70, ceci à cause des problèmes de
sensibilité du modèle énoncés plus haut (c.f. V.3.2.3). La Figure V-33 b) explique en partie
les tendances observées pour la variation du couple massique : contrairement aux designs à
noyaux en SMC, on observe (traits pleins sur la Figure V-33 b)) que les designs optimaux
de MFTCPSH à noyaux de tôles Fe-Si ou amorphes sont en mesure de maintenir un couple
total supérieur à 400 Nm (contrainte du cahier des charges, V.3.1.1) dans l’intervalle de
variation de p considéré. Parallèlement, on observe une diminution relativement linéaire de
la masse totale des matériaux actifs des designs optimaux lorsque p augmente (c.f. traits
pointillés, Figure V-33 b)). On notera aussi que si la contrainte de couple est respectée,
celle imposant un rendement supérieur à 90 % l’est également (c.f. Figure V-35 b)).
La Figure V-34 a) présente la variation des pertes magnétiques de chaque design optimal
(traits pleins) ainsi que les pertes calculées dans les noyaux uniquement (traits pointillés) en
fonction de p (et donc de la fréquence). Les caractéristiques magnétiques distinctes et des 3
types de matériaux employés pour les noyaux en C des machines optimisées notamment
233
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
leurs pertes spécifiques s’illustrent particulièrement sur ces courbes. On notera l’écart
significatif existant entre les pertes dans les noyaux de SMC, de tôles et d’amorphes. À 500
Hz par exemple, les pertes dans les noyaux en SMC et en tôles Fe-Si sont respectivement
plus de 20 fois et près de 7 fois plus importantes que les pertes dans les noyaux amorphes.
De plus, l’écart observé entre les pertes dans les noyaux en tôles et en amorphes s’accroît
avec l’augmentation de p. Les simulations et mesures expérimentales présentées dans
[DEH1]-[DEH3] rapportent des observations similaires. L’écart entre les pertes dans les
noyaux en SMC et ceux en amorphes augmenterait aussi si l’induction dans les noyaux en
SMC ne diminuait pas pour un nombre de paires de pôles supérieur à 50 (c.f. Figure V-35
a)). Contrairement au cas des designs à noyaux de tôles ou d’amorphes, le respect de la
contrainte de rendement est en partie assurée par la diminution significative de l’induction
dans les noyaux en SMC, tel qu’expliqué à la section V.3.2.1.
Les courbes en traits pleins montrent une augmentation presque linéaire des pertes
magnétiques en fonction de la croissance de la fréquence dans le cas des designs à noyaux
de tôles et une faible diminution dans le cas des designs à noyaux amorphes. La tendance
différente entre les designs à noyaux de tôles et amorphes s’explique principalement par
des pertes très faibles dans les noyaux amorphes et des pieds et concentrateurs
généralement moins volumineux dans le cas des designs optimaux à noyaux amorphes. La
comparaison des courbes en traits pleins et en traits pointillés de la Figure V-34 a) montre
également la proportion importante de pertes magnétiques dans les pieds et concentrateurs
par rapport aux pertes dans les noyaux. Cette dernière est relativement importante dans le
cas des designs à noyaux amorphes : on constate par exemple que les pertes dans les pieds
et concentrateurs des designs à noyaux amorphes représentent près de 90 % des pertes fer
pour des valeurs de p situées entre 50 et 60 contre près de 70 % dans le cas des designs à
noyaux de tôles. Des observations similaires sont rapportées dans les travaux
expérimentaux menés dans [DEH1]-[DEH3].
Figure V-34 b) présente la variation des pertes Joule de chaque design optimal (traits
pleins) ainsi que du ratio entre les pertes fer et les pertes Joule (traits pointillés) en fonction
de p (et donc de la fréquence). Ces courbes illustrent bien l’intérêt procuré par l’emploi de
234
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
noyaux en tôles ou en amorphes. Lorsque les designs à noyaux de SMC présentent des
pertes magnétiques plus importantes que les pertes dans le bobinage statorique, le ratio
pertes fer. / pertes Joule est généralement inférieur à 1 dans l’intervalle de variation de p
considéré pour les machines à noyaux en tôles ou en amorphes. Dans le cas des designs à
noyaux amorphes, ce ratio est même relativement constant lorsque le pas polaire diminue.
