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COTITA Centre-Est - 14/03/2017

Stabilité des pentes

Trouville-sur-Mer (14)

Laurent DUBOIS
Plan de l’exposé

1. Introduction et exemples
2. Qu’est-ce qu’un glissement de terrain ?
3. Hydrogéologie des versants instables
4. Mesures des déplacements en profondeur et en surface
5. Techniques de stabilisation
6. Synthèse : points à retenir
7. Exemples de stabilisation de glissements de terrain en
Normandie
1. Introduction et exemples
⇒ connaissance du comportement des talus (remblai et
déblai) et des versants naturels déterminante :
infrastructures linéaires de transport, projets
d’aménagement (versants naturels avec forte pente,
versants instables, bassins de rétention, canaux, etc.) :
chantier et exploitation
- analyse détaillée de stabilité
- dimensionnement des solutions de stabilisation
(drainage) et/ou de confortement (terrassement,
inclusions, etc.), connaissance de leur efficacité
urbanisme et sécurité civile :
- surveillance des versants (suivi cinématique)
- prévision de l’évolution des déplacements (vitesses) au
cours du temps (en particulier futur proche)
- risque de rupture catastrophique ? à quelle date ?

Glissement de terrain du Chambon à Mizoën (38)


Glissement de terrain du Mont
Cabassou le 19 avril 2000
à Remire-Montjoly (973)
→ climat équatorial
→ volume ≈ 400 000 m3
→ mouvement très rapide
(« fluidisation », coulée boueuse)
→ bilan humain : 10 morts
→ destruction d’une usine
→ coupure totale de la RN3

⇒ période de retour du cumul des


précipitations entre janvier et avril 2000 :
≈ 150 ans (MÉTÉO France) :

- pluies intenses en janvier 2000 200 m


- pics exceptionnels (240 mm en 12 h) les
13 et 14 avril 2000
- pluies intenses entre les 14 et
19 avril 2000
(DDE973)
Glissement de terrain au Quartier de La
Médaille dans la nuit du 16 au
17 septembre 2002 à Fort-de-France (972)

→ climat tropical humide


→ versant exposé au vent des
Pitons des Carbets
→ coupure totale de la RN3
→ déclenchement après une
période de pluies intenses

(DDE972)
Glissement de terrain du Cirque des
Fosses du Macre à Cricquebœuf et
Villerville (14)
→ climat tempéré (océanique)
→ existence de quatre grands
glissements de terrain
présentant la même
cinématique dans le versant
côtier entre Trouville-sur-Mer
et Cricquebœuf (14)
→ réactivation des
mouvements lors des hivers
très pluvieux : 1967, 1975,
1982, 1988, 1995 et 2001
→existence de fluctuations
annuelles marquées
acycliques de pluviométrie,
(DIREN BN / SIDPC14, avril 2001)
prise en compte de l’effet
cumulatif de successions
pluriannuelles de pluies
efficaces
Glissement d’un talus de
déblai du contournement du
Puy-en-Velay de la RN88 (43)

→ future tranchée couverte de Mons


(phase chantier)
→ h = 10 m, pente = 2 (V) pour 3 (H)
→ 7 mai 2011

→ rebord d’un plateau baslatique


(planèze)
→ zone de mouvements anciens ?
→ venues d’eau importantes
Glissement d’un talus de remblai
de la RN102 à Saint-Pons (07)

→ fractures en tête avec baculement


→ venues d’eau importantes en pied
→ versant opposé : morphologie typique
d’un versant instable (badlands)
2. Qu’est-ce qu’un glissement de terrain ?
a. Définition
b. Classification
c. Résistance au cisaillement
d. Coefficient de sécurité
e. Synthèse
Définition : mouvement gravitaire de translation et/ou de rotation
d’une partie du matériel d’un versant (terrains meubles ou
rocheux), suite à une déstabilisation provoquée par des
sollicitations extérieures, mobilisant sa résistance au cisaillement
le long d’une surface de glissement et caractérisé par de grands
déplacements

forme de la surface de glissement


influencée par la géométrie et les
caractéristiques mécaniques des
couches de sols :
exemple : courbe plus ou moins
circulaire (dans un massif de sols
homogène)
combinaison de glissements plans et rotationnel = glissement
complexe (cas le plus fréquent pour les versants naturels)
glissement de terrain de
formations superficielles de type complexe dans un
pente (“colluvions”, “éboulis”) versant naturel à
Coulimer (61)
escarpement escarpement
principal secondaire
bourrelet de pied

élément (ou deuxième élément


corps du bloc) effondré indépendant
glissement ⇒ extension ⇒ translation
fissure contre-pente

Glissement de la Sézia à
Corps (38)
→ profil mixte déblai-remblai
→ h = 50 à 60 m, pente = 16°
→ glissement ancien avec
réactivations pendant les périodes
pluvieuses
bourrelet de pied
À retenir :

