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A)Introduction

1. La définition et les objectifs généraux


2. L’utilité du contrôle interne
III.

LE CONTROLE INTERNE
A)

INTRODUCTION 1-

La définition et les objectifs généraux

Le contrôle interne est le plan d’organisation et l’ensemble coordonné de toutes les méthodes
et procédures adoptées au sein d’une société afin de s’assurer de
La protection des actifs ;
La précision et la fiabilité des informations générées par les différents systèmes ;

L’efficacité opérationnelle de l’exploitation


;
o

Le maintien des lignes de conduite définies par la direction. Les objectifs généraux ci-dessus
peuvent eux-mêmes, pour une meilleure analyse, se
décomposer en un ensemble d’objectifs propres à chacun des principaux cycles d’activités de
la société.
2-

L’utilité du contrôle interne

Le contrôle interne revêt une double importance, tant pour l’auditeur que pour la
société.
a.

Pour
l’auditeur

L'auditeur a besoin d’apprécier le contrôle


interne dans la mesure où le nombre importants d'opérations traitées par l'entreprise rend
impossible de vérifier toutes les opérations constitutives des comptes annuels. De cela,
l'auditeur doit rechercher dans le système mis en place les contrôles effectifs sur lesquels il
pourra s'appuyer pour limiter ses travaux de contrôle des comptes. En bref, l'évaluation du
contrôle interne permet à l'auditeur de déterminer dans quelles mesures il pourra s'appuyer
efficacement sur les procédures existantes au sein de l'entreprise.
b.

Pour la société
Le contrôle interne est un dispositif de la société, défini et mis en œuvre sous sa
responsabilité.

Il comprend un ensemble de moyens, de comportements, de procédures et d’actions


adaptés aux caractéristiques propres de chaque société qui :

contribue à la maîtrise de ses activités, à l’efficacité de ses opérations et à l’utilisation
efficiente de ses ressources, et

doit lui permettre de prendre en compte de manière appropriée les risques


significatifs, qu’ils soient o
pérationnels, financiers ou de conformité. Le dispositif vise plus particulièrement à assurer :

la conformité aux lois et règlements ;

l’application des instructions et des orientations fixées par la direction générale ou


le directoire ;

le bon fonctionnement des processus internes de la société, notamment ceux concourant à la
sauvegarde de ses actifs ;

la fiabilité des informations financières. En effet, le contrôle interne ne se limite pas à un
ensemble de procédures ni aux seuls processus comptables et financiers. Il ne recouvre pas
non plus toutes les initiatives prises par les organes dirigeants ou le management comme la
définition de la stratégie de la société, la détermination des objectifs, les décisions de gestion,
le traitement des risques ou le suivi des performances.
3-

Les principes d’un bon système de contrôle interne

Les démarches de contrôle interne s’appuient sur un ensemble de principes


:-

Une organisation claire, des missions et des responsabilités explicitées ; -

Des procédures
formalisées, claires, comprises et appliquées, adaptées à l’enjeu,
pérennes ; -

Des procédures permettant des recoupements d’informations ;


-

Une grande importance accordée à la compétence et à l’intégrité du personnel et à


tout ce qui peut les renforcer, en particulier pour les postes sensibles ; -

Des séparations de fonction et, en particulier une séparation des fonctions de décision, de
protection et de conservation des actifs, de comptabilisation ; -

Un retour d’expérience régulier sur ce qui « marche » et ne «


marche » pas dans le fonctionnement de chaque processus et dans la tenue des objectifs de
contrôle interne.

Bien entendu, ces principes ne sont pas rigides et le contexte de mise en œuvre doit
être pris en compte.
B)

LA METHODOLOGIE D’EVALUATION DU SYSTEME


DE CONTROLE INTERNE 1-

L’environnement du contrôle interne et le cycle opérationnel

Deux étapes sont considérées pour évaluer le système de contrôle interne


: l’analyse de l’environnement du contrôle interne et l’analyse du cycle opérationnel.

