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20/10/2008

Hacheurs : filtres, commutations


et commande

par François BERNOT


Ingénieur de l’École Supérieure d’Électricité
Docteur en sciences pour l’ingénieur
Professeur des universités à l’école d’ingénieurs de Tours

1. Filtre de courant....................................................................................... E 3 965 - 2


1.1 Modélisation et valeurs instantanées des grandeurs............................... — 2
1.2 Réponse fréquentielle ................................................................................. — 2
1.3 Ondulation du courant de sortie ................................................................ — 3
1.4 Analyse spectrale......................................................................................... — 3
1.5 Conclusion.................................................................................................... — 4
2. Filtre de tension ....................................................................................... — 4
2.1 Modélisation et valeurs instantanées des grandeurs............................... — 4
2.2 Réponse fréquentielle ................................................................................. — 4
2.3 Ondulation de la tension d’entrée.............................................................. — 5
2.4 Ondulation du courant d’entrée ................................................................. — 5
3. Commutation dans le hacheur abaisseur.......................................... — 6
3.1 Conditions de commutation des transistors et des diodes ..................... — 6
3.2 Commutation à l’ouverture du transistor .................................................. — 7
3.3 Commutation à la fermeture du transistor................................................ — 8
3.4 Circuits de protection .................................................................................. — 8
4. Modes de commande des hacheurs à deux quadrants.................. — 10
4.1 Commande complémentaire des bras....................................................... — 10
4.2 Séquences de fonctionnement................................................................... — 10
5. Modes de commande des hacheurs à quatre quadrants .............. — 10
5.1 Commande complémentaire des bras....................................................... — 10
5.2 Commande indépendante des interrupteurs ............................................ — 12

n premier article (E 3 964) concerne l’étude du fonctionnement des


U hacheurs abaisseurs et élévateurs de tension à un seul quadrant et celle du
fonctionnement des hacheurs réversibles à deux et à quatre quadrants.
Dans ce deuxième article, on s’intéresse aux filtres de courant et de tension de
ces hacheurs ainsi qu’à la commutation des interrupteurs et à la commande des
hacheurs réversibles à deux et à quatre quadrants. Cette approche technolo-
gique donnera au lecteur l’ensemble des connaissances nécessaires pour réa-
liser un hacheur.

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1. Filtre de courant Vs _ ac (t )
+ Is L

Considérons le hacheur abaisseur que nous avons étudié en +


[E 3 964, § 1 et figure 6]. Il comporte en sortie un filtre de courant.
L’analyse qui suit reste valable pour tous les autres convertisseurs, αU Vs R
qui réclament un filtre de courant en sortie. En adaptant notre rai-
sonnement qui suit, il est même possible d’étendre les résultats à un
filtre d’entrée en courant (hacheur élévateur). Dans toute cette par-
tie, nous négligerons l’influence du filtre d’entrée. Cela revient à α rapport cylindrique de conduction
considérer qu’il fournit une vraie source de tension au hacheur. U tension d'entrée (cf. [E 3964, figure 6])

Nous utiliserons dans nos calculs le théorème de superposition, Figure 1 – Filtre de sortie
qui nous permet de séparer l’étude des grandeurs, en celles de leurs
composantes continues et celles de leurs composantes alternatives.

Vs , Is
Mais avant de détailler ce filtre, il est très important de pré-
ciser qu’un des buts de l’inductance de lissage de sortie est de
rendre la conduction continue dans la charge. Cette condition
est indispensable à la récupération de l’énergie. Ce point se U Vs
T1 off
transpose par dualité aux capacités de filtrage des hacheurs de (1 – α) U Is
courant (fly-back, cuck, etc.). Vso = αU

αU
T1 on

1.1 Modélisation et valeurs instantanées 0 αT T Temps


des grandeurs
Figure 2 – Tension et courant de sortie réels

Redessinons le schéma équivalent du hacheur [E 3 964, figure 6]


associé à son filtre de sortie, en séparant les sources alternative et
continue (figure 1).

Transmittance Ts = Is /Vs
La figure 2 présente le chronogramme des courants et tension fc = R /(2πL) Fréquence de découpage
0
dans le filtre correspondant au hacheur de [E 3 964, figure 6].
Ce filtre lisse le courant de sortie ; il a comme paramètre d’entrée
la tension Vs et comme grandeur de sortie le courant Is. −1

L’analyse en régime continu se limitera à celle du réseau constitué Ts = 1/R


de la source continue Vso = αU et de la résistance R, tandis que
l’analyse en régime alternatif n’utilisera que la source alternative
Vs_ac(t) et l’inductance L.
L’étude du régime continu se résume à l’application de la loi

Is = (1/L) Vs (t ) dt

d’Ohm, sachant que si la charge est active (présence d’un moteur), fdec < fc
sa force électromotrice devra être prise en compte. La composante
Filtre
continue du courant voit une résistance pure ; elle donne alors : passe tout
Iso = Vso /R = αU/R (1)

La composante alternative Vs_ac(t) est la différence entre la valeur


instantanée de Vs(t) et sa valeur moyenne Vso, donnée en [E 3 964, fdec > fc
équation (1)] (figure 4).
Atténuation de
Nous en déduisons la formule (2) : – 20 dB/décade

