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SUR L’INTRODUCTION DU CONCEPT D’ENERGIE EN CLASSE DE

PREMIERE SCIENTIFIQUE

Quelques remarques relatives à l’énergie


§ Bien que le mot énergie fasse partie du langage courant, le concept scientifique d’énergie est
difficile à formaliser : l’énergie, contrairement à d’autres grandeurs comme la charge électrique,
est multiforme et ne se mesure pas directement ; la vérification de sa conservation n’est pas
toujours évidente ; il n’y a pas de Joulemètre universel.
§ Au niveau particulaire de la matière, on peut définir deux formes d’énergie fondamentalement
différentes :
a) l’énergie associée aux masses en mouvement (appelée cinétique)
b) l’énergie associée aux interactions entre les constituants de la matière et fonction de leurs
positions relatives (appelée potentielle)
§ Au niveau macroscopique, qui est celui considéré dans le programme, l’énergie cinétique de
translation 1
2
MVG2 peut toujours être distinguée du reste ; mais les autres formes de "stockage"
ne sont pas toujours séparables, sauf si on limite l’analyse à des situations simples, qui peuvent
alors être modélisées moyennant certaines approximations.
Un exemple : l’énergie potentielle élastique d’un ressort que l’on comprime en
ignorant les effets thermiques associés. Cette énergie potentielle fait partie de l’énergie
interne du ressort (en toute rigueur, de son énergie libre) ; la considérer séparément
comme on le fait en mécanique est une approximation très bien justifiée ; par contre, cette
séparation n’est jamais possible pour un gaz.
§ L’étude d’un problème par l’énergie suppose généralement que l’on choisisse un point de vue
clair. Ainsi deux points de vue particuliers peuvent être envisagés, celui du mécanicien et celui du
thermodynamicien.
a) l’aspect énergétique n’est simple en mécanique que si les grandeurs utilisées sont découplées
des effets thermiques et des transformations physico-chimiques. Ainsi la prise en compte des
effets énergétiques des forces de frottement est souvent difficile.
b) En thermodynamique, l’ensemble de l’énergie d’un système, dont le centre d’inertie est fixe, est
regroupée sous le vocable d’énergie «interne » ; attention, ce choix n’est pas universellement
adopté, en particulier si de l’énergie de gravitation est à prendre en compte.

Le principe de conservation de l’énergie


• Un énoncé : A tout système dans un état donné on peut associer une grandeur appelée énergie.
L’énergie d’un système isolé est constante

§ Un principe : loi générale, dont on n’a pu trouver les limites de validité et que l’on considère
comme universelle. Le principe de conservation de l’énergie est un des piliers de notre
connaissance scientifique du monde.
Il existe d’autres grandeurs qui se conservent pour un système isolé.
§ La recherche des différentes contributions à l’énergie d’un système n’est pas toujours simple.
Aussi une façon plus intéressante est d’exprimer le principe de conservation de l’énergie pour un
système non isolé, c’est-à-dire soumis à des transferts :
Variation d’énergie d’un système = Somme des énergies reçues
par travail, transfert thermique, rayonnement.
C’est cette approche qui est privilégiée dans le programme.

Le concept d’énergie chez des lycéens et des étudiants scientifiques : un bilan


plutôt négatif.
Les recherches effectuées en didactique des sciences physiques concernant le concept d'énergie
fournissent des éléments précis sur les conceptions et les difficultés rencontrées par des élèves ou
des étudiants scientifiques face à des situations qu'un physicien pourrait analyser en termes
énergétiques. Elles montrent à quel point le concept d'énergie est mal assimilé. Nous en donnons ici,
en les résumant, les résultats les plus significatifs.
Conceptions relatives à l’énergie en général.
Il semblerait que l'énergie soit facilement reconnue lorsqu'il y a un effet nettement perceptif
(réaction chimique, lumière, échauffement, électricité, mouvement). En revanche, les énergies
potentielles ne sont pas reconnues. Il en va ainsi, par exemple, de l'énergie de liaison chimique ou
de l'énergie potentielle de pesanteur. Ainsi, interrogés afin de savoir s’il était normal d’attribuer de
l’énergie au butane contenu dans une bouteille, les élèves ne répondent par l’affirmative que s’il y a
combustion du gaz. De même, l’énergie potentielle de pesanteur est associée à l’existence d’une
chute. Enfin, l'énergie serait conçue comme quelque chose d'actif pendant un certain temps, puis qui
disparaîtrait ensuite ce qui laisse présager quelques difficultés pour la compréhension du principe de
conservation.

Difficultés rencontrées avec le principe de conservation


Les élèves, et parfois les étudiants associent la conservation de l’énergie à l’identification d’un
système isolé dont l’énergie totale resterait constante au cours du temps. Ils semblent alors rencontrer
des difficultés tant au niveau du choix du système qu’à celui de l’écriture du bilan. L’idée de
conservation semble assez systématiquement associée aux systèmes isolés et non pas aux
systèmes non isolés qui “perdent” ou "reçoivent" de l’énergie.

Confusions entre chaleur, température et énergie interne


Le mot chaleur est largement utilisé (et compris) non seulement comme caractéristique d’un
transfert d’énergie ("la chaleur se déplace", "se propage", etc.) mais aussi dans le sens d'une
grandeur d'état, même chez des élèves âgés ou chez des étudiants. On note par exemple, chez de
jeunes élèves, la tendance à confondre chaleur et source de chaleur, la croyance en l’existence
autonome du "chaud" et du "froid", et chez des élèves plus âgés ou chez des étudiants l’association
systématique voire l’identification de la chaleur à l‘énergie interne.
La température, quant à elle, est correctement perçue comme une grandeur d'état, mais elle est
souvent considérée chez des élèves jeunes comme une caractéristique du matériau (les métaux, la
faïence sont froids par nature, la laine est chaude, la glace est toujours à 0°C etc.).
La différence entre chaleur et température, lorsqu’elle n’est pas niée, est parfois associée à une
"mesure" (« la température c'est la mesure, le degré, l'intensité de la chaleur »).
La chaleur est souvent considérée comme l'unique cause possible du changement de
température. Dans tous les cas, le travail n'est pas reconnu comme une grandeur énergétique
susceptible de faire varier la température d’un système. Ainsi, l'augmentation de température dans
une compression adiabatique est très souvent interprétée en évoquant une intervention de la chaleur.

Réduction de la complexité fonctionnelle


Lorsqu'une grandeur macroscopique dépend de plusieurs variables ou de plusieurs paramètres, les
étudiants ont tendance soit à faire intervenir ces variables ou paramètres séparément et non
simultanément, soit à les associer ou à les confondre de manière illégitime. Cette tendance, dite à la
réduction fonctionnelle, apparaît dans le raisonnement spontané des élèves de première (mais aussi
des étudiants et même des enseignants).
Ainsi, dans le domaine de l'énergie les associations préférentielles auxquelles on assiste sont
classiquement les suivantes :
- Associations diverses entre quantité de chaleur, température, énergie cinétique microscopique et
énergie interne ; qui conduisent fréquemment les élèves ou les étudiants à affirmer que si l’une
est constante les autres le sont également (dans le cas d’un changement d’état par exemple).
- association de la température et de la pression ; de la pression et de la densité de particules (oubli
de l'aspect cinétique)
- association désordre-agitation aboutissant par exemple à l'idée que l'état gazeux plus désordonné
est aussi plus agité que l'état liquide (ce qui conduit à la conclusion fausse qu'une phase gazeuse
est toujours à une température supérieure à la phase liquide avec laquelle elle est en équilibre).

Le schéma de la démarche proposée


Toutes ces considérations montrent que la question de l’énergie est délicate et qu’elle ne peut être
envisagée dans son ensemble que par celui qui en maîtrise déjà bien les concepts. Aussi, dans ce
programme, on se limite volontairement à des situations simples pour construire les principaux
concepts énergétiques. Pour cela on ne cherche plus à privilégier le système isolé, mais on introduit
d’emblée l’idée de transfert d’énergie. Voici un schéma directeur :
• Travail d’une force qui « agit » (approche mécanique).
• Etude d’une situation simple dans laquelle le travail reçu par le système se traduit par une
variation d’énergie cinétique (introduction de cette notion) entre deux positions repérées par A et
B.
Ec( B ) = Ec( A) + W R − W C (W R et WC représentent respectivement les énergies reçues et
cédées par le système en raison des travaux des forces extérieures).
§ Changement de l’altitude d’un solide, sa vitesse étant nulle au départ A et à l’arrivée B. Travail de
l’opérateur « externe » et variation de l’énergie potentielle d’interaction solide-Terre (introduction
de cette notion) : E pp ( B ) = E pp ( A) + W R − WC .
§ Reprise de la chute libre : transformation d’énergie potentielle en énergie cinétique :
[ ]
Ec ( B) − Ec ( A) = W poids = − E pp ( B) − E pp ( A) ou ∆Ec = W poids = − ∆E pp
§ Observation d’autres effets du travail reçu ; exemples :
Déformation élastique (ressort par exemple)
Déformation permanente d’une tige ou barre pliée
Echauffement d’une tige métallique consécutif à des déformations alternées
Echauffement par frottement
Changement d’état physico-chimique
La notion d’énergie interne a pour but de prendre en compte l’énergie acquise par le système
sans en expliciter la forme de « stockage ».
§ Le transfert thermique, le rayonnement constituent d’autres formes d’apport d’énergie. Ces
apports contribuent à la variation d’énergie interne. Elles peuvent comme le travail produire :
élévation de température, changement d’état physico-chimique .

Un autre mode de transfert d’énergie, appelé « énergie électrique » est introduit dans la partie III du
programme.

Les caractéristiques de la démarche proposée


1. L’énergie et sa loi de conservation sont présentées de la manière suivante :
« A tout système dans un état donné, on peut associer une grandeur appelée énergie. Si
l’énergie d’un système augmente ou diminue, c’est qu’il a reçu ou cédé de l’énergie, que ce
soit par travail, par transfert thermique ou par rayonnement ». En mettant dès le début
l’accent sur le transfert d’énergie (par le travail des forces) le programme n’invi te pas à la
recherche d’un système isolé. De plus, on incite à accompagner le raisonnement par le recours à
une schématisation du stockage et des transferts (diagrammes d’énergie) qui devrait contribuer
largement à faciliter la différenciation conceptuelle souhaitée.
2. Nous faisons le choix de parler de l’énergie potentielle de pesanteur comme l’énergie potentielle
d’un solide en interaction avec la Terre, ce qui permet d’éviter le recours systématique au
système Terre-objet (souvent démesuré).
3. La puissance est la rapidité à laquelle s’effectue un transfert d’énergie. Ce faisant nous essayons
de mettre en place un vocabulaire adapté. Ainsi nous évitons de parler de « puissance reçue ou
cédée » (puisque le transfert concerne l’énergie et non la puissance). Nous parlons plutôt de la
« puissance à laquelle l’énergie est transférée » ou de la « puissance du transfert ».
(Cependant, l’usage de ces termes pouvant être rencontrés dans des écrits divers, le professeur
attirera l'attention des élèves sur l'abus de langage associé à leur utilisation.)
4. On évite au maximum l'emploi du terme de chaleur compte tenu des difficultés conceptuelles
importantes qu’il soulève et de la polysémie qui s’est installée de fait dans l’opinion autour de ce
mot. On utilise le terme de « transfert thermique ». De plus, le transfert thermique est différencié
du rayonnement (électromagnétique).

