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Avant propos

Cet ouvrage a pour objectif d’aider les étudiants des universités et des classes préparatoires.

Le module « Analyse 3 » est enseigné en deuxième année de licence en Mathématiques du système


LMD dans les universités Algériennes. Toutefois il semble qu’il serait d’une utilité certaine pour les
licences de physique, de chimie et de technologie ainsi qu’à tous ceux qui souhaitent compléter leurs
connaissances en mathématiques.

Ce manuscrit est constitué de 7 chapitres.


Les six premiers chapitres porteront sur les séries numériques, les suites et les séries de fonctions, les
séries entières, les séries de Fourier, les intégrales généralisées et les intégrales généralisées dépendant
d’un paramètre.
Le dernier chapitre porte sur les sujets d’examens proposés pendant les trois dernières années.

Bensalloua Cheniti
Maître de conférence
Université de M’sila

1
Table des matières
I. Les séries numériques

I.1. Généralités, condition nécessaire et condition suffisante, séries alternées ...... 4


I.2. Séries à termes positifs ……………..……………………………….…...…….14
I.3. Convergence absolue et séries à termes complexes………….………........…..23
I.4. Etude pratique des séries, règles de Cauchy et de D’Alembert…………....…24
. I.5. Produit de deux séries ……………...………………..…………………...…….29
I.6. Autres problèmes………..………………...………………………………….…31

II. Les suites et les séries de fonctions

II.1. Les suites de fonctions ………..……………………..…………………………52


II.2. Distances associées à une norme …………………..………….………...…….53
II.3. Suites de fonctions et convergence dans un e.v.n……………..………..…….53
II.4. Convergence simple et uniforme d’une suite de fonctions .....………………54
. II.5. Les séries de fonctions ………………………………………. .…………..….62
II.6. Exercices …….…………………………………………………………………71
II.7.Solutions………………………………………..………………………………..73

III. Les séries entières

III.1. Rayon de convergence et disque de convergence …………………………….85


III.2. Convergence uniforme et continuité de la somme……………………………94
III.3. Intégration et dérivation terme à terme ……………………...……….…...…97
III.4. Développement en série entière …………….………………………………..101
. III.5. Exercices …………………...………………………………………………….102
III. 6. Solutions …………………………………...…………………………………108

IV. Les séries de Fourier

IV.1.Généralités………………………….…………………………………………..123
IV.2. Calcul des coefficients ……………………..………………………………….125
IV.3. Les séries de Fourier.…………………...……………………………………..126
IV.4. Convergence des séries de Fourier….………………………………………..129
. IV.5. Propriétés des coefficients …………………...……………………………….131
IV.6. Approximation d’une fonction au moyen d’un polynôme trigonométrique
…………………………………….…………………………………………133

V. Les intégrales généralisées

V.1. Généralités……………….………..…………………………………………….148
V.2. Critères de convergence ……………………………………………………….152
V.3.Cas des fonctions positives ……………………………………………………..153
V.4. Techniques pour le calcul des intégrales généralisées ………………...……..155
. V.5. La convergence absolue …………....…………………………………...……..157

2
V.5. Exercices ……………………………………………………………………..163
V.6. Solutions ………………………………………………………….………….164

VI. Les intégrales généralisées dépendant d’un paramètre

VI.1. Les intégrales dépendant d’un paramètre………...…………………..……168


VI.2. Les intégrales généralisées dépendant d’un paramètre………..…….……170
VI.3. Applications :
VI.3.A. Les fonctions spéciales Gamma et Bêta………………………………….174
. VI.3.B. Les transformations de Laplace …………………………………………176
VI.3.C. Les transformations de Fourier…………..…………….……………..….178

VII. Sujets d’examens ………………………………………………...………………….180

3
CHAPITRE I
Les séries numériques

Lorsqu’on étudie une suite de nombres réels ou complexes u n nIN


, il est naturel de sommer les n
premiers termes et de voir si cette nouvelle suite appelée suite partielle d’ordre n , a elle-même une
limite ou non.

C’est ce qu’on appelle l’étude de la série numérique  u n . A de rares exceptions près, on ne saura pas
n 0
calculer la limite éventuelle, appelée somme de la série. On tentera cependant de préciser sa nature
(convergente ou divergente) ainsi que des équivalents asymptotiques.

I.1. Généralités, conditions nécessaire et suffisante pour


la convergence d’une série, séries alternées:

(I.1.1) Définition :
u  une suite numérique. On pose S   u  u  u  u
n
Soit n n k 0 1 2
 .....  u n .
k 0

S  est appelée somme partielle ou somme des n premiers termes.


n

u n,S  est une série qui sera notée  u où u



Par définition la donnée n n
est son terme général.
n
n 0

S  admet une limite finie S



- Si n
quand n tend vers l’infini, on dit que la série u
n 0
n
est

convergente de somme S  lim S n   u n .
n n 0

- Si S  n’est pas convergente, on dit qu’elle est divergente et c’est le cas lorsque lim S
n n
 
n

ou lim S n
n’existe pas.
n
En cas de convergence, on appelle reste partiel d’ordre n le scalaire :


Rn  S  S n  u
k  n 1
k
 u
k  n 1
k

(I.1.2) Remarques :

 La convergence de la série u
n 0
n
vers S signifie :

  0,     IN : n     
n

0 0
u
k 0
k
S  S n
S   R n


 Par définition de la convergence d’une série, on a donc : lim R n


 0 . Mais on ne doit pas dire qu’une
n
série est convergente si et seulement si son reste d’indice n tend vers 0, car l’existence même de ce
reste suppose déjà que la série est convergente.
 L’unicité de la limite (si elle existe) d’une suite implique l’unicité de la somme d’une série
convergente.

4
 Déterminer la nature d’une série, c’est déterminer si elle est convergente ou divergente. C’est un
problème différent que de calculer la somme de cette série en cas de convergence. Parfois les deux
problèmes peuvent être traités simultanément. L’énoncé pourra demander de prouver la convergence,
puis de calculer la somme. Enfin il est fréquent qu’on puisse prouver la convergence d’une série mais
qu’on soit incapable d’en calculer la somme.
 En cas de convergence, S n peut être considéré comme une approximation de S et Rn peut fournir une
évaluation de cette approximation.
 
 Si l’on considère la suite a n des chiffres qui compose le développement décimale de  ( a0
n0

correspondant au chiffre des unités i.e. 3). On a donc    a n


.
n
n0
10
(I.1.3) Propriété :

On ne modifie pas la nature (convergence ou divergence) d’une série en modifiant un nombre fini
de ses termes. En revanche, s’il y a convergence, on modifie la somme de cette série.

Démonstration :
Soit  u n une série de terme général u n et soit  vn la série obtenue à partir de u n
en
modifiant un nombre fini de termes.
Donc, il existe   IN tel que pour tout n   on ait un  vn  un  vn  0 .
0 0
n n
Soit S   u et T
n
k 0
k n
  vk . La suite de terme général
k 0
S T
n n
est stationnaire, donc

convergente. En effet, pour tout n   ,


0

 0   0 1
1   0 1  01
   
n n n n

Sn T n   uk   vk    uk   uk     vk   vk    uk   vk .
k 0 k 0 k 0 k   k   
   
k 0 k 0 k 0
0 0

 
Si l’une des deux suites S n ou T n  possède une limite finie, il en est de même de l’autre.

(I.1.4) Exemples:
n
1 1
1. Soit la série de terme général u n défini par un  n!
; alors Sn   k  0 k!
et on a
 
1 1
S  lim S n    e . La série  n! est donc convergente de somme S  e .
n n 0 n! n 0

2. Soit la série de terme général u n


défini par u n
 1 n
; alors S 2n
 1 et S 2 n 1
 0 et par conséquent

lim S n
n’existe pas et la série est divergente.
n
n
nn  1
3. Soit la série de terme général u n
défini par u n
 n ; alors S   k  1  2  3  .......  n 
n
k 0 2
et

par conséquent lim S n


  et la série est divergente.
n

(I.1.5) Série géométrique : (Définition et proposition)

5
On appelle série géométrique toute série de terme général
un  a r , a, r   C ², n  IN , a  0
n

n 1
n 1 r
( a est le premier terme et r est la raison). On a S n   u k  a , r  1.
1 r k 0

La série géométrique est convergente si et seulement si r  1 et dans ce cas on a



a
S  lim S n   u n 
n n 0 1 r
Démonstration:
n n n
On a S n   u k   a r  a ;    r .
k k

k 0 k 0 k 0
n n
1  r     r   r   r
k k 1
 1 r
n 1
.
k 0 k 0
n
Si r  1 , alors S   a  an  1 et lim S
n
k 0 n
n
 a lim n  1   ; donc la série est divergente.
n
n 1

1  lim r
n 1
1 r n
Si r  1 , alors S n  a  lim S n  a .
1 r n 1 r
On distinguera les cas suivants :
(i) Si r  1 alors lim S n   donc la série est divergente.
n

(ii) Si r  1  r  e ,   0,2  donc la série est divergente.


i

a
(iii) Si r  1 alors lim S  donc la série est convergente. Dans ce cas, son reste est
n
n
1 r
donnée par :
n 1


R n
  u  a 1r r
k  n 1
k

(I.1.6) Proposition: (Séries télescopiques)

 a  a  est convergente si et seulement si la suite a  est convergente et dans ce cas on



La série n n 1 n
n 0
a:
S   an  an 1  a0  lim an 1 .


n 0 n

Démonstration:

S n   ak  ak 1  a0  a1  a1  a2  a2  a3  ........  an  an1  a0  an1
n

n 0
Par passage à la limite on a :
lim S  a  lim a
n
n 0
n
n 1

(I.1.7) Exemples:

6
1) Soit à étudier la série suivante :
1
 nn  1
n 1

On remarque que son terme général s’écrit (par décomposition en éléments simples) sous la forme
suivante
1 1 1
 
nn  1 n n  1
n
1 n
1 1   1  1 1 1 1  1
n  IN *, S n        1        .........      1 et par
k 1 k k  1 k 1  k k  1  2   2 3   n n 1 n 1
conséquent
1
lim S  1  lim  1.
n
n
n n 1
La série est convergente de somme S  1 .
1
2) Soit la série  . On peut écrire son terme général (multiplication par l’expression
n0 n 1  n
conjuguée) sous la forme suivante :
1
un  n  1  n   n  n  1  
 
n n
1
n  IN *, S n     k  k  1 
k 0 k 1  k k 0

    
  0  1  1  2  .........  n  n  1  n  1    . 
n 
La série donnée est divergente.

(I.1.8) Remarques:

1) C’est l’unique cas où l’étude d’une série revient à l’étude d’une suite !
La proposition précédente nous permet de passer de l’étude d’une série à l’étude d’une suite et
réciproquement. Soit par exemple à étudier la suite an définie par  
n

an k 1 k  ln n, n  IN * .
1
 
On calcule la différence
n 1
n
 1 1 1  1
an an1 
 
1
 ln n   
1
 ln n  1  ln 1   
1
  
k 1 k k 1 k  n  n  1  n n  1  2n ²
Qui est la somme de deux séries convergentes donc convergente. Par conséquent la série de terme
 
général an  an1 est convergente ce qui équivaut à dire que la suite an est convergente.  

2) Soit f une fonction telle que  f t dt existe et est finie. Si l’on considère la suite u
0
n
de terme général

n 1

u   f t dt , alors la série  u  u n  est la série de terme général


n
défini par : n
0
n 1  f t dt . Cette série
n
 
converge vers  f t dt et le reste d’ordre n est R
0
n

n 1
 f t dt .
7
(I.1.09) Proposition:

 
Soit u
n 0
n
et v
n 0
n
deux séries convergentes. Alors

 u  v  est convergente et on a  u  v    u   v
   
(i) La série n n n n n n
.
n 0 n 0 n 0 n 0

  u  est convergente et on a   u     u
  
(ii) La série n n n
.
n 0 n 0 n 0

Démonstration:
 
(i) Soient S   u n et T   vn . Alors :
n 0 n 0

n
n 1

 1

 S    0     IN  n      S  S n  
lim S

2

lim T n 2

 2

 S    0     IN  n      T  T n  

2

n    
n

0
   max   ,    S  T   S n  T n   S  S n  T  T n  
1 2

 u  v  est convergente de somme S  T .



Ceci montre que la série n n
n 0
(ii) Si   0 , le résultat est trivial. Supposons que   0 , alors

lim Sn  S     0   1
   IN


 n   1

   S  
 
Sn   
n  

n      S    u k    S  S n  
n

1
k 0

  u  est convergente de somme S .



Donc la série n
n 0

(I.1.10) Remarques:

 L’ensemble des séries convergentes (muni des lois usuelles des suites) est un sous espace vectoriel
des suites muni des lois usuelles (réel ou complexe suivant le cas).

 La somme de deux séries l’une convergente, l’autre divergente est une série divergente.

 On ne peut rien dire dans le cas de la somme de deux séries divergentes.

 u  v  peut être
  
Si u
n 0
n
et v
n 0
n
sont deux séries divergentes, alors la série somme
n 0
n n

convergente. Si on prend par exemple u n


 1 n 1
et vn  1 , on an

1 1 1  1  1  0   uk  vk   0   un  vn  0 .


n 1 n n n 

u n  vn   
k 0 n 0

8
 u  v  est convergente.

Par conséquent n n
n 0
(I.1.11) Proposition :

  u  est aussi divergente.


 
Soit u
n 0
n
une série divergente et   IK * . Alors la série
n 0
n

Démonstration:

  u  est une série convergente. En utilisant la proposition



Par la contraposée. Supposons que n
n 0

   u    u
 
1
précédente (1.5) (ii) on trouve que la série n n
est convergente.
n 0 n 0

(I.1.12) Corollaire :

  u  sont de même nature.


 
Si   IK * , alors les deux séries u
n 0
n
et
n 0
n

(I.1.13) Proposition : (Convergence d’une série complexe)

 a  i bn  est convergente si et seulement si les deux séries réelles


 
La série complexe
n 0
n a
n 0
n
et


b
n 0
n
sont convergentes.

Démonstration :

 n   ak et    bk . On a S n   ak  i bk    n  i  . On en déduit que la suite


n n n
On pose
n n
k 0 k 0 k 0

S  est convergente si et seulement si les deux suites   et   sont convergentes c’est-à-dire si et


n n n
 
seulement si les deux séries réelles a
n 0
n
et b
n 0
n
sont convergentes.

(I.1.14) Condition de Cauchy:



La série (réelle ou complexe) u
n 0
n
est convergente si et seulement si elle vérifie la condition de

Cauchy:
q
  0, N    IN ,  p, q   IN ² : q  p  N    u k
.
k  p 1

(I.1.15) Remarques :

 Pour m, n  IN tels que m  n  1, on a :


m n 1 n 1 m n 1 m

S m  S n1   uk   uk 
k 0 k 0
 uk   uk   uk 
k 0 k n k 0
u
k n
k

 Le critère de Cauchy peut encore s’écrire :

9
m
  0, N    IN : m  n  N    Sm  Sn  u k

k  n 1
n p
  0, N    IN : n  N   et p  0  S n p  S n1  u k

k n
q
 Si l’on pose S n  u
q
k
, le critère de Cauchy devient :
k  n 1

  0, N    IN : n  N   et p  0 
n p
S n

 La négation du critère de Cauchy est :
  0, N  IN : m  n  N et S m
 Sn  

(I.1.16) Exemples :


1
1. La série harmonique n
n 1
est divergente car elle ne vérifie pas la condition de Cauchy.

En effet ;
 1  2 n 1
1
    N  IN   p  n, q  2 p  1  IN ² et u  
 2  k  n 1
k
2 


1
2. La série  n²
n 1
est de Cauchy.

Pour p  q :
p q p
1 1 1
0  S p  Sq     
k 1 k ² k 1 k ² k  q 1 k ²

On utilise l’inégalité suivante vraie pour k  2 :


1 1 1 1
  
k ² k k  1 k  1 k
Et en reportant on obtient :
 1 1 1 1
p p
1
0  S p  Sq        .
k  q 1 k ² k  q 1  k  1 k q p
Comme ce dernier terme tend vers 0 quand p, q tendent vers   , on déduit que la suite S  est de
n
Cauchy donc la série donnée l’est aussi.

(I.1.17) Condition nécessaire pour la convergence d’une série :

u  est une suite qui converge vers 0.



(i) Si la série u
n 0
n
est convergente alors n

(ii) La convergence de la suite du terme général u  vers 0 n’entraîne pas la convergence de la série
n


u
n 0
n
.

Démonstration :

10

(i) Soit u
n 0
n
une série convergente, donc elle vérifie la condition de Cauchy.
p 1
  0, N    IN ,  p, q  p  1  IN ² : q  p  N    u k

k  p 1

p  N    u p 1
   lim u p 1  0 .
p

On peut également remarquer que un  S n  S n1  lim un  lim S n  lim S n1  0 .


n n n

(ii) Mais la réciproque n’est pas vraie, en d’autres termes si u  converge vers 0 ceci n’entraîne pas
n
 
1
nécessairement la convergence de la série u
n 0
n
(Par exemple la série harmonique n
n 1
est

divergente alors que son terme général tend vers 0).

La condition suivante lim u n


 0 est une condition nécessaire et elle ne suffit pas à elle-même
n

seule pour assurer la convergence de la série  u n .
n 0

(I.1.18) Remarque très importante : (La contraposée)


Si lim u n  0 ou si
n
lim un n’existe pas, alors la série
n
u
n 0
n
est dite grossièrement divergente. (C’est

la contraposée de la proposition précédente).Ainsi les séries suivantes sont toutes divergentes

 
   

1  cos n , etc.
1
  
n n

n 1
n ,
n 1
n! ,
n 1
,
n 1
Car leurs termes généraux ne tendent pas vers 0.
La série géométrique de terme général un  u0 k , k  C  ne tend pas vers 0 dès que k  1 et u0  0
n

ne peut pas donc converger dans ce cas.


Pour tout réel x , la série de terme général u n  cosnx  est grossièrement divergente.

(I.1.19) Condition suffisante pour la convergence d’une série :(Règle d’Abel ou de Weierstrass)
a  et v  telles que :

Pour qu’une série u
n 0
n
soit convergente il suffit qu’il existe deux suites n n

(i) u  a v , n  IN
n n n

(ii) a  0, a  est décroissante et lim a


n n
n
n
0
n n
(iii) M  0, n  IN , v p
 M i.e. la suite V n   v p est bornée
p 0 p 0

Démonstration:

11
n 
On pose V n   v p et démontrons que
p 0
u
n 0
n
vérifie la condition de Cauchy.

Soient m et n deux entiers naturels tels que m  n  0 .


m m

u
p n
p
 a v
p n
p p
 a v a v
n n n 1 n 1
 an  2 vn  2  .............  am vm

 a V V   a V V   a V V   .............  a V V 
n n n 1 n 1 n 1 n n2 n2 n 1 m m m1

 a V  a  a V  ......................  a  a V  a V
n n 1 n n 1 n m 1 m m 1 m m

 M a  M a  a   ..................  M a  a   M a  2M a .
n n n 1 m1 m m n

lim a
n
n 1

 0    0     IN  n      an 
 1
 

2M 


m  n       u p  2M an  2M
m

1
p n 2M
(I.1.20) Exemple:

int

La série  e est convergente si et seulement si t  2k ; k  Z .


n 1 n
int

En effet ; si t  2k  e  e  1 , donc la série  e


1

int 2 ki
est divergente.
n n 1 n 1 n

Supposons que t  2k ; k  Z et posant an 


1
n
, v e
n
int
. Il est clair que la suite a  tend vers 0 par
n

décroissance.

e 
n n n
On pose    vk     a ; avec a  e .
k k
it it

k 0 k 0 k 0
n 1
n n 1 a
On a  1  a    a   a
k 1 n 1
 1 a  
k
. On en tire
k 0 k 0 1 a
n 1 i  n 1t
n 1 a 1 e 2 1
  v
k 0
k

1 a

1 e
it

21  cos t 

t
sin  
2
 
 
 1  n

 M 
t
 0  n  IN :  v M
 
k
 sin  
k 0
 2 
 
int

En utilisant la condition suffisante de la convergence d’une série, on voit que la série  e converge
n 1 n
si t  2k ; k  Z .

(I.1.21) Définition: (Série alternée)

On appelle série alternée toute série numérique de terme général de la forme suivante :

12
u n
 1na , n
n  IN où a  est une suite réelle à termes positifs.
n

(I.1.22) Proposition: (critère de Leibniz ou des séries alternées C.S.S.A)

Pour qu’une série alternée  1n a


n 0
a  tende vers 0 par n
soit convergente il suffit que la suite n

décroissance. Dans ce cas sa somme est égale à la limite commune des deux suites adjacentes S  et 2n

S . En outre R possède le signe de u  1 a et on a


2 n 1 n n 1
n 1
n 1

l’inégalité importante suivante :


R n
 u n 1
 an1 .

Démonstration :

C’est un cas particulier de la règle d’Abel en prenant vn  1 et donc la série est convergente. Soit
n

n 

S n   u k sa somme partielle et
k 0
Rn  u
k  n 1
k
son reste d’ordre n.

1 1
2n2 2n 2n2 2 n 1
S 2n2  S 2n   uk   uk  u2n2  u2n1 
k 0 k 0
a 2n2
 a 2 n 1
 a2 n 2  a2 n1  0 Donc

S est une suite décroissante


2n
i.e. S 2 n 2
 S 2n  S 2n2  ......  S 0 .

1 1
2 n 1 2 n 1 2 n 1
 uk   uk  u2n1  u2n1    a2 n1  a2 n  0 Donc
2n
S 2n1  S 2n1  k 0 k 0
a 2 n 1
 a 2n

S  est une suite croissante i.e. S


2 n 1 2 n 1
 S 2n1  S 2n3  ......  S1 .

S  S   u   u  u  u  1 a  1 a  a  a  0 Donc


2n2 2n 2n2 2 n 1
2n2 2n k k 2n2 2 n 1 2n2 2 n 1 2n2 2 n 1
k 0 k 0

S est une suite décroissante.


2n

S  S  1 a   a  0
2 n 1
2 n 1 2n 2 n 1 2 n 1

Et puisque lim S  S    lim a  0 , alors S  et S sont adjacentes ; donc


2 n 1 2n 2 n 1 2n 2 n 1
n n

convergentes vers la même limite l   u : n


n 0

S l S S 2 n 1 2n2 2n

S  l    u    1 a  1 a  1 a  1 a  ......


  k 2n2 2 n 3 2n4
2 n 1 k k 2n 2 2 n 3 2n4
k 2n 2 k 2n 2

 a  a  a   a  a   ......
2n2 2 n 3 2n 4 2 n 5 2 n6

S l  a
2 n 1
 a  a   a  a   ......  a
2n2
S
2 n 3
S . 2n4 2 n 5 2 n 6 2n2 2n2 2 n 1

De même :

 1 a 1 1 1


 
   ......
2 n 1 2n2 2 n 3
u
k
S 2n  l   k  2 n 1
k

k  2 n 1
k  a 2 n 1
 a 2n2
 a 2 n 3 
a 2 n 1
 a2n2  a2n3  a2n4  a2n5  ...... 

13
 S 2n
l  a 2 n 1
 a2 n2  a2 n3  a2n4  a2 n5   ......  a2 n1  S 2 n 1
 S 2n
On obtient donc pour tout n  IN , S n
l  S n 1
 Sn  R
n
 u n 1
.

(I.1.23) Exemple:

La suite alternée 
1 n

est convergente.
n 1 n

I.2. Séries à termes positifs


(I.2.1) Définition :

Toute série u n 0
n
telle que u n
 0, n  IN est appelée série à termes positifs.

(I.2.2) Proposition :(Condition suffisante et nécessaire pour la convergence d’une série)



La série à termes positifs u
n 0
n
est convergente si et seulement si sa somme partielle S n
est majorée.

Si  est sa borne supérieure, sa somme est égale à  en d’autres termes  u n   .
n 0
Démonstration :
S est

Par définition, la série u
n 0
n
est convergente si et seulement si la suite des sommes partielles n

convergente.
Démontrons que S est croissante et majorée.
n

S  S  u  0 (car la série est à termes positifs), on en déduit que S est croissante.


n 1 n n 1 n

S  est convergente si et seulement si elle est majorée. Soit  la borne supérieure de S  ; alors
n n

S  , n  IN et par conséquent S  lim S   . D’autre part on a pour tout entier naturel n ,


n
n
n

S  S donc S est un majorant de la suite S . Or  est le plus petit des majorants de S , alors
n n n
  S . On en déduit finalement que   S .

(I.2..3) Théorème de comparaison :

Soit u  et v  deux suites de IR


n n 
telles que :
0  un  vn , n  IN
 
Alors si v
n 0
n
converge  u
n 0
n
est aussi convergente.
 
Si u
n 0
n
diverge  v
n 0
n
est aussi divergente.

Démonstration :

14
n n 
On pose S n   u k , T n   vk et supposons que la série v n
est convergente. Alors
k 0 k 0 n 0
n n 

S n   u k   vk  T n   v k  T
k 0 k 0 k 0

 
Par conséquent la suite S n est majorée par T donc elle est convergente.
Le reste de la démonstration est la contraposée de la précédente.

(I.2..4) Exemple pratique :

n

On veut étudier la série  a

, a  IR .
n 1 n
n

Si a  1, pour tout entier naturel n on a a  . Comme la série harmonique


1 1
n n
 n est divergente,
n 1
n

d’après le théorème de comparaison la série  an
n 1
est aussi divergente.
n

Si 0  a  1 , pour tout entier naturel n on a a a n


. Comme la série géométrique a
n
est
n n 1
n

convergente (car de raison a  1), d’après le théorème de comparaison la série  a est aussi
n 1 n
convergente

(I.2.5) Remarques :

1. La proposition précédente reste vraie s’il existe n 0


tel que 0  un  vn , n  n0 .
2. La proposition précédente ne permet pas de conclure si 0  un  vn , n  IN et si par exemple
 

v
n 0
n
est divergente (ou u
n 0
n
est convergente).

(I.2.6) Proposition :

Soit u  et v  deux suites de IR


n n 
telles que lim u n
 k . Alors
n v n
 
(i) Si k  0 et si la série v
n 0
n
converge  u
n 0
n
est aussi convergente.
 

u
n 0
n
diverge  v
n 0
n
est aussi divergente.
 
(ii) Si 0  k   , les deux séries u
n 0
n
et v
n 0
n
sont de même nature.

15
 
(iii) Si k   , la convergence de la série u
n 0
n
entraîne la convergence de la série v
n 0
n

 
La divergence de la série v
n 0
n
entraîne la divergence de la série  u n .
n 0
Démonstration :

 
(i)  lim u n  0     0     IN
 n
  n     u n


 vn  0

0
v n

Comme  est arbitraire, on peut prendre   1 et on trouve


n      u n  vn
0
En utilisant le théorème de comparaison (I.2.3), on obtient (i).
 
 u   u 
(ii)  lim n  k     0     IN  n      n  k   
 n
 vn  1 

1
vn 

n      k    u n  k  
1
v n

Supposons que la série u
n 0
n
est convergente, donc pour  bien choisi on obtient 0  a  k   et on

en déduit

n      u n  vn
1 a

Et par conséquent d’après le théorème de comparaison la série v
n 0
n
est aussi convergente.

Si la série u
n 0
n
est divergente, donc pour  bien choisi on obtient 0  b  k   et on en déduit :

n      u n  vn .
1 b

Et par conséquent d’après le théorème de comparaison la série v
n 0
n
est aussi divergente.

 
(iii)  lim u n     A  0     IN
 n 
  n      u n

 A

 vn 
2

2
v n 

n      u n  vn
2 A
Le théorème de comparaison nous permet alors de conclure.

(I.2.7) Corollaire :

16
Si u  et v  sont deux suites de IR
n n 
telles que u n  vn , alors les deux séries u n
et v n
sont de
n 0 n 0
même nature et on peut utiliser en particulier les développement limités des fonctions usuelles pour
obtenir un équivalent du terme général de la série à étudier :

 
3 5 7

sin u   u  u  u  u ou
7

3! 5! 7!

 
2 4 6

cosu   1  u  u  u ou
6

2! 4! 6!

 
3 5 7

shu   u  u  u  u ou
7

3! 5! 7!

 
2 4 6

chu   1  u  u  u ou
6

2! 4! 6!

 
3 5

Arc sin u   u  u  4!u ou


5

6 24.2!².5

 
3 5 7

Arctg u   u  u  u  u ou
7

3 5 7

 
2 3 4
u u u u
 1    ou
u 4
e 1! 2! 3! 4!
 1  u  u  u  u  ou 
1 2 3 4 4

1 u

 
3 4 5

ln 1  u   u   u  u  u  o u
u² 5

2 3 4 5

1u   
3
u
    1     1  2 u  o u ;   IR
 u²
 1
3

1! 2! 3!

(I.2.8) Proposition :

 
Soient u  et v  deux suites de IR telles que p  IN  n  p  vn 1  u n 1  . Alors

n n 
 vn un 
 

u
n 0
n
converge  v
n 0
n
est aussi convergente.
 

v
n 0
n
diverge  u
n 0
n
est aussi divergente.

Démonstration :

Pour tout p  n , on pose


u p
 k . Alors
v p

n  p ; u
n 1
 v n 1
 u n 1  u n  u n 1  ....... 
u p
k.
u n v n v n 1 v n v n 1 v p

17
n  p ,
u n
 k  u n  k vn .
v
n
Le théorème de comparaison permet de conclure.

(I.2.9) Exemple :

Soit u  la suite récurrente définie par : u


n 0
 1, u n 1
 2  un et soit v  la suite définie par :
n

v n
 2  u n . On cherche à étudier la convergence de la série  vn .
Dans un premier temps, on vérifie que la suite u  est bien définie et vérifie : 1  u
n n
2 .
La relation est vraie au rang 0. Supposons qu’elle est vraie au rang n : 1  u n  2 , donc
3  un  2  4  1  3  u n
 2  4  2 . Par conséquent v n
 0 pour tout n .
Soit f la fonction définie sur 1,2 par f x   2  x . f est dérivable sur 1,2
 f 2  
. On a : vn 1  2u n 1  u n
f
et f ' x  
1 1
 . D’après le théorème des
2 2 x 2 3 vn 2un un  2
accroissements finis, v
n 1

1
 1 pour tout entier n . Or la série géométrique de terme général
v n 2 3
n
 1  est convergente (car sa raison 1 v w
w  n   1 ), par ailleurs 0  n 1
 n 1
pour tout entier n
2 3 2 3 v n wn

, donc la série  v est aussi convergente.


n

(1.2.10) Proposition:(Critère intégral de Cauchy).

Soit f une fonction positive, décroissante et continue sur l’intervalle 1, . On pose
f n   un , n  IN .
*


La série u
n 0
n
est convergente si et seulement si l’intégrale généralisée  f t dt est convergente.
1

Démonstration :

Comme la fonction f est décroissante, alors


n  IN *, x  n, n  1 : u n 1
 f x   un
En intégrant de n à n  1 la double inégalité précédente on trouve
n 1

un1   f t dt  u
n
n

En utilisant la relation de Chasles on a


n n k 1 n

 uk 1    f t dt   u k
k 1 k 1 k k 1

Donc

18
n 1

S n 1
 u1   f t dt  S
1
n


Si on suppose que l’intégrale généralisée  f t dt converge et comme la fonction
1
f est positive, alors
n 1 

S n1  u1   f t dt  u1   f t dt  M


1 1

La suite S  qui est croissante est donc majorée. Elle est donc convergente et par conséquent la série
n

u
n 0
n
est aussi convergente.

Si la série u n
est convergente, alors la suite de ses sommes partielles S  l’est aussi, donc S  est
n n
n 0
majorée par une constante positive M et on en déduit
n 1

 f t dt  M ,
1
n  IN *
x
La fonction F définie par F : x   f t dt est croissante et majorée par M et par conséquent F x 
1

admet une limite finie lorsque x tend vers l’infini ce qui veut dire que l’intégrale généralisée  f t dt
1
est convergente.
Applications :
(I.2.11) Définition :

On appelle série de Riemann (resp. série de Bertrand) toute série de terme général
1
un   , n  IN ,   IR.
*

n
1
 , n  IN ,   IR,   IR )
*

n ln n
(resp. u n  

(I.2.12) Théorème :

(i) Les séries de Riemann sont convergentes si et seulement si   1 .

(ii) Si   1 , les séries de Bertrand sont convergentes quelque soit   IR


Si   1 , les séries de Bertrand sont convergentes si   1 et divergentes si   1
Si   1 , les séries de Bertrand sont divergentes quelque soit   IR .

Démonstration :

(i) Si   0 , alors la condition nécessaire pour la convergence d’une série n’est pas vérifiée. En d’autres
termes lim u n  0 et par conséquent la série est divergente.
n
Supposons que   0 et posons pour tout entier naturel n  IN *

19
f n  
1

n
La fonction f est continue, positive et décroissante sur l’intervalle 1, , donc d’après le critère
1
intégral de Cauchy la série de Riemann   est convergente si et seulement si l’intégrale généralisée
n 1
n

dt
 
converge.
1 t
Or
 1 b
 t 
si   1
 lim  t dt  lim  1 

 b b
dt dt 
1   lim  
b     1
t b 1 t b 1
 ln t

b

1
si   1  
 1  1
b si   1
 lim  1  
b   
 ln b si   1
 1
 si   1
   1
   si   1

dt
L’intégrale généralisée  
converge si et seulement si   1 ; il en est ainsi pour la série de Riemann
1 t
1
 
.
n 1
n
1
(ii) Si   1 , on choisit v n
 '
tel que    ' 1 . D’après le théorème de comparaison on a
n
'
n  lim  
1 1
 0 . Comme la série de Riemann   converge car  ' 1 , on
n ln n n ln n
lim     ' '
n n
n n 1

en déduit que la série de Bertrand est aussi convergente quelque soit   IR .


1
Si   1 , en utilisant le critère intégral de Cauchy on trouve que la série 
ln n
est de même
n 2 n

dt
nature que l’intégrale généralisée t
ln t  
. En effectuant un changement de variable, en posant
2

u  ln t on obtient
 
dt du
t  
2 ln t 
ln 2 u

L’intégrale de droite converge si et seulement si   1.


1
Si   1 , on choisit vn   ' tel que    ' 1 . D’après le théorème de comparaison on a
n
20
'  ' 
n  lim n
1
  . Comme la série de Riemann   est divergente car  ' 1 ,
n ln n ln n
lim    '
n n
n n 1

on en déduit que la série de Bertrand est aussi divergente quelque soit   IR .

(I.2.13) Définition :

On appelle fonction de Riemann la fonction  définie par

 : 1,  IR;       
1

n 1
n
(I.2.14) Proposition : (Règle de Riemann)

Soit u  une suite de nombres réels positifs. Alors


n

u

(i) Si   1 et lim n u n
 A ( 0  A   ), la série n
est convergente.
n n

u

(ii) Si   1 et lim n u n
 B ( 0  B   ), la série n
est divergente.
n n

Démonstration :

Conséquence immédiate du théorème de comparaison.

(I.2.15) Proposition : (Règle de Raabe Duhamel)

 
Soit u n une suite de nombres réels strictement positifs. On supposera qu’il existe un nombre réel b
tel que
un1  1  b  o 1 
un n n
Alors
(i) Si b  1 , la série u n
n
est convergente.

(ii) Si b  1 , la série  u n
est divergente.
n

Démonstration :

1
Soit   0 . On posera pour tout entier naturel n différent de 0, v n
 
e »t on trouvera que
n
 

u b  n  1 b  1 1
n 1
 vn 1  1     o   1   1   o 
u n v n
n
 n 1  n n
n n

b  1  b 1
 1  1   o    o 
n n n n n

21
(i) Si b  1 en choisissant  tel que   1, b ; la série v n
est convergente et par conséquent la série
n 1

u
n 1
n
est aussi convergente.

(ii) Si b  1 , en choisissant  tel que   b,1 ; la série v n


est divergente et par conséquent la série
n 1

u
n 1
n
est aussi divergente.

(I.2.16) Proposition : (Règle de Kummer)

   
Soit u n et k n deux suites de nombres réels strictement positifs.
Alors

*. Si 
1 u
  et si à partir d’un certain rang, k n n 1  k n 1  0 , alors u diverge.
n
n k n u n n

 
*. Si lim inf  k n u n 1  k n 1   0 , alors  u n converge.
 
n  un  n

La règle de Raabe Duhamel correspond à k n  n et celle de Bertrand à k n  n ln n  .


Le lemme de Gauss est une conséquence de celui de Bertrand

I.3. La convergence absolue, séries à termes complexes

(1.3.1) Définition : (Convergence absolue des séries à termes complexes)

Soit u  une suite complexe. On dit que la série  u


n n
est absolument convergente si et seulement si la
n 0

série numérique u
n 0
n
est convergente.

(1.3.2) Proposition :

Toute série absolument convergente est convergente.

Démonstration :

22
Soit u
n 0
n
une série absolument convergente, alors u
n 0
n
est convergente par définition et donc elle

vérifie le critère de Cauchy

 
 
p
  0  0    IN   p, q   IN  IN : p  q   0   u k   
 k  q 1 
p p
 p, q   IN  IN : p  q    u k
 u k

0
k  q 1 k  q 1
p
 p, q   IN  IN : p  q    u k

0
k  q 1

La série u
n 0
n
vérifie la condition de Cauchy, comme C est complet, alors u
n 0
n
est convergente.

(1.3.3) Remarque :
int

La réciproque de la proposition précédente est fausse (exemple la série  e converge mais n’est pas
n 1 n
absolument convergente).

(1.3.4) Définition :

On appelle série semi convergente toute série qui converge sans converger absolument.

(1.3.4) Définition et proposition :

On appelle série de Riemann alternée toute série de la forme


1 , n

  IR
*

n 1
n
Toutes les séries de Riemann alternées sont convergentes
(i) Elles convergent absolument si   1 .
(ii) Elles sont semi convergentes si 0    1.

I.4. Etude pratique des séries :


(I.4.1) Proposition : (Règle de D’Alembert)

Soit u  une suite de IK. On pose   lim u


n
n 1
. Alors
n u n

- Si   1 la série  u est absolument convergente.


n 0
n

- Si   1 la série  u est divergente.n


n 0
- Si   1 on ne peut pas conclure.

Démonstration :

23
 

 
 lim
u n 1



    0     IN  n    u n 1
 

 n u n 
0

0
u n 

n        un 1
  
0
u n

(i) Si   1, en choisissant  convenable tel que     1 , il existe alors k  0,1 tel que
u  k  1, n  
n 1
0
u n

C  u k  et la convergence de la série  u

 C k ; où
n
On en déduit que u découle de la

0
n n
0 n

convergence de la série géométrique  k .


n

(ii) Si   1 , en choisissant  convenable tel que     k  1, et on trouve k  0,1 tel que

n   ,
u n 1
 k 1  k u n 1  k ² u n 2  ..........  k  0 u
n
0 u n 
u n
0

Par conséquent lim u n


 0   u n est divergente.
n n

(I.4.2) Remarque :

Si   1 , la règle de D’Alembert ne permet pas de conclure et dans ce cas il faut étudier la série
directement.

(I.4.3) Exemples pratiques :


n

1. Pour tout nombre complexe z , la série z


n 0 n!
est absolument convergente en utilisant la règle de

D’Alembert
n 1
u n 1
 lim z
n!
 z lim
1
 0 1
lim .
n  1! z n
n 1
n u n n n

On appelle fonction exponentielle toute fonction définie par


n

: C  C, ze z
z z
e n! n0

24
1
2. On pose pour tout x  IR , 
*
u n 1
. On trouve

n
x n
x
1
2n

x
n

1 x
2 n 1
x
n n
u n 1

1
. x  x  x
2n2 2n2
u n 1

1 1 x 1 x 1
n
x n 1
n 1
x x
On distingue trois cas :

a. Si x  1 , alors lim u n 1  x  1 , la série est donc convergente.


u n n

Si x  1, alors lim u   1 , la série est donc convergente


1 n 1
b.
u x n n

1
c. Si x  1, alors lim u   0 , la série est donc divergente n
2 n

(I.4.4) Corollaire :

Si lim u n 1
 1 , la série u est convergente.
n
u n n n

Si lim u n 1
 1 , la série u n
est divergente.
u n n n

On remarquera qu’on a utilisé la limite supérieure en ce qui concerne la convergence et la limite


un 1
 1 on ne peut pas conclure sur la nature
inférieure en ce qui concerne la divergence. Mais si lim n u n
de la série en général.