V s_ac ( t ) = V s ( t ) – α U
Figure 3 – Réponse fréquentielle du filtre de sortie
= ( 1 – α )U pour 0 < t < α T (conduction du transistor) (2)
– αU pour α T < t < T (conduction de la diode)
Sa nature filtre passe-tout, aux fréquences faibles, justifie
l’approximation du régime continu, à condition que la résistance de
l’inductance soit négligeable.
1.2 Réponse fréquentielle
Pour l’étude du régime alternatif, nous supposerons que la fré-
quence de découpage fdec est suffisamment élevée pour se situer
Examinons la réponse fréquentielle du réseau inductance-charge dans la zone intégrateur (fdec > fc), définie par une pente normalisée
alimenté par la seule source Vs_ac(t). Nous nous trouvons en pré- de − 1. Cette caractéristique intégrale justifie concrètement la
sence d’un filtre passe-bas du premier ordre, de type RL, qui a la deuxième approximation, ainsi que l’assimilation de la charge à une
transmittance fréquentielle présentée sur la figure 3. source de courant.

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Vs_ac , Is_ac Pente : 1


∆Is_ac
– α U /L
Vs _ ac 0,8 2 kHz
(1 – α) U Is
0 T 0,6
Is_ac αT Temps
– αU 0,4
5 kHz
Pente : 10 kHz
(1 – α) U /L 0,2

0
Figure 4 – Composantes alternatives du courant et de la tension
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
α
Ces justifications nous permettent d’admettre la réponse suivante Figure 5 – Exemple de l’influence du rapport cyclique
du filtre vis-à-vis du régime alternatif : sur l’ondulation de courant à diverses fréquences de découpage
(2 kHz, 5 kHz, 10 kHz)


1
I s = --- V s ( t ) dt (3)
L
qui décrit une inductance.
0,8

Amplitude X
Précisons qu’une capacité peut être connectée en parallèle à la
résistance de charge afin d’obtenir une caractéristique du type
source de tension en sortie. Mais la présence de cette dernière induit 0,53
un risque de mise en résonance du filtre par le découpage.
0,27

1.3 Ondulation du courant de sortie 0


0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Appliquons la relation (3) au calcul de la composante alternative Harmonique n
du courant. La réponse intégrale des créneaux de tension de la
figure 2 donne un courant composé de portions de droites, de pen- Figure 6 – Spectre de Vs pour le rapport cyclique α = 0,7
tes respectives :

( 1 – α )U
dI s_ac ( t )
----------------------- pour 0 < t < αT 1
L
----------------------- = (4) 10
– αU
αT < t < T

dt ------------- pour X
L n
n=1
Construisons sur la figure 4 les courbes correspondant à ces com-
posantes alternatives. 0,5

Les droites qui composent le courant sont raccordées lors des


transitions de la tension, aux instants 0, αT et T.
L’excursion du courant durant chaque créneau de tension
s’obtient par deux formules : 0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
α TV s_ac α
---------------------- pour 0 < t < α T (conduction du transistor)
∆I s_ac = L (5) Figure 7 – Évolution du spectre intégré de Vs , en fonction du
( 1 – α )TV s_ac rapport cyclique
------------------------------------ pour α T < t < T (conduction de la diode)
L
ce qui conduit heureusement à la même expression dans les deux
cas, soit : 1.4 Analyse spectrale
α ( 1 – α )U
∆I s_ac = --------------------------- (6) Les résultats précédents se retrouvent par une analyse du spectre
Lf dec
de la tension de sortie Vs.
Cette formule montre que la valeur de la résistance de charge n’a La figure 6 représente le spectre obtenu pour le rapport cyclique
pas d’influence sur l’ondulation de courant ; en effet, seuls les élé- α = 0,7.
ments réactifs interviennent dans les calculs.
La figure 5 présente l’évolution de cette ondulation en fonction du Nous voyons que l’amplitude des harmoniques décroît avec leur
rapport cyclique, pour plusieurs fréquences de découpage. rang. Il est possible de démontrer que ce spectre varie en fonction
du rapport cyclique, car la forme du signal correspondant change.
Nous voyons que l’ondulation est toujours maximale pour le rap-
port cyclique α = 0,5, et qu’une augmentation de la fréquence de La somme des amplitudes des harmoniques divisée par leur rang
découpage fdec permet de réduire la taille de l’inductance de lissage, (figure 7) représente la sollicitation du filtre intégrateur par la ten-
à ondulation égale. sion Vs.

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Nous retrouvons quasiment la courbe de la figure 5, où la plus


forte sollicitation du filtre était obtenue avec α = 0,5. Iu Le Ie

+ Ie _ac (t ) Ie _dc (t )
+
1.5 Conclusion U Ce Ve
+ +

Il est difficile de conclure simplement quand au choix de l’induc-


tance L, de lissage en sortie. Aussi, nous contenterons-nous de rap- Figure 8 – Filtre d’entrée
peler des grands principes.
Il est intéressant d’imposer une valeur minimale pour L, afin de
réduire les fronts de tension, vus par la charge. Les conséquences
en sont : Ie
— les perturbations électromagnétiques émises par les câbles de
liaison sont limitées ;
— le courant crête vu par le moteur est réduit, ce qui limite son Iso
T1 off
échauffement ; (1 – α) Iso
— les sollicitations électrostatiques du bobinage du moteur ali- Iso = αIso
menté sont réduites.
Il ne faut pas augmenter de façon excessive L car le temps de αIso
T1 on
réponse augmente mais il faut prendre garde à avoir une conduc-
tion continue, si une régénération énergétique est désirée.
0 αT T Temps
Il est possible d’éliminer L si la fréquence de découpage est assez
grande et que les perturbations précédentes ne sont pas gênantes Figure 9 – Courant d’entrée du hacheur = excitation du filtre d’entrée
(variateur près du moteur). LC