Les objectifs généraux poursuivis


1. Construire le concept de conservation de l’énergie en apprenant à différencier et à associer
l’énergie stockée par un système et les transferts d’énergie avec l’extérieur.

2. Reconnaître sur des systèmes simples les différentes formes de stockage de l’énergie et
leur variations ainsi que les différents modes de transferts

3. Savoir utiliser quantitativement un bilan d’énergie pour interpréter ou prévoir la variation,


entre deux états d’un système, d’une grandeur physique.
II B - Travail mécanique et énergie :
UNE PROPOSITION DE PROGRESSION :

Activités en classe entière (CE) : 7h30 2TP : 4h Total : 11h30

Nature de
la séance Titre ou question posée Activités, contenus et objectifs

CE 2h30 Quels sont les effets possibles d’une Notion de travail : montrer que l’effet d’une
force dont le point d’application se force sur un mouvement de direction donnée
déplace ? dépend de l’angle que font entre eux les
F1 vecteurs force et déplacement
Travail moteur, travail résistant.
Travail d’une force constante. Travail du
poids. Puissance d’un travail.

TP (2h) Comment le travail d’une force modifie- Travail et énergie cinétique


t-il le mouvement d’un solide en
F2 translation?

CE 1h Exercices d’application sur l’énergie cinétique


et le travail

CE 1h30 A quoi sert le travail d’une force qui Etude du problème du skieur sur un remonte-
permet de faire monter un objet ? pente. Travail de la force de traction de la
F3 perche. Energie potentielle de pesanteur.

TP (2h) Que devient l’énergie cinétique d’un Etude de documents vidéo de mouvements
projectile lancé? de projectiles. Traitement informatique de
F4 ces documents.
Transformation d’énergie potentielle en
énergie cinétique et réciproquement.

Cours et Un travail peut-il produire d’autres Les élèves tordent dans leurs doigts un
activités effets ? morceau de fil de fer : celui-ci s’échauffe
1h30 fortement puis casse . On charge un
condensateur avec une génératrice : on peut
F5 ensuite récupérer de l’énergie du
condensateur chargé. On comprime un
ressort : on peut récupérer de l’énergie à la
détente.
Travail et énergie interne. Facteurs, en
particulier la température, dont dépend
l’énergie interne.

Cours et Peut-on échauffer un corps sans apport Interprétation par la conservation de


activités 1h de travail ? l'énergie totale d'un système isolé des
F5
effets thermiques de certaines
transformations chimiques.
Echauffement par transfert thermique
et/ou par rayonnement.

Restent 2h30 pour l’évaluation et les corrections d’exercices


DOCUMENT
Comment représenter les transformations et les transferts d’énergie
qui s’effectuent sur un système ?

Objectifs

Utiliser un système simple de représentations graphiques pour aider les élèves à effectuer
correctement les raisonnements fondés sur la conservation de l’énergie.

Syntaxe utilisée pour les diagrammes d’énergie

1.-On représente symboliquement les objets en traçant les boucles suivantes :

Nom

Nom

Le nom de l’objet figure toujours à l’intérieur.


La boucle de gauche, verticale, représente un objet dont on étudie le comportement du point de vue
énergétique soit parce que son capital énergétique varie, soit parce qu’il transforme de l’énergie.
La boucle de droite, horizontale, représente un objet extérieur que l’on n’étudie pas mais qui
intervient dans les transferts d’énergie.

2.- Les formes d’énergies capitalisées par un objet qui varient (ou sont susceptibles de varier) sont
représentées dans la boucle de l’objet par des colonnes (une par catégorie d’énergie) partiellement
remplies comme indiqué ci-dessous :

Nature de l'énergie
qui varie
(ici cinétique)
Valeur finale de l'énergie
(en trait plein) ECB
flèc he qui indique
le sens de variation
Valeur initiale de l'énergie ECA de l'énergie stockée
(en pointillés)

L’absence de colonne dans une boucle verticale signifie qu’il n’y a pas de variation de l’énergie
stockée à prendre en compte. L’objet ne fait que transformer l’énergie qu’il reçoit en la cèdant
intégralement.

3.-On représente un transfert d’énergie par une ligne joignant les objets entre lesquels il se fait. Le
mode de transfert est indiquée et la ligne est orientée dans le sens du transfert ; en termes de
transferts, on distingue donc les énergies cédées et les énergies reçues.
Enfin, un transfert “utile” est représenté en trait plein ; un transfert “inutile” (telle qu’une “perte”) est
représenté en pointillés conformément à la figure ci-après.

transfert
Transfert utile inutile
Nom Nom
Nom

La figure suivante représente, par exemple, un smash sur un ballon de volley-ball dont l’énergie
cinétique augmente tandis que son énergie potentielle diminue alors qu’il reçoit un travail WR de la
main du joueur :

Ec B
EpA

EpB
WR EcA
Joueur

Ballon

4.- On écrit enfin, sous le schéma, l’équation de conservation de l’énergie correspondante sous la
forme : « Energie initiale du système » + « Energie reçue » - « Energie cédée » = « Energie finale du
système ». Dans cette équation, les transferts sont comptés de manière arithmétique.

Ainsi, dans notre exemple, on écrira :

ECA + EPA + WR = ECB + EPB

Dans l’exemple ci-dessus, l’énergie initiale du ballon est manifestement inférieure à son énergie finale
et le sens du transfert WR est confirmé. En revanche, dans le cas représenté ci-après (amortissement
de la balle par le joueur), le sens du transfert est inversé et l’équation est modifiée en
conséquence pour tenir compte du fait que WC désigne maintenant l'énergie cédée par le ballon et
non l'énergie reçue :
ECA + EPA − WC = ECB + EPB

EcA EpA

EcB
EpB
WC
Joueur

Ballon

Lorsque le sens du transfert est inconnu, on convient alors de le compter arbitrairement comme un
transfert reçu par le système. Le signe du résultat obtenu ensuite par calcul permet alors de confirmer
ou d’infirmer le sens arbitrairement choisi.

Le dernier exemple, donné ci-dessous, représentant une lampe à incandescence alimentée par une
pile, montre bien l’ensemble des conventions adoptées dans les diagrammes d’énergie :

rayonnement
UA visible

énergie environnement
électrique
UB transférée

transfert thermique
Lampe et rayonnement
Pile invisible

La Pile “s’use” et son énergie interne U diminue. Elle cède à la lampe de l’énergie électrique.
En régime permanent, la lampe reçoit cette énergie et la transfère intégralement vers
l’environnement :
Ø sous forme de rayonnement visible (énergie utile),
Ø sous formes (inutiles) de rayonnement invisible (notamment infra-rouge) et de transfert thermique
(la température de la lampe est supérieure à celle de l’air atmosphérique)
FICHE N°1 Activité

Quels sont les effets possibles d’une force dont le point d’application
se déplace ?

Recherche en petits groupes :


Le professeur présente aux élèves le montage suivant (on agit sur le mouvement du wagonnet en
approchant un sèche-cheveux) :

Vous devez répondre aux questions suivantes et argumenter vos réponses en vous aidant
de schémas.
1. Sur quelle distance faut-il pousser un wagon pour lui faire prendre une vitesse donnée ? ou pour
l’arrêter ? Cela dépend-il de la façon dont on oriente le sèche-cheveux ?
2. Comparez l’efficacité de la force qui agit sur le mouvement du wagon selon la direction et le sens
suivant lesquels l’air est soufflé sur le wagon. Quelles sont les directions les plus efficaces pour
accélérer le wagon ? pour le freiner ?
3. Y a-t-il une ou des directions particulièrement inefficaces pour agir sur la vitesse du wagon ? Que
peut-on dire des directions intermédiaires ?
r
Lorsqu’une force constante F agit sur un mobile en mouvement de translation tout au long d’un
r
déplacement D , on dit qu’elle effectue un travail W.
Selon les cas, un travail peut être « moteur » « résistant » ou « nul »

4. Dans quels cas diriez-vous qu’un travail est moteur ? résistant ? nul ?
5. Parmi les relations ci-dessous proposées pour définir le travail qu’une force constante de valeur F
effectue sur un mobile au cours d’un déplacement rectiligne de longueur D, quelle est celle qui
vous paraît la mieux convenir et pourquoi ?

W = F .D W = F .D. sin α W = F .D. cos α W = F .D.α


Conclusion :

Le professeur dicte ou fait lire dans le livre :


La définition du travail W d’une force
Unité de travail : le joule (J).

Le travail est dit moteur si α < π /2


Le travail est dit résistant si α > π /2

Prolongements :

Expression du travail du poids d’un corps : W = M.g.(z A – z B)°


Puissance du travail d’une force constante P = F.V.cosα
FICHE N° 2 TP

Comment le travail d’une force modifie-t-il le mouvement d’un solide


en translation ?

Objectifs du TP

• Introduire la notion d’énergie cinétique. Vérifier la pertinence de la relation de définition de


l’énergie cinétique de translation d’un solide. Concevoir l’énergie comme un capital transférable
d’un système à un autre et montrer que le travail constitue un mode de transfert de l’énergie.

• Mettre en place les bases du raisonnement lié à la conservation de l’énergie (diagrammes


d’énergie).

• Pratiquer une démarche scientifique de type hypothético-déductive (ce qui signifie ici que l’on
construit des expériences en vue de mettre à l’épreuve des hypothèses).

Comment déterminer la vitesse acquise par un solide sur lequel une force a
effectué un travail W donné ?

Les élèves travaillent par groupes de quatre. La situation proposée par le professeur est la suivante.

Situation
On se propose de traiter maintenant de manière quantitative la question posée lors de l’introduction
de la notion de travail (cf. fiche N° 1).

Pour cela,

1. nous remplaçons le sèche cheveux par un appareil dit « à force constante » (cf. fiche technique
r
ci-après). Cette appareil permet d’agir sur le mouvement d’un objet avec une force F mesurable
et vectoriellement constante au cours du temps ;

2. nous remplaçons le wagon par un solide mobile sans frottements (ou plus exactement, dont les
frottements sont si faibles que les forces de frottements peuvent raisonnablement être négligées
r
devant la valeur de la force F )1.

Le dispositif d’étude :
Le professeur présente aux élèves le dispositif (fig ci-dessous). Il fait fonctionner devant eux la
machine à force constante et il montre comment elle agit, le mobile aéroporté pour montrer la
faiblesse des frottements. Il présente le dispositif de repérage des positions et des vitesses du mobile2
mais ne fait pas d’enregistrement.

1. Un mobile aéroporté sur table horizontale (ou sur banc) convient parfaitement. Un chariot mobile
sur rails convient aussi si les roues sont montées sur roulements et si les rails sont de bonne
qualité.

2 Le mouvement du mobile peut être étudié par étincelage, par enregistrement vidéo ou par un
capteur mesurant la vitesse au point considéré.
appareil à force constante
M

vers l'aspirateur
O A (débit de l'air réglable)

Il pose alors les deux questions suivantes aux groupes :

Questions :
1. « L’appareil étant en marche, si on abandonne, en un point O et sans vitesse initiale, le mobile à
r
l’action de la force constante F , quelle sera, d’après vous l’allure de l’enregistrement
chronophotographique du mouvement ? Vous répondrez de manière qualitative mais précise en
vous aidant d’un dessin de l’enregistrement supposé.

