Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
I,<i rii.su
^ mhA Mi
^^fmgg^
PAins
M I L K lU) IJ I L LOrS , Kl) IT K II W
(;7, KUK UICIIKMKU, (.7
1892
TOUS nnoris ui';si',uvi';s
'lUBKARY
HjAROeN
A MONSIEUR PAUL MEYER
MEMBRE DE L INSTITUT
Monsieur,
Charles JORET.
fc'.*A*v
BOTANICA
•JAROEN
PREFACE
^
Mil PREFACE
pièces de vers —
faibles imitations bien souvent de
leurs devanciers grecs ou latins —
dans lesquelles
les poètes modernes Font chantée, il n'a point su ou
a passé sous silence ce qu'ont dit de la rose les poètes
du moyen âge, aussi bien français qu'étrangers.
CHAPITRE PREMIER.
I.
gallica.
3. Les R. sempervirens , canina, pimpinellifolia ,
gallica et
centifoliah. (Synopsisplantarum florae classicae, oder iiber-
sichtliche Darstellung der in den classischen Schriften der
Griechen und Rumer vorkommenden Pflanzen. Munchen, 1845,
in-8, p. 74-76).
4. Les R. gallica et centifolia, canina et sempervirens L.
{Botanik der alten Griechen und Rômer. Gotha, 1859, in-8,
p. 691-700).
5. Les R. damascena et centifolia, avec les i?. spinosissima,
alpina, Heckeliana, Orphanidis, Heldreichii, canina, rubi-
ginosa, repens Scop. (arvensis L.) et sempervirens. (Die Bau-
me und Stràucher der alten Griechenlands Berlin, . in-8, 2« éd.
1884, p. 157-166).
4 LÀ ROSE DANS L ANTIQUITE.
IL
p. 377.
5. De Candolle (Prodromus, vol. II, p. 598) indique une
variété de cette rose dans les monts ?silghiri.
ESPÈCES DE ROSES CONNUES DES ANCIENS. 11
1. Kulturpflanzen, p. 301.
2. ï/o'Jia. ôaXXôv [J.'jpaiv7]; Ixô'gtûcXO
Twv XTjTiwy Tôjv ÀsyDaevcov eiva'. MiocW iq'j ropo'sto, sv xo'.d'. cpuetai
Toiv àXXo)v... TTzèp os TOJV xrj7:a)v ojpo; y.ù-X'. Bsoa'.ov. Histor., lib.
III
xat TpayjTr,Ti xai Xeiottjt'. xal eù/poi'a -/.al txtorsw.cL . Ta [xàv yàp
TrXstaTa TtsvTaçiuXXa xh. oe oojOExâ'juXXa xal sîxoa^cpuXXa rà 8' à'tt
TToXXw 7:Xcîov CiTîs^aipovTa toutojv iv.a yàp eiva; cpaatv axai xaXouatv
ExaTovxâ'juXXa. Cap. 6, 4.
JORET. La Rose. 2
18 LA ROSE DANS l'àNTIQUITÉ.
roses de comme
Philippes des cent-feuilles, il en
a été de même de Hehn et aussi de Koch. Leur
manière de voir est-elle conforme à la réalité des
faits ? Le texte de Théophraste est peut-être trop
peu authentique ou exact, pour qu'on puisse se
prononcer. Tout ce que nous apprend de certain
VHistoirc des Plantes, c'est qu'au iv*^ siècle avant notre
pcco)V'ai, •
— dénomination sous laquelle il les comprend
toutes, avaient les feuilles et les tiges plus rudes, les
fleurs moins colorées et plus petites que les roses
cultivées. Ailleurs "^
il paraît les désigner, toutes
également, sous le nom de y.uvcaoaxcv — ronce de
chien — , arbuste qui a, dit-il, un fruit rouge et
1. A'. 8' ccyptat (poôioviat) TpayuTspai xal Taî; paooo'.; xat xoî;
l'Asie Mineure \
Dioscoride n'a pas plus essayé de distinguer les
sage suivant, qui, manquant dans toutes les autres, semble être
l'addition d un copiste :
-y. Zï ycuaa -/.a: [xovo'.p'jXAa £'.; ar.cc'na.