2. Filtre de tension Nous pouvons maintenant dessiner (figure 9) l’allure temporelle


des divers courants et tensions afin d’en déduire leurs composantes
alternatives.
Considérons le hacheur abaisseur que nous avons étudié en Le calcul de la composante continue du courant d’entrée s’obtient
[E 3 964, § 1]. Il comporte en entrée un filtre de tension (figure 6). en considérant que le hacheur a un rendement parfait. Nous écri-
L’analyse qui suit reste valable pour tous les autres convertisseurs, vons alors que les puissances sont égales en entrée et en sortie, puis
qui réclament un filtre de tension en sortie. En adaptant le raisonne- nous en déduisons le courant d’entrée :
ment qui suit, il est même possible d’étendre les résultats à un filtre
de sortie en tension (hacheur élévateur). Veo Ieo = Vso Iso ⇔ UIeo = αUIso
⇔ Ieo = αIso (7)
Le filtre que nous étudions est un filtre passe-bas du second
ordre. Il y a donc risque de résonance, si la fréquence critique fc est En soustrayant sa composante moyenne de sa valeur instantanée,
voisine de la fréquence de découpage fdec. Il faudra essayer de pla- nous retrouvons pour la composante alternative du courant
cer cette dernière plus loin d’une décade environ : fdec > 10 fc. d’entrée, la même forme d’expression que pour la tension de sortie :
Nous étudierons ce filtre selon la même trame que pour le filtre de
sortie. Nous regarderons l’influence du découpage, à la fois sur le I e_ac ( t ) = I e ( t ) – α I so
courant fourni par la source et sur la tension aux bornes du conden-
sateur de tête. Mais nous ne nous intéresserons pas à l’ondulation ( 1 – α )I so pour 0 < t < α T (conduction du transistor)
de courant dans un éventuel redresseur à diodes placé en entrée. La = (8)
source d’énergie sera donc considérée comme étant une batterie – α I so pour α T < t < T (conduction de la diode)
électrochimique ou un élément équivalent.

2.2 Réponse fréquentielle


2.1 Modélisation et valeurs instantanées
des grandeurs
Comme pour le filtre de sortie, examinons la réponse fréquen-
tielle en courant du filtre d’entrée (figure 10).
Redessinons (figure 8) le filtre en y séparant les sources alternati-
Ce dernier se comporte cette fois comme un intégrateur du
ves et continues.
deuxième ordre vis-à-vis de la composante alternative. Cela justifie
Le courant fourni par la batterie est lissé par l’inductance Le, tan- tout à fait l’assimilation du condensateur à une source de tension.
dis que la capacité Ce fournit au hacheur une vraie source de ten-
sion. La valeur moyenne voit quant à elle un filtre passe-tout, qui justi-
fie pleinement l’écriture de la relation (7).
Remarquons la polarité des sources de courant, notées en con-
vention récepteur, car le courant est absorbé par l’entrée. Cela per- Nous voyons qu’au contraire de l’analyse du filtre de sortie précé-
met d’éliminer dans les calculs qui suivent les signes moins. De dente (§ 1), la courbe réelle de ce filtre présente une résonance très
plus, la source est maintenant placée à droite, car nous étudions marquée en raison de l’absence d’éléments dissipateurs dans le fil-
l’influence du courant perturbateur consommé par le hacheur sur le tre. Il faudra donc prendre soin de placer la fréquence de découpage
filtre d’entrée. Si cette présentation est difficile à aborder, il est pos- suffisamment loin de la résonance du filtre afin d’éviter toute ampli-
sible de renverser les figures sans rien changer au résultat. fication des ondulations.

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Risque de mise en résonance Iu = 0 Ie_ac


Transmittance Te = Iu /Ie

+ Ie_ac (t )
0 Fréquence de découpage
U Ce Ve_ac
fc = 1/(2π LC )
+
−2

TTs s==1/1R Figure 11 – Filtre d’entrée

Te (π) = 1/(1 + LC π)
Iu Ie_ac

U fdec < fc αIso


Filtre (1 – α) Iso T1 off
passe tout 0 T
αT Temps
T1on – αIso

fdec < fc Ie _ ac
Figure 12 – Composante alternative du courant absorbé
Atténuation de par le hacheur
Iu – 40 dB/décade
+

Nous en déduisons que la tension aux bornes du condensateur


Figure 10 – Réponse fréquentielle du filtre d’entrée évoluera de façon triangulaire, comme le courant de sortie le faisait,
avec les pentes suivantes :

( 1 – α )I so
Cette précaution nous permet de séparer l’étude du filtre d’entrée ------------------------- pour 0 < t < αT
en deux temps : dV e_ac ( t ) Ce
------------------------- = α I (10)
— le calcul de l’ondulation de tension aux bornes du condensa- dt so
----------
- pour αT < t < T
teur, en supposant que le courant dans l’inductance soit constant ; Ce