2. De quelles grandeurs dépend, selon vous, la vitesse acquise en un point A ?


A votre avis, comment ces grandeurs influent-elles sur la valeur de cette vitesse et pourquoi ? »

Les groupes sont alors invités à exposer leurs réponses et argument à l’ensemble du groupe. Une
courte discussion permet d’arrêter des réponses faisant le consensus.
(On se met d’accord sur les effets de F, OA et M). Le professeur pose alors aux groupes d’élèves les
deux dernières questions.

Questions
3. « On désire savoir comment varie la vitesse V atteinte par le mobile en un point A quelconque en
r r
fonction du travail W( F ) effectué par la force F entre O et A. r
Des différentes hypothèses de relations simples ci-dessous liant W( F ) , M et V et dans
lesquelles a est une constante à déterminer, quelles sont, à votre avis, celles qui sont recevables
et donc méritent d’être testées par l’expérience ? (Vous éliminerez celles qui ne le sont pas et
vous direz pourquoi) »

M
W = a( M + V ) W = a.M .V W = a.M .V ² W = a.M ².V W = a.M ².V ² W = a.
V
V
W = a.
M
4. Elaborez par écrit un protocole expérimental permettant de tester les hypothèses retenues. »

Commentaire. On attend des élèves qu’ils éliminent la première hypothèse qui n’est pas homogène
et les deux dernières qui ne respectent pas le fait que M et V doivent varier en sens inverse pour W
donné. Restent donc quatre hypothèses à tester.

Expérience-test
Les propositions de protocoles sont ensuite discutées.

On convient, par exemple, d’effectuer les mesures de vitesses V pour 3 ou 4 valeurs du travail W
(deux valeurs de OA et deux valeurs de F) et quelques valeurs de la masse M du mobile.
Chaque groupe vient effectuer deux ou trois mesures

Remarque. L’organisation du protocole dépend bien évidemment du dispositif d’enregistrement. S’il


s’agit d’un étincelage, chaque groupe en réalisera un. Si on a choisi de lire directement V par
l’intermédiaire d’un capteur, chaque groupe fera plusieurs mesures.
Les vitesses obtenues sont consignées dans un tableau du type suivant.

W1= (J) W2= (J) W3= (J) W4= (J)

M1= (kg)

M2= (kg)

M3= (kg)

Les élèves, avec leur calculette, testent alors les différentes hypothèses.

On constate que la relation W = a.M .V ² est validée avec a = ½

CONCLUSION
r
La vitesse acquise par un mobile de masse M sur lequel une force F effectue seule un travail
r r 1
W( F ) satisfait à la relation W ( F ) = .M .V ² (W en J, M en kg et V en m.s-1)
2

Notion d’énergie cinétique


Le professeur conclue le travail précédent en instituant les notions d’énergie cinétique et de transfert
d’énergie de la manière suivante:

Nous dirons que :

a.- Le mobile, dans son mouvement a accumulé un capital appelé « énergie cinétique » que
nous noterons Ec.

b.- Ce capital d’énergie n’a pas été créé, mais résulte intégralement d’un transfert d’énergie de
la machine vers le mobile. Nous noterons WR cette énergie reçue.

c.- Cet apport d’énergie WR est mesuré, en valeur absolue 3, par le travail W(F) de la force
exercée par la machine sur le mobile. WR = 1/2MV²

3 Devant les difficultés rencontrées par les élèves avec les grandeurs algébriques et les schémas qui
en résultent dans l’écriture des bilans d’énergie, nous avons délibérément pris le parti de comptabiliser
les transferts d’énergie de manière arithmétique. Le travail d’une force ayant été défini de manière
algébrique, cela nous conduit à différencier celui-ci des notions (arithmétiques) d’énergies reçues et
cédées. Par la suite, les premières seront notées WR , QR et RR selon la nature du transfert (travail,
transfert thermique, rayonnement) et les secondes WC , QC et RC . On voit bien que, dans notre cas, on
bien WR = W(F) parce que le travail de la Force constante est moteur. Comme nous le verrons plus
loin, dans le cas d’un travail résistant (donc négatif), le système cédant de l’énergie, on écrira Wc = -
Par conséquent

1. Le travail d’une force constitue un mode de transfert d’énergie.


2. L’énergie cinétique d’un mobile satisfait à la relation: Ec = ½ MV².

Nous représenterons, dans l’exemple traité, cette capitalisation et ce transfert d’énergie par le
diagramme ci-dessous :

Ec
WR
Machine
0
Mobile

et nous écrirons : W R = Ec

Comment le travail d’une force modifie-t-il l’énergie cinétique d’un solide en


translation ?

Cas d’un travail moteur


Il s’agit ici de savoir en quoi, le travail WAB(F)effectué par la force de la machine sur un trajet
quelconque AB du mobile modifie son énergie cinétique Ec.
On peut alors partir, par exemple, de l’enregistrement chronophotographique ou des mesures
effectuées précédemment.

sens du mouvement

O A B
Ce résultat, appliqué à un mobile abandonné en O sans vitesse initiale, permet d’écrire :

Ec A = W OA = Mg.OA
Ec B = W OB = Mg.OB or WAB(F) = F.AB et OA + AB = OB

Le travail moteur WAB(F) de la force exercée par la machine représente l’énergie WR reçue par le
mobile entre les points A et B.
On peut donc écrire : EcA + WR = EcB
On représente ce résultat par le diagramme d’énergie suivant :

W(F). Ainsi, un transfert d’énergie résultant du travail d’une force sera toujours mesuré par la valeur
absolue de celui-ci.
EcB

WR EcA
Machine

Mobile

Cas d’un travail résistant


On part, ici encore d’un document chronophotographique (ou de la vidéo) d’un mobile lancé cette fois
r
dans le sens contraire de celui de la force F (fig ;)

sens du mouv ement F

B A O

Le résultat est ici inverse : l’énergie cinétique en B est inférieure à celle que le mobile avait en A. Nous
disons ici que le mobile a cédé une énergie Wc à l’extérieur mesurée, en valeur absolue ,par le travail,
r
ici résistant et donc négatif, de la force F. WC = W AB (F )
On écrit alors : EcA – Wc = Ec B:
et le diagramme d’énergie est le suivant :

EcA

EcB
Wc
Machine

Mobile
CONCLUSION DE CETTE ETUDE

Le professeur peut alors conclure le travail de la séance de la manière suivante :

L’énergie cinétique finale d’un solide en translation est toujours égale à son énergie cinétique
initiale augmentée de l’énergie reçue et diminuée de l’énergie cédée en raison des travaux des
forces extérieures qui lui sont appliquées. Le travail constitue un mode de transfert de
l’énergie.

Compétences testées (cf. BO N°7 du 31 08 2000)

Compétences expérimentales et manipulatoires


• Formuler une hypothèse sur un événement susceptible de se produire ou un paramètre pouvant
jouer un rôle dans un phénomène
• Proposer une expérience susceptible de valider ou d’invalider une hypothèse ou répondant à un
objectif précis
• Analyser des résultats expérimentaux
• Exprimer un résultat avec un nombre de chiffres significatifs compatible avec les conditions de
l’expérience
• Faire l’étude statistique d’une série de mesures
• Utiliser les technologies de l’information et de la communication.

Compétences transversales
• Rédiger une argumentation
• Utiliser les puissances de 10
• Utiliser l’ordinateur pour acquérir des données expérimentales
• Utiliser un tableur ou un logiciel dédié au traitement des résultats expérimentaux
Bibliographie et fiche technique

L’appareil à forces constante a été inventé par Pierre Sauvecanne. Il peut être facilement construit
pour un coût très modique. La description complète du mode de construction donnée par l’auteur peut
être consultée par l’internet à l’adresse suivante :
http://perso.wanadoo.fr/pierre.sauvecanne/concours.html

Principe
Un piston P très léger (masse négligeable devant celle de l’objet mis en mouvement ) se déplace
dans un long cylindre grâce à la différence de pression par la turbine d’un aspirateur dont la vitesse
est réglable.

appareil à force constante


fil de traction

objet à mettre vers l'aspirateur


en mouvement (débit de l'air réglable)
ou à maintenir
M en équilib re
(étalonnage de la machine)

L’étalonnage de l’appareil se fait en suspendant une masse M et en agissant sur le rhéostat de telle
sorte qu’elle se maintienne en équilibre ou, ce qui est plus simple (mais moins précis)au moyen d’un
dynamomètre sensible.

Il permet des vérifications des principes fondamentaux de mécanique newtonienne et de l’énergie


avec une précision inférieure à 5%.

Il est actuellement ou sera prochainement commercialisé par certains fournisseurs de matériel


pédagogique.

Intérêt de l’appareil
Dans les expériences habituelles de mécanique demandant une force constante, on utilise comme
force le poids de l’objet (chute libre, mouvement sur un pan incliné etc.). Le principal inconvénient du
recours au poids comme force constante est que la masse ne semble pas intervenir. On a, de ce fait
les plus grandes difficultés à montrer de manière quantitative et simple le caractère inertiel de celle-ci.
(Il est par exemple difficile de réaliser et de comparer les mouvements de deux masses différentes
tractées avec une même force constante).
Les machines de types « machine d’Atwood » ont été abandonnées dans l’enseignement secondaire
en raison de la très grande difficulté de raisonnement qu‘elles impliquent. Cela conduit à abandonner
de fait l’étude de situations de mouvements à force constante au cours desquelles l’effet inertiel des
masses mobiles intervient de manière explicite.
L’appareil à force constante permet facilement de lever la plupart de ces difficultés comme en
témoigne le TP ci-dessus.
FICHE N°2 (bis) TP

Comment déterminer la vitesse acquise par un solide sur lequel une


force F effectue un travail W ?

Objectifs du TP

• Introduire la notion d’énergie cinétique. Vérifier la pertinence de la relation de définition de


l’énergie cinétique de translation d’un solide. Concevoir l’énergie comme un capital transférable
d’un système à un autre et montrer que le travail constitue un mode de transfert de l’énergie.

• Mettre en place les bases du raisonnement lié à la conservation de l’énergie (diagrammes


d’énergie).

Situation-problème

Les élèves travaillent en petits groupes de trois ou quatre.


Chaque groupe dispose du montage représenté ci-contre qui
comporte :
• une règle graduée fixée verticalement 50
• un capteur de vitesse relié à un ordinateur et monté en
face de la graduation 0 de la règle
• une bille (chaque groupe dispose d’une bille différente).

1. Déterminez de quelle hauteur h il faut lâcher la bille


40
(sans vitesse initiale) pour que son poids effectue au
cours de la chute un travail de 1 Joule.

Remarque. Les groupes disposent d’une balance dans la salle.


Ils savent calculer le travail du poids. 30
Nous avons utilisé de grosses billes d’acier (diamètre de 2.5 à
3.5 cm environ) dont les masses étaient comprises entre 70 et
120 g cf. fiche technique ci-dessous). Il est possible de prendre vers l'ordinateur
des billes plus petites, mais dans ce cas, il faudra modifier la
consigne (choisir, par exemple un travail de 0,1Joule) afin que 20
la hauteur de chute reste raisonnable.