(I.4.5) Proposition : (Règle de Cauchy)

Règle de Cauchy : Soit u  une suite de IK. On pose:   lim u


n
n
n
. Alors
n

- Si   1 la série  u est absolument convergente.


n 0
n

- Si   1 la série  u est divergente. n


n 0
- Si   1 on ne peut pas conclure.

Démonstration

(i)Supposons que   1 et soit q   ,1 , il existe alors  tel que


0

 q, n     q , n   .
n
n
u n 0 u n 0

25
u découle de la convergence de la série géométrique  q .
n
La convergence de la série n
n n

(ii) Supposons que   1 , et soit q  1,   tel que   IN  n   :


0  0
  n
u n
1 u n
 1

Par conséquent lim u n  0   u n est divergente.
n n

(I.4.6) Remarque :

Si   1 , la règle de Cauchy ne permet pas de conclure et dans ce cas il faut étudier la série directement.
Si la quantité n
u n
tend vers 1 par valeur supérieure, on peut conclure directement que la série u
n
n

est divergente.
  IN  n  :
0 0
n
u n
1 u n
 1

Par conséquent lim u n
 0   u n est divergente.
n n

(I.4.7) Exemples pratiques :

1. Pour tout nombre réel k , on pose u  n n n


.
2
En appliquant la règle de Cauchy on trouve

lim u n
n
 lim
 nn
k


1
1
n n 2 2
k

La série n n
est donc convergente.
n
2

 n 
2. Pour tout entier naturel n , on pose u    .
  
n
n 1
En appliquant la règle de Cauchy on trouve
n
 n  1 1
lim u  lim 
n
 lim  1
 n 1 
n
 1
n
n n n e
1 
 n

 n 
La série   est donc convergente.
n
 n 1 

26
ln n

3. On pose pour tout entier naturel n  2 , u  n . On trouve


ln n
n n

ln n ln n ²
n e n n

lim u  lim ln n  lim ln n


n
n
n
n n
ln n ln n ²
Or lim  0  lim e n  1  lim n u n
0
n n n n
La série donnée est donc convergente.

(I.4.8) Corollaire :

Si lim n
n
u n
 1 , la série u
n
n
est convergente absolument.

Si lim n
n
u n
 1 , la série u
n
n
est divergente.

lim u n
n
 1 on ne peut pas conclure sur la nature de la série en général.
n

(I.4.9) Remarque :

L’existence de la limite u n 1
entraîne l’existence de la limite lim n
lim u n
. La réciproque est
n u n n

fausse. Par exemple soit la série


n 1 n n 1 n 1
a  ab  a²b  a²b²  .............  a b  a b  a b  .....
n n

On passe d’un terme au terme suivant en multipliant une fois par a et une autre par b alternativement.

On remarque que le rapport u n 1


est égal à a ou b alternativement. En prenant par exemple
u n

1 3
 1, b  3  1, ab   1 a
4 4
On trouve que la règle de D’Alembert ne permet pas de conclure.
Appliquant la règle de Cauchy
a
b , a b  ab
n n n n
u 2n
2n

n 1 n
1n n 1
a b , a b  a b  ab
n 2 n 1 n
u 2 n 1
2 n 1 2 n 1

On en déduit que lim u  ab  1 quelle que soit la parité de n et donc la série est convergente.
n
n
n

On peut résumer les résultats précédents en appliquant les règles de Cauchy ou celle de D’Alembert
dans le tableau suivant

27
  1, la série est absolument convergente
 1
 existe   1, la série est divergente
  lim n u
n
n
  1, cas douteux On applique une autre règle sauf celle de D' Alembert
 n' existe pas  On applique une autre règle sauf celle de D' Alembert
u n
  1, la série est absolument convergente
 1
n

u  existe   1, la série est divergente


  lim n 1

n u n
  1, cas douteux On applique une autre règle sauf celle de Cauchy
 n' existe pas  On applique une autre règle y compris celle de D' Alembert

Si on arrive à démontrer la convergence d’une série par la règle de Cauchy, il est aisé d’avoir une
évaluation du reste de la série :
n 1

 k  k  k  1k k
n 1
u k  Rn 
n p p
n
p  n 1 p 0
n
n
(1.4.10) La Formule de Stirling : Au voisinage de l’infini on a : n!   2n .
e
Pour démontrer la formule de Stirling, on suivra les pas suivants :
 
Soit la suite u n définie par u n 
n!
n
; n  IN * .
n n
 
e
On pose v n
 ln u n et a  v  v . On a
n n n 1
n 1 1
 ln u n1  ln n!n ln  ln n  ln n  1!n  1 ln  ln n  1
n 1
a  ln u
n n
e 2 e 2
 1  1  1  1 1 1  1
an  1   n   
ln 1    1   n      
 2  n  2  n 2n² 3 n  3
12n²
 
Donc la série  an est convergente, d’où l’on déduit que la suite vn est convergente. Soit  
n

l  lim vn  lim u n  e  
l

n n
p

  lim
p!  p
 p!    p
p
 p p
p
e
 
e
2  p!    2  p! 
4p 4 2p 2

D’après la seconde formule de Wallis lim 


2 p! p lim
2 p! p p
2
p

28
2p
 p p
2  

2p

2  p!  2  p!
² 2 2
e 
2p 2p

      2
2 p ! p  2 p  2p
2 2 p ! p
  2p
 e 
On trouve la formule de Stirling
n
n
n!   2n
e
I.5. Produit de deux séries :
(I.5.1) Définition :

Soit u  et v  deux suites de IK . On appelle produit des deux séries  u


n n n
et v n
la série de terme
n n

général w n
défini par
n

wn   u p vn p ; n  IN
p 0

Remarquons que le produit des deux séries u n


n
et v n
n
est différent de la série  u n vn .
n

 u  v   
1 1 1 1 6
En effet, soit u  n
et v  n
, on a n n n
  .
n n 1 5
2 3 n0 n0
6 1
6
1 1 1 1 3
Or u   n n

1
 2 et v   n n

1

2
.
n0 n0
2 1 n0 n0
3 1
2 3
D’où  u n  vn  
6 3
  u n   vn   2  3 .
n0 5 n0 n0 2

(I.5.2) Proposition :

Soit u  et v  deux suites de IK . Si les deux séries  u


n n n
et v n
sont absolument convergentes,
n n

alors la série produit w


n
n
est aussi absolument convergente et on a

  
w
n
n
   u n   vn 
 n  n 

(I.5.3) Exemple :

29
n n

Soient a et b deux éléments de IK . On considère les séries de termes généraux u  a et v  b . Le n n


n! n!

terme général de la série produit est w 


a b . En effet, on a : n

n
n!
nk

a b  C a b   n! a b  n! a  b  n!u v  n!w .


k
n n n n
n k k nk k nk

k 0
n
k 0 k!n  k ! k 0 k! n  k ! k 0
k nk n

a b   n n n

 w   u   v   an!   bn!  e  e
a b a b
e n0 n! n0
n
n0
n
n0
n
n0 n0

(I.5.4) Proposition :

Soit u  et v  deux suites de IK . Si la série  u


n n n
est absolument convergente et la série v n
est
n n

convergente, alors la série produit w n


n
est convergente.

(1.5.5) Inégalité de Schwartz :

Soit u  et v  deux suites de IR


n n

. Alors :
1 1
n
 n 2 2
 n 2 2

 ui vi   u i 
   vi 
i 1
 i 1   i 1 
Démonstration :

u  v ²  u ²  v ²  2 u v  0  u v  u ² 2 v ²
i i i i i i i i
i i

u par u v par  v on trouve


1
En remplaçant i i
et i i

 ²u ²   v ² ;
2

uv  i i
i i
  0 .
2
Par sommation on trouve
 ² A²   B ²
2
n n n

 ui vi  ; A  ui , B  v
2 2
i
i 1 2 i 1 i 1

 ² A²   B ²
2

sur l’intervalle 0, est atteint au point


B
Le minimum de la fonction  
2  0

A
et

en supposant A  0 et B  0 on trouve


A²   0 B ²
2 2
n

u vi 1
i i
0

2
 A.B

(I.6) Autres problèmes

30
Quand on considère des sommes finies, les problèmes d’associativité et de commutativité sont
relativement simples. Lorsque nous considérons des sommes infinies (qui viennent d’être définies en
terme de séries convergentes), le problème est différent et les réponses à ces problèmes sont nuancées.

Par exemple, nous avons déjà vu que la série de terme général u n


 1 ne converge pas. Pourtant si
n

l’on réunit les termes deux à deux, on a, pour tout entier n :

 1   1  1


2 n 1 n
k
  0. 2k 2 k 1

k 0 k 0

On serait tenté d’en conclure que lorsque n tend vers l’infini cette somme donne la limite de la série
 1
n
ce qui est faux.

Une question qui se pose est donc de savoir quand on peut rassembler les termes d’une série par
« blocs » sans changer sa nature ou sa somme.

(I.6.1) Propriété :
Soit  une application strictement croissante de IN dans IN . On considère les séries u
n
n
et v
n
n
, où
 0   n 

v0   u k et
k 0
vn  u
k   n 11
k
pour tout n  0 .

 . Si la série u
n
n
est convergente, il en est de même de la série  vn .
n

 . Si la série u
n
n  u et  v
est à termes positifs, les séries
n
n
n
n
sont de même nature. Dans

le cas de convergence simultanée, on a  u   v . n n


n n
Démonstration :
p p   p
Pour tout entier p , on pose S p   u k et S p '   vk 
k 0 k 0
u  S    .
k 0
k p

La suite S 'est sous suite extraite de


p

Etude de la série  u n
:
n

Est ce que lim u n


0 ?
n
Si non, la série diverge  Fin .
Si oui : est ce que la série est à termes positifs ?
Si oui : Appliquer le critère de comparaison, ou le critère d’équivalence, ou le critère de
comparaison avec une intégrale, ou la règle de Cauchy ou celle de D’Alembert.
Si non : Etudier  u n
n

Si u
n
n
converge, alors u
n
n
converge.

Si non, est ce que u n  n vn ? 


Si oui appliquer le théorème d’Abel.
Si non on se débrouille  Fin .

31
REMARQUES :

 On s’est intéressé à une somme infini de termes. Le problème peut se poser de façon similaire à un
n
produit infini de termes. Par exemple, pour que u
k 0
k
ait une limite finie quand n   , il faut que

lim u n
 1 . Cette condition est nécessaire mais pas suffisante. Une solution consiste à remarquer que
n
d’un produit, on peut se ramener à une somme, en utilisant les logarithmes s’il n’y a pas de termes
 n  n
négatifs ou nuls. En effet, ln   u k    ln u k .
 k 1  k 1
 Une extension des séries se trouve dans les limites des sommes doubles ou triples et aussi des sommes
non dénombrables.
 La méthode que nous avons utilisée pour définir des sommes infinies semble naturelle. Pourtant il
existe d’autres types de convergence pour une série  u n :
1  n 1 
Au sens de Césaro. La somme si elle existe est S  lim    : c’est la moyenne
n  k 0 S k 
-
n

1
des sommes partielles. En considérant ce type de limite, on a bien S  quand
2
u n
 1 .
n


Au sens d’Abel, la somme si elle existe est S  lim  u n r .
n
-

r 1 n  0

Certains disent que ces deux types de convergence sont plus fines que la classique dans le sens où elles
fournissent des convergences à des séries qui n’en ont pas dans la méthode classique.

EXERCICES
Exercice (I.1)

32
Sommation des séries :
i) Série géométrique :


a z converge si et seulement si z  1 et dans ce cas sa somme est


n
Montrer que la série géométrique
n n0
 a z n0
 z 1  z , z  C : z  1

n
égale à : a
n  n0

Calculer les sommes des séries suivantes :


n
 
n

 x² 


3

e  d)   
3n

1 x²
a) chn ; b) ; c) ; .
 1 x² 
n2 n
n 0
7
n2 n 0 n 0

ii) Série télescopique :


 
Soit v n
n  n0
une suite numérique. Pour n  n0 , on pose u n  vn  vn 1 . Montrer que

la série de terme général u n converge si et seulement si la suite v n


n  n0
converge et que 

dans ce cas  u  vn  lim v
n
n
0
n  
n
n0
En utilisant les sommes partielles, calculer les sommes des séries numériques suivantes :
  
1 1 1
a)  ; b)  ; c)  Arc tan ;
n 1 2n  12n  5 n 1 n  n 1 n 1 n²  n  1

 1 2 1  
1   1 
d)  
n 2  n  1

n
  ,
n 1
e)   log
n 1 nn  1n  2 
n0
cos n  .
;
  2 
f)

1 1 1
Ind. Pour la série ©, montrer que : Arc tan  Arc tan  Arc tan , n  IN * .
n²  n  1 n n 1
Pn 
iii) Série de la forme  :
n 0 n!

Le principe consiste en la décomposition du polynôme Pn  suivant la base :


1, n, nn  1, nn  1n  2, ........
Utiliser ensuite la formule bien connue:
1
e
n  0 n!
Calculer les sommes des séries suivantes :
3 4

n n

a)  ; b) ; *c) .
n 0 n! n 0 n! n 0 n!

Exercice (I.2)

A l’aide de la condition nécessaire de convergence, établir la divergence (grossière) des séries


numériques aux termes généraux donnés par :

33
 1 1   1  1
a) u  n ln 1   ; b) u  n sin  ; c) u  exp  1   ; d) u n  .
n
 n n
n
n
  n   
2  sin n 
 4
Exercice (I.3)

a) Soit u n une suite de IR . Que pensez-vous des propositions suivantes ?


1. Si u n  converge vers un réel l , alors u 2n  et u 2n 1 convergent aussi vers l .
n

2. Si u 2n  et u 2n 1 sont convergentes, il en est de même de u n  .


n n n

3. Si u 2n  et u 2n 1 sont convergentes vers la même limite l , il en est de même


n n n

de u n  .
n n

b) Montrer que si les deux séries de termes généraux a 2n  et a 2n 1 convergent, alors la série de
n

terme général a n  converge aussi et que dans ce cas on a :


n n

a  a n 2n
  a2 n 1

 
n0 n0 n0

 3 1n
n
c) Application : Calculer
n0

Exercice (I.4)

En utilisant les règles de Cauchy et de D’Alembert, donner la nature des séries numériques aux termes
généraux donnés par :
n  n 1
2

 n 1  ; d)   2n  a  ;
n
n!² ; n.n!
a) u n  b) u n 
2n !
; c) u n    un  
n 1 3n b  
2
n
2  
2n n

 n ; avec a, b  IR ; f) a
u  1  a 1  a² ......1   , a  0 ;
u
n  a n b
e) n nb na n n
a
2 3 3

 n² 5n 1 
n  n n
 a  a
u   u   ch  u  1  e
an²
g) ; h) ; i)
   
n
 n  n
n n
n² 4n 2
Exercice (I.5)

A l’aide du critère d’équivalence, donner la nature des séries suivantes :


1 
    

 cosh   1 ;    n  1  n²  1  ;
3
1  cos n  ;
3
a) b) c)
n 1 n n 1    n 1 

 

n 1  n n
d)
n 1
n 1  n ; e) 
n 1 n
; f) u n
n
n 1
1; g)
1 2 2
cos  cos  1
un  e n e n ; h) un  n n

34
Exercice (I.6)

A l’aide du critère de comparaison avec une série géométrique, donner la nature des séries suivantes:
 ch2n 
n 4

a) u  3 n ; b) u  ; c) u  thn  a   thn, a  IR .
n
5 3
n n n
ch3n  n

Exercice (I.7)

En appliquant la règle de Raabe, étudier les séries :

 2n 1!! 1

  ,  ,    IR ²
n!
  
 2n!!  n
a) , b)
 2  
n
n 1 n 1
k
k 1

Exercice (I.8)

Déterminer la nature des séries alternées de termes généraux :


 sin  n²  1 ,  1 n
1 . n

 u
n  1
a) u n
b) u n
tanhn 
, c) n n

Exercice (I.9)

En appliquant le théorème d’Abel, déterminer la nature des séries suivantes :

a) 
cosn  ln n 
,   IR , b) 
cos5n 
, c) 
1 cosn
n

n 2 n n 2 n ln n  n 1 n 1

Exercice (I.10)

Soient
nIN
u n
et v
nIN
n
deux séries numériques dont les termes généraux sont donnés par :


 1
n

1
n
   
u n  ln 1   , vn 
 n  n  1 n

  
1. Donner la condition nécessaire pour la convergence de chacune des deux séries.
2. Déterminer par la méthode des développements limités la nature des deux séries.
3. Etudier la convergence absolue de  u n et  vn .
nIN nIN

4. En déduire les valeurs de  et de  pour lesquelles


nIN
u n
et v
nIN
n
sont semi convergentes.

Exercice (I.11)

35
Soit u  une suite à termes réels positifs, on suppose   n² u  convergente, montrer qu’il en est de
2

 n1 
n n

 
même de   u n  .
 n1 

Exercice (I.12)

Soit u  une suite à termes réels positifs et v


n n
 u
1  un
n
. Montrer que les séries u n
et v n
sont de
n 1 n 1

même nature.

Exercice (I.13).

n
1
Calculer u sachant que u n   .
k  0 n  k ! k!
n
n 0

Même question que la précédente si u n 


1
n
nk
nk

k 0 k! 2 .

SOLUTIONS

Solution exercice (I.1)

Sommation des séries :


i) Série géométrique :
36
n
Soit S n  a z
n
, la somme partielle jusqu’à l’ordre n .
k n0

 a  n  n  1a et la série diverge grossièrement car son terme général ne tend pas
n
Si z  1 , Sn  0
n0 k

vers 0.
Supposons que z  1.On a :
n
1  z  S n   a z n   a z n1  a z n
k k
n
0
1
 1
 a z n0  ......a z  a z n0  a z n0  ....  a z
n 2

n 1

n0 n0
n 1
 a z n0  a z .
D’où
n 1
a z n0  a z
S 
1 z n

Par passage à la limite lorsque n tend vers l’infini, la série converge si et seulement si z  1 et dans ce
cas on a :
 a z n0
 a z  1  z , z  C : z  1
n

n  n0

Applications :
1 1
    1 
n
3n e  e
n
 
1    n
a)  e chn   e   e  2   e  4   
3n n

2
 4

n 0 n 0 2 2  n 0 n 0  2 1  e 1  e 
2 4
(Somme de deux séries géométriques convergentes de raisons respectivement e  1 et e  1 ).
1
c) la série en question est une série géométrique de premier terme x ² , de raison  1 pour tout
1  x²
x  IR * . Donc elle est convergente sur IR * de somme :

S x   
x² x² x²
   1  x ², x  IR *
n 0
1 x² 1 
n
1
 x²
1  x² 1  x²
n
Si x  0 , S n 0   0  0  lim S n 0  0 , la série et convergente de somme 0.
k 0 n

ii) Série télescopique :


 
Soit v n
n  n0
une suite numérique. Pour n  n0 , on pose u n  vn  vn 1 . Montrer que

la série de terme général u n converge si et seulement si la suite v n


n  n0
converge et que  

dans ce cas  u  vn  lim v
n n  
n
0
n
n0
Calculant la somme partielle jusqu’à l’ordre n :
  v  v   vn  v
n n

Sn   u   vk  vk 1   v  v 1    v 1  v  2   ......  .
k  n0
k
k  n0
 n0 n0   n0 n0  k k 1
0
k 1

Par passage à la limite lorsque n tend vers l’infini, on obtient

37


lim S n 
n
 u  vn  lim v
n
n
0
n
k 1
:
n0
La série en question converge si et seulement si la suite v  converge .
n
Applications :

1 1 1 1  1  1 1   1 1 
a) u  2n  12n  5  4  2n  1  2n  5   4  2n  1  2n  3    2n  3  2n  5 
n


1
4
v  v  ; avec v
n n 1 n

1

1 .
2 n  1 2n  3
D’après ce qui précède, la série en question converge car lim v n
 0 , sa somme est égale à :
n  

1 1 1 2
 2n  12n  5  v  lim v
n 1
1
n
n
   .
3 5 15

c) Vérifions d’abord que le terme général de cette série se met sous la forme :
1 1 1
Arc tan  Arc tan  Arc tan , n  IN *
n²  n  1 n n 1
  
En effet, la fonction x  tan x est strictement croissante de   ,  sur IR . Elle admet donc une
 2 2
  
fonction réciproque x  Arc tan tan x qui est aussi strictement croissante de IR sur   ,  . Posons
 2 2

 n  Arc tan n et  n  Arc tan n  1 , nous avons :


1 1

tan n   tan   
tan  n   
n

1  tan n  tan 
n
 
1
n²  n  1   n
D’où :
 
Arc tan tan  n  
n
 Arc tan n² 1n  1     n n
 Arc tan
1
n
 Arc tan
1
n 1
Par définition de la suite des sommes partielles, nous avons :
n n
 1 
S n k 1 uk k 1  Arc tan k  Arc tan k  1   Arc tan1  Arc tan n  1
1 1
   
En faisant tendre n vers l’infini dans l’expression de S n , on trouve :

 Arc tan1  lim Arc tan
1
lim S  .
n
n
n n 1 4

1 11 2 1  1  1 1   1 1 
u            
nn  1n  2 2  n n  1 n  2  2  n n  1   n  1 n  2 
e) n

1

 vn  vn 1 , avec vn  
2
1
n n 1
1
.

 
n
1 n 1 1
Sn 
k 1
u k
 
2 k 1 v k
 vk 1  v1  vn 1
2 2
En faisant tendre n vers l’infini dans l’expression de S n , on trouve :

38

1 1 1 1 1
lim S n   uk 
n k 1 2 v1
 lim vn 1  1    .
2 n 2 2 4

Pn 
iii) Série de la forme 
n 0 n!
: Il s’agit de séries convergentes bien sûr (appliquer par exemple la

règle de Cauchy).
n² n  nn  1 1 1
a) u n     , n  IN , n  2 .
n! n! n  1! n  2!
n² n² 1 1

n 1 n!
1  1 
n  2 n! n  2 n  1!

n  2 n  2 !
 1  e  1  e  2e .

1 1 1 1 1
lim
n
S n
 
k 1
u k
 v1  lim vn 1  1   
2 2 n 2 2 4

Solution exercice (I.2)


a) Le DL de la fonction x  ln 1  x  au voisinage de 0 à l’ordre 2 nous donne :
 1 1  1  1
ln 1  x   x   ox²   u n  n ln 1    n  
x² 1 1
 o   1   o 
V 0  2  n  n 2n ²  n ²  2n n
Par passage à la limite lorsque n tend vers l’infini on a :
 1  1 
lim u  lim n ln 1    lim 1    1  0
 n  2n 
n
n n n
La série en question diverge grossièrement.

c) Par passage à la limite lorsque n tend vers l’infini on a :


  1  1
lim u  lim exp  1     0
  n  e
n
n n

La série en question diverge grossièrement.

Solution exercice (I.3)

a) 1. Vrai : Toute sous suite d’une suite convergente est convergente vers la même limite.
2. Faux : La suite u n
 1 est divergente, u
n
2n
 1 et u 2 n 1
 1 sont deux sous
suites extraites stationnaires.
3. Vrai : Fixons   0 , comme par hypothèse la sous suite u 2n
converge vers l , alors il
Existe N 1 : 2 p  N 1  u 2 p  l   .
Et de même, comme par hypothèse la sous suite u 2 n 1
converge vers l , alors il
Existe N 2 : 2 p  1  N 2  u 2 p 1  l   .
On prend comme par hypothèse la sous suite u 2n
converge vers l , alors il
Existe N  max N 1 , N 2  , alors pour tout n  N  u n  l   .
b) Soit S n .la suite des sommes partielles jusqu’à l’ordre n de la série  a . On a :
n
n 0
n

39
n n 1 n n

S 2n   a2 p  a2 p 1 et
p 0 p 0
S 2n1   a2 p  a2 p 1 .
p 0 p 0

S 2n et
 
Si les deux séries a
n 0
2p
et a
n 0
2 p 1
sont convergentes, alors les deux sous suites
n

S 2n 1 sont convergentes vers la même limite :


n
 

 a2 p  a2 p 1
p 0 p 0

Et par conséquent, d’après a) .3. la suite S n converge vers la même limite :


n
  

 a   a  a
n 0
n
n 0
2n
n 0
2 n 1

31 
n n
n 1,
, a 4 
11
 a    .
n 2n  2 n 1
c) Application : a  2 n 1
2
   4
n 2n
2
16

1
La série géométrique
n 0
a 2p
est convergente de raison r 
16
 1 , sa somme est :

1 16
 a 2p
 
1 15
n 0
1
16

1
La série géométrique  a 2 p 1 est convergente de raison r '   1 , sa somme est :
n 0 4

1 1 2
 a 2 p 1

2 1 3

n 0
1
4
  
16 2 26
Par conséquent  an   a2 n  a2 n 1    .
n 0 n 0 n 0 15 3 15

Solution exercice (I.4)

a) On applique la règle de D’Alembert :


n!² n  1!² n  1²n!² n  1² n!² n  1²
u n  n2 , u n1  n 12  n ² 2n1  2n1  n²  2n1 u n
2 2 2 2 2 2

u n 1

n  1²  u n 1
 lim
n  1²  0  1.
2 n 1 lim 2 n 1
u n 2 n u n n
2

40
Comme la limite du rapport
un 1
est égale à 0 qui est inférieure à 1, la série en question est
u n
convergente.

c) On applique la règle de Cauchy :

1 n 1
 1  1  1
1 1 1
n 1   n   n   n     1   1  
n 1

n
u         exp nln1    ln1    
    1   1   1     n   n  
n
n 1 1 1 1
     
 n  n  n
1 1
 1  1
 1    1 
 1  
 n  exp n     o     n   exp   2  o 1  
 1 1 1 1

 1 1    n 2n² n 2n²  n²    1 1    n²  
   
 n  n
Par passage à la limite lorsque n tend vers l’infini, on obtient :
1
 1
 1 
  1  1
lim u  lim  1 
n n  exp   2  o     1 .
 n²   e²
 1  
n
n n

 
 n
La série en question converge.
Dans l’expression n u n , on pourra poser   n  1 , on obtient :
  
      2   2
 1 
  2     2 
n
u 
     exp   ln 1    exp  2 ln 1  
  2            2   
n

     1
D’où lim n
n
u  lim exp  2 2 ln1  2   e²  1 .
n
n

e) On applique la règle de Cauchy :


2

 n 


1

n
u n  a n  b
n a n b n a nb
n b a b a
1 1
n n n n

1 1 1
  a b 
 a  b  b a
1  1   n n  a  n
 b  n
 n  n  1 1   
 n  n

41
1
lim  1
a  b 
n
 1   1  
 n  n 
a b
a  b   ln n 
lim n n 
lim exp  ln n   lim exp a  b  1
n n  n  n  n 
b

 a n
 b  a   b  a a²  1    ab a ²b  1 
lim 1   lim exp  ln 1    lim exp   
 n  n 
 o    lim exp  
 n²    n² 2 n
3
 o 3   1
 
n
 n n n  n  n 2n ² n
 n 
a

 b n
 a  b   a  b b²  1    ab ab²  1 
lim 1   lim exp  ln 1    lim exp   
 n  n 
 o    lim exp  
 n²    n² 2 n
3
 o   1
 3 
n
 n n n  n  n 2n ² n
 n 

lim u n
n
 1 , c’est un cas douteux, on ne peut pas conclure.
n
On effectue une comparaison avec une série de Riemann, soit 1  a  b   , alors d’après la règle de
Riemann on a :
2 n 
  n 
1

1
n u n
n  a n b nb na
n
a  b  nb
 a  b
na

1  1 
 n  n
nb
 a   a    a a²  1  
1   exp n  b ln 1    exp n  b  
 n 
 o   
 n²  
 n    n 2n ²
 a ² ab a ²b  1 
 exp a     o  .
 2 n n 2n ²  n² 
na
 b   b    b b²  1  
1   exp n  a ln 1    exp n  a  
 n 
 o   
 n²  
 n    n 2n ²
 b² ab ab²  1 
 exp b     o  .
 2n n 2 n ²  n² 
1 1
lim n u  lim a  b 
 n b na

 a  b
n
n n
n
1  1 
 n  n
1
 lim 
 ab a ²b   b² ab ab² 
exp a  b   ln n  exp a 
a ²
n
   exp b   
 2n n 2n²  
 2n n 2n² 
1
 lim  0.
n 
exp a  b   ln n   a  b 
a ²  b ² ab
2 
ab a  b  
 2n n 2n² 
1
Comme la série de Riemann  
est convergente (car 1  a  b   ), alors d’après le théorème de
n 1
n
comparaison, la série en question est convergente pour a, b  IR : 1  a  b  

g) On applique le critère de Cauchy,

42
  5 1 
 n² 5n 1  
n
  1   
lim u lim 
 n
 lim exp  n log  n n ²   .
 n²  4n  2  
n
 4 2 
 1   
n n n
  n n² 
  5 1  4 2 
 lim exp n log1     n log1    .
n   n n²   n n ² 
On a log 1  u   u 

2
 5 1 5 23  4 2 4 6
log1       et log1     
 n n²  n 2n ²  n n²  n n²
 23 6 9
lim n
u  lim exp   5   4    e  1 , la série est convergente.
 n
n
n n n

i) On applique le critère de Cauchy,



 a   a 
lim u  lim 1  e  lim exp n² log1    an  .
an
n
 n
 n  
n
n n n

  a a²  1    a² 1   a² 
 lim exp n²    o    an  lim exp  an   o   an  exp    .
n   n 2 n ²  
n ²  n  2  
n   2
Si a  0 , lim u n
 1  0 , la série diverge grossièrement.
n

 a² 
Si a  0 , lim u n  exp     1 , la série en question est convergente.
 2
n
n

Solution exercice (I.5)

a) Le DL de la fonction x  coshx  au voisinage de 0 jusqu’à l’ordre 2 nous donne


cosh x   1   ox ² 

2
Au voisinage de l’infini, on a :
1 1 1 1 1 1 1
cosh   1   o   u n cosh   1    .
n 2n ²  n ²  n 2n ² 2 n
1
Comme la série harmonique  est divergente, alors la série donnée l’est aussi.
n 1 n
1 1

n31  n21  n 1 13   n 1 12  .


1 1 3 2

un  3  1  n²  1 
3 3 2
c) n
 n   n 
Au voisinage de l’infini, on a :
1 1

 1   1  1  o 1 ,
3
 1 2
 1   1 
1 3  1 2   o 3   u n    o 2 
1 1 1
1 
3  3 2    
 n  3n n   n  2n n 
2n 3n²
n 
Par conséquent

43
1
u v
n n

2n
1
Comme la série harmonique de terme général w
n

n
diverge, donc la série v n
est aussi divergente,

  n  1  n²  1  est divergente.


3 3
la série

n 1  n 1 1 1 1
e) u n    3  vn  3 ..
n n n 1  n  
n 2  1  1n  1

n2
 
3
Comme la série de Riemann  vn est convergente,    1 , alors la série
2
n 1  n
 n
est convergente.
1
cos 
2
cos   1  1   2  1 
g) u n  e  n   e  n   exp 1   o    exp 1   o   
 2n ²  n²    n²  n²  
  1  1   2  1    1  2   1  3e 1
 eexp    o    exp    o    e 1   1    o    .
  2 n ²  
n ²  n ²   
n ²  2 n ²  n ²   n ²  2 n ²
1  cos 1  cos  
2
Comme la série de Riemann 
n 1 n ²
est convergente (car   2  1) alors la série  e
n 1 
 n 
e  n  est
aussi convergente.

Solution exercice (I.6)


4

1 n n n

n
 3
a. u  3 n   
4
3   3 
n

qui est le terme général d’une série géométrique


5 3  5  3  5
n n n n

1  
5
3
convergente de raison
5
 1 convergente ; donc u n
n
est aussi convergente.
n n

b. u 
ch2n  e  e

 1  1 e
 
2n 2 n 4 n
1
  qui est le terme général d’une série géométrique
ch3n  e  e 3 n 6 n
 e  1 e
3n
e
n

1
convergente de raison
e
 1 convergente ; donc u n
n
est aussi convergente
x 2n  a  2n  a 
 1 1 1 e
x 2x 2n 2n

thx  e e e u  e  e 2 e
c. Sachant que
e e
x x
e
2x
1 e
n 2 na 
1 e
2n
1 e
2n  a 
1 e 2n

1

44
e   2 1  e   21   1 
n
2 a
1
2n 2a

 2 e 2n  a  e  
2 a
u 2n 2n
qui est le terme général d’une série géométrique
 e² 
n
e e e
1
convergente de raison  1 . Donc la série donnée est aussi convergente.

Solution exercice (I.7)


n! n  1! n  1 n! n 1
    un
a) u n

 2 
n
k 
, u n 1

 2 
n 1
k  2   
n
n 1  2  k  2  n 1 .
k 1 k 1 k 1

u 2  n 1 2
n
 1 .
u n 1 n 1 n 1
Donc
 u  2n  u  2n
n n  1   lim n n  1  lim    1 .
  n 1   n 1
 u n 1  n  u n 1  n

D’après la règle de Raabe la série en question converge.

b).Il faut faire attention de ne pas interpréter n!! comme la factorielle de n! , qui serait écrite n!! et est un
nombre largement plus grand. Certain mathématiciens ont suggéré la notation alternative n! pour la
2

double factorielle et d’une façon similaire n! pour les autres multifactorielles, mais cet usage ne s’est
k
e
pas répandu. De façon générale, la k multifactorielle est définie de façon récurrente par :

1 si k n0
n!  
k

n nk ! k
si n  0

 2n 1!! 1

u    ,
 2n!!  n
n

 2n 1!!   2n 1   2n 1!!  1 


   
1  2n 1  

 n 
u 

n 1
   n 1 2n  2   2n!!  n 1 u
 

 2n  2  n 1
 
n

 2n 2 !! 
D’où
 

u  1 1   1 1  1   1    1        1


n
   2  n
u  2n 1  n   2n  1  n 
n 1  

Donc
 u     u  
n n  1       lim n n  1    .
  2   
 u n 1  n  u n 1  2
 
D’après la règle de Raabe, la série en question converge pour    1 et diverge pour    1.
2 2

Solution exercice (I.8)

45
a)Vérifions qu’il s’agit bien d’une série alternée. En effet :
u n
 sin  
n²  1  n  n  sin   
n²  1  n cosn   1 sin  n²  1  n
n

Or n²  1  n 
n²  1  n
1
n²  1  n
et 0 
1

1
2
, n  IN  sin   n²  1  n  0 . 
Donc la série en question est une série alternée.
On a :

lim sin   
n²  1  n  lim sin  sin 0  0 .
n n n²  1  n
1
Comme la fonction x  est décroissante pour tout x  1, on déduit que la suite
x²  1  x
  
 sin  est aussi décroissante.
 n²  1  n 
Ainsi, d’après le critère de Leibnitz, la série en question est convergente.


1 n

. Il s’agit d’une série alternée, avec


b) u n
tanhn 
n 2 n 2 n
e  e 1 e 1 e
n
1
an  tanhn  n  n  1  2n  lim a n
 lim

2n
1 0.
e e e n n 1 e
On en déduit que la série en question diverge.

c) u 
1 . Vérifions qu’il s’agit d’une série alternée.
n

n  1
n n

Remarquons que les termes de cette série sont :


1 1 1 1 1
     .....
3 2 5 4 7
s’écrit sous la forme un  1 v ,n

1
u v
1
C'est-à-dire que son terme général n n n n
.
n
Comme la suite v  n’est pas décroissante, on ne peut pas appliquer le critère de Leibnitz. A cette série.
n
On a :

 1n 
1

 1 1 1 
n n

u 
n  1 n  n 
n n


En utilisant le DL de la fonction x  1 x 1  x , on obtient :


1  1  1 1

1
n

 
n n

u n
n 
 n 
 n n²
 

Sachant que les deux séries de termes généraux


1 n

et
1
convergent respectivement d’après
n n²
Leibnitz et Riemann, alors la série  u n converge.

46
Solution exercice (I.9)
cos2k  ln n  ln n 
a)Si   2k , k  Z , la série numérique  n 2 n

n 2 n
est divergente, série de Bertrand.

Si   2k , k  Z , prenant par exemple   0,2  , à cause de la périodicité.


ln n 
On pose u n  et vn  cosn  .
n
ln n  ln x 
On a : lim u n  lim  0 . En outre la fonction f : x  est décroissante pour x  3,
n n n x
1  ln x 
(voir le signe de f ' x   ).

D’autre part, on a :
n n n n
   
 v   cos  k  
1
 cos  k  sin  2 
1
 sin k    sin k   
   k 1    k 1  2  2
k
k 1 k 1
sin  2 sin 
2 2
1                   
 sin 3   sin 2   sin 5   sin 3   ........  sin n  2   sin n  2  
                
2 sin 
2
1    
 sin  n    sin   .
   2 2
2 sin  
2
Comme
    n
1
sin  n    sin   2 , pour tout n,  , alors :  vk  .
 2 2 k 1  
sin 
2
D’après la règle d’Abel, la série numérique en question converge pour tout réel   0,2  .

et vn  cos5n .
1
b) On pose u n 
n ln n 

On a : lim u n  lim
1
 
 0 . En outre u n est décroissante voir par exemple le signe de
n n n ln n 
u n 1
 un .
D’autre part, d’après a) en prenant   5 on a :
n
1

k 1
v k

5
.
sin 
2
D’après la règle d’Abel, la série numérique en question converge.
c) Remarquons que 1  cosn  , ce qui nous donne
n

1 cosn  cosn cosn  cos  1n .


n

et vn  cos  1n.
1
On pose u 
n 1
n

47
On a : lim u  lim
1
 0 . En outre u  est décroissante voir par exemple le signe de
n 1
n n
n n

u n 1
 un .
D’autre part, d’après a) en prenant     1on a :
n
1

k 1
v k

  1
.
sin 
 2 
D’après la règle d’Abel, la série numérique en question converge.

Solution exercice (I.10)

1. Les deux séries


nIN
u n
et
nIN
v n
peuvent être convergentes seulement si lim u  lim v
n
n
n
n
 0.


 lim ln 1 
1   0 si   0 et
n
1  0 si   0 . n

lim
n
u n
n 
 n
 

lim v  lim
n
n

n1n
n

Les conditions nécessaires de convergence des deux séries u


nIN
n
et v
nIN
n
sont donc   0 et   0 .

2. Déterminons par la méthode des DL la nature des deux séries.


a) En tenant compte du fait que ln 1  x   x  , on obtient :

V 0  2

1  n
1
u n  2
2n

n
Or la série alternée 
1 est convergente d’après la règle de Leibnitz puisque   0
n

; alors que la

n
1 1
série  
converge si et seulement si 2  1    (série de Riemann).
2
2n 2
1 1
Donc la série  u converge si   et diverge si   .
n
nIN 2 2
b) En tenant compte du fait que 1 x 
 1  x , on obtient :
V 0 


 1  1   1n  1  1  1 1


n n n n n

1
v
 
   1   n     

n  1
n   1
n n  n  n  n n 

Or la série alternée 
1 est convergente d’après la règle de Leibnitz puisque   0 ; alors que la
n


n
1
série   converge si et seulement si   1  1    0 (série de Riemann).
1
n

48
Donc la série v
nIN
n
converge si   0 et diverge si   0 .

3. Etudions la convergence absolue de u


nIN
n
et  vn .
nIN

a) En tenant compte du fait que ln 1  x   x , on obtient :


V 0 

1 n
1
u  n 
 

n n
1
Or la série alternée  
est une série de Riemann qui convergente pour   1 ; alors la série u n
n
converge absolument si   1 .
b) En tenant compte du fait que 1 x 
 1 , on obtient :
V 0 


1 n
 1   1n 
n
1 n


1

n1n   
v n
 
  1 
 
n  n  n 
n
1
Or la série alternée  
est une série de Riemann qui convergente pour   1 ; alors la série v n
n
converge absolument si   1 .
1
4. u n
est semi convergente pour
2
 1 , v n
est semi convergente pour 0    1 .