— le calcul de l’ondulation de courant dans l’inductance d’entrée Nous pouvons maintenant représenter sur la figure 12 les cour-
à partir de l’ondulation de tension précédente. bes correspondant à ce régime alternatif.
Reprenons de façon duale les calculs effectués pour le filtre de
Il y a en effet maintenant deux éléments à dimensionner. Nous
sortie, en échangeant le courant de sortie avec la tension d’entrée,
aurions pu opter pour l’élégance d’une démonstration dans le
ainsi que l’inductance L avec le condensateur Ce.
domaine de Laplace, mais les hypothèses simplificatrices précéden-
tes étant toujours rencontrées, nous nous contenterons de la Calculons comme précédemment les excursions de la tension
méthode directe qui permet de découpler les calculs. Elle se justifie dans les deux périodes de conduction du hacheur :
par le fait que le condensateur filtre le courant consommé par le
hacheur comme un intégrateur, et que l’inductance agit à nouveau α TI e_ac
-------------------- pour 0 < t < α T (conduction du transistor)
comme un intégrateur. L’ondulation de son courant sera donc le Ce
résultat de deux intégrations successives. ∆V e_ac = (11)
( 1 – α )TI e_ac
----------------------------------- pour α T < t < T (conduction de la diode)
Ce

Elle conduit encore à la même expression dans les deux cas, soit :
2.3 Ondulation de la tension d’entrée
α ( 1 – α )I so
∆V e_ac = ----------------------------- (12)
C e f dec
Comme nous venons de le voir, nous allons considérer pour ces
calculs que l’inductance de lissage en entrée fournit un courant Cette formule montre que la valeur de l’inductance de lissage n’a
constant. pas d’influence sur l’ondulation de tension en entrée à condition
qu’elle soit suffisante.
Reprenons (figure 11) la figure 8 en y éliminant tous les éléments
qui voient un régime continu. Le courant dans l’inductance étant
nul, cette dernière s’éteint en l’éliminant. Il ne reste donc plus que le
condensateur et la source de courant alternative équivalente au 2.4 Ondulation du courant d’entrée
hacheur. Elle excite le condensateur dont la réponse intégrale se tra-
duit par l’équation :
Nous allons maintenant inclure dans nos calculs l’inductance de
lissage en entrée, en supposant toujours que l’ondulation de son

–1
V e_ac ( t ) = ------ I e_ac ( t ) dt (9) courant ne perturbe pas celle du condensateur. Nous considérons
Ce encore un régime alternatif.

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3. Commutation
Iu Le Ie = 0 dans le hacheur abaisseur
+

Ve_ac Dans toutes les études précédentes ([E 3 964] et § 1, 2 et 3), nous
avons examiné un fonctionnement idéal, avec des interrupteurs par-
faits. En réalité, ces derniers sont soumis à des sollicitations très
importantes à chaque commutation. Nous allons donc détailler
séparément l’ouverture et la fermeture des interrupteurs, en rappe-
Figure 13 – Filtre d’entrée lant auparavant leurs conditions de commutation. Cette étude est
appliquée au hacheur abaisseur, mais elle peut être facilement
transposée aux autres structures.

ie_ac (t ), ve_ac (t )
3.1 Conditions de commutation
(1 – α) Iso
T1 off des transistors et des diodes
ve_ac (t )
0
T
αT ie_ac (t )
Temps
Nous considérerons qu’un transistor commandable, peut s’ouvrir
– αIso
T1 on ou se fermer de façon autonome comme un interrupteur électromé-
canique. Son courant et sa tension suivent alors un chemin qui n’est
imposé que par les éléments qui lui sont extérieurs.

Figure 14 – Composante alternative du courant absorbé La commutation peut ainsi être dure ou douce, comme le pré-
par le hacheur sente la figure 15. Dans le premier cas, le composant voit une puis-
sance PT thermique très importante durant un instant très court.
Tandis que dans le second cas, le point de fonctionnement longeant
les axes, l’échauffement du silicium est quasiment nul.
Reprenons (figure 13) la figure 8 précédente en y prenant mainte-
nant en compte l’inductance, mais en remplaçant le condensateur Précisons aussi que les transistors ne supportent pas les courants
par la source de tension alternative décrite par l’équation 12. La et tensions négatives. C’est pourquoi ils sont toujours associés à
source d’entrée continue est quant à elle éteinte (court-circuit). une diode montée en antiparallèle, voire en série si le schéma
l’impose.
Le condensateur excite l’inductance avec une réponse intégrale
qui se traduit par l’équation : Une diode est un élément non commandable, car c’est le réseau
associé qui définit son état de conduction.


