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27 décembre 2012
6 Notion de compact 30
6.1 En dimension quelconque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
6.2 Compacité en dimension finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
6.3 Compacité, exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
1
8 Continuité des applications linéaires 41
8.1 Caractérisation des applications linéaires continues . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
8.2 Cas de la dimension finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
8.3 Continuité des applications bilinéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
8.4 Normes subordonnées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
8.5 Normes subordonnées aux normes usuelles de Kn : . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
8.6 Recettes pratiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
8.7 Algèbre normée (HP) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
8.8 Exercices : continuité des applications linéaires, topologie et matrices . . . . . . . . 46
10 Résumons nous 53
10.1 En dimension quelconque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
10.1.1 Généralités : limites, normes équivalents, topologie . . . . . . . . . . . . . . 53
10.1.2 Fonctions continues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
10.1.3 Suites de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
10.2 Espaces vectoriels normés en dimension finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
10.3 Les compacts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
10.4 Applications linéaires dans les evn et continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
11 Quelques corrigés 58
2
1 Espaces vectoriels normés
Nous introduisons ici la notion de norme généralisant par là les normes || − ||∞ , || − ||1 , || −
||2 définies en sup sur les espaces Rn ainsi que les normes euclidiennes définies à partir d’un
produit scalaire. Ces normes nous permettront de définir les limites de suites dans des espaces
divers : suites de vecteurs (solutions approchée de systèmes d’équations), suites de fonctions (calculs
d’intégrales, étude des séries de Fourier, solutions approchées des équations différentielles,...), suites
de matrices (recherche de solutions approchées de systèmes linéaires, recherche de valeurs propres
de matrices...).
Remarque les normes généralisent les notions de valeurs absolues et de module. Elles vérifient
par exemple la propriété fondamentale (inégalités triangulaires) :
Exemples
1. Dans Rn ou Cn , les normes
n
X ||x||∞ = sup |xk |
||x||1 = |xk | n
X
!1/2
k
2
k=1 ||x||2 = |xk |
k=1
On commencera par les exercices 5, 7 pour une première approche de ces normes...
2. Dans B(A, K), fonctions bornées de A dans K, la norme
3
Z b !1/2
Z b ||f ||∞ = sup |f (x)|
||f ||1 = |f (x)| dx ||f ||2 = |f (x)| dx2
x∈[a,b]
a
a
4. On peut encore définir sur C 1 ([a, b], K), ensemble des fonctions de classe C 1 sur [a, b], les
normes
N1 (f ) = ||f ||1 + ||f 0 ||1 N2 (f ) = ||f ||2 + ||f 0 ||2 N∞ (f ) = ||f ||∞ + ||f 0 ||∞
∞
X ||u||∞ = sup |ui |
||u||1 = |ui | ∞
X
!1/2
i∈N
i=0 ||u||2 = |ui |2
i=0
6. Sur les espaces de matrices voir le tableau du paragraphe (8.5) et la norme de Schur
définie par q
||A|| = T r(At¯A).
Exercice 1 normes
1. Au kilomètre : démontrer que dans le tableau qui précède nous avons bien défini des normes
(pour ce qui est de la colonne centrale et de la norme de Schur, attendez d’avoir étudié le
paragraphe (1.2) sur les espaces préhilbertiens).
2. Démontrer que
Z b
N (f ) = |f (0)| + |f 0 (t)| dt
a
définit une norme sur l’espace des fonctions de classe C 1 sur [a, b].
3. Soit E l’espace vectoriel des fonctions de classe C 1 sur R. Définit on une norme sur E en
posant pour f ∈ E,
N (f ) = |f (a)| + ||f 0 ||∞ ?
4. Soient a0 , a1 , ..., ap des complexes. La fonction N définie par
p
X
N (P ) = |P (ak )|
k=0
4
1.2 Normes dans les espaces pré-hilbertiens
Les espaces préhilbertiens sont les espaces munis d’un produit scalaire réel ou complexe, normés
par N2 (x) =< x|x >1/2 .
L’inégalité triangulaire est alors une conséquence de l’inégalité de Cauchy-Schwarz.
Ils interviendront, pour ce qui est de notre programme, en géométrie, en algèbre linéaire (diago-
nalisation des matrices symétriques...), pour l’étude des séries de Fourier... Ils jouent par ailleurs
un rôle fondamental dans l’étude des équations différentielles ; en physique, ils donnent le cadre
modélisant la mécanique quantique, etc...
On aura remarqué que si K = R, on retrouve la définition usuelle du produit scalaire réel : forme
bilinéaire, symétrique et définie positive.
Questions préalables
Démonstration
1. Remarquons que l’inégalité est évidente si y par exemple est nul.
2. Supposons alors y 6= 0 et considérons le polynôme de la variable réelle
F (λ) =< x + λy | x + λy >= λ2 < y | y > +2 λRe(< x|y >)+ < x|x > .
C’est un polynôme du second degré (le coefficient de λ2 est strictement positif) qui est positif
sur R. Nous avons donc
∆ = 4Re2 (< x|y >) − 4 < y|y > < x|x >≤ 0
soit p p
|Re < x|y > | ≤ < x|x > < y|y >.
5
3. Considérons alors x et y quelconques.
Pour majorer | < x|y > |, notons < x|y >= eiθ | < x|y > | et x0 = e−iθ x. La relation
précédente devient p p
|Re < x0 |y > | ≤ < x0 |x0 > < y|y >
avec Re(< x0 |y >) = Re(e−iθ < x|y >) = Re(| < x|y > |) = | < x|y > | et < x0 |x0 >=<
x|x > nous obtenons alors la relation de Cauchy-Schwarz :
p p
| < x|y > | ≤ < x|x > < y|y >.
4. Le cas d’égalité :
⇐ Supposons que x = λy ou y = λx, il y alors égalité dans la relation précédente ;
p p
⇒ Supposons que | < x|y > | = < x|x > < y|y >.
Si y 6= 0, pour x0 quelconque,
G(λ) =< x0 + λy | x0 + λy >= λ2 < y | y > +2 λRe(< x0 |y >)+ < x0 |x0 > .
Le tableau ci-dessous donne quelques exemples de produits scalaires réels ou complexes et les
normes associées :
n n
!1/2
n
X X
K (x|y) = xk yk ||x||2 = |xk |2
k=1 k=1
!1/2
Z b Z b
C([a, b], C) (f |g) = f (x)ḡ(x) dx ||f ||2 = |f (x)|2 dx
a a
suites
telles que ∞ ∞
!1/2
X
∞ 2
X
< u, v >= ui vi 2
P
|ui |
i=0 ||u||2 = |ui |
converge i=0 i=0
q
Mn (K) (A|B) = T r(At¯B) ||A|| = T r(At¯A)
Les questions spécifiques aux espaces préhilbertiens : voir les exercices 47, 41, 50, ...
Exercice 2 normes
6
1. Soient a0 , a1 , ..., ap des complexes. La fonction N définie par
p
!1/2
X
N (P ) = P (ak )P (ak )
k=0
E = {f : R → C \ f C 0 , |f |2 intégrable }
Remarque fondamentale :
l’existence de la limite et la limite elle-même dépendent de la norme choisie (en dimen-
sion infinie, comme nous le verrons). L’exemple de l’exercice 4 est édifiant.
Démonstration
Exercice 3 fondamental, sera généralisé dans l’étude des evn de dimension finie...
1. On note Xn =t (xn,1 , xn,2 , ..., xn,d ) ∈ Kd . Montrer que les propositions qui suivent sont
équivalentes :
– (Xn )n converge vers X pour la norme || ||∞ ;
– (Xn )n converge vers X pour la norme || ||1 ;
– (Xn )n converge vers X pour la norme || ||2 ;
– lim xn,1 = xi pour 1 ≤ i ≤ d.
2. Pour une norme de votre choix dans le tableau du paragraphe (8.5), montrer l’équivalence
– (Mn )n converge vers M pour la norme N ;
– les suites de composantes (mn,i,j )n convergent vers les Mi,j .
3. voir l’exercice 65 pour une suite de polynômes qui ne converge pas alors que les suites des
coordonnées convergent...
7
Exercice 4
Soit C l’espace vectoriel des fonctions continues sur [0, 1], à valeurs dans C.
1. Dans cet espace, on considère les suites (fn )n , (gn )n des fonctions
fn : x ∈ [0, 1] → xn , gn : x ∈ [0, 1] → n1/2 xn .
(a) Montrer que ||fn − 0||1 a pour limite 0 ; que dire de ||gn − 0||1 ?
(b) Montrer que ||fn − 0||2 a pour limite 0 ; que dire de ||gn − 0||2 ?
(c) Que dire de ||fn − 0||∞ ? de que dire de ||gn − 0||∞ ?
2. Montrer que si une suite (fn )n d’éléments de C converge vers g ∈ C pour la norme || ||∞ ,
elle converge aussi pour les normes || ||1 et || ||2 .
Démonstration
(2) ⇒ (1) : quasi-immédiat ;
(1) ⇒ (2) : raisonner par l’absurde
Théorème 4
Soit E un espace vectoriel et N1 , N2 , deux normes équivalentes et (xn )n une suite d’éléments de
E. Alors
– (xn )n converge vers l pour N1 ssi elle converge vers l pour N2 .
– (xn )n est une suite de Cauchy pour N1 ssi c’est une suite de Cauchy pour N2 .
Démonstration
La première assertion est conséquence du théorème 3.
Pour la deuxième assertion, par symétrie des hypothèses, il suffit de montrer qu’une suite de Cauchy
pour pour N1 est une suite de Cauchy pour N2 : pour cela on observe que
1
N2 (xn+p − xn ) ≤ N1 (xn+p − xn )...
α
Exercice 5 Exemples des normes usuelles de Kn
1. Montrer que les trois normes ||x||1 , ||x||2 , ||x||∞ , définies sur Kn , vérifient les inégalités sui-
vantes (préciser les cas d’égalité) :
||x||∞ ≤ ||x||1 ≤ n||x||∞
√
||x||∞ ≤ ||x||2 ≤ n||x||∞
√
||x||2 ≤ ||x||1 ≤ n||x||2 .
On en déduit qu’elles sont équivalentes. On montrera en fait que dans un ev de dimension
finie toutes les normes sont équivalentes.
8
2. Montrer (si ce n’est déjà fait) que dans K3 , pour toute suite (Xn )n , les relations suivantes
sont équivalentes :
– (Xn )n converge vers X pour la norme || ||∞ ;
– (Xn )n converge vers X pour la norme || ||1 ;
– (Xn )n converge vers X pour la norme || ||2 ;
– lim xn = x, lim yn = y, lim zn = z.
Les notations sont évidentes.
3. Montrer que si l’une quelconque des propositions précédentes est vérifiée, alors pour toute
norme N sur Kn , lim N (X − Xn ) = 0.
et que ce n’est pas une suite de Cauchy (même définition que dans R) dans ce même espace
normé par || ||∞ .
En déduire que les normes ||f ||1 , ||f ||∞ , ne sont pas équivalentes. Comparer les.
2. Montrer que les normes ||f ||1 , ||f ||2 , définies dans C([a, b], K), ne sont pas équivalentes. Re-
chercher les relations entre elles.
9
2 Topologie dans un espace normé
Pensez à faire des dessins !
2. De la même façon, la boule ouverte de centre Ω, de rayon r > 0, est l’ensemble B(ω, r) =
{x ∈ E; ||x − Ω|| < r}.
3. Si D une partie de E, a ∈ E, on dit que a est un point adhérent à D ssi :
∀ε > 0, B(a, ε) ∩ D 6= ∅.