Remarques :

1. Le DL à l’ordre 1 ne permet pas l’étude de la série  u n , puisque


1 n

u n 
alors que la règle

n
d’équivalence n’est valable que pour les séries à termes positifs.
2. On ne pourra rien conclure sur la nature de la série e utilisant le DL à l’ordre 1 de 1 x  1

V 0 

1 qui est le terme général d’une série alternée.


n

qui nous donne v n 



n

Solution exercice (I.11)

L’inégalité de Cauchy Schwartz


 n   n  n 
  a p b p ²    a2p   b2p 
    
 p 1   p 1  p 1 
1
Donne, en prenant a p  p u p , b p  ,
p

49
 n   n   n 2  n 1 
  a p b p ²    u p ²    p²u     KS
     p  
 p 1   p 1   p 1  p 1 p ² 


1 ² 
Où K   et S   p²u ; d’où
2

p 1 p² 6 p 1
p

n
n  IN *,  u p  KS ,
p 1

 
Majoration qui assure la convergence de   u n  .
 n1 

Solution exercice (I.12)

Supposons que la série u


n 1
n
est convergente, alors son terme général u n
 0 nécessairement. Comme

v u
n n
alors v
n 1
n
est aussi convergente.

 v n
v 0
On a aussi u n
1  vn
et si on suppose que la série
n 1
n
est convergente son terme général v n

nécessairement. Donc v u
n n
et par conséquent u
n 1
n
est aussi convergente.

Autre méthode : Dans le cas où la série u


n 1
n
est convergente, on procède comme avant.

Si lim u
n
n
 0 (ce qui implique que la série u
n 1
n
est divergente) alors il existe   0 quel que soit


N  0 , il existe n  N tel que u   (rappelons que u  0 ) donc v   0  lim vn  0 et par
n n n
1  n

conséquent u
n 1
n
est aussi divergente.

Solution exercice (VII.1.13)

Remarquons que d’après la définition du produit de deux séries  a et  b


n 0
n
n 0
n
, on a

    n n
1 1 1
  an     bn    u n , avec u n   ak bnk    ; donc ak   bk .
 n0   n0  n0 k 0 k  0 k! n  k ! k!
 1
Par conséquent  u n    ²  e² .
n0  n  0 k! 

50
CHAPITRE II

Suites et séries de fonctions

Introduction
Soit  f une suite de fonctions de même domaine de définition. On s’intéresse dans un premier temps à
n
la convergence de cette suite vers une nouvelle fonction f et aux propriétés dont f hérite.

On applique ensuite ces idées aux séries de fonctions  f x  .
n
n 0

II.1. Suites de fonctions :


Norme de la convergence uniforme
(II.1.1) Définition :

Soit E un espace vectoriel sur le corps IK . On appelle norme sur E toute application
N : E  IR , x  N x  ou  . : E  IR , x  x  telle que :
(i) x  E, N x   0 et N x   0  x  0
(ii) x  E,   IK : N x    N x 
(iii) x, y  E, N x  y   N x   N  y 

(II.1.2) Exemples :

1) La valeur absolue est une norme sur IR.


2) Le module est une norme sur C.
3) L’application : IR² IR , x, y   x  y n’est pas une norme car la condition (i) n’est pas
vérifiée : Il existe (i) x, y   1,1  0,0 telle que (i) 1,1  1  1  0 .
Si l’application x  x est une norme, le couple E , .  est appelé espace vectoriel normé et le nombre
x est dit norme du vecteur x.
, n  IN * . Pour x  x1 , x2 ,....., xn  IK on a :
n n
4) Les trois normes usuelles sur IK
n n
x  x k
; x  x k
² ; x  sup x k
1 k 1 2 k 1 
1 k  n

(II.1.3) Remarques :

1) Une norme est toujours positive.


2) La propriété (iii), dite inégalité triangulaire, implique l’inégalité très utile suivante :
N x  y   N x   N  y 

51
3) L’application N est souvent notée . . On lit x norme de x pour x  E .
E E

(II.1.4) Définition :

F E, IK )  dénote l’ensemble de toute les fonctions de E dans IK.


On dit que f  F E, IK ) est bornée si l’image de E par f est bornée :
M  0, x  E; f x   M .
L’ensemble des fonctions bornés de F E, IK )  est noté par BE, IK )  .
Si f  BE, IK ) , on pose f  sup f x  et on remarque que l’application . : BE, IK   IR
 
xE
est une norme. On l’appelle norme de la convergence uniforme.

(II.2) Distance associée à une norme


(II.2.1)Définition :

Soit E , .  un e.v.n ; on appelle distance associée à . l’application :


d : E ²  IR définie par: x, y  E ², d x, y   x  y .

(II.2.2)Proposition :

Soit E , .  un e.v.n ; d la distance associée à . . On a :


1) x, y  E ², d x, y   d  y, x  (symétrie)
2) x, y  E ², d x, y   0  x  y (séparation)
3) x, y, z  E , d x, z   d x, y   d  y, z  (inégalité triangulaire)
3

4) x, y  E ²,   IK ; d x, y    d x, y  (positive homogénéité))


5) x, y, z  E , d x  z, y  z   d x, y  (invariance par translation)
3

(II.3) Suites et convergence dans un espace vectoriel normé :


(II.3.1) Définition :
On dit qu’une suite x n d’un espace vectoriel E, .  converge vers x  E si et seulement si :
n

  0,    IN , n      x n
 x 
Ou si   0,    IN , n      d x , x  
n
Et on écrit :
lim x n
 x.
n
On dit qu’elle diverge si et seulement si :
x  E,   0,    IN , n     et xn
 x 
Ou si x  E,   0,    IN , n     et d x , x  
n
(II.3.2) Remarques :

52
(i) La limite d’une suite dans un espace vectoriel normé si elle existe est unique.
(ii) l’ensemble des suites convergentes dans un e.v.n forme un espace vectoriel sur IK.
(iii) Toute suite convergente est une suite bornée.

(II.3.3) Proposition :
 
La suite x n d’un espace vectoriel E , .  converge vers x  E si et seulement si la suite
n
 x  x  est
n

convergente vers 0.

(II.3.4) Proposition :

Soient x n et y n deux suites dans un e.v.n E ,  n une suite dans IK ; x, y  E;   IK . On a :


n n n

1. x n
x
x x. n

2.  0  x  0.
x n n

3.  x et y  y  x  y  x  y .
x
4.   0 et  y  bornée  y  0 .
n n n n

n n n n

5. x  0 et  n  bornée  x  0 .
n

n n n n

6.    et x  x bornée  x  x ..
n n n n

(II.4) Convergence simple et uniforme

(II.4.1) Définition :

On dit qu’une suite de fonctions  f  F E, IK )converge simplement vers la fonction f  F E, IK )
au point x si et seulement si la suite numérique  f x  converge vers f x  ; en d’autres termes :
n

0 n 0 0

  0,   , x0   0, n    , x0   f x   f x   
0 0
n

lim f x   f x  ;
Et on écrit :
n 0 0

On dit qu’une suite de fonctions  f  F E, IK )converge simplement vers la fonction f  F E, IK )
n

sur A ( A  E ) si et seulement si la suite numérique  f converge vers f en tout point de A :


n

x  A,   0,   , x   0, n    , x   f x   f x   
n

On remarque que   , x  dépend de  et de x , et la fonction f x  est appelée limite simple de la suite


 f  F E, IK ).
n
(II.4.2) Exemples :

(1) E  0,1, f x  x , n  IN *


n
n

Si x  0,1 , lim f x   0
n
n

53
Si x  1, lim f 1  1 n

 f est convergente simplement sur E  0,1vers f qui est définie par:


n

Par conséquent la suite


n

0 si x  0,1
f x   
 1 si x  1

(2) E  IR , f x   1 x , n  IN *
2n

1 x
n 2n

Si x  1 , lim f x   1
n
n

Si x  1 , lim f 1  1
n
n

Si x  1 , lim f  1  0
n

Par conséquent la suite  f est convergente simplement sur IR vers f qui est définie par :
n

1 si x   1,1

f x     1 si x  1
 0 si x  1

(3) E  0, , f x   1  nx ,
nx
n  IN *
n

Si x  0 , lim f x   1
n
n

Si x  0 , lim f 0  0
n

 f est convergente simplement sur IR vers f qui est définie par :


n

Par conséquent la suite


n

1 si x  0
f x   
0 si x  1
On peut dans ce cas facilement trouver   , x  :
Si x  0 , f 0  f 0  0 et   , x  est arbitraire.
n

f x  f x  1  nx  1  1  nx    1  nx    n  x    1


nx 1 1 1 1
Si x  0 ,
n

11 
Il suffit de prendre   , x  =  1 .
x  
(4) Déterminer le domaine de la convergence simple de la suite de fonctions  f  définie par :
n

f x  1 sinn  x .


n

Cette suite n’admet pas de fonction limite, pour tout x  IR . Ainsi D   . (la suite diverge).

(II.4.3) Remarques :

1. La valeur du nombre   , x  peut appartenir à IR.


2. La limite d’une suite de fonctions continues n’est pas nécessairement continue.

54
3. Si  f  est croissante (resp.décroissante) et convergente vers f, alors f est aussi croissante
n
(resp.décroissante).

(II.4.4) définition :

On dit qu’une suite de fonctions  f  F E, IK )converge uniformément sur E vers la fonction
n

f  F E, IK ) si et seulement si :
  0,     0, x  E, n     
f x   f x    n

Ou si : lim sup f x   f x   0  lim f  f  0


n xE
n n n 

Ici la valeur de    dépend uniquement de  .

(II.4.5) Proposition :

Si une suite de fonctions convergence uniformément sur E, alors elle converge simplement sur E.

Preuve :
x  E, n  IN : f x  f x  sup f x  f x  .
n n
xE
La réciproque est fausse : Comme contre exemple, on considère la suite de fonctions
f x  x , x  0,1
n
n

0 si x  0,1
On sait que f x    et par conséquent sup f x   f x   1 .
 1 si x  1 x0,1
n

La convergence ne peut être uniforme sur 0,1 .


Si on considère la même suite de fonctions sur l’intervalle 0, a, a  0 la convergence serait uniforme
sup f x   f x   sup x  a  0.
n n
car :
n
x0, a  x0, a 

(II.4.6) Interprétation géométrique : La convergence uniforme d’une suite de fonctions


 
f  F E, IK ) sur E vers f  F E, IK ) veut dire que pour tout   0 , il existe    tel que pour tout
n

n     le graphe de f est situé dans une bande de largeur 2 .


n

Géométriquement : f x     f x   f x    ça implique l’existence d’une seule bande de largeur


n

2 symétrique par rapport à f et contenant f .


n

(II.4.7) Exemples :

1. Montrer que la suite de fonctions  f  définie par


n
f x   n  x est uniformément convergente sur
n
x

D  0,1 .

55
En effet, la limite simple de cette suite de fonctions est la fonction x  f x   0, x  0,1 . (Ainsi la
convergence est simple vers 0 sur D  0,1 .
Vérifions que la convergence est uniforme :

f n x  f x   x  n  n , x  D.
x 1

1 
D’où, pour   0 , f x   f x    dès que   i.e. n  . Il suffit de prendre N       1 ,
1 1
n n   
d’où on déduit la convergence uniforme vers 0 sur D  0,1 .

2. Montrer que la suite de fonctions  f  définie par f


n n
x   nx² enx est uniformément convergente
sur D  0, .
En effet, la limite simple de cette suite de fonctions est la fonction x  f x   0, x  0, . (Ainsi
la convergence est simple vers 0 sur D  0, .
Vérifions que la convergence est uniforme en déterminant :
sup f x   f x . , i.e. sup nx² e
 nx
.
n
xD xD

f ' x  2nx  n² x²  e  nx2  nx  e


 nx  nx 2
 0  x  0 ou bien x n

n n
 2   2   n n2  4  2
Donc sup f x   f x .  f
n
   n ² e    e 0 , d’où la convergence uniforme de la
  n
n n n
xD n

suite de fonctions donnée vers la fonction nulle sur D  0, .

Remarque : Si la suite de fonctions  f  vérifie à partir d’un certain rang N :


n

f x   f x   a
n n
, x  D et a n
0
Alors la convergence est uniforme.

f x  
1
3. Etablir la CU sur D  IR de la suite de fonctions : x²  .
n n

f x   lim f x   lim
1
x²   x²  x .
n
n
n n

f x   f x  
n
1
n
x² 
 x  x
1
 x 
1
 
a ²  b²  a  b .
n n

La convergence de f 
n
est uniforme puisque lim
n
1
n
 0.

4. Etablir la CU sur D  1, de la suite de fonctions : f x   n sin nx  .


1
n

 1 1
 lim f x   f x  
1
Remarquons que sin  
 nx  nx n
n x

f n x  f x  n sin nx   x  n sin nx   nx .


1 1 1 1

56
. On a sin t  t  sin  ,   0,1 (Théorème des accroissements finis).
1 t²
Posons t 
nx 2
 sin t  t  sin    sin    f x   f x  
t² 1 1 1
  0 , d’où la convergence
2 2n ² x ² n 2nx² 2n
uniforme.

(II.4.8) Etude pratique :

On calcule :
  x0  E tq lim f x0  n' existe pas  f x  ne converge pas simplement sur E
 n
n n

 
lim f  x   lim f n  f   0  pas de lim ite uniforme
x  E , lim f n x   f x est lim ite simple
n n
n

 n lim f  f  0  f est la lim ite uniforme


  n n 

(II.4.9) Remarques :

(i) Pour qu’une suite de fonctions  f  converge uniformément sur E vers f il suffit de
n

trouver une suite de nombres réels positifs   convergente vers 0 telle que :
n

n  IN , x  E, f x   f x    n

 f  ne converge pas uniformément sur E vers f il suffit de trouver


n

(ii) Pour qu’une suite de fonctions


une suite de points x  E telle que :  f x   f x  ne converge pas vers 0.
n

n n n n

(II.4.10) Proposition :( condition de Cauchy)

Pour qu’une suite de fonctions  f  F E, IK )converge uniformément sur E vers f il faut et il suffit
n
qu’elle vérifie la condition de Cauchy :
  0,     0, x  E, p    , q      f x   f x   
p q

(II.4.11) Définition :

Soient E et F deux e.v.n et f : E  F une application. On dit que f est continue au point x 0
si et
seulement si :
  0,     0, x x0 E
  f x f x0 F

f est continue sur A ( A  E ) si et seulement si f est continue en tout point de A.
C E, IK  dénote l’ensemble de toutes les fonctions continues de E dans IK.
(II.4.12) Théorème :

Soit  f  F E, IK ) une suite de fonctions uniformément convergente vers f sur E.


Si toutes les fonctions  f  sont continues en x  E , alors f est aussi continue en x .
n

n 0 0

57
Preuve :

 f  converge uniformément vers f sur E :


n

  0,     0, y  E, n      f y  f y  3
0 0 n

 f  continue en x
n 0
:   0,     0, x x0 E
  f nx f nx0 F


3
Pour tout n   0
et x x0 E
  on a :

f x f x0 F
 f x f nx F
 f nx f nx0 F
 f nx0 f x0 F
  Par

conséquent f est continue en x0 .

(II.4.13) Remarques :

(i) Si la suite de fonctions  f  CE, IK ) converge vers f telle que f est discontinue sur E,
n
alors la convergence ne peut être uniforme sur E (voir exemple (I.3.13)).
(ii) Le théorème précédent donne une condition suffisante pour que f soit continue, mais la
condition n’est pas nécessaire.

(II.4.14) Exemples :

1. Soit la suite de fonctions  f  définie par f


n n
: 0,1  IR, x  x
n
; on sait que :
0 si 0  x  1
lim f x   f x    1 si x  1
n
n

La fonction f n’est pas continue en 0, la convergence ne peut être uniforme sur 0,1 .
 1
 nx si 0  x 
n

2. Soit la suite de fonctions  f  définie par : f : 0,2  IR, x   nx  2n si  x 
1
n
2
n

n n

 2
0 si x 
 n
La suite  f  est continue, simplement convergente vers
n
f  0 ; car si x  0 le résultat est évident et si

f x   0 si n  x .
2
x  0, lim
n
n

1
La convergence n’est pas uniforme: sup f x   f x   f
n
   n   .
 
n n
x0, 2 

(II.4.15) Théorème :

Soit  f  F E, IK ) une suite de fonctions uniformément convergente sur A  E vers f. On pose
n

  lim f x  ; alors la fonction f admet une limite au point a et on a :


n
x a
n

58
lim   lim f x
n
n
x a

(II.4.16) Théorème : (convergence uniforme et intégration)

Soit  f  Ca, b, IK ) une suite de fonctions uniformément convergente sur a, bvers f.
n

b  b b b
Alors la suite   f   IK converge vers Soit  f et on a :  f t dt  lim  f t dt .
n
a 
n
a a n a

(II.4.17) Théorème :

Soient I est un intervalle de IR, a un point de I et  f  CI , IK ) une suite de fonctions uniformément
n
convergente vers f sur tout intervalle borné de I.
Alors la fonction f est continue sur I et la suite g  C I , IK  définie par :   n
x

g n
: I  IK , x  g x    f t dt converge simplement sur I (et uniformément sur tout intervalle
n n
a
x
borné de I) vers la fonction g : g : I  IK , x  g x    f t dt .
a
Preuve :

g x   g x     f t   f t dt   f t   f t dt 
x x
x  a, b,
n n n
a a
b
 f t   f t dt  b  a sup f t   f t 
n n
a ta ,b 

(II.4.18) Remarques:
b b

1. Pour avoir l’égalité  f t dt  lim  f t dt , la condition de la convergence uniforme de la suite
n
n

 f  est suffisante mais pas nécessaire : Comme exemple soit la suite de fonctions  f  définie par :
a a

n n


 0 si x  0

: 0,1  IR, x  1 si 0  x 
1
f n

n

1
0 si  x  1
 n
La suite  f  est simplement convergente vers
n
f  0 ; car si x  0 , mais la convergence n’est pas
uniforme sur 0,1 car: n  IN *, sup f x   1.
n
x0 ,1
1 1

 f t dt  0  lim  f t dt  lim n .


1
n
0 n 0 n

2. Soit la suite de fonctions définie pour x  0,1 , par f x   1  nx ,


nx
n  IN *
n

59
 f est convergente simplement sur IR vers f qui est définie par : f x  10 sisi xx  00
La suite
n

Comme  f  ne converge pas uniformément vers f, on ne peut déduire l’égalité
n
1 1

 f t dt  lim  f t dt .


0 n 0
n

On effectue un calcul direct :


1 dt   log 1  n 
1 1 1
I  lim  f t dt  lim  nt
dt  lim  dt     lim 1    1
n 0
n
n 0
1  nt n 0 0
1  nt  n  n
1 1 1 1

 f t dt   dt  1 et par conséquent  f t dt  lim  f t dt .


0 0 0 n 0
n

3. Soit la suite de fonctions définie pour x  0,1, par f x   1  nx ,



n  IN *
n

La suite  f est convergente simplement sur 0,1vers f qui est définie par:
n
f x   0 .

f x   f x   lim sup f x   lim 1  n  0


1
lim sup
n   x 0,1  
n
n x 0,1
n
n

Donc  f  converge uniformément vers f sur 0,1, on peut déduire l’égalité


n
1 1

 f t dt  lim  f t dt  0 .


0 n 0
n

(II.4.19) Théorème : (convergence uniforme et dérivation)

Soit  f  C I , IK ) une suite de fonctions telle que la suite  f


n
1 '

n
 converge simplement sur I et

uniformément sur tout intervalle borné de I vers f .
S’il existe un point x 0
de I tel que la suite numérique  f x  converge, alors  f  converge
n 0 n

simplement sur I vers f  C I , IK )  et uniformément sur tout intervalle borné de I , en outre la


1

dérivée de f est la fonction g : x  I , f ' x   lim f x  .


'

n
n

Preuve :
1) Montrons d’abord que  f converge simplement sur a, b.
Soit x  a, b , puisque  f  C a, b, IK )  , on a :
n
1
n

f x   f x    f t dt
x
'
n  IN , 0
n n n
x0
En appliquant le théorème (II.4.17) à la suite de fonctions  f '  sur l’intervalle x , x, on
n 0
x x

 f t dt converge lorsque n tend vers l’infini vers  g t dt .


'
a:
n
x0 x0

60
D’autre part, il existe l  IK tel que  f x converge vers l .
n 0

Donc

x   lim f x0   lim  f t dt  l   g t dt


x x

'
lim f n n
n n n n
x0 x0
On a montré que f  n
converge simplement sur a, b vers la fonction :
x
f x   l   g t dt
x0
2) Montrons que cette convergence est uniforme. Soit x, n a, b  IN :

f x   l   f t dt   g t dt f x   l
x x x x

f n x   f x   f nt dt   g t dt


' '
 0
 0

n n n
x0 x0 x0 x0
 f x   l  b  a  f 'n  g
n 0

lim f x   l lim f n  g  0 et b  a  est fini, alors lim f n f


'
Comme 0
 0 et  0,
n 
n n  n

d’où la convergence uniforme.


3) De la définition de f découle que f  C a, b, IK )  et que f '  g .
1

II.5. Les séries de fonctions

(II.5) types de convergences d’une série de fonctions

(II .5 .1) Définition :

Soit u  F E, IK  une suite de fonctions. On appelle série de fonctions de F E, IK .


n
n
La série  u nx  . On pose S n x    u k x  .
n k 0

(i) On dit que la série de fonctions  u x  converge simplement sur E si et seulement si


n
n

la suite de fonctions S x converge simplement sur E.


n

On appelle somme de la série de fonctions  u x  la fonction S définie par :


n
n

S : E  IK ; x  S x   lim S n x    u nx  .
n n0

(ii) On dit que la série de fonctions  u x  de BE, IK converge uniformément sur E


n
n

si et seulement si la suite de fonctions S x converge uniformément


n
sur E.
(iii) On dit que la série de fonctions  u x  de BE, IK converge absolument sur E
n
n

61
si et seulement si la série de fonctions  u x  n
de BE, IK  converge absolument sur E.
n

(iv) On dit que la série de fonctions  u x  de BE, IK converge normalement sur E


n
n

si et seulement si la suite de fonctions u x est bornée et la série  u n


n

converge.
n

(II.5 .2) Remarques :

(i) Soit  u x  une série de fonctions de F E, IK  qui converge simplement sur E. On définit R  , le
n
n n

reste de cette série par :




Rn : E  IK ; x  Rn x   k u k x 
 n 1

On remarque que la série  u x  converge uniformément sur E si et seulement si R  converge


n
n n

uniformément vers 0 sur E.


(ii) S’il existe une suite de points x  de E telle que R x  ne converge pas vers 0, alors la série
n n n

 u x  ne converge pas uniformément sur E.


n
n

z converge simplement sur le disque ouvert D  z  C; z  1,


n
Par exemple, la série géométrique
n

elle diverge ailleurs. Sa somme S sur D vaut : S z    z 


n 1
, le reste d’ordre n de la série est
n0 1 z
n 1

R z    z .
k
 z
n
k n1 z
La suite des restes n’est pas bornée sur D. Il n’y a donc pas convergence uniforme sur D.
n 1 n 1

Soit 0  r  1 et Dr  z  C; z  r, on a : Rn  max z  r  0 , la série converge


Dr  1 z 1 r
z

uniformément sur Dr . Cet exemple est exceptionnellement simple. C’est un des rares cas où l’on peut
calculer exactement la suite des restes.

(II.5.3) Exemples :

1) Etudier la convergence simple et uniforme de la série de fonctions  u z  :


n
n

u z  : C  C; z  u z   1  z  z .
n
n n

On pose A  z  C / z  1 B  z  C / z  1.


Pour z  B , la suite u z  ne converge pas vers 0 et donc la série est divergente.
n
On suppose que z  A , et on applique la règle de D’Alembert :
u z  1  z  z n 1

lim z   lim 1  z 
n 1
n
 z 1
u n n z n

La série converge absolument pour z  1 .

62
Si z  1 , alors S z    u z   0  lim S z   0 et la série est aussi convergente.
n
0 k  n
k
n
n

1  z
 , si z  1
S z    1  z
 0, si z  1
Etude de la convergence uniforme :
1  z n 1
 , si z  1
Rn : A  C ; z  Rn  z    1  z z

 0, si z  1
n 1

 1  1

1
On remarque que R  n 
 1    1    0 et par conséquent la série n’est pas convergente
 n
n
e
uniformément sur A.
Si on pose Ar  z  C / z  r, r  0,1 , R z   r  0 et la convergence est uniforme sur Ar .
n
n
1

2) Etudier la convergence simple de la série de fonctions  x sur D  0, .


n

1
n
n0
x
Si x  0,1 , lim u n x  
1
 1  0  la série donnée est grossièrement divergente. (
n 1 0
1 ln x
e e  1 ).
0
x n n
n

lim u 1  2  0  la série donnée est grossièrement divergente.


1
Si x  1 , n
n
Si x  1 ,
 1 
 
n
x 1
u n1 x   x n1   x   1  1,
1 1
n
x n1  1  x 
n

lim lim lim


n u n x  n 1  xn1 x 1n n
1

x n xn  x  1n 
 x

 x 
donc la série donnée est convergente simplement.
1
diverge si 0  x  1
 1 x
n

n
Finalement
n0
x  converge si 1  x

3) Etudier la convergence des séries de termes généraux :


a) u n x     , , avec   0 ensuite sur D2  0, .
x
1  nx 1  n  1x  D1
sur

x  
1 sur D  0, .
n

b) u n
nx
n
a) u n x    S n x    u k x    S x 
1 1 1 1 1

1  nx 1  n  1x k 1
 
1  x 1  n  1x n 1  x
La série converge simplement sur D2  0, et aussi sur D1   ,

63
sup S x  S x  sup 1  n  1x  1  n  1  0 . La série converge uniformément sur
1 1
n
x
D1 x D1 n

D1   , .
sup S x  S x  sup 1  n  1x  1 . La série ne converge pas uniformément sur D
1
n 2
.
xD2 x
D2

u x  
1
b) Série alternée, n
nx
 0 par décroissance suivant n , la série converge simplement sur
n

D  0, .

S x   S x   R x   u x  
1 1
n
n 1 x
n n 1

n 1
0 .
n

La série converge uniformément sur D  0, .

(II.5.4) Proposition :

Toute série de fonctions convergente normalement est convergente uniformément et absolument.

(II.5 .5) Proposition :

Soient u  et v  deux suites de fonctions de F E, IK , k une fonction de F E, IK .


n n

(i) Si  u et  v convergent simplement sur E, alors  u  v  (resp.  k u


n n n n n
) converge
n 0 n 0 n0 n 0
simplement sur E.
(ii) Si  u n et  vn convergent uniformément sur E et k  BE, IK  , alors
n 0 n 0
 u  v  (resp.
n0
n n

 k u ) converge uniformément sur E.


n 0
n

(iii) Si  u et  v convergent normalement sur E et k  BE, IK  , alors  u  v  (resp.


n n n n
n 0 n 0 n0

 k u ) converge normalement sur E.


n 0
n

(II.5.6) Proposition :

Soit u  une suite de fonctions de BE, IK . Pour que la série  u converge normalement sur E, il
n n
n 0

faut et il suffit qu’il existe une suite de nombres réels positifs   telle que : n

(i) n  IN , x  E : u x    n n

(ii) La série numérique   converge n


n 0

Preuve :
La suite u xest majorée par 
n n
, par conséquent un 
  n , la série  un 
est convergente
n0
d’après le critère de comparaison.

64
Si la série  un
n0 
est convergente, il suffit de prendre un 
n.

Résumons, on s’intéresse à la série  u n . Il faut avant tout penser à la convergence normale :


n 0
1. Pour montrer la convergence normale, on cherche à majorer la norme uniforme :
un   n . On montre ensuite la convergence de la série majorante  n
en appliquant
 n 0
à cette série les théorèmes bien connus sur les séries numériques.
La convergence normale sur E, de la série de fonctions entraîne la convergence uniforme,
la convergence absolue et la convergence simple sur E.
2. Au cas où il n’y a pas convergence normale, on étudie la suite des restes :
(a) On montre la convergence simple de la série sur E. Cette étape permet de définir et
manipuler la suite Rn  des restes de la série.
(b) On montre que la suite des restes R  tend uniformément vers 0 sur E.
n

(II.5 .7) Exemples :

cos nx
1) Etudier la série  3
.
n 1
n
On a u n x   u x  
cos nx 1 1
3
 n 3
, n  IN *, x  IR . Comme la série  3
est
n n n 1
n
convergente (série de Riemann   3  1) alors la série donnée converge normalement
sur IR.

2) Etablir la convergence normale de la série 


1 n

.
n 1 n²  sin nx

On a sup
1 n


1 1
 . Donc la série donnée converge normalement sur IR .
xIR n²  sin nx n²  1 n²

 x² e sur D  0; .
 nx
3) Même question pour
n 1

u x  x² e '  x2  nxe


 nx  nx 2
0 x0 
'
n x n
n
 2  4 2
sup u x  u x  u
  e
 n  n²
n n n n
xD
Donc la série donnée converge normalement sur D  0; .

1 sin nx
4) Exercice : Etudier les séries  et  .
n²  n
4 3
n 1 x² n 1
n 2

(II.5 .8) Proposition : (Condition de Cauchy)

65
Pour qu’une série de fonctions  u x  de F E, IK  converge uniformément sur E, il faut et il suffit
n 0
n

que la condition de Cauchy suivante soit vérifiée :


n p
  0,     0, x  E , n    , p  IN :  u x   
k
0 0
k n

(II.5 .9) Remarque :

Si  u x  converge uniformément sur E, alors la suite de fonctions u x converge uniformément


n 0
n n

vers 0 sur E.

(II.5 .10) Proposition : (Critère d’Abel)

Pour qu’une série de fonctions  u x  de BE, IK  converge uniformément sur E, il suffit de trouver
n 0
n

deux suites de fonctions :   et v  F E, IK  telles que :


n n

(i) n  IN , u x   x. v x


n n n

(ii)   est décroissante suivant n


n

(iii) sup  x   0 n
xE

(iv) A  0, x  E , n  IN :  v x   A
0 k  n
k

(II.5.11)Exemple :

Etudier la convergence uniforme sur D   ,2   ;   0 de la série de fonctions 


sin nx

;  0 .
n 1
n
sin nx 1
Si   1, la convergence est normale sur IR car 
 
.
n n
Si 0    1 , on pose  n x   v x  sin nx et on applique le critère d’Abel.
1

, n
n

(II.5 .12) Proposition : (Critère de Dirichlet)

Pour qu’une série de fonctions  u x  de BE, IK  converge uniformément sur E, il suffit de trouver
n 0
n

deux suites de fonctions :   et v  F E, IK  telles que :


n n

(i) n  IN , u x   x. v x


n n n

(ii)   est monotone suivant n


n

(iii)  x   M , x  D
n

66
(iv)  v x  converge uniformément sur D .
n
n

(II.5.13) Exemple :

Etudier la convergence uniforme de la série de fonctions 


1 n
 nx²
sur D  0, .
n 1 nx e

(II.6) Propriétés de passage à la limite :

(II.6.1) Théorème : (Continuité de la somme)

Soit u  une suite de fonctions de CE, IK  telle que la série de fonctions  u x  converge
n n
n 0
uniformément (resp. normalement) sur E. Alors la somme de cette série est une fonction continue sur E.
n
Exemple : Pour tout x  0 et tout entier n  1 , on pose S n x    x , il s’agit d’une série de Riemann
1
k 1
k
et l’on sait qu’elle converge pour x réel si et seulement si x  1. Soit  la fonction limite définie sur

E  1, :  x   lim S n x    x .
1
n k 1
k
1
Il est clair que pour tout entier n  1 , le terme général x  x
est continu sur E. Que dire de la
n
continuité de la fonction  ? En vue d’une application du théorème précédent, on étudie la convergence
uniforme sur E ; on compare série et intégrale d’une fonction monotone.
k 1 k
dt 1 dt
Soit x  1, k  1 on a :  x  x   x d’où pour tous entiers n, p  1 ,
k t k k 1 t
n  p 1 n p n p
dt 1 dt
 x
  x
  x
n 1 t k  n 1
k n t
Après intégration, on obtient
  n p  
1  1 1  1 1  1 1 
    
   
x  1  n 1 x 1 n  p 1 x 1  k n 1 k x x  1  nx 1 n  p x 1 
     
En faisant tendre p vers l’infini, on obtient un encadrement du reste Rn ,

 Rn  x  
1 1 1 1
n1
. x 1
. x 1
x 1 x 1 n

On constate que la fonction   S n n’est pas bornée sur 1, . Elle est équivalente à
1
au voisinage
x 1
de x = 1. On voit une obstruction à la convergence uniforme se situe au voisinage du point x = 1. On
exclut donc un voisinage de ce point.

67
R nx  S n 1 1
On considère un réel a  1 . L’inégalité précédente donne :   . a 1  0 .
  a 1 n
On conclut que la suite S  converge uniformément sur a, . On peut appliquer le théorème de la
n

continuité précédent. On en déduit que la fonction  est continue sur a, .

(II.6 .2) Théorème : (Intégration terme à terme)

Soit u  une suite de fonctions de Ca, b, IK  telle que la série de fonctions  u x  converge
n n
n 0
b
uniformément (resp. normalement) sur a, b . Alors la série de terme général  u t dt est convergente
n
a

 
b b
et on a :   un t dt     un t dt
0 n   a 0n  a

Exemple pratique : reprenons l’exemple de la série géométrique, soit r  0,1 ,


S x    x 
1
, x  1.
k

k 0 1 x
La série converge normalement sur  r, r  , d’après le théorème d’intégration terme à terme, on a :
r r k 1 k 1
r
 S t dt   ln 1  r     t dt   k  1 ; d’où pour tout r  0,1 , ln 1  r    k  1 .
r k

0 k 0 0 k 0 k 0

1 
sin t dt  
sin t
 t
n
(II.6 .3) Exercice : Démontrer l’égalité suivante : dt .
0 n   0 0
t

(II.6 .4) Théorème : (Dérivation terme à terme)

Soit u  une suite de fonctions de C a, b, IK  telle que la série de fonctions  u x  converge
n
1 '
n
n 0

uniformément (resp. normalement) sur a, b .


S’il existe un point c  a, b telle que la série numérique  u c  converge, alors la série  u x 
n n
n n

convergente uniformément sur a, b , en outre sa somme est de classe C a, b, IK  et on a :
1

x  a, b, S ' x    u nx  .


'


Exemple pratique : reprenons l’exemple de la fonction Zêta :  x   
1
x
.
k 1
k
u x   sur 1, , pour tout k  1 . La série des dérivées converge
1 
Les fonctions k x
sont de classe C
k
normalement sur a, , pour tout a  1 . En effet, soit a  1 , u x   
ln k '
. Pour tout x  a , on a :
k x
k
68
u x  
ln k ln k
et la série major ante  est convergente. On en déduit que la fonction  est de
'
k a a
k k
k
classe C sur a, , et on a
1


 '  x   
ln k
. x
k 1
k

On peut de même montrer que  est de classe C ,  ' ' x   
2 ln ² k
x
…….
k 1
k

EXERCICES
Exercice (II.1)
Etudier sur le domaine D la convergence simple des suites de fonctions définies par :
 x
a) f x   b) f x   n ln 1  , D  0,
x
, D  IR ,
n x ²  n² n
 n

69
n
n
 x
c) f x   x , D  0,2 , e) f x   1  , D  0,
1 x  n
n n n

Exercice (II.2)
Etudier la convergence uniforme de la suite de fonctions  f n sur le domaine D :
n

 
f x   x 1  x² , D  0,1, f x   nsin x  n   sin x,
n 1
a) b) D  IR
n n
 

f x   n ln1  n , D  IR D   a, a,



c) 1
et 2
a0 .
n

Exercice (II.3)

Soit la suite de fonctions  f n définie sur 0,2, pour tout n  IN *, par :


n

 1 1
 1 si 0  x  1 
n n

f n x   1  nx  1 si 1  n  x  1  n .
1 1

 1 1
1 si 1   x  2
 n n
1. Tracer dans le même repère orthonormé les courbes représentatives des fonctions
f 4 , f 8 et f 1000 .
2. Montrer que la suite de fonctions  f n converge simplement vers une fonction f que
n
l’on déterminera. Tracer le graphe de f dans le même repère.
3. Calculer sup f x  f x  . La convergence de la suite de fonctions  f n est-elle
n n
x0 , 2 

uniforme sur l’intervalle 0,2 ?

Exercice (II.4)
Pour tout n IN * , on considère la suite de fonctions  f n définie sur  1,1, par :
n

n 1 1
 2 x ²  2n si x  n
f n x    1
.
 x si  x 1
 n
On admet sans démonstration que f C1 1,1 , IR .
n   
1. Tracer dans le même repère orthonormé les courbes représentatives des fonctions
f et f .
 f n converge simplement vers une fonction f que
2 8

2. Montrer que la suite de fonctions


n
l’on précisera. Tracer le graphe de f dans le même repère
3. Montrer que la convergence de  f n est uniforme sur l’intervalle  1,1 .
n

70
4. Est ce que la convergence de  f 'n est uniforme sur l’intervalle  1,1 ?
n
Exercice (II.5)

 f n définie sur D  0,1 par :


n

Considérons la suite de fonctions f x   2 x


.
1  n 2 x²
n n n

1. Etudier la convergence simple de la suite de fonctions  f  .


n n
1
2. Etudier la suite numérique définie par u n  
n
f t dt . Que peut-on conclure ?
n
0

Exercice (II.6)

Etudier la convergence simple des séries de fonctions suivantes :


  
 
a)  x b)  x  c)    Arc tann²1  x ² 
n ln n
n ln x , , x 0 ,
n 1 n 1 n 0  2 

Exercice (II.7)

Etudier la convergence normale sur D des séries de fonctions dont les termes généraux sont donnés
par :
, D  1, , b) u n x   x² e , D  0,
 n  x ²  sin x 
a) u n x   e
 nx

Exercice (II.8)

Etudier la convergence uniforme des séries de fonctions suivantes sur le domaine D :



 n²  x ²  
a)  ln  , D   a, a , a  0 ,
2x
b)  Arc tan , D  IR
 n²  x²  n
3
n2 n 0

1 1
n
 x,
n n
 
c)  , D  0, , d)  1  D  0,1.
n²  x
n x  n
5
n2 3 n2

Exercice (Ii.9)

u n définie par : u x  x


1 x²
Considérons la suite de fonctions n n
.
n


1. Etudier la convergence normale de la série de fonctions  u n x  sur IR et sur
n 1

D  a,, a  0 .
2. Etudier la convergence uniforme de cette série de fonctions sur IR .
SOLUTIONS
Solution exercice (II.1)

a) Si x  0 , f 0  0  lim f 0  0 .


n
n
n

71
Si x  0 , On a :

lim f x  lim x²  n²  0, x  IR


x
n

La suite de fonctions  f  converge simplement sur IR


n n

vers la fonction nulle définie par :


n n

. f : IR  IR, x  f x   0
  x x² 1 
b) Pour tout x  0,, lim f x   lim n ln1  n   lim n n  2n²  o n²   
x
  
n
n n n

 x²  1 
 lim   x   o     x .
 2n  n 
 f n converge simplement sur D
n

La suite de fonctions vers la fonction f définie par :


n

f : D  IR, x  f x   x .
n

Si x  0,1 , lim x  0 et donc lim f x   lim x 0


n
c)
1 x n n
n n n

Si x  1 , lim f 1  lim 


1 1
n 2 2 n
n
n

Si x  1,2 , lim x   et donc lim f x   lim x  lim


1
1
n

1 x
n n
1
n
n n n n

1  
 x
La suite de fonctions  f n converge simplement sur 0,2 vers la fonction f définie par :
n

0 si x  0,1
 1
f : 0,2  IR, x  f x    si x  1 .
 2
1 si x  1,2
n
 x
lim f x   lim 1   e . La suite de fonctions  f n converge simplement sur 0,
x
e)
 n
n n
n n

vers la fonction f définie par :


f : 0,  IR,
x
xe .