–1
I u_ac ( t ) = ------ V e_ac ( t ) dt (13) La figure 16 montre qu’elle est bloquée si la tension à ses bornes
Le
est négative ; elle est passante si un courant la parcourt. Par consé-
quent, elle ne peut devenir conductrice que si la tension à ses bor-
Nous en déduisons que la tension aux bornes du condensateur nes devient positive. De la même façon, elle ne peut se bloquer que
évoluera de façon parabolique. Nous pouvons limiter notre étude à si le courant qui la parcourt s’annule. En somme, nous retrouvons
la seule période de conduction du transistor 0 < t < αT afin de calcu- rigoureusement le fonctionnement du clapet hydraulique anti-
ler l’ondulation du courant d’entrée Iu_ac. Considérons à cet effet la retour de [E 3 964, § 2].
fonction simplifiée où nous avons éliminé le décalage par rapport à
l’origine :

α ( 1 – α )I so
t
V e_ac1 ( t ) = – ----------------------------- ------- (14)
αT
IT
C e f dec
VT
Équivalent
La relation (13) conduit à la réponse simplifiée de l’inductance :

α ( 1 – α )I so 1 α ( 1 – α )I so t 2

1 t dt = ----- IT
I u_ac1 ( t ) = ------ ----------------------------- ------- - ----------------------------- ----------- (15) Commutation dure
Le C e f dec αT Le C e f dec 2αT
PT max
D’où l’ondulation de courant, obtenue après un temps αT :

α 2 ( 1 – α )I so
∆I u_ac1 ( t ) = -------------------------------- = I u_ac1 ( α t ) (16) Commutation douce
2C e L e f dec 2

VT
La figure 14 regroupe les différentes courbes du filtre d’entrée en
régime alternatif. Nous y remarquons la discontinuité des dérivées
aux instants de commutation. Figure 15 – Équivalence et commutation d’un transistor

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T s'ouvre
+ D se ferme
T1 VT
Is

U
D1
Diode bloquée VD = – Vs Vs

Figure 18 – Ouverture du transistor

Diode passante
VT + V D = U
Figure 16 – Équivalence d’une diode en commutation
– VD VT
U

IT + ID = Is
VD ID IT Is ID

ID
Commutation
douce

VD

Figure 17 – Chemin en commutation d’une diode

Nous pouvons généraliser ce qui précède en disant que le point


de fonctionnement décrit par une diode lors d’une commutation suit D off D on D on
toujours le cycle décrit sur la figure 17, dans le sens indiqué par la Commande de T et T on et T on et T off
flèche. Cette trajectoire non dissipatrice avait déjà été obtenue avec 0 Temps
t1 t2
les redresseurs. Précisons malgré tout que lorsque la fréquence de
commutation est élevée, l’aire définie par la trajectoire peut aug-
menter beaucoup, surtout si la diode est trop lente. Figure 19 – Ouverture du transistor

Nous pouvons maintenant adopter la généralisation se répercute sur l’inductance de lissage, qui génère une tension
suivante : tout composant électronique de puissance peut être induite :
ramené à un interrupteur connecté en série, ou en parallèle, à
une diode. Un thyristor sera par exemple assimilé à un interrup- V = L dI /dt
teur parfait monté en série avec une diode.
dI/dt négatif se traduit par une diminution de Vs.
Une autre explication considère que la source de courant de sortie
passe d’un état récepteur (T fermé) à un état générateur (T ouvert)
où son courant et sa tension ne sont plus croisés.
3.2 Commutation à l’ouverture
Cette démonstration simple montre que lorsque le transistor
du transistor s’ouvre, le réseau tend vers un état qui met en conduction la diode,
dite de roue libre. L’ouverture du transistor sera donc possible.
Ces résultats nous permettent de décrire le processus de commu-
Reprenons le schéma de [E 3 964, figure 4]. Nous avons vu lors de
tation donné par la figure 19 :
l’étude des filtres que nous pouvions assimiler les réseaux LC
d’entrée et RLE de sortie à des sources idéales. Cette simplification — le transistor reçoit son ordre d’ouverture (t = 0) ;
est d’autant plus valable que les commutations sont très rapides. — la diode reste bloquée, car sa tension est négative ;
— la tension VT augmente sous le plein courant, VT + VD = U
Elle nous conduit au dessin de la figure 18 pour l’ouverture du (0 < t < t1) ;
transistor. Durant toute la commutation, la source U imposera une — le courant dans la diode n’augmente que lorsque sa tension
tension constante, tandis que la source Is générera un courant fixe, s’est annulée (Vs = − 1,5 V en réalité), IT + ID = Is (t1 < t < t2) ;
qui passera par le chemin électrique le plus facile. — le transistor est bloqué lorsque son courant s’est annulé (t > t2).
Démontrons tout d’abord que la commutation est possible, c’est- En reprenant cette séquence, nous pouvons tracer les trajectoires
à-dire que l’ouverture du transistor se traduit bien par la mise en de commutation sur la figure 20 ; nous y voyons que la mise en
conduction spontanée de la diode. Que se passe-t-il si le transistor conduction de la diode est douce, tandis que l’ouverture du transis-
tente de se bloquer ? La décroissance, même légère de son courant, tor est dure.