à-/pr,atOT£pa. "EatJ /.ai £7:iY£ia Tiv«, [a.'.-/.pdt;pa, ÔltzAol, ctypia, si; -oXXà
roî; 7.r^r.i'j-:o~.^ sùXaÇô'aTSoa : « Aurea rosa », dit, dans son commen-
taire (vol. II, p. 40 'i), Sprengel, qui ne paraît pas douter de l'au-
thenticité de ce passage, encore quil n en justifie pas l'origine, « est
B. liitea Dal.; agrestis vero et £::i'ycio;, R. avyensis ».
rose de Milet, qui est d'un roug-e très vif et qui n'a pas
plus de douze pétales : vient ensuite celle de Trachinie,
qui est moins rouge, puis celle d'Alabanda, dont les
Gracciae vero circa Philippos : sed ilji non suac tcrrae provenlu.
Ibid., 4.
1. La rose grecque ou Lychiiis a été considérée comme étant le
Lychnis coronaria L., la niosceuton, qui « certes n'est pas la
Arabes.
1. Il faut dire toutefois que Pline parle seulement de roses aux
pétales blanchâtres (alhlcaiiics), mais Ovide paraît bien en con-
naître de blanches « Albentesve rosas ». Art. amat. lib. III,
V. 182.
CHAPITRE II.
5. Idyllion, H, v. 65-66.
6. Plurima lecta rosa est. Fast., lib. lY, v. 441.
32 LA ROSE DANS l'aNTIQUITÉ.
p. 390). —
H. Estienne, Thésaurus s. v. ,
JoRET. La Rose. 3
34 LA ROSE DANS l'aXTIQUITÉ.
celle-ci ?
x2pa|j.!.'o:;. Ibid.
5. De re rusiica, lib. XI, cap. 3.
tione bruma lilium », ce qui a fait croire qu'on obtenait des lis en
plein hiver.
1. Kultuvpflaiizeii, p. 206,
2. Gondita sic pura numerantur lilia vitro,
1. Rara juvant ;
primis sic maior gralia pomis ;
ET DES ROMAINS.
£-'.T£'yça; âvc'OrjÀcV
/t/j//. I, V. 64.
couleur vermeille.
Ausone — on comprend qu'un pareil sujet l'ait
JoRET. La Roie. 4
50 LA ROSE DANS l'aNTIQUITÉ
4. "OvTco; Ta çooa "EpwTO; ç'jTa- /.ex.: yàp v£a, 6); i/.ctvo;, xal
II,
3. crinemquc décorum
Pressisset rosca lasciva ïlialia corona.
Srh'cie, lib. 11, 1. V. 115-116.
i. Museo Pio-Clementino, Roma, in-fol., vol. I. tav. xxiv.
auvs~a'.pov aù;iaoX7COv.
3. oa^ov iv àÀXo'.;
connus de Malherbe^.
1. Niniiiim brèves
Flores amœnac ferre jubé rosae.
Horace, Carw. lib. Il, 3, v. 13-14.
Aiit imita ta Ijreves punica mala rosas.
III
la neige :
Lib. I, 2, V. 40.
IV.
Thesmoph., v. 400-401.
JoRET. La Rose. 5
66 LA ROSE DANS l'aNTIQUITÉ
2. Subitisque se rosetis
Vestiat Alpinus apex.
Fescennina, v. 8-9 (Opéra, XII.)
3. Exspirare rosas. decrescere lilia vidi.
Unguentis
De hello Geldonico, v. 444. (Opéra, XV.)
3. KaxOavo'.aa oà v.v.rsza.i TioTa, Xfoû avaaoauva acGcv
à'aasx' ojt tôt' ojt 'jaTîpov où yào izzai/ciç (îpootov
Twv Ix Hitp'aç.
4. ap^ai as osî
yoipaç c/.T.i.rsr^^ laTcoavtoijLc'vov po'ootç.
•/.ai pooa oîa~cp âwpo) tcc'^oj "£[0.7:0'., y.al -/.Xai'civ ôi'oXrjç or^oi ir^q
venir de Paulina.
Et ailleurs^
Epistola I.
Y. 11-14.
Idylliou H, V. ri7-148.
74 LA ROSE DANS l'aNTIQUITÉ
Et Virmle^
o :
Ou encore ^
:
ténèbres.
4. Aurora nitentcm
Luciferum roseis candida portet equis.
Lib. L 3, V. 93-9'i.
LA ROSE DANS LES LEGENDES ET DANS LA POESIE. 75
nations vaincues^.
Comme à l'Aurore, on donna à la Lune un char
couleur de rose ; c'est ainsi que Stace la montre
— Titan' ou Phébus^ —
l'épithète de « rosée » ou
« couleur de rose ». L'un et l'autre, dit Claudien
des deux astres ^, a nourrissons couleur de rose
d'Hypérion », éclairent de leurs feux la plaine
azurée.
