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1 POURQUOI DU GNL................................................................................................ 3
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1 POURQUOI DU GNL
Le Gaz Naturel Liquéfié étant avant tout du gaz naturel sous une autre forme physique, il
est impossible d'en parler sans se référer à l'industrie gazière dans son ensemble, qu'il
s'agisse des aspects techniques ou commerciaux. C'est pourquoi avant de présenter quelques
considérations sur les marchés du Gaz Naturel Liquéfié puis sur les spécificités techniques
de son exploitation, il est utile de préciser les raisons pour lesquelles l'industrie gazière a eu
recours à cette transformation physique du gaz naturel pour satisfaire la demande des
consommateurs.
Les initiales GNL, pour Gaz Naturel Liquéfié, désignent plus précisément le gaz naturel
rendu liquide à -160°C environ aux alentours de la pression atmosphérique. Sa masse
volumique est alors environ 600 fois supérieure à celle du même produit à l'état gazeux. Des
caractéristiques de différents GNL sont présentées en annexe 1.
Cette transformation ouvre donc la possibilité de transporter et/ou de stocker d'importantes
quantités d'énergies dans des volumes réduits.
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Des camions citernes, associés à des regazéifieurs atmosphériques mobiles, sont également
utilisés depuis un stockage fixe (en France, depuis le terminal de Montoir-de-Bretagne) par
exemple pour alimenter en secours une distribution publique temporairement isolée du
réseau de transport.
2 LE MARCHE DU GNL
Quand il est fait allusion au marché du GNL, il s'agit du transport de gaz naturel sous forme
liquide c'est-à-dire des chaînes de GNL (voir paragraphe 1.4). Dans le cadre de ces chaînes
de GNL, comme pour le gaz naturel, des acheteurs et des vendeurs sont liés par des contrats
à long terme portant sur des quantités définies à l'avance, produites dans une usine de
liquéfaction donnée et reçues dans un terminal méthanier donné. Ainsi, le mot chaîne
évoque-t-il non seulement les différentes phases techniques du transport mais encore le lien
indissoluble entre l'acheteur et le vendeur.
Le GNL n'étant une solution de transport économique que sur longue distance, le marché du
GNL est évidemment partie intégrante du commerce international du gaz naturel.
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Aussi le marché du GNL a-t-il augmenté plus vite que la production et le commerce
international de gaz naturel. Les experts prévoient un prolongement de cette tendance pour
les années à venir, comme le montre le graphique de l'annexe 4. Ce graphique illustre d'une
part la progression tout à fait spectaculaire du marché du GNL, d'autre part le fait qu'il faut
en relativiser la portée, le GNL ne représentant actuellement que 4% de la consommation
mondiale de gaz naturel et 25 % du commerce international de Gaz Naturel.
Par ailleurs, ce marché ne concerne qu'un petit nombre de pays, 18 au total soit
9 exportateurs et 9 importateurs.
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de 6 milliards de m3 sur 5 à 6 000 milles (Moyen-Orient/Europe ou Japon), 7 navires de
cette taille sont nécessaires.
- Ces navires délivrent leur cargaison dans 36 terminaux méthaniers (sur 32 sites) dont
plus de la moitié est située au Japon. Ces terminaux comportent, d'une part comme les
usines, des installations de déchargement et de stockage, d'autre part des installations de
regazéification de GNL en général par réchauffage à l'eau de mer ou à l'eau chaude.
Dans certains pays, comme le Japon, la capacité de stockage au terminal n'est pas
seulement déterminée pour assurer le tampon entre l'émission continue du gaz naturel
vers les réseaux amont et l'arrivée discontinue des navires mais aussi pour satisfaire les
besoins de modulation du marché amont. C'est ce qui explique les disparités dans les
rapports entre la capacité de stockage et l'émission. Le coût d'un terminal méthanier
capable de recevoir 6 milliards de m3 est de l'ordre de 500 millions de dollars.
L'addition des chiffres indiqués ci-dessus, conduit à un coût de 4 à 5 milliards de dollars
pour la chaîne de GNL, sans prendre en compte bien sûr les installations de production de
gaz et d'amenée du gaz produit jusqu'à l'usine de liquéfaction.
En ajoutant le coût d'exploitation des installations et en faisant des hypothèses économiques
classiques, on obtient un coût hors production de l'ordre de 3 $/MMBTU pour des quantités
de 5 à 6 milliards de m3 transportées sur plus de 5 000 milles. Ces chiffres, évidemment
indicatifs, font apparaître les contraintes qui pèsent sur le développement du commerce
international de gaz naturel à longue distance, donc sur celui du marché du GNL.
Les flux annuels représentés en annexe 5 comprennent également des contrats à court
terme, figurés en pointillés. Ce type de contrat s'est notablement développé depuis le début
des années 1990, en profitant de trois éléments simultanés : l'existence de capacités de
production additionnelles imprévues suite à des opérations de dégoulottage ou à la mise en
service de nouveaux trains, l'incapacité temporaire des acheteurs habituels d'absorber ces
quantités, l'existence de capacités de transport inutilisées. Ce commerce de court terme
permet de valoriser des quantités supplémentaires marginales ; il ne remet cependant pas en
cause la base du commerce du GNL, à savoir des contrats à long terme qui seuls permettent
d'engager les investissements nécessaires.