Solution exercice (II.2)


a) Si x  0,1 , lim f x   lim 1  x²  0 . En outre lim f 1  0 on en déduit que la suite de
n
n x n

 f n converge simplement sur l’intervalle 0,1 vers la fonction nulle.


n n n

fonctions
n

Calculons lim sup f x  f x  lim sup f x .


n n
n x0,1 n x0,1

Puisque f x   0 sur l’intervalle 0,1 . Etudions pour cela les variations


n
de la fonction

x f n x  xn 1  x² sur l’intervalle 0,1 .


Nous avons :

72
n 1

f ' x   x n  x²n  1  0  x  n


n
1  x² n 1
D’où le tableau de variations :

x n
0 1
n 1
f ' x 
n
+ 0 -

f x 
n
 n 
0  f    0
 
 n 1
n

n 1

n  
 1  et donc
 1 2 2

On déduit que sup f x   f      1 


n n 1
  x 0 ,1
n
 n 
1    n
lim sup f x   e  0  0 . Par suite, la suite de fonctions  f n converge uniformément sur
1

2
n n
n x0 ,1

l’intervalle 0,1 vers la fonction nulle. b)


   
f x   nsin x  n   sin x  nsinx  cos n   cosx sin n   sin x 
1 1 1
n
   
  1 
 1   sin  n  
 
 n sin x cos   1  cos x  .
 n   1 
 n 
 
  1 
 1   sin  n  
On en déduit que lim f x   sin x lim ncos n   1  cos x lim      cos x
n
n
n n  1 
 n 
 
  1 
     sin  n  
1 1 1 1      1.
Car lim ncos n   1  lim n1  2n²  o n²   1  lim 2n  0 et lim
n n n n  1 
 n 
 
Ainsi , la suite de fonctions  f n converge simplement sur IR
n
vers la fonction f : x  cos x .

   
f x   f x   n sin x cos n   1  cos x n sin n   1 
1 1
Remarquons que pour tout x  IR , .
n
   
1 1
cos   1 sin    1
n n
  .
1 1
n n

73
1 1
cos   1 sin  
On en déduit que sup f x   f x    n    n   1
xIR
n 1 1
n n
Et que
1 1
cos   1 sin  
n n
lim sup f x  f x  lim
n xIR
n
n 1

1
1  0 .

n n
1 1 1 1 1  1 
Ou bien, puisque cos   1   o  et sin    o  lorsque n tend vers l’infini, on a :
n 2n ²  n²   n  n  n² 
lim sup f x   f x   0n

 f n converge uniformément sur IR vers la fonction f x  cos x .


n xIR

Ainsi, la suite de fonctions


n

f x   n ln1  n , D  IR et D   a, a,



c) 1 2
a0
n

Si x  0 , lim f 0  lim 0  0


n
n n

 x²   x² 4
 1  
4
1
Si x  0 , f  x   n ln 1    n  x  o   x ²  x  o   lim f x   x² .
n
 n  n 2n ²  n ²   2n  n  n
  n

On déduit que la suite de fonctions  f n converge simplement sur IR vers la fonction f x  x² .
n

Pour l’étude de la convergence uniforme, étudions les variations sur D  IR de la fonction :


1

g x  f x   f x  n ln1  n   x²



n n

Comme g  x  g x , on restreint l’étude de g x  à l’intervalle 0, .


n n n
On remarquera que :
 2 x²
g ' x   n  x²  0  x  0n

Comme g 0  0 , la fonction g x  est décroissante sur 0, :


n n

x 0 
g ' x 
n
_

g x 
 
n
0

Alors sup g x   lim g x .


n
x  
n
xIR

74
  x²     x²  
 ln 1  n    ln 1  n  
lim g x   lim x² n   
 1  lim x ² 
  
 1   , puisque par la règle de
x  
n
x    x²  x   x² 
   
   n 
ln 1  y  1
l’Hôpital, lim  lim  0.
yx   y yx   1  y

Ainsi, lim sup f x   f x    , c'est-à-dire que  f n ne converge pas uniformément sur IR .


n xIR
n n

Etude de la convergence uniforme sur D   a, a :


2
Soit a  0 , on a :
 a² 4
 1   a
4

sup g n x   n ln1  n   a²  a²  n ln1  n   a²  n n  2n²  o n²    2n  o n   0


 a²   a²   a 1
x a , a    n

La convergence est uniforme sur tout intervalle de la forme D2   a, a , avec a  0 .

Solution exercice (II.3)


1.
 3 3  7 7
 si 0  x   si 0  x 
4 4 8 8
 
f 4 x    3x  1 si 4  x  4 , x    7x  1
3 5 7 9
f si x

8
 8 8
 3 si
5
x2   7
si
9
x2
 4 4  8 8
 999 999
 si 0  x 
1000 1000

f 1000x    999x  1
999 1001
si x
 1000 1000
 999 1001
 si x2
 1000 1000

75
 1
2. Soit x fixé dans 0,1 . Il existe N  IN * tel que : n  N : x  0,1   et f x  1  n . D’où
1
 n n

lim f x  1  f x .


n
n

 1 
Soit x fixé dans 1,2. Il existe N  IN * tel que : n  N : x  1  ,2 et f x  1  n . D’où
1
 n  n

lim f x  1  f x ..


n
n

Si x  1 , f 1  0  f 0 .
 f n converge simplement vers la fonction
n

Ainsi, la suite de fonctions


n

 1 si 0  x  1

f : 0,2  IR, f x    0 si x  1
 1 si 1  x  2

3. Comme f n’est pas continue sur 0,2, la convergence n’est pas uniforme.
Remarque : On voit sur le graphe que la convergence n’est pas uniforme sur 0,2 puisque la bande
contenant f x   f x  est discontinue en x  0 .
n

76
Solution exercice (II.4)

 1 1  1 1
 x ²  4 si x  2 4 x ²  16 si x  8
1. f x    1
, f x    1
x x
2 8
si  x 1 si  x 1
 2  8

2. Soit x fixé dans 0,1 . Il existe N  IN * tel que :


1 
n  N : x   ,1 et f x   x  x  f x 
n  n
n
..
. Soit x fixé dans  1,0 . Il existe N  IN * tel que :
 1
n  N : x   1,  et f x    x   x  f x  ..
 n n
n

Si x  0 , f 0  0  f 0 .
Ainsi, la suite de fonctions  f 
n

converge simplement vers la fonction f :  1,1  IR, f x   x .


n n

f x   f x   f 0  f 0  2n  0 , ainsi la


1
3. On constate d’après le graphe que sup
n n
x1,1 n

convergence est donc uniforme.


Remarque : On voit bien sur le graphe que pour n assez grand, f x   f x 
n
est contenu dans la
même bande.

77
4. Comme la fonction limite simple f x  n’est pas dérivable en 0, on déduit d’après le théorème de
dérivation terme à terme que la suite de fonctions  f 'n ne converge pas uniformément sur  1,1.
n

Solution exercice (II.5)

1. Si x  0 , f 0  0  lim f 0  0  f 0 .


n
n
n

n n

Soit x  0,1 , f x   2 x
 2 x

1
 0  f x  .
n
1  n 2 x²
n
 1  nx 
1
x nx  n 
n n

2 
n

2 x  2 x

Ainsi, la suite de fonctions  f n converge simplement sur l’intervalle 0,1vers la fonction
n

f :  1,1  IR, f x   0 .

  ln 1  n 2   
1 1 n

2. a) Comme  f t dt   2
t 1 1

1
dt  n 
n
n
1  n 2 t² 2n
ln 1 n 2 t ²n
2n t 0
0 0

ln 1  n 2  
1 ln 2 n
Et lim , la suite proposée est convergente. Nous avons alors
n 2n 2
1

 f t dt  2 .
ln 2
lim
n
u nn  lim
n 0
n

f n t 
1  1
b) Comme f nn
est intégrable sur D , et lim   dt    f t dt  0 , on en déduit d’après le
n 0  0
théorème d’intégration terme à terme que la convergence de la suite de fonctions  f n vers la
n
fonction f n’est pas uniforme sur D .

Solution exercice (II.6)

a) Le terme général de la série donnée n’est défini que pour x  0


En appliquant le critère de D’Alembert, on :
u x   n  1 x ln x
n 1
n 1  1
 1   x, x  0 et x  1
u x 
n n x ln x
n
 n
Par passage à la limite lorsque n tend vers l’infini, on obtient :
u n1 x  x  1
1    x
lim lim
n u n x  n  n
La série converge absolument pour tout x  0,1 , diverge pour tout x  1 .
Pour x  1 , la règle de d’Alembert ne permet pas de conclure.
n
Remarquons que u n 1  0  S n 1   u k 1  0  lim S n 1  0 . Par conséquent, la série converge
k 1 n

au point x  1 .
En résumé la série converge simplement pour tout x  0,1 .

78
u x   exp ln n ln x   exp ln x  ln n  n
ln  x  1
b) remarquons que n
  ln  x 
, x  0 .
n
converge si et seulement si  ln x   1  x  . On en déduit que la
1 1
Or la série de Riemann   ln  x 
e
n
 1
série donnée converge simplement pour x   0,  ..
 e
 1
c) Comme pour tout t  0,  Arc tant   Arc tan  , on en déduit que pour tout réel x ,
2 t 
  
 Arc tann²1  x²   Arc tan 
1 1 1
2   
 n²1  x ²  n n²1  x ²  n n²
.

1
Comme la série de Riemann  est convergente car   2  1, alors il découle que la série de


 
fonctions    Arc tann²1  x ²  converge simplement pour tout x  IR .
n 0  2 

Solution exercice (II.7)

a) Posons  x   x²  sin x . On a :  ' x  2 x  cos x  0, x  1, , c'est-à-dire que  x  est


croissante sur 1, . Comme  1  0 , on en déduit que 0u x  e , x  1, . Or la série
  n 1
n
n
 1 
géométrique   est convergente car sa raison est 0 
1
1, on en déduit que la série en
 1   1
e  e
question converge normalement (donc uniformément) sur 1, .

u x   x² e D  0,
u x  x² e , D  0,
 nx  nx
b) n
, n

Remarquons que u ' x   x2  nx  e  0  x  0  x  et que u ' x   0 pour 0  x  x


2  nx
n n n n
et
n
u ' x  0 pour x  x .
n n

x 2
0 
n

79
u x  + -
'
n

u x 
n
2
Comme un 0  0 et  2  4e
u n  n   n²
u x  0,
n
x  0 ,
0   0
on déduit que

2 2

sup u x   u x  
4e 4e
n n
. Puisque la série numérique 
n
converge (série de Riemann   2  1
xD n² n²
), alors la série en question est normalement convergente sur D .

Solution exercice (II.8)

 n²  x ²   x²  x²
a) remarquons que u n x   ln    ln 1    , car ln 1  t   t , t  0 .
 n²   n²  n²
Or pour tout x   a, a, a  0 , on a : u n x   
x² a² a²
n² n²
et comme la série numérique  n² converge
(série de Riemann   2  1 ), alors la série en question est normalement
(donc uniformément) convergente sur D   a, a, a  0 .
Etudier la convergence uniforme des séries de fonctions suivantes sur le domaine D :
2x
u x   Arc tan x²   sup x² 
2x
b) Posons n 3
et étudions la série 3
car Arc tan t  t , t  IR .
n xIR n
f n x  
2x
' x  

2 n  x²
3
0  3
Notons pour tout x  0,
x²  n
3
et donc f n
x²  n ² 3 xn   n 2 Comme f n


sup f x   f n  
1 1

3
est impaire, on aura donc  . Or la série numérique est
n n  3 3
x IR  n n
2x
convergente, on en déduit que la série de fonctions  Arc tan x²  3
converge normalement (donc
n
uniformément) sur IR .

1
c) Les conditions de la règle de Leibniz sont vérifiées pour cette série car lim u  limn
0
n n 3
n x

R x   S x   S x   u x  
1 1
et u n 1
 u n . Par suite, on aura ; quantité qui
n 1
3
n 1
n n
n 1 x 3

tend vers 0 lorsque n   , indépendamment de x . On déduit la convergence uniforme de cette série


de fonctions sur D  0, puisque lim sup Rn x   lim sup S n x   S x   0 .
n xIR  n xIR 

80
On peut également appliquer la règle d’Abel pour établir la convergence uniforme de cette série de
fonctions en posant u n x  
3
1
n x
et vn x   1 .
n
 
u x tend vers 0 par décroissance (par rapport à n) et  v x   1, on déduit d’après la
n
Comme n k
k 1

règle d’Abel que la série de fonctions en question est uniformément convergente sur D  0, .
d) Appliquant la règle de Dirichlet pour établir la convergence uniforme de cette série de fonctions en

1
n
 x
n

posant : u x   1  et v x   .
n²  x
 n
n n 5

n
 x
Comme u x   1 
  x    x
 exp n ln 1    u n x   ln 1   
' x    x 
exp n ln 1   .

n  x  n
 n   n      n 
n

On dérivé par rapport à n !

 x
Sachant que  n   ln 1 
x
 0
 n x  n
 x²
(car  ' n    0, n  IN , lim  n  , lim  n  0 ).
nx  n ² n 0 n 

On en déduit que u n x   0, n  IN ; c'est-à-dire que la suite de fonctions u n x  est croissante


'

suivant n.
La croissance de cette suite s’établit aussi à l’aide de la formule du binôme de Newton :
nn  1n  2.....n  k  1
 
n

a b   C n a b , avec C kn  k!n  k ! 
n k nk k n!
et du fait que pour tout
k 0 k!
k
1  1  2  k  1
k  1 , on a : C  1  1  .....1 
n
 . Ainsi :
    
k
n k ! n n n
n k
 x  x n
x  1  2   k  1  n
k

u x   1   1   C    1   k! 1  n 1  n ......1  n 


k

 n n
n n
k 1 k 1

, m  IN , on aura alors u x   u x  .
m m m m
Comme 1   1  puisque 
n n 1 n n 1 n n 1

n n n
 x  1
D’autre part nous savons que u x   1   1  , x  0,1 et comme lim 1   e
 1
 n  n  n
n
n

, on déduit que u x   e, x  0,1 et n  IN , c’est que la suite de fonctions u x  est bornée.


n n

Utilisons la règle de Leibniz pour établir la convergence uniforme de de la série de fonctions  v x  n
n 1

 
sur 0,1 . En effet, cette série est alternée, alors que la suite de fonctions  5
1
 est décroissante
 n²  x 

81
suivant n puisque : n  1²  x  n²  x et n  1²  x  n²  x 
1

1
. Elle
n  1²  x n²  x

 0 . Par suite, cette série de fonctions est convergente simplement sur 0,1 ,
1
vérifie aussi lim
n
5
n²  x
et donc :

R x  S x  S x  v x  n  1²  x  n  1² , x  0,1.


1 1
. n n n 1 5 5

On aura :
lim sup
n 
R x  lim sup
x 0,1  
S x   S x   0
n
n x 0,1
n


C'est-à-dire que la série de fonctions  v x  converge uniformément sur 0,1 .
n 1
n

Solution exercice (II.9)

1 a) Etude de la convergence normale sur IR :

Comme la suite de fonctions u n est impaire, on restreint l’étude des variations de


n

u n à IR . La fonction dérivée u x  1  1  2nx²  0  x  ' 1


1 x²
 n 1
.
2n  1
n n n

Comme u 0  lim u x   0 et u x  


 1   0 ; on déduit alors
1 
1
2n  1
 2n 
n n n n
n

1  1
1

que sup u x   sup u x   u x . . Or u x   1   e .


1 2

2n  1

 2n 
n n n n n n 1
xIR x 2 n
IR 
n 2

1
et en tenant compte de la divergence de la série numérique  1
, on conclut que la série numérique
n 2

 sup u x . diverge et donc la série en question ne converge pas


n
xIR
normalement sur IR .

b) Etude de la convergence normale sur a, , a  0 .

1 1
Comme lim  0 , il existe alors N  IN : n  N , on a  a , a  0 .
n 2n  1 2n  1

82
n
 1 
sup u x  u a  
a a
. Or   a  
1 a² 1 a²
Par suite qui est une série
 1 a² 
n n n n
 
x a , 

 sup u x 
1
géométrique convergente de raison 0  q   1 . Donc la série numérique est
1  a² xa , 
n

convergente, c'est-à-dire la série de fonction en question est normalement convergente sur a, , a  0 .
2. Remarquons que u n  CIR,
n
n  IN . D’autre part puisque pour tout x  0 , on a :
n
 1 

S x   x  u 0  0,
1
  et n  IN , on obtient alors que S 0  0 .
  
n
x
1
n 1
x ²
1
 si x  0
En résumé S x    x

 0 si x  0
La fonction somme x  S x  n’est pas continue au point 0, et par conséquent S x  C IR  .
On déduit que la convergence de la série de fonctions donnée ne peut pas être uniforme sur IR .

83
CHAPITRE III

Les séries entières


INTRODUCTION

En mathématiques et particulièrement en analyse, une série entière est une série de fonctions de la forme
 an z , où les coefficients an forment une suite réelle ou complexe.
n

n 0
Une explication de ce terme est qu’au XVII ième siècle, on appelle fonctions entières des fonctions
définies sur tout le plan complexe. On parle de séries entières lorsqu’elles s’expriment sous forme de
n
séries en a n z . Par extension, ce nom s’est généralisé pour les séries entières de rayon de convergence
fini.
Les séries entières possèdent des propriétés de convergence remarquables, qui s’expriment pour la
plupart à l’aide de son rayon de convergence  , grandeur associée à la série. Sur le disque de
convergence (disque ouvert de centre 0 et de rayon  ), la fonction somme de la série peut-être dériver
indéfiniment terme à terme.
Réciproquement, certaines fonctions indéfiniment dérivables peuvent être écrites au voisinage d’un de
leur points c comme somme d’une série entière de la variable z  c : celle-ci est alors la série de Taylor.
On parle dans ce cas de fonctions développables en série entière au point c. Lorsqu’une fonction est
développable en série entière en tout point d’un ouvert, elle est dite analytique sur cet ouvert.

III.1. Rayon de convergence et disque de convergence

(III.1.1) Définition :

On appelle série entière toute série de fonctions u


n 0
n
telle que :

u : C  C; z  a z , a  C, n  IN , z  C
n
n n n

u : IR  IR; x  a x , a  IR, n  IN , x  IR
n
Ou n n n

Exemples :
1.  z , n  IN , 1
n

n 0
a n

2.  z
2 n 1
, n  IN , a 2n
 0, a 2 n 1
1
n0
n

3.  z n  IN  0,1,
1
nn  1
n0
, a  a  0,
0 1 a n

nn  1

Le but de ce chapitre est de déterminer, si possible, le domaine de convergence d’une série entière et
étudier les propriétés de sa somme S . On répondra aussi à la question suivante : Etant donnée une
fonction f x  existe –il une série a z  f z  ?
n
n
n 0

(III 1.2) Définition : (Rayon de convergence)


84
 
a z une série entière. L’ensemble I  r  IR ;  an r   est un intervalle non vide
n n
Soit
 
n
n 0 n0

contenant 0 . La borne supérieure de I dans IR est appelée rayon de convergence de la série entière
a z . On remarquera que 0  I  I   , r  I  0, r   I
n
n
n 0
L’ensemble I peut être :
n z
n n
(1) égal à 0, exemple
n 1

r  0, v n r   . La série v
n n
n
; lim v n
n
n
n
n
est divergente.
n

(2) égal à 0, , le rayon de convergence est égal à l’infini. Exemple  z


n 0 n!
n
v
r  0, v  rn! ; lim  0 . La série  v
n
n 1
n
est convergente.
v n n n

(3) égal à 0,   ,   IR . Exemple  z .


* n

n 0

r  IR , r    r  1 . Dans ce cas, I  0,1 .


n

n
.

(4) égal à 0,   ,   IR . Exemple  z .


*

n² n 0
n
v
r  IR , r  1, v  rn²  lim
n
n 1
 r  1 . La série v n
est divergente.
v n n n

1 v
r  IR , r  1, v  n²  lim
n
n 1
 r  1. La série v n
est convergente.
v n n n

Dans ce cas, I  0,1 .

(III 1.3) Définition :

a z une série entière de rayon de convergence  . L’ensemble D  z  C : z  est


n
Soit n
n 0
appelé disque ouvert de convergence de cette série.
( I   x  IR : x      ,   est appelé intervalle ouvert de convergence).

(III 1.4) Théorème :

85
Soit  le rayon de convergence de la série entière  an z . La série converge absolument en tout point
n

n 0

zD . Elle diverge en tout point z  C : z .


Tous les cas sont possibles aux points z   (appelé cercle d’incertitude), convergence ou divergence,
cela dépend de chaque série.
En outre,  est unique.

Preuve :
Considérons l’ensemble des z tel que z   ; il existe R  D tel que z  R   . Puisque la suite
a R est bornée, alors le lemme d’Abel permet de conclure que  a R est absolument
n
n
n
n

n 0
convergente.

Lemme d’Abel :

r  0 tel que l’ensemble a r


S’il existe 0 n
n
0

; n  IN est borné sur IR , alors pour tout r  0, r 0 , la  
série  a r est convergente.
n
n
n
Démonstration du lemme d’Abel :
n
 
L’ensemble an r 0 ; n  IN est borné, il existe donc A  0 tel que : n  IN , a r
n
n
0
 A.
n
r
 
r  0, r 0 , n  IN , a r  
n

n
A
 r0 
n
r
De la convergence de la série géométrique    r
 1 , on déduit d’après le
  car elle est de raison
r
 r0  n 0

théorème de comparaison la convergence de la série  a r .


n
n

 a z est convergente, la suite a n z n est bornée :


n
n
En résumé, si la série n
n 0 n

r  0, z    a r  
n
n
n

En d’autres termes, z   .
Si maintenant z   , alors z  D et ainsi a z n’est pas bornée.
n
n

Supposons qu’il existe  ,  vérifiant les conditions du théorème. On peut supposer par exemple
1 2

 
1 2
.

1ier cas : Si    , on pose  


2
1
2
   , on a alors d’une part  a 
1 2 n
n
converge absolument
n 0

(car    ) et d’autre part  a n   n’est pas bornée, puisque    ; d’où la contradiction.


n

2   1

2ième cas : Si    , on pose     1 , et on aboutit à la même contradiction.


2 1

86
On pourra aussi utiliser la contraposée : z     an z est divergente.
n

On remarquera que si   0 .alors Dans ce cas, D   .


n

Comme exemple pratique, soit la série entière  z , son rayon de convergence est   1 .
n n 1

Si z   =1, on a les cas suivants :


(1) Si   0 , la série est divergente
(2) Si 0    1, la série converge pour tout z tel que z  1
(3) Si 1   , la série converge absolument

(III 1.5) Théorème :


Le rayon de convergence  d’une série entière a z
n
n
est défini par l’une des relations suivantes :
n 0

 n 
(1)   sup z , z  C :

a z
n 0
n
 

 
(2)   sup z , z  C :   
n

 n 0
a nz


(3)   sup z , z  C : a z  est bornée
n

(4)   supz , a z   0
n

z C :
n
n
1
(5)   (Formule D’Hadamard)
lim sup n
n
a n

(6)   lim
a n
(Formule de D’Alembert)
n a n 1

Preuve :

(i) La relation est correcte d’après la définition du rayon de convergence.


(ii) En utilisant les théorèmes précédents.
(iii) Si les valeurs de z vérifient z   , la série converge et son terme général tend vers 0, par
conséquent la suite a n z n est bornée.
a n z n est non bornée.
n

(iv) Si les valeurs de z vérifient z   , la suite


n

On utilise le critère de Cauchy, on pose : r  0, v a r


n
(v) n n
. Si la condition

lim sup v
n
n
n
 1 est vérifiée, alors la série v
n
n
converge absolument. Par contre si

lim sup v
n
n
n
 1 , alors la série v
n
n
diverge..

87
Supposons que lim sup n a n
  , alors lim sup v n
n
 r lim sup n a n
et on trouve que
n n n
1
la série est absolument convergente pour r  . Si lim sup a n
n
0
lim sup a
n
n
n
n

lim sup v n
n
 0, r  0 et si lim sup a n
n
   lim sup n v n
 , r  0
n n n

Récapitulation : Soit z  C , on a :
z     an z converge absolument   an z converge 
n n
a z  0 .
n
n

n0 n0 n
Et si :
z  a z  n’est pas bornée   a z ne converge pas.
n
n
n
n

n0

(III.I.6) Remarques :

*. Dans les cas faciles, on utilise la règle de Cauchy ou celle de D’Alembert pour étudier la série
a r
n
n
.
n 0
*. Le rayon de convergence d’un polynôme est égal à l’infini.
a z
n
*. Le rayon de convergence d’une série entière n
ne dépend que du module des coefficients a n .
n 0

a z a z
n n
Les séries entières n
et n
ont le même rayon de convergence.
n 0 n 0

(III.1.7) Exemples :

a z
n
Trouver le rayon de convergence des séries entières n
suivantes :
n 0

 n 1 

n! sin n n
(i)    z  
n n

2n ! z
(ii) (iii)
n z
 
n
n
n 1 n 2
2 n 1

 n 
(iv)  tan a z , e z
 n
a C
n n n * n
z (v) (vi) .
 7 
n0 n 1 n 1

Réponses:

 n 1 

1 1
(i) a    ,   e
 
n
 1
n
n lim a n

lim 1 
n
n

 nn

88

n!

n  1! ;   an
(ii) a , a lim
2 2n! 2 2n  2!
n n n 1 n 1
n an1
n!
2 2n! 2 2n  22n  1
n

  lim  lim  4.
n n  1! n n 1
2 2n  2!
n 1

n
z n

lim zn
sin n sin n n
(iii) 0    z : z  1,  0 et z : z  1,   . La fonction
n

n z n lim
n n z n

sin n n
n  sin n ne tend pas vers 0, alors la fonction n 
n z
ne tend pas vers 0 aussi.


  sup z , z  C : a z   0 1.
n
n

 0 si n  7k , k  Z 
 
 tan  si n  7k  1, k  Z 
 7
 n  
(iv) Pour tout n  IN , tan     2 
 7  tan  si n  7 k  2, k  Z 
 7 

 tan 3  si n  7 k  3, k 
  7  Z
 n  n n
 3 
Pour tout n  IN , tan  z  z tan  .
 7   7 
z  C : z  1  lim u n  0 .
n

 3 
z  C : z  1  lim u 7 n 3
 tan   0  lim u 0
 7 
n
n n


  sup z , z  C : a z  
n
n
 0 1
1
(v) Série géométrique, admet pour rayon .
a

z 0 , z  .
 n  n
(vi) la série donnée admet pour rayon 1. En effet, z  1  e z 1 e
n n

n n

(III.1.8) définition :

a z une série entière de rayon de convergence   0 . On appelle somme de cette série


n
Soient n
n 0
entière l’application :
S : D  C; z  S z    an z
n

n0

(III.1.9) Opérations sur les séries entières :

89
a z b z
n n
*. La somme de deux séries entières n
et n
est la série entière associée à la suite
n 0 n 0

a n b n n
:

 a z   b z   a  b  z
n n n
n n n n
n0 n0 n0

a z par le scalaire   IK est la série entière associée à la suite


n
*. Le produit d’une série entière n
n 0

a n n
:

 a  z    an z
n n
n
n0 n0

*. Le produit de deux séries entières a z


n 0
n
n
et b z
n 0
n
n
est la série entière associée à la suite c n n

tel que :
n

c n   a k bn  k
k 0

 n  n
 an z    bn z    cn z
n

 n0   n0  n0

On déduit de ce qui précède que l’ensemble des séries entières complexes (resp. réelles) est une C-
Algèbre (resp. IR-Algèbre) par rapport aux trois lois ainsi définies, commutative.

(III.1.10) Proposition : (Comparaison de rayons)

Soient a z
n 0
n
n
et b z
n 0
n
n
deux séries entières de rayon de convergence  1
et  2
respectivement.

Alors :
1) Si pour tout n  IN , a n
 b n
 
1 2

2) Si pour tout n  IN , a n
b n
 
1 2

Preuve :
1) Soit z  C tel que z   on a : n  IN ,  a z
n n n
2 az n bz
n
et on déduit que la série
n 0
n

est absolument convergente et donc z   .


1
2) Le reste de la preuve est analogue au précédent.

(III.1.11) Exemples :

e z
sin n n 1
e  e . Comme les deux
sin n 1
1) La série
n 0
a pour rayon de convergence 1. En effet, e
e z e z
1 n 1 n
séries entières et sont de rayons 1, on conclut que le rayon de convergence
n0 n 0
de la série donnée est 1.

90

1   n
n

 
2) La série  1   e z a pour rayon de convergence 1. En effet,
n0
 n  
n
 1   1   1

 1   
 o 2    exp 1 
 1 
1   1 1
 exp n ln 1    exp n   o  
  n  
 n 2n ²      n 
 n    n    2n
n

  1   1 e 1
 o    1   e 
1
 e1   o  .
 2n  n    n 2n n
On conclut que la série donnée a pour rayon de convergence 1.

(III.1.12) Théorème: (Opérations sur les séries entières)

Soient a z
n 0
n
n
et b z
n 0
n
n
deux séries entières de rayon de convergence  1
et  2
respectivement.

Alors :
(i)  le rayon de convergence de la série  (a  b ) z
n
n
vérifie
n
n 0

 
inf  ,   si   
1 2 1 2

    1 si  1   2
Dans les deux cas, on a :   inf  ,  .
1 2

(ii)   IK * , les deux séries entières a z  a  z ont même rayon de convergence  .
n n
n
et n 1
n 0 n 0

 n  n
n
(iii)  ' le rayon de convergence de la série  (c ) z    an z   bn z  , cn   C n ak bnk
n p

n0
n
 n0  n0  k 0

vérifie :  ' inf  ,   1 2


Démonstration :

 ,  , la série  (a  b ) z est absolument convergente


(i) Pour tout z  C tel que z  inf
1 2 n n
n

n 0

comme somme de deux séries absolument convergentes et par conséquent   inf  ,  .


1 2

Si    , alors pour tout z  C tel que   z   , la série  (a  b ) z


n
n
est divergente comme
1 2 1 2 n
n 0

somme de deux séries l’une absolument convergente et l’autre divergente. Donc   inf  ,  .
1 2
(ii) La multiplication par un scalaire ne modifie pas la nature d’une série .
(iii) Même démonstration que dans (i) sachant que le produit de deux séries absolument convergentes
est une série absolument convergente.

91
(III.1.13) Remarque :

Si    , le rayon de convergence  de la série somme  (a  b ) z


n
n
peut être strictement
1 2 n
n 0

1  1  n
supérieur à  . Par exemple les deux séries entières   n!  1 z et    1 z , on trouve ici que
n

n  n! 
1
n

 1 2
 1 , alors que    . Voir aussi z
n
n
et   z .
n
n

(III.1.13) Théorème :

Soient a z
n 0
n
n
et b z
n 0
n
n
deux séries entières de rayon de convergence  1
et  2
respectivement. Alors :

(i)  ,   IK ², z  C, z  inf  ,   :


1 2

 a   bn  z    an z    bn z
n n n
n
n0 n0 n0

(ii) z  C, z  inf  ,   :
1 2

 n  n  n  n
   ak bn  k  z    an z     bn z 
n0  k 0   n0   n0 

III.2. Convergence uniforme et continuité de la somme :

(III.2.1) Proposition :

a z de rayon de convergence  est normalement (donc uniformément)


n
Toute série entière n
n 0

convergente sur tout compact A tel que A  D .

Démonstration :
La fonction z  z est continue et comme A est compact, alors il existe z  A tel que :
0

 z  sup z z  D  0  r   et z  A, n  IN : a z  a r . La convergence
n n
r 0 0
zA
0 0 n n 0

a z découle de la convergence de la série numérique  a n


n n
normale de la série
n 0
n
n
r 0
.

(III.2.2) Théorème :(Continuité de la somme)

92
a z une série entière de rayon de convergence   0 . Alors sa somme S z    an z est
n n
Soit n
n 0 n0

une fonction continue sur D  .

Démonstration :
z  R   . La restriction de S z  sur le disque fermé
Soit z 0  D , alors il existe R  IR tel que
*
0

D  z  C : z  R S est continue sur D d’après le théorème précédent. Et donc S est la somme


R
R
R
R

d’une série de fonctions (continues sur D comme des polynômes) uniformément convergente sur D .R R

Comme D est un voisinage de z , de la continuité de S au point z découle la continuité de S z 


R 0 0
R

au point z . 0

(III.2.2) Remarque :

En général, une série entière de rayon de convergence   0 n’est pas uniformément convergente sur
D .
x
n
Par exemple, le rayon de convergence la série entière est égale à 1.
n 0

x   1,1, S x    x 
n 1
n 0 1 x
n 1
 x
x   1,1, S x   S n x   x   sup S x   S n x   
k

k  n 1 1 x x1,1

(III.2.3) Théorème : (Etude sur le bord du disque de convergence)

a x a 
n
une série entière réelle de rayon de convergence   0 . Si la série numérique
n
Soit n n
n 0 n 0

 a    ) est convergente, alors la série  a x


n n
(resp. n n
est uniformément convergente sur
n 0 n 0

l’intervalle 0,   (resp.   ,0 ).

Démonstration :
k
n p n px k
x  a    et A   a  ;
k

a
i
S n, p   k  n (transformation d’Abel).
k
On pose

k k k i
k  n 1 k  n 1 i n

k k k 1
n p x x x
n p n  p 1

S   A  A     A     A  
  
n, p k k 1 k k
k  n 1 k  n 1 k n

n 1
  k k 1 n p
x  x   x  
n  p 1 x
A     A        A  
 n    
      
k  n p

  k  n 1
   
93
a 
n
Comme la série n
est convergente, alors :
n 0


  0,   0, n   Ak
 ; kn
0 0 2
x  0,  , n  , p  IN :
0

 n 1
 k k 1
 n p
 n 1

  x   x
n  p 1  x   x   x 
              
S 2      
   
n, p

       
k  n 1 
  

a x
n
Donc la série n
vérifie la condition de Cauchy pour la convergence uniforme sur l’intervalle
n 0

0,   . Dans le cas de convergence de la série  an    , on aura le même résultat que le précédent
n

n 0

et cela en considérant la série 


n 0
1n a x . n
n

(III .2.4) Remarque importante :

En pratique, on peut avoir dans la plupart des cas la convergence uniforme sur l’intervalle 0,  

a 
n
(lorsque la série n
est convergente) avec des méthodes simples :
n 0

a  a x est normalement convergente sur 0,   .


n n
*. n
converge, à termes positifs, la série n
n 0 n 0

a 
n
*. n
converge est alternée :
n 0

x  0,  , a x a x  a  0 .
n

k n
k n n
k n n

(III.2.5) Théorème :

a x a 
n
une série entière réelle de rayon de convergence   0 . Si la série numérique
n
Soit n n
n 0 n 0

(resp.  an
n 0
   ) est convergente, alors sa somme
n
S x    an x est une fonction continue au
n0
n

point  (resp. au point   ).

(III.2.6) Exemples pratiques :


n

Etudier la continuité de la fonction définie par S : IR  IR; x  S x    x .


n 1 n²
u x   x . Donc le rayon de convergence de cette série est   1 .
n

On pose u n x   x  lim n 1

n² n u x  n

94
1
Si   1 , la série  est convergente, et si   1 , la série 
1 est aussi convergente
n

n 1 n ² n 1 n²
n

On en déduit que la série  xn² est normalement convergente sur l’intervalle  1,1 et par conséquent la
n 1
n

fonction somme S x    x est continue sur l’intervalle  1,1.


n 1 n²

Même question que la précédente pour les deux fonctions suivantes :


n 1
 
n

G : IR  IR; x  Gx   
1 x
n 1 n
sin n 
n

H : IR  IR; x  Gx    x ,   IR  Z .
n 1 n

III.3. Intégration et dérivation des séries entières réelles :

Ce paragraphe est consacré à l’étude des séries entières réelles.

(III.3.1) Théorème : (Intégration des séries entières réelles)

a x une série entière réelle de rayon de convergence   0 . Alors pour tout x  IR tel que
n
Soit n
n 0

0  x   , on a :
n 1
 n
x x

0   dt    an t dt   an x
n

n0
a nt
 n0 0 n0 n 1

Preuve :
A cause de la convergence normale (donc uniforme) de la série sur le compact 0, x .

(III.3.2) Théorème :

n 1

Soit a x
n
une série entière réelle de rayon de convergence   0 . Alors la série entière a x
n 0
n
n0
n
n 1
a x par intégration terme à terme) admet le même rayon de convergence  .
n
(déduite de la série n
n 0

Preuve :
95
n 1

Soit  le rayon de convergence de la série entière  a n x . D’après le théorème précédent, on


1
n0 n 1
déduit que   .(si   0    0 ).
1 1

Supposons que    , alors il existe deux réels  et  ' tels que :   '   . Comme la série
1 1

 a  est convergente, alors il existe M  IR tel que :


n 1

n0
n
n 1 


n 1

n  IN , a n 1  M
n

n 1 n 1

a n  1  '   ' 
a  ' n  1 
M
n  1 
'   
n 1 n 1
n  IN ,    
n

  '

n

n 1

En appliquant la règle de D’Alembert à la série  n  1


M   '  , on trouve qu’elle est

' 
 
convergente. Par le théorème de comparaison, on déduit que la série de terme général a  ' est aussi
n 1
n

convergente, ce qui est contradictoire avec l’hypothèse    donc    et par conséquent    .


1 1 1

(III.3.3) Remarque :
n 1

Les deux séries a x


n
et a x
ont même rayon de convergence donc même intervalle ouvert
n 0 n 1
n
n0
n

de convergence i.e. même nature. Mais aux extrémités, la nature de l’une peut être différente de l’autre.
n 1 n

(par exemple la série  x est divergente pour x  1, mais la série  x est convergente au même
n 1 n n 1 n²
point).

(III.3.4) Exemples pratiques :

Démontrer l’égalité suivante :

log 1  x    1 x ,
n

x   1,1
n 1

n n 1
On a :
x   1,1,  1 x
n 1

n

n 1 1 x
On choisit le compact A  0, x, x  0 ; on trouve :
n 1

1 nx 1   1 xn


x n

x   1,1, log 1  x   
dt n 1

n

0
1  t n0 n 1

 1 xn
n

est continue sur  1,1, on obtient :


n 1
Et comme la somme de la série
n 1

96

1 n 1

 lim  1 x  lim log 1  x   log 2


n 1
n

n 1 n x
 n n 1 x

1 1
On en déduit que :

x   1,1, log 1  x    1 x


n
n 1

n n 1
Même question que la précédente pour :
2 n 1

Arc tan x   1 x , x   1,1


n

2n  1
n0

On a :
x   1,1,  1 x
n 1

2n

n0 1  x²
On choisit le compact A  0, x, x  0 ; on trouve :
2 n 1

1 2xn  1
x
x   1,1,
dt
Arc tan x   
n

0
1  t ² n0
2 n 1

La série  1 x est uniformément convergente sur l’intervalle 0,1 et  1,0, alors :
n

2n  1
n0


1 n 1

 lim  1 x  lim Arc tan x 


 n
2 n 1

n 1 2n  1 x
2n  1

n 1 4 x

1 1
On en déduit que :
2 n 1

x   1,1, Arc tan x   1 x


n

2n  1 n0
(III.3.5) Définition :

a x
n
Soit n
une série entière réelle. La série dérivée première est :
n 0

 na x
n 1
n
n 1

n0
n1a n 1 x
n

La série dérivée seconde est :


 nn 1a x  n 2n1a
n2 n

n2
n
n0
n2 x
De manière générale, si p  IN * , la série dérivée p-ième est /
n  p !
 nn 1.......n  p 1a x 
n p n

n p
n
n0 n! a xn p

(III.3.6) Remarque :

On pose g x    n
n p
n1.......n p 1a x n
n p
, on trouve que :

g 0
g 0  n! an  an 
n!
97
(III.3.7) Théorème :

a x une série entière réelle de rayon de convergence   0 . Alors toutes les séries dérivées ont
n
Soit n
n 0
le même rayon de convergence  .