⇒ pesanteur = principale force motrice

⇒ phénomène localisé (contrairement aux risques diffus comme le


risque sismique), parfois de grande ampleur

⇒ résultat de la combinaison des actions de conditions défavorables


permanentes (topographie, géologie et hydrogéologie) et de
facteurs déclenchants (d’origine naturelle ou anthropique) sur un
état d’équilibre initial entre forces motrices et forces résistantes

⇒ faibles variations de contraintes et de propriétés mécaniques au


niveau de la surface de glissement = déplacements importants le
long de cette surface
classification usuelle en
France pour les
SOLLICITATIONS EXTERIEURES
mouvements de terrain
(facteurs déclenchants)
seuil de plasticité conditions défavorables ⇒ mouvements sans surface
(= critère) permanentes de glissement bien définie :

DEFORMATIONS PLASTIQUES DU - dans des terrains rocheux :


basculement (fauchage)
MASSIF DE SOLS OU ROCHEUX
- dans des sols : fluage
seuil de rupture conditions défavorables
(= critère) permanentes
⇒ mouvements avec une
surface de glissement :
RUPTURE
- dans des terrains rocheux :
glissements plans bancs sur
⇒ diversité des comportements bancs, de dièdres (à
géotechniques des matériaux sollicités l’intersection de deux plans de
discontinuité), etc.
et des conditions hydrogéologiques
⇒ multiplicité des mécanismes - dans des sols : glissements
générateurs d’instabilités plans, rotationnels, complexes
Éléments essentiels pour l’analyse de stabilité :
⇒ géométrie du glissement
⇒ résistance mécanique mobilisable sur la surface de glissement

contrainte tangentielle maximale mobilisable dans un sol (résistance au


cisaillement) ⇒ relation de Mohr - Coulomb (critère de rupture) :

τf = c + σg x tan ϕ

σg cohésion (forces de angle de frottement


T "liaison" entre les interne (forces de
particules du sol) frottement entre les
n particules du sol)
τ contrainte normale transmise
aux grains du sol
M i
dS avec F résultante des efforts
T = dF / dS s’exerçant sur dS (poids des
terres, action de l’eau, etc.)
⇒ intervention du facteur TEMPS : τf = c + σg x tan ϕ
situation initiale à la
fin du terrassement temps situation finale

stabilité à court terme stabilité à long terme

σg = σ’ = σn – u
(TERZAGHI) pentes naturelles
Paramètres d’état : Caractéristiques intrinsèques :
• sols fins purement cohérents saturés • sols purement frottants (sable) :
(argile) : caractéristiques non drainées caractéristiques drainées (effectives)
c = cu ≠ 0 kPa et ϕ = ϕu = 0° c = c’ = 0 kPa et ϕ = ϕ’pic ≠ 0°
• sols fins non saturés : • c’ = 0 kPa pour tous les sols sauf les
caractéristiques apparentes marnes
c = cuu ≠ 0 kPa et ϕ = ϕuu ≠ 0° • c’ = 0 kPa et ϕ’ = ϕ’résiduel ≤ ϕ’pic le long
des anciennes surfaces de glissement
dans des terrains plastiques
(BLIVET)
Stabilité à court terme :
⇒ ouverture d’une tranchée
⇒ diminution des contraintes
totales au voisinage du talus
⇒ tendance au gonflement
⇒ diminution de la pression
interstitielle pour les sols peu
perméables

A : paramètre de SKEMPTON
A = 0 : argile surconsolidée
A = 1 : argile normalement consolidée
glissement de type circulaire
affectant un talus de déblai de la
déviation de la RN 179 à Ouilly-
le-Vicomte (14)
À retenir :

⇒ versants naturels : à long terme (même en cas de construction


d’un remblai en tête ou d’un déblai en pied)

⇒ talus de déblai : à court terme et à long terme

⇒ talus de remblai : à court terme et à long terme. Mais :


- matériaux fins compactés, non saturés, très difficiles à saturer
- développement de phénomènes de succion à l’origine d’une certaine
cohésion apparente
- comportement hydraulique imparfaitement connu (lente progression
descendante du front d’infiltration)
- existence de fortes contraintes horizontales dues au compactage (sauf au
niveau des talus)
→ les géotechniciens ne sont pas en mesure de prendre en compte l’ensemble
de ces paramètres dans les calculs de stabilité, d’où l’importance de
l’expérience locale dans le domaine des terrassements.
Bilan à long terme : τf = c’ + (σn – u) x tan ϕ’
u = pression interstitielle
σn = contrainte normale liée au poids total des terres et aux
surcharges permanentes
⇒ cas d’une rupture plane d’une pente infinie avec écoulement
parallèle à la pente :

σn = (q0 + γ x z) x cos2 β
τ = (q0 + γ x z) x sin β x cos β
u = γw x (z – zw) x cos2 β

