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Élisabeth Albertini
Consolidation en normes IFRS
Hervé Kohler
Stéphane Lefrancq,
Elisabeth Albertini et Hervé Kohler
Utilisés par les marchés financiers et les apporteurs de capitaux, les comptes consolidés sont au
cœur de la communication financière des groupes cotés. Connaître leurs modalités d’élaboration
permet de comprendre les enjeux techniques et organisationnels complexes qui président à
leur élaboration, mais également d’en appréhender la portée et les caractéristiques.
Cet ouvrage, issu d’une longue expérience pédagogique des auteurs, présente cette pratique
Consolidation
dans le contexte des normes comptables internationales utilisées par plus de cent pays dans le
monde et déployées par tous les grands groupes européens.
Le livre expose de manière systématique les principales étapes de la consolidation, sans
oublier les traitements relatifs à des questions délicates ou d’actualité (instruments
financiers, variations de périmètre, locations…). Il est enrichi par des illustrations, des exercices
en normes IFRS
et des cas corrigés.
Consolidation
Public
Étudiants à l’université, en IAE et en écoles de management.
Professionnels en formation continue dans les métiers de la comptabilité et de la finance.
Managers : directeurs financiers, directeurs comptables, responsables de la consolidation
ou de la communication financière, analystes financiers ou responsables crédit.
ISBN : 978-2-311-40543-9
9 782311 405439
Consolidation
en normes IFRS
La loi du 11 mars 1957 n’autorisant aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que
les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées
à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un
but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle,
faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite »
(alinéa 1er de l’article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce
soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code
pénal. Le « photocopillage », c’est l’usage abusif et collectif de la photocopie sans autorisation
des auteurs et des éditeurs. Largement répandu dans les établissements d’enseignement, le
« photocopillage » menace l’avenir du livre, car il met en danger son équilibre économique. Il
prive les auteurs d’une juste rémunération. En dehors de l’usage privé du copiste, toute
reproduction totale ou partielle de cet ouvrage est interdite.
Des photocopies payantes peuvent être réalisées avec l’accord de l’éditeur.
S’adresser au Centre français d’exploitation du droit de copie : 20 rue des Grands Augustins,
F-75006 Paris. Tél. : 01 44 07 47 70
© Magnard-Vuibert – Juin 2018 – 5 allée de la 2e DB, 75015 Paris
Sommaire
Préface...................................................................................................................... 7
Introduction..................................................................................................... 11
Chapitre 1
Les principes généraux.................................................................... 15
Chapitre 2
Le périmètre de consolidation............................................. 37
Chapitre 3
L’uniformisation normative...................................................... 69
Chapitre 4
Les instruments financiers.......................................................... 135
Chapitre 5
Conversion et cumul des états financiers............ 171
Chapitre 6
Les opérations réciproques....................................................... 191
Chapitre 7
Le partage des capitaux propres...................................... 221
Chapitre 8
Présentation des états financiers consolidés. 265
Chapitre 9
Les variations du périmètre
de consolidation........................................................................................ 287
Cas de synthèse 1..................................................................................... 309
Cas de synthèse 2..................................................................................... 331
Index........................................................................................................................... 349
Préface
Philippe Touron
Professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Introduction
11
12
13
CHAPITRE 1
Les principes
généraux
L’objectif de ce chapitre est de présenter le cadre général dans lequel
ce manuel sera placé. Nous commencerons par détailler les différentes
formes de prise de contrôle, élément caractéristique du regroupe-
ment et des dispositifs normatifs applicables (section 1). Puis nous
présenterons la démarche à suivre pour procéder à une consolidation
(section 2), démarche dont le respect rigoureux est au cœur de la réus-
site. Enfin, le traitement des regroupements en général, et de la conso-
lidation en particulier, repose sur l’utilisation d’une technique comp-
table spécifique, dite « méthode par les soldes » (section 3).