Démonstration :
a x  na x
n n 1
On remarquera qu’on obtient la série n
en intégrant terme à terme la série entière n
n 0 n 1

a x et sa dérivée première ont le même rayon de convergence  . Et ainsi de suite, on


n
Alors la série n
n 0

voit que la série dérivée d’ordre k  1 et la dérivée de la série d’ordre k  et ont même rayon de
convergence  .
(III.3.7) Théorème :

Soient  le rayon de convergence de la série entière a x


n
n
et S sa somme, S p
la somme de sa
n 0

dérivée d’ordre  p  avec p  IN * . Alors :

x    ,  ;  d a x   d   a x 
p p

  
p  IN *,
n n

dx  
p n p n
dx n 0 n 0

En d’autres termes :
p  IN *, x    ,  ;
 
S x   S x 
p
p

Démonstration :
x
x    ,  ; S x    S 1t dt
0

Comme S 1 est continue sur   ,   , on en déduit que : x    ,  ; S ' x   S 1 x  et ainsi par


récurrence on obtient ce qui est demandé.

(III.3.8) Théorème :

Soient   0 le rayon de convergence de la série entière  an x . Alors sa somme S est une fonction
n

n 0

indéfiniment dérivable sur   ,   et on a :


 
S 0 n

n  IN , a n
 !
n
Démonstration :
p  IN *, x    ,  ;
 
S x  S x   nn  1n  2.....n  p  1 a x
p n p
p n
n p
 p
 p
     S 0
S 0 p! ap ap p!

(III.3.9) Théorème :

98
a x b x deux séries entières de rayon de convergence non nuls  et  '
n n
Soient n
et n
n 0 n 0
respectivement telles que :
x    ,  ;  a x  b x
n n
n n
n0 n0

Alors pour tout n  IN ; a b .


n n

Démonstration :

x    ,  ;  a  b  x 0
n
n n
n0
 
S 0 n

D’après le théorème précédent on a : n  IN , a bn n


 ; où S est la fonction nulle sur
n!
  ,   et on en déduit que : n  IN ; a b .
n n

(III.3.10) Remarque :


Soit g une fonction de IR dans IR . Pour que g soit de classe C au voisinage V d’un point a  IR , il
suffit de trouver une série entière telle que sa somme est égale à la fonction x  g a  x  sur V .

Exemple :
est de classe C sur 0, .
ln x 
Démontrons que la fonction g : x 
x 1
Comme g 1  1 , on trouve un problème en 0. Pour tout u   1, , on pose f u   g 1  u  ,
 ln 1  u 
 si u  0
f u    u
 1 si u  0

Pour tout u   1,1 , f u   


1 
n
n
et donc f  C

 1,1 et par conséquent
n 0 n 1 u
g C

0,2  g  C  0, .

III.4. Développement en série entière (DSE)

(III.4.1) Théorème :
Soit f une fonction de IR dans IR , développable en série entière au voisinage de 0 (en abrégé

DES (0)). Alors f  C au voisinage de 0, en outre cette série est donnée par :
 
f 0
n



n

n 0 n! x
(III.4.2) Définition :

99

Soit f une fonction de IR dans IR , f  C au voisinage d’un point a  IR . On appelle série de
 
f a 
n

x a ..



n
Taylor de la fonction f au point a la série entière :
n 0 n!
n 
 f 0
Si a  0 , la série 
n

n 0 n! x est appelée série de Maclaurin.

(III.4.3) Théorème :

Soit f une fonction de IR dans IR , développable en série entière au voisinage de 0 (resp. au voisinage
de a  IR ), alors ce DSE est unique et ce n’est que la série de MacLaurin de f (resp. la série de Taylor
de f au point a ).

(III.4.4) Théorème :

Soit f une fonction de IR dans IR , développable en série entière au voisinage de 0 (resp. au voisinage
de a  IR ), alors toutes les dérivées de f sont DSE.

(III.4.5) Exemple :
  x1²
Soit f la fonction de IR dans IR , définie par : f x   e si x  0
 0 si x  0

C IR sachant que :



On démontre par récurrence que f est de classe
n  p x  1  
f x   f 0  0 ; où p x  est un polynôme de degré
n
n  IN , x  IR* : n 6
3N e X² ,
n
x
2n  2 .
La série de MacLaurin de f est la série nulle, ainsi on ne peut pas trouver aucun voisinage de 0 tel que
 
f 0
n

f x   
n

n 0 n!
. x
Donc les deux conditions :

*. f  C au voisinage de 0
*. La série de MacLaurin de f admet un rayon de convergence non nul
Ne suffisent pas pour assurer que f est DSE au voisinage de 0.

III.5. Développement en utilisant la formule de MacLaurin

Soit f une fonction de IR dans IR , f  C sur V   a, a, a  0 telle que la série de MacLaurin de f

admet un rayon de convergence non nul.

100
A. Utilisation de la formule de Taylor Lagrange :
On a :
k n
    n 1
  0,1 : R x   f x    x f 0  x f x 
k n
n  IN *, x V , n
k! n! k 0

(III.5.1) Définition :

Pour que f admet un DSE au voisinage de 0 il faut et il suffit qu’il existe   0 tel que :

x    ,  , lim R x  0 n
n

La condition suffisante est l’existence de   0 et de M  IR tel que :


*

 
n  IN *, x    ,  , f x   M
n

On obtient dans ce cas :

x    ,  , R x   M 
n

n
n!

x   0 découle de la convergence de la série  


n

La relation lim R
n
n
n 0 n!
.

B. Utilisation de la formule de Taylor avec reste intégral :


On a :

n  IN *,
 n 1
x  V : f x    x f 0  
x t  f   t dt
k
k
x
n 1
n

k! k 0 n  1! 0

En utilisant la définition, pour que f admet un DES au voisinage de 0 il faut et il suffit qu’il existe
  0 tel que :

x    ,  ,
x
x t  n 1
n 
x
x t  n 1
 
lim  n  1! f t dt  0; avec Rn x    t dt
n

n n  1! f
0 0

APPLICATIONS :
1) La fonction x  f x   cos x est de classe

C au voisinage de 0, en outre
n n  0 si n  2 p  1
f x   cos x  2 , f 0  cos 2   1
 
n   n
x  IR, n  IN  p

 si n  2 p
n
f x   cos x  2   1,
  n
x  IR, n  IN

x  IR, f x   
 
f 0
n
n
 x  IR, cos x  
1 p
2p
  
n0 n! x p 0 2 p ! x
;

2) La fonction x  f x   sin x est de classe



C au voisinage de 0, en outre

101
n n  0 si n  2 p
f x   sin x  2 , f 0  sin 2   1
 
n  
n
x  IR, n  IN  p

 si n  2 p  1
n
f x   sin x  2   1,
 n
x  IR, n  IN

x  IR, f x   
 
f 0
n
n
 x  IR, sin x  
1 p
2 p 1
  
n0 n! x p 0 2 p  1! x
;

3) La fonction x  f x   e est de classe


x 
C au voisinage de 0, en outre
Pour tout x  IR , le reste de Lagrange d’ordre n de la formule de MacLaurin sur l’intervalle 0, x
est :
n

x 
n
x
R x   n! e ,   0,1  R x   n! e 
x x
n n
0
n
n

x  IR,  x ;   
x
e n0 n!
4) La fonction x  f x   1 x ; 
  IR est de classe C

sur  1, ; en outre

f x     1  2......  n  11 x


 
x   1,, n  IN * 
n  n

Sa série de MacLaurin est donc :


  1.......  n 1x ;
n

1   1
n 1 n!
Pour tout x   1, , le reste intégral d’ordre n  1 de la formule de MacLaurin sur 0, x est :

   1.......  n  1
 x t  1t 
x
  n 1
Rn1 x  
n
dt
n! 0

Et comme   1 , notre l’étude de la suite des restes R x  se restreint sur l’intervalle n 1


x 1

 x t 
n

 x t  1t   1t 
x x
  n 1  1
dt   
n
dt
0 0
 1t 
x t    1.......  n  1
t  0, x; R x   x Ax 
n
 x
1 t n 1
n!

 1t 
x
 1
Avec : Ax   dt quantité qui ne dépend pas de n.
0

   1.......  n  1
Or x   1,1;
n
x est le terme général d’une série convergente, d’où découle
n!
que lim R x  0 .
n
n

  1.......  n 1x ;
n

x   1,1, 1 x  1   

n 1 n!
 1

102
AUTRES METHODES DE DSE :

a) Par intégration de DSE connus :


x   1,1,   1
1
x
n

1  x n0
x   1,1,     1
1 n
  1 n x
1  x n0
x   1,1,     1
1 2n
  1 n x
1  x² n0
x   1,1,   1
1
x
2n

1  x² n0
n

x   1,1, ln 1  x    x   1
n 1 n

x   1,1, ln 1  x    1 x
n

  1
n 1

n 1 n

 
2 n 1

x   1,1, Arctgx  
1 n
  1
x
2n 1
n0

2 n 1

x   1,1, Argthx   x   1
n0 2n  1

b) Par dérivation de DSE connus :


x   1,1,   1
1
x
n

1  x n0
p 1

x   1,1, p  IN * :
1

1 d  1 
1 x p
 p  1! dx p 1  1  x 
nn  1......n  p  1 n  p 1  p 1
  x   C n  p 1 x ,
n
  1
p 1 n    p  1! n 0

c) Par combinaison de DSE connus :


x  IR, chx 
1
2
e  e 
x x
; shx 
1
2
e  e 
x x

x
Du DES de la fonction x  e on déduit :

2n

x  IR, chx   x   
2n!
n 0
2 n 1

x  IR, shx   x   
n 0 2n  1!
103
x   1,1, ln 1  x   ln 1  x  ; et ainsi on obtient le DES de x  Argthx à partir du
1
Argthx 
2
DES des deux fonctions : x  ln 1  x  et x  ln 1  x  .
d) Par multiplication de DSE connus :

x   1,1, ln 1  x    1 x
n

  1
n 1

n n 1

x   1,1,     1
1 n
  1 n x
1  x n0
ln 1  x  
x   1,1,
1 x

n 1
  1 1  2  .....  n  x
n 1 1 n
  1

e) Utilisation d’une équation différentielle :


Soit f une fonction de IR dans IR , f  C au voisinage de 0. Supposons l’obtention d’une équation
différentielle E  et un intervalle ouvert I tel que 0  I et que la restriction de la fonction f sur I est
la seule solution de E  sur I vérifiant des conditions initiales fixées.
a x de rayon de convergence   0 telle que sa somme
n
Supposons qu’on a défini une série entière n
n 0

est solution de E  sur   ,   vérifiant les mêmes conditions initiales précédentes. Alors on a :

x  I    ,  , f x    an x
n

n 0

Exemple :
x
Soit la fonction x  e la solution unique sur IR de l’équation différentielle suivante :
E  y'y  0 tel que y0  1.
a x de rayon de convergence   0 . Pour que sa somme f soit solution de
n
Soit la série entière n
n 0

E  sur   ,   , il faut et il suffit que la condition suivante soit vérifiée :


 
x    ,  ,  n  1 a x   a x 0
n n
n 1 n1
n 0 n 0

 n  1 a x

x    ,  ,  an 0 1
n
n 1
n 0

x    ,  , n  1 an1  an  0 2

On remarque que la relation 2  permet de calculer  avant de déterminer les coefficients a n


:
n 1
a x x
n 1
n 1
n
 0    
ax n
n

De la relation 2  on tire :

n  IN , 
a 0
a n
n!

104
Par ailleurs, la condition initiale f 0  1 nous donne a 0
 1 et ainsi il existe une et une seule série
entière de rayon de convergence   0 , sa somme f est solution de E  sur   ,   et vérifiant
n

f 0  1 , c’est la série entière f x    x de rayon de convergence    :


n0 n!
n

x  IR,  x
x
e n0 n!

105
EXERCICES

Exercice (III.1)
a x
n
Déterminer le rayon de convergence de la série entière n
avec :
n

 n 1  n 1 ,
n² n
  1 
a) a 
  , b) a 
n  1!
c) a  ln 1  sin  .
 n 
 n  
n n n

Exercice (III.2)

Soit la série entière 


1 n
3n  2

3n  2 x
où x est une variable réelle.
n0
1. Déterminer le rayon de convergence R de cette série ;
x
 
2. Montrer que sa somme S x  
t
dt ;
0 1 t
3

1
3. Donner une décomposition en éléments simples de la fraction sachant que
1 t
3

1  t  1  t 1  t  t ²  ;
3

4. En déduire la somme de chacune des deux séries numériques suivantes : 


1 , n

n0 3n  2
1
 6n  26n  5 .
n0

Exercice (III.3)

Soit la série entière 


1 n
n
où x est une variable réelle. Notons f x  sa somme.
n0 2n  1 x
1. Déterminer son rayon de convergence R ;

2. (a) Montrer que pour x  0 , on peut écrire f sous la forme f x  


g  x  où g est
x

la somme de la série entière


1
 2n  1 x
n
2 n 1
;
n0

(b) Utiliser le rayon de convergence de f x  pour calculer celui de g x  ;


© En citant soigneusement le théorème utilisé, dériver la fonction g et la calculer
sur un intervalle à préciser ;
(d) En déduire une expression de f x  sur 0,1 ;

(e) Donner la valeur de la série numérique 


1 . n

n0 2n  1

106
Exercice (III.4)
1. (a) Développer en série entière la fonction f définie par : f x  
1
1 x
(b) Préciser son rayon de convergence ;
a x
n 3
© En déduire le développement en série entière sous la forme n
de la fonction
n0
3

g x   x et préciser son rayon de convergence ;


2 x
3
x 
2. (a) Trouver les coefficients  ,  et  tels que :  x ²  x    ;
2 x x2
1 3
t
(b) En déduire la valeur de l’intégrale suivante :  2  t dt ;
0

3. (a) Intégrer le développement en série entière de g en citant soigneusement le théorème


Utilisé ;

(b) En déduire la valeur de la série numérique suivante :


1
 n  4
n

.
n 1
n0
2
Exercice (III.5)

Pour chacune des séries entières suivantes, déterminer le rayon de convergence R , calculer la somme
pour x   R, R et étudier éventuellement les cas où x  R et x   R :
n 3 n 1 n
   
(a)  x (b)  x (c)  x , n x
3 n
, , (d)
nn  1
n 1 3n  1
n 0 2n  1
n 0 n 0

Exercice (III.6)

Soit la série de fonctions 


1 définies pour x  D ,

n

D  0, et S x  sa somme.
nx n 1

1. Etudier la continuité et la dérivabilité de la somme S x  et trouver une relation entre S x  1 et


S x  ;
1 x 1

2. Montrer que pour tout x  D , on a : S x    t dt ;


0
1 t

3. Vérifier l’équivalence S x  
1
.
 2x

Exercice (III.7)
2n  1 2 n
Soit la série entière 
n! x
, où x est une variable réelle.
n0
1. Calculer le rayon de convergence R de cette série ;
2. En intégrant les termes de cette série, déterminer sa somme S x  .

107
Exercice (III.8)

Soit la série entière 


1 n
4 n 1

4n  1 x
où x est une variable réelle.
n0
1. Déterminer son rayon de convergence R ;

2. Donner l’expression de la série dérivée correspondante ;

3. En déduire la somme de la série numérique 


1 . n

n0 4n  1
1
Ind. La décomposition en éléments simples de la fonction rationnelle est donnée par :
1
4
x
1  x 2 x 2 
  .
2 2  x ²  2 x  1 x ²  2 x  1 

108
SOLUTIONS

Exercice (III.1)

 n 1  
n n
 1
 lim 1 
1
a) Comme lim a  lim  n  , on obtient donc R  e .
 n   n
n
n n n e
n

n  1!   n  n 
n 1

b) Nous avons lim a  lim n  n 1


    e , il découle que
n  2! n 1 lim  n  2  n 1
 
n
a n n n n

1
R .
e
  1  1 1
c) Remarquons que ln 1  sin   sin   , par suite la série proposée est de même nature que la
  n   n  n
n

série entière  x , x  IR . C'est-à-dire que les deux séries entières ont le même intervalle de
n
convergence et par conséquent même rayon de convergence. Ainsi
R  1.

Exercice (III.2)
1. Soit u n x  le terme général de la série entière donnée, c'est-à-dire

x  
1 n
3n  2
, x  IR . Comme
u n
3n  2 x
u x   x  3n  2  x u x  
3n  5
n 1
3 3n  2 n 1
3 3n  2 3
 lim x  x
3n  5 lim
.
u x  3n  5 x
n
3n  2
n u x 
n n 3n  5
On déduit d’après la règle de D’Alembert, que la série entière est absolument convergente et donc
3
convergente si x  1 ou si x  1 . Ainsi le rayon de convergence R  1.
Remarquons ensuite que la série entière diverge si x  1 et converge si x  1 , l’intervalle de
convergence de la série entière en question est donc  1,1.

2. Pour tout x   1,1, nous avons S x   


1 n
3n  2

3n  2 x
. En dérivant les deux membres de cette
n0
égalité, on aura alors
S ' x   
n0
1 x n 3n 1
 x
n0
 x3  1 xx , n

3
x   1,1 .

x
Comme S 0  0 , On aura : S x    dt , x   1,1 .
t
1 t
3
0

1
3. La fraction se décompose en éléments simples comme suit :
1 t
3

109
t a bt  c
 
1 t
3
1  t t²  t  1
1 1
Après réduction au même dénominateur et identification, on trouve a   , b  c  .
3 3

4. Calcul de la somme de la série 


1 :
n

3n  2 n0
La série proposée converge pour x  1, d’après le second lemme d’Abel, on aura alors :

S x   
1  n
1
t
lim 3n  2 1 3
dt
1x

n0
t 0

Calculons à présent cette dernière intégrale propre ; d’après la question 3, on aura :


 
 
1  1 t 1  1  1 2t  1 
1 1 1
t 3
0 1  3 dt  3 0  1  t  t ²  t  1 dt  3 0  1  t  2t ²  t  1   1  3  dt
t 
 2 t  ²   
  2  4 
t 1 2t  1 3
Puisque   . En tenant compte du fait que :
t ²  t  1 2t ²  t  1  1  3 
2 t  ²  
 2  4
 x
d 
dx 1 a 1  x
 x²  a²  a   x   a Arc tan a   Cte
 ²  1
a
On aura :
1

1  2  1  
  1
  3
1

        t   
t
1 dt 
 ln 1 t ln 1 t t ² Arc tan
 3  2  
3
3
0 t  2 2 0

1   1   1   1   
  ln 2  3 Arc tan   Arc tan       ln 2  .
3    3  3   3  3 

On déduit alors que 


1  1  n

 ln 2  .
3n  2 
3 3
n0 
1
Calcul de la somme  6n  26n  5 :
n0

En remarquant que
1 1
1
    

1  1  1
2n


1
2 n 1

    
6n  26n  5 3  6n  2 6n  5  3 32n  2 32n  1  2 

 

Il découle que 
1 1
 
 
1  1    ln 2  .
n

n  0 6n  2 6n  5 3 n0 3n  2 9  3 


Exercice (III.3)
110
1
1
n 1
1
a 2n  1
1 , alors R  1 . La série en question converge
1. Comme n 1    2n
an 2n  3 1 1  3 n n
 
2n
absolument dans l’intervalle  1,1 , diverge à l’extérieur c'est-à-dire dans  ,1  1, .

Au point x  1 , u n  1 
1 1 1
 et comme la série harmonique  est divergente, la série
2 n  1 2n 2n
entière en question diverge au point x  1 .

Au point x  1 , 1 
1 n

u n
2n  1
. La série vérifie la règle de Leibniz, car la série numérique

1  
1 est alternée et
n

u 1  2n  1 tend vers 0 par décroissance suivant n . Elle est donc


1
u n
2n  1 n

convergente ‘et non absolument convergente) en ce point.


L’intervalle de convergence est :  1,1.

2. (a) Supposons que x  0 . Alors :


1 1 2  g  x   x 1 g x 
 
n n n

g x     x   f x 
2 n 1 n

n

n0 2n  1 x n0 2n  1 x 2n  1 x x n0

(b)

© La série entière g x   
1 n
2 n 1
est indéfiniment dérivable dans l’intervalle ouvert de
n0 2n  1 x
convergence  1,1 . Et on a d’après le théorème de dérivation terme à terme :
x   1,1, g ' x     x² 
n0
n 1
1  x²
 
(Série géométrique convergente de premier terme 1, de raison x ²  1 car x  1 ).
En intégrant terme à terme sur le segment de droite 0, x   1,1 on aura :
x
g x     Acr tanx , x  0,1
dt
0
1  t²

(d) On en déduit que f x  


g  x 
Arc tan x , x  0,1 .
1
 
x x
(e) Comme la série entière converge au point x  1 , par passage à la limite lorsque x1 tend vers 1 par
valeurs inférieurs, on obtient :

f x   f 1  
1  Arc tan1   .
n

lim 
n0 2n  1 4
x 1

Exercice (III.4)
1. (a) f x  
1

1  x n0
 x , n
x   1,1 . (Somme d’une série géométrique de premier terme 1 de

raison x  1 ).

111
 
f 0
n

Nous pourrons aussi utiliser la formule suivante : f x   


n

n0 n! x , avec

f
n 
x  
1 n!  f n
n 
0  1 n!
n

1 x n 1

(b) Le rayon de convergence est R  1.


1
n
 x
3 3 3 3 n
 x
© g x   x  x   x f  x     
1 n 3

2 x 2 2 2 2 x n 1
.
 
x
1 n0
2 2 n0
2

u n 1
x 
 lim
1 x  2
n


x
n 1 n4

 1  x  2 , donc la série en question


1 x
Comme lim
n un  x  n
2
n2 n n3 2

converge absolument sur l’intervalle  2,2 , diverge à l’extérieur ; c'est-à-dire que son rayon de
convergence R  2 .
2. (a) Par réduction au même dénominateur et identification on obtient :
x  x²  x      x    2x²  2   x  2  
3 3

2 x x2 2 x
  2  0    2, 2    0    4, 2    0    8 .
1
t  10 3
 2  t dt    t ²  2t  4  2  t dt   t ²  4t 8 ln 2t   3  8 ln 3 ;
3
 8 
1 1
(b) t 2
0 0
3  0

3. (a) en choisissant x  0,2 , la série entière g x   


1 est normalement (donc n
n 3
x n 1
2 n0

uniformément) convergente sur 0, x , en intégrant terme à terme on obtient :

1 1
t n  4   n412
n n n
x x
x   2,2, g t dt   dt  
n 3 x n4
 t
0 n0
2
n 1
0 n 42 n0
n 1 0
n0
n 1 x
(b) par passage à la limite lorsque x  1 , on aura :
x 1
1 1 n n

lim  g t dt   g t dt  lim  x 


n4

n 42 n 42 n 1 n 1


.
x 1 0 0 x 1 n  0 n0

Par conséquent 
1  10  8 ln2 d’après 2.(b).
n

n0 n  4 2n1 33

Exercice (III.5)

112
nn  1
n
x a
u x   nn  1 et a
1 n 1
(a) On pose  . Comme lim  lim  1 , donc le rayon
n n
nn  1 n a n n n  1n  2
de convergence est R  1 . La série entière donnée converge absolument sur  1,1 , diverge à l’extérieur
c'est-à-dire sur  ,1  1, .
Aux points x  1 , u n  1 
1 1
 , donc la série converge absolument aux extrémités x  1 et
nn  1 n²
x  1.
n

Calcul de la somme de  x :
nn  1 n 1
n n n n n n

n  IN *, x   1,1 : u x   x x  x  x  x   x
nn  1 n n
n 1 nn  1
n 1 n n 1 n 1 n 1

(Les deux dernières séries sont absolument convergentes sur  1,1 ).


n

Soit S x    x la série entière de rayon de convergence R1  1 . Elle est indéfiniment dérivable sur
n 1 n
 1,1 et on a : S ' x    xn1 
1
, x   1,1 (série géométrique de premier terme 1 et de raison
n 1 1 x
x  1 ). En choisissant le compact A  0, x, x  1 et en intégrant terme à terme on aura :
n
 n 1 
x x x
S x      t dt    t dt   x     ln 1  x 
n 1 dt
0  n 1  n 1 0 n 1 n 0
1 t
n 1

Soit H x    x la série entière de rayon de convergence R2  1 . Elle est indéfiniment dérivable sur
n 1 n 1
 1,1 et on a : , x   1,1 (série géométrique de premier terme x et de raison
H ' x    x 
x n

n 1 1 x
x  1 ). En choisissant le compact A  0, x, x  1 et en intégrant terme à terme on aura :
n 1
 n  t  1  1dt  1 
x x xx x
H x      t dt    t dt   x       1  dt   x  ln 1  x  .
n

0  n 1  n 1 0 n 1 n  1 0
1 t 0
1 t 
ln 1  x 
n n 1

Or  x   x  H x   1  x   1,1 , x  0 .
1 1
,
n 1 x
n 1 n 1 x n 1x
n n n

En conclusion,  x  x   x  2 ln 1  x   x, x   1,1
nn  1 n n 1
n 1 n 1 n 1

3 n 1

(b) On pose u x   x . Comme


3n  1
n

1
1
u n1 x   x  3n  1  x 3
3n  4
3n  3  1  x  1 , donc le rayon de
lim lim lim x
n u n x  n 3n  4 x3n 1 n
1
4
3n
convergence est R  1 . La série entière donnée converge absolument sur  1,1 , diverge à l’extérieur
c'est-à-dire sur  ,1  1, .

113
u 1  3n  1  3n , donc la série diverge.
1 1
Au point x  1 , n

Au point x  1 , u  1  
1 est une série alternée qui vérifie la règle de Leibniz,
n

n
3n  1

u  1  3n  1 tend vers 0 par décroissance suivant n donc la série converge en ce point mais ne
1
n

converge pas absolument.


3 n 1

Calcul de la somme de  x :
3n  1 n 0
3 n 1

Soit S x    x la série entière de rayon de convergence R  1 . Elle est indéfiniment dérivable sur
n 0 3n  1
 1,1 et on a : S ' x    x3n   x 3
n0 n0
   11x ,
n

3
x   1,1 (série géométrique de premier terme 1 et

 1 si x  1 ). En choisissant le compact A  0, x, x  1 et en intégrant terme à terme


3
de raison x
on aura :
3 n 1
 3n 
x x x
S x      t dt    t dt   x , x  0,1 ..
dt

3n

0  n0  n  0 3n  1 0 1t
3
n0 0

Sachant que 1  t  1  t 1  t  t ²  , en faisant une décomposition en éléments simple et une


3

identification, on aura :
1

1

a

bt  c

a  bt ²  a  b  c t  a  c ,
1 t
3
1  t 1  t  t ²  1  t t ²  t  1 1 t
3

a  b  0  a  b, a  b  c  0  2a  c  0, a  c  1  a  1, c  2.

1 1 t 2
 
1t
3
1  t t²  t  1
En intégrant on aura
 1 t 2   dt 1 2t  1  5
x x x x
dt
0 1  3 0  1  t t ²  t  1  0 1  t 2 0 t ²  t  1 dt 
  dt  
t
ln 1t  1 2t  1
  
x x x
 ln 1  x   ln t ² t 1 0 2 
5 dt 1 5 dt
  
x x
  
0 2 0 t²  t 1 2 0 t²  t 1 2 0  1  3
 t  ²   ²
 2   2 
x x
 ln 1  x   ln x ²  x  1    ln 1  x   ln x ²  x  1   
1 5 dt 1 5 4 dt
2 2 0  1  3 2 2 3 0  2  1 
 t  ²   ²   t   ²  1
 2   2   3  2 
 2  1 
d   t  
 3  2 
x
 ln 1  x   ln x ²  x  1   
1 5 4 3
2 
2 3 2 0  2  1 
  t  2  ²  1
 3 

114
x

5   2  1 
 ln 1  x   ln x ²  x  1 
  t  2 
1
3
Arc tan
 3 
2
 0

5   2  1   1 
 ln 1  x   ln x²  x  1 
1
 Arc tan   x    Arc tan 
2 3  3 2   3 
1
1
1 an1  2n  1 2n  1 , donc le rayon de
© On pose an  . Comme lim lim 
2n  1 an n 2n  3 lim
3
n
1 n

2n
convergence est R  1 . La série entière donnée converge absolument sur  1,1 , diverge à l’extérieur
c'est-à-dire sur  ,1  1, .

Au point x  1 , u n 1 
1 1
 , donc la série diverge au point x  1 .
2n  1 2 n

Au point x  1 , u  1  
1 est une série alternée qui vérifie la règle de Leibniz,
n

n
2n  1

u n  1  2n  1 tend vers 0 par décroissance suivant n donc la série converge en ce point mais ne
1

converge pas absolument.


n

Calcul de la somme de  x :
2n  1n 0
2 n 1

Si u  0 , alors soit S u  la somme de la série entière : S u    u de rayon de
2n  1 n 0

Convergence R  1 . Elle est indéfiniment dérivable sur  1,1 et on a :

 
 
u   1,1, S ' u    u   u ² 
2n n 1
n 0 n 0 1  u²
Série géométrique de premier terme 1, de raison u ²  1 si u  1 .

En choisissant le compact A  0, u , u  1 et en intégrant terme à terme on aura :


2 n 1
 2n 
u u u
S u      t dt    t dt   u , u  0,1 .
dt

2n

0  n0  n  0 2n  1 0 1t
2
n0 0

1  1 1  1  1 t  1 1 u
u u
Or S u   
dt
   dt  ln 
2  1t  ln .
1  t² 2 0 1  t 1  t  2 1 u
0
  0

S u    u
2n n

1 x
. En posant u  x , on obtient  x 
1
Donc  ln .
u n  0 2n  1 n  0 2n  1 2 x 1 x

Si x  0 , on pose u   x , donc
  x
 2nx 1   1 2n  1 
n
 n
n
1
 1
 n  x 2 n 1

.
n 0 n 0 x n 0 2n  1

115
1 u
2 n 1

n
Soit H u  la somme de la série entière : H u    de rayon de
2n  1 n 0

Convergence R  1 . Elle est indéfiniment dérivable sur  1,1 et on a :

 

u   1,1, H ' u    u ² 
n 1
n 0 1  u²
Série géométrique de premier terme 1, de raison  u ²  1 si u  1 .

En choisissant le compact A  u,0, u  1 et en intégrant terme à terme on aura :

1 u
2 n 1
n

1 t 
1  t
0 0 0
H u      , u  0,1 .
2n dt
dt   dt   
n
n 2n

u  n0  n0 u n0 2n  1 u 1 t


2

0
Or H u   
dt
  Arc tan u .
u
1  t²

1 u
2n
n
H u 
 
n
 
 x , on obtient  x  
1
Donc  . En posant u  Arc tan  x .
u n 0 2n  1 2n  1 n 0 x

suivant la base 1, n, nn  1, nn  1n  2 :


3
* (d) On décompose n
 n  3nn  1  nn  1n  2 , et par conséquent :
3
On aura donc : n
 n x  3nn  1 x  nn  1n  2 x
3 n n n n
nx
, x   1,1 , de rayon de convergence R  1 .
1
Soit la série entière  x 
n

n0 1 x
Sa première dérivée est donnée par :
1 x x
   nx    nx   x  2 x ², x   1,1
n 1

n n

n 1
nx 1  x ² n1 1  x ² n3 1  x ²
Sa dérivée seconde est donnée par :

 n n 1 x 
n 3 2

 n n1x  n 2 x²
 n n1x  n 2 x²
 2 x , x   1,1
2

n2
3
1 x n2
1 x 3
n 3
1 x 3

Sa dérivée tierce est donnée par :

 nn 1n  2x n1n2x  6x


3
6
, x   1,1   n , x   1,1
n 3 n

n 3
1 x 4
n2
1 x 4

Donc
n x  x  8x²   n  x  8 x²   n x  3 nn  1 x   nn  1n  2 x
3 n 3 n n n n

n 1 n 3
x n 3 n 3 n 3

x 6 x
3

 x  8x²  , x   1,1 .
 x  2 x²  2 x²
2x 
2

1  x ² 1 x 3
1 x 4

116
Exercice (III.6)
1. (a) Remarquons que le terme général de cette série de fonctions est continue sur D  0, alors

que S n x   S x   u n 1 x  
1 1
 ; puisque la série alternée



1 vérifie lesn

n 1 x n n 1 nx
1 n

nx 
conditions de la règle de Leibniz : 0 et décroît suivant n , pour tout x fixé dans D . Par
n
suite, la série de fonction proposée converge uniformément sur D , ce qui implique que
S  x   C D 


 u x  ; où
'
(b) Les conditions du théorème de dérivation sont satisfaites. La série n
n 1

1 n 1

x   u x   n² . Par
' ' 1
u est normalement (donc uniformément) convergente sur D , car
n
n  x ² n

conséquent S x   C D  .
1

(c)pour tout x  D , S x  1  
1 n


1   S x  1  et donc
n

n  x  1 n1 n  x
n0  x
S x  1  S x   1
1
.................
x
2. retrouvons l’expression de S par la méthode des sommes partielles en calculant
1 .
N
n

lim S x 
N
N
, avec S N x   
n 1 nx

En tenant compte des deux relations suivantes


1
 t
n  x 1
dt et
1

 t  
N n 1 1 N 1
t
N 1

n x 0 n 0 1 t
On aura
x 1
 1 t n Nx

S x     1 t
1 N
n n  x 1
1
dt  
t dt .
N
0 n 0 0
1 t
Or
1 N x 1 1 x 1
t t
lim S x   S x    1  t dt .
1
 1  t dt   t N 1
dt 
N
0 , ce qui donne que N
0 0 N N 0

3. Comme la fonction S x  est positive et décroissante, alors lim S x  existe. De la relation (1), on
x  

lim S x  1  S x  lim 2xS x  1 c'est-à-dire S x   2 x .


1
déduit que
x  x  

Exercice (III.7)

117
2n  1
u x   n! x
2n
1. On pose n
. Comme

 3 
u n1 x   
2n 3 x   2n2
n! 2
 x lim


1 
2n 
 0  1, x  IR donc
limn u n x 
lim
n n  1! 2n 1 x 
2n
n


1 
1 
n  1
 2n 
le rayon de convergence est R   . La série entière donnée converge absolument sur IR tout entier
2n  1 2 n
2. Calcul de la somme de 
n! x
:
n0
2n 2n 2n
2n  1 2 n x
x x
2n
  2 , n  IN *
2n
Remarquons que
n! x n! n! x n! n  1!
Donc
2  n 1

 
2n
2n  1 2 n 2n  1 2 n
S x    1   1   x  2x² x  1  e  1  2 x ² e  1  2 x²  e
x² x² x²

n0 n! x n 1 n! x n 1 n! n 1 n  1!
On peut aussi effectuer une intégration terme à terme : pour tout x  IR , on a :
x 2 n 1 2 n 1

 S t dt    2n  1 t
n0 0 n!
dt  C   x
n0 n!
C

Où C est une constante d’intégration. Or x  IR ,  xn!


2 n 1

x
x² x n

, on obtient alors :
n0 n0 n! e
 
S x   x e '  1  2 x²  e .
x² x²

Exercice (III.8)

1. On pose u n x  
1 n
4 n 1
. Le rayon de convergence s’obtient à l’aide de la formule de
4n  1 x
 1 
 
4n 5
n 1  1 
D’Alembert : lim
u n 1
x 
 lim
 1 x

4n  1 4
 x lim
 4n  4
 x 1
n u n x  n 4n  5
1 n x
4 n 1
n
 

1 
5 

 4n 
D’où la série converge si x  1 , c'est-à-dire le rayon de convergence est R  1 . La série entière donnée
converge absolument sur l’intervalle  1,1 .

118
Regardons la nature de la série au point x  1 ,


u 1  
qui est une série convergente
1

n

4n  1 n 0
n
n 0

d’après la règle de Leibniz (car la série est alternée et u n 1 


1
tend vers 0 par décroissance
4n  1
suivant n).

Pour x  1 , u

 1  
1

n 1

qui est aussi une série convergente d’après la règle de Leibniz (car
n 0
n
4n  1n 0

la série est alternée et u n  1 


1
tend vers 0 par décroissance suivant n ).
4n  1
Donc l’intervalle de convergence est :  1,1.

2. Calcul de la somme de S x   
1 n
4 n 1

4n  1 x
:
n0

On peut dériver la série donnée terme à terme à l’intérieure de son intervalle de convergence  1,1 .
x   1,1, S ' x    1 x    x 4 
n0
n 4n

n0
n 1
1 x
4    
3.a) Remarquons que d’après la règle de Leibniz la série numérique 
1 n

converge. Par
n0 4n  1
application du second lemme d’Abel, on aura alors :


1  n


1 n
4 n 1
 S 1  lim S x 
n0 4n  1 lim
x

n0 4n  1 x x 1

1

b) Soit S x   
1 n
4 n 1
et S  
1 , d’après ce qui précède on trouve
n

n0 4n  1 x n0 4n  1
x 1
S x    (où x  0,1 ) d’où S  
dt dt
.
 
4 4
0 1 t 0 1 t
c) Calculant cette dernière intégrale. En effectuant quelques transformations algébriques, on
aura :
1  t 2 t 2 
1 1 1
S
dt 
0 1 t
4

 
2 2  0 t  2t  1
2
dt  
0 t 
2
dt
2t  1 
 
 
 
 
1  2t  2 2t  2  11 
1 1 1
 dt dt

 
4 2  0 t  2t  1
2
dt   2
0 t 
dt   

2t  1  4  0
2
 2 
 2  0
 2  
 t    1 t    1 
   2  2  2 
 2
     

119
t
d 
dt 1 a 1 t
En tenant compte des relations     Arc tan   C et
t ²  a² a  t  a a
 ²  1
a
1 
Arc tant   Arc tan   , t  0 , on aura :
t  2
1
  t ²  2t 1 
S
1
4 2
ln  

  t ²  2t 1 

1
2 2
Arc tan 2t 1 Arc tan 2t 1
1


1
4 2
ln 3  2 2  ,
22 2 1
Puisque  3  2 2 et  2 1.
22 2 2 1

120
CHAPITRE IV

LES SERIES DE FOURIER


INTRODUCTION
La théorie des séries de Fourier permet d’interpréter certains signaux (autrement dit, certaines fonctions
définies sur un intervalle réel) comme résultant de la superposition d’une infinité de signaux sinusoïdaux de
fréquences différentes. L’idée d’une telle décomposition apparaît en 1807 dans une première
communication de Joseph Fourier à l’académie des sciences de Paris, concernant la résolution de l’équation
aux dérivées partielles qui régit la propagation de la chaleur dans les solides.
Notre but est de présenter ici quelques résultats fondamentaux sur les séries de Fourier.

IV.1. GENERALITES
(IV.1.1) Définition :

On dit qu’une fonction f : IR  C est périodique de période T  0 si


f x  T   f x 
Parmi les fonctions périodiques les plus simples figurent les fonctions sinusoïdales du type :
f x    cosnx   ; n  IN
De pulsation  , d’amplitude   0 et de phase  .
2
Une période est alors T  .

Ces fonctions peuvent s’écrire aussi sous la forme complexe:
f x   a cos nx  b sin nx  c e  c' e
inx  inx

Les polynômes trigonométriques sont des superpositions de fonctions de ce type.