JoRET. La Rose. 6
82 LA ROSE DANS l'aINTIQUITÉ
Epistola XXXVI, 9.
2. poôa [x' el'prjxaç. Nubes^ v. 910. — 'AvtI toO. hj.o\ Ta S-ô
aou £'.pr]|j.c'va pôoa irs-l. Scholia graeca in Aristophannn Pari-
siis, 1843, in-8, p. 120.
3. où aj[j.6XriT' io-X /CJvo'aÇaTo; ojos av2;jL0jva
(hwmar. v. 537.
LA ROSE DANS LES LEGENDES ET DANS LA POESIE. 87
Tliesmophoriazusae^ v. 400-401.
4. Alhéncc, Dripiiosoph. lib. XllI, cap. 6 (557).
5. Hist. iiatiir. lib. XXI, cap. 3.
I.
XXI. cap. 8.
Epigram. I, v. 1-3.
II.
leurs maîtresses.
faner. »
LA ROSE CHEZ LES GRECS ET LES ROMAINS. 97
JoRET. La Rose. 1
98 LA ROSE DANS l'aNTIQUITÉ.
ornent le front.
1. •
At lacrumans exclusus amator limlna saepe
Floribus et sertis operit, posteisque superbos
Unguit amaricino et foribus miser oscula figit.
rose.
III.
II.
la du Péloponèse.
connaissait bien avant la guerre
A Rome, on se servait déjà de couronnes au temps
de la seconde guerre punique mais on ne pouvait ;
le pseudo-Anacréon ^
; buvons gaiement le front ceint
des belles fleurs de la rose. »
Et ailleurs^ :
poôtvouç auvap[xoaavT£;
tries \ ))
Au
printemps, dit-iP, et son printemps à lui ne datait
pas du retour des zéphyrs ou de l'entrée du soleil dans
tel ou tel sig-ne, il ne croyait l'hiver fini que lorsqu'il
IV.
5. Forcellini, Glossarium, s. v,
JoRET. La Rose. 8
114 LA ROSE DANS l'aNTIQUITÉ .
VI.
Grèce et l'Italie.
I.
IL
m.
probl. I, 3, 16.
nette.
LA ROSE DANS LA PHARMACOPEE. 137
du festin '^.
IV, 18.
3. Artémidore, Oiieirocritlca, lib. I, cap. 79.
SECONDE PARTIE
CHAPITRE PREMIER.
CULTURE DE LA ROSE DANS l'orIENT ET DANS l'oCCIDENT.
I.
à-dire musulman —
affirme Ibn-el-Beithar \ qui
,
p. 281.
2. C'est, d'après Glément-Mullet, 1 églantier, mais quelle espèce
d'églantier ?
Ibn el-Beithar, op. laud., n^s 2222 et 2282. parait dire que c'est
que la rose de Chine ( Ouard Siny) est une tout autre plante,
probablement une malvacée ; Ibn cl-Beilhar donne lui-même le
renoncule.
CULTURE DE LA ROSE EN ORIENT 145
rintérieur ;
enfin une quatrième espèce dont les pétales,
p. 74.)
CULTURE DE LA ROSE EN ORIENT. 151
IL
Paris, 1834, in-8, chap. III, p. 16. Au chap. XXII, p. 130, il est
tique, car les fleurs que Tahcîn-Uddin place ainsi dans les jardins
nations germaniques.
Les ordres religieux contribuèrent pour une large
part à cette diffusion de la rose. x\u milieu des
ruines dont l'invasion des Barbares couvrit le sol
de l'antiquité.
On ne peut douter non plus que ce ne soit bien la
pour lui Hildegarde n"a pas vu les plantes dont elle parle, et elle
n'a fait que copier dans d'autres ouvrages des mots qu elle ne
comprend pas. Il est impossible de pousser plus loin le parti pris.
au xii*^ siècle, —
on y voit des arbres tels que le citron-
nier et le dattier, qui n'ont jamais pu être cultivés
dans un parterre de la Grande-Bretagne, le reli- —
gieux anglais a, lui aussi, mis au premier rang des
rares fleurs qu'il connaissait, les roses et les lis,
qui n'existe pas plus que ortulano^ qui n'est que ladjectif quali-
ficatif de nastiirtio (du cresson de jardin), mais dont il a fait, par
une singulière inadvertance, un nom de plante.
160 LA ROSE AU MOYEN AGE.
Syrie par Thibaut VI et ce n'est qu'à Provins que ces fleurs ont
conservé la belle couleur pourpre et le parfum qui leur sont
propres, ainsi que toutes les j^roprictés médicinales. « Christ, Opoix,
Histoire et description de Pro<>'ins, 2° édit., 1846, in-8, p. 388.