∃r > 0, B(a, r) ⊂ D.
Remarque : E et ∅ sont des parties à la fois ouvertes et fermées de (E, || ||). Il existe également
des parties qui ne sont ni ouvertes ni fermées.
Démonstrations :
1. Dessiner et utiliser l’inégalité triangulaire pour montrer que si x ∈ B(a, r), il existe ρ tel que
B(x, ρ) ⊂ B(a, r);
10
2. Analogue, en raisonnant sur le complémentaire d’un boule fermée ;
3. ensembliste ;
4. ensembliste, en justifiant les formules :
{ ∩i Ai = ∪i {Ai , { ∪i Ai = ∩i {Ai , .
Démonstration
Théorème 7
Soit E un espace vectoriel et N1 , N2 , deux normes équivalentes, U une partie de E.
– U est un ouvert (respectivement un fermé) de E pour la norme N1 ssi c’est un ouvert (respecti-
vement un fermé) de E pour N2 .
– Ū est l’adhérence de U dans (E, N1 ) ssi c’est l’adhérence de U dans (E, N2 );
BN (O, r) ⊂ BN 0 (0, 1)
11
1 1 1
–1 –1 –1
0.5
–1 –0.5 0.5 1
–0.5
–1
corrigé en 11
12
2. On dit qu’un partie de E est dense dans E ssi Ā = E. 0n observe que A est dense dans E
ssi tout élément de E est limite d’une suite d’éléments de A;
Proposition 8
Soit A une partie non vide de l’evn E.
– Un élément y ∈ E est adhérent à A ssi il est limite d’une suite d’éléments de A. (rappel)
– L’adhérence de A dans E, est le plus petit fermé contenant A.
Démonstration
Exercice 12 exemples
1. Justifier que Q est dense dans R, sachant que vous avez admis en L1 qu’entre deux réels il
existe un rationnel ; en va-t-il de même pour les décimaux ?
2. Soit (G, +), un sous-groupe de (R, +). Montrer que deux cas sont possibles :
– soit il existe a ∈ R tel que G = aZ;
– soit G est dense dans R.
Voir une application dans l’exercice 14.
3. Démontrer le théorème 9
4. On suppose que A est une partie dense de l’evn (E, N ), que f est une fonction continue sur
A, valeurs dans (F, || ||). Donner des conditions pour que f soit prolongeable en une fonction
continue de E dans F. Donner aussi des contre-exemples.
Théorème 9
Soient f et g deux fonctions continues sur un evn (E, N ) à valeurs dans (F, || ||). S’il existe une
partie A, dense dans E sur laquelle f et g coı̈ncident, alors f et g sont égales sur E.
Démonstration
Nous verrons en analyse l’importance de cette notion, quelques exemples ci-dessous :
Exercice 13 Démonstrations par densité
1. Existe-t-il une application continue de R dans lui-même même telle que sur les rationnels,
f (x) = x2 , f (x) = 0 ailleurs ?
2. Soit f une fonction continue sur R telle que f (x + y) = f (x) + f (y). On note a = f (1).
Calculer f sur Q. Que vaut elle sur R?
Exercice 14 les suites ein n∈Z , (cos n)n et (sin n)n
On se propose de prouver que ces suites sont denses dans U et [−1, 1].
1. Montrer que l’ensemble des réels m + 2kπ forme, lorsque (m, k) décrit Z2 , un sous-groupe de
(R, +).
2. En déduire la densité de {ein ; n ∈ Z}. dans U (on admettra que π est irrationnel, ce qui est
proposé en exercice dans la chapitre topologie de R).
3. Montrer que l’ensemble des sin n, n ∈ N est dense dans [−1, 1].
13
1. Une intersection d’espaces denses est elle dense ?
2. Démontrer qu’un intersection de deux ouverts denses est dense.
3. * Que dire d’un intersection quelconque d’ouverts denses ?
Exercice 18
Soient f et g deux endomorphismes de E evn de dimension finie.
1. On suppose f inversible, montrer que f ◦ g et g ◦ f ont le même polynôme caractéristique.
2. Généraliser.
14
Théorème 10 limite et composées
Soient (E, || ||), (F, || ||) (G, || ||) trois espaces normés (on note par commodité les trois normes de
la même façon), et deux applications :f : D ⊂ E → F, g : D0 ⊂ F → G, telles que g ◦ f soit définie
sur D. Alors, pour tout a point adhérent à D, pour tout b ∈ F,
3. On dit que f est lipschitzienne sur D s’il existe K > 0 tel que
Démonstration
• La partie ⇒ est conséquence du théorème précédent (composition des limites).
• Pour la réciproque raisonnons par l’absurde en supposant f non continue en `.
Il existe alors ε > 0 tel que pour tout α > 0 il existe x ∈ Df tel que ||x−`|| ≤ α et ||f (x)−f (`)|| > ε.
En faisant successivement α = 1, α = 1/2, ...,α = 1/n, on construit une suite (xn )n d’éléments de
Df de limite ` ∈ Df , tel que pour tout n ∈ N∗ on ait ||f (xn ) − f (`)||F > ε.
Exercice 19
Les applications suivantes sont elles continues ? uniformément continues, lipschitziennes ?
1. Les applications coordonnées X ∈ Kn → xk ∈ K, l’espace de départ étant muni d’une
quelconque des normes usuelles ;
2. Si M est une matrice de Mn (K), l’application linéaire associée :
X ∈ Kn → M X ∈ Kn ,
lorsque les espaces de départ et d’arrivée sont munis de l’une quelconque des trois normes
usuelles (ce qui fait 9 cas, pour une seule preuve !).
3. Le déterminant ;
15
4. Montrer que l’ouvert des matrices inversibles GLn (K) est dense dans Mn (K) pour la norme
de votre choix.
Indication : le déterminant det(M + λIn ) est un polynôme en λ;
5. On note C = C([0, 1], K). Étudier la continuité des applications
Z 1
δ : f ∈ C → f (0) ∈ K, I : f ∈ C → f (t) dt ∈ K,
0
Théorème 12 images réciproques des ouverts, des fermés par les applications continues définies
sur E tout entier
Soit f une application continue de l’espace normé (E, N ) à valeurs dans (F, || ||). Pour toute partie
Ω de F on note f −1 (Ω) = {x ∈ E; f (x) ∈ Ω}.
1. Si Ω est un ouvert de F, f −1 (Ω) est un ouvert de E.
2. Si Ω est un fermé de F, f −1 (Ω) est un fermé de E.
Théorème 13 images réciproques des ouverts, des fermés par les applications continues sur
une partie de E
Soit f une application continue sur une partie D de l’espace normé (E, N ) à valeurs dans
(F, || ||). Pour toute partie Ω de F on note f −1 (Ω) = {x ∈ E; f (x) ∈ Ω}.
16
1. Si Ω est un ouvert de F, f −1 (Ω) est un ouvert relatif de D (ie : l’intersection de D et d’un
ouvert de E).
2. Si Ω est un fermé de F, f −1 (Ω) est un fermé relatif de D (ie : l’intersection de D et d’un
fermé de E).
Exercice 23 bassin d’attraction Soit f une fonction de classe C 1 sur R, a un point fixe de f. On
suppose que ce point fixe est attractif, ie : |f 0 (a)| < 1. On note J le plus grand intervalle contenant
a et tel que pour tout x0 ∈ J, la suite de premier terme x0 telle que xn+1 = f (xn ) pour tout n ∈ N,
converge vers a (bassin d’ attraction de a).
1. Montrer que J contient un voisinage ]a − ε, a + ε[ de a.
2. Montrer que J est un intervalle ouvert.
voir commentaire ??
sont équivalentes
Théorème 14 Soit (E, || ||), un espace normé, on munit les espaces produits E × E, K × E et
F × G des normes définies par
17
– l’application norme x ∈ E → ||x|| ∈ R, est continue ;
– l’addition (x, y) ∈ E × E → x + y ∈ E, est continue ;
– la multiplication externe (λ, x) ∈ K × E → λx ∈ E, est continue ;
– la projection (x, y) ∈ E × F → x ∈ E est continue ;
– la remontée x ∈ E → (x, y) ∈ E × F est continue pour tout y ∈ F ;
– si f et g sont des applications continues de E dans F et G respectivement, alors
x ∈ E → (f (x), g(x)) ∈ F × G
Commentaires :
– ce dernier résultat est fondamental, d’un usage constant : voir l’étude des evn de dimension finie
en (4) pour sa preuve ;
– les normes, sommes, produits, produits par un scalaire, par une fonction scalaire continue, quo-
tients par une fonction scalaire continue , produits scalaires, produits vectoriels, composées, de
fonctions continues lorsqu’ils sont définis, sont des fonctions continues.
(x, y) ∈ E 2 → (x|y) ∈ R;
18
Exercice 26
1. Montrer que toute fonction lipschitzienne est uniformément continue ;
√
2. Montrer directement que x → x est uniformément continue et qu’elle n’est pas lipschitzienne
sur [0, +∞[.
3. Montrer que → ln x n’est pas uniformément continue sur ]0, 1] mais qu’elle l’est sur [1, +∞[.
Théorème 16 théorème de Heine (voir aussi la généralisation aux compacts dans un normé :
théorème ??)
Soit f une fonction définie sur une partie compacte I de R. Si f est continue sur I, elle est aussi
uniformément continue.
19
3 Suites de Cauchy dans les evn, espaces complets
3.1 Suites de Cauchy
Définition 10 suites de Cauchy
Soit (Xn )n une suite d’éléments d’un evn, (E, N ). On dit que c’est une suite de Cauchy pour la
norme N lorsqu’elle vérifie :
– la suite (f )n , lorsque fn est la fonction x → xn élément de C([0, 1], R) muni de l’une des
normes || ||∞ , || ||1 , ou || ||2 ?
20
3.2 Espaces complets ou espaces de Banach
Définition 11 On appelle espace complet ou espace de Banach, un evn dans lequel les
suites de Cauchy sont convergentes. On dit encore que c’est un espace de Hilbert s’il s’agit d’un
préhilbertien réel ou complexe complet.
Nous verrons que tous les evn de dimension finie sont des espaces complets. Les
exercices qui suivent donnent des exemples et contre-exemples en dimension infinie :
21
1. Montrer que si (fn ) converge vers f dans un de ces trois espaces, alors
∀x ∈ [0, 1], lim fn (x) = f (x).
2. Un evn non complet
s 2
1 1
(a) On pose un (x) = x− + pour x ∈ [0, 1]. Montrer que cette suite converge
2 n
dans (B, || ||∞ ) mais pas dans (C 1 , || ||∞ ).
(b) En déduire que dans l’evn (C 1 , || ||∞ ) il existe des suites de Cauchy qui ne convergent
pas.
3. On admet ici que (B, || ||∞ ) est complet (ce qui est détaillé dans l’exercice 29).
(a) ** Montrer que C est fermé dans (B, || ||∞ ).
Indication : on montrera que si ||f n − f ||∞ → 0, alors f est aussi continue, en utilisant
la relation suivante :
Démonstration : en tout point identique à la démonstration proposée pour les suites numériques.
Ce théorème n’est pas explicitement au programme. Sachez refaire la démonstration qui in-
tervient dans tous les problèmes de point fixe et les études de suites récurrentes - voir le chapitre
précédent (topologie de R). Il est à la base de résultats fondamentaux en analyse et géométrie :
voir par exemple la démonstration du théorème des fonctions implicites proposée en mini-problème
à la fin du chapitre Topologie de R.
