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Chapitre IV Estimation de la contrainte horizontal mineure

IV.1. Méthodologie de l’élaboration d’un modèle Géomécanique à une


dimension au puits (1D) :

L’élaboration d’un modèle Géomécanique à une dimension (1D) s’effectue à l’aide d’un
logiciel interne à la Sonatrach MEM (Méchanical Earth Modèle). Ce logiciel permet de
déterminer les paramètres mécaniques ainsi que l’état de contraintes au puits, le déroulement
de ce logiciel est indiqué sur l’organigramme suivant :

Données du champ Propriétés mécaniques

Etat de contraintes et
Calibration du L’évaluation des zones à pression de pore
modèle fracturées

IV.1.1. Informations du puits (Données du champ) :

La première étape de ce modèle consiste de faire une collecte de donnée du puits. Il combine
les données qui proviennent directement des enregistrements de diagraphie comme le Gamma
ray(GR), la densité de la formation (b), le temps de propagation des ondes de compression
(tco) ainsi que le temps de propagation des ondes de cisaillement (tsm), le caliper et les
données provenant des interprétations de diagraphie tel que la porosité effective « e » et le
volume d’argile « Vsh».

IV.1.2. Propriétés mécaniques :

La détermination des caractéristiques mécaniques d’une roche nécessite une combinaison


entre la densité de la roche, les diagraphies soniques (tco, tsm), ainsi que la porosité
effective Φe et le volume d’argile Vsh.

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a. Constants élastiques dynamiques  d , E d :

Le calcul des constants élastiques dynamique se fait comme suit :

9GK
Ed 
G  3K
3K  2G
d 
6 K  2G

Ed
: Module de Young dynamique  MPsi  ;

d : Coefficient de poisson dynamique ;


G : Module de cisaillement dynamique  MPsi  ;

K : Coefficient d’incompressibilité dynamique  MPsi 

Le calcule de G et K se fait comme suit :

b
G  13474.45
(t sm ) 2

 1  4
K  13474.5  b  2 
 G
 ( t co )  3


 b : Densité de la formation g cm 3 ; 
t sm : Temps de propagation d’onde sonique de cisaillement  s ft  ;

t co : Temps de propagation d’onde sonique de compression  s ft 

b. Constants élastiques statiques E S ,  S :

L’estimation des constants élastiques statiques ( E S et  S ) se fait à partir des constantes


élastiques dynamiques ( E d et  d ) à l’aide de la correction de MORALES modifiée qui
s’exprime comme suit :

E S  ( 2.21 C  0.963) E d

s  d

Où:
 C   e SI e  0.35

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 C  0.35SI e 0.35

 C : Porosité calculé.

c. Angle de frottement interne  f :

L’angle de frottement interne est un paramètre très difficile à estimer a travers les logs. Il
existe cependant une corrélation de Gholkar et Plumb, proposée en 1996, et qui prend en
considération le pourcentage d’argile dans la formation et sa porosité effective. Cette
corrélation s’exprime comme suite :

 f  26.5  37.4(1   e  Vsh )  62.1(1   e  Vsh ) 2

Avec :  en degré (°).


f

d. Résistance à la compression UCS (Uniaxial Compressional Strenght) :

Il existe plusieurs corrélations pour l’estimation de la valeur de l’UCS, qui utilisent


différentes données comme le module de cisaillement dynamique, le module de Young
dynamique, le coefficient de poisson dynamique, le volume d’argile et la porosité effective.
Le choix d’une méthode lors d’une simulation sera basé sur la fiabilité des données (degré de
validité), et de la lithologie de la formation ainsi que ses caractéristiques pétrophysiques.

d.1. Corrélation de Coates-Denoo :

La corrélation de Coates-Denoo, établit à la fin des années 60, se base sur les données de
roches contenant un pourcentage d’argile. Elle s’exprime comme suit :

Ed
UCS  0.0866 (0.008Vsh  0.0045(1  Vsh ))
Cbd

Avec :
Vsh : Volume d’argile%;

1 3(1  2 d )
Cbd 
K dyn

Ed : Module de compressibilité 1 MPsi  ;

UCS  MPsi  ;

e. Constante poroélastique :

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La constante poroélastique sera déterminée suivant la corrélation de Krief, qui utilise la


porosité effective (e) :

3
  1  1   e  (1  ) 0  1
e

f. Résistance à la traction :

La résistance des roches à la traction est généralement beaucoup plus faible que celle à la
compression (UCS). Elle est souvent prise égale à une fraction de cette dernière. La
détermination de la résistance limite à la traction se fait donc à partir de la valeur de l’UCS.
L’expérience a montré qu’elle est égale, en générale, au 1/12 de l’UCS.