Malheureusement Opoix ne cite aucun document, ce qui eût bien
mieux valu que de chercher à identifier la rose de Provins avec les
cientes. » 123.
.
R. alba de Linné ^
; mais il est impossible de rien
affirmer. Ceci n'a d'ailleurs qu'un intérêt secon-
daire ; ce qui importe, c'est que la rose double,
Albert le Grand nous l'apprend, était cultivée en
Allemagne au xiii° siècle, et qu'elle y produisait les
fleurs les plus belles. Le fait sans doute n'était pas
nouveau ; Albert ne le donne pas non plus comme
récent; mais il est intéressant de le trouver aussi
incontestablement, quoique si tardivement, cons-
taté.
ciilmus uîiiis — ,
qui se dresse au milieu de la fleur ^,
cni etiani pcr omnia habet folia similia. Scd spinae rosae dcbiliorcs
sunt et folia eius latiora, qnani folia bedegar. » Cap. xxxii, 212.
168 LA ROSE AU MOYEN A(;E.
Et il ajoute^:
quod flos ejus parvae est latitudinis. « Lib. M, cap. xi, 42, p. 358.
simile ; et flos eius latior est quam flos istius... Pomum autem
illius est longius quam pomum bedegar vel rosae. Sed in colore et
granis sunt similia pomum rosae et bedegar et tribuli. » Cap. ix,
43.
2. « Hoc quidam vocant rosam silveslrem, sed non est vere de
natura rosae. )> Cap. ix, 43.
170 LA ROSE AU MOYEN AGK.
3. « Siliqua rosae non cadit quidem cum folils rosae, sed cadit,
les brancbcs au printemps. Lib. YI, cap. xxxii, 217, et lib. IV,
cap. m, 160.
5. Cap. xxxii, 216. Dans ce cbapilre Albert mentionne une
« rose fétide », qu il ne paraît connaître que par ouï-dire et dont
la racine serait brûlante comme le pyrèthrc. « Quaedam est quac
CULTURE DE LA ROSE EN OCCIDENT. 171
BoLirdigné *
a été jusqu'à attribuer à ce prince le
mérite peu probable d'ailleurs d'avoir le premier
importé dans l'Anjou les roses de Provins. Les rela-
tions de nos rois avec l'Italie à la fin du xv* et au
commencement du xvi^ siècle contribuèrent à déve-
lopper, en même temps que l'amour des construc-
tions luxueuses, le culte des jardins ; les enluminures
des Heures de la reine Anne ne sont pas seulement
un monument unique de l'art contemporain, mais
encore un témoignage manifeste de la passion crois-
sante qu'on avait alors pour les fleurs, en particulier
pour les roses.
deniers tournois que le dit seigneur lui a ordonnée ou dit mois pour
le rembourser de somme qu il
pareille a baillée du sien par
p. 48-49.
CLLTUHE DK I.A ROSE EN OCCIDENT 189
III.
cultivées en Danemark.
Elles ne durent pas tarder non plus à l'être en
Norvèo^e et en Suède. La culture fut poussée très loin
dans les jardins des couvents que les religieux de
l'ordre de Cîteaux fondèrent dans le premier de ces
deux pays; et on rencontre aujourd'hui encore natu-
ralisées dans la contrée où se trouvait en parti-
culier celui de Hovedô, près Christiania, des plantes
non indigènes qui n'existent ailleurs que cultivées.
Lorsque les poètes nationaux parleront de la rose
et lui emprunteront, ainsi qu'au lis, quelques-unes
de leurs plus gracieuses comparaisons, ils pourront
bien le faire à l'imitation de leurs modèles de France
ou d'Allemagne, mais ils seront compris de tous
I.
IL
même sujet :
du plaisir :
amoureux ?
13-16.
5. Der Diwan von Hafis, vol. II, p. 51, V. v. 14.
LA ROSE DANS LA POESIE DE l'oRIENT. ^Ol
III.
face.
Je compare le feuillage vert et les fleurs rouges de la
le signe du plaisir :
IV.
Et ailleurs'' :
V.
p. 473.
4. Garcin de Tassy, 0^>. laud., vol. II, p. 477.
220 LA ROSE AU MOYKN AGE.
rossignol ? »
bocage.
Et ailleurs encore ^ :
comprends bien ;
pour nous deux Tamour n'est que
peine.
vants :
1. Der poetische
Jolowicz, Orient, p. 557.