⇒ expression d’un coefficient de sécurité global F :


τ f c'+(σ n − u ) × tan ϕ ' ⇒ décroissante de z
F= = ⇒ croissante de zw
τ τ ⇒ F = 1 : rupture
 γ z − z w  tan ϕ '
avec c’ = 0 kPa et q0 = 0 kPa : F = 1 − w ×  ×
 γ z  tan β
tan ϕ '
⇒ zw = z (talus sec) : F=
tan β
 γ w  tan ϕ ' 1 tan ϕ '
⇒ zw = 0 (nappe au terrain naturel) : F = 1 −  × ≈ ×
 γ  tan β 2 tan β

(RAT)
Remarque :
⇒ mécanisme de rupture typique pour les glissements de terrain dans
des matériaux argileux (cohérent avec le modèle de comportement
des argiles saturées CAM-CLAY) :
→ alimentation en continu de la zone de cisaillement avec maintien
de u élevée pendant une longue période
→ augmentation de u ⇒ augmentation de e (indice des vides)
⇒ augmentation de volume (dilatance) ⇒ tendance à diminuer u et à
stabiliser provisoirement les mouvements
→ concurrence entre l’alimentation en continu et l’effet stabilisateur
de la dilatance
→ dans ces conditions, une augmentation brutale de u place la zone
de cisaillement dans un état hautement instable, ce qui explique les
grandes vitesses de déplacement
Calculs de stabilité :

1er cas : vérification de la stabilité d’une pente ou d’un talus (par exemple en
phase études avant travaux)
Principe :
- réalisation d’un calcul de stabilité : calcul d’un coefficient de sécurité à la rupture
(pour un grand nombre de surfaces circulaires potentielles ou pour une surface
non-circulaire potentielle)
- logiciels : TALREN, GEOSTAB, PETAL-LCPC, NIXES-TROLL, STARS, etc.
- plusieurs méthodes de calcul (des tranches) : Fellenius, Bishop / Bishop
modifiée / Bishop simplifiée / autres dérivées, perturbations, etc. (un coefficient de
sécurité est lié à une méthode)
rupture non-
Interprétation (Bishop) : circulaire
- F > 1,5 : stabilité assurée dans des
conditions de sécurité satisfaisantes
- 1 < F < 1,5 : incertitude (rupture F = 1,05
possible)
- F ≤ 1 : rupture

modèle
géotechnique
Calculs de stabilité :

2nd cas : dimensionnement d’une solution de stabilisation (drainage) ou de


confortement (renforcement)
Principe :
- calcul de calage : retrouver les conditions sur les sols et la piézométrie au
moment de la rupture
- dimensionnement de la solution de façon à obtenir un gain de sécurité
satisfaisant (au moins 20 à 30 %)

F = 1,35
F = 1,00

rupture circulaire
Synthèse :
⇒ eau = principal facteur déclenchant « naturel » des glissements de
terrain
⇒ rabattement / diminution des pressions interstitielles = solution très
efficace pour la stabilisation des glissements de terrain
⇒ éléments essentiels pour l’analyse de la stabilité d’un glissement
de terrain :
- géométrie du glissement
- résistance mécanique mobilisable sur la surface de glissement
- pressions interstitielles
→ fluctuations saisonnières du niveau piézométrique de la
nappe et des pressions interstitielles
→ conditions d’alimentation (hydrogéologie)
3. Hydrogéologie des versants instables
a. Généralités
b. Problèmes rencontrés
Très souvent :
⇒ schématisation extrême
⇒ ou mauvaise connaissance des conditions hydrogéologiques

écoulement humidification /
formations permanent à la infiltration / alimentation
superficielles de base évapotranspiration / amont
pente = écoulement ruissellement
hétérogènes et hypodermique
complexes (nappe perchée
temporaire)

substratum géologique en
place (marneux ou argileux) :
infiltration ou écoulement aquifère fissuré plus ou
alimentation aval ascendant (nappe moins continu
(mise en eau de captive ou semi-captive)
retenues de barrages)
+ infiltrations en provenance d’ouvrages
ou de réseaux enterrés

drainage superficiel de parcelles agricoles par drains en poterie


(XIXe siècle) à Ouilly-le-Vicomte (14) et à Beaussault (76)
Remarques générales :
⇒ formations superficielles = forte anisotropie de perméabilité
(k = 10-5 à 10-8 m/s) ⇒ difficulté à définir correctement la surface
piézométrique
⇒ écoulement permanent à la base des formations superficielles ⇒
difficulté : détermination de l’importance relative des alimentations
verticales (infiltrations) et horizontales (sources de déversement
d’une nappe)
→ recharge en hiver (octobre à avril)
→ drainage en été
coupe type d’un
versant instable dans
CRAIE AVEC GLAUCONITE ET/OU GAIZE A LA BASE
le Pays de Bray (76)
NAPPE COLLUVIONS
SOLIFLUEES