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t < t1 t > t2

VT + V D = U
VT U – VD

IT D on
T on IT + ID = Is
ID Is IT

T off
D off

VT
D on T on

t1 < t < t2

Commande de T
D on D on
et T on et T off D off et T on
Figure 20 – Aire de commutation à l’ouverture du transistor
0 t1 t2 Temps

T se ferme Figure 22 – Fermeture du transistor


T1 D s'ouvre
VT
Is
— le transistor reçoit son ordre de fermeture (t = 0) ;
U
D1 — la diode reste passante car son courant n’est pas nul ;
VD = – Vs Vs — le courant IT augmente, sous la pleine tension IT + ID = Is
(0 < t < t1) ;
— la tension dans la diode ne chute que lorsque son courant s’est
Figure 21 – Fermeture du transistor annulé VT + VD = U (t1 < t < t2) ;
— le transistor n’est passant que lorsque sa tension s’est annulée
(t > t2).
Remarquons la mise en court-circuit apparente de la source de
tension au milieu de cette commutation (phase t1 < t < t2), car les Nous voyons que la tension Vs = − VD ne croît que lorsque la
deux interrupteurs semblent être passants simultanément. diode s’est bloquée. Ce décalage par rapport à l’ordre de fermeture
du transistor, même avec les composants modernes très rapides,
Nous voyons aussi que la tension Vs = − VD décroît dès que introduit un retard pur dans la transmittance. Des rotations de phase
l’ordre d’ouverture du transistor arrive. Avec les composants importantes peuvent apparaître, que les algorithmes de régulation
modernes très rapides, nous pouvons considérer ces deux signaux devront prendre en compte.
comme étant en phase.
Traçons à nouveau les lieux de commutation sur la figure 23. Ils
sont identiques aux précédents (figure 20), mais parcourus en sens
inverse. Ils mettent à nouveau en évidence la mise en conduction
3.3 Commutation à la fermeture douce de la diode, associée à l’ouverture dure du transistor.
du transistor
Concluons cette étude sur la dualité des raisonnements vis-à-vis
de l’ouverture et de la fermeture du transistor. Cette analogie per-
Reprenons à nouveau le schéma de [E 3 964, figure 4] avec les met de reprendre les phrases et les figures du paragraphe 3.2, en
mêmes hypothèses puis effectuons un raisonnement dual de celui échangeant correctement les termes et les paramètres.
mené pour l’ouverture (figure 21).
Posons-nous la question opposée : que se passe-t-il si le transis-
tor essaye de devenir conducteur ? La croissance, même légère, de
son courant générera dans ce cas une tension induite aux bornes de
3.4 Circuits de protection
la self de lissage, qui fera augmenter Vs.
Cette démonstration simple met en évidence la tendance du
Avant de continuer notre exposé, il est intéressant de s’attarder
réseau vers un état de blocage de la diode. La fermeture du transis-
sur les circuits de protection des transistors. Est-il encore opportun
tor sera donc possible.
d’en utiliser ? En effet, si les diodes sont peu sollicitées, les interrup-
Ces résultats nous permettent de décrire le processus de commu- teurs commandables subissent à chaque commutation des con-
tation dans l’ordre suivant, illustré sur la figure 22 : traintes thermiques très importantes. Ils reçoivent à une période

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(Insulated Gate Transistor Bipolar). Nous y remarquons les progrès


t > t2 t < t1 réalisés en quelques années avec l’apparition sur le marché de ces
derniers composants.
Les notations utilisées sont :
— IC pour le courant de collecteur ou de drain ;
IT D on — IB ou IG pour le courant de base ou de grille ;
T on — VC pour la tension collecteur-émetteur ou drain source.
Nous remarquons le gain de cinq sur la durée de la commutation,
T off qui engendre une réduction proportionnelle des pertes correspon-
D off dantes. Dans les deux cas, la diode de roue libre absorbe la surten-
sion (mais rien ne dit qu’une coupure en régime de court-circuit sur
la charge n’entraînerait pas de dépassement supérieur).
Nous comprenons que les anciens composants (génération anté-
VT
rieure à 1990) nécessitaient des circuits de protection sophistiqués,
afin de limiter la dissipation thermique dans le silicium et de respec-
D on T on
ter l’aire de commutation imposée. Ces réseaux RLC donnaient sou-
vent aux convertisseurs, l’aspect de postes de radioamateurs. Des
t1 < t < t2 inductances limitaient les dI/dt, des capacités absorbaient les dV/dt
et des résistances dissipaient les pertes supplémentaires induites.
La place occupée par le silicium était alors réduite vis-à-vis de celle
requise par ces réseaux de protection. Le tout formait de belles
antennes qui ne se gênaient pas pour perturber les appareils
Figure 23 – Aire de commutation à la fermeture du transistor voisins : circuits de régulation, de mesure, oscilloscopes...
Nous savons que les nouveaux composants, IGBT et autres com-
posants à grille en développement de la famille MOS (Metal Oxyde
double de la fréquence de découpage, une puissance égale à celle Semiconductor) sont beaucoup plus robustes. Ils supportent beau-
qu’ils transitent (cf. figure 20 et figure 23). coup mieux les court-circuits, et surtout ils sont nettement plus rapi-
des. Parallèlement, les circuits de commande ont évolué vers une
Exemple : les transistors d’un hacheur de 10 kW de puissance intégration poussée qui leur permet d’inclure des fonctions de pro-
nominale, définis pour une tension de 500 V, subiront ces 10 kW deux tection rapprochées. Ainsi, un défaut détecté à la source sur un com-
fois toutes les 100 µs si la fréquence de découpage vaut 10 kHz. Dans posant rapide et robuste ne sera plus destructeur. La plupart des
ce cas, les transistors seraient typiquement calibrés à 50 A, au lieu des constructeurs éliminent les circuits d’aide à la commutation pour
20 A nominaux. Ce surdimensionnement serait choisi afin de respecter obtenir des convertisseurs dépouillés, où seul le silicium reste.
la dissipation thermique supplémentaire liée aux commutations.
C’est là que réside la clé du succès récent de l’électronique de
Une bonne image, pour comprendre la difficulté rencontrée par le puissance !
concepteur, est celle de la voiture de rallye qui roule à 300 km/h sur
une route de montagne. Une simple peau de banane peut la faire En conclusion, les convertisseurs modernes industriels ne
plonger dans le ravin. De la même façon, les puces en silicium qui nécessitent pour la plupart plus aucun composant externe. Ainsi, les
ne pèsent que quelques dizaines de grammes, ont une inertie de travaux relatifs aux convertisseurs résonants ou sans pertes ne sont
100 ms au maximum. Il est donc facile de comprendre qu’en cas de pas devenus obsolètes, mais ils ont perdu de leur intérêt face à ces
raté de commande, il ne leur faudra pas longtemps pour fondre, en structures simples et dépouillées. Ils restent cependant intéressants
recevant alors cent fois ou plus leur puissance thermique nominale. dans des domaines particuliers, que nous ne développerons pas ici :
La figure 24 montre la commutation à l’ouverture d’un hacheur, — les hautes fréquences de découpage ;
avec deux composants différents : transistors bipolaires et IGTB — les forts rendements.