2. Der Duvan von Ilafs, vol. Il, p. 19, XI, v. 1-4. Der
poetische Orient, p. 553.
3. Jolowicz, Der poetische Orient. On rcconnait là la source
des vers célèbres de Byron dans le Giaour, v. 21-24.
The rose o er crag or vale
Sultane of the nightingale,
Tiie maid for whom his melody
His thoupand songs are hcard on high.
LA ROSE HT LE ROSSIGNOL ?25
le rossignol '.
cap. 8 (78).
3. Hic milii nulla rosac spolia,
•
I.
48.
5. Milton a soigneusement conservé cette légende, quand il parle
LA ROSE DANS LES LEGENDES CHRETIENNES. 233
Euerech herbe was fui of flowres : and ech treo was fui of fruyt.
Si cum uns prcz fust cis païs Herbes i out de bone odur
De flors e d arbres plantcis, E gentils fruiz de grant valur.
Le Purgatoire de saint Patrice, v. 1587-90. (Poésies de Marie
de France... publiées par B. de Roquefort. Paris, 1831, in-8,
vol. II, p. 472).
alebamur, qui nos saliabat ». Ibid., cap. XIII, p. 99. Cf. Martigny,
Dictionnaire des antiquités chrétiennes^ s. v. Paradis.
1. Illic purpureis tecta rosariis
Omnis fragrat humus, calthaque pinguia
Et molles violas et tenues crocos
Fundit fontlculis uda fugacibus.
Cathemerinon. V. De novo lumiiie Paschalis sabbati, v. 113-lli.
2- Per paridisiacas epulas sua vota canon tes,
Ista legit violas, carpit et illa rosas.
II.
Vierge et du Christ.
A l'exemple de saint Paul qui exhortait les fidèles
à acquérir par une vie exemplaire une couronne de
a
JoRET. La Rose. 16
2l'2 LA ROSE AL MOYEN AGE.
la fresche rose,
La fleur espanie,
En qui sainz Espirs repose -.
La rose espanie.
Ou encore" comme
Celé qui la rose est des roses.
Tu es H buissons Sinaï...
Tu es la flour, tu es la rose.
Tu es celle en qui se repose
La doulceur qui tout aultre passe ^.
de mai ^
)), du cieP ». D'autres fois même ils
ou «
», etc.
Mais les anciens poètes allemands ne se sont pas
bornés à ces courtes comparaisons de la Vierge avec
la rose chantée sous ce gracieux svmbole
; ils l'ont
dans des lieds étendus et nombreux.
Ce du xv^
lied est siècle ; un exemple
il offre
laud., p. 313.
2. Minier, op. laud., n" 36i.
3. Née en 1457, morte en 1514.
4. Die lelyen siet hi gaerne. die minrc mijn,
Als si te rechtc bloeyen endc suver sijn.
Als die rode rosen daer onder staen,
Se laet bi sincn sueten dau daerover gaen.
Moll, Joannes Brugman, vol. II, p. 187.
256 LA ROSE AU MOYEN AGE.
1650, 1.
JoRET. La Rose. 17
$58 LA ROSE AU MOYEN AGE.
III.
lian, que le sang des martyrs est une graine et une semence des belles
Si fremiant et si florie
fleur qu'on trouve sur le palais du clerc volage dont la langue est
restée fraîche et rose comme s'il était encore en vie :
parfumées^.
La légende qui concerne sainte Elisabeth de Hon-
grie est surtout célèbre, depuis que la peinture l'a
popularisée :
ne pouvait y en avoir.
Si l'on en croit son récent historien^, sainte Rose-
Acta sanctorum,
2. vol. VIII, p. 397 e. — J. G. Wolf,
Deutsche Sagen, 186'i, in-8, p. 587.
.
une femme,
Plus belle et de plus noble arroy
Conques ne fut femme de roy...
Un chapel de roses faisoit
Et les prenoit la dame doulce
De ce marchant dedanz la bouche,
Puis li assist dessus son chief :
gine ni la trace.
p. 234.
Potebnia, I, p. 762.
3. Gebr. Grimm, Deutsche Sagen, Bd. I, p. 352.
\
de mourir.
Les léofendes religfieuses dont la rose est entourée,
le caractère sacré qu'elles lui donnent, suffisent
pour faire comprendre l'horreur qu'elle est supposée
inspirer au démon ; son odeur, dit-on, suffit pour le
divers pays.
LA ROSK DANS LES LEGENDES CHRETIENNES. 283
I.
il trouvèrent
Devant aus souz une aube espine
Séantla bêle Glarmondine^.