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D'autres pays pourraient entrer en lice notamment le Yémen, et à plus long terme, des
projets sont étudiés au Venezuela, en Papouasie Nouvelle Guinée, en Iran, en Norvège, en
Russie, en Alaska, ...
Côté importateurs, le développement de la demande émane surtout du bassin Pacifique. Les
importateurs actuels devraient accroître leurs achats de façon très rapide pour la Corée et
Taiwan pour atteindre 31 et 11 milliards de m3, les besoins du Japon croissant plus
lentement pour atteindre environ 77 milliards de m3. De nouveaux pays entreraient dans ce
marché comme la Thaïlande, l'Inde, la Chine, les Philippines. La crise financière intervenue
en Asie fin 1997 apporte cependant une incertitude nouvelle sur ces prévisions.
En Europe, la Grèce construit son premier terminal, la Turquie devrait notablement
accroître ses importations tandis que les importateurs les plus anciens (France, Belgique,
Espagne) auraient une croissance beaucoup plus limitée. Le cas de l'Italie est particulier
puisqu'une croissance forte est envisagée, en particulier en vue de la production
d'électricité ; cependant l'ENEL, n'ayant pu faire accepter par la population la construction
d'un nouveau terminal de réception, honorera son contrat avec le Nigeria en recevant le
GNL à Montoir-de-Bretagne, Gaz de France restituant les quantités sous forme de gaz russe
et algérien.
Au total, l'Europe pourrait importer de 40 à 50 milliards de m3 en 2010.
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3.2 LES CONSEQUENCES TECHNIQUES
Les caractéristiques du GNL ont rendu nécessaire un certain nombre de développements
techniques :
- évidemment la mise au point de procédés spécifiques, à savoir pour la liquéfaction du
gaz naturel, le transport maritime et le stockage du GNL,
- la mise en œuvre de matériaux spécifiques dits cryogéniques,
- pour l'analyse des conséquences des pertes de confinement, la connaissance théorique et
expérimentale du comportement du GNL et de ses vapeurs, comportement très
particulier par rapport au gaz naturel.
En annexe 7, figure un historique du GNL réalisé à partir de très larges extraits de cours
rédigés pour le C.F.A.T.G. par MM. LASNERET et VINCENT.
Les facteurs généraux qui ont contribué à la réussite technique du GNL sont les suivants :
- tout d'abord, l'existence de chaînes de GNL avec comme corollaire l'affectation des
navires méthaniers à des terminaux bien définis a permis une parfaite communication
entre armateurs, équipages et exploitants d'usine de liquéfaction et de terminaux
méthaniers ;
- par ailleurs, le fait qu'un petit nombre d'opérateurs soit présents dans ce domaine a
grandement facilité la coopération technique ;
- enfin, si la catastrophe majeure de Cleveland a eu un très grand retentissement sur
l'emploi du GNL dont elle a complètement bloqué le développement pendant une
quinzaine d'années, il en a résulté une extrême prudence des compagnies et des
administrations à l'égard du GNL qui a paradoxalement été bénéfique pour son
développement ultérieur.
En fait, le développement du marché n'a été possible que par l'adoption d'emblée d'un très
haut niveau de sécurité. C'est ainsi que le GNL s'est toujours situé à la pointe de l'industrie
gazière en général dans le domaine de la sécurité qui va de la connaissance des risques
induits par le produit jusqu'à leur prise en compte dans le dimensionnement et l'exploitation
des équipements, qu'il s'agisse des usines de liquéfaction, des navires méthaniers et des
terminaux de réception.
Il convient à cet égard de préciser qu'en plus de trente années d'exploitation pendant
lesquelles plus de 25 000 voyages de méthaniers ont été accomplis, aucun accident
d'envergure ne s'est produit.
Pour l'avenir, ce haut niveau de sécurité et, par voie de conséquence, le respect de
l'environnement à un degré élevé doivent être maintenus. Pour atteindre cet objectif et
compte tenu des préoccupations techniques de l'industrie du GNL aujourd'hui, l'attention
devra être portée sur trois points particuliers :
- l'optimisation du coût des équipements, condition essentielle d'un développement du
marché du GNL, ne devra pas dégrader le niveau de sécurité d'aujourd'hui ; à cet égard,
il convient de remarquer que les recherches en cours ne remettent pas en cause les
principes actuels de sécurité,
- la prolongation de la durée de vie des équipements ne doit être admise que si des
procédures d'expertises strictes garantissent la poursuite de l'exploitation dans de bonnes
conditions de sécurité,
- l'augmentation du nombre d'équipements en service, si l'essor attendu du marché du
GNL se réalise, devra s'accompagner d'une extension de la coopération existante entre
tous les nouveaux acteurs.
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