ARGILES DU GAULT en hiver : niveau


piézométrique
SABLES VERTS proche du TN
NAPPE SUBSTRATUM
⇒ nécessité d’un grand nombre de piézomètres :
→ tubes piézométriques ouverts (k > 10-6 ms)
→ sondes à volume constant (sols peu perméables)
⇒ intérêt des méthodes hydrogéophysiques (électriques,
électromagnétiques, thermiques) à plus grand rendement pour
détecter les circulations d’eau erratiques en profondeur et
optimiser l’implantation des piézomètres et des dispositifs de
drainage (en cours de développement) :
→ tomographie de résistivité électrique (time-lapse, HR, etc.)
→ polarisation induite / polarisation spontanée
→ géoradar
→ RMP (résonnance magnétique protonique)
→ thermographie en surface (3D, HR, etc.)
malgré leurs limites : diminution de la résolution en profondeur,
informations indirectes, etc.
⇒ nécessité d’avoir des données fiables (analyse de stabilité,
voire modélisations complexes)
⇒ comportement identique des piézomètres dans le versant
dans les formations superficielles (recharge / drainage) :
influence prépondérante des infiltrations
⇒ comportement décalé : influence prépondérante des
alimentations amont
amont
formations
glissement de terrain superficielles de
plan affectant un
pente
versant naturel à PAC2 6m
Avesnes-en-Bray (76)
3m aval
PAC1
6m
Argiles du Gault PAC4
3m
PAC3
pression interstitielle (kPa)
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
0
⇒ répartition non hydrostatique de u
1

2 ⇒ décalage du début du drainage avant PAC3 et PAC4


⇒ influence prépondérante des alimentations amont
3
profondeur (m)

4
12/11/2002
03/12/2002
5
04/03/2003
25/04/2003
6 sonde PAC2
7

9 sonde PAC1
10
∆u ≈ constante = 22 à 26 kPa
Problèmes majeurs :
→ nappes temporairement en charge dans les formations
superficielles de pente
→ nappes profondes en charge dans le substratum sous une
couverture argileuse (avec écoulement ascendant : risque de
sous-estimation des surpressions interstitielles par des sondes
placées dans les argiles)
→ alternance de couches plus ou moins perméables dans le
substratum avec circulations d’eau en charge (dans des niveaux
sableux par exemple)
→ délai très court entre le début des précipitations et la reprise
des déplacements (parfois temps de réponse de quelques heures
seulement)
⇒ mesures trop ponctuelles et espacées dans le temps :
→ difficulté pour connaître les niveaux piézométriques les
plus hauts (les plus défavorables)
→ intérêt de l’utilisation de piézomètres enregistrés
violent orage du 1er juin 2003 : montée brutale, puis descente
lente du niveau piézométrique (caractéristiques de la réaction
d’un massif à dominante argileuse)

(Université de Caen)
4. Mesures des déplacements en profondeur
et en surface
a. Inclinométrie
b. Pendule inversé
c. Géodésie
d. Surveillance
Principe de l’inclinométrie : mesurer les variations d’inclinaison
d’un tube scellé au terrain dans un forage, en fonction du temps
et de la profondeur (mesure des coordonnées du vecteur
« accélération de la pesanteur » dans le plan de la sonde)

sonde
inclinométrique
biaxiale
(« torpille »)
exemple de mesures
inclinométriques :
glissement de terrain
plan affectant un
versant naturel à
Villers-sur-Mer (14)

→ respect de la norme NF P94-156


(octobre 1995) : dépouillement et
calculs des incertitudes
+ contrôle des déplacements de la
tête du tube (géodésie)

surface de glissement
entre 5,5 et 6 m de
profondeur

logiciel CAPITOUL 2000 (Cerema)


Principe du pendule inversé : mesurer les déplacements
d’une cuve en surface par rapport à une droite verticale de
référence
capteurs de déplacement

TN

flotteur

terrain en mouvement

câble fixé à la base du


mesure en continu du puits

déplacement en surface par un


pendule inversé à Sainte
Adresse (76) surface de
glissement

terrain fixe
Surveillance automatisée d’un versant instable

mesure automatique des


déplacements de cibles sur un déclenchement de feux tricolores
versant instable par un théodolite en cas de dépassement des
sur le site de la Médaille à Fort-de- seuils d’alerte (quasiment en
France (972) temps réel)
Exemple de mesures ponctuelles : basculement d’ouvrages
en site instable par une nivelle à vis micrométrique

instrumentation d’un petit mur de soutènement à Villers-sur-Mer (14)


+ fissuromètres à vernier + extensomètres + etc.
5. Techniques de stabilisation
critères de choix d’une méthode de stabilisation assurant
une augmentation de 20 à 30 % de la sécurité :
- paramètres techniques du site
- objectif : arrêter ou ralentir un glissement en cours, arrêter une partie
d’un glissement en cours, empêcher un glissement d’endommager des
infrastructures (à titre curatif), prévenir un mouvement potentiel (à titre
préventif)
- impératifs technico-économiques

techniques les plus couramment utilisées :