1.1 La consolidation
Les comptes consolidés bénéficient d’une autonomie normative
par rapport aux normes utilisées pour produire les comptes de l’entité
juridique (que nous appellerons aussi « comptes sociaux ») ; ils sont
en effet régis par d’autres normes. Conçus pour répondre aux besoins
d’utilisateurs particuliers, les états consolidés sont d’abord destinés aux
apporteurs de capitaux (marchés financiers et banques), dont les pré-
occupations et les objectifs sont différents des salariés, des services fis-
caux ou des autres parties prenantes. Cette autonomie normative est
15
rendue possible, car des contraintes pesant sur les comptes sociaux
n’existent pas pour les comptes consolidés. Ainsi, ces derniers ne
servent ni à l’établissement de la base imposable1 ni à celui du résultat
distribuable2.
Si l’on se place en France, ou plus largement dans l’Union euro-
péenne, deux cadres normatifs existent pour les comptes consoli-
dés. Le premier est celui issu de la septième directive européenne3,
retranscrite par la loi du 3 janvier 1985 remplacée par la directive comp-
table unique de 2013 et intégrée au Code de commerce. En France, ce
texte a été transposé dans le règlement 99-024, adopté le 22 juin 1999
par le Comité de la réglementation comptable (CRC), portant sur les
« Règles et méthodes relatives aux comptes consolidés » (RMCC). Il
forme le cœur de la pratique française de la consolidation, en ce qu’elle
trouve son ancrage dans des textes nationaux, même s’il a été modifié à
diverses reprises.
Le second dispositif est issu des normes comptables internatio-
nales IFRS5. Celles-ci sont obligatoires dans l’Union européenne
depuis le 1er janvier 2005 pour les comptes consolidés des sociétés dont
les titres sont négociés sur un marché réglementé ou qui font offre au
public d’instruments financiers. C’est donc le cas des grands groupes
français : Orange, Valeo, Renault, BNP Paribas ou Ubisoft, mais aussi
la SNCF ou la RATP. Les normes IFRS forment un ensemble abondant,
encore en évolution comme en témoignent les nouveaux textes publiés
régulièrement. Leur influence ne se limite pas à l’Union européenne,
puisque plus d’une centaine de pays autorisent ou imposent leur usage
à l’heure actuelle6.
1. Le résultat fiscal, du moins en France, est élaboré à partir du résultat net établi
selon les principes du plan comptable général.
2. Les dividendes sont une affectation du résultat net de la comptabilité sociale, dans
la mesure où c’est bien l’entité juridique qui distribue un dividende, et non un groupe.
3. Intitulée « Comptes consolidés des sociétés de capitaux », elle a été publiée le
13 juin 1983.
4. Modifié par le règlement 2004-03 du 4 mai 2004 dans certains de ses aspects.
5. Pour International Financial Reporting Standards ou normes internationales de
reporting financier.
6. Le normalisateur international, l’IASB, a réalisé une étude régulièrement mise à
jour sur ce sujet. Une version est disponible ici : http://bit.ly/profils_ifrs.
16
Approfondissement
Les dispositifs comptables applicables en France
Si l’on exclut les normes spécifiques applicables à certains secteurs d’ac-
tivité (banques, etc.), les dispositifs comptables applicables par les entre-
prises françaises sont au nombre de trois : les normes sociales réunies
dans le plan comptable général (PCG), les normes de consolidation
issues de la directive (règlement 99-02) et les normes internationales
(IFRS). Leur champ d’application ne se recouvre pas.
En effet, les normes destinées aux comptes sociaux (PCG) ne sont appli-
cables que pour l’élaboration des états financiers des entités juridiques
(sociétés anonymes, SARL, etc.). Elles sont essentielles en ce qu’elles
servent de socle à l’élaboration du résultat fiscal et du résultat distri-
buable aux associés ou actionnaires sous forme de dividendes.