.ToRET. La Rose. 19
290 LA ROSE AU MOYEN AGE.
France^; comme
dans ceux-ci également on y cultiva
de bonne heure des arbres à fruits et des fleurs la ;
ciel :
IL
2. De adlige rôsenblome.
Uhland, VolksUeder, n" 128.
3. Martina hgg. v. Ad. Keller. Stuttgart. 1858, in-8, p. 66.
4. ... Beaus ad vocas jolis. Qu on doit bien tenir en chierté,
La nobleethaulteflordelys, Na elle souveraineté
Sus la rose et sus toutes flours ?
Poésies pub. par A. Scheler. Bruxelles, 1870, in-8, vol. II, p. 233.
5. Sus toutes fleurs tient on la rose a belle.
Got gebe uch ein gute nacht, von rosen ein dach
von liligen ein pet. Uhland, Schriflen, vol. III, p. 360.
2. Aug. Scheler, Trouvères belges, 2<^ série. Bruxelles, 1879,
in-8, p. 29.
3. Se stearca storm, thonne hê strong cyndh,
nordhan and eâstan, hê genimedh hradhe
thaere rôsan vlite Metra, VI, v. 11-13.
Grein, Bibliothek der angelsàclisischen Poésie, \o\. II, p. 301.
.
verdure.
à la joie :
Si li ert vis
Que de la chambre issoient fors
Alixandrine et Meliors,
Dessi en droit a lui venoient,
Une rose li aportoient.
Tantôt com recevoit la flor,
IIL
dieu lui-même,
delille trouve ces roses, elle les porte chez elle et les
place sur sa couche^; mais voilà qu'à minuit elle
s'éveille, violemment agitée par un songe; c'est
rent.
Mais il n'était point besoin de runes pour que les
veut plaire.
Et la jeune reine du Chàtiiueiit des Dames de Fran-
Dans un autre lied, le poète invite sa dame à venir avec lui dans
d'elles^ ;
je vous conduirai là où fleurissent les roses.
2. Dans une autre version, n» 61, c est en hiver que les roses
à leur allégresse.
Comme la rose était le gage et l'emblème de
En printemps nouvellet,
Quant par boys ou champs passerés,
Des que orrez le rossignolet,
Vos vigilles des mors dires,
Et (que) jamais ne dormirés
Soubs aubespins ou esglantiers,
Autre part tant que vous vouldrez,
Pourveu qu'il n'y ait des rosiers^.
1891, p. 35.
LA ROSE DANS LES LEGENDES PROFANES. 321
JoRET. La Rose. 21
.
mais son éditeur croit qu'il faut lire « de roses » et son imitateur
allemand, Konrad Flecke, parle de roses encore couvertes de rosée :
3. Ich sach boten des sumeres, daz wâren bluomen also rôt :
fol. 51. a, 2.
2. Camisia ista talem virtutem habet, quod nunquam toto tem-
pore vitae tuae lotione indiget, nec frangi potest, nec consumi, nec
colore mutari, quamdiu inter te et filiam meam sit amor fidelis ;
fol. 51, a, 2.
LA ROSE DANS LES LEGENDES PROFANES. 329
lité de sa femme.
VI.
Un autre l'appelle
8. Chanson bulgare.
9. Chanson serbe.
10. Chanson tchèque.
11. Chanson de la Petite Russie.
334 LA ROSE AU MOYEN AGE.
(( ma chère un poète
rose vermeille », dit aussi
grec à son amie"^. Un autre* l'appelle une « fleur
charmante et une rose parfumée ». Pour un troi-
sième c'est une blanche petite rose w, une « rose
((
YII,
El rossignoletz el ram
volf e refraing e aplana^ ;
Quiérome ir alla
Rossignol, va, si li di
Les maus que je sent por li ;
Et encore :
JoRET. La Rose. 22
338 LA ROSE AU MOYEN AGE.
aimée \
Tandis que la poésie populaire de l'Europe occi-
dentale ne sait rien des amours de la rose et du ros-
signol, cette fiction a pénétré dans celle de l'Europe
orientale, empruntée sans doute aux poètes
qui l'a
VIII.
in-8, vol. L p- 202, n" GVL 5. 11 faut dire que d autres variantes
de cette chanson présentent un sens tout diflerent.
342 LA ROSE AU MOYEN AGE.
IX.
XI,
XII,
le portrait de
la montre
p. 11, V. 167-68.