L’environnement du contrôle interne est constitué des éléments qui peuvent avoir des
influences sur la qualité globale du contrôle interne au sein d’une entité comme l’existence
d’une fonction d’audit interne, l’organisation générale incluant la définition

des tâches… Ce domaine intéresse les auditeurs du fait qu’il permet d’avoir une évaluation
préliminaire du
contrôle interne au sein de cette entité. Par ailleurs, toutes les opérations de même nature
ayant subi un traitement répétitif sont regroupées dans
ce qu’on appelle «
cycle opérationnel ». On recense notamment le cycle des achats/fournisseurs, le cycle des
ventes/clients… En effet, plusieurs cycles peuvent exister dans une entité selon la nature de
son activité. Le tableau suivant présente les différents cycles qui peuvent exister dans une
société commerciale et dans un projet de développement :
Société commerciale Projet
Ventes/Client Réapprovisionnement de fonds Achats/Fournisseurs Décaissement + Passation de
Marché Paie & Personnel Paie & Personnel Immobilisations Immobilisations + Passation de Marché
Trésorerie Trésorerie Comptabilité générale Comptabilité générale
Généralement, l’auditeur s’intéresse au cycle significatif. Le système comptable et le
traitement informatique font
parties des éléments à analyser également en matière d’audit
financier.
L’analyse du cycle opérationnel permet ainsi d’évaluer l’atteinte ou non des objectifs de
contrôle interne au sein d’une entité.

La suite de cet ouvrage étudie particulièrement l’analy


se des cycles opérationnels.

2-

L’évaluation du système de contrôle interne

Elle comporte les étapes suivantes :

La description

L’analyse
Les tests

La conclusion
a) La description
Cette étape consiste à retracer les procédures existantes dans l'entité. Cette description
est faite par cycle et a pour objectif principal d’identifier l’existence ou non des points de
contrôle. Ce qui permet de comprendre correctement le système afin de l'évaluer. Par
exemple, dans le cycle vente, l'auditeur peut décrire la procédure depuis l'émission de la
facture de vente jusqu'à l’encaissement des recettes correspondantes.
Les informations qui permettent de cette description sont obtenues à partir
des manuels des procédures
(s'ils existent) des
entretiens approfondies
avec le personnel concerné ou encore
des questionnaires
. Sur un plan général, il existe deux moyens pour décrire les procédures :

Le narratif, qui est un descriptif littéraire des procédures ;

Le diagramme de circulation des documents (ou flow-chart) établi à l'aide des symboles
prédéfinis et qui donne une image graphique de l'ensemble des opérations. Etant un
mémorandum descriptif, le diagramme permet de schématiser les cycles d'opérations par des
symboles suivants l'organisation administrative. Il affiche une suite d'opérations faisant
apparaître les différents documents, postes de travail, les décisions, les responsabilités et les
opérations. Bien que la présentation du diagramme puisse varier d'un auteur à un autre, l'on
retiendra deux modèles de présentation :
o

Le diagramme vertical
: le circuit des documents est présenté verticalement et les services, séparés par un trait
horizontal, sont placés les uns en dessous des autres. Le circuit du document est fait selon
l'ordre chronologique, c'est-à-dire, depuis sa création jusqu'à son archivage ou sa destruction.

Le diagramme horizontal
: la présentation suit le même principe que celui du diagramme vertical. Toutefois, la
circulation des documents entre les services qui sont juxtaposés les uns à côté des autres se
fait horizontalement. Pour cela, l'auditeur choisit une opération représentative et retrace son
cheminement suivant l'ordre indiqué dans le flow-chart ou dans la description narrative, tout
en s'assurant du respect des documents correspondant à l'opération. Exemple : pour le circuit
achat fournisseur, l'auditeur peut poursuivre une opération d'achat depuis la demande d'achat
jusqu'au règlement de la facture en s'assurant de l'existence du bon de commande, du bon de
réception et de la facture. Aussi, l'auditeur peut contacter les différents exécutants dans les
opérations contrôlées pour confirmer leurs déroulements.
b)
L’analyse