22
Exercice 32 Un algorithme de point fixe
On considère deux droites D1 et D2 non parallèles. On souhaite prouver l’existence et l’unicité
des points M et N appartenant respectivement à D1 et D2 tels que MN réalise le minimum de
{XY /(X, Y ) ∈ D1 × D2 } et calculer une approximation de leurs coordonnées et de la distance MN.
Description d’un algorithme :
- On se donne A0 ∈ D1 .
- Pour An ∈ D1 , on considère Bn le projeté orthogonal de An sur D2 et An+1 le projeté orthogonal
de Bn sur D1 .
~ → < w|~
~ ∈E
π:w
~ u>
~u.
< ~u|~u >
~ sur −
Donner une expression de π1 ◦ π2 où πi est la projection vectorielle orthogonale de E
→
Di .
2. Montrer qu’il existe une application ψ de D1 dans elle même telle que pour tout n ∈ N,
An+1 = ψ(An ). Démontrer que ψ est strictement contractante.
3. Justifier que les suites (An )n et (Bn )n convergent et que leurs limites respectives M et N
vérifient
- (M N ) est perpendiculaire à D1 et D2
- M N = inf{XY /X ∈ D1 , Y ∈ D2 }.
(b) Écrire une fonction Phi :=proc(A,U,B,V,M,n) qui prend en arguments des triplets
A, U, B, V, M et un entier n et retourne les listes [A0 , A1 , ..., An ] et [B0 , B1 , ..., Bn − 1]
lorsque A0 est le projeté orthogonal de M sur D1 .
voir corrigé en 11
23
4 Espaces vectoriels normés en dimension finie
Dans cette section E est un espace vectoriel de dimension finie sur K = R ou C. La plupart des
résultats obtenus sont faux dans le cas générique ou n’ont pas de sens en dimension infinie.
4.1 Suites des composantes dans une base, équivalence des normes
On suppose ici que E est de dimension N et qu’il admet pour base la famille (ei )1≤i≤N . On note
(Xn )n une suite d’éléments de E avec
N
X
Xn = x(i)
n ei .
i=1
Proposition 20 réciproque de la proposition précédente ; des suites de vecteurs aux suites des
composantes
Si la suite (Xn )n d’éléments de E, evn de dimension finie, converge vers L pour la norme N , alors
(i)
les suites des composantes (xn ), convergent dans K vers les coordonnées correspondantes Li de
L.
Démonstration
Résultat plus difficile. L’exercice qui suit propose une démonstration dans un espace réel de dimen-
sion 2, comme une belle application du théorème de Bolzano-Weierstrass dans R ou C; on l’adapte
à une démonstration par récurrence en considérant l’espace produit (E 0 , N ) = (E × K, N ) la norme
produit étant définie par N (X) = X(X 0 , x) = sum(N (X), |x|).
Exercice 33
Soit (Xn )n une suite dans un K−evn, (E, N ), de dimension 2, de base (e1 , e2 ).
Posons Xn = xn e1 + yn e2 .
1. Justifier que N (Xn ) ≥ | |xn |N (e1 ) − |yn |N (e2 ) |.
2. On suppose que lim N (Xn ) = 0.
(a) Montrer que si (xn )n ne converge pas vers 0, il existe une suite extraite (xnp )p telle que
∃m > 0, ∀p ∈ N, |xnp | ≥ m.
ynp
(b) En déduire que la suite zp = est bornée.
x np
(c) A l’aide d’une suite extraite de |zp |, ainsi que de vos neurones, concluez.
24
3. Montrer que si lim N (Xn − X) = 0, alors les suites de coordonnées vérifient :
lim xn = x, lim yn = y.
Une fois ce dernier résultat établi, on démontre facilement le théorème fondamental suivant :
Démonstration Si une suite (Xn ) est N1 −convergente, les suites de ses composantes convergent,
elle est alors convergente pour une norme N2 quelconque. On sait qu’il existe dans ce cas un réel
α > 0 tel que N2 ≤ αN1 . Par symétrie les normes sont équivalentes.
Remarque : En dimension finie, les suites convergentes, les fonctions continues, les ouverts, les
parties bornées, les fermés, les parties denses, la continuité, les limites... ne dépendent pas de la
norme. On n’a donc pas à préciser pour quelle norme une suite converge et la locution ”espace
vectoriel normé de dimension finie sur K” a un sens. Par contre les boules sont attachées à la norme
qui les définit.
Attention, ce résultat est toujours faux en dimension infinie.
Exercice 34
On considère une suite de matrices symétriques réelles convergente : (Sn )n ∈ Mk (R)N .
1. La limite est elle symétrique ?
2. On sait que pour chaque entier n, Sn est orthogonalement semblable à une matrice diagonale
Dn = diag(λn1 , λn2 , ..., λnk ), c’est à dire une matrice Pn ∈ On (R) telle que Pn−1 Sn Pn = Dn .
Justifier qu’il existe une sous-suite de (Pn )n qui converge dans Mn (R).
3. Que peut on dire des suites de valeurs propres ?
25
Théorème 23 les evn de dimension finie sont complets
Dans un evn de dimension finie une suite converge ssi c’est une suite de Cauchy. On dit que
les evn de dimension finie sont complets.
Démonstration conséquence directe de la propriété de B-W et des propriétés générales des suites
de Cauchy. La démonstration est la même que dans le chapitre topologie de R.
Théorème 25 Soit f une application de E normé (de dimension qque) dans F normé et de
dimension finie, a un point de E.. Les propositions suivantes sont équivalentes :
– f est continue en a
– il existe une base (ej )j de F dans laquelle les fonctions composantes de f sont continues en a;
– dans toute base de F, les fonctions composantes de f sont continues en a.
Rappelons que les fonctions composantes de f dans (ej )j , sont les fonction fj définies par
n
X
f (x) = fj (x)ej .
j=1
26
1. Toute aplication linéaire de (E, || ||E ) de dimension finie, dans F normé, de di-
mension quelconque, est continue
2. Les fonctions polynômes de plusieurs variables P (x1 , x2 , ..., xn ) = α aα xα1 α2 αn
P
1 x2 ...xn , sont
des fonctions continues.
3. Des parties de R2 de la forme {xy = 1}, {xy ≥ 1}, sont fermées alors que {xy < 1}, {xy < 1},
sont ouvertes...
4. La fonction déterminant définie sur M2 (K), à valeurs scalaires,
a1,1 a1,1
a1,1 a1,1 = a1,1 a2,2 − a2,1 a1,2
est une fonction continue : écrire l’arbre syntaxique, vérifier que toutes les opérations conservent
la continuité.
5. La fonction déterminant
P Q sur M
définie n (K), est également continue (récurrence ou formule
explicite det(A) = σ ε(σ) i ai,σ(i) );
6. Pour n ≥ 2, l’ensemble des matrices inversibles GLn (K) = {M ; det(M ) 6= 0} est un ouvert
de l’espace normé de dimension finie Mn (K).
27
5 Connexité par arcs
Définition 12 connexité par arcs
Une partie X d’un evn (E, N ) est connexe par arcs ssi pour tout couple (a, b) ∈ X, il existe
une courbe paramétrée continue, γ : t ∈ [0, 1] → γ(t) ∈ X telle que γ(0) = a et γ(1) = b.
Théorème 27 généralités
1. Les parties connexes par arcs de R sont les intervalles ;
2. Un convexe de E est connexe par arcs ;
3. Soit f : D ⊂ E → F une application continue, l’image par f d’un connexe par arcs de D est
un connexe par arcs dans F ;
4. Soit f : D ⊂ E → R une application continue, l’image par f d’un connexe par arcs de D est
un intervalle dans R et f satisfait à la propriété de la valeur intermédiaire ;
Exercice 36
1. Montrer que le plan privé d’une droite n’est pas connexe par arcs.
2. Une hyperbole, une ellipse, une parabole sont elles connexes par arcs ?
3. Montrer qu’une intersection de connexes par arcs est connexe par arcs ; que dire d’une
réunion ?
4. R∗ est il connexe par arcs dans R?
5. R∗ ou C∗ sont ils connexes par arcs dans C?
6. Les matrices inversibles constituent elles une partie connexe par arcs dans Mn (K)? On
distinguera avec soin les cas réels et complexes.
7. Un ensemble étoilé par rapport à un de ses points A, est il connexe par arcs ?
–2 –1 1 2
–1
–2
28
Exercice 37 Les hyperboloı̈des suivants sont ils connexes par arcs ?
x 2
y 2
z 2 x = am cos θ
+ 2 − 2 =0 cône(sommet à l0 orig.) y = bm sin θ
a2 b c
z = cm
x 2
y 2
z 2 x = a cos φ cos θ
+ 2 + 2 =1 ellipsoϊde y = b cos φ sin θ
a2 b c
z = c sin φ
x2 y2 z2 x = a chφ cos θ
+ − =1 hyperboloϊde à une nappe y = b chφ sin θ
a2 b2 c2
z = c shφ
x2 y2 z2 x = a shφ cos θ
+ − = −1 hyperboloϊde à deux nappes y = b shφ sin θ
a2 b2 c2
z = ±c chφ
29
6 Notion de compact
6.1 En dimension quelconque
Définition 13 partie compacte
On dit qu’une partie X de E, ev normé est compacte si et seulement si toute suite d’éléments
de X admet une sous-suite convergente dont la limite est dans X (ou bien toute suite d’éléments
de X admet une valeur d’adhérence dans X).
Théorème 28
1. Une partie compacte est fermée et bornée (la réciproque est fausse en général, vraie en
dimension finie) ;
2. Dans un compact, toute suite de Cauchy converge ;
Démonstration
1. deux implications : les contraposées sont faciles à établir ;
2. c’est la propriété de BW qui permet de conclure, comme dans R, que les suites de Cauchy
d’un compact convergent.
Théorème 29
Si (xn )n est une suite convergente d’un evn (E, N ), la partie X = {xn ; n} ∪ lim xn est compacte ;
Démonstration
30
1. Montrer que si f est une fonction (à valeurs réelles ou complexes) de classe C 1 sur R, alors
f est lipschitzienne sur tout intervalle [a, b] ⊂ R. Est-elle aussi lipschitziennne sur R?
2. Montrer que pour toute fonction sur C telle que
Exercice 40
Soit (E, || ||), un evn et K un compact de E. Montrer qu’il existe un élément x0 ∈ K (respective-
ment x1 ∈ K) tel que ||x0 || = inf x∈K ||x||, (respectivement ||x1 || = supx∈K ||x||).
31
Exercice 43 ** boule renfermant un borné
Soit E normé de dimension n et A une partie non vide et bornée de E.
1. Montrer qu’il existe un plus petit réel r tel que A soit contenu dans une boule de rayon r.
2. On suppose désormais que E est un espace euclidien. Montrer qu’il n’existe qu’une seule
boule de rayon r contenant A.
3. On suppose que n = 2, on note
δ = sup{||a − b|||(a, b) ∈ A2 }.
√
Montrer que 3r ≤ δ.
2. Montrer que si F est fermé non vide de E, il existe un point x0 ∈ K tel que
Prouver qu’il y a unicité lorsque l’espace est euclidien. Qu’en est il sinon ? Faire des dessins.
Exercice 46
On considère un convexe compact C dans un evn E, et f une fonction 1-lipschitzienne
de E dans
1 1
lui-même telle que f (C) ⊂ C. Montrer en étudiant des fonctions fn : x ∈ E → a + 1 − f (x),
n n
que f admet un point fixe dans C.