Les optimisations réalisées dans le cadre de cet exemple ont également permis de confirmer
une limite au modèle et à la méthode développés, déjà évoquée à la section précédente (c.f.
V.3.2.3) : un problème de sensibilité du modèle est observé pour des pas polaires très
faibles (pas polaire inférieur à 6.5 mm environ ou nombre de paires de pôles supérieur à
70). Tel qu’expliqué à la section précédente, ce problème de sensibilité affecte la
convergence de l’optimisation et créée des oscillations dans les solutions optimales
intermédiaires obtenues après 2 itérations avec le calcul des champs. Une exploration
manuelle du domaine des solutions est alors requise pour finir l’optimisation avec les
235
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
inconvénients qui s’y rattachent (durée de l’optimisation, optimalité des solutions). Un tel
procédé a été appliqué pour l’obtention des solutions optimales des designs à noyaux
amorphes et de tôles pour une valeur de p égale à 70. Cette limite au modèle et à la
méthode apparaît désormais d’autant plus frustrante que l’étude menée dans cet exemple a
montré qu’un accroissement de la densité de couple de la MFTCPSH est envisageable pour
des valeurs de p supérieures à 70. La résolution de ce problème est proposée comme une
possible avenue de recherche après ce travail de thèse.
V.4 Conclusion
En premier lieu, la section V.2 de chapitre s’est attelée à décrire les hypothèses et méthodes
qui ont permis l’adaptation de l’approche de modélisation et d’optimisation poursuivie au
cours de ce travail de thèse à la maximisation du couple d’une MFTCPSH. La méthode du
diagramme de flux – FMM a été présentée comme une approche d’estimation analytique du
couple moyen relativement efficace et précise. Un nouveau réseau de réluctances basé sur
celui proposé au chapitre IV, permettant de tenir compte de la réaction d’induit, de la
saturation des matériaux magnétiques et du mouvement du rotor d’une MFTCPSH a
ensuite été proposé. Des expressions analytiques permettant le calcul du flux lié au
bobinage de la machine ont été dérivées de ce réseau de réluctances. Finalement, à partir de
ces expressions analytiques et de la méthode du diagramme de flux – FMM, une expression
analytique permettant le calcul couple moyen d’une MFTCPSH a alors été proposée. La
section V.2 de chapitre a également permis de montrer comment le mécanisme de
compensation d’erreurs introduit au chapitre IV a pu être adapté pour corriger les erreurs
commises sur l’estimation analytique des flux et du couple moyen. La présentation d’un
exemple a montré le fonctionnement et prouvé l’efficacité du modèle analytique et de son
236
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
En second lieu, le modèle et la méthode d’optimisation proposés dans cette thèse ont été
employés afin de maximiser la densité de couple d’une MFTCPSH dans le contexte d’une
application de traction de type moteur-roue (25 kW, 400 Nm, 90 % de rendement). Trois
exemples d’optimisation ont été traités.
Un dernier exemple a permis d’observer les avantages procurés par l’emploi d’un stator
hybride dans le contexte d’une application de traction électrique moteur-roue. En reprenant
le cahier des charges des deux exemples précédents, il a été démontré que l’emploi de
noyaux constitués de tôles Fe-Si ou de matériaux amorphes permet d’atteindre une densité
de couple plus importante que celle produite par un design optimal d’une MFTCPSH de 40
paires de pôles à noyaux de SMC : les résultats d’optimisation ont montré l’obtention de
densités de couple de respectivement 25.78 Nm/kg (+ 18 %) et 26.87 Nm/kg (+ 23 %) pour
les designs optimaux à noyaux de tôles et à noyaux amorphes. L’étude a ensuite été
poussée plus loin en considérant des nombres de paires de pôles variant de 30 à 70.