(IV.1.2) Définition :

On appelle série trigonométrique toute série de fonctions u n


de F IR, C  telle que :
n 0

c 0
: IR  C; x  c0 constante.
n  IN *, c n
: IR  C; x  cn e  cn e
inx  inx
; c , c  C ²
n n
La série trigonométrique est notée par :
c   c e 
 inx
 c n e
inx
0 n
n1

(IV.1.3) Remarque :

En posant
a
0
 2 c0 , a  c cn n n
, b n
 icn  cn , n  IN *

ou c 0
 a
2
0
, c n

1
  i ,
2 an bn c n

1
  i ,
2 an bn
n  IN *

On trouve que la suite u  est définie par


n

121
: IR  C; x 
0 a
u 0
2
Constante

n  IN *, un : IR  C; x  an cos nx  bn sin nx
La série trigonométrique est notée par :
a  
0
cos nx  bn sin nx 
2 a n 1
n

(IV.1.4) Définition :

Soit  n une suite de fonctions définies et intégrables sur a, b. On dira que le système
n

 ,  ,  ,......., ,.... est orthogonal sur a, b si :  x xdx  Cte0 si m  n


b
.
1 2 3 n
a
m n si m  n

(IV.1.5) Lemme :

Pour tout n  IN * , le système 1, cos x, sin x,......., cosnx , sinnx ,....est orthogonal sur   ,   .

Démonstration :
 sin nx  0

 cosnx dx   (IV.1)



 n   

cosnx



 sinnx dx     cosn   cos n   0
1
(IV.2)

 n   n 
On utilise les identités trigonométriques suivantes :
sinm  n x  sinm  n x
sin mx cosnx  
2
cosm  n x  cosm  n x
cosmx cosnx  
2
cosm  n x  cosm  n x
sin mx sin nx  
2
Pour calculer les intégrales suivantes :
 . Pour m  n :
 

 sinmx cosnx dx  sinm  n x  sinm  n xdx  0


1
2 
(IV.3)

 

 cosmx cosnx dx  cosm  n x  cosm  n xdx  0


1
2 
(IV.4)

 

 sinmx sinnx dx  cosm  n x  cosm  n xdx  0


1
2 
(IV.5)


 . Pour m  n , n  1 :
 

 cos ²nx dx 


1
cos2nx   1dx  
2 
(IV.6)


122
 

 sin ²nx dx 


1
1  cos2nx dx  
2 
(IV.7)


(IV.1.6) Remarque :

Soit f une fonction 2  périodique , alors pour tout réel  on a :


  2     2

 f x dx   f x dx   f x dx   f x dx


 
Dans la dernière intégrale, on effectue le changement de variable : x  t  2 , on obtient :
  2  

 f x dx   f x dx    f x dx


  
Donc l’intégrale d’une fonction périodique a la même valeur si l’on intègre sur un intervalle arbitraire dont
la longueur est égale à la période.

(IV.1.7) Théorème :

Si les deux séries c n 1


n
et c
n 1
n
(resp. a
n 1
n
et  bn ) sont convergentes, alors la série
n 1

c   c e (resp. a2   a cos nx  b sin nx) converge normalement


 inx
 c n e
inx 0
trigonométrique 0 n n n
n1 n 1
(donc uniformément) sur IR.

(IV.1.8) Propriétés de la somme


c   c e  (resp. a2   a cos nx  b sin nx) une série trigonométrique d’une
 inx
 c n e
inx 0
Soit 0 n n n
n1 n 1
fonction f .

P . L’ensemble de définition de la fonction


1
f c’est-à-dire D f
est toujours stable par les transformations
de la forme : x  x  2 p ; pZ .

P 2
. f est 2  périodique.

P 3
. f est continue sur tout intervalle I contenu dans IR où la série trigonométrique est uniformément
convergente sur I .

IV.2. Calcul des coefficients

123
(IV.2.1) Théorème :

c   c e  (resp. a2   a cos nx  b sin nx) une série trigonométrique d’une


 inx
 c n e
inx 0
Soit 0 n n n
n1 n 1
fonction f convergente uniformément sur IR. Alors

(resp. a0   an cos nx  bn sin nx  ) une série trigonométrique d’une fonction f .


2 n1
2
f x dx
1 inx
n  Z , cn  2 e 0
2

 f x cos nxdx
1
n  IN , a 
n
 0
2

 f x sin nxdx
1
n  IN *, bn   0

Démonstration :

Supposons que la fonction 2  périodique f x  soit représentée par une série de Fourier convergente
dans l’intervalle   ,   :

f x  
a  
0

cosnx   bn sin nx 
2 a n 1
n
(IV.8)

En intégrant sur l’intervalle   ,   , on obtient :

 
      

 f  x dx 
 a0  
  2 
 a cosnx   b sin nx  
dx  
a 0
dx   a n  cos nx 
dx  bn 
sin nx dx 
 n 1
n n

 
2 n 1    
Compte tenu des formules (1.1) et (1.2) on a alors la première formule de Fourier :

f x dx
1
  a0  (IV.9)

en multipliant les deux membres de l’égalité (1.8) par coskx , on obtient l’égalité :

f x  coskx  0 coskx   an cosnx  coskx  bn sin nx  coskx



a (IV.10)
2 n 1

En intégrant sur l’intervalle   ,   , on obtient :


   

 f x  coskxdx  
2
a 
coskxdx    an cosnx  coskx  bn sin nx  coskx dx (IV.11)
0

   n 1
La série du second membre est major able et donc être intégrée terme à terme, on obtient ainsi :


 f x  coskxdx   a k
(IV.12)

Qui fournit une expression de a k


:

f x  cos kxdx
1
  ak  (IV.13)

De même en multipliant les deux membres de l’égalité (1.8) par sin kx et en intégrant sur   ,   , on
obtient l’égalité :

124


 f x sinkxdx   b k
(IV.14)

D’où l’on déduit une expression de b k


:

 f x  sinkxdx  
1
bk  
(IV.15)


IV.3. Les séries de Fourier


(IV.3.1) Définition :

Soit f une fonction de IR dans C, 2  périodique continue par morceaux sur IR


(C’est-à-dire continue sur tout segment de droite  ,    IR ), les coefficients de Fourier de f sont les
nombres complexes définis par :

2

cn  f   f x dx
1 inx
n  Z ,
2 e
0
2

an  f     f x cos nxdx
1
n  IN ,
0
2

b  f     f x sin nxdx
1
n  IN *, n
0

La série de Fourier de f est la série trigonométrique :


S  f   c0  f    cn  f e  cn  f e
n1
 inx

 inx

 a  f      f  cos nx   f  sin nx


0

2 a n 1
b n n

QUESTIONS :

- Pour quelles fonctions f y a –t-il convergence ?


- Y a-t-il convergence vers f ?
- De quel type de convergence s’agit-il ? simple ? uniforme ? normale ? en moyenne quadratique ?

(IV.3.2) Propriétés :

Soit f une fonction de IR dans C, 2  périodique continue par morceaux sur IR

P 4
. Si les valeurs de f sont réelles, alors les coefficients de Fourier de f : a  f  et b  f 
n n

Sont réels, tandis que les coefficients c  f  et c  f  sont complexes conjugués.


n n

P 5
. a  f   c  f   c  f ,
n n n b  f   ic  f   c  f ,
n n n
n  IN * .

125
  2

P6 .   IR, cn  f   2 f x dx
1 inx
e

  2

an  f     f x cos nxdx
1

  2

b  f     f x sin nxdx
1
n

bn  f   0 , an  f     f x cos nxdx
2
P7 . Si f est paire, alors : n  IN*, n  IN *,
0

an  f   0 , bn  f     f x sin nxdx .
2
P8 . Si f est impaire, alors : n  IN , n  IN *,
0

(IV.3.4) Exemples pratiques :

1. Soit f :   ,    IR, f x   x
a  f   0,
n
n  IN

1 n 1

b f   
2
n
x sin nxdx  2
0
n

S  f   2
1 n 1

sin nx
n 1 n
 x
2. Soit f :   ,    IR, f x  
2

 x 
c  f   2 
1
0
dx 
 
2 2

 x 1 n 1

cn  f   2
1 inx


2 e dx 
2in
a  f   2c  f   
0 0

a  f   c  f   c  f   0,
n n n
n  1

1 , n

b  f   ic  f   c
n n n
 f  
n
n  1


S f    
1 sin nx n

2 n n 1

  
  si x  0, 2 
3. Soit f :   ,    IR, f x     

 si x   ,0

  2 
 
Laissé comme exercice.

(IV.3.5) Remarque importante :

126
Si la fonction f admet un développement en série de Fourier S  f  , alors f  S  f  .
(IV.14) Exemple :

Soit la fonction f 2  périodique définie par :


 1 si 0  x  
x    ,  , f x   
 1 si    x  0
On remarque que f est impaire, a f  a f  0,
0 n

  0 si n  2 p

n  IN *, bn  f    sin nxdx  
2
4
 0 si n  2 p  1
 2 p  1

sin 2 p  1x
x    ,  , Sf x  
4

 p 0 2 p 1
Au point x0  0, Sf 0  0 , par contre f 0  1 et ainsi Sf 0  f 0 .

(IV.3.6) Remarque :

Si f est T  périodique , les coefficients de Fourier de f sont donnés par :


2
T

an  f   T  f x cos T nxdx
2
n  IN ,
0

2
T
n  IN *, bn  f    f x sin
2
nxdx
T 0 T
La série de Fourier de f est la série trigonométrique
f   2 2 
Sf x   a0   an  f  cos nx  bn  f  sin nx
2 n 1  T T 
T 2
n  IN , cn  f    f x e T dx
1 in x

T 0
2
Sf x    ck  f  e T
ik x

 n k  n
2
L’étude de la fonction Sf x    ck  f e T est dite étude en temps. Le calcul des coefficients de Fourier
ik x

 n k  n

c  f  est l’analyse spectrale de la fonction ou du signal.


n
Les physiciens travaillent avec une représentation en fréquence du spectre d’amplitude, le spectre de raie,
1
constitué de bâtons espacés de fréquence et de hauteur ck et du spectre de phase dont le k  ième 
T
bâton d’abscisse , d’ordonnée k  arg ck    ,  .
k
T   

127
(IV.3.7) Exemples :

1) Soit la série trigonométrique  u nx  , avec u n x   r cosnx , 0  r  1 . Pour étudier cette série
n

n 0


 v x , avec v x  r sin nx  ; puis avec


n
trigonométrique on lui associe : n n
n 0

wnxu x  v x  r e  r eix  .


n inx n

n n

La série  w x  est normalement (donc uniformément) convergente sur IR , car :
n 0
n

w x   r r
n n
n
telle que la série géométrique est convergente.
n

 r eix   1  r
n 1 1  r cos x  ir sin x

n
e
ix
1  2r cos x  r ²
D’où, en prenant les parties réelle et imaginaire :

1  r cos x 
  et  r sin nx  
r sin x
 cos nx 
n n

n 0
r 1  r ²  2r cos x n 0 1  r ²  2r cos x
.
inx

2) Soit u n x   e , n  1 . La convergence uniforme est connue par le critère d’Abel sur l’intervalle
n
0,2  .
 
inx
 ix   ix   x  x x 
Sachant que  e
ix ix
  Ln 1  e   Lne 2  e 2  e 2    Ln  2i e 2 sin    ln  2 sin   i
ix

n 1 n     2  2 2
D’où, en prenant les parties réelle et imaginaire :


cosnx   x   sin nx    x

n 1 n
  ln 

2 sin  et 
2  n 1 n

2
, avec 0  x  2 .

(IV.3.8) Théorème :

Si la série de Fourier de f est convergente uniformément sur IR, l’égalité suivante a lieu :
S f   f

IV.4. CONVERGENCE :

On donne trois cas où la série converge :

Premier cas : Déjà vu dans le théorème (IV.9) où on a la convergence normale.

Deuxième cas : Théorème d’Abel pour la convergence uniforme

128
Si a  et b  sont des suites positives qui tendent vers 0 en décroissant, la série trigonométrique est
n n
convergente, elle converge uniformément sur tout compact  ,2   ,   0 ; sa somme f est donc
continue sur 0,2  donc sur IR  2Z .
Preuve : Posons   a cosnx et a  décroît vers 0, uniformément par rapport à x puisque indépendant
n n n
n
 n

 coskx  Ré   e  avec :
ikx
de x , comme
k 0 k 0 
i  n 1 x
n 1 e 2 2 1 1
e     
ikx

1 e  x  
ix
1 e
ix ix ix ix
k 0 
sin  sin  e e
2 2 e 2
2 2
Sur  ,2    . Donc la série  n est uniformément convergente sur  ,2    d’après le critère d’Abel.
n 1

De manière analogue à la précédente, on démontrera que la convergence uniforme de la série 


n 1
n
, avec

  b cosnx .
n n

Troisième cas, le théorème de Dirichlet :

(IV.4.1) Théorème de Dirichlet :

Soit f une fonction de IR dans C, continue par morceaux sur IR telle que f admet en chaque point x de IR
une limite à droite notée f x  0 et une limite à gauche notée f x  0 .
On dit que f admet une dérivée à droite (resp. à gauche) de x si la limite suivante existe :
f x  u   f x  0 f x  u   f x  0
lim
u 0 u
(resp. lim
u 0 u
).
u 0 u 0
1
C’est le cas par exemple lorsque f est de classe C par morceaux sur IR.

(IV.4.2) Le théorème :

Soit f une fonction de IR dans C, 2  périodique continue par morceaux sur IR


Si f admet au point x une dérivée à gauche et à droite, alors S  f  est convergente au point x de somme :
1
 f x  0  f x  0
2

(IV.4.3) Lemme : (Noyau de Dirichlet)

On a :
 1 
sin  n  u 
 2 
n
  cos  pu    Dn u 
1
2 p 1 u
2 sin  
2

Preuve :

129
1 n  1 n ipu
On a   cos pu   Ré    e  . Supposons u  IR  2Z .
2 p 1  2 p 1 
1 e
iun
n
Comme  e  e
ipu iu
, on obtient :
1 e
iu
p 1

iu iu  1
i  n 1u i  n 1u  i  n  u
iu 1  e 1 e  2e 1 e  2e  e2  2e 
iun iu iu

e
1 n ipu 1 2
 e   e
2
  
2 p 1 2 1 e
iu
21 e
iu
 
2 e e  e    u
 4i sin  
iu
2

iu
2
iu
2
  2
 u  1   1 
 cos   cos  n  u   i sin  n  u   .
i
 
u 2  2   2   
2 sin   
2
Il suffit de prendre la partie réelle pour obtenir le lemme, qui reste valable pour u  0 mod 2  par
prolongement. On en déduit que :
 1 

sin  n   x   n 
 2  1 n    
0 dx   
   cos  px  
dx      cos px dx  
 x 0
2 p 1  2 p 1  0  2
2 sin  
2
 1 

sin  n   x 
 2  
De même on a  dx  .
 x 2
0
2 sin  
2

IV.5. Propriétés des coefficients

(IV.5.1) Proposition : (Lemme de Riemann Lebesgue)


Soit f une fonction définie et intégrable sur un compact a, b  IR , prenant des valeurs réelles ou
b
complexes. Pour tout réel t , on définit I t    f x  e dx . Alors I t  tend vers 0 lorsque t   .
itx

a
Preuve : Nous examinons deux cas :
Premier cas. Si f est fonction en escalier sur a, b, il existe une subdivision c0
 a  c1  ......  cn  b telle
que f x    k constante sur c , c 
k 1 k

e c  e c  ;
n ck n ck
1 n
. I t    f x  e dx   k
it k 1  k
 e dx  
itx itx it it
k k 1

k 1 k 1
c k 1 c k 1
D’où
1 n 2 n
I t  
A
t k 1  k 
 e c e c    0 .
it it
k k 1
k
t k 1 t t
Cas général. f étant intégrable, il existe une fonction en escalier g telle que f x   g x   
Sur a, b. Il suffit d’écrire que f x  e   f x   g x e  g x  e pour avoir
itx itx itx

130
b b
I t    f x   g x  dx   g x  e dx   b  a  
A'
 '.
itx

a a
t
Conséquences : Les coefficients de Fourier a n
et b n
ainsi que c n , tendent vers 0 quand n   .
  2

c  f   2  f x e
1
dx  0
inx
n
 n 

Et
  2   2   2

a  f     f x  cos nxdx    Ré  f x cos nxdx    Im f xcos nxdx


1 1 i
n
  
Posons hx   Ré  f x  et k x   Im f x  :
  2
 1   2 
1
     0
   
h x cos nxdx  Ré  h x e
inx
dx  n 
  
De même
  2
 1   2 
 k  x  cos
1
nxdx  Im
  k x  e dx   0
inx

     n 
Finalement a n tend vers 0 lorsque n   . On prouve de façon analogue que b n
tend vers 0 lorsque n   .

(IV.5.2)Formule de Perceval :

Soit f une fonction de IR dans C, 2  périodique continue par morceaux sur IR, alors :
a  f ² 
 a  f  ²  b  f  ²    f x  ²dx
2
0 1
(1) n n
2 n 1 0

c  f  ²   c  f  ²  c  f  ²    f x  ²dx
2
1
(2) 0 n n
n 1 0

(IV.5.3) Exemple :

Développer en série de Fourier la fonction f de IR dans IR, 2  périodique définie par :


x  0,2 , f x   x² .
2

a0  f     x²dx  3 ²
1 8
0
2
4
a  f    x² cos nxdx   an  f  
4
n  1, n
0
n² n²
2
4 ²  4
n  1, bn  f    x² sin nxdx   n  bn  f   n
0
1
Comme f est de classe C par morceaux sur IR, on a :

x  2Z ,
1
 f x  0  f x  0  2 ²  4  ²  4 1
2 3 n 1 n ²
1 ²
On en déduit   .
n 1 n ² 6

131
En utilisant la formule de Perceval, on trouve :
 16 16 ²  1 2 4 1 
4
32 4   32 4
9
 4  dx     4 
  0 x
 .
 n ² 5 90
n 1
n  n 1
n

IV.6. APPROXIMATION D’UNE FONCTION AU MOYEN D’UN POLYNÖME


TRIGONOMETRIQUE

En pratique, la somme partielle S x  obtenue lorsque l’on se limite au N  ième terme de la


N

représentation d’une fonction f x  en série de Fourier constitue une expression approchée de la fonction
que l’on développe. On peut démontrer que c’est la meilleure expression approchée, au sens où elle
minimise la déviation quadratique  N obtenue par :
2

  f x  S x ²dx
b
1
 
2
N
2 a
N

Si f x  prend des valeurs complexes, alors :

 f x   S x  ²dx
1
N
2

2 a
N

(IV.6.1) Inégalité de Bessel


Considérons les sommes partielles :

S N x   0   ak coskx  bk sinkx


a N

2 k 1
Où les a , b 
k k
sont les coefficients de Fourier de f x  d’indice inférieur ou égal à N . On a :

  2   f x  S x²dx  2   f ²x  2 f x S x  S xdx 


b 
1
2 1 2
N N N N
a 
 
 a0 N  
 a0 N 
f ²x dx      ak coskx  bk sin kxdx  coskx  bk sin kx ²dx
1 1 1

2  
 
f x
 2 k 1  2   2   a k

  k 1
   
a  N 
 f ²x dx  20  f x dx    ak  f x coskxdx  bk  f x sin skxdxdx 
1 1

2   k 1    
2 

a a   N 
 1   1 1  N
 N N N

8
0


dx  2  a coskxdx  b sinkxdx  2  a coskx²    a coskxb sinkx  2 b sinkx²
0

k 1
k

k
 k 1
k
k 1
k
k 1
k
k 1
k

a  b 
 2

f ²x dx  a
1 1 N
    
2 ² ²
0 (IV.16)
N
2  4 2 k 1 k k

Comme  2N  0 , on a quel que soit N l’inégalité :

a  b 
 2
1
f ²x dx  a 1 N

 
² ²
0 (IV.17)
2  4 2 k 1 k k

Il s’ensuit que la série du second membre converge lorsque N   . On en déduit l’inégalité de Bessel :

132
a  b 
 2
a 1 
f ²x dx 
1
  
² ²
0 (IV.18)
2  4 2 k 1 k k

(IV.6.2) Egalité de Perceval

On peut démontrer que pour toute fonction f x  bornée, monotone par morceaux, la déviation quadratique
 N obtenue lorsque l’on remplace cette fonction par la somme partielle de Fourier S N x  tend vers 0
2

lorsque N   . Il résulte alors de la formule (1.16) l’égalité :

a  b 
 2
1 
f ²x dx  a
1
  
² ²
0 (IV.19)
2  4 2 k 1 k k

Dite égalité de Perceval. En utilisant la forme complexe des séries de Fourier, on montre aussi que l’égalité
de Perceval s’écrit aussi :
 
f ²x dx 
1
2  c
k  
n
² (IV.20)

Pour une fonction à valeurs complexes, on a les formules suivantes :


a b ²

a ² 1 
f x  ² dx 
1
2  4
0
 
2 k 1 k
² k
(IV.19)

 

 f x  ²dx   c
1 (IV.20)
²
2  k  
n

On ne peut pas sérieusement toucher un sujet de physique sans utiliser d’une manière ou d’une autre les
séries de Fourier (ou leur généralisation, les transformées de Fourier).
Les séries de Fourier ont également joué un grand rôle dans le développement des mathématiques.
Pourquoi les séries de Fourier sont intéressantes ?
La base de Fourier est en fait très bien adaptée pour étudier les phénomènes oscillatoires, et ces derniers
sont abondants dans la vie de tous les jours :
- Le mouvement d’un camion sur un pont génère des vibrations dans toute la structure de ce dernier
- Le mouvement des pistons dans le moteur met la voiture en vibration
- Une onde électromagnétique provoque l’oscillation des électrons à la surface du métal,
- ………Nous ne pourrions pas traiter ces problèmes si nous ne disposions pas de la base de Fourier.

L’intérêt des séries de Fourier apparaît notamment quand on cherche à résoudre les équations
différentielles linéaires du second ordre associées aux circuits électriques. Considérons un circuit RLC
comprenant un condensateur de capacité C, une bobine d’inductance L et une résistance R. On envoie dans
ce circuit un courant alternatif, dont la tension est une fonction périodique S t  et on s’intéresse à la charge
Qt  . L’expression E  qui régit ce circuit est :

 S t  E 
Q
LQ' ' RQ '
C
On sait qu’on en trouve les solutions en ajoutant à la solution générale de l’équation homogène
E 0 associée à E  une solution particulière de E  . Lorsque le signal S t   sint  , c’est facile car on
cherche une solution de la forme :
a cost   b sin t 
Mais souvent le signal fourni est plus compliqué, et pas forcément régulier (signal en créneau ou en dent de
scie par exemple). Si l’on a une décomposition de S t  en somme de fonctions trigonométriques :

133
N
S t    a n cosnt   bn sin nt 
n 0

Le calcul est encore facile en traitant séparément le cas de chaque terme (on parle d’harmoniques)et en les
ajoutant (principe de superposition). En général, on ne pas espérer avoir un tel développement avec une
somme finie et c’est pourquoi on va essayer d’avoir une fonction périodique S t  comme une série
trigonométrique. C’est toute la problématique des séries de Fourier.
La théorie des séries de Fourier permet d’interpréter certains « signaux » (autrement dit, certaines fonctions
définies sur un intervalle réel) comme résultent de la superposition d’une infinité de signaux sinusoïdaux de
fréquences différentes. L’idée d’une telle décomposition apparaît en 1807 dans une première
communication de Joseph Fourier à l’académie des sciences de Paris, concernant la résolution de l’équation
aux dérivées partielles qui régit la propagation de la chaleur dans les solides. En 1822, Fourier publie sur ce
sujet un ouvrage devenu célèbre, intitulé : théorie analytique de la chaleur. Cependant, c’est sous
l’impulsion de Gustave Lejeune Dirichlet que la théorie de Fourier, jusqu’alors controversée, prend
vraiment son essor: en particulier, Dirichlet publie en 1829 la première démonstration rigoureuse d’un
résultat de convergence pour les séries de Fourier.
Dès lors, le développement de l’analyse au XIX siècle devient indissociable des problèmes liés à ces
séries, qui seront à l’origine de contributions monumentales de Riemann (sur l’intégration), d’Abel (sur la
convergence des séries de fonctions)., de Weierstrass (qui introduit la convergence uniforme et met les
bases de l’analyse sous leur forme actuelle) et de Cantor (qui fonde la topologie générale).
Au XX ième siècle, le développement de la théorie de l’intégration et celui de l’analyse fonctionnelle
ouvrent de nouveaux horizons à l’analyse de Fourier.

Que faire en général dans les exercices ?

1) Tracer le graphe de f sur plusieurs périodes


2) Déterminer la classe (régularité) de f pour connaître la convergence de la série de Fourier
3) Calculer les coefficients de Fourier de f ( an , bn , cn selon le contexte)
4) Appliquer l’égalité de Perceval et/ou Dirichlet selon la classe de f .

Que faire si on ne comprend rien ?


Apprendre le cours, refaire les exercices de TD et poser des questions.

EXERCICES
Exercice (IV.1)
sur   ,   . Calculer les coefficients de

1. Soit f une fonction 2  périodique égale à 1 
²
Fourier de f .
2. En déduire les valeurs des sommes suivantes :

(a)



1 , n

(b) 

1
, (c)



1
,
n 1 2n  1²
4
n 1 n² n 1
n
Exercice (IV.2)

134
1. Développer en série de Fourier la fonction 2  périodique définie par :
 1  x si x   1,0
f x  
1  x si x  0,1

2. En déduire que 
1  

n

et 
1 ²
 .
n 0 2n  1 4 n 0 n² 6

Exercice (IV.3)

Soient f et g deux fonctions définies sur IR par f x   cos x et g x   sin x .


1. Tracer les graphes des deux fonctions. Que peut-on remarquer ?
2. Développer les deux fonctions en séries de Fourier ;
En utilisant le théorème de convergence de Dirichlet, l’égalité de Parseval et l’égalité de
Parseval généralisée (1), calculer la somme de chacune des séries numériques suivantes :

(a) 
1 ,

n

(b) 
1 
, (c) 

1
, (d) 
 1 .  
n

n 1 4n ²  1 n 1 4n ²  1 n 1 4n ²  1² n 1 4n ²  1²


(1) L’égalité de Parseval généralisée est :
l
a0  0  
 
    a n  n  bn  n ,
1
l l
f x g x dx 
2 n 1

où a n ,  n et bn ,  n
sont les coefficients de Fourier des fonctions f et g respectivement.

Exercice (IV.4)

Soient  un nombre réel strictement positif et f une fonction 2  périodique définie sur l’intervalle
  ,   par f x  coshx.
1. Déterminer le développement en série de Fourier de f ;

2. Calculer les sommes des séries numériques 


1
et
 


1 n

;
n 1 n ²  1 n 1 n²  1
3. pour tout t  IR , montrer que :
*


1n

 n² ²  t ² 
1  t 
 1 ,

1
 n² ²  t ² 
t cotht   1
(a) 
2t ²  sinh t  
(b)
2t ²
.
n 1 n 1

Exercice (IV.5)

Soit f une fonction 2  périodique donnée sur l’intervalle   ,   par :


 x  x  si x    ,0
f x    .
 x  x  si x  0,  
1. Tracer le graphe de f . Que peut-on remarquer ?
2. Déterminer le développement en série de Fourier de f ;
3. En déduire les sommes des deux séries trigonométriques, à l’aide du théorème de
dérivation en justifiant les étapes de calcul :

135
cos2n  1x
 
sin2n  1x

(a) , x    ,   , (b)  , x  0,  
n 0 2n  1² n 0 2n  1
4. En déduire la somme de chacune des séries numériques :
1 , n

(b) 

1 


1 n


2n 1
(a) , (c)
2n  1 n  0 2n  1²
3
n0 n 0

 
1 1
5. Calculer à l’aide de l’égalité de Parseval les sommes :  
2n 1 2n 1
4
et 6
;
n 0 n 0


1
6. À l’aide de combinaisons appropriées, déterminer la valeur des sommes  4
n 1
n

1
et  6
.
n 1
n
Exercice (IV.6)

Soit la fonction f , 2  périodique et impaire définie sur l’intervalle 0,   par f x   x et la fonction
g , paire et 2  périodique donnée par g x   x² sur l’intervalle 0,  .
1. (a) Développer f en série de Fourier ;

(b) Calculer les sommes des séries





1
et 
1 .

n

n 1
n
2
n 1 2n  1
2. (a) En déduire par intégration le développement en série de Fourier de g .

(b) Déterminer les sommes des séries 


1 
n

et 

1
.
2 4
n 1
n n 1
n
3. (a) Déterminer à l’aide du développement en série de Fourier de g , la somme de la série



1 n 1

sin nx  sin ny  pour x, y vérifiant x 



et y 

;
2
n 1
n 2 2

1
(b) En déduire la valeur de la somme :  2n  1² .
n 0

SOLUTIONS
Solution exercice (IV.1)
est paire sur l’intervalle   ,   , donc les coefficients de Fourier

1) La fonction f : x  1 
²
b  f   0,
n
n  IN * .

2 x 
 3
2  x²  2  4
a  f     1   ² dx    x       
 3 ² 
n
0
 3 3
0

 

x² 
n  IN *, a  f    1   ²  cosnx dx
2 n
0

136
On effectue une intégration par partie, 2 fois de suite on pose :

sin nx 
 u '  2 ; v'  cosnx   v 
x² x
u 1
² ² n
 x²  sin nx

 

  1  ²  n  x sin nx dx  x sin nx dx
2 2
n  IN *,
2a
f   
 ²n 0  ² n 0
 
n

 0

cosnx 
u  x  u '  1; v'  sin nx   v  
n
   

 
 2 1
n 1
2  cos nx 

f   x   cosnx dx  
1
n  IN *, a  ² n   n²

n
2 n n0 
0 
4 1
n 1

n  IN *, a f 
n
 ² n²
Donc la série de Fourier de f est :

2 4   1
x    ,  , S  f     cosnx 
  n 1

3  ² n 1 n²
La série de Fourier S  f  est normalement convergente sur IR car :

(i)   IN *, x  IR :
1 n 1

cos nx  
1
n² n²

1
(ii)  n²
n 1
est une série de Riemann convergente,   2  1

Par conséquent f est égale à la somme de sa série de Fourier :

x    ,  , f x   1 
x² 2 4 
  
1 cosnx
n

 ² 3  ² n 1 n²

2) (a)
2 4   1
f 0  1    
    1


n
  
n

 1  
2²

²
3  ² n 1 n² n 1 n²  3 4 12
 
1 ²
f    0      
2 4 1
(b)
3  ² n 1 n² n 1 n ² 6
² 
1 
1 
1  ²  1 
1 ² ² ²
        
6 n 1 n² n 1 2 p ² n 1 2 p  1² 24 n 1 2 p  1² n 1 2 p  1² 6 24 8
© En utilisant l’égalité de Perceval :
a0  f  ²  


an  f  ²  bn  f  ²    f x  ²dx
2
2
n 1 0

2  x²  2 

x ² x 
4   2x3 x 5 
 x  3 ²  4 
8 16 1 2 16
 4  4   1  ² dx   1  2  4 dx  
9  n1 n  0   ²   0   ²   
 5  0
15

137
     
4 4
1  16 8 
 4
 15 9  16 90
n 1
n
Solution exercice (IV.2)
1) La fonction donnée f x  est impaire sur l’intervalle  1,1, donc les coefficients de Fourier
a  f   0,
n
n  IN .
1
n  IN *, bn  f   2 1  x sinnx dx
0
On effectue une intégration par partie, on pose :
cosnx 
u  1  x  u '  1; v'  sin nx   v  
n
cosnx 2  sin nx 
1 1

n  IN *, b  f   2 1 x 
2
1
  2 2
n 
    
 n  n n 
 n 
cos nx dx
n
0
n
0 0

n  IN *, bn  f  
2
n
Donc la série de Fourier de f est :

sin nx 
S f  
2

 n 1 n
2) a) La fonction f x  est discontinue en 0.
Sur l’intervalle 0,1 , on peut montrer la convergence uniforme de la série de Fourier en appliquant le
critère d’Abel.
2  sin nx 
x  0,1, f x   1  x  S  f   
 n 1 n
 n   n 
sin  sin  
 2  
 
1 1 1 2  2 
f   1     
2 2 2  n 1 n n 1 n 4
 n   0 si n  2k
Or sin 
 2   1   k
si n  2k  1
Par conséquent :



1   k

k 0 2k  1 4
b) En utilisant l’égalité de Perceval :
4  1 
1 ²
1
2 1  x ² dx    
0
 ² n 1 n² n 1 n ² 6

Solution exercice (IV.3)


1) Graphes de f x   cos x et g x   sin x

2) Pour la fonction f x   cos x : Elle est paire,   périodique , donc n  IN *, b f  0


n

138

a0  f     cosxdx   sin x02  


2 
4 4 4
0
 
2 2

a  f     cos x cos2nx dx    cos1  2nx  cos1  2nxdx 


4 2
n  IN *, n
0 0

     
 sin 1 2nx sin 1 2nx

2  sin 1  2n   sin 1  2n   
 2  2

2 2
   
  1 2n   1  2n 1  2n 
 1 2n 0  
 
2  cosn  cosn  2
  cosn 
 2 

4 1   n

  
  1  2n 1  2n    n²  1  1  4n² 
Donc la série de Fourier de f : x  cos x est :

  
x   , , S  f    
2 4   1  
cos2nx 
n

 2 2   n 1 1  4n²
Pour la fonction g x   sin x : Elle est paire,   périodique , donc n  IN *, b f  0
n

 0  f    sinxdx  cos x02 


2 
4 4 4
 0
 
 
2 2

  f     sin x cos2nxdx    sin1  2nx  sin1  2nxdx 


4 2
n  IN *, n
0 0

     
 cos1 2nx cos1 2nx

 cos 1  2n   cos 1  2n  
2 
2
 2  2

2 2
     
  1 2n   1  2n 1  2n 1  4n ² 
 1 2n 0  
 
4

 1  4n² 
Donc la série de Fourier de f : x  sin x est :
   2 4  1

x   , , S f   n cos2nx 
 2 2   n 1 1  4n²
3) Comme les séries de Fourier de f et de g convergent normalement sur IR , alors :

   2 4   1
x   , , cos x    cos2nx 
  p 1

1
 2 2   p 1 4 p ²  1

   2 4  1
x   , , sin x    cos2nx  2
 2 2   p 1 1  4n²
a) Dans 1 , on pose x  0 , on obtient :

139
cos 0  1 
2

4 


1 
 1   
p


1
2    2  1
  .

p

  p 1 4 p ²  1 p 1 4 p ²  1    4 4 4 2
b) Dans 2  , on pose x  0 , on obtient :

sin 0  0 
2 4
 
1 
  
  
1  1  2      2    1
p

  p 1 4 p²  1 p 1 4 p²  1    4 4 4 2 ..
c) En utilisant l’égalité de Perceval, on obtient :
 
2 
 sin 2 x  2
16 16  
 x  2 
4 16 16 1 2 1

 0
sin ² xdx   
2 ²  ² p 1 4n²  1²


  
2 ²  ² p 1 4n²  1²
0

1  16   ²  ² 1
  1    
p 1 4n ²  1²  2 ²  16 16 2
2
l
f x g x dx 
a 

a   bn  

0 0
d) n n
l 0
2 n 1
n

4
   

 ²      
  4 1    8 16   1
n n
 
2
4 4
   
 0 
cos x sin xdx     
2 n 1    1  4n ²    1  4n ²     ²  ² n 1 1  4n² ²
  

   

1 2 4   1 1    1 .
n n

sin ² x
2  
1
0 cos x sin xdx  2 2     
0 2   n 1 1  4n² ² n 1 1  4n ² ² 8 2

Solution exercice (IV.4)


1) La fonction f : x  coshx  est paire sur   ,   ,   périodique , donc n  IN *, b f  0
n

a  f     coshx dx   sinh x   sinh 



2 2  2
0 0
0

a  f     coshx  cosnx dx


2
n  IN *, n
0
On effectue une intégration par partie, 2 fois de suite on pose :
sin nx 
u  coshx   u '   sinh x ; v'  cosnx   v 
n
sin nx

 
 f   coshx  
 
n  IN *,

  sinhx sinnxdx   n  sinhx sinnxdx
n 
2 a n
n 0 0
0
cosnx 
u  sinh x   u '   coshx ; v'  sin nx   v  
n
cosnx

 
 
 f     sinh x

  
n  IN *,   coshx  cosnx dx  
a n  n 

n
2 n 0 
0 

140
  ²
 sinh   cosn   a f 
n
n² 2 n²
 ² 
f 
1  sinh  
n
1  sinh 
n

a f  
2
 1  
2  n²  a n n² n
n²   ²
Donc la série de Fourier de f est :

x    ,  , S f  
sinh  
cosnx  
2 sinh    

1 n

n²   ²   n 1
2) La série de Fourier de f converge normalement sur IR, donc f est égale à la somme de son
développement en série de Fourier :

x    ,  , f x   coshx  
sinh  

2 sinh    

1 n

cosnx  (I )
  n 1 n²   ²
Pour x  0 , on obtient dans I  :

f 0  cosh 0  1 


sinh  

2 sinh    

1 n

  n 1 n²   ²


1
n


  sinh  
1 
1   
 1
n²   ² 
2 sinh     
  2 ²  sinh   
n 1




1 n


1   
 1 II 
n²   ² 
2 ²  sinh   
n 1

La série de fonction 
1
n

converge normalement pour tout   0 n car :


n 1 n²   ²

1 n

u   
1
 , n  IN *,   0
n
n²   ² n²

1
 n²
n 1
est convergente (série de Riemann,   2  1).

 1n 
Comme la suite de fonctions du terme général   sont continues, alors la fonction somme
 n²  ² 
  nIN *


de la série S    
1 est continue sur * .
n

n²   ²
n 1
IR
Par passage à la limite lorsque   1, on obtient :

S    S 1  
1  
n
  sinh     sinh  

lim
 1 n 1 n²  1 lim

1 2 ² sinh   2 sinh  
Pour x   , on obtient dans I  :
sinh   2 sinh   
f    cosh  
1



 n²   ²
n 1

141

  sinh    coth   1
cosh  
1
   
n 1 n ²   ² 2 sinh      2 ²

 coth   1

1
 III 
n 1 n ²   ² 2 ²

1
La série de fonction  converge normalement pour tout   0 n car :
n 1 n ²   ²

vn    n²   ²  n² , n  IN*,   0
1 1

1
n 1 n ²
est convergente (série de Riemann,   2  1).

 1 
Comme la suite de fonctions du terme général   sont continues, alors la fonction somme
 n²  ²  nIN *

de la série F    
 1 n
*
est continue sur IR .
n 1 n²   ²
Par passage à la limite lorsque   1, on obtient :

 cosh   sinh    cosh   sinh  
F    F 1  
1
lim  lim 
 1 n 1 n ²  1  1 2 ² sinh   2 sinh  
 t
 si t  0
3) Dans (II ) pour tout t  IR , on prend x  0 et    
*
t
 si t  0
 
 t  



  n
  
1  1      1   1  1  t  1

n
 
n 1 t  t     t    n 1 n ² ²  t ² 2t ²  sinh t  
n²   ² 2 ²  sinh    
           
 t
 si t  0
Dans (III ) pour tout t  IR , on prend x   et    
*
t
 si t  0
 
  t      t   
   coth      1

1           
1 t cotht   1

n 1 t 

  t  

n 1 n ² ²  t ²

2t ²
n ²   ² 2   ²
     

Solution exercice (IV.5)


1) La fonction f est impaire, donc an  f   0, n  IN .
 

b  f     x  x sinnxdx  2 b  f    x  x sinnx dx .
2
n  IN *, n n
0 0

On effectue une intégration par partie, 2 fois de suite. On pose :


cosnx 
u  x  x   u '    2 x; v'  sin nx   v  
n

142
cosnx

 
n  IN *, b  f    x  x 
 
    2 x  cosnx dx     2 x  cosnx dx
1 1
2 
n
n  n0 n0
0

sin nx 
u    2 x  u '  2; v'  cosnx   v 
n
 2xsin nx

 
1 
 
  2
n  IN *, f     sin nx dx    sin nx dx 
2
2 bn n  
 n n0  n² 0
0 
nx si n  2 p


2  cos
0

n² 
 2 
 3 1 
1    
4 n

n  0 n
si n  2 p  1


 2 p 1

3
 
 0 si n  2 p

n  IN *, bn  f    8
si n  2 p  1
 2 p 1

3
 
Donc la série de Fourier de f est :

sin2n  1x
x    ,  , S f  
8

 n 0
2n1 3


sin2n  1x 

2n 1
Comme la série de fonction 3
converge normalement (donc uniformément) sur IR (car
n 0

sin2n  1x  1 1
  qui est le terme général d’une série de Riemann convergente), donc f
2n 1 3
2n 1 3
n
3

est égale à la somme de son développement en série de Fourier :


8   sin2n  1x
x    ,  , f x    3
 n 0
2n1

sin2n  1x 
x    ,  , S x     x  x 
2n1 3
(I)
n 0 8

2) On applique le théorème de dérivation terme à terme sur la série de fonctions  f x  , avec
n
n 0
sin2n  1x
f x   x  D    ,   :
2n1
, 3
n

a) La suite de fonctions  f nx C D, n


1
n  IN .

b) La série de fonctions des dérivées  f 'x  converge normalement donc uniformément sur D . En
n 0
n

effet,
cos2n  1x
f x  2n  1²  f x   2n  1²  n²
' 1 1 '
x  D, n  IN :
n n

1
La série de Riemann  n²
n 1
est convergente.

143
 
c) Il existe un point c    ,   , soit par exemple c  tel que la série numérique  f c  est
2 n 0
n

convergente.