5. Ed. Michelant, p. 170, v. 9-10. De même le poète de la
l'amiré )),
De lèvres vermoilletes
Plus ke la rose n'est en mai^.
cheur d'Euriant :
Sainte Ysabiel l'estoire. Bibl. nat. /)•. 19531, fol. 1226, b, v. 73.
aime^.
Roza de pascor sembla de sa color
et lis de sa blançor,
la neige :
Emilie, qui était plus belle à voir que ne Test le lis sur
sa verte tige et plus fraîche que le mois de mai avec ses
fleurs nouvelles (car son teint le disputait à la couleur de
la rose et je ne sais lequel des deux était le plus admi-
rable).
Wolfdietrich, B. v. 576-77.
2. Minneclich gevar in rôsen rœte
Blûet der schœnen wengel, muni, ir kinne.
Karl Bartsch, Deutsche Liederdichter des zwulfteii bis
vierzehnten Jalirunderls. Stuttgart, 1870, in-8, p. 265,
V. 17-18.
3. Wart ir lieht antlitze vor Uebe rosenrot.
Nihelungenlied , v. 340.
4. Mich dunket niht sô guotes noch so lobesam,
Mais l'union des lis et des roses est pour les min-
nesaenger la marque et l'emblème de la beauté su-
prême du corps comme de l'âme.
cristal.
Minnesinger, IV, 2.
p. 382, no m, V. 31.
5. L. Gonzenbach, Sictlianische Mdrc/ien, vol. I, p. 228, n" 34.
LA ROSE DANS LA POESIE. 379
(( jeune fille qui rit des roses et pleure des perles »".
Un conte polonais connaît également la même fic-
à t'écouter ^.
p. 193, no 28.
Dans un conte suédois du Smâland, « Petite Rose » (Lilia
3.
Mon amie est mon été, mon amie est ma joie, dit Tun
d'eux ^, et toutes les roses fleurissent, aussi souvent
qu'elle me donne un baiser.
en al de rosen bloejen
so dicmal si mi cust.
4. Siu liiht uz allen Avîben, reht als diu rose tuot. Str. 15, 3.
5. Dietrichs Fiuc/it, v. 9983, ap. Lûniiig, p. 157.
6. Siu lùlite sam diu rose ob anderen steten. Ap. Otto Lûnlng,
Die Natur, p. 157.
7. Gui de Bourgogne, v. 4296.
LA ROSE DANS LA POESIE. 383
Et le proverbe allemand^ :
joie.
piquera''.
1. « Wer die Rose will, darf don Dorn nicht scheuen ». K. Sim-
rock, Ihid.
2. Quien puede cojer rosas
sens.
Mais la rose a donné lieu à bien d'autres expres-
sions proverbiales. Ainsi :
K. Simrock. Ibid.
6. Nomis, Oukraïnski prikazki, etc. S. Pctersburg, 1864,
in-8, p. 104.
p. 189.
LA ROSE DANS LA POESIE. 389
I.
p. 39.
3. Chorus sacrarum virginum, sequendo semper dominum,
Offert rosas et lilia serta quoquo candenlia.
Adam Reiners, op. laud., p. 39.
LA ROSE DANS LE CULTE. 393
p. 195 a.
4. « Tune eliam ex alto ignis projicitur quia Spiritus Sanctus
. ^
en Angleterre \
Les roses et les lis prirent naturellement une
grande place dans le culte de la Vierge, dont elles
sont l'emblème :
Paradis.
5. (î>07.(jav':o; 8i toù" vs/poO" tûv pocyîaXitov. Avellino, Opuscoli
diversi, vol. III. Napoli. 1836, p. 365.
6. 'Oyôoaxîf] -zkio'jrsi poo-.ajjiôv (îgovtoyo'vo'.o, dit un vers cité par
Tomaschek d après Morelli. ( Sitzungsberichte der Kais. Aka-
demie der Wissenschaften, vol. LX, p. 370.)
398 LA ROSE AU MOYEN AGE.
II.
De la cité fu li marchies
De fresche herbe trestos joncies^.
Et dans Aiol'' :
2. Fr. Ileinricli von der Hagen, op. laud., pi. XLVI et VU.
3. P. 85, V. 2425-28.
4. Fr. von der Hagen, op. laud., pi. VI.
LA ROSE DANS LES USAGES DE LA VIE. 411
1. Dar kam liiii durcli tanzcii junger liute ein michcl teil,
laïques offrirent, depuis la fin du xv« siècle, des roses aux magis-
douzaine.
2. A. Chéruel, Dictionnaire historique des mœurs, institu-
tions et coutumes de la France. Art. Redevances féodales.