2. Effectuez ensuite la chute correspondante et mesurez


quelle est la vitesse de la bille à l’arrivée.
10
Remarque. S’ils ne le font pas spontanément, les élèves sont
invités par le professeur à effectuer plusieurs mesures
successives.

3. Sans réaliser les manipulations, indiquez quelles 0


seraient, d’après vous, les vitesses obtenues par la
bille pour des travaux de 0,25 J 0,5 J et 0,75 J.

Remarque . On s’attend à ce que des élèves prévoient que les vitesses obtenues soient
proportionnelles aux travaux ou, éventuellement, à d’autres prévisions fondées sur les idées qu’ils ont
sur la chute des corps.

4. Effectuez alors les vérifications expérimentales.

Les élèves viennent reporter leurs résultats dans un tableau récapitulatif tracé par le professeur selon
le modèle ci-dessous :
W (J) Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3 Groupe 4
M=……kg M=……kg M=……kg M=……kg
V mesurée (m/s) V mesurée (m/s) V mesurée (m/s V mesurée (m/s
1J

V V V V V V V V
prévue mesurée prévue mesurée prévue mesurée prévue mesurée
0,25J

0,50J

0,75J

Les vitesses mesurées sont-elles conformes à celles que vous aviez prévues ?
Les vitesses obtenues par les différents groupes sont-elle les mêmes ?

Conclusion :
Les vitesses à l’arrivée dépendent de la masse de la bille et du travail effectué par la pesanteur.
Cependant, elles ne sont pas proportionnelles à ce travail.

Les élèves sont ensuite invités à vérifier que W est toujours égal à ½.MV².

Notion d’énergie cinétique


Le professeur conclue le travail précédent en instituant les notions d’énergie cinétique et de transfert
d’énergie de la manière suivante:

Nous dirons que :

a.- La bille, dans son mouvement de chute a accumulé un capital appelé « énergie cinétique »
que nous noterons Ec.

b.- Ce capital d’énergie n’a pas été créé, mais résulte intégralement d’un transfert d’énergie
vers la bille. Nous noterons WR cette énergie reçue.

c.- Cet apport d’énergie WR est mesuré, en valeur absolue 4, par le travail W(P) de la force
exercée par la pesanteur sur le mobile. Ce qui signifie que : WR = 1/2MV²

Par conséquent

3. Le travail d’une force constitue un mode de transfert d’énergie.


4. L’énergie cinétique d’un mobile satisfait à la relation: Ec = ½ MV².

4 Devant les difficultés rencontrées par les élèves avec les grandeurs algébriques et les schémas qui
en résultent dans l’écriture des bilans d’énergie, nous avons délibérément pris le parti de comptabiliser
les transferts d’énergie de manière arithmétique. Le travail d’une force ayant été défini de manière
algébrique, cela nous conduit à différencier celui-ci des notions (arithmétiques) d’énergies reçues et
cédées. Par la suite, les premières seront notées WR , QR et RR selon la nature du transfert (travail,
transfert thermique, rayonnement) et les secondes WC , QC et RC . On voit bien que, dans notre cas, on
bien WR = W(P) parce que le travail de la Force de pesanteur est moteur. Comme nous le verrons
plus loin, dans le cas d’un travail résistant (donc négatif), le système cédant de l’énergie, on écrira Wc
= - W(P). Ainsi, un transfert d’énergie résultant du travail d’une force sera toujours mesuré par la
valeur absolue de celui-ci.
Nous représenterons, dans l’exemple traité, cette capitalisation et ce transfert d’énergie par le
diagramme ci-dessous 5 :

Ec
WR

0
Bille

et nous écrirons : W R = Ec

Comment le travail d’une force modifie-t-il l’énergie


cinétique d’un solide en translation ?

Retour sur la chute libre d’un objet O.

Il s’agit ici de savoir comment, par exemple, le travail WAB (P) effectué par la
force de pesanteur sur le trajet AB de la bille modifie son énergie cinétique
Ec, autrement dit de comparer ce travail aux valeurs EcB et EcA
A
Objectifs : On attend simplement ici des élèves qu’ils investissent les
connaissances acquises dans la partie précédente sur le travail et l’énergie
cinétique

Ce résultat, appliqué à un objet abandonné en D sans vitesse initiale, permet


d’écrire :

Ec A = W DA = Mg.DA
Ec B = W DB = Mg.DB
or WAB = Mg.AB et DA + AB = DB

Le travail moteur WAB de la force de pesanteur représente l’énergie reçue par


la bille dans sa chute entre les points A et B. On le notera Wr(P) B
On peut donc écrire : EcA + Wr(P)= EcB
Un travail moteur correspond donc à de l’énergie reçue par l’objet en
mouvement.

5 Dans le cas particulier de la force de pesanteur, on ne peut préciser, à ce niveau d’où provient
l’énergie transférée ce qui explique que les flèches correspondant aux transferts ne soient reliées qu’à
la boucle représentant la bille. Pour être complet, il faudrait dire ici qu’elle provient du système
Terre+bille qui se déforme, mais ce système n’est pas extérieur à la bille. On voit bien l’intérêt qu’il y
aura, par la suite, à traiter de telles situations en termes de variation de l’énergie potentielle de la bille
en interaction avec la Terre plutôt que par un transfert d’énergie.
On représente ce résultat par le diagramme d’énergie suivant :

Ec B

WR EcA

Bille

Cas d’un travail résistant (objet lancé vers le haut)

Le résultat est ici inverse : l’énergie cinétique en B est inférieure à celle que
l’objet avait en A.
Nous disons ici que la bille a cédé une énergie Wc mesurée, en valeur
absolue,par le travail, ici résistant et donc négatif, de la force de pesanteur P.
r
WC = W AB (P ) B

On écrit alors : EcA – Wc = EcB:


et le diagramme d’énergie est maintenant le suivant :

EcA
A

WC Ec B

O.

Bille
CONCLUSION DE CETTE ETUDE

Généralisant les résultats précédents au cas de n’importe quelle force, le professeur peut alors
conclure le travail de la séance de la manière suivante :

L’énergie cinétique finale d’un solide en translation est toujours égale à son énergie cinétique
initiale augmentée de l’énergie reçue et diminuée de l’énergie cédée en raison des travaux des
forces extérieures qui lui sont appliquées. Le travail constitue un mode de transfert de
l’énergie.

Compétences testées (cf. BO N°7 du 31 08 2000)

Compétences expérimentales et manipulatoires


• Formuler une hypothèse sur un événement susceptible de se produire ou un paramètre pouvant
jouer un rôle dans un phénomène
• Proposer une expérience susceptible de valider ou d’invalider une hypothèse ou répondant à un
objectif précis
• Analyser des résultats expérimentaux
• Exprimer un résultat avec un nombre de chiffres significatifs compatible avec les conditions de
l’expérience
• Faire l’étude statistique d’une série de mesures
• Utiliser les technologies de l’information et de la communication.

Compétences transversales
• Rédiger une argumentation
• Utiliser les puissances de 10
• Utiliser l’ordinateur pour acquérir des données expérimentales
• Utiliser un tableur ou un logiciel dédié au traitement des résultats expérimentaux

Fiche technique :
Nous donnons ci-dessous les résultats obtenus avec différentes billes :

M (kg) 0,070 0,085 0,105 0,120


h (m) calculée
1,46 1,20 0,97 0,85
pour W = 1J
V (m/s)
mesurée à l’arrivée 5,3 4,8 4,3 4,1
au sol

W (J) Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3 Groupe 4


M= 0.07kg M=0.085kg M=0,105kg M=0,120kg
V (m/s) 1/2MV² V (m/s) 1/2MV² V (m/s) 1/2MV² V (m/s) 1/2MV²
0,25 2,65 0,25 2.40 0,24 2,20 0,25 2,05 0,25
0,5 3,80 0,51 3,45 0,51 3,10 0,50 2,90 0,51
0,75 4,65 0,76 4,20 0,75 3,80 0,76 3,55 0,76
1 5,30 1,02 4,80 0,98 4,30 0,97 4,10 1,01

Bibliographie
Ouvrage collectif, Introduction à l’énergie, CRDP de Lyon, 1998.
FICHE N° 3 Activité

A quoi sert l’énergie transférée au skieur ?

Objectif

Construire le concept difficile6 d’énergie potentielle de pesanteur.

Réflexion sur l’énergie et le travail des forces.

Les élèves travaillent en petits groupes de 4 ou 5. Le professeur propose à chaque groupe de donner
son avis sur la situation suivante.

1. Situation-problème

Un skieur est tracté à vitesse constante par un remonte-pente sur une portion de piste AB supposée
rectiligne (fig). On se propose d’étudier les transferts d’énergie, effectués entre le skieur et les objets
qui l’entourent, tout au long du trajet AB.

pylone
câble
β
perche

. B

skieur

sol (piste)

A
α

Questions :
1. Selon vous, tout au long de AB, le skieur reçoit-il ou cède-t-il de l’énergie ? Si oui par
quels objets lui est transmise l’énergie reçue et/ou à quels objets le skieur en cède-t-il ? Si
non, pourquoi ?

6 Contrairement aux concepts de travail et d’énergie cinétique facilement associés à l’observation du


mouvement d’un corps, et à celui d’énergie interne, abusivement associé parfois au seul paramètre
température, l’énergie potentielle de pesanteur n’est généralement pas reconnue spontanément par
les élèves qui ne voient pas dans l’altitude le signe manifeste d’un capital énergétique.
2. Y a-t-il, selon vous de l’énergie accumulée par le skieur et susceptible d’être récupérée,
par exemple, à la descente ?
3. Y a-t-il, selon vous, de l’énergie “perdue” pour le skieur, (c’est-à-dire irrécupérable par
lui) ?

Après quelques minutes de réflexion, un élève de chaque groupe est invité à donner le point de vue
de son groupe. Le professeur note au tableau les différentes réponses qu’il classe en trois catégories :

1. Energie reçue
2. Energie accumulée (récupérable)
3. Energie cédée (non récupérable)

Commentaire. On peut s’attendre à ce que des groupes placent, dans la première catégorie, le travail
moteur de la force exercée par la perche sur le skieur, qu’ils évoquent peut-être des « pertes » par
frottement à mettre dans la troisième catégorie. Toute la question est de savoir ce que les groupes
d’élèves feront de l’énergie liée à la pesanteur.

Une discussion est alors engagée par le professeur sur la question essentielle de l’énergie associée à
l’action de la pesanteur. Doit-on la considérer comme un transfert ou comme une contribution au
capital d’énergie récupérable ?

Le professeur fait alors remarquer que la réponse suppose un choix :

• compter cette énergie comme un travail cédé à la Terre, c’est, d’une certaine façon,
mettre l’accent sur l’idée de transfert au détriment de celle d’accumulation ;
• considérer, au contraire, cette énergie comme constitutive du capital (au même titre, par
exemple, que l’énergie cinétique), c’est mettre l’accent sur l’idée de récupération possible
(à la descente).