Alors la série  f x  est uniformément convergente sur D , en outre sa somme est dérivable sur D et
n 0
n

on a :

cos2n  1x 
x    ,  , S ' x       2 x 
 
(II)
2n 1
2
n 0 8

cos2n  1x 

2n 1
De manière analogue à la précédente, on considère la série de fonctions 2
de terme
n 0

général
cos2n  1x
g x   , x  A  a, b  0,  , n  IN
n
2n1 2

i) La suite de fonctions g x  C  A, n  IN .


1
n n

ii) La série de fonctions des dérivées  g 'x  converge uniformément sur A , par application du
n 0
n

critère d’Abel de la convergence uniforme. En effet,


sin2n  1x
x  A, n  IN : g x   
'

n 2n  1
On choisit  n 
1
2n  1
 
, alors la suite  n tend vers 0 par décroissance par rapport à n ;

 
n
Et vn x   sin2n  1x  Im e
i  2 n 1 x
, alors  vk x  
1
M.
k 0 a
sin
2
 
iii) Il existe un point c  a, b , soit par exemple c  tel que la série numérique  g c  est
2 n 0
n

convergente.

Alors la série  g x  est uniformément convergente sur A , en outre sa somme est dérivable sur
n 0
n
A et
on a :
sin2n  1x


x  a, b, S ' ' x    
n 0 2n  1 4

sin2n  1x 
x  a, b,   (III)
n 0 2n  1 4


Dans (III), on prend x  , on obtient
2
    
 


sin 

2 n  1
2   

sin 

n  
2    1

n

 .
 
n 0 2n  1 n 0 2n  1 n  0 2n  1 4
Dans (II), on prend x  0 , on obtient
144

1 ²
 
2n1 2
.
n 0 8

Dans (I), on prend x  , on obtient
2



1 n


3

n 0
2n 1 3
32

145
CHAPITRE V

LES INTEGRALES IMPROPRES


La notion d’intégrale généralisées est l’extension de la théorie du calcul intégral aux cas des fonctions
non bornées et les fonctions définies sur un intervalle non borné.

(V.1)Généralités :
(V.1.1)Définition :

Soit I un intervalle quelconque de IR ( I fermé ou non fermé, borné ou non borné) et soit f une
fonction définie sur I .
On dit que f est localement intégrable sur I et on écrit f  L I  si f est intégrable sur tout segment
loc

de droite  ,    I .

(V.1.2)Remarque :

Toute fonction continue sur un intervalle I appartient à L I  .


loc

IR appartient à L I  .
loc
Toute application monotone de I dans

(V.1.3)Définition :

Soit a  IR , b  IR   tel que a  b et f une fonction définie sur l’intervalle I  a, b de L I  .


loc

On dit que f admet une intégrale généralisée sur I si la fonction F définie par
x
F : x   f t dt
a

Qui est définie sur I admet une limite finie à gauche de b . On écrit dans ce cas
b x

 f t dt  lim F x   lim  f t dt


x

x

a b b a
b
Et on dira que l’intégrale généralisée  f t dt converge (ou définie).
a
b
Dans le cas ou l’intégrale généralisée  f t dt ne converge pas (ou n’est pas définie), on dira qu’elle est
a
divergente.

(V.1.4)Remarque :
x
Si la fonction f est continue de I dans IR , alors F : x   f t dt est dérivable sur I et on a
a

F ' x   f x  .( F est une primitive de f ).


(V.1.5)Exercices : Etudier les intégrales généralisées suivantes :

146
f : 0,  IR; t  e
t

g : 0,  IR; t  sin t

h : 0,1  IR; t  t
1

2

(V.1.6)Remarques :
x
(i) Si la fonction f  La, b , on sait que la fonction F : x   f t dt est continue sur a, b et par
a

conséquent F admet une limite finie au point b qui est l’intégrale de Riemann usuelle.
b
(ii) Si a   ou b   , l’intégrale généralisée  f t dt est dite du premier type.
a
b
Si f n’est pas borné sur a, b , l’intégrale généralisée  f t dt est dite du second type.
a
Toute intégrale généralisée du premier et du second type est dite de troisième type.
(iii) On a défini l’intégrale généralisée de f sur un intervalle semi ouvert à droite, on
pourra de manière analogue à la précédente définir l’intégrale généralisée de f
sur un intervalle semi ouvert à gauche, ouvert des deux extrémités.

(V.1.7)Relation de Chasles :

(i) Soient a et b deux nombres réels de IR tels que a  b , I un intervalle de IR d’extrémités


a, b et f une fonction définie sur I . On dit que f admet une intégrale généralisée sur I si et
seulement si f admet une intégrale généralisée sur chacun des deux intervalles suivants :
x  I : x  cet x  I : x  ctel que
c est un nombre quelconque vérifiant : a  c  b . Et on écrit dans ce cas
b c b

 f t dt   f t dt   f t dt


a a c

(ii) On obtient des résultats analogues au précédent si f est définie sur I sauf au point c . On dit
que f admet une intégrale généralisée sur I si et seulement si f admet une intégrale
généralisée sur chacun des deux intervalles suivants : x  I : x  cet x  I : x  c. Et on
écrit dans ce cas
b c b

 f t dt   f t dt   f t dt


a a c

Il découle que l’intégrale généralisée de f est indépendant du choix de c .

(V.1.8)Exemple :
ln t 
1
Pour démontrer que l’intégrale généralisée  t  1dt est définie, on doit prouver que les deux intégrales
0

ln t  ln t 
c 1

 t  1dt et  t  1dt sont définies avec 0  c  1 .


0 c

147
1 1
Attention à l’erreur suivante :  n’existe pas. Pour tout   0;    ln      ; d’où l’on
dt dt
t  t 

1 
1 0
dt dt
déduit que l’intégrale généralisée 0 t est divergente. Même chose pour l’intégrale généralisée 
1
t
.

1
Alors que la fonction t  est impaire, donc son intégrale sur un intervalle symétrique par rapport à
t
l’origine existe et est égale à 0.

(V.1.9)Exemples résolus :

Etudier les intégrales généralisées suivantes :


1   
dt
I 2   cost dt
dt dt
I1   1  t² I 3   1  t² I4   
0 0  1 t
1 x

 lim Arc sin x   , l’intégrale est convergente.
dt dt
I 1
1  t²
 lim 
x 1 0 1  t ²

x 1
 2
0
 b

I 2   cost dt  lim  cost dt  lim sinb ; limite qui n’existe pas, l’intégrale est divergente.
b  0 b 
0
 b
 2 lim Arctg b    ; l’intégrale est convergente.
dt dt
I  2  2 lim 
3
0
1 t² b  0 1  t ² b 

 1  1  1
b

si   1   si   1
b
dt dt
I 4   lim
   
 lim  1   1
1 t b   0
t b  ln b si   1 
  si   1
Donc l’intégrale généralisée est convergente si et seulement si   1 .

(V.1.10)Remarques :

a 1 i
a , a   IR . Si Les intégrales  f t dt existent,
n 1
(i) Soit f  L
loc
a , a  telle que
i i 1
f : i i 1
i 1
ai
n 1 a i 1
on définit l’intégrale :  f t dt    f t dt
 a i ,a i 1
n 1 i 1
ai
i 1

b
(ii) Si la fonction f est définie sur a, c  c, b et l’intégrale  f t dt existe, on a :
a
b  x b 
 f t dt  lim   f t dt   f t dt 
a x
y c
c a y 

148
b
 c  b

Cas particulier :  f t dt  lim   f t dt   f t dt  . Le membre de droite de l’égalité
 0  a 

a c 
b
précédente est appelée valeur principale de Cauchy et est notée : V .P  f t dt
a
 a
V .P  f t dt  lim  f t dt
 a    a
b b
V .P  f t dt Peut-être convergente et  f t dt divergente..
a a

(V.1.11)Exemple :
 a
f : IR  IR; x  x ; V .P  tdt  lim  tdt  0
 a   a

1
  dt 1 dt 
g : IR*  IR; x  ; V .P  g t dt  lim       0 .
1
x 1  0  1 t  t 

(V.1.12)Linéarité de l’intégrale généralisée :

Soit I un intervalle de IR ou de IR , avec I  a, b ; f , g deux fonctions définies sur I (sauf en un


nombre fini de points) admettant sur I des intégrales généralisées. Alors pour tous les nombres réels
 ,  la fonction f  g admet une intégrale généralisée sur I et on a :
b b b

 f  g t dt    f t dt    g t dt


a a a

(V.1.13)Remarque :

(i) La fonction f  g peut admettre une intégrale généralisée convergente sur I , alors que
chacune des deux fonctions f et g n’admet pas une intégrale généralisée convergente sur I
(prendre par exemple     1, f   g avec f n’admettant pas une intégrale généralisée sur
I ).
Soient a et b deux réels, f une fonction appartenant à L a, b . Si la fonction f admet un
loc
(ii)
prolongement sur a, b à la fonction f  La, b , alors f  La, b et on a :
b b y y

 f t dt   f t dt . En effet, soit x, y  a, b .  f t dt   f t dt car f  f sur a, b et on a
a a x x
y b

lim  f t dt   f t dt .


 x , y a ,b  x a

(V.1.14)Exemple :

149
sin t 
1
L’intégrale généralisée 
0
t
dt est bien définie car le problème en zéro est un faux problème. En effet

sin t 
la fonction qui a t associe admet un prolongement par continuité en zéro à une fonction continue
t
1
1 t

sur l’intervalle 0,1 . Même remarque que la précédente pour l’intégrale généralisée  e dt .
0
t

V.2. Critères de convergence


(V.2.1)Théorème :

b
Soit f une fonction continue sur I , F une primitive de f sur I . L’intégrale généralisée  f t dt est
a

convergente si et seulement si la fonction F admet une limite finie à droite de a et une limite finie à
gauche de b . Et on écrit dans ce cas

 f t dt  lim F x   lim F x   F x


b 
b
.

x a x
  a
a b
Ce théorème permet d’étudier la plupart des intégrales généralisées et même de les calculer en cas de
convergence.

(V.2.2)Exemple essentiel : (les intégrales de Riemann)

Soit a,   IR et c  IR . Alors


*

a c
dt
(i) L’intégrale généralisée  converge si et seulement si   1 .
a t a 


dt
(ii) L’intégrale généralisée  
converge si et seulement si   1 .
c t
Preuve :
 ln c   ln a  si   1
a c

c
     1  1 1 
dt du
(i) 

a  t  a

 u 1     1
 c

 
 1 
si   1

On voit que la dernière quantité admet une limite finie lorsque   0 si et seulement si   1 .
(ii) Etudié avant.

(V.2.3)Exercices :

150

dt
(i) Montrer que l’intégrale   ; n  IN * existe et calculer sa valeur par récurrence.
I n
 1t ² n

1
dt
(ii) Montrer que l’intégrale  converge si et seulement si   1 , 0  a  1 .
t ln t 

a


t ² dt
(iii)Montrer que l’intégrale 1 4
est convergente et la calculer.
 t
V.3. Cas des fonctions positives

Soit a  IR, b  IR   ; a  b et f une fonction de L a, b positive sur l’intervalle a, b . On
loc

pose :
x
F x    f t dt
a

F est alors croissante sur l’intervalle a, b car


x'
x, x' a, b; x  x'  F x'  F x    f t dt  0
x

D’après le théorème de la limite monotone, F admet une limite à gauche de b si et seulement si F est
majorée. Dans ce but, on essaiera de majorer F par une intégrale généralisée convergente. D’où :

(V.3.1)Critère de comparaison :

Soit a  IR, b  IR   ; a  b , f et g deux fonctions définies positives sur a, b appartenant à
L a, b telles que : 0  f t   g t ; t  a, b . Alors
loc

b b
(i) Si l’intégrale généralisée  g t dt est convergente, alors l’intégrale généralisée  f t dt est aussi
a a
convergente
b b
(ii) Si l’intégrale généralisée  f t dt est divergente, alors l’intégrale généralisée  g t dt
a a
est aussi

divergente.

Preuve :
x x
(i) On pose F x    f t dt et G x    g t dt . On a F x   Gx  , et comme g admet une
a a

intégrale généralisée sur a, b , la fonction Gx  admet une limite finie à gauche de b
,puisque Gx  est croissante, alors Gx  est majorée et F x  serait aussi majorée et comme
F x  est une fonction croissante, alors F x  admet une limite finie à gauche de b .
(ii) C’est la contraposée de (i).
(V.3.2)Exemple :

151

2
dt
(i) L’intégrale généralisée  sin t est divergente.
0

  1 1
t  0, ; sin t  t   .
 2 t sin t

2
dt
Comme l’intégrale généralisée 
0
t
est divergente (intégrale de Riemann   1 , au voisinage de zéro) ;

2
dt
d’après le théorème de comparaison  sin t est aussi divergente.
0
 
(ii) t  1,; t  t ² 
1 1 dt dt
 . Or l’intégrale de Riemann
t² t 1 t ² est convergente tandis que 
1
t
est

divergente.

(V.3.3)Théorème :

Soit f et g deux fonctions de a, b dans IR appartenant à L a, b .


 loc

f t 
S’il existe k tel que lim  k , alors
 g t 
t b

(i) Si 0  k   , alors les deux intégrales généralisées sont de mêmes natures.


b
(ii) Si k   , alors la divergence de l’intégrale généralisée  g t dt entraîne la divergence de
a
b
l’intégrale généralisée  f t dt .
a

(V.3.4)Corollaire : (La règle de Riemann)

Soit f une fonction de a, b dansIR appartenant à L a, b vérifiant :


 loc

bt  f t   k .lorsque t  b , avec  , k  IR . Alors


 

b
(i) Si   1 , l’intégrale généralisée  f t dt converge.
a
b
(ii) Si   1, k  0 , l’intégrale généralisée  f t dt diverge.
a

L a, vérifiant :
loc
Soit f une fonction appartenant à

t f t   k .lorsque t   , avec  , k  IR . Alors



(iii) Si   1, l’intégrale généralisée  f t dt converge.
a

152

(iv) Si   1, k  0 , l’intégrale généralisée  f t dt diverge.
a

ln t dt .
 t
(V.3.5)Exercice : Etudier l’intégrale e
0

V.4. Techniques pour le calcul des intégrales généralisées

(V.4.1) Intégration par parties :


Soit a  IR, b  IR   , a  b ; f , g deux fonctions dérivables sur a, b telles que fg ' et f ' g
appartiennent à C a, b (Ces hypothèses sont vérifiées si f , g  C a, b .On supposera en outre
1

que lim f x g x  existe. Alors



x b
b b
Les deux intégrales  f t g ' t dt et  f ' t g t dt sont de même nature et dans le cas de convergence
a a
on

f t g t    f ' t g t dt
b b

 f t g ' t dt 
b

a
a a

De manière générale, si f , g  C
n 1
a, b , on a
b
k 
t g n  2 k t 
n2
1 1
b b
 n 1 n 1
f t  g t dt   t g t dt .
k n 1
 f

 f
a k 0 a a

(V.4.2) Exercices :

1
1
1
(i) Si A  0 , montrer que l’intégrale  t sin t dt est convergente.
0
(ii) Montrer que l’intégrale suivante est convergente :

ln t  dt
1

I n  t
n
n  IN ,
0

Trouver une relation de récurrence entre I n


et I n 1 , déduire la valeur de I n
(réponse

I n
 1 2 n n
n! ).


 f t dt sachant que f t   t e


t
; n  IN .
n
(iii) Etudier l’intégrale
n n
0

(V.4.3) Changement de variable :

153
Soit a  IR, b  IR   , a  b , f  C I  ;  une fonction strictement monotone de classe
1
C
b
sur J  a, b telle que f J   I . On pose L  lim  x  . Alors les deux intégrales
x b

 f  t  ' t dt et
a
L

 f u du sont de même nature et dans le cas de convergence, les deux intégrales sont égales.
 a 

(V.4.4) Exercice :
1
Arc cost dt est convergente.
1
(i) Montrer que l’intégrale 
0 t

2
(ii) Montrer que l’intégrale 
0
tgt dt est convergente et donner sa valeur.

(V.4.5) Exemple :

Convergence et calcul de l’intégrale I   ln sin t dt .
0

La fonction f : t  ln sin t  est continue sur l’intervalle 0,   et par conséquent f  L


loc
0,   . On

 2
pose u    t , on a

 ln sin t dt   ln sin t dt et ainsi le problème au voisinage de zéro et au
0
2

voisinage du point  est de même nature. Au voisinage de zéro, ln sin t   ln t et la fonction


f : t  ln sin t  garde un signe constant (négatif) alors
 

t ln t 1  2  ln 2  1


2 2 

 ln sin t dt   ln t dt 


0 0
2
0

ce qui assure la convergence de I .



 2
I   ln sin t dt  2  ln sin t dt
0 0


En posant u   t on trouve
2
 
2 2

 ln sin t dt   ln cos t dt


0 0
Et par conséquent
   
2 2
 sin 2t 
2
 2
I   ln sin t dt   ln cos t dt   ln  dt   ln 2   ln sin 2t dt
0 0 0  2  2 0

On pose dans l’intégrale du membre de droite de l’égalité précédente u  2t , on a


 
ln sin u du   ln 2   I   ln 2 .
1 I
I 
2
ln 2 
20 2 2

154
V.5. La convergence absolue :
b
Soit a  IR, b  IR   , a  b et f L a, b . On dit que l’intégrale  f t dt
loc
converge
a
b
absolument si et seulement si l’intégrale  f t  dt est convergente.
a

(V.5.1)Théorème :

Toute intégrale convergente absolument est une intégrale convergente.

Démonstration :
b
Supposons que l’intégrale  f t  dt est convergente. On pose :
a

 sup f , 0,  sup f , 0


 
f f
a, b;
   
L 0  f ; 0  f
loc
f ,f f f
b b
t dt et  f t dt
 
Donc d’après le théorème de comparaison, on trouve que les deux intégrales f
a a
 
sont convergentes. Comme f  f  f , en utilisant la linéarité de l’intégrale, on trouve que
b
l’intégrale  f t dt est convergente.
a
b b
Si l’intégrale  f t dt est convergente sans converger absolument, on dit que l’intégrale  f t dt est
a a
semi convergente.
(V.5.2)Exemple :

sin t
Soit l’intégrale I  
0
t
dt .

1 
sin t sin t
I  dt   dt
0
t 1
t
1
sin t
On sait auparavant que 0
t
dt est convergente.

x
sin t
Soit F : x   dt . Une intégration par parties nous donne :
1
t
x
 cos t   cos t dt  cos 1  cos x  cos t dt
F x   
x x

 t   t ²  t² .
1
x 1
1

155
x
Or pour tout t  1, x;
cos t 1 cos t
  lim  dt est convergente absolument. Comme
t² t² x  1 t ²

cos x
lim  0 , alors la fonction F admet une limite finie lorsque x   , c’est-à-dire l’intégrale
x   x
I est convergente.

sin t
Démontrons que  dt ne converge pas absolument.
0
t
x
x
sin t
On pose I x    dt; x   ; n  E   .
0
t  
n 1  k 1 sin t x
sin t
I x     dt   dt
k 0 k
t n
t
On pose t  k  u , on trouve :
n 1  sin u x
sin t n 1 
I x    
sin u
du   dt    du
k 0 0 u  k n
t k  0 0 u  k

u  0,    u  k  k  1 
1 1

u  k k  1
n 1 
2 n 1 1
I x   
1

k 0 k  1 0
sin udu  
 k 0 k  1
.
n 1
1
Comme  k  1 est la somme partielle jusqu’à l’ordre n de la série harmonique divergente, sa
k 0

limite lorsque x   , alors lim I x    .


x 

(V.5.3)Exercice :
1
Soit f la fonction définie par f : 1,  C; t  e sin ; a  IR .
iat *

t 

(i) Montrer que l’intégrale  f t dt est convergente.
1

(ii) Montrer que l’intégrale  f t  dt est convergente.
1

Rappel : Soit f une application quelconque de a, b  IR . Une condition suffisante et nécessaire pour
que F x  admette une limite finie l lorsque x tend vers b est la suivante :
 
xn  a, b; xn  b  lim F xn  existe.
n

(V.5.4) Critère de Cauchy :

156
b
Soit f une fonction appartenant à L
loc
a, b . Pour que l’intégrale  f t dt converge il faut et il suffit
a
que la condition de Cauchy suivante soit vérifiée :
 v

  0c  I u  I v  I  c  u  v   f t dt   
 u 

Démonstration :
b x b
Supposons que  f t dt converge. Alors la fonction F x    f t dt  A   f t dt .
x

a a b a

  0c  I  x  c, b  F x   A   


 2
u, v  I : c  u  v
v

 f t dt  F v   F u   F v   A  F u   A  
u

Par conséquent la condition de Cauchy est vérifiée.


Supposons que la condition de Cauchy est vérifiée et x  une suite de points de a, b telle que
n

lim x n
 b.
n

 v

  0c  I u  I v  I  c  u  v   f t dt   

 u 
 
  
xm
n   m    F xm   F xn    f t dt   

0 0
 
 xn 
  
F xn est une suite de Cauchy dans IR , donc elle est convergente. D’après ce qui précède, F x  admet
b

 f t dt converge.

une limite finie lorsque x  b et par suite l’intégrale
a

(V.5.5) Proposition : (Critère d’Abel)

x
Soit f : a,  IR une fonction continue telle que x  a,; F : x   f t dt est bornée sur a,
a
.
Soit g : a,  IR une fonction de classe telle que g est décroissante vers zéro lorsque t   .
1
C

Alors l’intégrale  f t g t dt converge.
a

Démonstration :
Soit b1 , b2  IR; a  b1  b2   . Une intégration par parties donne

157
b2 b2
 f x g x dx  F b g b   F b g b    F x g ' x dx
2 2 1 1
b1 b1
Comme g est décroissante, alors g ' x   0 . En appliquant la deuxième formule de la moyenne, on trouve

qu’il existe y  b1 , b2 tel que
b2 b2
 F x g ' x dx  F  y   g ' x dx  F  y g b   g b 
2 1
b1 b1
Comme F est bornée sur IR , alors il existe k  0 tel que
x  a,; F x   k
    
 lim g x   0     0    a, x    ,  g x   
 x   4k 
 b2 
  0    a,     b1  b2     f x g x dx   

 
 b1 

Donc la condition de Cauchy est vérifiée et on en déduit que l’intégrale  f t g t dt converge.
a

(V.5.6) Exemple :

sin t 

Etude de l’intégrale  
dt ,   0 .
 t
La fonction g :  ,  IR; t 
1

tend vers zéro par décroissance lorsque t   .
t
x x
La fonction F :  ,  IR; x   sin t dt est bornée car x   ,;  sint dt  2 .
 

sin t 

Alors l’intégrale  
dt ,   0 est convergente.
 t
(V.5.7) Remarque :

 
dt 1 dt 1
(i) L’intégrale  2
est convergente avec lim

 0 . Mais  t
n’existe pas avec lim
t
 0.
1 t t   1 t  

Donc la convergence des intégrales généralisées est une notion plus fine que l’étude de la
limite lim f t  .
t 

158

(ii) Si lim f t   L,
t 
L   et l’intégrale  f t dt converge, alors L  0 . Supposons par
a

l’absurde que L  0 . Alors il existe un nombre A tel que


x
t  A  f t     f t dt  x  A
L L
2 A
2

Donc l’intégrale  f t dt est divergente ce qui contredirait les hypothèses.
a

(iii) Toute l’étude précédente reste vraie en remplaçant l’intervalle a, b par chacun des
deux intervalles suivants a, b ou a, b .

(V.5.8) Première Formule de la moyenne :


Soit f une fonction de Ba, b, IR  (l’ensemble des fonctions bornées) telle que m  inf f x  et
a , b 
M  sup f x  .
a , b 
b
f  La, b    m, M  :  f t dt   b  a 
a

Si f une fonction de C a, b, IR  ,   a, b , on pose   f   et on obtient la formule générale pour
f , g  C a, b, IR avec g  0 ou g  0 :
b b

 f t g t dt  f   g t dt;   a, b


a a

(V.5.9) Deuxième Formule de la moyenne :

Soient f , g : a, b  IR deux fonctions telles que f  C et g monotone. Alors


1

b  b
  a, b :  f t g t dt  f a  g t dt  f b  g t dt
a a 

(V.5.10) Inégalité de Cauchy Schawrtz :

Soient f et g deux fonctions de C a, b, IR  , alors


b b b

 f t g t dt   f ²t dt  g ²t dt


a a a

Démonstration :

f , g  La, b  f  tg  La, b et  f  tg ²  La, b .


b
La fonction t    f  tg dx  0 quelque soit t . Donc son déterminant est inférieur ou égal à zéro :
a

159
b  b  b 
4  fgdx ²  4  f ² dx   g ² dx   0 .
a  a  a 

(V.5.11) Les intégrales de John Wallis


On appelle intégrales de Wallis la quantité  n
définie par
 
2 2
n  IN ,    cos tdt   sin tdt
n n
n
0 0


On remarque que  0    1. Par intégration par parties, on trouve
, 1
2
n  2, n  n1
n n2

1.3.5.....2 p  1  2 p !
  2.4.........2 p . 2   p!² .
2p 2 p 1
2
 p!² 2 p ! 2p

 2 p1  1.3.5.....2 p  1  22p  1!


2.4.........2 p

(V.5.12) Lemme de Riemann Lebesgue

Soit f une fonction de classe C a, b . Alors


1

b b

lim  f t  cost dt  lim  f t sin t dt  0


 a   a

160
EXERCICES

Exercice (V.1)

1
x sin  
Etudier l’intégrabilité de f : x   x ²  sur *

ln 1  x  IR 
.

Exercice (V.2)
ln x

Déterminer les valeurs de  et  pour lesquelles la fonction f :x est intégrable sur 0,1 .
1 x

Exercice (V.3)
x 1
Etudier l’intégrabilité sur 1, de f : x  
en fonction des paramètres  et  .

x 1
Exercice (V.4)
 1
sur 2, puis  0,  en fonction des réels  et  .
1
Etudier l’intégrabilité de f : x  
  2
x ln x
Exercice (V.5)

Soient   0 et f  C 1,, IR .
0 *


1) On suppose que f est intégrable sur 1, . On pose Rx    f t dt pour x  1. Etudier
x

f x 
l’intégrabilité de x  sur 1, .
Rx

x
2) On suppose que f n’est pas intégrable sur 1, . On pose S x    f t dt pour x  1. Etudier
1
f x 
l’intégrabilité de x  sur 2, .
S x 

Exercice (V.6)

est intégrable sur 1, si et
sin t sin t
Soit   0 , montrer que  
dt est convergente et que f  :t  
1 t t
seulement si   1 .
Indication : On pourra minorer sin t par sin ²t .

SOLUTIONS

161
Exercice (V.1)
La fonction f est continue sur IR . On étudie son intégrabilité sur 1, puis sur 0,1 .
*

 
 1 
On a : f x    o  3  , donc f est intégrable sur 1, .
x 1

x   x ² ln 1  x  x  
3
2 ln 1  x 
x    
x  x2 
1 1
x sin   sin    
 x²   x²   1 
On a : f x     o  3  . On ne dispose pas d’équivalent simple pour
x 0
 x x x    
 x2 
1
sin  
1  x² 
est intégrable sur 0,1 ,
1 1
sin   , on peut en revanche majorer donc  . Puisque x 
 x²  x x x

1
sin  
 x ²  l’est également et donc est intégrable sur
x f 1, .
x

Exercice (V.2)
 1 1 
La fonction f est continue sur 0,1 . On étudie l’intégrabilité sur  0,  puis sur  ,1 .
 2 2 

  1 

 
On a : f x   ln x  o   , (car x ln x  0 , par croissance comparées si   0 ,
x 0 x 0  x x 0

 1
directement sinon), donc f est intégrable sur  0,  .
 2

x 1 
 1 

1 
De plus, f x 
1
 
  
 o  3  . Donc f est intégrable sur  2 ,1 si et seulement si
 
x 1

x 1 x 1 x    
 x2 
   1.

f est intégrable sur 0,1 si et seulement si     1 .

Exercice (V.3)
La fonction f est continue sur 0, , sauf lorsque   0 puisque dans ce cas f n’est pas définie.
On commence par chercher un équivalent simple de f au voisinage de 1. En posant x 1  h , on
obtient alors : f 1  h  
h h 1
  
 

 
1 h  1 h0 h  h
  1

D’où : f x   , donc f est intégrable sur 1,2 si et seulement si   1  1. Soit   2 .


1

 x 1
  1
x 1

162

Il faut faire attention lors de la recherche d’un équivalent en   car x n’a pas le même
comportement suivant le signe de  .
Si   0 , alors f x      1 , et donc f est intégrable sur 2, si et seulement si   1  1
x 1
x  
x x
, soit   2

Dans le cas où   0 , alors f x   x , et donc f n’est pas intégrable sur 2, .


x  

Finalement f est intégrable sur 1, si et seulement si   0 ,   2 et  


2
.

Exercice (V.4)
Intégrabilité sur 2, : l’idée est de se dire que le comportement principal de la fonction pour
1
l’intégrabilité est celui de  sauf au cas limite d’intégrabilité, lorsque   1. Plus précisément, par
x
 1 
1
   si  '   .
croissances comparées,

 o  ' 
x ln x x  
x 
Si on peut trouver un tel  ' avec  '  1 , on obtient l’intégrabilité de f sur 2, .
C’est possible lorsque   1 .
1

xf x   x  de limite infinie lorsque x   . Ainsi f x  


1
Dans le cas où   1, on a
ln x
pour x
x

suffisamment grand, donc f n’est pas intégrable sur 2, .

Dans le cas où   1 , f x  
ln x 

et f
ln x 1 

lorsque   1 et celle de
est la dérivée de x 
x 1 
x  ln ln x si   1 . La fonction f est positive et elle est intégrable sur 2, si et seulement si une
primitive de f sur 2, admet une limite finie en   . Cela ne sera le cas que lorsque 1    0 soit
  1.
Conclusion : La fonction f est intégrable sur 2, si et seulement si   1 ou   1 et   1 .

 1 1
Intégrabilité sur  0,  : le raisonnement est similaire. La différence provient du fait que x   est
 2 x
 1
intégrable sur  0,  si et seulement si   1 .
 2
- Si   1, pour tout    ' , lim x f x   0 par croissances comparées et si on choisit  '  ,1 ,
'

x 0

 1   1
alors f x   o   avec x  1 intégrable sur
 0, 2  ce qui donne l’intégrabilité de f sur
x 0  
 '
 
'
x  x
 1
 0, 2  .
 

163
- Si   1 , avec des primitives semblables (attention aux valeurs absolues) et le même raisonnement
 1
que dans la première situation, f est intégrable sur  0,  si et seulement si   1 .
 2
 1
- Si   1 , xf x     , f x   au voisinage de 0 et f n’est pas intégrable sur  0,  .
1
x 0 x  2
 1
Conclusion : La fonction f est intégrable sur  0,  si et seulement si   1 ou bien   1 et   1 .
 2

Exercice (V.5)
1) On commence par quelques propriétés importantes de R . Pour tout x  0. 1, . On pose
 x
R x   f t dt   f t dt , ce qui permet de montrer que R est de classe sur 1, , de dérivée  f
1
C
1 1

et que lim Rx   0 . De plus R est strictement positive sur 1, et f est également positive, donc
x  
f x 
g:x est de signe fixe et l’étude de l’intégrabilité équivaut à l’existence d’une limite finie
Rx

x
pour x   g t dt lorsque x   . Soit X  1 , comme R'   f , on obtient :
1



1 
X

  Rx
f x    si   1
 
X

1   1 1

dx


Rx

  ln R    
x 1
X
si   1
Puisque lim Rx   0 , l’intégrale considérée admet une limite finie lorsque x   si et seulement si
x  
f x 
1    0 c'est-à-dire   1 . Finalement g : x  est intégrable sur 1, si et seulement si
Rx

  1.
sur 1, , de dérivée f nulle en 0, strictement
1
2) La fonction S est une fonction de classe C
f x 
positive sur 2, ce qui justifie l’existence et la continuité de g : x  sur 2, , et
S x 

g  sur 2, est


1
de limite infinie en   . Une primitive de si   1 et ln S si
1    S x
 1

  1 . Comme dans la première question, on montre que g  est intégrable sur 2, si et
seulement si   1 .

Exercice 6 :

164
est intégrable sur 1, lorsque   1 . Donc
sin t 1 1
On a pour tout t  0 , 
 
. La fonction t   f
t t t

est intégrable sur 1, et  f  t dt converge.
1
Si   0,1 , soit X  1 . En intégrant par parties, on obtient :
X
X
 cos t  X X

  dt    
sin t cos t cos X cos t
  1
dt  cos 1  
  1
dt
1 t  t  1
1 t X 1 t
est intégrable sur 1, . La fonction
cos t
Puisque   1  1, on montre comme précédemment que t   1
t
X X
cos t cos X sin t
X  1
dt admet une limite finie lorsque X   . Il en est de même pour 
et  
dt , ce
1 t X 1 t

sin t
qui donne la convergence de  
dt .
1 t
1  cos2t  cos2t 

sin t sin ²t
Pour t  1 , 
 
 
. On montre comme ci-dessus que  
dt est convergente.
t t t 1 t
 
dt sin t
Comme  
diverge, l’intégrale  
dt diverge.
1 t 1 t
sin t  cos t 
 
Remarque : On montre de même que  
dt converge si   0 et  
dt converge si   0 et
1 t 1 t
  0.

165
CHAPITRE VI

LES INTEGRALES GENERALISEES DEPENDANT D’UN


PARAMETRE
Soit  X , d  un espace métrique et I  a, b un intervalle de IR.
On dit que f : X  I  IK est continue si et seulement si
  0,  x0  X ,  t 0  I ,   0, x  X , t  I , t  t 0   , d x, x0   
 f x, t   f x0 , t 0    .

(VI.1) LES INTEGRALES DEPENDANT D’UN PARAMETRE


(VI.1.1) Théorème :

Soit f : X  I  IK une fonction continue ; u, v : X  I deux fonctions continues. Alors l’application


 : X  IK définie par
vx 

x  X ,  x    f x, t dt
ux

Est continue sur X.

(VI.1.2) Corollaire :

Soit f : X  a, b  IK une fonction continue. Alors l’application  : X  IK définie par


b
x  X , x    f x, t dt
a

Est continue sur X .

Démonstration :
b
x  h   x     f x  h, t   f x, t dt
a

f étant continue par rapport à l’ensemble des variables x, t , on peut trouver un nombre    tel que,
si h      f x  h, t   f x, t   
Et ce nombre ne dépend pas de t , car la continuité est uniforme. Alors :
x  h  x    b  a 
Ce qui exprime la continuité de x  .

(VI.1.3) Théorème :

f
Soit f : X  I  IK une fonction continue telle que la dérivée partielle première soit définie et
x
continue sur X  I ; u, v : X  I deux fonctions dérivables. Alors l’application  : X  IK définie
par

166
vx 

x  X ,  x    f x, t dt
ux

Est dérivable sur X et on a


vx 
f
x  X , '  x     x x, t dt  v' x  f x, vx   u' x  f x, ux 
u x

(VI.1.4) Corollaire :

f
Soit f : X  a, b  IK une fonction continue telle que la dérivée partielle première soit définie et
x
continue sur X  a, b. Alors l’application  : X  IK définie par
b
x  X , x    f x, t dt
a

Est dérivable sur X et on a


f
b
x  X , ' x    x, t dt
a
x
Démonstration :
 x  h    x   f x  h, t   f x, t 
b
   dt
h a  h
f x  h, t   f x, t  f
Lorsque h  0 , tend par hypothèse vers une limite x, t  continue par rapport à
h x
x et t , donc intégrable. On en déduit que :
 x  h    x  f  f x  h, t   f x, t  f 
b b
  x, t dt     x, t  dt .
h a
x a 
h x 
f
D’après la formule des accroissements finis, valable puisque x, t  existe,
x
f x  h, t   f x, t  f
 x1 , t , x1 étant compris entre x et x  h . Comme f x, t  est uniformément
h x x
continue par rapport à x pour l’ensemble des valeurs t de a, b , étant donné  , on peut trouver   
f
indépendant de t , tel que, si h    , donc x1  x    , on ait x1 , t   f x, t   
x x

 x  h    x  f
b
  x, t dt   b  a 
h a
x
f
b
Ce qui prouve que x  a une dérivée égale à  x, t dt .
a
x

(VI.1.5) Théorème :

Soit f :  ,   a, b  IR une fonction continue. Alors


 b 
b   
 f  x , t dt dx  a 
 f  x , t dx dt
 a   

167
Démonstration :

b x
 x
Considérons l’intégrale x      f  , t d dt . La fonction  f  , t d admet par rapport à x une
a   

dérivée, qui est une fonction continue de x et de t . D’après le théorème sur la dérivation, on a donc :
b x x b
' x    f x, t dt . Par suite :  '  d    f  , t dtd . Qui pour x   expriment le théorème de
a   a

l’intégration sous le signe  .

(VI.2) INTEGRALES GENERALISEES DEPENDANT


D’UN PARAMETRE

On supposera dans ce qui suit que X est ensemble non vide (ensemble des paramètres) et I  a, b un
intervalle de IR (    a  b   ) et f : X  I  IK une application telle que
x  X , f x,. : I  IK ; t  f x, t   L I  .
loc

(VI.2.1) Définition :
b
(i) On dit que l’intégrale  f x, t dt converge simplement sur
a
X si et seulement si

La condition suivante est vérifiée :


b
x  X ,  f x, t dt  
a

On notera F l’application définie par :


b
F : X  IK ; x  F x    f x, t dt
a
b
(ii) On dit que l’intégrale  f x, t dt converge uniformément
a
sur X si et seulement si

Les deux conditions suivantes sont vérifiées :


b
 L’intégrale  f x, t dt
a
converge simplement sur X

b
   0, c   I , u  c , b, x  X   f x, t dt  
u
b
. (iii) On dit que l’intégrale  f x, t dt converge normalement
a
sur X si et seulement si

Il existe une application g : a, b  IR vérifiant les conditions suivantes :


 x  X , t  I : f x, t   g t  converge simplement sur X


 gL
loc

b
  g t dt  
a

168
Condition de Cauchy pour la convergence uniforme :

(VI.2.2) Théorème :
b
Pour que l’intégrale  f x, t dt converge uniformément sur
a
X il faut et il suffit que

x2
  0, K    0, x  X , K    x , x    f x, t dt  
1 2
x1

Condition d’Abel pour la convergence uniforme :


(VI.2.3) Théorème :

Soit h : X  a, b  IR une fonction qui vérifie :


1) L’application définie par : x  X , hx,. : t  hx, t  est décroissante sur I


2) sup hx, t   0 
xX bt

Soit g : X  a, b  IK une application qui vérifie :


3) x  X , g x,. : I  IK ; t  g x, t   L I 
loc

u
4) M  0, u  I , x  X   g x, t dt  M
a
u
Alors l’intégrale  g x, t hx, t dt converge uniformément sur
a
X.

