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Aucun médicament n’est inoffensif. Tous sont susceptibles d’engendrer des effets toxiques
s’ils ne sont pas utilisés judicieusement. C’est la raison pour laquelle le législateur a pris un
certain nombre de mesures permettant de contrôler la délivrance des médicaments. Le code de
santé publique et de la population contient la réglementation des substances vénéneuses, ‘est
à dire des substances dont l’administration peut entraîner des effets toxiques et en particulier
des médicaments. Le tableau récapitulatif sera en bas de la page, il montrera les points
fondamentaux de cette réglementation et de l’étiquetage des préparations.
Aucun médicament ne peut être délivré sans ordonnance d’un médecin, d’un vétérinaire, et
pour certains médicaments répertoriés dans une liste établie par le ministère de la santé, d’un
chirurgien-dentiste ou d’une sage femme.
Les médicaments, inclus dans le groupe des substances vénéneuses, sont classés en quatre
listes:
● Les médicaments de la liste I présentent les risques les plus élevés et correspondent
aux médicaments toxiques antérieurement inscrits au tableau A;
● Certains médicaments psychotropes, dont la liste est établie, ont une durée de
prescription réduite (de 2 à 12 semaines).
Règles de prescription:
Les médicaments inscrits sur les listes I et II sont prescrits sur une ordonnance
comprenant,outre les caractéristiques générales:
Renouvellement de l’ordonnance:
Pour les listes I et II, la prescription de médicaments ne peut être supérieure à 12 mois de
traitement. La quantité délivrée en une fois par le pharmacien sur présentation de l’ordonnance
est au maximum de 1 mois, sauf les médicaments contraceptifs qui peuvent être délivrés pour
une durée de 3 mois. De plus, l’ordonnance doit dater de moins de 3 mois.
Le renouvellement d’un médicament de la liste I n’est possible que sur indication écrite du
médecin précisant le nombre de renouvellements ou la durée du traitement.
Le renouvellement d’un médicament de la liste II est possible sauf si le médecin interdit
expressément ce renouvellement sur son ordonnance.
Les médicaments de la liste I sont détenus dans des armoires et locaux fermés à clefs et ne
contenant rien d’autre.
Les médicaments de la liste II sont détenus séparément de tout autre médicament mais doivent
être disposés de façon à ne pas être directement accessibles au public.
Ces dispositions ne sont pas applicables aux spécialités pharmaceutiques qui se trouvent en
rayonnages.
● Liste II: rectangle blanc encadré d’un filet vert où sont portées les indications
précédemment décrites.
Le conditionnement des médicaments des listes I et II doit porter la mention “uniquement sur
ordonnance”. Cette mention n’est pas obligatoire pour les conditionnements ne contenant
qu’une dose d’utilisation.
Les stupéfiants (narcotics des Anglo-Saxons) sont soumis à une législation très stricte en
raison de l’usage inconsidéré de ces médicaments par certains individus les conduisant à la
toxicomanie ou pharmacodépendance. Ces pharmacodépendance sont de véritables fléaux
sociaux car les sujets qui s’y adonnent aboutissent à une déchéance physique et intellectuelle.
Dans certains cas, la descendance même des toxicomanes est atteinte: cocaïnomanes et
alcooliques par exemples ont une descendance tarée.
Les ordonnances sécurisées sont seules autorisées pour la prescription des stupéfiants.
Ces ordonnances sécurisées sont réalisées sur du papier filigrané blanc; le filigrane représente
un caducée visible pour le pharmacien.
L’objectif de ces ordonnances est d'accroître la sécurité de dispensation et de faciliter la
prescription des antalgiques majeurs pour combattre la douleur. L’ordonnance porte le nom du
médecin, le numéro du lot d’ordonnance et un carré, en partie basse, où figure le nombre de
produits prescrits.
Il est interdit de prescrire un stupéfiant pour une durée supérieure à 28 jours, la durée
pouvant être réduite à 7 ou 14 jours. Peuvent être prescrits 28 jours: SKENAN, MOSCONTIN,
RITALINE, SUBUTEX, CHLORHYDRATE DE MORPHINE.
Les stupéfiants et préparations classées comme stupéfiants doivent être rangés dans
des armoires ou des locaux fermés à clé et ne contenant rien d’autre. Le plus souvent, il
s’agit d’une petite armoire placée elle même dans l’armoire renfermant les produits de la
liste I. Ces armoires doivent présenter une efficacité satisfaisante contre le vol (armoires
métalliques,serrures de sûreté,..). Les médecins peuvent avoir une petite provision de
stupéfiants pour l’éventualité de soins urgents.
Le pharmacien doit enregistrer tout mouvement d’entrée ou de sortie des stupéfiants sur un
registre spécial coté et paraphé par le maire ou le commissaire de police, avec mention de la
date, du nom et de l’adresse du fournisseur, désignation du produit et quantité. Le registre qui
doit être tenu sans blanc ni ratures est conservé pendant dix ans.
Chaque année, le pharmacien doit faire un inventaire général des stupéfiants dans son officine.
Toutes ces dispositions sont applicables également en milieu hospitalier.