Il indique que la physique fait souvent le choix de la seconde proposition parce, qu’en mettant l’accent
sur un potentiel de récupération, elle est, dans de nombreux cas, plus intéressante que la première. Il
dicte alors la réponse qui sera donnée à la question initiale :

“Tout au long du trajet AB, le skieur reçoit de l’énergie mesurée par le travail moteur de la
force que la perche exerce sur lui. Il abandonne à l’environnement une partie de celle-ci en
raison des frottements. Le reste est accumulé par le skieur en interaction avec la Terre.

On appelle « Energie potentielle de pesanteur » (généralement notée Epp), l’énergie d’un solide
en interaction avec la Terre situé à l’altitude z. Cette énergie accumulée par le solide varie donc
avec l’altitude z à laquelle il se trouve”

Calcul de l’expression de l’énergie potentielle de pesanteur.

Pour effectuer ce calcul, le professeur propose aux groupes d’élèves d’effectuer le travail suivant :

1. Représentez graphiquement les forces qui agissent sur le skieur tout au long de
AB. (Vous pourrez vous aider en traçant un diagramme objets-interactions).
2. Quelles relations pouvez-vous écrire entre les valeurs des différentes forces
appliquées au skieur ?
3. Exprimez à l’aide de ces relations le travail de la force exercée par la perche sur le
r
skieur sur AB, noté : W AB ( FP/x ).

Commentaire : Les deux premières questions sont bien à la portée des élèves. La troisième
est un peu plus difficile mais peut être traitée par certains et exposée à tous. On trouvera ci-
après, à titre indicatif, le résultat du travail demandé.
FP/X
perche
P
FS/X
câble
pylones
β
X etc.
skieur F'S/X
skis
α
fr

Terre sol

FT/X

D.O.I. FORCES
Application de la première loi de Newton :
r r r r r
FP / X + F ' S / X + FT / X + FS / X = 0 (1)
Relation entre les valeurs des forces (projection de 1 sur la direction de la pente)
FP / X ⋅ cos β = F ' S / X + FT / X .sin α (2)
Calcul du travail de la force exercée par la perche sur le skieur (énergie transférée par le
téléski au skieur):
r
W R = W AB ( FP / X ) = FP / X .AB. cos β
Compte tenu de (2) on peut écrire :
W R = FT / X . AB. sin α + F ' S / X .AB
W R = M .g ( z B − z A ) + F ' S / X .AB

Le professeur interprète alors devant les élèves le résultat précédent de la manière suivante :

• M .g ( z B − z A ) correspond à l’énergie nécessaire pour élever le skieur de A à B. Cette


énergie est récupérable (par exemple à la descente du skieur). Ce terme représente donc la
variation de l’énergie potentielle de pesanteur du skieur en interaction avec la Terre.
Nous définirons, par conséquent, celle-ci par la relation Epp = M.g.z
• La partie de W R représentée par le terme F ' S / X . AB correspond à une énergie non
récupérable par le skieur. Elle est, pour l'essentiel, transférée, en raison des frottements, à
la neige qui est déformée et qui fond au contact des skis.
Le diagramme d’énergie suivant traduit le raisonnement ci-dessus:

EppB

WR EppA transferts
Téleski non récu-
environnement
pérables
Skieur
+Skis

E ppB = E ppA + WR − ( F ' S / X ⋅ AB )


L'énergie F ' S / X . AB , "perdue" par le skieur se retrouve en fait répartie en variation de
l'énergie interne de la neige et en celle du skieur. C'est pour cela que l'on ne peut pas en général
identifier ce terme à de l'énergie cédée par le skieur à l'extérieur. Cependant, si on admet que la
température des skis ne varie pas au contact de la neige qui constitue un excellent thermostat
(hypothèse raisonnable), l'énergie totale du skieur est constante et le terme F ' X / S . AB représente
bien les transferts (ici mécaniques et thermiques) effectués vers l’environnement.

Remarque : lorsque des frottements se situent à l’interface entre le système et l’extérieur (cas d’un
solide en translation qui frotte sur son support par exemple), on ne peut évaluer séparément
l’élévation de l’énergie interne du solide, celle du support et le transfert d’énergie effectué par travail
(cf. articles de JP Barrat et de JL Dettwiller cités en bibliographie).

Compétences testées (cf. BO N°7 du 31 08 2000)

Compétences transversales
• Utiliser le vocabulaire scientifique
• Rédiger une argumentation
• Utiliser les vecteurs
• Utiliser quelques notions de géométrie

Bibliographie

Ballini, P., Robardet, G., Rolando, J-M., L’intuition, obstacle à l’acquisition de concepts scientifiques,
ASTER, n°24, juin 1997, INRP, 81-112.
Ballini, P., Robardet, G., Rolando, J-M., Construire le concept d’énergie en classe de première S, ,
Bulletin de l’Union des Physiciens, N° 800 janvier 1998, 23-40.
Barrat J.P. Remarques sur les bases de la thermodynamique, Bulletin de l’Union des Physiciens, N°
724 vol 84 mai 1990, 675-684.
Dettwiller J-L., création de chaleur et échanges énergétiques : application à l’étude thermodynamique
du contact de deux solides avec frottements, Bulletin de l’Union des Physiciens, N° 775 juin vol 89
1995, 1057-1078.
Lemeignan, G., et Weil-Barais, A, Construire des concepts en physique, Hachette-Education, 1993.
FICHE N° 4 TP

Que devient l’énergie cinétique d’un projectile lancé ?

Objectifs
Montrer que l’énergie cinétique peut se transformer en énergie potentielle et réciproquement.

Situation-problème
On considère la situation suivante :

Un joueur de pétanque lance sa boule en réalisant une chute “plombée” c’est-à-dire en faisant
en sorte qu’à l’arrivée la boule ait une trajectoire aussi proche de la verticale que possible de
manière à se caler dans le trou de son impact au sol.
Comment varient, selon vous, les énergies cinétique et potentielle de pesanteur de la boule à
partir de l’instant où celle-ci a quitté la main du joueur jusqu’au moment où elle va toucher le
sol ?

Commentaire : On attend ici des élèves qu’ils prévoient que pendant la montée, la valeur de la
vitesse diminue et que pendant la descente vers le sol ces énergies varient en sens inverse. Donc
qu’ils prévoient que lorsque Ec augmente, Epp diminue et réciproquement.

Le professeur pose alors la question suivante aux élèves :

« Comment savoir si toute l’énergie cinétique “perdue” pendant la montée est (ou non)
récupérée sous forme d’énergie potentielle, et si toute l’énergie potentielle “perdue” pendant
la descente est (ou non) récupérée sous forme cinétique ?»

La classe est ainsi conduite à examiner sur un document vidéo le mouvement d’un tir plombé d’une
boule de pétanque. Le mouvement est observé en temps réel, puis au ralenti, puis image par image.

Le professeur propose aux élèves d’effectuer eux-mêmes les mesures nécessaires sur les images du
document afin de tenter de répondre à la question posée.
Les élèves travaillent alors par deux. Chaque binôme dispose d’un ordinateur, l’enregistrement du
mouvement de la boule ayant préalablement été copié sur le disque du de celui-ci, ou disponible sur
réseau.
Les élèves sont alors invités à repérer, au moyen d’un logiciel de pointage, les coordonnées des
positions occupées par le centre de la boule.
Munis des résultats de ce pointage, ils doivent ensuite entrer ces coordonnées dans un tableur et
calculer les valeurs des énergies cinétique et potentielle pour chacune des positions de la boule.
Ils construisent ensuite les courbes représentatives des variations de Ec et Epp

45
Energies (J)

40

35

30

25 Ec
20 Epp

15

10

0
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0
Temps (s)

Remarque. Les courbes, données ci-dessus à titre d’exemple, ont été obtenues pour le lancer d’une
boule de 700 g lancée à la vitesse d’environ 9,5 m/s suivant un angle de 62° avec l’horizontale.

Les élèves sont alors conduits à constater qu’à chaque instant, les énergies cinétique et potentielle
varient en sens inverse de telle sorte que :
- toute l’énergie cinétique perdue pendant la montée se transforme intégralement en énergie
potentielle et que, réciproquement,
- toute l’énergie potentielle perdue pendant la descente se transforme intégralement en
énergie cinétique.
Les diagrammes d’énergie sont donnés ci-dessous :

EcA EpB Ec B' EpA'

EcA' EpB'
EcB EpA

Boule Boule
entre deux états A et B entre deux états A' et B'
pris pendant la montée pris pendant la descente

Exercice de réflexion

Observez la situation décrite par le dessin ci-dessous.


Il y a une erreur dans chacun des trois commentaires que font les personnages. Essayer de les
identifier et corrigez en conséquence les commentaires écrits dans les bulles.

Réponse : Les deux personnages embarqués dans les wagons ont chacun de l’énergie cinétique et
de l’énergie potentielle mais pas en même quantité. Quant à la somme Ec+Ep, elle n’est pas
constante en raison des “pertes” d’énergie par frottements. On pourra rectifier les commentaires de la
manière suivante :
- en haut à gauche : « Moi j’ai surtout de l’énergie potentielle » ;
- en haut à droite : « Moi j’ai surtout de l’énergie cinétique » ;
- en bas : « Ec + Ep ne cesse de diminuer en raison des frottements »

Compétences testées (cf. BO N°7 du 31 08 2000)

2.

3. Compétences expérimentales et manipulatoires

• Formuler une hypothèse sur un événement susceptible de se produire ou un paramètre pouvant


jouer un rôle dans un phénomène
• Analyser des résultats expérimentaux
• Utiliser les technologies de l’information et de la communication.

4. Compétences transversales

• Construire un graphique et savoir l’utiliser


• Utiliser un tableur ou un logiciel dédié au traitement des résultats expérimentaux
FICHE N° 5 Activité ou TP

Un travail peut-il produire d’autres effets ?


Peut-on échauffer un corps sans apport de travail ?

Objectifs
Introduire qualitativement l’énergie interne : savoir que l’énergie reçue par travail peut aussi être
stockée par un corps dont certaines propriétés physiques ou chimiques sont modifiées (variation de la
température, changement d’état physique, déformation élastique, transformation chimique etc.)

Déroulement de la séance
Le professeur donne l’information suivante :

• « Si, en apportant de l’énergie à un système sous forme de travail, on est capable


d’observer des effets qui n’affectent ni son état de repos ou de mouvement, ni l’altitude à
laquelle il se trouve, alors on dira que ce système à accumulé de l’énergie dite “ INTERNE”
et notée U .
• La séance a pour but d’identifier différents cas de stockage d’énergie interne.
Pour chacune des situations que vous allez rencontrer, vous devrez :
1. Identifier le ou les effets qui témoignent d’une variation de l’énergie interne du système
désigné
2. Traduire les transferts d’énergie et les variations de l’énergie interne stockée dans le
système désigné au moyen d’un diagramme d’énergie. »

Les élèves travaillent en petits groupes de cinq ou six (moins si la séance est réalisée en TP). Les
différentes situations suivantes sont proposées sur différentes tables au moyen d’une fiche placée sur
la table avec éventuellement le matériel correspondant. Les groupes effectuent le travail demandé et
passent d’une table à l’autre toutes les 15 à 20 minutes à la demande du professeur.

Situation 1 : Tordre un morceau de fil de fer dans ses doigts jusqu’à la rupture. Quels sont les
effets constatés sur le morceau de fil de fer ? Elaborez un diagramme d’énergie rendant compte de la
situation.