32
4. Soit F un fermé non vide de Rn , soit x ∈ Rn ; montrer qu’il existe u ∈ F tel que ||x − u|| ≤
||x − y|| pour tout y ∈ F (on supposera d’abord que F est borné avant d’étudier le cas
général).
5. Soit A un convexe fermé non vide de Rn , montrer, en utilisant les questions précédentes, que
pour tout x ∈ Rn , il existe un unique u ∈ A tel que ||x − u|| ≤ ||x − y|| pour tout y ∈ A.
Ceci établit le théorème de la Projection sur les convexes fermés de Rn :
soit A un convexe fermé non vide de Rn , il existe une unique application, notée P, de Rn
dans A qui vérifie :
||x − P (x)|| = min ||x − y||,
y∈A
n
pour tout x ∈ R . P (x) s’appelle la projection de x sur A.
6. Montrer que s’il existe α ∈ A tel que : (x − α|y − α) ≤ 0 pour tout y ∈ A, on a : α = P (x).
7. Supposons qu’il existe y ∈ A tel que : (x − P (x)|y − P (x) > 0. Soit alors S : [0, 1] → R définie
par :
S(t) = ||(x − P (x) − t(y − P (x))||2 .
Montrer qu’il existe t ∈]0, 1[ tel que : S(t) ≤ ||(x − P (x)||2 .
8. Déduire des questions précédentes que u = P (X) si et seulement si : u ∈ A et (x−u|y−u) ≤ 0
pour tout y ∈ A.
9. Soit (x, y) ∈ (Rn )2 , montrer que : (x − y|P (x) − P (y)) ≥ ||P (x) − P (y)||2 . En déduire que P
vérifie les propriétés suivantes : P est continue, P (Rn ) = A et P (x) = x si x ∈ A.
10. Montrer que si x ∈/ A, alors P (x) ∈
/ Å(raisonner par l’absurde en supposant qu’il existe une
boule de centre P (x), de rayon strictement positif, incluse dans A).
33
7 Exercices divers et variés
Exercice 49 à propos de normes
Soit E l’ev des fonctions de classe C 1 sur [0, 1] à valeurs dans R.
1. Montrer que l’on définit une norme sur E en posant
Z 1
N (f ) = |f (0)| + |f 0 (t)| dt.
0
2. Montrer que pour toute fonction de classe C 1 sur [0, 1] et pour tout x ∈ [0, 1], |f (x)| ≤ N (f ).
En déduire que ||f ||∞ ≤ N (f ).
Quelle(s) conséquence(s) peut on en tirer parmi les énoncés suivants :
- toute suite de E qui converge pour N converge pour || ||∞ ,
- toute suite de E qui converge pour pour || ||∞ converge pour N ?
Justifier votre réponse.
3. (a) Soit n ∈ N∗ , on pose gn (x) = cos(nπx). Montrer l’égalité des deux intégrales qui suivent
avant de les calculer : Z 1 Z nπ
du
|gn (t)| dt = | cos(u)|
0 0 nπ
sin nπt
(b) On pose fn (t) = . Étudier la convergence de la suite (fn )n pour chacune des
n
deux normes || ||∞ et N.
(c) Ces deux normes sont elles équivalentes ?
voir corrigé en 10.1.2
Exercice 50 à propos de normes et de préhilbertiens
Soit n ∈ N∗ . On considère l’espace vectoriel E = Mn (R) des matrices carrées à coefficients réels
et on définit Φ : E 2 → R enPposant Φ(A, B) = T race(tAB).
n
Précisons que T race(M ) = i=1 mi,i .
1. Vérifier que Φ est un produit scalaire sur E. Montrer que
n X
X n
Φ(A, B) = ai,j bi,j .
i=1 j=1
2. √
Montrer que les matrices orthogonales à coefficients réels appartiennent à une boule de rayon
n et qu’elles forment un compact.
3. On considère le sev de matrices telles que tA = A et le sev des matrices telles que tA = −A.
Que peut on dire de ces deux sous-espaces ?
Exercice 51
On admet que l’ensemble ci-dessous est la boule unité fermée pour une norme N sur R2 .
1. Expliciter r < r0 tels que B̄2 (0, r) ⊂ B̄N (0, r) ⊂ B̄2 (0, r0 ), B̄2 (0, r) désignant une boule pour
la norme || k|2 ... Pas d’autre justification que le dessin.
1.5
0.5
–3 –2 –1 0 1
–0.5
–1
34
2. En déduire des constantes positives α et β telles que
–2 –1 1 2
–1
–2
Exercice 52
Soit (E, || ||), un espace normé, U une partie de E, et a ∈ E. On note a+U l’ensemble des éléments
de la forme a + x, x ∈ U.
1. Montrer que si U est ouvert, a + U l’est aussi.
2. Qu’en est il si U est fermé ?
3. Qu’en est il si U est compacte ?
Exercice 53 ENSEA-2003
Soient (E, || ||) un K-evn.
1. Montrer que B, la boule unité fermée de E,
– est convexe, fermée,
– symétrique par rapport à 0,
– que E = ∪λ>0 (λB),
– {0} = ∩λ>0 (λB).
2. * Réciproquement, montrer que si une partie X de E vérifie ces propriétés, il existe une
norme N sur E pour laquelle X est la boule unité fermée. N est-elle équivalente à || ||?
Exercice 55
0 0 1
On considère la matrice A = 1 0 0
0 1 0
1. Calculer les puissances de A;
1
2. Déterminer la limite de la suite (Cn )n où Cn = (I3 + A + A2 + ... + An ).
n+1
35
Exercice 56
On munit R[X] de la norme || || définie par
n n
X X
i
a i X = |ai |.
i=0 i=0
36
2. la même récurrence dans M2 (C).
a 0
(a) Soit A = une matrice diagonale inversible, de valeurs propres inversibles. On
0 b
définit une suite de matrices carrées (Mn ) en choisissant M0 et en posant :
Mn+1 = O si Mn n0 est pas inversible
1
Mn+1 = (Mn + A Mn−1 ), sinon
2
Montrer que pour certains choix de M0 elle converge vers une matrice de carré A.
(b) Montrer que pour toute matrice diagonalisable de spectre contenu dans R∗+ , il existe
une suite de matrices (Rn )n définie par la même relation de récurrence, qui converge
vers R telle que R2 = A.
a c
(c) Lorsque A = , l’ exercice 62 aborde une étude détaillée.
0 a
37
Exercice 62 Suite de matrices, méthode de Newton
Cet exercice fait suite aux questions abordées dans l’exercice 2 où nous avons étudié cet algorithme
avec des scalaires puis avec des matrices diagonales. Nous utilisons ici les résultats du cours sur
les espaces normés et des notions sur les fonctions de plusieurs variables vues en première année.
On considère les deux matrices à coefficients réels
" # " #
a c x0 y0
A= , M0 =
0 a 0 x0
Exercice 63 mines**
1. Montrer que R et R2 ne sont pas difféomorphes ( cours sur les fonctions de plusieurs variables).
2. Montrer que R et R2 ne sont pas homéomorphes (un homéomorphisme entre deux parties A
et B d’evn E et F, est une bijection φ : A → B telle que φ, φ−1 sont toutes deux continues).
Exercice 64
Soit E = C([−1/2, 1/2], K) muni de la norme || ||∞ .
1. fichier RacineMatriceBabylone.mws
38
1. Montrer que la suite des fonctions polynômiales
n
X
pn (x) = xn
k=0
2
Montrer que si, pour tout k, 0 < α ≤ ρk ≤ β < , la suite des valeurs (J(xk ))k décroı̂t.
M
(c) Montrer que si J admet un seul point singulier, ω, (xk )k converge vers ω.
3. Mise en œuvre sous MAPLE : voir fichier...
voir corrigé en 10.1.2
Exercice 67 Avec MAPLE pour les premières questions ; méthode de Jacobi (systèmes linéaires)
On se propose d’étudier un système linéaire AX = b avec A ∈ Mn (R), b ∈ Rn , d’inconnue X ∈ Rn .
Lorsque la diagonale de A ne contient pas de terme nul, on définit par récurrence une suite de
vecteurs de Rn , (Xm )m où X0 ∈ Rn et Xm+1 a pour iième coordonnée
n
(m+1) 1 X (m)
xi = bi − ai,j xj .
ai,i
j=1,j6=i
39
1. Justifier que si (Xm )m converge, sa limite est une solution de AX = b.
2. (a) Programmer une fonction J(A,b,X) qui prend en arguments une matrice carrée A
deux vecteurs b et X (de tailles adaptées) et retourne le vecteur X 0 défini par l’itération
ci-dessus.
On pourra observer que X 0 = Φ(X) où Φ(X) = D−1 (b − EX), D étant la matrice
diagonale diag(a1,1 , ..., an,n )...
(b) Calculer les 20 premiers termes d’une telle suite lorsque
−1 2 3 4
1
2 3 4 5 2
A= , b =
3 4 5 6 1
2
4 5 6 −7
et avec des premiers termes X0 de votre choix , puis recommencer avec une matrice A
telle que, pour chaque i ∈ {1, ...n},
n
X
|ai,i | > |ai,k |.
k=1
k6=i
(c) Démontrer que la suite récurrente (Xm )m converge quelque soit le terme X0 choisi, pour
certaines matrices A.
voir corrigé en 10.1.2
40
8 Continuité des applications linéaires
8.1 Caractérisation des applications linéaires continues
Théorème 33 Soient (E, || ||E ) et (F, || ||F ), deux espaces normés et f une application linéaire
de E dans F. Les propositions suivantes sont équivalentes :
1. f est continue,
2. f est continue en 0,
3. il existe M > 0, tel que pour tout x ∈ E, ||f (x)||F ≤ M ||x||E ,
4.
||f (x)||F
sup < +∞
x6=0 ||x||E
5. f est bornée sur la sphère unité de (E, || ||E )) :
sup ||f (x)||F < +∞,
N (x)=1
6. il existe M > 0, tel que pour tout x, y ∈ E, ||f (x) − f (y)||F ≤ M ||x − y||E ,
(ie : f est M −lipschitzienne).
> dsolve({ed,y(0)=0,D(y)(0)=0},y(x));
41
d2
y (x) − y (x) = u (x)
dx2
Z x Z x
1 − z1
y (x) = − z1
e u ( z1 ) d z1 + e u ( z1 ) d z1 e 2x
e−x
2 0 0
Pour faire joli : écrire la solution sous la forme
Z x
T (u)(x) = φ(x − t)u(t) dt.
0
2. Montrer que T est un opérateur linéaire continu de (C([0, a], C), || ||∞ ) dans lui-même.
3. Pour faire pro : retrouver ce résultat par la méthode de variations des constantes (une fois
trouvées les solutions de l’équation homogène, rechercher la solution de l’équation avec second
membre sous la forme K(t)z0 (t) où z0 est ...)
Exercice 70
Soit E un K−evn. Montrer qu’une forme linéaire sur E est continue ssi Keru est un fermé de E.
Exercice 71
Soit A une partie non vide de R. On définit sur R[X] une application N en posant
N (P ) = sup |P (x)|.
x∈A
Théorème 35
• Soient (E, NE ), (F, NF ) et (G, NG ) trois evn sur le corps K. On munit (E × F ) de la topologie
produit. Une application bilinéaire f : E × F → G est continue ssi il existe une constante k > 0
telle que pour tous (x, y) ∈ E × F,
42
Démonstration
||f (x)||F
|||f ||| = sup < +∞ (8.1)
x6=0 N (x)
On définit ainsi une norme matricielle que l’on appelle norme subordonnée à || − || ou N ,
norme de Kn .