Contrairement à une MFTCPSH à noyaux en SMC, l’étude a révélé que les bonnes
propriétés magnétiques (perméabilité plus importante, pertes spécifiques plus faibles) des
tôles ou de l'amorphe permettent d’accroître la densité de couple en réduisant le pas polaire
de la machine dans des proportions plus importantes qu’une machine à noyaux de SMC.
L’étude a en effet montré une amélioration de la densité de couple (tout en respectant les
contraintes d’optimisation) pour des pas polaires inférieurs à 10 mm et aussi bas que 6.8
mm.
238
V. Développement d’une méthode et d’un modèle pour la maximisation du couple d’une MFTCPSH
239
VI. Conclusion générale
VI CONCLUSION GÉNÉRALE
Si la grande densité de force qui fait la réputation des MFT provient majoritairement de
l’agencement particulier de ses circuits magnétiques et électriques, ce dernier rend
également difficile l’élaboration de modèles nécessaires à la conception de la machine.
L’étape de modélisation magnétique requise lors de la conception d’une MFT met le plus
souvent le concepteur face à un dilemme : faire le choix d’une modélisation analytique ou
EF 3D. Si le premier choix permet l’emploi de méthodes d’optimisation et une exploration
vaste et rapide du domaine des solutions du problème de conception, bien souvent, les
imprécisions du modèle analytique, liées à une modélisation incorrecte des passages de flux
dans le circuit magnétique de la machine, remettent en question le caractère optimal des
solutions déterminées. Le deuxième choix, la modélisation magnétique par simulation EF
3D, est alors l’alternative la plus souvent retenue par les concepteurs de MFT, avec les
inconvénients qu’elle comporte : un modèle EF 3D, bien que plus précis, est aussi
beaucoup plus long à résoudre et bien moins adapté à un processus d’optimisation itératif.
La longueur du temps de calcul requis pousse alors la plupart des concepteurs à restreindre
le domaine d’étude lors de la conception, restriction qui ne permet alors plus de garantir le
caractère optimal du design de machine déterminé. L’argumentation présentée dans le cadre
de ce travail de thèse montre qu’une approche de modélisation hybride, combinant un
modèle magnétique analytique et des outils de calcul des champs 3D, permet la conception
d’une MFT en combinant à la fois la rapidité de la modélisation analytique à la précision
des simulations EF, sans restriction particulière sur l’espace des solutions. L’argumentation
de cette thèse est faite en considérant le cas de la MFTCPSH et en présentant un modèle et
une méthode d’optimisation permettant la maximisation de la densité de couple de cette
machine.
240
VI. Conclusion générale
de machine ont été décrits. Par la suite, une revue de littérature des différentes
configurations de MFT existantes a été présentée. Pour finir, le chapitre II s’est attardé sur
la configuration de MFT plus particulièrement étudiée dans le cadre de ce travail de thèse :
la MFT claw-pole à stator hybride. La présentation de résultats expérimentaux et de
simulations EF a permis de sensibiliser le lecteur aux avantages (réduction des pertes
magnétiques, fabrication plus aisée, …) que procure la segmentation du stator de la
machine en deux parties utilisant des matériaux ferromagnétiques différents.