Situation 2 : On dispose d’une génératrice à manivelle reliée à un condensateur par deux fils
électriques.
a) Charger le condensateur en tournant la manivelle.
b)Débrancher le condensateur en évitant de court-circuiter les deux bornes puis relier ces dernières à
une lampe à incandescence.

Le système étudié étant le condensateur + la génératrice, quels sont les effets constatés? Elaborez un
diagramme d’énergie rendant compte de la conservation de l’énergie lors de la phase a.
Elaborez un deuxième diagramme correspondant à la phase b, le système étant, cette fois, le
condensateur. Puis un troisième diagramme, le système étant maintenant la lampe.
Situation 3 : Vous disposez d’un petit pistolet à fléchettes.
a) Placez la fléchette dans le pistolet.
b) Appuyez sur la gâchette pour lancer la fléchette vers la cible (n’en profitez pas pour être
désagréable avec vos voisin(e)s !)
Le système étudié est le ressort du pistolet
Quels sont les effets constatés sur le ressort ? Elaborez un diagramme d’énergie rendant compte de
la phase a puis un autre pour la phase b. Elaborez ensuite un troisième diagramme pour la phase b le
système étant cette fois la fléchette.

Situation 4 : Un tube à essais contenant une solution froide est placé dans un bécher contenant de
l’eau très chaude. Deux thermomètres permettent de suivre l’évolution des températures de l’eau et
de la solution.

Quels sont les effets constatés ?

Elaborez un diagramme d’énergie rendant compte de l’évolution de la solution, puis un autre rendant
compte de celle de l’eau.

Peut-on continuer à qualifier de “travail” les transferts d’énergie entre l’eau et la solution ?

A votre avis ce transfert va-t-il se poursuivre indéfiniment ?


Si non quand s’arrêtera-t-il ?

Situation 5 : De l’eau froide est placée au soleil (ou à défaut sous une lampe
puissante)

Quels sont les effets constatés ?

Elaborez un diagramme d’énergie rendant compte de l’évolution de l’eau.

Peut-on continuer à qualifier de “travail” le transfert d’énergie entre la lampe et


l’eau ?

Quelle différence y a-t-il entre ce transfert d’énergie et le précédent ?

Conclusion

1. « Outre de l’énergie cinétique ou potentielle de pesanteur, un système peut stocker de


l’énergie au sein des particules qui le constituent : cette énergie est appelée “ENERGIE
INTERNE”. L’énergie interne dépend de l’état physico-chimique du système et est
susceptible de varier lorsque celui-ci varie (changement de température, transformations
physique, chimique ou nucléaire, déformation, modification de l’état électrique etc.

2. L’énergie peut être transférée d’un système à un autre selon plusieurs modes :
• Le travail mécanique Wm
• Le transfert thermique Q
• Le transfert électrique We
• Le rayonnement électromagnétique R
Diagrammes d’énergie
On s’en tient aux transferts et aux stockages essentiels. La température ambiante de l’environnement
est notée To.

environnem ent
U(T) U(T)

R
Wm U(T o) R U(T o )
Opérateur Lampe

fil de fer eau


Situation 1 Situation 5

U U
Q

Wm We
Opérateur Lampe environneme nt
R
0 0
Condensateur Condensateur

Situation 2(a)
Situation 2(b)

U U Ec

Wm Wm
Opérateur
0 0 0
Ressort Ressort Fléchette
Situation 3(a)
Situation 3(b)

U(T) U' (T1)

U'(T)
Q U(To ) Q
Solution
Eau

Solution Eau
Situation 4(a) Situation 4(b)
COMPLEMENTS SCIENTIFIQUES Travail et énergie

Une loi de conservation.


Certains concepts qui jouent un rôle essentiel en physique obéissent à une loi de conservation ; c'est
sans aucun doute la raison de leur introduction et de leur importance. Comment exprimer ces lois de
conservation ?

I – Système isolé.
La méthode la plus directe est de considérer un système isolé, qui n'est couplé en rien avec
l'extérieur et n'a aucun échange avec lui. Il suffit alors d'écrire que la grandeur qui nous intéresse ne
varie pas, reste constante. Ainsi on dira :
La masse d'un système isolé est constante
La quantité de mouvement totale d'un système isolé est constante
Le moment cinétique total par rapport à un point fixe d'un système isolé est constant
La charge électrique totale d'un système isolé est constante
L'énergie totale d'un système isolé est constante

La vérification, ou simplement l'utilisation, de ces lois de conservation ainsi exprimées nécessitent une
analyse du système, sa décomposition en plusieurs sous-ensembles tels que, pour chacun d'entre
eux, on puisse évaluer la grandeur d'intérêt et effectuer ensuite une sommation des diverses
contributions obtenues.
Cela est relativement aisé pour certaines de ces grandeurs si la somme désirée s'exprime à l'aide de
grandeurs macroscopiques aisément mesurables.
r r
Prenons d'abord le cas de la quantité de mouvement ; soit p i = m i v i la quantité de mouvement d'une
particule matérielle ; celle d'un sous-système matériel (n) qui en comprend un grand nombre est
r r r r
Pn = mn vn = ∑ pi où mn est la masse totale du sous-système et v n la vitesse de son centre de
i
masse; ce sont deux grandeurs macroscopiques mesurables. Puis la sommation finale donne :
r r r
∑ Pn = MVG où M est la masse totale du système et VG la vitesse du son centre de masse.
n
r
L'exploitation de ∑ Pn = Cste pour un système isolé est donc relativement aisée.
n
Prenons maintenant le cas de la charge électrique ; la situation est semblable mais très simple, car,
au lieu de sommer des vecteurs, on somme des valeurs algébriques. Quant à la sommation des
masses, c'est encore plus simple, toutes leurs valeurs étant positives.

Pour l'énergie, il en est différemment. Définissons l'énergie d'un système comme la somme de toutes
les énergies cinétiques des particules qui le composent et de leurs énergies potentielles d'interaction.
r r r
Le second théorème de Kœnig permet d'écrire Ecin = ∑ 12 mi vi2 = 12 MVG2 +∑ 12 mi ui2 avec ui = vi − VG
i i

, vitesse dans le référentiel barycentrique; si le premier terme 1


2
MVG2 ne contient que des grandeurs

∑ 12 m u qui est l'énergie cinétique totale


2
macroscopiques, il n'en est pas de même pour le second i i
i
des particules dans le référentiel barycentrique ; son expression est irréductible dans le cadre de la
mécanique macroscopique ; il en est de même pour les énergies potentielles d'interaction . Leur
somme est regroupée sous le vocable "d'énergie interne".
Une décomposition du système en sous-systèmes ainsi que l'utilisation de modélisations adaptées
permettent parfois de décrire à l'aide de grandeurs macroscopiques certains aspects énergétiques ;
on introduit ainsi différents termes : énergie potentielle de position, énergie de déformation élastique,
énergie chimique, énergie électrostatique, énergie nucléaire, etc…; mais cela ne peut se faire que si
ces formes sont bien identifiées et indépendantes les unes des autres. Si, dans certaines situations et
pour des plages de variations faibles des paramètres, cela peut être acceptable, ce n’est en général
qu’une approximation. Précisons sur quelques exemples ; comme nous l'avons vu ci-dessus, l’énergie
2
cinétique de translation d’un corps ( 1 2 MV G ) peut être identifiée et isolée ; l’énergie nucléaire est
assez bien dissociée des autres formes d’énergie ; pour un ressort, dans son référentiel barycentrique
2
(ou au repos), l’énergie potentielle élastique 1 2 kx est en général dissociée des effets thermiques et
donc considérée séparément, on la comptabilise alors dans une « énergie mécanique » ; mais ce
n’est qu’une approximation, bien suffisante en fait pour la plupart des cas pratiques ; « on ne
comprime pas le ressort en le chauffant », mais en chauffant il se dilate, il y a couplage entre
grandeurs mécaniques macroscopiques et effets thermiques et le coefficient de rappel élastique k
dépend de la température ; par exemple une traction adiabatique entraîne un refroidissement, certes
faible mais pouvant être de l’ordre de quelques dixièmes de degrés ; la séparation n’est donc pas
absolue. Mais la notion "d'énergie thermique", si fréquemment employée pour désigner une "forme"
d'énergie associée à la température, est une expression dangereuse ; le glissement vers le "calorique"
est proche.
Un autre exemple de modélisation est utilisé en mécanique des fluides ; pour un tout petit élément de
r
fluide de masse δMn, de vitesse moyenne (vitesse de son centre d'inertie) v n , l'énergie cinétique des
particules (i) qui le constituent s'écrit comme ci-dessus :
r r r
∑ 1
2
mi vi2 = 12 ( ∑ mi )v n2 + ∑ 12 mi ui2 = 12 δM n v 2n + ∑ 12 mi u i2 avec u i = vi − v n .
i i i i

Le terme 1
2
δM v est comptabilisé dans une énergie "macroscopique" alors que le second
2
n n

∑ 1
2
2
mi u ne peut l'être et intégré dans l'énergie interne.
i
i
Ainsi, lorsque l'on cherche à comptabiliser dans un système isolé diverses formes énergétiques
différenciées macroscopiquement, cela n'est pas toujours possible ; de plus rien n’assure que dans la
somme devant donner l’invariant on n’oublie pas quelque contribution ignorée.

II - Système non isolé.


Mais la loi de conservation d'une grandeur peut aussi s'exprimer différemment en considérant un
système non isolé ; au lieu de comptabiliser les différentes contributions à l'intérieur du système, on
traduit cette conservation par une formulation qui exprime que la variation de la grandeur d'intérêt est
liée à des « courants », des flux de cette grandeur, dus aux échanges avec « l’extérieur » ; on met
dons l'accent sur les transferts associés. La loi de conservation correspondante s'exprime alors de
façon générale et symbolique sous la forme suivante :
Grandeur(état final) - Grandeur(état initial) = Apport
avec pour l'extérieur une forme identique mais un "apport" exactement opposé au précédent..
Remarque : l'apport est algébrique ; un retrait est un apport négatif.
Prenons l'exemple de la charge électrique ; on écrit Q = Cste pour un conducteur isolé (armature d’un
condensateur déconnecté par exemple), mais dQ = I dt pour un conducteur relié à un générateur ;
l'apport de charge durant dt est Idt où I est l'intensité. Ce sont deux expressions de la loi de
conservation de la charge électrique mais la seconde est plus opérationnelle car elle donne un moyen
de calculer la variation instantanée de la charge et par "intégration" d'en connaître les variations
globales : ∆Q = Q fin − Qini = ∫i Idt .
f