Remarque : la notion de borne subordonnée à un sens pour toute matrice, en effet, en dimension
finie la boule fermée B̄(O, 1) est compacte, son image par une application linéaire est donc bornée
et .
43
8.5 Normes subordonnées aux normes usuelles de Kn :
norme sur Kn norme matricielle subordonnée sur Mn (K)
n
X n
X
||x||1 = |xk | |||A|||1 = sup |Ak,j |
j
k=1 k=1
n
||x||∞ = sup |xk | X
k |||A|||∞ = sup |Ak,j |
k j=1
1/2
!1/2 |||A|||2 = (ρ(A∗ A))
n
avec ρ(A∗ A) = supSp(A∗ A) |λ|.
X
||x||2 = |xk |2
k=1
Remarques
1. Nous calculerons la troisième norme subordonnée ci-dessus après étude des espaces hermi-
tiens.
2. si || − || est une norme sur Kn , et si F ∈ GLn (K), alors N : X → ||F X|| est aussi une norme
sur Kn . Si ||| − ||| est la norme subordonnée à || − || et N
e la norme subordonnée à N , on a :
2. A l’inverse, pour tout ε > 0, il existe une norme N sur Kn , telle que pour la norme subor-
donnée :
N
e (A) ≤ ρ(A) + ε.
Démonstration Ce résultat, fort utile en analyse numérique, n’est pas au programme. Il est
toutefois indispensable que vous sachiez retrouver et redémontrer la propriété 8.2.
Quant à la relation inverse, on en donne une première approche dans l’exercice 81.
44
– Lorsqu’il est établi que f est continue, pour déterminer la norme subordonnée de f (voir
définition (8.1)), on cherche parmi les constantes M qui vérifient la relation précédente un M0
tel que
M0 = sup ||f (X)||F .
||X||E =1
On y parvient
– En montrant qu’il existe X ∈ E 6= 0, tel que ||f (X)||F = M0 ||X||E .
Un tel X existe en dimension finie puisque la sphère unité est compacte et X → ||f (X)||F est
continue.
En dimension infinie, c’est parfois possible ; voir les exercices 73 et le premier exemple de 76...
– A défaut de trouver un tel X, on cherche alors une suite (Xn )n d’éléments de E telle que
||f (Xn )||F
lim = M0 .
||Xn ||E
C’est plus difficile, voir les exercices 75,76...
– Pour prouver que f n’est pas continue, on écrit la négation de la propriété caractérisant
la continuité des applications linéaires :
∃K > 0, ∀X ∈ E, ||f (X)||F ≤ K||X||E ,
qui est
∀K > 0, ∃X ∈ E, ||f (X)||F > K||X||E .
Il suffit alors de mettre évidence une suite d’éléments (xn )n de E telle que
||f (xn )||F
lim = +∞.
n→∞ ||xn ||E
Faisons nous la main :
1. Soit C 0 l’espace des fonctions de classe C 1 sur [0, 1] à valeurs dans C, muni de la norme
|| ||∞ . Etudier la continuité des applications :
δ1 : f ∈ C 0 → f 0 (0) ∈ C;
D : f ∈ C 0 → f 0 ∈ C 0;
2. Soit C 0 l’espace des fonctions de classe C 1 sur [0, 1] à valeurs dans C, muni de la norme
N1 (f ) = ||f ||∞ + ||f 0 ||∞ . Etudier la continuité des applications :
δ1 : f ∈ C 0 → f 0 (0) ∈ C;
D : f ∈ C 0 → f 0 ∈ C 0;
3. Soit Kn [X] muni de la norme que vous voulez (pourquoi une telle libéralité ?). Montrer que
la dérivation est continue. Calculer sa norme subordonnée lorsque
– Kn [X] est muni de la norme
N (P ) = sup |ai |;
0≤i≤n
(notations évidentes !)
– Kn [X] est muni de la norme
N (P ) = sup |P (x)|;
x∈[0,1]
4. La dérivation est elle continue sur K[X] muni de la norme ||P ||∞ = sup |ai |?
45
8.7 Algèbre normée (HP)
Définition 16 algèbre normée
Rappelons qu’une algèbre unitaire sur K est la donnée d’un ensemble A sur lequel sont définies
une addition +, une multiplication interne ×, une loi externe · : K × A → A, telles que :
– (A, +, ×) soit un anneau unitaire ;
– (A, +, ·) soit un K ev ;
– pour x, y ∈ A, λ ∈ K, λ · (x × y) = (λ · x) × y = x × (λ · y).
Une algèbre normée est une algèbre unitaire (A, +, ×, ·) munie d’une norme vérifiant ||x × y|| ≤
||x|| ||y||
Exemples :
– Algèbre normée (Lc (E), Ñ ), des endomorphismes continus de (E, N ) munie de la norme subor-
donnée ;
– Algèbre normée des fonctions bornées de X dans C, munie de la norme uniforme.
Exercice 74
On considère l’espace E des fonctions continues sur [0, 1] à valeurs dans C et l’application
Z 1
T :f ∈E→ t f (t) dt
0
1. Étudier la continuité de T pour chacune des trois normes || ||∞ , || ||1 et || ||2 sur E.
2. on se propose de déterminer la norme subordonnée associée à chacune de ces normes dans
E.
(a) Cas de la norme || ||∞ ?
(b) Cas de la norme || ||1 : considérer la suite de fonctions (fn )n où fn (t) = tn ...
(c) Cas de la norme || ||2 : qu’a-t-elle de remarquable ?
r
1
Montrer que la norme subordonnée vérifie |||T |||2 ≤ puis chercher une fonction
3
colinéaire à, à...,à.. ?
Et pourquoi colinéaire ?
Exercice 75 Centrale 2003 - à faire après le cours sur les séries, peut-être les SE
. On note E l’espace des suites complexes de limite 0, on le munit de la norme ||u|| = sup |un |.
1. Montrer que les formes linéaires
n ∞
X ui X ui
Φn : u ∈→ et Φ : u ∈→
i=0
2i i=0
2i
46
3. Quelle est la distance de u à H = Ker(Φ) ? Construire une suite v ∈ H telle que ||u − v|| ≤
1, 5d(u, H).
Exercice 76
Dans les questions qui suivent, E désigne l’espace des fonctions à valeurs complexes, continues
sur [0, 1], muni de la norme de la convergence uniforme
1. Comment définit on, sur l’ensemble des applications linéaires continues de E dans C, la norme
subordonnée associée à || ||∞ ?
R1
2. Montrer que l’application linéaire φ : f ∈ E → 0 tf (t) dt, est continue et préciser, si possible,
sa norme subordonnée.
R1
3. On considère maintenant l’application ψ : f ∈ E → 0 cos(πt)f (t) dt.
(a) Montrer que ψ est continue.
(b) Soit αn ∈ E, affine par intervalle, telle que
αn (t) = 1, si t ∈ [0, 1/2 − 1/n]
αn est affine sur [1/2 − 1/n, 1/2 + 1/n]
αn (t) = −1, si t ∈ [1/2 + 1/n, 1].
Exercice 77 fondamentaux
1. Montrer que l’application qui à deux matrices carrées associe leur produit est continue.
2. Justifier que la transposition est continue.
3. Justifier que la trace est une fonction continue.
4. Montrer que l’application
47
1. Justifier que les applications suivantes sont continues :
Tr : M ∈ E → Tr(M ) ∈ K;
T : M ∈ E →t M ∈ E;
det : M ∈ E → det(M ) ∈ K;
M ∈ GLn (K) → M −1 ∈ GLn (K).
Dans ces deux derniers cas, on fera la démonstration pour n = 2 avant de la généraliser.
(Tr est la trace, det le déterminant, tM la transposée de M ).
2. Pour chacune des parties suivantes de E montrer selon le cas qu’elle est ouverte ou qu’elle
est fermée :
– l’ensemble GLn (K) des matrices inversibles ;
– le sous-espace des matrices symétriques ;
– le sous-espace des matrices triangulaires supérieures.
" #
1 a
3. Soit a ∈ K, a 6= 0. On considère la suite (An )n des matrices An = 1 .
0 1+
n
(a) Montrer que An est diagonalisable pour tout n ∈ N∗ . Qu’en est il de lim An ?
(b) L’ensemble des matrices diagonalisables est il fermé dans E?
4. On considère sur E la norme N (M ) = max1≤i,j≤n |mi,j |.
(a) Soit ε > 0 expliciter une matrice non diagonalisable dans la boule ouverte BN (I2 , ε).
(b) L’ensemble des matrices diagonalisables est il ouvert dans E?
0 1
5. On suppose dans cette question que K = R et que n = 2. Soit A = .
−1 0
(a) Montrer que A n’est pas diagonalisable dans M2 (R). Calculer sa trace et son déterminant.
(b) On suppose qu’il existe une suite (An )n de matrices diagonalisables dans M2 (R) qui
converge vers A. Montrer une impossibilité en raisonnant sur les valeurs propres λn et
µn de An .
(c) L’ensemble des matrices diagonalisables est il dense dans E lorsque K = R?
6. Montrer que si E = M2 (C), les matrices diagonalisables forment un sous-ensemble dense de
E.
voir corrigé en 10.1.2.
∀z ∈ C, |P (z)| ≥ |Imz|d .
48
4. Soit (An )n une suite convergente de matrices semblables à une même matrice A de MN (R).
Que peut on dire de sa limite, lorsque A est diagonalisable à valeurs propres distinctes,
confondues, dans le cas général ?
indication : normaliser les colonnes d’une matrice de passage, penser à Bolzano-Weierstrass
4. Applications : Soit A semblable à T. Montrer que si toutes les valeurs propres de A (ou de
T ) ont des modules strictement inférieurs à 1, les suites suivantes sont convergentes. Préciser,
si possible, leurs limites :
– La suite de matrices :
Xn
Mn = An
k=0
k=0
Exercice 82 On se propose, dans cet exercice de montrer le lien entre les valeurs propres et le
comportement de suites récurrentes de la forme
49
(a) Rechercher les valeurs propres et les sous-espaces propres de φ. Montrer que les sous-
espaces F = ker((φ − a)2 ) et G = ker((φ − b)2 ) sont stables par φ et supplémentaires
dans C4 .
(b) Etudier la convergence de la suite de matrices (∆k )k dans l’espace normé MN (C).
(c) Etudier la convergence dans C4 de la suite définie par
Zk+1 = ∆Zk + W, Z0 ∈ C4 .
Montrer que cette suite converge et que sa limite est solution d’une équation que l’on
précisera.
3. On considère l’endomorphisme ψ de C4 de matrice
3/4 1/2 0 1/2
1 0 0 −3/4
A=
0 1/2 5/4 1/2
−1 5/4 0 2
Zk+1 = AZk + W, Z0 ∈ C4 .
50
9 Questions rapides admettant réponses rapides ; le flash-
éclair
1. La fonction x → x + sin x est elle croissante, lipschitzienne sur R?
2. Connaissez vous des fonctions 1-lipschitziennes sans point fixe ?
3. Une fonction continue, f : [a, b] → [a, b], admet elle toujours un point fixe ?
4. Vrai ou faux ? Le cas échéant donner des contre-exemples.
• Une fonction de classe C 1 sur R est nécessairement lipschitzienne.
• Une fonction de classe C 1 sur [0, 1] est nécessairement lipschitzienne.
• une fonction uniformément continue est lipschitzienne.
• une fonction lipschitzienne est uniformément continue.