1) terrassements (actions sur la pente moyenne du terrain)
2) drainage (actions sur l’eau)
3) introduction d’éléments résistants (soutènements, ancrages)
4) protection passive et surveillance

⇒ une solution sûre : éviter la zone des désordres (si possible) par
une déviation de la route ou une dérivation de la rivière.
1) terrassements
⇒ nouvelle géométrie de la pente
⇒ τf = c’ + (σn – u) x tan ϕ’

- allègement en tête (déchargement, remblais allégés)


- butée de pied (massif poids)
- purge et reprofilage (adoucissement de la pente, risberme)
- substitutions partielles ou totales par des matériaux de bonne qualité
de carrière) : bêches, contreforts, éperons, masques

principales techniques de
stabilisation des talus de déblai
massif poids (travaux d’urgence)
en pied d’un versant instable le
long de l’A01 au Lamentin (972)

masque poids drainant sur la déviation de


la RN 179 à Ouilly-le-Vicomte (14)
⇒ matériaux calcaires massifs de carrière
(Calvados), assez propres et assez peu
sensibles à l’eau, frottants et drainants
bêche au pied d’un remblai au niveau du
carrefour des RD 13 et RD 135 à
Beaussault (76)
⇒ matériaux calcaires massifs de carrière
(région de Gisors), assez propres et assez
peu sensibles à l’eau, frottants et drainants.

bêche au pied d’un remblai de la déviation


Sud-Ouest de Mortagne-au-Perche (61)
⇒ sable silico-calcaire traité au liant routier
et enrochements calcaires du site
2) techniques courantes de drainage

Objectifs des dispositifs de drainage :


⇒ limiter l’alimentation en eau du site
⇒ expulser l’eau du sol afin de diminuer les pressions interstitielles
(le débit Q à évacuer n’est pas forcément important)
→ bien caractériser les nappes pour l’étude de la faisabilité
économique et technique des dispositifs de drainage
(implantation, profondeur à atteindre, perméabilité des terrains,
pérennité des dispositifs, etc.)

→ drainage superficiel : collecte et canalisation des eaux de surface


vers un exutoire hors glissement, imperméabilisation des fossés
et des accotements
non infiltration du ruissellement superficiel
→ drainage profond : le choix d’une technique dépend de la nature
des terrains et de l’objectif à atteindre (en phase chantier ou
exploitation)
- tranchées drainantes (+ drains agricoles, géodrains, parois
drainantes)
0,3 m
cas intéressant d’utilisation :
TN drainage d’écoulements sur un
mur peu perméable et sur toute
remblai
la hauteur de l’aquifère
matériau (alimentation amont des
drainant et formations superficielles de
nappe
6m filtrant
pente)

drain protégé
par un
géotextile
pente longitudinale
élevée (environ 5 %)

partie de l’écoulement en fond de


tranchée ⇒ étanchéification schéma de principe d’une
tranchée drainante (méthode
« hollandaise »)
⇒ efficacité dans le temps fonction de la nature du matériau de remplissage :
règles des filtres de Terzaghi (non valables pour les matériaux argileux :
choix d’une grave 0/20 ou 0/40 ou d’un sable propre)

→ 4 à 5 x d15 (terrain en place) < d15 (filtre) < 4 à 5 x d85 (terrain en place)

→ Cu = d60 (filtre) / d10 (filtre) ≈ 2 (limiter les risques de ségrégation sous la nappe)

→ conditions de filtre au contact entre filtre et drain :


5 x d50 (filtre) < d50 (drain) < 10 x d50 (filtre) pour un drain en matériaux granulaires

ou largeur des fentes < d60 (filtre) ou diamètre des trous < d10 (filtre) pour un tube

dN : dimension nominale d’ouverture du tamis pour lequel le pourcentage massique de


tamisat est égal à N pour cent
disposition en relais de
tranchées drainantes
dans un talus de déblai
⇒ espacement délicat à
déterminer (généralement
exutoires de deux
compris entre 10 et 20 m pour tranchées drainantes en
les terrains argileux) relais sur le chantier de la
déviation de la RN 179 à
Ouilly-le-Vicomte (14)
trancheuse « française » sur le
chantier de la déviation de la RN 179
à Ouilly-le-Vicomte (14)

trancheuse « hollandaise » sur le


chantier de la déviation de la RD 8
à Bazoches-sur-Hoëne (61)
- éperons et contreforts drainants (discontinus) : arrivées d’eau
localisées, inadaptés pour les sols peu perméables
- bêches et masques drainants (continus, analogues de
tranchées drainantes) : arrivées d’eau diffuses, adaptés pour les
sols peu perméables
- drains subhorizontaux ascendants et galeries drainantes pour
décharger des aquifères localisés ou des circulations dans des
fissures. Leur position et leur nombre doivent être adaptés au
cours du chantier.