( ) (∑ F )dt , avec une expression


r r r
De même pour la quantité de mouvement : dP = d MVG = ext
semblable mais de signe opposé pour "l'extérieur".
Pour l'énergie, c'est la même approche, en termes de bilan d'entrées et de sorties, qui est privilégiée
dans le programme. On s’intéresse plus aux apports ou retraits, donc aux transferts d’énergie, qu’à la
façon dont l’énergie est « stockée »; et l’approche du principe de conservation de l’énergie s’effectue
alors en termes de bilan : « A tout système dans un état donné, on peut associer une grandeur
appelée énergie. Si l’énergie d’un système augmente ou diminue, c’est qu’il a reçu ou cédé de
l’énergie, que ce soit par travail, par transfert thermique ou par rayonnement » (phrase de conclusion
du programme, §II.B). On peut dire que le point de vue adopté est semblable à celui du
thermodynamicien, qui ne cherche pas à décrire la façon dont est stockée l’énergie dans un système
complexe mais n’évalue que la variation de son énergie totale par le bilan des transferts.
Privilégier les transferts est en fait une démarche assez naturelle et plus proche de l’expérience ; elle
est aussi potentiellement riche car elle conduit à des modes opératoires de calcul de variation
d’énergie. Mais il faut reconnaître et accepter ses limitations qui découlent du refus d’analyser a priori
les formes de « stockage » de l’énergie ; on ne peut avoir accès à ces formes que par une étude de la
structure interne du système. Mais, par contre, cette démarche a l'avantage de minimiser la nécessité
de changer de système d'étude pour obtenir un système isolé, ce qui est nécessaire pour écrire un
invariant.
Aussi le programme, sans avoir la prétention de proposer une démarche rigoureuse d’introduction au
concept d’énergie, avec une progression logique, ce qui en fait est illusoire, est axé sur les divers
effets d’une force. La modification du mouvement d’un corps fait l’objet de la partie II.A ; dans la partie
II.B, c’est l’aspect énergétique qui est introduit. De ce dernier point de vue, l’action d’une force est
d’abord caractérisée par son travail que l’on définit ; puis on analyse quelques situations simples pour
lesquelles ce travail se retrouve comme variation d’une énergie, cinétique de translation d’un solide,
potentielle d’un solide en interaction avec la Terre ; l’étude de la chute libre permet d’illustrer la
transformation de cette énergie potentielle en énergie cinétique. Le système d’étude reste donc
toujours le corps solide ; et les forces agissantes sont des forces externes « imposées ».
Ensuite, l’observation que le travail reçu produit d’autres effets (déformations élastiques, inélastiques,
élévation de température, etc…) amène à considérer que ce travail est dans tous les cas un apport
d’énergie quelle que soit la forme que l’énergie prend ensuite dans le système, forme que l’on ne
cherche pas à préciser, d’autant plus qu’elle peut évoluer au cours du temps (cas par exemple d’un
échauffement par frottement) ; pour un corps au repos (centre de masse immobile), cet apport
d’énergie par travail contribue à la variation de ce qu’on appelle l’énergie interne du système dont on
ne cherchera pas d’expression explicite ; seule sa variation peut être connue par la connaissance du
travail reçu ; une autre forme d’apport d’énergie, le transfert thermique est alors introduite mais à ce
niveau on se limite à une introduction qualitative. De même pour le rayonnement. Noter que
l’expression « énergie interne » n'est, dans le programme, qu’une façon de désigner simplement
l’énergie « contenue » dans un système au repos.
En résumé, le principe de conservation de l’énergie n’est pas justifié dans ce nouveau programme par
une recherche d’un invariant, mais il doit se retrouver, en filigrane, comme guide, dans toute cette
étude de transferts énergétiques. Cela est vrai aussi pour la partie III-Electrodynamique où c'est par
l'intermédiaire des transferts énergétiques qu'est utilisé la loi de conservation.

En guise de conclusion
Le concept d’énergie n’est pas en fait facile à introduire et la loi de conservation qui le justifie ne se
vérifie pas toujours aisément ; il n’y a pas de « Joulemètre » universel qu’il suffirait de connecter à un
corps pour connaître son contenu énergétique ! Les deux démarches utilisant un système isolé ou non
ne s’opposent pas mais en fait se complètent ; et pour bien assimiler ce concept d’énergie, il faudrait
avoir exploré ses divers aspects et dans des situations variées, ce que l’on ne peut évidemment
exiger d’un lycéen. Un choix introductif est nécessaire ; ce texte vise simplement à expliciter les
critères qui ont conduit à la rédaction actuelle du programme.

Dans « La Science et l’Hypothèse »(1902), au chapitre VIII « Énergie et Thermodynamique», Henri


Poincaré écrit : « Dans ce cas simple (système isolé formé d’un certain nombre de points matériels),
l’énoncé du principe de la conservation de l’énergie est d’une extrême simplicité. Une certaine
quantité, accessible à l’expérience, doit demeurer constante ». Plus loin, pour des systèmes
complexes, il ajoute, de manière provocatrice « parmi les fonctions qui demeurent constantes…
comment choisir celle qui doit s’appeler l’énergie ? Nous n’avons plus rien qui puisse nous guider
dans notre choix. Il ne nous reste plus qu’un énoncé pour le principe de la conservation de l’énergie :
il y a quelque chose qui demeure constant ». Mais, abandonnant son point de vue de spécialiste de la
Mécanique et de la Physique Mathématique, il ajoute en fait un peu après « personne n’ignore que la
conservation de l’énergie est un fait expérimental » ; cette loi empirique de conservation d’une
grandeur que nous « utilisons » tous les jours mais que nous avons cependant du mal à définir, que
les physiciens ont transposée en un « principe », loi générale dont nous n’avons pas su jusqu’à
présent trouver les limites de validité, fait partie de la culture scientifique de base et son importance
justifie les efforts qui lui sont consacrés.

Solide indéformable ou non ?

On désigne par solide tout corps qui possède une forme propre, par opposition aux fluides (liquides et
gaz). Pour un solide dans un état donné, les atomes qui le constituent ont des positions fixes les uns
par rapport aux autres ; il s'agit de positions moyennes, des fluctuations existent, ne serait-ce qu'à
cause de l'agitation thermique. L'action de forces extérieures modifie en général ces positions
moyennes et le solide se déforme. La suppression des forces entraîne pour le solide soit un retour à
son état initial (le solide a alors subi une déformation élastique), soit un retour partiel (déformation
inélastique), le matériau ayant acquis une déformation permanente ; on peut même observer aucun
retour (penser à de la pâte à modeler par exemple). Le solide du physicien est toujours un corps
matériel, donc déformable.
Il existe des situations où les déformations, suite à des forces externes appliquées, sont soit d'aucun
intérêt pour l'étude envisagée, soit tout simplement très faibles et considérées alors comme
négligeables. Le corps est alors représenté par le modèle le plus simple, celui du "solide
indéformable".
Par contre, dans d'autres situations, les déformations ne peuvent être négligées, ou encore sont elles-
mêmes la grandeur d'intérêt. Typiquement, c'est le cas d'un ressort. Le modèle représentant le solide
doit tenir compte de ces propriétés, celui du solide déformable.
Ces deux types de situation sont présentes dans le programme de Première Scientifique. Dans la
partie B (Travail mécanique et énergie), en B.2.1., on étudie comment le travail apporté à un solide
modifie son énergie cinétique. Il s'agit en fait du travail du poids lors d'une chute libre avec frottements
négligés, mais le résultat est étendu à d'autres forces. Pour que le seul effet de ce travail soit égal à
la variation d'énergie cinétique de translation ∆ ( 1
2
)
MVG2 , il est essentiel qu'il n'y ait pas d'autres effets
donc d'autres possibilités de "stockage" d'énergie ; c'est pour cela que la rotation du solide est exclue
et que le texte précise, dans les colonnes Contenus et Savoir-faire exigibles, "pour un solide en
translation" ; il faut de plus ne pas avoir à considérer de déformation notable ; à ce niveau on
considère donc le solide comme indéformable. En particulier, cela exclut de cette étude énergétique,
les forces de frottement solide et leur travail, problème toujours délicat ; leur prise en compte de façon
satisfaisante implique que le solide soit déformable, même si à l'échelle macroscopique cela n'est pas
apparent.
Par contre, en B.2.3., où l'objectif est de montrer qu'un travail peut produire d'autres effets, on
s'intéresse à un solide qui reste au repos ; la déformation élastique est l'un de ces effets et le solide
est explicitement déformable. Ainsi pour un ressort qui est comprimé ou étiré sous l'effet d'une force et
si la déformation reste dans le domaine d'élasticité, le travail reçu est égal (moyennant quelques
précautions) à la variation d'une énergie potentielle élastique, qui peut être récupérée sous d'autres
formes. L'établissement de l'expression de cette énergie potentielle élastique d'un ressort n'est pas au
programme.
Si plusieurs effets se produisent simultanément (variation de vitesse, déformations, échauffement…),
on ne peut pas en général écrire d'expression simple précisant les évolutions des divers paramètres
qui caractérisent l'état du corps. L'aspect énergétique global est insuffisant pour cela ; une analyse
fine des conditions de l'évolution du système est nécessaire.

Théorème de l'énergie cinétique ou non ?


La relation entre la variation d'énergie cinétique d'un solide en translation et le travail des forces
d'origine extérieure auxquelles il est soumis ∆ ( 1
2
) r
MVG2 = W ( F ext ) (cf. B.2.1.) est-elle une
conséquence de ce qui est appelé communément "théorème de l'énergie cinétique" ? Pour y
répondre, il faut rappeler tout d'abord le contenu de ce "théorème".

Le cadre est celui de la mécanique classique ; le système étudié est constitué de sous-
systèmes matériels en interaction entre eux et avec l'extérieur. Le théorème de l'énergie
cinétique s'écrit alors : ∆ E C = Wint + Wext où EC est l'énergie cinétique totale de tous les
constituants du système, Wint le travail des forces intérieures au système et Wext celui des
forces extérieures.

Pour un solide considéré comme indéformable, le travail des forces internes est toujours nul :
Wint=0. Si de plus il est uniquement en translation, son énergie cinétique est simplement 1
2
MVG2 et
r
l'expression ( )
∆ 12 MVG2 = W ( Fext) est bien une conséquence dans un cas très particulier du
théorème de l'énergie cinétique. Bien noter les deux conditions : solide indéformable et en
translation.
Dans le programme de juin 1988 (BOEN n° 21, supplément), où figure explicitement le théorème de
l'énergie cinétique, il est précisé qu'on admettra son énoncé en se limitant au solide en mouvement de
translation (ainsi qu'au mouvement de rotation autour d'un axe fixe).
L'expression " théorème de l'énergie cinétique" n'a pas été reprise dans le programme de 1999.
Appeler théorème le résultat limité ci-dessus est lui donner un statut pouvant conduire par
généralisation abusive à des énoncés erronés si on oublie les conditions restrictives de son obtention.
C'est un premier danger.
Un second vient du fait qu'il peut être confondu avec un autre résultat tiré de l'équation d'évolution de
la mécanique. La loi de Newton pour le centre d'inertie d'un système quelconque, déformable ou non,
r
dVG r
s'écrit : M = ∑ Fext ; seule la somme (ou résultante ) des forces externes intervient dans cette
dt
équation générale (appelée souvent "théorème du centre d'inertie" ou "de la résultante cinétique"). En
r r
multipliant scalairement par dG = VG dt , on obtient l'expression générale :

) ( )
r r
(
d 12 MVG2 = ∑ Fext ⋅ dG (1)
r
où dG est le déplacement élémentaire de G ;
Pour un déplacement fini, si G se déplace de A à B :
( ) ( )r r
∆ 12 MVG2 = 12 MVG2 ( B) − 12 MVG2 ( A) = ∫A ∑ Fext ⋅ d G
B
(2)
r
En particulier, si ∑ Fext est constante, on obtient :

∆ ( MV ) = (∑ Fext)⋅ A B
2
r r
1
2 G (3)
Attention : l'expression (2) n'est pas le théorème de l'énergie cinétique. De même pour les
expressions (1) et (3).