5. Vrai ou faux ? Le cas échéant donner des contre-exemples.
• une intersection d’ouverts est un ouvert ;
• une intersection finie d’ouverts est un ouvert ;
• une réunion d’ouverts est un ouvert ;
6. Soit E un ev de dimension finie et N1 , N2 , deux normes sur E. Les objets suivants sont ils
les mêmes dans (E, N1 ) et dans (E, N2 )?
9. Construire un suite (zn ) d’éléments de R2 qui n’admet aucune valeur d’adhérence (ou de
sous-suite convergente) et dont les composantes admettent toutes deux des sous-suites conver-
gentes.
10. Peut on construire un exemple de suite bornée dans un evn qui n’admet aucune suite extraite
convergente ?
11. Quels sont les énoncé vrais ? Donner un contre-exemple s’ils sont faux.
(a) si lim(un+1 − un ) = 0, alors la suite (un )n converge ;
(b) si pour tout p, limn (un+p −un ) = 0, alors (un )n est une suite de Cauchy et elle converge ;
51
(c) s’il existe une suite (vn )n de limite 0, telle que pour tout (n, p), |un+p − un | ≤ vn , alors
(un )n est une suite de Cauchy et elle converge ;
12. Dans un evn de dimension finie, une suite telle que, pour tout p ∈ N,
lim ||xn+p − xn || = 0,
n→+∞
converge-t-elle ?
13. Une suite de Cauchy dans un evn est elle toujours convergente ?
14. les énoncés suivant sont ils toujours vrais en dimension infinie :
(a) toute suite convergente est une suite de Cauchy ;
(b) toute suite de Cauchy est bornée ?
(c) si (xn )n est une suite de Cauchy pour la norme || ||, alors c’est une suite de Cauchy pour
toute autre norme.
15. Vrai ou faux ? Le cas échéant...
• si f est continue, l’image d’un ouvert est un ouvert
• si f est continue, l’image d’un fermé est un fermé
• si f est continue, l’image d’un compact est un ouvert
16. Donner, avec le casting : (E, N ) et (F, || ||) sont des evn, f : (E, N ) → (F, || ||), est une
fonction continue, A une partie de E, des exemples pour les scénarios suivants :
– A est fermé, f (A) n’est pas fermé ;
– A est borné, f (A) n’est pas borné ;
– E est de dimension finie, A est fermé borné, f (A) n’est pas compact ;
– A est fermé borné, f (A) n’est pas compact ;
17. Soit (E, N ) un evn. Une application linéaire quelconque est elle bornée sur la boule unité ?
18. Soit (E, N ) un evn. Une application linéaire continue est elle bornée sur la boule unité ?
19. Soit (E, N ) un evn de dimension finie. Une application linéaire quelconque est elle bornée
sur la boule unité ?
Soit (E, N ) un evn de dimension finie. La boule unité est elle fermée et bornée ? est elle
compacte ?
20. L’application linéaire f ∈ C 1 ([0.1], R), || ||∞ → f 0 (0) ∈ R est elle continue ?
52
10 Résumons nous
10.1 En dimension quelconque
10.1.1 Généralités : limites, normes équivalents, topologie
Définitions :
• Une norme sur un K−ev E est une application N : E 7→ R+ telle que :
1. N (x) = 0 ⇒ x = 0
2. N (x + y) ≤ N (x) + N (y)
3. N (λx) = |λ| N (x).
• Un espace normé est un couple (E, N ), formé d’un ev et d’une norme sur E.
• On dit qu’une suite d’éléments (xn )n d’un espace normé (E, || ||) est convergente de limite l ∈ E,
ssi limn→∞ ||xn − l|| = 0, ou, ce qui est équivalent :
• On dit que deux normes sur un ev E, N1 et N2 sont équivalentes s’il existe des réels strictement
positifs α, β, tels que ∀X ∈ E, αN2 ≤ N1 ≤ βN2 .
Propriétés :
• On retiendra l’inégalité triangulaire sous la forme équivalente :
| ||x|| − ||y|| | ≤ ||x − y|| ≤ ||x|| + ||y||.
• Une suite d’éléments de l’evn (E, N ) converge vers au plus une limite.
Théorème -n˚dans le résumé: 1 convergence des suites pour des normes différentes
Soit E un ev muni de normes N1 et N2 .
• Les propriétés suivantes sont équivalentes
1. Toute suite N1 −convergente est N2 −convergente
2. Il existe un réel α > 0 tel que N2 ≤ αN1 .
• Si N1 , N2 , sont des normes équivalentes pour toute suite (xn )n , d’éléments de E :
– (xn )n converge vers l pour N1 ssi elle converge vers l pour N2 .
– (xn )n est une suite de Cauchy pour N1 ssi c’est une suite de Cauchy pour N2 .
2. De la même façon, la boule ouverte de centre Ω, de rayon r > 0, est l’ensemble B(ω, r) =
{x ∈ E; ||x − Ω|| < r}.
3. Si D une partie de E, a ∈ E, on dit que a est un point adhérent à D ssi :
∀ε > 0, B(a, ε) ∩ D 6= ∅.
53
5. D est dense dans E ssi D̄ = E.
6. Soit D, une partie de E, et a ∈ E; on dit que a est un point intérieur à D ssi :
∃r > 0, B(a, r) ⊂ D.
3. On dit que f est lipschitzienne sur D s’il existe K > 0 tel que
54
Théorème -n˚dans le résumé: 4
Soit f une application continue sur une partie D de l’espace normé (E, N ) à valeurs dans (F, || ||).
Pour toute partie Ω de F on note f −1 (Ω) = {x ∈ E; f (x) ∈ Ω}.
1. Si Ω est un ouvert de F, f −1 (Ω) est un ouvert relatif de D (ie : l’intersection de D et d’un
ouvert de E).
2. Si Ω est un fermé de F, f −1 (Ω) est un fermé relatif de D (ie : l’intersection de D et d’un
fermé de E).
∀(n, p) ∈ N 2 , ||xn+p − xn || ≤ vn .
Définition :
On appelle espace complet ou espace de Banach, un evn dans lequel les suites de Cauchy
sont convergentes. On dit encore que c’est un espace de Hilbert s’il s’agit d’un préhilbertien réel
ou complexe complet.
Exemples : sont complets les evn de dimension finie (voir ci-dessous, C([a, b], || ||∞ ), `1 (N), `2 (N), `∞ (N), ..
Un contre-exemple est donné dans l’exercice 28.
• Réciproquement, si la suite (Xn )n d’éléments de E, evn de dimension finie, converge vers L pour
(i)
une norme N , alors, dans une base quelconque, les suites des composantes (xn ), convergent dans
K vers les coordonnées correspondantes Li de L.
55
Théorème -n˚dans le résumé: 6 équivalence des normes en dimension finie
Dans un espace vectoriel de dimension finie, toutes les normes sont équivalentes.
Remarque : En dimension finie, les suites convergentes, les fonctions continues, les ouverts, les
parties bornées, les fermés, les parties denses, la continuité, les limites... ne dépendent pas de la
norme. On n’a donc pas à préciser pour quelle norme une suite converge et la locution ”espace
vectoriel normé de dimension finie sur K” a un sens. Par contre les boules sont attachées à la norme
qui les définit.
Attention, ce résultat est toujours faux en dimension infinie.
56
10.3 Les compacts
Définition Une partie K de l’evn (E, || ||) est compacte ssi toute suite d’éléments de K admet une
valeur d’adhérence dans K.
Propriétés
• un compact est fermé et borné (réciproque fausse en dim infinie)
• Dans un compact les suites de Cauchy convergent.
• L’image d’un compact par une fonction continue est un compact.
• Une une fonction continue sur un compact est bornée et atteint ses bornes.
• Une fonction continue sur un compact est uniformément continue (théorème de Heine).
57
11 Quelques corrigés
Corrigé de l’exercice 7
1.
2. Rappelons que nous avons dans Kn :
√ √
x ∈ B|| ||∞ (a, r) ⇒ ||x − a||2 ≤ n||x − a||∞ < nr
1
on choisit donc r = √ pour avoir l’inclusion voulue.
n
3. Deux implications à établir,
⇐ Supposons que (1) soit vérifiée. Nous allons montrer que toute suite N2 −convergente est
N1 −convergente (ce qui établira l’existence de α tel que N1 ≤ αN2 , avec le théorème 3 de
comparaison des normes).
On suppose donc que BN2 (a, r0 ) ⊂ BN1 (a, r) pour un certain couple (r, r0 ) et on considère
une suite (xn )n telle que lim N2 (xn − a)= 0. Pour tout ε > 0 il existe un rang à partir
1
duquel N2 (xn − a) ≤ εr0 . On a donc N2 (xn − a) ≤ r0 d’où ; par inclusion des boules,
ε
1
N1 (xn − a) ≤ r et N1 (xn − a) ≤ εr0 .
ε
Nous avons bien établi que toute suite N2 −convergente est N1 −convergente.
Corrigé de l’exercice 16
1. Supposons que f soit de classe C 1 sur [a, b], il vient alors, pour n ≥ 1,
b b Z b
eint eint
Z
f (t)eint dt = f (t) − f 0 (t) dt
a in a a in
58
Z
b |f (b)| + |f (a)| Z b |f 0 (t)|
int
f (t)e dt ≤ + dt
n n
a a
D’où Z
b 2||f || ||f 0 ||∞
int ∞
f (t)e dt ≤ + |b − a|
n n
a
Z b
lim f (t)eint dt = 0,
n→+∞ a
2. On s’intéresse maintenant aux fonctions continues avec une technique de densité. On introduit
pour cela l’espace E = (C([a, b], K) des fonctions numériques continues sur [a, b], muni de la
norme || ||∞ .
(a) Dire que les fonctions affines par intervalles forment une partie dense de E, signifie que
pour toute fonction f ∈ E, pour tout ε > 0, il existe φ affine par intervalle sur [a, b]
telle que ||f − φ||∞ ≤ ε
Comme f est continue sur le compact [a, b] elle y est aussi uniformément continue
(théorème de Heine : cours de première année ou cours Topologie de R et C ou théorème
31 dans ce chapitre ). Donnons nous donc ε > 0. Il existe un réel α > 0 tel que pour
tout couple (x, x0 ) ∈ [a, b]2
|x − x0 | ≤ α ⇒ |f (x) − f (x0 )| ≤ ε.
On définit donc une subdivision t0 = a < t1 < ... < tp = b telle que max |ti+1 − ti | ≤ α
et on lui associe une fonction φ affine sur chaque [ti , ti+1 ], telle que φ(ti ) = (ti ) pour
tout i.
Soit alors x ∈ [a, b], il existe un indice i et un réel s ∈ [0, 1] tels que x = sti +(1−s)ti+1 ∈
[ti , ti+1 ] et ainsi
(b) Soit f affine par intervalles sur [a, b], attachée à une subdivision t0 = a < t1 < ... <
tp = b
Z b p−1 Z ti+1
X
int
f (t)e dt = f (t)eint dt.
a i=0 ti
Z b p−1
X Z ti+1
lim f (t)eint dt = lim f (t)eint dt = 0
n→+∞ a n→+∞ ti
i=0
d’où Z Z
b b
f (t) eint dt ≤ φε (t) eint dt + |b − a|ε.
a a
59
Ceci étant, nous pouvons choisir Nε de telle sorte que pour n ≥ Nε
Z
b
int
φε (t) e dt ≤ ε
a
Corrigé de l’exercice 32
60
4. Un programme MAPLE qui réalise la figure ci-dessus :
(a) Le projeté affine orthogonal de M sur la droite passant par A, de vecteur directeur U,
est défini par
−−→ −
−−−−−−−−→ −−→ < AM |→u >→ −
P (A)P (M ) = π(AM ) = →
− →
− u,
< u|u >
Ce qui s’exprime encore
−−→ −
< AM |→ u >→
−
P (M ) = A + u.
