CREVETTES
La consommation faiblit en France
Star du rayon marée, la crevette a perdu du terrain l’an dernier. Phénomène conjoncturel
ou structurel ? La question se pose d’autant plus que les ventes baissent aussi au rayon surgelés.
Les opérateurs spécialisés misent sur des produits plus élaborés.
L.F.
DR
Crevettes transformées riment avec valeur ajoutée et clients gagnés.
La production mondiale
en croissance
Amorcée l’an dernier,
la croissance des volumes
mondiaux de crevettes
d’élevage se confirme.
Mais l’augmentation
concomitante
de la demande
laisse planer
l’incertitude sur les prix
pour les mois à venir.
DR
tées, on a frôlé le record de 2014, « grâce
La crevetticulture, source de richesse dans les pays en développement ? Pas toujours.
aux efforts de l’industrie pour se concen-
trer sur les produits transformés à forte
valeur ajoutée », commente le Vasep
(Vietnam association of seafood expor- vettes a augmenté de 123 % entre 2005 La crevetticulture Parallèlement, le Vietnam réexporterait 60
ters and processors). L’Inde, quant à elle, et 2015, atteignant 1,6 million de tonnes mondiale produit à 70 % de ses importations vers la Chine
a vu ses exportations exploser l’an der-
nier aux États-Unis, où elle a écoulé plus
par an. Dans le même temps, la produc-
tion de crevettes d’élevage du pays, tou- 2,9
entre
sans nouvelle transformation. L’an dernier,
d’après la FAO, près de 270 000 tonnes de
3,5
du tiers de sa production, à la faveur de la chée par l’early mortality syndrom (EMS), crevettes auraient transité vers la Chine via
réduction des mesures antidumping. Face continue à baisser. Même ajoutée à et Mt le Vietnam sans documents douaniers.
à cette concurrence, l’Équateur a perdu du d’énormes captures de crevettes sauvages, par an. Autant de flux ont un impact élevé lors
terrain sur le marché américain. Mais il en elle ne suffit pas à couvrir la demande inté- de pics de demande saisonniers. « Les
a gagné en Asie, zone qui a représenté en rieure. Certes, la Chine continue à expor- importateurs chinois ont trop acheté pour
2017 plus de la moitié de ses débouchés ter quelque 200 000 tonnes de crevettes le nouvel an chinois. L’importance des
en volumes. par an. Mais, en contrepartie, elle en a stocks les a conduits à arrêter brutalement
Le développement des échanges mon- importé 375 000 tonnes en 2017. En leurs achats », rapporte un trader. Avec
diaux réside surtout dans la forte demande période de pénurie, les acheteurs chinois pour résultat une baisse des prix sur les pre-
de l’Asie et de la Chine. Selon les don- n’hésitent pas à démarcher directement miers mois de 2018, encore accentuée par
nées de l’organisation Global aquaculture des éleveurs ou de petites usines dans les le ralentissement de la demande aux États-
alliance, la consommation chinoise de cre- pays voisins, comme l’Inde ou la Thaïlande. Unis. En Inde, The Economic Times, prin-
S
S
des produits de la mer
THALA
EX
PLORAT
Υ-
O
I
Votre abonnement*
N
CREW -
10 numéros par an
+ le Guide des espèces
+ l’Annuaire
The Octopus Thalassius is a rare creature that is not afraid to expose itself.
It seems it has all the good trades of the other octopi combined in one + la newsletter tous les 15 jours
magnificent beast
beast.. It is a large octopus species. And other than most of its kind
they are very sociable and live in large groups. They live in symbiosis with a large + l’accès gratuit
range of other sea creatures. sometimes these are a multitude larger or smaller
than itself. The Octopus Thalassius has had so much time to evolve, that it became aux rubriques payantes du site
the number one specialist in its habitat even with the wide range of seafood in
its diet. The eight arms help him to get anything, anywhere at any time.
The vastness of the brain in this creature has not been seen in other octopi and is
almost a freak of nature. We were happy to find out that is a kind and sociable
creature. It was very easy to approach and learn about this species.
This is probably our biggest discovery we made on this trip.
pdm-seafoodmag.com
* Tarifs France métropolitaine
Pour découvrir
l’ensemble de nos formules d’abonnement,
contactez abonnement@infomer.fr
ou 02 99 32 58 46
Dossier ❘ CREVETTES
Madagascar :
Unima multiplie les certifications
Le modèle d’élevage du groupe se base
À Madagascar, Unima
sur des densités cinq à dix fois plus faibles
a développé un modèle qu’en élevage intensif, avec une gestion
d’élevage basé sur maîtrisée de l’environnement garantis-
le développement durable. sant le bien-être animal. L’alimentation
Après le label Rouge, des crevettes provient en partie de la
production naturelle des bassins d’éle-
le groupe, plus récemment
vage, implantés dans d’immenses zones
tourné vers le bio, a aussi en arrière de mangroves et dessinés
obtenu la certification ASC. de façon à préserver les palétuviers. Le
complément nutritionnel apporté, issu
L
de l’usine du groupe à La Réunion, est
garanti sans OGM (< 0,9 %), sans pro-
eader de la crevetticulture à duits d’animaux terrestres et sans addi-
Madagascar, le groupe Unima est tifs médicamenteux. Unima domestique
le seul producteur de crevettes avec succès l’espèce P. monodon. Ses
label Rouge au monde. Obtenu en fermes, qui disposent de géniteurs sains,
2005, ce signe officiel de qualité, gage de sont préservées des risques de contami-
propriétés organoleptiques supérieures, nations extérieures. Le groupe s’affran-
bénéficie d’un fort taux de notoriété en chit aussi de la nécessité de les prélever
France. Quelque 3 500 tonnes de cre- dans le milieu naturel.
vettes label Rouge sortiront cette année Ce modèle permet de produire de
de son site historique, certifié ASC depuis manière durable des volumes importants
DR
2016. Son second site, en cours de certifi- de crevettes de très grandes tailles. Bio
cation ASC, en produira 500 tonnes, aux- ou label Rouge, elles sont vendues sous
quelles s’ajouteront 1 000 tonnes de cre- En 2017, Madagascar tion, en 2005. Mais pour Unima, engagé les marques Nossi-Bé et Royalmar, en
vettes bio. Certes, son concurrent Oso est le 4e fournisseur depuis toujours dans le développement boîtes surgelées et en crevettes entières
(groupe R & O), qui produit aujourd’hui de la France avec durable, la certification biologique, décro- cuites réfrigérées, issues de l’usine de
1 500 tonnes de crevettes de Madagascar
bio, fut le premier à obtenir cette certifica- 6 760 t
chée l’an dernier, apparaissait comme un
prolongement naturel de sa démarche.
cuisson Unima Frais, implantée à Isques
(Pas-de-Calais). n
www.prim7stars.com