disposition en lignes, poche d’eau forage


en faisceaux, en lits, en charge
etc.

schémas de principe
lanterne tube crépiné
de drains (tube crépiné)
manchon
collecteur
subhorizontaux imperméable
Galerie Dufayel à Sainte-Adresse (76)
Longueur : 80 m
Date : entre 1905 et 1939
Débit : 2,3 m3/h (0,6 L/s)
dans la craie
Galerie dans la Balme de la
Quarantaine à Lyon

Galerie en amont du
glissement de la Sézia à
Corps (38)
Versant instable du Siaix (73)
15 drains subhorizontaux en
éventails (20 à 50 m)
Date : 1995
Débit : faible
Problème d’entretien au bout de
10 ans : perte d’efficacité
- drains verticaux ou inclinés :
avec évacuation des eaux gravitairement en profondeur : drains
de décharge, drains plats géotextiles, puits perdus
avec évacuation des eaux vers le haut par pompage (aiguilles
filtrantes, pompes immergées, pompes électropneumatiques
jusqu’à 40 m de profondeur) ou par siphonnage (drains siphons
jusqu’à 10 m de profondeur)

(TPGEO)

stabilisation d’un glissement


de terrain par drains siphons
3) introduction d’éléments résistants
⇒ τf = c’ + (σn – u) x tan ϕ’
⇒ à envisager lorsque la mise en œuvre de solutions curatives est
impossible
- ouvrages de soutènement : murs en béton, murs cellulaires, gabions

réparation au moyen de gabions


d’une digue en terre à Saint Martin du
Manoir (76) après les violents orages
confortement d’un talus de la RN 1
du 1er juin 2003
(972) par un mur poids en gabions
- ouvrages de soutènement : murs poids renforcés par des nappes
continues de géotextile ou de géogrille (ouvrages souples)

glissement de talus menaçant en mur poids en craie renforcé par des


1995 la chapelle Saint-Adrien le nappes continues de géogrilles,
long de la RN 15 (76) ensemencé
- ouvrages de soutènement : paroi berlinoise (ouvrage composite constitué
de poteaux verticaux et d’un écran de soutènement)

paroi berlinoise (profilés réalisation d’une micro-berlinoise


métalliques) soutenant le cimetière (micropieux) avec tirants inclinés
marin de Varengéville-sur-Mer (76) sur la RD 513 à Trouville (14)
- ouvrages de soutènement : murs cloués (ancrages passifs)
clous : barres en acier haute adhérence HA
scellées dans un forage par un coulis

surface de
glissement

mur cloué le long du boulevard Félix


Faure à Sainte Adresse (76)

La mise en œuvre de tirants d’ancrage actifs précontraints est


déconseillée pour la stabilisation de masses aussi importantes que
les glissements de terrain.
- clouage par barres en acier HA : - clouage par rangées de pieux ou de
profilés métalliques :

clouage d’un talus (raidissement d’un


clouage par pieux métalliques H d’un
perré d’une culée d’un PS) taillé dans
glissement de terrain de type plan affectant
des schistes altérés à Saint-Lô (50)
la RN 13 dans la côte de Moult (14)
4) protection passive et surveillance (mise en œuvre impossible de
techniques de stabilisation)

zone frontale :
3 millions de m3

exemple des Ruines de Séchilienne : 2 déviations de l’ex-RN91, merlon de


protection, dérivation de la Romanche, travaux d’aménagement hydraulique,
plan de secours, expropriations.
+ surveillance automatisée : extensomètres (30), géodésie (65), radar (45)
⇒ remarque : les méthodes de prévision sont encore loin d’être
satisfaisantes, même pour des sites bien instrumentés :
→ modélisation complexe de l’ensemble des phénomènes en présence
→ quantification de l’influence de chaque facteur
→ connaissance des apports d’eau réels au massif (alimentations
latérales, lointaines et différées)
→ dérive progressive liée à l’évolution plus ou moins rapide du système
(nécessité d’actualisations régulières)
→ quantité et fiabilité des mesures disponibles
→ la vitesse de certains mouvements ne dépend pas principalement des
conditions hydrauliques
5) pérennité, maintenance, contrôle
⇒ l’efficacité dans le temps est liée au maintien dans un bon état de
fonctionnement de l’ouvrage
⇒ constitution d’un dossier d’ouvrage comportant deux volets