Considérons le cas d'un solide en translation ; tous ses points ont entre deux instants le même
déplacement, identique à celui de G ; exprimons le travail des forces extérieures agissant sur lui ; soit
r r r r r
δW ( Fext) = Fext ⋅ d G le travail de Fext pour le déplacement d G ; il vient alors :
∑ δW (Fext) = ∑ (Fext ⋅ dG) =(∑rFext) ⋅ dG
r r r r r

et l'expression (1) donne : ( ) ( )


d 12 MVG2 = δW Fext et pour une translation finie AB :
( )
r
(
∆ 12 MV G
2
) = W AB Fext
résultat identique à celui que donne le théorème de l'énergie cinétique mais seulement dans le cas
particulier d'un solide indéformable et en translation.
Cependant les expressions (1) et (2) sont valables sans restriction, même pour un système
déformable ; le problème est qu'il est difficile de donner à cette expression générale une signification
(∑ Fext)⋅ dG n'est pas le travail des forces extérieures ; le
r r
énergétique car le second membre
système étant déformable, les déplacements des divers points d'application des forces ne sont pas
identiques ni entre eux ni à celui de G.
On peut noter que les relations (1) et (2) découlent de la seconde loi de Newton pour le centre
d'inertie et que cette loi exprime un bilan global de quantité de mouvement et non d'énergie.

Exemple simple : bille sphérique roulant sans glisser sur un plan incliné fixe.
r r
Notations : poids P , réaction normale N , tangentielle
r
(due au frottement) T
L'expression (1) donne :
( ) ( )
r r r r r
d 1
2
MVG2 = P + T ⋅ dG ( N ⊥ dG n' intervient pas)
Le théorème de l'énergie cinétique donne :
dE cin = d ( ) (r r
MVG2 + d 12 I G ω 2 = P ⋅ dG
1
2
)
r r r
car ni T ni N ne travaillent, parce que d'une part N est
r
perpendiculaire à d G et d'autre part I, point
r
d'application de T , a une vitesse nulle (absence de
glissement).
On voit bien la difficulté qu'il y a à interpréter (1) en
termes énergétiques.
Remarque complémentaire: par différence on obtient : d ( 1
2
) r r
I G ω 2 = −T ⋅ dG mais ce second membre
r
n'est pas le travail de T qui est nul, son point d'application n'étant pas G. Cependant, si on se
r
place dans le référentiel barycentrique RG, référentiel en translation à la vitesse VG par rapport au
r
référentiel du plan incliné, G y est fixe et le point I de la bille y possède la vitesse − VG et c'est dans
r r r
ce référentiel RG que − T ⋅ dG représente le travail de T . On voit la difficulté rencontrée pour
obtenir une interprétation énergétique correcte dans cette situation pourtant très simple ; en cas de
frottement avec glissement, cela ne serait plus possible.

Forces de frottement et énergie cinétique

La difficulté d'interprétation énergétique soulevée dans le document "Travail et énergie (3)" est
particulièrement nette dans les situations avec frottement.

Premier exemple : un cycliste roule sur un sol horizontal et freine en prenant garde à ne produire
aucun glissement des pneus sur le sol ; la force extérieure qui modifie sa quantité de mouvement, la
seule qui joue un rôle dans la seconde loi de Newton appliquée au centre d'inertie, est la force de
r
frottement F ( sol → cycle ) qu'exerce le sol sur la partie des pneus en contact avec lui . Mais dans ce
cas il y a roulement sans glissement et cette force ne travaille pas. Cependant il y a variation
d'énergie cinétique du système cycliste + cycle et, selon (1) (cf. "Travail et énergie (3) ) :
r r
d ( 1
2
)
MVG2 = F (sol → cycle ) ⋅ dG ; le second membre de cette expression ne peut donc pas être
interprété comme le travail de cette force de frottement. Ce sont en réalité des forces internes au
système (patins des freins sur les roues) qui "travaillent" ; elles "transforment" en fait l'énergie
cinétique macroscopique 1
2
MVG2 en d'autres formes (elles produisent en particulier un échauffement
des patins et de la jante) et le bilan énergétique est globalement nul pour le système cycliste + cycle ;
toute l'énergie cinétique de translation se retrouve en variation (ici augmentation) de l'énergie interne
du système. Noter que ce sont ces forces internes qui, par l'intermédiaire de leur moment par rapport
r
à l'axe de la roue, induisent une force F ( cycle → sol ) vers l'avant et la réaction opposée
r
F ( sol → cycle )

Deuxième exemple : un objet "solide", un livre par exemple, est lancé en translation sur une table
horizontale. Il perd progressivement son énergie cinétique et finit par s'arrêter. L'interprétation des
forces de frottement solide nécessite que les surfaces en contact aient une certaine rugosité et
qu'elles soient localement déformables ; la table exerce sur le solide en mouvement non pas une
force de frottement mais une multitude de petites forces variables, agissant en des endroits différents,
et y produisant de petites déformations transitoires ou permanentes ; le travail de ces forces, travail
reçu par le solide, est en fait incalculable car il faudrait faire la somme de tous les travaux de ces
petites forces. Cependant l'expression (1), de "Travail et énergie (3)", est toujours valable :
( ) r r r
d 1
2
MVG2 = F (table → livre ) ⋅ d G où F (table → livre) désigne la somme de ces forces (force totale
de frottement) ; mais ce n'est pas le théorème de l'énergie cinétique, et le second membre (qui est ici
négatif) n'est pas égal au travail sur le solide des forces de frottement exercées par la table ; on
s'aperçoit expérimentalement que l'énergie cinétique initiale de translation n'est pas transférée
entièrement à la table, la surface du solide s'est échauffée, ainsi que celle de la table, et la mécanique
ne peut décider quelle est la répartition de l'énergie entre les deux surfaces en contact.

Troisième exemple : une bille sphérique en mouvement lent dans un fluide visqueux, dans des
conditions où la loi de Stokes est valable (faible nombre de Reynolds). L'expression de la force totale
r r
est donnée par : F = −6πηrV où r est le rayon de la sphère, η le coefficient de viscosité du fluide et
r
V la vitesse de la bille par rapport au fluide. Dans ce modèle, le fluide à la surface de la bille a une
vitesse nulle et c'est le frottement, interne au fluide, autour de la bille, du à la viscosité, qui est à
l'origine de la force totale de frottement. Toute la "dissipation" se produit dans le fluide et dans ce cas
on peut admettre que le second membre de (1) (cf. "Travail et énergie(3) ) est égal au travail (négatif)
des forces de frottement ; cela revient à dire que seul le fluide s'échauffe, et qu'il n'y a pas de transfert
thermique du fluide vers la bille , hypothèse qui demande une vérification expérimentale.
Aux nombres de Reynolds élevés, la force de frottement est due à l'inertie du fluide que la bille met en
mouvement ; la situation est bien plus complexe et on se retrouve avec la même difficulté que dans
les deux premiers exemples pour connaître le bilan du travail des forces de frottement sur la bille. Il
suffit de penser à l'échauffement des capsules spatiales lors de leur rentrée dans l'atmosphère et à la
formation du plasma tout autour.

Ces exemples montrent la prudence qu'il faut avoir dans l'interprétation énergétique de l'effet des
forces de frottement. On peut dire qu'une variation d'énergie cinétique (macroscopique) d'un système
ne se retrouve pas dans le travail de forces macroscopiques ; il y a apparemment "perte d'énergie" ;
on parle alors de phénomènes dissipatifs ; l'énergie se retrouve sous d'autres formes que l'on
comptabilise, sans nécessairement les expliciter, dans un ensemble que l'on appelle "énergie interne".
Mais la répartition de cette énergie entre les deux parties en frottement ne peut se déduire des seules
relations de la mécanique macroscopique ; c'est pourquoi, on considère alors le système qui englobe
les parties en frottement, ce qui a l'avantage de faire disparaître le problème ; c'est intellectuellement
satisfaisant mais il faut admettre qu'on a renoncé alors à une description détaillée de la situation.

A propos de l’énergie interne

Dans la partie II.B - Travail mécanique et énergie, le programme de 1S comporte dans la colonne
Contenus : « Notion d’énergie interne » sans y associer de compétences exigibles.
Le but de ce document est de préciser la cadre conceptuel dans lequel cette notion d’énergie interne
est introduite et d’éviter les dérives dans son emploi qui doit rester très limité.
A ce niveau du programme, l’objectif pédagogique doit rester élémentaire : indiquer qu’à un corps
solide, on peut non seulement associer de l’énergie cinétique de translation, de l’énergie potentielle
d’interaction de pesanteur, mais aussi de l’énergie « stockée » à l’intérieur, ce stockage pouvant
prendre des aspects macroscopiques divers.
Le plus simple est de considérer un corps solide au repos ; son énergie cinétique est nulle et son
énergie potentielle d’interaction avec la Terre est constante. On peut lui apporter de l’énergie par
travail mécanique par application de forces qui le déforment (par exemple : cas du ressort que l’on
étire ou que l’on comprime), ou par transfert thermique (constaté par une élévation ou un abaissement
de température, ou encore par un changement d’état comme la fusion), ou encore (cf suite du
programme) par travail électrique. Dans chacun de ces cas, en l’absence d’autres transferts, on peut
dire que l’énergie apportée est égale à la variation de « l’énergie interne » du corps (on négligera
volontairement les effets de dilatation en n’effectuant pas la différence entre énergie interne et
enthalpie).
Il est vrai que, dans ce cas particulier du solide immobile, on peut , en première approximation,
distinguer dans cette « énergie interne » une énergie élastique macroscopique associée à la
déformation et la variation d’une énergie « microscopique » (cinétique et potentielle) associée à la
modification de température, cette dernière étant appelée parfois, non sans ambiguïté, « énergie
thermique » ; elles ne sont pas en fait réellement découplées mais leur couplage est, dans une
certaine mesure, faible et peut alors souvent être ignoré. Par contre, il en est tout autrement pour un
gaz ; il n’y a aucune différence entre l’énergie élastique de compression et l’énergie thermique,
l’énergie interne est (dans le modèle du gaz parfait) uniquement constituée de l’énergie cinétique des
molécules du gaz.
Aussi la prudence consiste à ne pas analyser le détail des formes de « stockage » de l’énergie interne
et à se contenter d’une approche élémentaire sur un système simple immobile. L'énergie interne est
simplement l'énergie totale cinétique interne et potentielle d'interaction associés aux forces internes.
Une autre raison, qui conduit à limiter dans ce programme l'emploi de l'expression "énergie interne",
est malheureusement la difficulté que l'on a à en donner une définition acceptée par tous surtpout
lorsqu'il faut tenir compte de l'énergie potentielle de gravitation ; il suffit de consulter les articles qui
paraissent de temps en temps à ce sujet dans le BUP. Que doit-on y comptabiliser ? ou plutôt que
doit-on en exclure ?
En conclusion, éviter de donner au concept d'énergie interne une place d'importance non souhaitée
dans ce programme ; seule la nécessité de satisfaire le principe de conservation de l'énergie justifie
son introduction.

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