Cette étape a pour objectif d’identifier les forces et les faiblesses du système de
contrôle interne existent. Pour cela, il suffit de voir pour chaque cycle opérationnel si les
objectifs de contrôle interne sont atteints et les activités de contrôle qui devraient exister
existent. Une évaluation préliminaire précède le test permettent l’évaluation finale du contrôle
interne.
A ce stade, l’auditeur doit se faire une opinion sur l’aptitude du système à
satisfaire les objectifs de contrôle interne spécifique au cycle examiné. Alors, l'auditeur va
chercher à dégager les points forts et les points faibles théoriques du contrôle interne. A cette
fin, l'auditeur utilise en général des questionnaires de contrôle interne (Q.C.I). Ce sont des
questionnaires fermés qui impliquent des réponses exigent une réponse "oui" ou "non".
Exemple de
questionnaire fermé
dans le cycle "vente-client" : - Toutes les marchandises livrées sont elles facturées ? - Toutes
les marchandises livrées correspondent elles à des marchandises commandées ? Si la réponse
à ces 2 questions est positive (oui), ça constitue une force théorique du système de contrôle
interne, théorique parce que l'auditeur ne s'est pas encore assuré de son application réelle. Si,
par contre, la réponse est négative (non), ça traduit une faiblesse du contrôle interne qu'il
convient par la suite de l'examiner plus précisément.

Etant un outil complémentaire aux diagrammes dans l’évaluation du contrôle interne,


le Q
CI permet de s’interroger sur l’aptitude du système à répondre aux objectifs de contrôle
spécifique à chaque cycle étudié. En outre, une analyse de la séparation des fonctions
incompatibles est faite en distinguant les fonctions suivantes : -

les fonctions opérationnelles, -

les fonctions enregistrements, -

les fonctions autorisation, -

la protection et la conservation.
c) Le test
Afin de s’assurer de la bonne description du système, il est nécessaire de tester
quelques transactions à travers ce système.
En général quatre (04) ou cinq (05) transactions suffisent. S’il y a plusieurs genres de
transactions décrites sur un même graphique (exemple : vente export et vente local), il sera
sélectionné autant de transactions pour chaque catégories d’opération. Ce
type de vérification
doit être refait au début de chaque mission récurrente pour s’assurer que le système n’a pas
été modifié. C’est ce qu’on appelle
: un
test de cheminement
.
Pour chaque point fort recensé, il appartient à l’auditeur d’effectuer un test
de
fonctionnement permettant de confirmer leur application d’une façon permanente. Ce
qui permet à l’auditeur de limiter l’étendue des contrôles des comptes.

d) La conclusion
Vérification du fonctionnement du système et étude des faiblesses : -

Etude des faiblesses : l'auditeur effectue une étude complémentaire afin de mesurer l'impact
éventuel de la faiblesse sur les comptes annuels. -

Vérification du fonctionnement du système (


tests de fonctionnement
) : l'objectif est de savoir si les points forts que l'on a recensés et sur lesquels l'on pourra
s'appuyer pour limiter les travaux de contrôle des comptes, sont appliqués effectivement et de
manière permanente. Pratiquement, il convient donc de vérifier, en effectuant des sondages,
la
correcte mise en œuvre de la
procédure et des contrôles prévus par l'entreprise.

Pour ce faire, on utilise la feuille de liaison, qui reprend les principaux éléments de force et de
faiblesses identifiées dans la description du système et dans le QCI. Elle donne une synthèse
d’évaluation préliminaire sur la qualité du contrôle interne. Elle joue donc un rôle
primordial entre la définition des caractéristiques théoriques du contrôle interne et leur
validation pratique.
N.B
: Tout point fort non appliqué est considéré comme une faiblesse.
Pour donner sa conclusion sur la qualité du contrôle interne, l’auditeur effectue un
recoupement
des forces et faiblesses et identifie les forces sur lesquelles il va s’appuyer ou accorder plus
d’importance.
Les conséquences sur les programmes de vérification seront théoriquement «
qualifiées
»à partir de la feuille de liaison. Le tableau suivant présente un exemple de feuille de liaison :
Objectif du CI Réf Forces Faiblesses Impact sur audit Réf Programme de travail
Ainsi, dans la colonne « impact sur audit
», l’auditeur devra se prononcer sur l’impact des forces et des faiblesses sur le programme
d’audit. Au fait, il permet de répondre à la
question suivante : « peut-
on s’appuyer sur le contrôle interne de l’entité ou non
? ».
L’en
semble des qualifications devra, pour chaque système considéré, donner lieu à une synthèse
de «
risque de contrôle
».
Le schéma suivant récapitule les étapes à suivre lors de l’analyse du système de
contrôle interne :
CONCLUSION
Cette partie de l’ouvrage a permis notamment de présenter les différentes étapes pour
mener à bien une évaluation du contrôle interne. La partie suivante présente des études de cas
qui permettent d’illustrer les t
héories présentées précédemment.

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