Volet “Vie du glissement" Volet “Vie des dispositifs de


⇒ vérification de l’efficacité de l’ouvrage réalisé stabilisation/confortement"
⇒ plan avec localisation précise des points à ⇒ vérification de l’état de fonctionnement de
observer (inclinomètres, piézomètres, l’ouvrage réalisé
débitmètres, repères géodésiques, etc.), ⇒ plan avec localisation précise des dispositifs
⇒ points à observer définis par le concepteur ⇒ détails des points à observer (en particulier
⇒ périodicité des mesures définie par le pour les dispositifs de drainage)
concepteur (à adapter dans le temps) ⇒ détails des travaux d’entretien courant à
⇒ transmission des rapports d’observations et réaliser
de mesures ⇒ transmission des rapports de visite (devant
comporter la date de la prochaine visite)

appréciation globale
⇒ bon état : pas de travaux particuliers d’entretien ou de réparation
⇒ état moyen : quelques travaux à réaliser
⇒ mauvais état : nécessité de travaux importants ou d’une étude
complémentaire en vue de modifier la conception de l’ouvrage
6) état de l’art
⇒ guides techniques IFSTTAR/Cerema

Guide technique
Prévention et
stabilisation des
glissements de
terrain : conception,
mise en oeuvre et
maintenance des
dispositifs

février 1998 décembre 2010 octobre 1994 février 2016


→ disponibles à la vente sous format papier auprès de l’IFSTTAR
→ guide de février 2016 téléchargeable gratuitement sur le site de l’IFSTTAR

⇒ projet européen RISKYDROGEO (2006) : résultats disponibles sur


le site http://www.risknat.org/projets/riskydrogeo/riskydrogeo.html
6. Prise en compte des cartes des aléas des PPR
• but final d’une carte d’aléas “mouvements de terrain” : délimiter les zones
affectées par les mouvements de terrain ou susceptibles de l’être
• il n’existe pas une méthodologie unique d’élaboration : en fonction de
l’objectif final assigné à la carte (sécurité publique, constructibilité des
terrains, urbanisme, aménagment, etc.), les approches peuvent être assez
différentes. Par exemple : carte d’aléas d’un PPR (urbanisme) / schéma
d’itinéraire routier (zonage linéaire suivant la route et prenant en compte
toutes les instabilités pouvant la concerner)
• la carte d’aléas d’un PPR résulte d’un travail d’interprétation par un
géologue-géotechnicien de données existantes et d’observations de terrain,
sans recours à des études ou à des investigations lourdes. Elle doit
mentionner les degrés d’incertitude relatifs à l’estimation du niveau d’aléa et
à la délimitation des zones
• la carte d’aléas d’un PPR a un statut de carte informative (sans valeur
juridique), contrairement à la carte réglementaire (pour les projets nouveaux
et, dans une certaine mesure, les projets existants)
• bilan : les données brutes extraites des cartes d'aléas doivent être
réinterprétées avant leur intégration dans une étude d’itinéraire routier.
7. Synthèse : points à retenir

Points nécessitant une attention particulière :

⇒ choix des paramètres (c, φ) pour les calculs de stabilité

⇒ caractérisation du contexte hydrogéologique : choix des


valeurs de pression interstitielle pour les calculs de
stabilité

⇒ choix de la technique de stabilisation ou de


confortement la plus appropriée au site
7. Exemples de stabilisation de glissements
de terrain en Normandie
Problématique de l’instabilité des versants naturels en Normandie :
⇒ absence de relief fortement accusé
⇒ peu ou pas d’activité sismique
⇒ prédominance de terrains perméables (craies, calcaires, sables, etc.)
Mais existence de conditions défavorables :
⇒ héritage périglaciaire (versants recouverts d’un manteau superficiel de
dépôts de solifluxion)
⇒ présence de matériaux présentant de faibles caractéristiques de
résistance au cisaillement (argiles et marnes)
⇒ alternance de niveaux aquifères et de niveaux très peu perméables
(argiles et marnes)
LE BEC-THOMAS
⇒ déclenchement d’un glissement plan (translationnel) début mars
2001
⇒ versant naturel : pente douce (8°)
⇒ ampleur importante en surface : longueur = 150 m, largeur = 50 m,
dénivelé = 8 m
⇒ régressif
(extension latérale et
vers l’amont rapide)

RD86

début mars 2001


LE BEC-THOMAS

mi-mars 2001 début avril 2001

fin mai 2001


LE BEC-THOMAS

⇒ nombreux escarpements et fissures en tête du glissement :


formation de zones d’effondrement (grabbens)
⇒ bourrelet important en pied à proximité immédiate d’une habitation
(évacuée)

escarpement principal et grabben bourrelet de pied


LE BEC-THOMAS
⇒ vallée de l’Oison à proximité d’Elbeuf : versant en bordure du
plateau crayeux ; affleurement des formations du Cénomanien
Inférieur et de l’Albien Terminal (sable glauconieux, gaize puis craie à
silex)
⇒ piézométrie : niveau piézométrique entre 1,6 et 2 m de profondeur
par rapport au TN en mai 2001
⇒ circulations d’eau dans les colluvions, temporairement en charge
⇒ inclinométrie : surface de glissement à 5 / 5,5 m de profondeur
5m

limon argileux
“gaize” argileuse
(marne)

argile
glauconieuse
sable glauconieux
LE BEC-THOMAS
Analyse de la stabilité : hypothèses retenues :
⇒ c’ = 0 kPa (pas de cohésion mobilisable à long terme)
⇒ rupture plane d’une pente infinie
⇒ surface piézométrique parallèle à la pente
⇒ absence de surcharge
 a × γ w  tan ϕ
'