(VI.2.4) Théorème :

Soit  X , d  un espace métrique et f : X  a, b  IK une fonction continue telle que l’intégrale
u

 f x, t dt converge uniformément sur X .


a
Alors l’application  : X  IK définie par

b
x  X , x    f x, t dt
a

Est continue sur X .

Démonstration :

169

x  h   x     f x  h, t   f x, t dt 
a
T  
   f x  h, t   f x, t dt   f x  h, t dt   f x, t dt
a T T
T  
x  h   x    f x  h, t   f x, t  dt   f x  h, t dt   f x, t dt
a T T

étant donné  , on peut trouver un nombre T 0 tel que, si T 0  T ,  f x, t dt   . C’est la définition de
T

la convergence de l’intégrale. La convergence étant uniforme, ce même nombre T 0


(fonction de  )

permet d’assurer aussi l’inégalité  f x  h, t dt   .Il ne dépend pas de h . T ayant ainsi une valeur
T

fixée, indépendante de h , on peut choisir h assez petit pour que


T

 f x  h, t   f x, t  dt   (Continuité des intégrales non généralisées).


a

On a finalement, pour un choix convenable de h , x  h  x   3 ce qui prouve la continuité de


x  .

(VI.2.5) Théorème :

u
Soit f :  ,   a, b  IK une application telle que l’intégrale  f x, t dt converge uniformément sur
a

b
 
 ,  . . Alors l’intégrale   f x, t dxdt est convergente et on a
a  
 b 
b   
 a f x, t dt dx  a  f x, t dxdt
 
Démonstration :
    T  T  
   
    
   x dx   
 f  x, t dt dx   f  x, t dt   f  x , t dt dx   f  x , t dt dx   
 f  x , t dt dx
 a   a T   a   T 
D’après le théorème sur l’intégration sous le signe  des intégrales non généralisées, le premier terme
 T

du second membre s’écrit aussi    f x, t dx dt . On veut démontrer qu’il tend vers le premier membre

  

 
lorsque T   . Il suffit pour cela de montrer que    f x, t dt dx tend vers 0.
 T 

Etant donné  , on peut trouver un nombre T 0
indépendant de x tel que  f x, t dt   .
T
 
  
On a donc    f x, t dt dx    f x, t dt dx       .
 T   T

170
Cette quantité est arbitrairement petite, d’où le résultat.

(VI.2.6) Théorème :

Soit f : X  a, b  IK une fonction continue telle que :


f
1) la dérivée partielle première est définie et continue sur X  a, b
x
u
2)  f x, t dt converge simplement sur X
a

f
u
3)  x x, t dt converge uniformément sur X .
a

Alors la fonction  : X  IK définie par


b
x  X , x    f x, t dt
a

Est dérivable sur X et on a


f
b
x  X , ' x    x, t dt
a
x
d   b f
b

 f x, t dt    x, t dt


dx  a
En d’autres termes
 a x

Démonstration :

f
Considérons l’intégrale  x    x x, t dt . Elle existe par hypothèse, et converge uniformément par
1
a

rapport à x . On peut donc, d’après le théorème ci-dessus qui vient d’être démontré, intégrer  x  et
1
écrire :
   
f

. 1x dx    x, t dxdt   f  , t   f x0 , t  dt
x

x0 a x
0
a

 
Par hypothèse  f x0 , t dt existe. Donc  f  , t dt existe pour tout  (dans un intervalle convenable), et
a a
  

 x dx   f  , t dt   f x , t dt .


1 0
x0 a a

 x  étant continue, le premier membre est une fonction dérivable, qui admet    pour dérivée. On
1 1
a donc


1 x     f  , t dt .
a
Comme par hypothèse

f
1 x    x x, t dt ,
a
La règle de dérivation est établie.

171
(VI.3) APPLICATIONS

(VI.3.A) LES FONCTIONS SPECIALES

LA FONCTION GAMMA :
Soit  l’intégrale généralisée dépendant du paramètre x définie par :

x  IR , x  
t x 1
e t
*
dt
0

(VI.3.A.1) Théorème :

C IR , IR et on a :

La fonction  définie ci-dessus est de classe
*

 x    e ln t  t dt

n  t x 1 n
n  IN *, x  IR ,
*

(VI.3.A.2) Quelques formules :

Par intégration par parties, on trouve



 e t t x  
x  IR , x  
t x 1 t
e t dt   e t
* x

 x  dt
0
  t 0
0

On en déduit que :

x  1  x  …………………………………………….(1)

Sachant que 1  1 et en utilisant la formule (1), on trouve que :


2  1  1  11  1!
3  2  1  22  2!
…………………………..
n  IN *, n  n  1! …………………………………….(2)

Dans l’intégrale  , en posant t  r ² , on trouve :


 x   2  e
r ² 2 x 1
r dr …………………………………………..(3)
0

Sachant que l’intégrale de Gauss vaut :



r ² 
0 e dr  2

172
1
Dans la formule (3) en prenant x  , on a :
2
1
    ………………………………………..………………………..(4)
2
3  1 1 1 
   1      
2  2 2 2 2
…………………………………

 1  1  3  5  .........2n  1 
n  IN ,  n    …………………..……….(5)
 2 n
2
(VI.3.A.3) Formule des compléments :


x : 0  x  1; x 1  x   ………………………………….….(6)
sin  p 
 p 1

x : 0  x  1; x 1  x   t
 1  t dt
0
……………………………….…….(7)

(VI.3.B) LA FONCTION bêta :

Soit  l’intégrale généralisée dépendant des deux paramètres p et q définie par :

 p, q   IR ², 1t 


1
  p, q    t
* p 1 q 1

dt …………………………………..……..(8)
0

En posant t  sin ² dans la formule (8), on a :

IR ²,
1
 p, q     p, q   2 sin
2 p 1 2 q 1
 cos d ….….………………..……..(9)
*

0

(VI.3.B.1) Théorème :

 p q 
 p, q   IR ², *

  p, q  
p  q 
…………………………………………..(10)

(VI.3.B) LES TRANSFORMATIONS DE LAPLACE


(VI.3.B.1) Définition :

173
Soit f t  une fonction réelle de la variable réelle t définie pour t  0 .
Dans le cas où la fonction f t  est définie pour tout    t   , on posera f t   0 pour t  0 . On
supposera en outre que f t  est continue par morceaux sur l’intervalle 0, .
Pour assurer la convergence de quelques intégrales, on supposera l’existence de deux constantes réelles
M  0 et x0 telles que
f t   M ex0 , t  0, …………………..(*)
t

On appellera abscisse de convergence de la fonction f t  la plus petite valeur possible de x0 vérifiant


(*).
Soit F  p  l’intégrale généralisée dépendant du paramètre complexe p  a  ib définie par

F  p  f t dt
 pt
e
0

F  p  est convergente simplement pour a  x.0

(VI.3.B.2) Définition :

On appelle transformée de Laplace ou image de f t  la fonction F  p  définie précédemment, alors que


f t  est appelée l’original de F  p  et on écrit :
f t   F  p  ou F  p   L f t (resp. L
1
F  p   f t ).
(VI.3.B.3) Propriétés :

1. Linéarité :

Soient f t   F  p  et g t   G p  . Alors pour tout  ,   IK on a


f t   g t   F  p   G p 

1  p
2. f at   F   , pour tout a  0 .
a a
e f t   F  p  c, Ré  p  c  
ct
3. x 0

4. f ' t   pF  p   f 0
f ' ' t   p² F  p   pf 0  f ' 0
…………………………………..
  n 1
f t   p F  p  p f 0  f ' 0  ........  0
n n n 1 n2
p f
F  p
t
5.  f  d 
0
p
n

6. t
1
 n 1
n! p
F  p
7. t f t   1 d
n
n n
n
dp
174
t
8.  f  g t   d  F  p  G p 
0

f 0  lim pF  p 
p 

lim f t   lim pF  p 
t  p 0

 f t dt  F  p



0
0

f t 
 

0
t
dt   F  p dp
0

 d nF  p 


 t f t dt  1 

n 1


n

n
0
 d p  0

F  p  

f t dt 
t 
e
0
0

TABLEAU

N° f t  
F  p  f t dt
 pt
e
0

1. 1 1
p
2. sin at  a
p²  a²
3. cosat  p
p²  a²
4.  at
1
e
pa
5. shat  a
p²  a²
6. chat  p
p²  a²
sin at 
7.  t
a
e
 p   ²  a²
8.  t
cosat  p
e
 p   ²  a²

175
9. n
n!
t n 1
p
10 t sin at  2 pa
 p ²  a ² ²
11. t cosat  p²  a²
 p ²  a ² ²
12.  at
1
te
 p  a ²
13.
t f t  1 dd F  p
n n
n
n
p
14. t
F  p   G p 
 f * g t    f  g t   d
0

15. 
  1
t  1
,   1
p
16 1 
t p

(VI.3.C) LES TRANSFORMATIONS DE FOURIER

(VI.3.C.1) Rappel :

Soit f t  une fonction réelle définie sur IR telle que f t  et f ' t  soient continues par morceaux sur tout

intervalle fini de IR et  f t  dt   . Alors :

En chaque point de continuité de la fonction f t  , on a :

f t    F  e
1 it
d (Formule inverse) (1)
2 

F     f t e
1 it
dt (Formule directe) (2)
2 
Aux points de discontinuités de fonction f t  , il est nécessaire de remplacer f t  par la valeur moyenne
f t  0  f t  0
.
2
F   est appelée la transformée de Fourier de la fonction f t  et est notée aussi : fˆ .
Par contre f t  est appelée la transformée de Fourier inverse de F   .
(VI.3.C.2) Cas des fonctions paires :

Si la fonction f t  est paire, alors les deux formules (1) et (2) deviendront :

176

f t    F  cost d
2
(Formule inverse) (3)
 0

F     f t cost dt
2
(Formule directe) (4)
 0

(VI.3.C.3) Cas des fonctions impaires :

Si la fonction f t  est impaire, alors les deux formules (1) et (2) deviendront :


f t    F  sint d
2
(Formule inverse) (5)
 0

F     f t sint dt
2
(Formule directe) (6)
 0

(
VI.3.C.4) Propriétés :

Supposons que f t  et g t  sont deux fonctions qui admettent des transformées de Fourier
F   et G  respectivement. Alors :


(1) Linéarité : f  g = F    G ,  ,   IK

d  f t   i  F  ,

n
n
(2) Dérivation : n  IN *
dt n

(3) Multiplication par un exponentiel : e i 0t


f t   F    
0

f t    e  F  

 i
(4) Signal retardé : 0

(5) Produit de convolution : On appelle produit de convolution de f t  et g t  ,


la fonction ht  définie par :

ht    f  g t    f  g t   d


ht   F  .G 

THEOREME :

(6) Identité de Parseval :


 

 f ²t dt  2  F   ²d


1


177
Université de M’sila EXAMEN FINAL, Janvier 2017

EXERCICE N°1 :

Etudier la convergence (et la convergence absolue si nécessaire) de chacune des séries numériques
suivantes :

1  n 3 
n n ln n
n

1.  2.  nn! 3.  
n 1 n²  n n 0
 2
n 1
n 1 

EXERCICE N°2 :

Soit la série de fonctions


 

 f x   1  x  x , x  0,1 .
n
n
n 1 n 1

1. Etudier la convergence simple de la série de fonctions  f x  sur l’intervalle 0,1 .
n 1
n


2. Etudier la convergence uniforme de la série de fonctions  f x  sur l’intervalle 0,1 .
n 1
n


3. Etudier la convergence uniforme de la série de fonctions  f x  sur l’intervalle 0, a ,
n
n 1
avec a  1.

EXERCICE N°3 :

Soit la série entière


n

S x    x n
.
2
n 0

1. Trouver son domaine de convergence. Conclusion ?

2. Calculer S x  .
n 1

3. Calculer la somme de la série  nxn .
n 1
2

n
4. En déduire la somme de la série numérique :  n
.
n 1
2

178
SOLUTION
EXO I :

1. La série numérique 
1 n


1
n²  n n 1
est une série alternée avec
n²  n
, en appliquant le critère a n

spécial des séries alternées, pour que cette série converge, il suffit que la suite an tend vers 0 par  
décroissance.
définie sur 1, est dérivable,
1
Remarquons que la fonction f : x 
x²  x

  
 
2x  1

1 3
f ' x    x²  x  '   2 x  1 x²  x 2     0, x  1,
1  1
2

x²  x
3
  2 2 2

Donc la fonction f est décroissante sur l’intervalle 1, et par conséquent la série 
1 n

est
n 1 n²  n
convergente.

La série 
1 n


1 1
est équivalente à la série harmonique divergente  , donc la série
n 1 n²  n n 1 n²  n n 1 n


1 n

ne converge pas absolument.


n 1 n²  n

En résumé, la série 
1 n

est semi-convergente.
n 1 n²  n
n n

2. Appliquons la règle de D’Alembert à la série  n , avec u  n .


n
n 0 n! n!

u  n1  n!  1 1 
n 1 n n

n 1  1
 lim u  lim 1 
n 1
 e  1.
n  1! n n
u n
 n nu  n n n

La série  n est divergente.


n 0 n!

 n 3  , en utilisant le critère de Cauchy, on trouve :


n ln n

3. Le terme général est u   


 2n 1 
n

ln n
  3 
 1 
n 3   1  n  
ln n   3 
   1 1  n 
u 
n
     exp ln n ln  
 2n 1   2  1   
n
1  2 1 
 1 
    2n 
  2n  

179
   3  1     3 9 1 1  1  
 exp ln n  ln 2  ln 1    ln 1     exp ln n  ln 2      o  
   n  2n      n 2n² 2n 8n²  n ²  
  5 35  1  
 exp ln n  ln 2    o   .
  2n 8n²  n ²  
  5 35  1  
lim n
u  lim exp ln n
  ln 2    o    0  1
   n ²  
n
n n 2n 8n²

 n 3 
n ln n

La série   est donc convergente.
 2n 1 
n 1

Remarque : Dans 2. et 3. comme les séries données sont à termes positifs la convergence est identique à
la convergence absolue.

EXO II :
1. Pour x  0 ou x  1,
f 0  f 1  0  S n 0  S n 1  0  lim S n 0  lim S n 1  S 0  S 1  0 ,
n n
n n

la série de fonctions  f x  est convergente absolument (et simplement) aux points x  0 et x  1.
n 1
n

Supposons que x  0,1 :

Méthode 1 : En appliquant le critère de D’Alembert, on trouve :


f n1 x  x
n 1
1  x 
lim  lim n  x 1
n f n x  n x 1  x 
La série converge absolument (donc simplement) sur l’intervalle 0,1 .
 

 f nx   1  x  x qui est une série géométrique de premier terme


n
Méthode 2 : On peut écrire
n 1 n 1

x1  x  , de raison x . Elle converge absolument (donc simplement) si et seulement si x  x  1 . Comme


x  0,1 , la condition de convergence est vérifiée. En outre, sa somme est donnée par :
 0 si x  0 ou x  1

S x    1  x x
x si x  0,1

 1 x

En résumé, la série  f x  converge simplement et absolument sur l’intervalle 0,1 .
n 1
n

2. Méthode 1 : Etant donné que :


 
(i) la suite de fonctions f x  est continue sur l’intervalle 0,1
n

180
(ii) La fonction somme x  S x  n’est pas continue au point x  1, car
lim S x  lim x  1  S 1  0
x 1, x 1 x 1, x 1

Alors la convergence ne peut être uniforme sur l’intervalle 0,1 .

Méthode 2 :
On considère la suite des points xn  1  ; n  IN * , il est évident que xn  0,1 .
1
n

Rn x  1  x  x  1  xx  x  x  ........  1  x x 1  x  x²  ....  x   x



k n 1 n2 n 3 n 1 n ... n 1

k  n 1
n 1

   1
R x x 1   e  0 .
n 1 1
 
 n
n n n
n

Il existe donc une suite xn  telle que R x  ne converge pas vers zéro, et par conséquent la
n n

convergence ne peut-être uniforme sur l’intervalle 0,1 .


n 1

On remarquera aussi que sup R x   sup x  1 ne converge pas vers 0 lorsque n   et par
x0,1
n
  x 0 ,1

conséquent la convergence ne peut pas être uniforme sur l’intervalle 0,1 .

3. Méthode 1 : Supposons que x  0, a, a  1. On a :



n  IN *, x  0, a : f x  1  x x  a a
n n n
. Comme la série géométrique est convergente
n
n 1

(car de raison a  1 ), il découle que la série de fonctions  f x  converge normalement donc
n 1
n

uniformément) sur l’intervalle 0, a, a  1 .

Méthode 2 : Supposons que x  0, a, a  1. Alors x  0, a, n  IN * : R x   x


n 1 n 1
n
a .
n 1
Comme la suite numérique géométrique a tend vers 0 lorsque n   , alors la suite des restes
R x converge uniformément vers 0 sur l’intervalle 0, a, a  1 et par conséquent la convergence
n

de la série de fonctions  f x  est uniforme sur ce même intervalle.
n
n 1

EXO III :
1
1. Calcul du rayon de convergence : On a a n
 n
, donc
2
181
n 1

  lim a n
 lim 2 n
 2.
a n n 1 n
2
1 1
On pourra aussi utiliser la règle D’Hadamard :   lim  lim  2.
1
n n
an n

2
La série entière est absolument convergente dans I   2,2 , divergente à l’extérieur de I
(divergente pour tout x   ,2  2, ou x  2 ).

 1 est divergente car son terme général ne tend


n
Aux deux extrémités x  2 , la série numérique
n 0
pas vers 0.
Le domaine de convergence est l’intervalle ouvert : I    2,2 .
n

2. Calcul de S x  : Remarquons que


 x 

   est une série géométrique de premier terme 1, de raison


2 n 0

x
r  . Elle converge absolument dans I  , en outre :
2

x  I  : S x    

 x 1 2
  
2 x
.
2
x
n 0
1
2
n 1

3. Calcul de la somme de la série  nx : n
2 n 1

n
 x

La série entière    est dérivable terme à terme dans I  et on a :
2
n 0

n 1

 2 
x  I  : S ' x    nx  
2
' 
2  2  x  2  x ²
n
n 1

1. La fonction S ' x  
2
est continue sur I  En particulier pour x  1, on a :
2  x ²
n 1
nx
lim S ' x    lim S ' 1  2 .
n
n
 n
x 1 n 1 x 1
2 n 1
2

Université de M’sila Examen final, Janvier 2018

Exercice 1

182
a) Question de cours :
On considère deux séries numériques  a et  b
n 0
n
n 0
n
.

1) Donner le terme général c n


du produit de Cauchy c
n 0
n
de ces deux séries. Enoncer le principal

résultat du cours de ce produit de Cauchy.

2) Application : On considère a n  bn 
1 , pour tout n  IN . Calculer
n

n c n
et déterminer la
2
somme de la série  cn .
n 0

 1  
n
b) On considère la série : n²  1  n .
n0
b.1) Montrer qu’elle est convergente. On note S sa somme.
b.2) Est-elle absolument convergente ? Justifier votre réponse.
b.3) Soit S 49 la somme des 50 premiers termes de la série. Majorer l’erreur d’approximation
S  S 49

Exercice 2
n x

Soit l’application f définie pour tout n  IN par f : 0,  IR; x x e .


n n n!
n
n
On donne la formule de Stirling : n!    2n .
e 

(a) Etudier la convergence simple et uniforme de la suite de fonctions  f  sur D  0, ;


n

(b) 1) Etudier la convergence simple de la série de fonctions  f x  sur D et


n
n 0

calculer sa somme. S x    f x  ;
n
n0

2) Etudier la convergence normale de la série de fonctions  f x  sur D ;


n 0
n

3) Etudier la convergence uniforme de la série de fonctions  f x  sur D .


n 0
n

Exercice 3

(a) Déterminer le rayon de convergence R de la série entière 


 1 x n 2n

.
n 0 2n  12n  2
Que se passe t-il si x  R ?

(b) Calculer pour tout réel x : x  R sa somme S x   


 1 x n 2n

.
n 0 2n  12n  2
(Effectuer une décomposition en éléments simples et utiliser les données :


1 x

n 2 n 1

 Arc tanx  et 
1 x 
n n 1

 ln 1  x  ).
n 0 2n  1 n 0 n 1

183
(c) En déduire la valeur de la série numérique 
 1 n

.
n 0 2n  12n  2
Exercice 4
 x
Soit f la fonction périodique de période 2 définie par f x   cos , x    ,   .
2
1) Tracer le graphe de f sur l’intervalle  3 ,3  .
2) Calculer les coefficients de Fourier de f .
3) Donner le DSF de f . Est-ce que f est égale à la somme de son DSF ? Justifier.

4) En déduire la somme 
1

n 1

. et

1
 4n²  1.
n 1 4n ²  1 n 1

SOLUTION

Exercice 1
a) 1) On considère deux séries numériques  a et  b
n 0
n
n 0
n
. Le terme général c n
du produit de Cauchy

de ces deux séries est donnée par :

184
n

cn   ak bnk  a0 bn  a1 bn1  a2 bn2  ..............  an1 b1  an b0


k 0

*. Si les deux séries a et  b sont absolument convergentes, alors la série  c l’est aussi.
n 0
n
n 0
n
n 0
n

*.Si l’une des deux séries  a et  b est absolument convergente et l’autre convergente alors la
n n
n 0 n 0

série produit est convergente et on a :  a   b   c n n n


n0 n0 n0

1 1 1
2) a
n 0
n
est une série géométrique de raison égale à 
2
et comme    1 , alors elle converge
2 2
n
 1
 a  b    
1 2
absolument, sa somme est   .
 2
n n
1 3
n0 n0 n0
1
2
1 1  1 n  1
k nk n
 1  1  1
n n
n n n n
Par ailleurs, c   a b         nk
    
 2  2  2
n k n n
k 0 k 0 k 0
2 k 0
2
D’où :


   
   a n     bn   
1 n  1  2  2  4 .
n

c n
 n0   n0  n0
n
3 3 9
n0
2
b) 1) On multipliant par le conjugué on obtient :

1  n²  1  n  n²11 n  1 a ,


n
n n 1
a   0, n  IN
n²  1  n
n n

La série est alternée, lim a n


 0 . Puis :
n

n  1²  1  n  1  n²  1  n  an 1 
1

1
 an , n  IN
n  1²  1  n  1 n²  1  n
Donc la suite a  est décroissante ; d’après le critère spécial des séries alternées elle est convergente.
n

2) On a : 1  n²  1  n 
n 1
n²  1  n

1
2n
1
Or la série harmonique n
n 1
est divergente, d’où découle que la série donnée ne converge pas

absolument (elle est semi convergente).


1 1
3) S  S 49  R  a50  
50²  1  50
50
10²
2
L’erreur d’approximation est inférieure à10 .
Exercice 2
a) Etude de la convergence simple de la suite de fonctions f  :
 f converge simplement sur D vers la
n

lim f x  0,
n
n
x  D . La suite de fonctions
n

fonction nulle.

185
Etude de la convergence uniforme de la suite de fonctions f  : n

n  x  e n 1 x

La suite de fonctions  f est de classe C D  : f x   x


'
, x  D .
1
n n! n

On peut alors dresser le tableau de variations de f :


n

x 0 n 
f ' x 
n
+ 0 -

f x 
 f n 
n
0 0
n

Et affirmer que :
n

f n  sup f x   f n  nn! e  2n  0


1 n

 n n

On en déduit que la suite de fonctions  f converge uniformément sur D vers la fonction nulle.
xD n

b) 1) Etude de la convergence simple de  f x  et calcul de sa somme:


n 0
n

Appliquons la règle de D’Alembert à cette série, on obtient :


f n 1x n 1 x

 lim x e  n!  x lim 1  0, x  IR
f n x 
limn n  1! x e
n n 1 n x
n

La série de fonctions  f x  est convergente simplement sur IR (donc sur D ).


n
n 0
n

Soit S x  sa somme, alors x  D, S x    f x   e x


x x
 e  e  1.
x

n0
n
n0 n!
2) Etude de la convergence normale de  f x  :
n 0
n

f n  nn! e 
n 1
On a vu dans la question a) que fn  n
 2n
.

1 1
Donc la série numérique  fn
n 1 

2

n 1 n
qui est divergente (série de Riemann

1

2
 1 ), par conséquent la série de fonctions  f x  ne converge pas normalement sur D .
n 0
n

3) Etude de la convergence uniforme de  f x  :


n 0
n

Si on supposera que la série converge uniformément sur D , alors par passage à la limite on
obtiendra :
lim  f x   lim f x
x   n  0
n
n  0 x  
n

C'est-à-dire que 1  0 , ce qui est absurde. La convergence n’est pas uniforme sur D .

Exercice 3

186
1 x n 2n
1 n 1
x
2n2

a) u x   2n  12n  2 , u x   2n  32n  4


n n 1

On utilise le critère de D’Alembert :


 1  1
  
2n2
n 1 1  1  
u n 1 x  1 x  2n  12n  2  x ²  2n  n
 x ²  1,
lim
n
un x  lim
n 2n  32n  4
1 n x
2n lim
n 
1    3 
1 
2

 2n  n
La série entière donnée converge absolument si x  1 , diverge pour x  1 .
Donc son rayon de convergence est R  1 .
Si x  1  x  1, u n  1 
1 1 1
 . La série de Riemann  est
2n  12n  3 4n² n 1 n ²
convergente, car   2  1) donc la série converge aux extrémités x   R .
Sur l’intervalle 0,1 (resp.  1,0) la série entière donnée est uniformément convergente, donc sa
somme est continue sur 0,1 (resp.  1,0).

b) On effectuera la décomposition suivante :


1 1 1
 
2n  12n  2 2n  1 2n  2
Pour tout x   1,1, on a :



1 x
n 2n

 

 1
  1   1 x n 2n
1 x n 2n

x  2n  1 2n  2    
n
 
2n
1 
n  0 2n  12n  2  n 0 n 0 2n  1 n 0 2n  2
Pour tout x   1,1  0, on a :


1 x

n 2n
1 
 
1 x n 2 n 1


Arc tanx 
2n  1 n 0 x n 0 2n  1 x
Pour tout x   1,1  0, on a :




1 x n 2n


1 

1 x² n n 1


ln 1  x ² 
n 0 2n  2 2 x² n 0 n 1 2 x²
D’où
 Arc tanx  ln 1  x ² 
  si x   1,1  0
S x    x 2 x²
1
 si x0
 2

c)
 1 n

 2n  12n  2  S 1  lim S x  lim 


 Arc tanx  ln 1  x²   ln 2
   ..
n 0 x 1 x 1 x 2 x²  4 2

Exercice 4

1)

187
 x  x
2) x    ,  ,  x    ,   et f  x   cos    cos   f x .
 2 2
La fonction f est paire, et par conséquent on a : bn  f   0, n  1 .

4  x 

 x
a  f     cos 2 dx   sin  
2 4
 .

  2 
0
0
0
 
1   x   x 
n1, an  f     cos 2  cosnxdx    cos 2n  1 2   cos 2n  1 2 dx 
 x
2
Pour tout
0   0        

1 2   x    x 

  2n 1
sin 2n 1  
2
sin
 2n 1  2n 1  
   2    2  0

2 1
 
   
sin 2n  1  
1      2
sin 2n  1   
 cosn  cosn  4 1 .  n 1

  2n  1   2n  1  2n  1    4n²  1
 2   2n  1   2     
3) Le DSF de la fonction f est :

S  f x  
2

4 


1 n 1

cosnx 
  n 1 4n ²  1

*.
1 n 1

cos nx  
1 1
 , n  IN *, x  IR
4n ²  1 4n ²  1 n ²

1
*. La série de Riemann  est convergente.
n 1 n ²

Donc 
1

n 1

cosnx  converge normalement (donc uniformément) sur IR .


4n ²  1
n 1
Par conséquent, f est égale à la somme de son DSF :

x    ,  ,
 x  2 4   1
cos     cosnx 
  n 1

 2    n 1 4n²  1

4) Pour x  0 , on obtient : 1 
2

4 


1 n 1


1

n 1


 2  1
1     .
  n 1 4n²  1 n 1 4n ²  1 4  4 2
 
2 4 1 1 1
Pour x   , on obtient : 0      .
  n 1 4n²  1 n 1 4n²  1 2

188
Université de M’sila Examen de rattrapage, Mars 2018

Exercice 1 (5 points)
 n 
a) Donner la nature de la série numérique suivante :   n
n 1  n  1
 1 .

 1 ln n  1  . En
n  n 1
b) Etudier la convergence et la convergence absolue de la série numérique:
n 2

cas de convergence calculer sa somme S  


n 2
1 ln nn  11  .
n

Exercice 2 (5 points)
 nx

x   1 e
 n
Soit f la fonction définie par f : IR  IR;
n 0 n²  1
(a) Quel est le domaine de définition  de la fonction f ?
(b) Montrer que f est continue sur  .
© La fonction f est-elle dérivable sur  ? Justifier votre réponse.

189
Exercice 3 (5 points)
Soit f la fonction définie sur l’intervalle  1,1 par : f x  
Arc sin x
.
1  x²
(d) Justifier que f est D.S.E sur l’intervalle  1,1 .
(e) Montrer que f est solution de l’équation différentielle suivante :
1  x² y' xy  1
© Déterminer le D.S.E de f sur l’intervalle  1,1 .

Exercice 4 (5 points)

Donner le développement en série de Fourier (D.S.F) de la fonction 2  périodique , définie sur


l’intervalle 0,2  par : f x   e , avec a  0 (On utilisera les coefficients de Fourier cn  f  ).
ax

  
a 1 a
En utilisant l’égalité de Perceval calculer  . En déduire  et trouver lim  .
n 1 a ²  n ² n 1 n ² a   n 1 a ²  n ²

SOLUTION
Exercice 1
1 1
 
 n1   1   1   1  exp  1 ln1  1   1
n n

1 
n
a) un  n 1     n  n 
n 1  
 n  n   
 11 1  1    1  1  1 1 1 1
 exp     o    1  exp    o    1  1   o   1    o  .
 n  n 2n ²  n ²    n²  n²   n²  n²  n²  n² 

1
Comme la série de Riemann  n² est
n 1
convergente (   2  1 ) alors la série donnée est aussi

convergente.

b) On applique le critère spécial des séries alternées, on peut écrire la série donnée sous la forme

n 2
 
suivante :  1 an avec an  ln 
n  n  1
 n 1
  0, n  2 .

 1
 1 
 n 1
  lim ln 
 lim ln  n0
lim a n
 n 1  1
1 
n n n

 n

190
 x 1
La fonction x  ln   est dérivable sur l’intervalle 2, de dérivée :
 x 1
  x  1  2
ln  x  1 '  ln x  1  ln x  1'  x  1  x  1  x  1x  1  0
1 1
  
Donc cette fonction est décroissante, et en particulier la suite an est aussi décroissante.  
Il découle d’après le critère spécial des séries alternées que la série donnée est convergente.
Etudions la convergence absolue de cette série.
 1
 1 
On a :  1 ln 
n
  n 1
   an . Or an  ln 
 n  1  n 2
 n  1
 n 1
  ln 

n   ln 1  1   ln 1  1 
1 

 n
 
 n

n2
 1  
 n
1 1 1  1 1  1  2 1 1
   o       o     o   .
n 2n ²  n ²   n 2n ²  n²   n  n²  n
1
Comme la série harmonique  est divergente, il découle que la série en question ne converge pas
n 1 n
absolument, donc elle est semi convergente.

Calcul de la somme :

  n 1 N
     
N N N

SN  1  n  1   1       1    1 lnn  1
n n n n
 ln    ln n  1  ln n  1  ln n  1 
n2 n2 n2 n2
On effectuera deux changements d’indice le premier dans la première somme partielle :
n  1  k ' , n  2  k '  3 et n  N  k '  N  1 ,

 1 1 1 1 1 lnN  1


N N 1 N 1
ln n  1  
k ' 1 k ' 1 N 1
ln k '  
n N
ln k ' ln N 
n2 k '3 k '3
puis le deuxième changement dans la deuxième somme partielle :
n  1  k ' ' , n  2  k ' '  1 et n  N  k ' '  N  1 ;

 1 1 1 ln k ' ' ln 2


N N 1 N 1
ln n  1  
k '' 1 k '' 1
ln k ' '  
n

n2 k ''1 k '3

  1 ln k ' 1 ln N  1 ln N  1   1 ln k ' ' ln 2


N 1 k ' 1 N 1 N N 1 k '' 1
S N
k '3 k '3

 ln 2  1 ln N  1  1 ln N   ln 2  1 ln 1  


N N 1 N
S N
 N
Car les deux sommes sont égales, donc se simplifient, et par passage à la limite quand N   , on
obtient :
S  lim S N  ln 2 .
N
Exercice 2
a) Le domaine de définition de la fonction f est égal au domaine de convergence simple de la série de
 nx

fonctions  1 e .
 n

n²  1
n 0
Etude de la convergence simple :
On applique la règle de D’Alembert, et on a :

191
1
x    n 1 x 1
u e n²  1 x n² x
  lim n 1
 lim   nx  e lim e
n u n x  n n  1²  1 e n 2 2
1 
n n²
x
Si x  0 , alors   e  1 et donc la série est absolument convergente.
x
Si x  0 , alors   e  1 et donc la série est divergente.
Si x  0 , alors   1 et la règle de D’Alembert ne permet pas de conclure. Or en ce point, la série

numérique 
1 est absolument convergente car 1

n n


1 1
 qui est le terme général d’une
n 0 n²  1 n²  1 n²  1 n²
série de Riemann convergente.
Remarque :
Le même résultat est obtenu en appliquant la règle de Cauchy ou C.S.S.A.
En résumé, la fonction f est définie sur   0, .

b) Etude de la convergence uniforme :


 nx

u x   ne²  1  n²  1  n² .
1 1
On voit que pour tout n  IN * et pour tout x   : n

 nx

 
 
D’autre part la série de Riemann  est convergente, donc la série  1 e est normalement
1 n

n 1 n ² n 0 n²  1
(donc uniformément) convergente sur  .
  nx

Comme la suite de fonctions 1

n
e
n 1
 
 sont continues sur  , on en déduit que la fonction somme
 
 nx

f x    1 e est continue sur  .


 n

n 0 n²  1
Remarque :
On peut considérer que la série (qui est convergente absolument) est alternée et que son reste tend
uniformément vers 0 et on en déduit que la série est uniformément convergente sur  .
c) Etude de la dérivabilité :
  nx

*. La suite de fonctions 1


n
e  
 est de classe 1 sur  , et on a :
n²  1  C
 
 nx

u x   1
n 1 ne
n  IN , x  ,
'
n
n²  1
 nx

 u x    1
  n 1 ne
'
**. La série de fonctions est absolument convergente (en appliquant par
n 0 n²  1
n
n 0
exemple la règle de Cauchy) sur  , comme elle est alternée, on peut majorer son reste par le premier
terme négligé :
  n 1 x
e
R x  n  1²  1  n²  2n  2  0  sup R x   n²  2n  2
1 1
x  , n  IN : 0  n n
x

192
Par passage à la limite lorsque n   , on voit que lim Rn  0 , ce qui revient à dire que la série
n 


 u x  est uniformément convergente sur  .


'
dérivée n
n 0
 nx

***. La série  1 e converge simplement


 n
en tout point de 
n²  1
n 0
 nx

1 ne²  1 est dérivable sur  et que :



On en déduit que la fonction somme f x   
n

n 0
 nx

1
 ne
f ' x   
n 1
x  ,
n 0 n²  1
Exercice 3

1u 
1

(a) La fonction u 2 est D.S.E pour u  1 , donc par substitution la fonction

1 x²
1

x 2 est aussi D.S.E pour x ²  1 c'est-à-dire aussi pour x  1 .

1 x²
1

La fonction x  Arc sin x (qui admet pour dérivée la fonction D.S.E x  2 )est elle
aussi D.S.E pour x  1 (Intégration d’un D.S.E).
Finalement comme produit de deux fonctions D.S.E, la fonction f est D.S.E pour x  1 .

1 x² .Arc sin x est dérivable, de dérivée :


1
(b) Pour tout x   1,1 , la fonction f x  

2

f ' x      2 x 1 x²  . Arc sin x  1 x² 


 1
3
x   1,1,
 1
2
 2

 x 1 x²  . Arc sin x  1 


1   1
xf x   1
 1
 2
1  x²   1  x²
On en déduit que :
1  x²  f ' x  xf x  1  1  x²  f ' x  xf x  1 (1)
© On pose :

f x    an x
n

n 0


a x est une série entière réelle de rayon de convergence   0 .


n
Où n
n 0
Elle est dérivable sur son domaine de convergence et on a :

f ' x    nan x
n 1

n 1

En substituant dans l’équation différentielle, on obtient pour tout x   1,1 :


 
1  x²  nan xn1  x an xn  1
n 1 n 0
Ou
  

 na x   nan x   an x
n 1 n 1 n 1
n
1 (2)
n 1 n 1 n 0

193
On effectue un changement d’indice dans la première série du membre gauche de l’égalité
précédente, on pose :
k  n  1, n  1  k  0, n    k  
 

 na x   k  1 ak 1 x
n 1 k
n
n 1 k 0
On effectue un changement d’indice dans la deuxième et la troisième série du membre gauche de
l’égalité précédente, on pose :
k  n  1, n  1  k  2, n    k  

k 1a
 

 na x 
n 1 k

n 1
n
k 2
k 1 x
 

a x   ak 1 x
n 1 k
n
n 0 k 1
L’équation (2) devient :

 k 1a x k 1a x
  
   ak 1 x  1
k k k
(3)
k 1 k 1
k 0 k 2 k 1

a  2 a x²   k 1a x   k 1a x   a
  

x a x 1
k k k
k 1
(4)
1 2 k 1 k 1 0
k 2 k 2 k 2

a  a x  2 a x²   k 1a  k a x  1

k
1 0 2 k 1 k 1
k 2
Par identification, on obtient :
a0  0 , a1  1 , a2  0
k  2, k  1ak 1  k ak 1  0
k
k  2, a 
k  1 ak 1
k 1

2p 2p  2 2
Si k  2 p, a2 p 1  a , a2 p 1  a , …………, a3  a1
2 p 1 2 p 1
2 p 1 2 p 3
3
2 p 1 2 p 1 1
Si k  2 p  1, a2 p  2  a , a2 p  a , …………, a2  a0  0
2p  2 2p
2p 2 p 2
2

Si k  2 p, a2 p 1 
2p

2p  2 2
 .......  a1 
2 p
p!   2

2 p 1 2 p 1 3 2 p  1!
2 p 1 2 p 1 1
Si k  2 p  1, a2 p  2    .......  a0  0
2p  2 2p 2

f x   
 2 p! x p
2

2 p 1
,   1.
p 0 2 p  1!

Exercice 4
Pour tout n  Z , on a :
2 2 e a  in x 
2
 a in 2
1
2a
1
cn  f   2
1 inx
f x dx 
1  a in  x 1 1 e e
e 2 e dx 
2  a in  
2 a  in

2 a  in 
0 0
  0

194
2a
1
inx

x  0,2  : Sf x   e  ae in
2 n  
En utilisant l’égalité de parseval, on a :
 e 2a

1 ² 1
2
f ²x dx 
1
2
e 1
4a

    e dx  4a
2 ax
Donc
n   4 ² a ²  n ²  2 0
2 0
4a



1 e  1   1  1    1 

 

e   1² a²  n² 2a  tha  a 


n   a ²  n ²  a 2 a
n 1


1 1 
1   1  ²
lim  a²  n²    n²  lim 2a  tha   a   6
a 0 n 1 n 1 a 0  

195
BIBLIOGRAPHIE

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