241
VI. Conclusion générale
Après avoir montré les principaux passages du flux dans le circuit de la MFTCPSH, un
modèle de réluctances a été proposé pour la détermination du flux à vide. Les expressions
de chaque réluctance, les formulations analytiques du flux lié au bobinage et des flux de
fuite derrière le modèle ainsi que l’approche retenue pour la prise en compte de la
saturation des matériaux magnétiques ont été détaillés. La comparaison de valeurs de flux
estimées avec le modèle analytique et obtenues par calcul des champs a montré que la
précision de ce dernier est dépendante des dimensions géométriques de la machine : pour 4
designs de machines aux dimensions différentes, l’écart observé sur l’estimation analytique
du flux à vide varie entre -16 % et 10 %. Une méthode de compensation des erreurs du
modèle analytique a été alors proposée comme solution à ce problème de précision. À partir
de facteurs de correction appliqués à certaines réluctances du modèle et dont les valeurs
sont déterminées par calcul des champs, nous avons montré expérimentalement que cette
méthode permet de corriger presque totalement les erreurs du modèle analytique. Par un
exemple, nous avons montré comment le modèle analytique et son mécanisme de
compensation d’erreurs pouvaient être associés à un processus d’optimisation. L’exemple
présenté a permis au lecteur de juger de l’efficacité de l’approche de modélisation et
d’optimisation proposées : les dimensions géométriques d’une MFTCPSH maximisant le
flux à vide de la machine (flux à vide doublé par rapport au design initial) ont été
déterminées en ne nécessitant pas plus de 5 étapes de validation avec le calcul des champs
(80 minutes). Le caractère optimal de la solution obtenue a également été vérifié.
242
VI. Conclusion générale
(25 kW, 400 Nm, 90 % de rendement). Le premier exemple a consisté à comparer les
résultats de la maximisation de la densité de couple d’une MFTCPSH à noyaux en SMC
obtenus avec le modèle et la méthode développés à ceux d’une optimisation similaire issue
de la littérature. La similitude entre les performances du design de MFTCPSH optimisé
(couple massique après optimisation : 21.8 Nm/kg) et celles de la machine issue de la
littérature (couple massique de 18 Nm/kg [BLI1]) offre une validation raisonnable du
modèle et de la méthode proposés, tout en démontrant la rapidité du processus : 7 heures de
calcul (5 étapes de validation avec le calcul des champs) ont été requises pour l’obtention
d’un design optimal validé par simulation EF sans intervention et expérience majeures du
concepteur. Le deuxième exemple a permis d’étudier l’influence du pas polaire dans la
maximisation du couple massique d’une MFTCPSH à noyaux de SMC. Nous avons montré
qu’un nombre de paires situé entre 45 et 50 (pas polaire proche de 10 mm) permet
d’atteindre une densité de couple maximale de 22.8 Nm/kg et qu’une détérioration du
couple massique survenait pour un nombre de paires de pôles supérieur à 50. Enfin, le
dernier exemple a permis d’évaluer l’efficacité du modèle et de la méthode tout en
montrant les avantages de la MFTCPSH dans le contexte d’une application de traction de
type moteur-roue. L’étude a montré que l’emploi de noyaux constitués de tôles Fe-Si ou de
matériaux amorphes permet l’obtention de densités de couples plus importantes que dans le
cas de machines à noyaux en SMC: les résultats d’optimisation ont montré l’obtention de
densités de couple de respectivement 25.78 Nm/kg (+ 18 %) et 26.87 Nm/kg (+ 23 %) pour
les designs optimaux à noyaux de tôles et à noyaux amorphes, pour des rendements
supérieurs à 90%. En variant le nombre de paires de pôles entre 30 et 70, le modèle et la
méthode d’optimisation développés ont également permis de constater un accroissement de
la densité de couple de machines à noyaux de tôles ou amorphes dans des proportions plus
importantes qu’une machine à noyaux de SMC, du fait de propriétés magnétiques
supérieures. L’étude a également révélé un accroissement de la densité de couple pour des
pas polaires inférieurs à 10 mm et aussi bas que 6.8 mm (entrefer de 0.8 mm considéré).
243
VI. Conclusion générale
244
VI. Conclusion générale
- La réalisation d’un modèle thermique qui puisse être associé au modèle actuel pour
permettre le calcul des échauffements de la machine et l’établissement de critères de
dimensionnement thermiques.
245
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Annexe 1 – Courbes B(H) des matériaux considérés
Figure A : Courbes B(H) interfacées dans le modèle analytique et employées dans les
simulations EF. Source : [QMP1] [PROTO] [METG]
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Annexe 1 – Courbes B(H) des matériaux considérés
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