IGBT IG
Avant 1990 IB
Après 1990

IC Commutation
VC plus rapide (x 10) IC

2 µs 0,4 µs VC

Bipolaire

IC 100 A/div IB 5 A/div IC 100 A/div IG 2 A/div


VC 100 V/div t 2 µs/div VC 100 V/div t 0,5 µs/div

Hacheur à transistor bipolaire Hacheur à IGBT

Figure 24 – Commutation à l’ouverture dans un hacheur

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Nous retrouvons ainsi rigoureusement les chronogrammes obte-


Vs nus sur la figure 2, avec l’abaisseur. Attention, le rapport cyclique
est modifié ; il devient (α − d).
U Comparons maintenant ces chronogrammes avec les suivants,
obtenus en mode générateur (figure 28). Nous retrouvons un fonc-
Vso = αU tionnement dual du précédent.
Dans la troisième phase, de t = αT à t = (1 − d)T, le transistor T2 est
conducteur, tandis que durant les trois autres phases, seule D2 voit
un courant, même si T1 est mis en conduction de t = 0 à t = (α − d)T.
Nous retrouvons donc les chronogrammes obtenus en [E 3 964,
0 αT T Temps figure 12] avec l’élévateur. Attention, le rapport cyclique est à nou-
T1 on T1 on veau réduit à (α − d).
T1 off Nous concluons de cette analyse que la superposition proposée
des ordres de commande aux deux demi-structures conduit à une
0 dT dT commutation automatique entre les fonctionnements abaisseur et
élévateur.
T2 off T2 on T2 off
0 Ce hacheur se présente par conséquent comme une source de
tension de valeur moyenne (α − d)U, réversible en courant
Figure 25 – Commande en tension du hacheur (figure 29).
Il impose la vitesse du moteur qui consomme le courant requis
par la charge entraînée.

4. Modes de commande Exemple : une grue verra sa charge freinée en descente par réin-
jection de l’énergie vers la source.
des hacheurs Attention, si la source d’alimentation est le secteur, via un redres-
à deux quadrants seur à diodes ou à thyristors, alors l’énergie ne peut plus remonter
au réseau, car ce convertisseur n’accepte pas l’inversion de son cou-
rant continu. Il faut, dans ce cas, connecter une résistance de dissi-
Nous avons vu que le hacheur réversible à deux quadrants se pation à ses bornes pour le mode générateur. Elle sera mise en
comporte, vis-à-vis de sa charge active, comme un générateur de service par un contacteur auxiliaire, voire un hacheur abaisseur
tension commandable. Ce mode de fonctionnement nécessite de auxiliaire, comme présenté dans la figure 30.
synchroniser la commutation entre les modes abaisseur et élévateur
Nous verrons que ce dispositif est fréquemment rencontré dans
en fonction du signe du courant moteur.
les onduleurs MLI (Modulation de largeur d’impulsion) associés à
des moteurs alternatifs. Mais il ne peut qu’assurer un freinage tem-
poraire, à moins que la résistance ne soit dimensionnée en consé-
4.1 Commande complémentaire des bras quence. Précisons que si l’énergie à renvoyer lors du freinage est
assez faible, le condensateur de filtrage, côté entrée, peut servir de
réservoir tampon. Il sera vidé lors de la prochaine phase moteur. Les
La réalisation pratique de cette commande se fait en réalité tout systèmes dissipatifs utilisent souvent ce principe.
simplement en envoyant sur les deux transistors, les impulsions
complémentaires décrites sur la figure 25.
Un temps de non-conduction entre les deux transistors est
imposé afin d’éviter la mise en court-circuit de la source de tension 5. Modes de commande
U.
Précisons qu’avec cette commande, le rapport cyclique réel ne
des hacheurs à quatre
vaut plus α, mais α − d, aussi bien pour le mode abaisseur que pour quadrants
l’élévateur. Le temps de conduction des diodes est en effet aug-
menté de dT dans les deux cas.
Dans le cas des hacheurs à quatre quadrants, il existe différents
modes de commande des interrupteurs. Certains permettent d’amé-
liorer le rendement du hacheur, en ne mettant en conduction qu’un
4.2 Séquences de fonctionnement seul interrupteur à la fois ; ils permettront d’améliorer les perfor-
mances des onduleurs.
Examinons maintenant l’effet de cette commande sur le fonction-
nement du hacheur, dans les différents modes de conduction des
interrupteurs (figure 26). Nous reconnaissons quatre modes de con-
duction des transistors, associés par paire selon le mode moteur ou
5.1 Commande complémentaire des bras
générateur. Nous voyons que les diodes se mettent en conduction
automatiquement dans les deux cas.
La façon la plus simple de commander les interrupteurs est
Détaillons l’enchaînement de ces modes pour le fonctionnement d’envoyer les signaux décrits sur la figure 25 sur chacun des bras,
moteur (figure 27) avec Is > 0. Dans la première phase, de t = 0 à en complémentant les rapports cycliques, comme indiqué sur la
t = (α − d)T, le transistor T1 est conducteur. figure 31. Le bras de gauche voit ainsi la commande (1 − α)U, tandis
Durant les trois autres phases, seule D1 voit un courant, même si que le celui de droite voit αU. La charge voit alors une source réversi-
T2 est mis en conduction de t = αT à t = (1 − d)T. ble d’amplitude (1 − 2α)U.