<→−u |→
−
u >
Ce qui suit en est la traduction mot à mot.
ps:=(U,V)->sum(U[i]*V[i],i=1..3);
P:=(A,U,M)->evalm(A+ps(evalm(M-A),U)*U/ps(U,U));
(b) Écrire une fonction Phi :=proc(A,U,B,V,M,n) qui prend en arguments des triplets
A, U, B, V, M et un entier n et retourne les listes [A0 , A1 , ..., An ] et [B0 , B1 , ..., Bn − 1]
lorsque A0 est le projeté orthogonal de M sur D1 .
61
un algorithme de point fixe
> restart;
with(linalg):
with(plots):
Warning, the protected names norm and trace have been redefined and
unprotected
Définition du produit scalaire canonique de R^2 (on peut aussi utiliser dotprod
)
et de la projection affine sur la droite de repère A,U.
> ps:=(U,V)->sum(U[i]*V[i],i=1..3);
P:=(A,U,M)->evalm(A+ps(evalm(M-A),U)*U/ps(U,U));
P([1,0,1],[0,-1,1],[x,y,z]);
P([1,0,1],[0,-1,1],[u,v,w]);
P([1,0,1],[0,-1,1],%);
3
ps := ( U, V ) → ∑U V i i
i=1
ps( evalm( M − A ), U ) U
P := ( A, U, M ) → evalm A +
ps( U, U )
y 1 z 1 y z
1, + − , − +
2 2 2 2 2 2
v 1 w 1 v w
1, + − , − +
2 2 2 2 2 2
v 1 w 1 v w
1, + − , − +
2 2 2 2 2 2
On définit ici les deux points A et B et les deux vecteurs unitaires (la fonction
normalize retourne U/||U||) qui caractérisent les droites D1 de repère (A,u) et
D2 de repère (B,v).
> A:=vector([1,1,1]);
u:=normalize(vector([1,0,1]));
B:=vector([3,0,-1]);
v:=normalize(vector([3,-2,4]));
A := [ 1, 1, 1 ]
62
2 2
u := , 0,
2 2
B := [ 3, 0, -1 ]
3 29 2 29 4 29
v := ,− ,
29 29 29
> Appartient:=proc(A,U,M)
local AM:
AM:=evalm(evalm(M)-evalm(A));
evalm(U);
if iszero( crossprod(AM,U)) then true else false; fi;
end:
crossprod(A,A-u);
Appartient(A,u,A);
Appartient(A,u,B);
− 2 , 0, 2
2 2
true
false
> Appartient:=proc(A,U,M)
local AM:
AM:=evalm(evalm(M)-evalm(A));
evalm(U);
if iszero( crossprod(AM,U)) then true else false; fi;
end:
crossprod(A,A-u);
Appartient(A,u,A);
Appartient(A,u,B);
− 2 , 0, 2
2 2
63
true
false
================
L'algorithme:
==================
La fonction/procédure Phi prend en arguments des points A, B et M, des
vecteurs U et un entier n.
Elle retourne une séquence de deux listes (LA,LB) formées de points (Ak), (Bk)
où
> Phi:=proc(A,U,B,V,M,n)
local LA, LB, Ak, Bk, k;
Ak:=P(A,U,M):
Bk:=P(B,V,Ak);
LA:=[evalm(Ak)];
LB:=[evalm(Bk)];
Dans ce qui suit LL contient la séquence formée des 2 listes des points Ak et Bk
retournée par la fonction/procédure Phi; LL[1][n] est donc An et LL[2][n] est
Bn.
64
> n:=30;
LL:=Phi(A,u,B,v,vector([5,-6,7]),n):
SAB:={seq(Dr(LL[1][k], evalm(LL[2][k]-LL[1][k])
,t),k=1..n)}:
SBA:={seq(Dr(LL[2][k],
evalm(LL[1][k+1]-LL[2][k]),t),k=1..n-1)}:
n := 30
> A30:=LL[1][n-1];
A31:=LL[1][n]:
B30:=LL[2][n-1]:
Appartient(A,u,A30);
Appartient(B,v,B30);
24825455427243697731236292223248263424758703639621
A30 := , 1,
23767517358231570773047645414309870043308402671616
24825455427243697731236292223248263424758703639621
23767517358231570773047645414309870043308402671616
true
true
Les figures:
> Dr:=(A,U,t)->[seq(A[i]+t*U[i],i=1..3)];
D1:=t->Dr(A,u,t);
D2:=x->Dr(B,v,x);
Dr := ( A, U, t ) → [ seq( Ai + t Ui, i = 1 .. 3 ) ]
D1 := t → Dr( A, u, t )
D2 := x → Dr( B, v, x )
> spacecurve(D1(t),t=-7..7,color=black,thickness=3,linestyle=0,
style=LINE):
spacecurve(D2(x),x=-7..7,color=black,thickness=3,linestyle=0,
style=LINE):
65
D1D2:= %,%% :
>
66
Corrigé de l’exercice 33
On note comme dans l’énoncé, Xn = xn e1 + yn e2 . On suppose que (Xn )n converge dans E muni
de la norme N .
1. Par inégalité triangulaire, N (Xn ) = N (xn e1 + yn e2 ) ≥ | |yn | N (e2 ) − |xn | N (e1 ) | ♥
2. (a) Raisonnons par l’absurde, comme on nous y invite, et supposons que (xn )n →
6 0.
La négation de
∀ε > 0, ∃Nε , ∀n ∈ N, n ≥ Nε ⇒ |xn | ≤ ε,
s’exprime
∃m > 0, ∀N, ∃nN ∈ N, n ≥ N et |xn | > m,
on obtient la suite extraite en choisissant n1 ≥ N = 1, n2 ≥ N = n1 + 1, etc...
(b) D’après ♥,
Comme la suite (N (Xnp ))p converge vers 0, elle est bornée. (zp )p aussi.
(c) D’après le théorème de Bolzano-Weierstrass, (zp )p admet une sous-suite convergente :
ynpq
zpq = → α.
x np q
Xnpq ynpq
= e1 + e2 ...
xnpq xnpq
67
Corrigé de l’exercice 35
Soit (E, || ||), un espace normé,
1. Soit F un sev de dimension finie de (E, N ). On considère une suite d’éléments de F qui
converge dans E. Cette suite est une suite de Cauchy de (E, N ) (car N (xp − xq ) = N |E(xp −
xq )) et aussi de (F, N |F ) (restriction de la norme N à F ).
Mais alors comme dim F est finie, cette suite converge dans le normé (F, N |F ); sa limite dans
F pour N est la même que sa limite dans E. F est donc fermé de l’espace (E, N ).
2. Considérons maintenant F un sev fermé de E et G un sev de dimension finie de E.
(a) Comme G est de dimension finie, G ∩ F admet un supplémentaire dans G. Notons donc
G0 un tel supplémentaire.
• On a F + G = F + G0 . En effet, si x = f + g avec f ∈ F, g ∈ G, comme g est de la
forme g = g1 + g2 où g1 ∈ F ∩ G, g2 ∈ G0 , nous pouvons réécrire
x = f + g = (f + g1 ) + g2 .
On a bien F + G = F ⊕ G0 .
• La somme est directe car F ∩ G0 = (F ∩ G) ∩ G0 = ∅.
(b) Soit (xn )n une suite d’éléments de F + G qui converge vers ` ∈ E.
i. Comme xn ∈ F + G = F + G0 , on peut écrire xn = an + bn avec an ∈ F et bn ∈ G0 .
ii. Si (bn )n est bornée, c’est une suite bornée dans un evn de dimension finie, elle admet
une sous-suite convergente (bnp )p ; on a alors
comme (bnp )p converge, (anp )p aussi. Comme F est fermé lim anp ∈ F et l’on a
` = lim anp + bnp = a + b ∈ F + G0 .
iii. Lorsque (bn )n n’est pas bornée on considère une sous-suite (bnp )p telle que lim ||bnp || =
+∞ et on divise
anp bn p
lim + = 0.
p→+∞ ||bnp || ||bnp ||
On est ramené au cas précédent (a0p + b0p )p a pour limite ` = 0 ∈ F + G avec (b0p )p
bornée. Mais cette fois on obtient une contradiction car on devrait avoir lim b0p = 0
(composante de ` = 0 ce qui n’est pas possible, la suite étant formée de vecteurs
unitaires ?
(c) Conclusion : toute suite de F + G qui converge a sa limite dans F + G qui est donc fermé
(et de plus, les suites de composantes selon F ⊕ G0 convergent vers les composantes de
`.)
68
Corrigé de l’exercice 49
E est l’ev des fonctions de classe C 1 sur [0, 1] à valeurs dans R.
1. On définit N en posant : Z 1
N (f ) = |f (0)| + |f 0 (t)| dt.
0
– N prend ses valeurs dans R+ ;
– N (λ f ) = |λ|N (f );
R1
– N (f + g) = |f (0) + g(0)| + 0 |f 0 (t) + g 0 (t)| dt ≤ N (f ) + N (g)
( deux inégalités triangulaires et positivité de l’intégrale) ;
R1
– Enfin, si N (f ) = 0, on a : |f (0)| = 0 et 0 |f 0 (t)| dt = 0 (somme de deux positifs).
Comme |f 0 | est à la fois positive et continue, si son intégrale est nulle, elle est nulle sur
[0, 1]. Ainsi, f est constante sur [0, 1] donc nulle car f (0) = 0.
2. Soit f de classe C 1 sur [0, 1] et x ∈ [0, 1].
Z 1 Z 1
f 0 (t) dt ≤ |f (0)| + |f 0 (t)| dt = N (f ).
|f (x)| = f (0) +
0 0
– Considérons une suite (hn )n de E telle que lim N (h − hn ) = 0. Comme 0 ≤ ||h − hn ||∞ ≤
N (h − hn ), on a aussi lim ||h − hn ||∞ = 0.
On peut donc énoncer que toute suite de E qui converge pour N converge pour || ||∞ et
vers la même limite.
– Il n’est par contre pas possible de déduire de cette seule inégalité que toute suite de E
qui converge pour pour || ||∞ converge pour N.
(a) Le changement de variable
1
u = nπ t, dt = du, t = 0↔ u = 0, t = 1↔u = nπ,
nπ
donne
Z 1 Z 1 Z nπ
du
|gn (t)| dt = | cos(nπ t)| dt = | cos(u)|
0 0 0 nπ
Comme la fonction g est π−périodique et paire :
Z nπ n−1 Z
du 1 X (k+1)π
| cos(u)| = | cos(u)| du
0 nπ nπ kπ k=0
Z π Z π/2 Z π/2
1 1 2 2
= | cos(u)| du = | cos(u)| du cos(u) du = .
π 0 π −π/2 π 0 π
sin nπt
(b) On pose fn (t) = .
n
1
• ||fn ||∞ = et (fn )n tend vers 0 dans (E, || ||∞ .
n
R1
• N (fn ) = |fn (0)| + 0 |π cos(nπt)| dt = 2. Cette suite ne converge pas vers 0 dans
(E, N ).
(c) Ces deux normes ne sont donc pas équivalentes.
69
Corrigé de l’exercice 58
1. R2 [X] est un evn de dimension 3. La notion d’ouvert ou de fermé ne dépend pas de la norme
choisie puisque toutes les normes sont équivalentes. La partie A formée des polynômes de
degré 2 scindés à racines simples s’écrit :
(a 6= 0 car le degré est exactement 2, ∆ > 0 car le polynôme est scindé à racines simples sur
R). C’est donc l’intersection de deux ouverts de R2 [X].