Règles de prescription:
Un certain nombre de mesures ont été introduites pour essayer de diminuer la consommation
d’hypnotiques et d’anxiolytiques en France et favoriser un usage plus rationnel de ces
médicaments. Dans ce but, la durée de prescription des hypnotiques et anxiolytiques a été
définie:
Prescription:
En milieu hospitalier, les internes et résidents en médecine reçoivent , pour avoir le droit
de prescrire, une délégation des médecins dont ils dépendent. Le directeur de l'hôpital
communique au pharmacien la liste des personnes autorisées à prescrire avec l’intitulé précis
de leurs fonctions. Les prescriptions de médicaments sont individuelles, et doivent être datées
et signées du prescripteur. L’original de la prescription est conservé dans le dossier médical,
une copie est remise à la pharmacie. Pour éviter le vol et/ou la falsification des ordonnances,
celles-ci , ainsi que le tampon d’identification du médecin, doivent être rangées sous clé.
Les médicaments sont délivrés au service qui en fait la demande par le pharmacien de l'hôpital
ou l’interne en pharmacie (ou l’étudiant de la 5ème année hospitalo-universitaire) qui auront
reçu délégation du pharmacien dont ils dépendent. Le pharmacien conserve la justification des
prescriptions pendant trois ans.
L'infirmière doit vérifier l’identité du malade et le nom des médicaments avant administration
au malade. Pour chaque médicament, les doses administrées et l’heure d’administration sont
enregistrées sur un document conservé dans le dossier médical.
Les substances vénéneuses sont détenues dans des locaux et armoires fermées à clé. Le
surveillant du service ou une infirmière désignée par le médecin responsable du service fixe par
écrit les dispositions propres à éviter toute perte, vol ou emprunt des clés de rangement.
Le pharmacien et le médecin déterminent une liste qualitative et quantitative des médicaments
destinés à être conservés par le service pour faire face aux besoins urgents. Cette liste
est établie en deux exemplaires datés et signés: un exemplaire est affiché sur l’armoire de
rangement, l’autre est conservé à la pharmacie. Un médecin est spécialement responsable de
l’utilisation des médicaments de cette dotation qui est réservée au moins une fois par an.
Le renouvellement pour besoins urgents ne peut être effectué que sur présentation des relevés
d’administration accompagnés d’un état récapitulatif.
Tout transport de médicaments entre la pharmacie et les services de soins doit se faire dans
des chariots ou conteneurs fermés à clé.
La composition de la dotation des médicaments pour besoins urgents doit être contrôlée
régulièrement par le pharmacien, en particulier la conformité avec la liste, le mode de détention
et les quantités. La visite du pharmacien donne lieu à un procès-verbal daté et consigné par le
pharmacien et le chef de service.
Chaque médicament doit être détenu de préférence dans son conditionnement d’origine.
Si ce n’est pas le cas, par exemple pour des raisons d’utilisation importante dans le service
nécessitant de très nombreuses boites d’un médicament, le médicament est transféré dans des
récipients qui doivent obéir aux règles suivantes d’étiquetage:
● stupéfiants: étiquette blanche avec large filet rouge;
● liste I: étiquette blanche avec large filet rouge;
● liste II: étiquette blanche avec large filet vert.
Dans la partie inférieure, séparée du contexte par une ligne noire et inscrite en lettres noires,
la mention bien visible “respecter les doses prescrites”.
L’étiquette du conditionnement doit mentionner le numéro de lot et la date de péremption du
médicament qu’il contient. La notice d’information du médicament doit être jointe ou à défaut
l’unité de soins doit disposer de la documentation nécessaire.
Les médicaments classés comme stupéfiants ne peuvent être délivrés que sur prescription
du médecin, chirurgien dentiste ou sage-femme. L’ordonnance doit comporter les mentions
suivantes:
● l’identification de l'établissement et de l’unité de soins;
● l’identification du prescripteur avec l’intitulé précis de sa fonction;
● l’identification précise du malade avec son nom, prénom , sexe, âge, et, le cas échéant,
taille et poids;
● l’identification du ou des médicament(s) : la dénomination et, s’il s’agit d’une préparation
magistrale, la formule détaillée ; la forme pharmaceutique, le dosage, la posologie et la
durée du traitement, la voie d’administration ;
● le prescripteur doit indiquer en toutes lettres la quantité prescrite: nombre d’unités
thérapeutiques, s’il s’agit de spécialités, doses ou concentrations de substances et
nombre d’unités ou volume, s’il s’agit de préparations magistrales;
● toute autre information nécessaire à la dispensation du ou des médicament(s)
concernés.
Les médicaments contenant des stupéfiants ne doivent être remis par le pharmacien
qu’au surveillant ou à la surveillante de l’unité de soins, ou à un infirmier ou une infirmière
conjointement désigné(e) par le médecin responsable de l’unité de soins et le pharmacien ou, le
cas échéant, au prescripteur lui-même.
Relevés d’administration:
Un relevé nominatif doit être effectué au fur et à mesure de l’administration de tout médicament
contenant des stupéfiants sur un document spécial comportant:
● le nom de l’établissement;
● la désignation de l’unité de soins;
● la date et l’heure d’administration;
● les noms et prénoms du malade;
● la dénomination du médicament;
● la dose administrée;
● l’identification du prescripteur;
● l’identification de la personne ayant procédé à l’administration et sa signature.
Ces relevés nominatifs sont datés et signés par le médecin responsable de l’unité de soins et
adressés à la pharmacie qui les conserve pendant trois ans.