⇒ coefficient de sécurité global : F = 1 −  ×


 γ h  tan β
⇒ à la rupture : F0 = 1
⇒ β = 8°, γw = 10 kN.m-3, γh = 20 kN.m-3
⇒ ϕ’ angle de frottement interne moyen le long de la surface de rupture
⇒ a hauteur relative de la nappe au-dessus de la surface de glissement :
a = (5,5 m – 2 m) / 5,5 m = 0,64 (hypothèse raisonnable)
LE BEC-THOMAS

Technique de stabilisation retenue : drainage profond du versant


Dimensionnement : gain de sécurité = 30 % (∆F/F0 = 30 %)
⇒ après rabattement du niveau piézométrique : ∆F = F1 - F0

 b×γ w  tan ϕ
'

F1 =  1 −  ×
 γh  tan β
γh
b = 1,3 × a − 0,3 ×
γw
On obtient : b = 0,23, soit un rabattement de 2,3 m
⇒ b fonction croissante de a : une surestimation de a au départ
conduit à une sous-estimation du drainage
LE BEC-THOMAS
Objectif du schéma de drainage : rabattement de 2 m du niveau
piézométrique sur toute l’étendue du glissement
⇒ 1 tranchée drainante longitudinale au niveau de la RD 86 en amont du
glissement (profondeur = 4,5 m, à la trancheuse)
⇒ réseau de tranchées drainantes en épis distantes de 15 m (profondeur =
3 à 4,5 m, à la trancheuse), avec deux tranchées collectrices

trancheuse “française”
à Ouilly-le-Vicomte (14)
LE BEC-THOMAS

15 m

schéma de drainage (tranchées en épis)


- stabilisation des mouvements
- mais pas de suivi pour l’évaluation de l’efficacité du confortement
BEAUSSAULT
⇒ déclenchement d’un glissement le 19 mars 2002 ; zone de mouvements
anciens, réactivation suite à de fortes pluies
⇒ carrefour RD13 / RD135 : remblai sur faible pente (6 à 7°, franchissement
d’un vallon sec), hauteur = 6 à 7 m
⇒ en surface : longueur = 40 m, largeur = 35 m, dénivelé = 9 m

juillet 2001 juin 2002


BEAUSSAULT

⇒ vallée de la Béthune à proximité de Forges-les-Eaux (Pays de Bray) :


versant en bordure du plateau crayeux ; affleurement des formations du
Cénomanien Inférieur et de l’Albien (Argiles du Gault, gaize puis craie à
silex)

glissement

zone instable

(IGN)
BEAUSSAULT
⇒ piézométrie : niveau piézométrique entre 0,5 et 2,8 m de profondeur par
rapport au TN en juin 2002
⇒ circulations d’eau dans les colluvions, temporairement en charge
⇒ inclinométrie : rupture rapide du tube, surface de rupture en deçà de 2,3 m
de profondeur

remblai
crayeux

limon
argileux 20,7 ≤ wnat ≤ 24,4 %
(colluvions)
21,5 ≤ wnat ≤ 59,8 %
Argiles du
Gault 5m wl = 50 %, IP = 27 % (Ap)
(c’ = 7 kPa, ϕ’ = 18°)
coupe géologique schématique
BEAUSSAULT
Technique de stabilisation retenue : bêche en pied de glissement
(rétablissement d’une butée de pied suffisante et rabattement du niveau
piézométrique)
Dimensionnement : gain de sécurité = 20 % (∆F/F0 = 20 %)
⇒ calcul de calage : F0 = 1
c’ = c’résiduelle = 0 kPa
ϕ’ = ϕ’résiduel

logiciel TALREN
BEAUSSAULT
⇒ calcul de dimensionnement de la bêche : ∆F/F0 > 20 %

profil en travers schématique


(principe)

logiciel TALREN
BEAUSSAULT
⇒ réalisation de la bêche sur chantier :

pose du géotextile anti-contaminant,


mise en place des drains et du
regard

terrassement de la bêche
(CG76)
BEAUSSAULT

déversement du matériau drainant fermeture de la bêche (CG76)


grossier auto-plaçant

⇒ réfection d’un ouvrage hydraulique


⇒ réalisation d’une tranchée drainante transversale en amont du remblai
⇒ stabilisation des mouvements
⇒ mais pas de suivi pour l’évaluation de l’efficacité du confortement

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