En effet, les applications
(
f : P (X) = aX 2 + bX + c → a
g : P (X) = aX 2 + bX + c → b2 − 4ac
En effet, elle contient les polynômes de degré deux de discriminants positifs ainsi que les
polynômes de degré 1 (de la forme bX + c avec b 6= 0). C’est donc un ouvert de R2 [X].
3. Soit E un K−evn et Φ : E → K, une forme linéaire sur E.
⇒ Si Φ est continue, Ker = φ−1 {0} est un fermé (image réciproque d’un fermé de K);
⇐ Supposons que Ker(φ) soit fermé.
• Nous allons montrer que la forme linéaire Φ est continue en 0. Pour cela on considère une
suite (xn )n d’éléments de E qui converge vers 0 et on montre que lim Φ(xn ) = Φ(0) = 0 ∈ K.
On sait que le noyau d’une forme linéaire admet pour supplémentaire une droite vectorielle,
soit Ker Φ + vect(d) = E. Chaque xn s’écrit, avec des notations évidentes : xn = kn + αn d.
Deux cas se présentent :
(a) (αn )n est une suite bornée de K = R ou C et alors il existe une suite extraite (αnp )p qui
converge. Comme knp + αnp d a pour limite 0, il vient lim knp = − lim αnp d = −αd ∈
KerΦ ∩ vect(d) = {0}. On a donc
(b) si (αn )n n’est pas bornée, il existe une suite extraite telle que lim |αnp | = +∞. On divise
alors et il vient :
kn
lim p + d = 0.
αnp
C’est ici qu’intervient l’hypothèse sur le noyau : comme il est fermé
knp
lim = −d ∈ KerΦ ∩ vect(d) = {0}.
αnp
70
Corrigé de l’exercice 66
1. Soit A > 0 tel que A > J(0). Comme lim||x||→+∞ J(x) = +∞, il existe R > 0 tel que
||x|| > R ⇒ J(x) ≥ A.
Comme, par ailleurs J est continue, elle admet un minimum J(ω) sur la boule fermée B̄(0, R)
qui est compacte. Ce minimum sur la boule est aussi un minimum global car J(ω) ≤ J(0) ≤
J(x) si x ∈
/ B̄(0, R).
R1
2. (a) Nous avons φ(1) = φ(0) + 0 φ0 (u) du. Cela s’écrit encore
Z 1
J(y) = J(x) + < ∇J(x + u(y − x))|y − x > du
0
Z 1
= J(x)+ < ∇J(x)|y − x > + < ∇J(x + u(y − x)) − ∇J(x)|y − x > du.
0
Majorons l’intégrale :
Z 1 Z 1
2
< ∇J(xk + u(xk+1 − xk )) − ∇J(xk )|∇J(xk ) > du ≤ M ρk ||∇J(xk )||
u du.
0 0
2
donc positive dés que ρk ≤ . La suite (J(xk ))k est décroissante sous ces conditions
M
et elle converge puisqu’elle est minorée.
(c) Si r > 0 est tel que J(x) > J(x0 ), la suite (xk )k est bornée et admet une sous suite
convergente, la suite (J(xk )) converge elle aussi. On a toujours
J(xkp ) − J(xkp +1 )
2 M
≥ ||∇J(xkp )|| 1 − ρk > 0
ρkp 2 p
Comme le membre de gauche a pour limite 0, on en déduit que ∇J(lim xkp ) = 0. Par
unicité du point singulier, c’est la limite de (xkp )p . La suite (xk )k admet une seule valeur
d’adhérence, elle converge.
71
Corrigé de l’exercice 67
1. Si la suite des vecteurs converge, les suites de coordonnées convergent. On note `i la limite
(m)
de (xi )m .
De
(m+1) 1 X (m)
xi = bi,i − ai,j xj
ai,i
j6=i
on passe à
1 X
`i = bi,i − ai,j `j
ai,i
j6=i
Remarque de bons sens : Un jour d’oral, on peut aller plus vite avec une programmation
ad hoc. Par exemple : n :=rowdim(A) remplacé par n :=4 pour aller vite et ne pas
chercher si on ne se souvient plus du nom des fonctions, ou placer n en argument. Idem pour
le map(evalf,...) : il suffit d’envoyer des flottants en arguments)
72
3. Une idée élémentaire pour les suites récurrentes sert ici. On va écrire lorsque J(X ∗ ) = X ∗ :
Ji,i =0
ai,j
Ji,j = si i 6= j
ai,i
P
|ai,j |
P j6=i
j |Ji,j | ≤ <1
|ai,i |
• Si l’on sait ou démontre ou conjecture qu’une matrice à diagonale dominante est inversible
(ce qui n’est pas du cours) la deuxième hypothèse seule suffit. Il n’y a pas de raison de le
savoir a priori.
73
Corrigé de l’exercice 78
Soit n ∈ N∗ . On note E = Mn (K) l’espace vectoriel normé des matrices carrées à coefficients dans
K = R ou C.
1. • Les applications Tr : M ∈ E → Tr(M ) ∈ K et T : M ∈ E →t M ∈ E sont linéaires. Elles
sont donc continues puisque l’espace de départ dans les deux cas est de dimension finie.
• La fonction det : M ∈ E → det(M ) ∈ K vérifie, lorsque n = 2, la relation
a b
det = ad − bc,
c d
c’est une fonction continue puisque polynomiale en les fonctions coordonnées qui sont conti-
nues. On généralise en dimension quelconque avec la formule
X
det(A) = ε(σ)a1,σ(1) ...an,σ(n)
σ∈Sn
C’est une fonction continue puisque ses 4 composantes sont continues. Ce sont, en effet,
des fonctions rationnelles en les fonctions coordonnées qui sont continues. On généralise
en dimension n quelconque avec la formule
1
M −1 = t
Com(M )
det(M )
qui montre que les n2 composantes sont des fonctions rationnelles des coordonnées.
2. – l’ensemble GLn (K) des matrices inversibles est ouvert : c’est l’image réciproque de l’ouvert
K∗ = K/{0} par la fonction det qui est continue.
– le sous-espace des matrices symétriques est fermé : c’est l’image réciproque de {0} (matrice
nulle) par M → M −t M qui est linéaire de E dans lui-même.
Remarque : On peut aussi savoir qu’un sev de dimension finie est toujours fermé dans
un evn.
– le sous-espace des matrices triangulaires supérieures est fermé : c’est en effet l’intersection
n(n − 1)
des fermés de E d’équations ai,j = 0 avec 1 ≤ j ≤ i ≤ n.
2
" #
1 a
3. Soit a ∈ K, a 6= 0 et An = 1 .
0 1+
n
1
(a) An est diagonalisable pour tout n ∈ N∗ puisque ses valeur propres 1 et 1 + sont
n
1 a
distinctes. On a par ailleurs lim An = .
0 1
(b) L’ensemble des matrices diagonalisables n’est pas fermé dans E : nous venons en effet
de mettre en évidence
une suite d’éléments de cet ensemble qui converge en dehors de
1 a
cet ensemble ( n’est pas diagonalisable puisque son spectre ne contient que 1 et
0 1
qu’elle n’est pas semblable à I2 si a 6= 0.)
4. On considère sur E la norme N (M ) = max1≤i,j≤n |mi,j |.
74
(a) Soit ε > 0.
" ε #!
1 0 1 ε
N − 2 = < ε.
0 1 0 1 2
(b) L’ensemble des matrices diagonalisables n’est pas ouvert dans E : aucune boule de centre
I2 n’est contenue dans l’ensemble (et par définition O est ouvert ssi pour tout point de
O, il existe une boule ouverte de centre ce point contenue dans O). Cela est vérifié pour
la norme N mais reste vrai pour toute norme équivalente, donc pour toute norme sur
E qui est de dimension finie.
0 1
5. On suppose dans cette question que K = R et que n = 2. Soit A = .
−1 0
(a) A n’est pas diagonalisable dans M2 (R) ni même trigonalisable cas SpR (A) = ∅.
tr(A)=0 et det(A)=1.
(b) On suppose que lim An = A. Notons λn et µn les valeurs propres de An (supposées réelles
puisque la matrice An est diagonalisable dans M2 (R)).
Comme la trace et le déterminant sont des fonctions continues on a :
- lim tr(A) = lim(λn + µn ) = tr(A) = 0;
- lim det(A) = lim(λn µn ) = det(A) = 1;
Le produit λn µn de limite 1 est > 1/2 à partir d’un certain rang. λn et µn sont donc
√ de
même signe, l’un d’eux au moins admet donc une valeur absolue supérieure à 2 par
exemple. La somme ne peut avoir pour limite 0. Contradiction établie.
(c) L’ensemble des matrices diagonalisables n’est pas dense dans E lorsque K = R puisque,
par exemple, A n’est limite d’aucune suite de matrices diagonalisables.
6. Montrer que si E = M2 (C), les matrices diagonalisables forment un sous-ensemble dense de
E.
75
Index
adhérence, 9, 11 fermé, 9
algèbre fonction
normée, 46 continue (exemples de), 16
algorithme lipschtzienne, 14
du gradient, 39 frontière, 9
application contractante, 22
gradient
Banach algorithme, 39
espace de Banach, 20
exemples fondamentaux, 21 Hilbert
boule, 9 espace de, 20
fermée, 9 homéomorphisme, 38
ouverte, 9
inégalités triangulaires, 3
caractérisation séquentielle index
de la continuité, 14 intérieur, 9
des fermés, 10 intérieur, 9
compact intersection
définition séquentielle, 30 de fermés, 9
propriétés, 30 finie d’ouverts, 9
comparaison des normes, 7, 53
complet limite
espace, 20 d’une fonction, 13
connexe par arc, 28 d’une suite, 6
constante
méthode
de Lipschitz, 14
de Newton
continuité
racine carrée d’une matrice, 38
caractérisation en dim finie, 26
caractérisation séquentielle, 14 Newton
des fonctions, 14 méthode de, 38
des fonctions coordonnées en dim finie, 26 norme, 3
uniforme, 14, 18, 30 d’algèbre, 43
continuité des appl. linéaires matricielle, 43
recettes pratiques, 44 subordonnée, 43
continuité des coordonnées, 17 normes équivalentes, 8, 25
convexe normes usuelles
projection, 32 dans les espaces K n , 3
dans les espaces de suites, 4
définition séquentielle
dans les espaces fonctionnels, 3
des compacts, 30
dense ouvert, 9
partie, 11
difféomorphisme, 38 point
adhérent, 9
espace polynôme
complet, 20 scindé sur R, 48
de Banach, 20 produit
de Hilbert, 20 d’evn, 16
espace normé, 3
réunion
76
d’ouverts, 9
finie de fermés, 9
Riemann
lemme de, 13
suite
de matrices, 48
de Cauchy, 19
théorème
équivalence des normes en dim finie, 25
Bolzano Weierstrass, 31
CN de convergence des composantes, 24
continuité applc. bil., 42
continuité des appl. linéaires, 41
continuité des appl. linéaires en dim finie,
27
convergence des suites de Cauchy en dim
finie, 25
CS de convergence des composantes, 24
de Bolzano Weierstrass, 25
de Heine, 18, 30
du point fixe, 22
fcts égales sur A dense, 12
image d’un compact, 30
images réciproques des ouverts et fermés
par une fonction continue, 15
limite d’une fonction composée, 14
topologie
sur Mn (R)), 48
77