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T1 on T1 off T1 on
T2 off T2 on T2 off

0 αT T Temps
(α – d ) T (1 – d ) T

D2 D2
T1 T1

U U
D1 D1
T2 T2
Mode 1 Mode 2

D2 D2
T1 T1

U U
D1 D1
T2 T2
Mode 3 Mode 4

Moteur Is > 0 Générateur Is < 0

Figure 26 – Modes de conduction en commande en tension

0 αT T Temps
(α – d ) T (1 – d ) T

T1 on T2 on
D2 D2
et D1 on
T1 T1

U U
D1 D1
T2 T2
Mode 1 Mode 3

D2 D2
D1 on D1 on
T1 T1

U U
D1 D1
T2 T2
Mode 3 Mode 3

Figure 27 – Phases de conduction en mode moteur Is > 0

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0 αT T Temps
(α – d ) T (1 – d ) T

T2 on T2 on
D2 D2
et D2 on
T1 T1

U U
D1 D1
T2 T2
Mode 2 Mode 4

D2 D2
D2 on D2 on
T1 T1

U U
D1 D1
T2 T2
Mode 2 Mode 2

Figure 28 – Phases de conduction en mode générateur Is < 0

Us = (1 – 2 α) U < 0 ou > 0
hacheur
= Is < 0 ou > 0 Is < 0 ou > 0
(α – d ) U > 0
U

Batterie (1 – α) U > 0 αU>0


variable

Figure 29 – Équivalence du hacheur réversible

Figure 31 – Commande complémentaire des bras

Moteur
constante. Nous avons réalisé une vraie source de tension variable
Frein bidirectionnelle en courant et en tension.

Dans ce mode de commande, tous les interrupteurs sont en per-


Is > 0
manence en commutation. Nous allons voir qu’il est possible d’éco-
(α – d ) U > 0
nomiser la moitié des pertes correspondantes avec une commande
Hacheur Is < 0
Secteur abaisseur R adaptée.
auxiliaire

5.2 Commande indépendante


Figure 30 – Hacheur réversible avec freinage sur résistance des interrupteurs

Nous retrouvons avec cette commande simple, le passage auto- Reprenons le schéma de [E 3 964, figure 18] et commandons-y un
matique entre les modes générateur et moteur, à vitesse de rotation seul interrupteur à la fois dans chacun des bras, celui restant est mis

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D1b
T1a
Us < 0 Us > 0

U U
Is > 0 Is > 0

T2a + D1a on T1b T1b + D2b on

D1a

Mode élévateur quadrant 2 Mode abaisseur quadrant 1

D2a
T2b
Us < 0 Us > 0

U U
Is < 0 Is < 0

T2a + D1a on T2a T1b + D2b on


D2b

Mode abaisseur quadrant 3 Mode abaisseur quadrant 4

Figure 32 – Commande indépendante des interrupteurs

en conduction permanente ; la figure 32 explique ce fonctionne- pertes à la commutation correspondantes sont alors divisées par
ment. deux.
Ce principe présente malgré tout le défaut de ne pas autoriser le
Ces fonctionnements configurent à chaque fois le convertisseur passage automatique d’un mode vers un autre. Il faut intégrer à la
en abaisseur ou en élévateur simple à un transistor. Nous ne rete- commande une logique de commutation, qui détecte le changement
nons que quatre modes de fonctionnement distincts, parmi les huit de signe du courant de la charge. Un temps mort apparaît alors
possibles. Les quatre autres, non dessinés, correspondent à la mise entre les deux modes de commande, qui peut être gênant en robo-
en conduction du demi-bras supérieur (ils donneraient les mêmes tique. Concluons qu’une commande adaptée pourra donner
résultats). L’intérêt de cette commande réside dans la fermeture per- l’impression au circuit pilote qu’il conduit ce hacheur avec le mode
manente d’un interrupteur, l’autre restant seul en commutation. Les complémentaire précédent.

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