UCS
Rt 
12

IV.1.3. L’état de contraintes et la pression de pore :

a. L’état de contraintes :

a.1. Estimation de la contrainte verticale :

La détermination de la contrainte verticale s’effectue généralement à l’aide de la diagraphie


de densité des puits voisins. En supposant une stratification horizontale des couches à forer, la
contrainte verticale s’obtient par la relation suivante :

TVD
V  g   b ( z )dz
0

Avec :
g : Constant gravitationnelle ;
 b : Densité globale de la formation ;

TVD : Profondeur verticale vraie ;


Elle peut même déterminer par la méthode de gradient selon la formule suivante :

 V  grad ( V )  TVD

grad ( V ) : Gradient de contrainte.

a. 2. Estimation des contraintes horizontales :

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La détermination des contraintes horizontales peut s’effectue par plusieurs méthodes, qui se
basent sur le modèle de rupture ou de déformation des roches.

 Modèle de déformation poroélastique :


Cette méthode nécessite la connaissance de plusieurs paramètres :
- Module de Young statique ;
-Coefficient de poisson ;
-Contrainte verticale (v) ;
-Pression de pore (PP) ;
-Constant poroélastique () ;
-Déformation dans la direction de hmin (x) ;
-Déformation dans la direction de hmax (y).
Les deux contraintes horizontales sont exprimées en fonction de ces paramètres par les
formules suivantes :
  E E
h  V  AVert PP  Ahor PP  X  Y
1 1 1 2 1 2

  E E
H  V  AVert PP  Ahor PP  Y  X
1 1  1  2 1 2

Où :
AVert : Facteur de correction de la constant poroélastique selon la direction verticale.

Ahor : Facteur de correction de la constant poroélastique selon la direction horizontale.

b. Pression de pore(Pp) :

La pression de pores est un paramètre très important car d’une part elle influe sur les
contraintes effectives qui sont supportées par le squelette solide de la roche.
Pp est aussi estimée par la méthode de gradient comme suite :

PP  grad ( PP )  TVD

grad (Pp) : Gradient de pression, qui est défini comme étant le rapport entre la pression de
gisement et la profondeur psi/ft ;
Pp : Pression de pore psi ;

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TVD : Profondeur verticale vraie ft.

IV.2. Méthodologie d’élaboration d’un profil de contrainte en utilisant la


corrélation de Hassi Messaoud :

En l’absence d’une formulation théorique des caractéristiques mécaniques du cambrien de


Hassi Messaoud, une corrélation a été élaborée afin de déterminer la contrainte horizontale
minimale. Cette corrélation est en fonction des données du champ (les enregistrements de
diagraphie tell la porosité effective « e », le volume d’argile « Vsh », la saturation
d’huile « So »).
La contrainte horizontale minimale min au sein de Hassi Messaoud peut être évalué comme
suite :

 h min  6163.1  1312.2 E  74.416SO

Le module de Young "E" a été exprimé par la formule suivant :

E  12.62  0.4318 e  0.0994Vsh

E: Module de Young Mpsi;


e: Porosité effective %;
Vsh: Volume d’argile %;
So: Saturation d’huile %;
hmin Mpsi;

IV.3. Méthodologie de calcule de la contrainte horizontale minimale par


l’essai de minifrac :

La contrainte horizontale minimale "min " est supposée égale à la pression de fermeture (Pc)
qui est définie comme étant la pression du fluide à laquelle une rupture existante se ferme
globalement. Dans le meilleur des cas, la valeur de min est globalement invariable dans les

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formations homogènes. Les réservoirs se caractérisent généralement par des variations de


lithologie et de fissures normales. Ceux-ci fait que la min devient locale et directionnelle.
Dans ce cas, le choix du Pc dépend de : l'échelle, l'orientation, et de la géométrie
représentative de rupture.
La pression de fermeture de la fracture peut être évaluée par plusieurs méthodes parmi ces
méthodes, la méthode de Nolte qui est la plus fréquente.

IV.3.1. Principe de la méthode « NOLTE » :

Cette méthode est basée sur l’utilisation de la fonction G ( t D ) qui est définie par la relation :

G (t D )  g (t D )  g (t D  0)

La fonction g (t D ) va être développée en utilisant les limites inférieur et supérieure selon le
graphe représenté ci-dessous :

Figure. IV-1:La variation de la fonction g en fonction de  tD  10 .