LA ROSE DANS LES USAGES DE LA VIE. 417
4. Die Roslein soll man breclien mit dem kûlen taAV beladen,
JoRET. La Rose. 27
418 LA ROSE AU MOYEN AGE.
III
1. Bottari, op. laiid, \o\. II, pi. 67. Dans la fresque de la voûte
d'un autre tombeau, pi. 65, deux rosiers et deux lis servent aussi
de motifs de décoration ; dans les arabesques qui séparent les cinq
groupes de la coupole d'une chapelle érigée par le pape saint Fa-
bien, pi. 59, il faut reconnaître aussi des rosiers à fleurs simples.
pi. x.xxv.
Vanitas in me habundat^.
Comme les roses, qui se rencontrent sur les mo-
numents religieux et même civils du moyen âge,
Ainsi que les feuilles, les fleurs de ce rosier sont simples et à cinq
pétales.
JoRET. La Rose. 28
434 LA ROSE AU MOYEN AGE.
Réforme \
Comme dans la sculpture sur pierre et l'orfèvrerie,
on rencontre la rose dans la sculpture sur ivoire et
sur bois. On la trouve tout naturellement sur les nom-
breuses réprésentations du Siège du Château d'A-
mour. Ici, toutefois, comme dans la représentation
du Lai d'Aristote, sur un du xiv*' siècle, où
coffret
Méjanes.
2. Bibl. nat., lat. 17294. Par exemple le rosier à fleurs ver-
marque d'Ancoiie «.
une espèce de brocart de soie très fort. Alvin Schulz, Das hôfische
Leben, vol. I, p. 259.
5. Embroidercd was he, as it were a mede
Air fui of freshe floures white and rede.
The Canterbury taies. Prol. v. 89.
446 LA ROSE AU MOYEN A(.E.
5. No 2574 de 1 Inventaire.
448 LA ROSE AU MOYEN AGE.
JORET. La Rose 29
450 LA ROSE AU MOYEN AGE.
pointées de sinople. »
3. « Porte d argent à un rosier de sinople, fleuri de trois roses
de gueules. »
4. « Porte de gueules à un chevron d or, accompagné de trois
croix \ »
ÏV.
in-8. — Mistral, s. v.
1. Lacurne, s. v. Rose.
CHAPITRE VI
cap. XXI.
LA ROSE DANS LA PHARMACOPEE. 463
convenablement on le
préparée. Il y a progrès,
voit, sur Hildegarde; néanmoins le poète-médecin
JoKET. La Rose. 30
466 LA ROSE AU MOYEN AGE.
se l'en met moult d'eaue avec ung peu de roses elle n'en
est pas si bonne. Aucuns cueillent les roses avec la rosée
qu'elles ont et les mettent en la fiole comme dit est,
sans y mettre autre eaue et celle eaue rose faicte ainsi
est très bonne.
dyarrodon revibarbizat.
Diatetik. v. 81-83 (Herm. Suchier, Denkmàler provenzalischer
Literatur luid Sprache, Halle, 1883, in-8, p. 203).
'j. liOiseleur-Deslongciiamps, La rose, p. 100.
472 LA ROSE AU MOYEN AGE.
IL
parle aussi de sorbets que les Persans faisaient avec du jus d'orange
et de citron, des roses et des violettes. Voyages, I, 247 et 366,11, 78.
2. Deve rose (ont) lor vis lavés. Parten., v. 10660.
3. Prisent l'aiguë en dorés bacins
Aiguë rose tôt a fuison
BIBLIOGRAPHIE^
Bel (J.), La rose. Histoire et culture. Paris, 1892, in-8.
*BErs'EMANN (J.-C), Die Rose zum liuhme ilires SchÔpfers.
Leipzig, 1742.
BucHoz (J.-P.), Monographie de la rose et de la violette,
considérées sous leur aspect d'utilité et d'agrément, etc.
Paris. 1804, in-8.
Gaetam-Lovatelli (E.), La [esta délie rose.(Nuova antologia,
1er nov. 1888, vol. XVIII, 3e série).
JoRET. La Rose. 31
ADDITIONS ET CORRECTIONS
v.y.inxç, y.iva[j.oj|xov,
Préface.
PREMIERE PARTIE.
Chapitre P"". -
— Des espèces de roses connues dans l'antiquité. . . 1
SECONDE PARTIE.
LA ROSE AU MOYEN AGE.
de l'Occident 285
Chapitre V. — La rose dans les usages de la vie, dans le culte et
naire 461
Bibliographie 481
Additions et corrections 482