Cela conduit que la fonction G prend deux expressions qui sont :

G ( t D ) 
16
3
 3 2
(1  t D ) 3 2  t D  1  Upper bound

4  1 1 2 12 
G (t D )  (1  t D ) sin (1  t D )  t D   Lower bound
 2

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t
t D 
tp

NOLTE a prouvé que la pression de fond « PW » pendant l’essai de minifrac varie en fonction
de G qui est elle-même en fonction du temps selon le graphe représenté ci- dessous :

Figure. IV-2: La trace de la pression de fond en fonction de G-function 10

A partir de cette courbe l’évolution de la pression de fond" PW " dans la partie linéaire est
donnée par :

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rpcL t p 
PW   G(tD )  Pc
 2c f 
Où:

PW : Pression de fond ;

rp : Rapport entre la surface de la fracture exposée à la pénétration du fluide et la


surface totale de celui-ci ;
c L : Coefficient de perte de fluide ;
cf : Conformité de la fracture ;
tp : Temps de pompage ;
t D : Temps adimensionnel ;
Pc : Pression de fermeture ;
t : Temps de fermeture;

L’équation précédente illustre que la pente de la courbe P W - G function est négative qui est
égale:
rp cL t p
P 
2c f

D’après les travaux de Nolte, La contrainte horizontale minimale min va être estimée à partir
de la courbe de pression de fond – G function, cette valeur correspond au point marqué par le
changement de pente (voir Fig. IV-2), ainsi que la géométrie de la fracture et l’efficacité ()
de l’opération de fracturation hydraulique (voir chapitre III)

IV.4. Méthodologie de détermination de l’état de contraintes par l’essai de


microfissuration (DSCA) :

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La connaissance des propriétés mécaniques et des contraintes géostatiques régnant dans un


gisement pétrolier est d’une importance capitale pour la mise en œuvre d’une fracturation
hydraulique. A cet effet des essais de laboratoire qui sont faites afin de caractériser le tenseur
des contraintes.

IV.4.1. Principe de l’essai DSCA:

Il a été constaté que toute carotte remontée en surface subit une expansion due à l’annulation
des contraintes géostatiques auxquelles elle était soumise. Cette expansion engendre un réseau
de fissuration à l’échelle microscopique.

Cette constatation nous mène à la conclusion suivante : "la restauration de l’état initiale des
échantillons revient à refermer les microfissures apparus suite à leur extraction du fond du
puits.

L’essai effectué dans ce sens est connu sous le nom de DSCA (differential strain curve
analysis), la méthode consiste à prélever un échantillon cubique dans le cœur d’une carotte
orientée et de la soumettre à une pression hydrostatique (isotrope) afin de s’assurer de la
fermeture de toutes les microfissures.

L’hypothèse principale de cette méthode (DSCA) consiste à supposer que le tenseur de


contrainte effective local est proportionnel au tenseur de déformations dues aux microfissures.
En d’autres termes, la détermination complète de l’état de contrainte revient à la
détermination du tenseur de déformations associé à la microfissuration, à partir des
déformations enregistrées au cours des essais isotropes.

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Figure. IV-3 : Principe de l’essai de microfissuration 18 .

IV.4.2. Comportement de la roche pendant l’essai DCSA:

Le comportement de la roche au cours de cet essai isotrope présente en générale deux


principales phases :

 Une première phase à concavité vers le bas qui correspond à la fermeture progressive
des microfissures.
 Une deuxième partie plus ou moins linéaire qui correspond au comportement élastique
de la roche.

La courbe théorique représentée sur la figure. IV-4 traduit le comportement d’une roche sous
l’effet d’un chargement isotrope.

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Figure.IV-4 : Comportement d’une roche isotrope microfissurée sous chargement


hydrostatique 16 .

La partie (OA) correspond à la fermeture graduelle des microfissures jusqu’à un seuil de


pression "Pf". Ce seuil de pression correspond à la fin de la phase de serrage et au debut de la
phase des déformations élastiques linéaires (AB).
De ce fait la déformation peut ètre décomposé en deux partie :celle due à la fermeture des

fissures et celle due à des déformations élastiques linéaires .


f e

  f e

L’utilisation du postulat de la DSCA permet d’exprimer le tenseur de déformation diagonalisé

 D en un tenseur de contrainte effective diagonalisé  D tel que :


f '

 D   D '
'

Avec :
e
D f  D D

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Il est donc clair que la détermination des contraintes s’arrête sur la seule connaissance du
coefficient de proportionnalité. Ce paramètre ne peut être évalué qu’à travers une hypothèse
supplémentaire qui consiste à égalé la composante verticale s’exerçant sur un plan horizontal
au poids des terres selon la formule suivante :

 zz ' gz  PR


 
 zz f  zz f

Où:
: Pression de pore ;
PR

 : Coefficient de Biot ;
 : Masse volumique ;
Le calcul des contraintes en place sera conduit en prenant un coefficient de Biot petit (= 0.3)
caractéristique des roches à faible porosité.

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