En revanche, les normes internationales et celles issues du règle-
ment 99-02 ne peuvent être utilisées que pour les comptes consolidés.
Elles sont donc destinées aux apporteurs de capitaux, ce qui influence
la nature des choix comptables qu’elles opèrent.
1.2 Les fusions
La détention de titres n’est pas l’unique solution permettant la prise
de contrôle d’un actif net. Une autre possibilité, sans évoquer celle du
rachat des éléments individuels, est l’absorption de l’entité détentrice
des droits par la société les convoitant. D’un point de vue économique,
17
18
Illustration
La comparaison avec le règlement 99-02
Des notions similaires existent dans le cadre du règlement 99-02. Le
contrôle porte le nom de contrôle exclusif, mais à cette exception près,
la terminologie ne change pas. Cette proximité masque de réelles diffé-
rences sur la réalité que ces notions recouvrent. Comme nous le verrons
au chapitre 2, les différentes formes de contrôle répondent à des critères
précis, qui ne sont pas les mêmes dans les deux dispositifs normatifs.
19
Illustration
Les différences de perspective sur les opérations économiques
Les instruments financiers détenus (actions, obligations) sont bien sou-
vent présentés à leur valeur de marché ( juste valeur) en normes améri-
caines, alors que les normes françaises privilégient le maintien au cours
historique, la prise en compte des seules moins-values latentes (par le
biais de dépréciations) et non celle des plus-values latentes.
Les opérations de crédit-bail (location avec option d’achat) sont traitées
comme des modes de financement d’un actif en normes algériennes :
l’actif est inscrit au bilan en contrepartie d’un emprunt. En revanche, les
normes françaises font prévaloir la dimension juridique : l’entité n’est pas
propriétaire de l’actif (elle le loue), donc il ne peut pas être porté à l’actif.
Si on regroupe toutes ces entités au sein d’un jeu unique d’états finan-
ciers, il faudra adopter une perspective unique pour un même type
d’opération ; tel est l’objectif de l’étape d’uniformisation.
Illustration
La question de la devise de présentation
La RATP a des filiales dans différents pays, dont la Grande-Bretagne où
elle opère les bus de Londres et de Bath, par exemple. Ces entités éla-
borent leurs états financiers en livres britanniques (GBP), mais le groupe
RATP publie les siens en euros (EUR). Il faudra donc convertir les comptes
des entités britanniques en EUR avant de les cumuler avec ceux de la
maison mère.
20
21
Illustration
L’importance du goodwill
Le goodwill ne constitue pas toujours un enjeu financier majeur, mais peut
dans certains cas constituer un solde essentiel de l’actif. Cela dépendra
essentiellement du mode de constitution du groupe : le goodwill sera
d’autant plus important que le groupe se sera formé par acquisitions
successives d’entités. Le poids relatif tant par rapport au total de l’actif
qu’aux capitaux propres est ainsi très variable.
%
En millions Total Capitaux %
Goodwill capitaux
d’euros actif propres actif
propres
Groupe Total 1 157 230 978 101 574 1 % 1 %
Air France-KLM 218 22 932 1 296 1 % 17 %
RATP 355 15 433 4 338 2 % 8 %
Veolia 4 620 37 103 9 130 12 % 51 %
Bouygues 5 367 34 854 9 420 15 % 57 %
LVMH 10 401 59 622 27 903 17 % 37 %
Orange 27 156 94 668 33 174 29 % 82 %
Vivendi 10 987 32 365 19 612 34 % 56 %
Danone 11 653 32 712 12 669 36 % 92 %
22
1. Un article sur les grandes typologies d’organisation des systèmes comptables peut
être trouvé à cette adresse : http://bit.ly/doublenormalisation.
23
cinctement la méthode par les flux, qui ne sera pas celle utilisée dans
ce livre, puis la méthode par les soldes, que nous mettrons en œuvre
par la suite.
Illustration
La méthode par les flux
Une entreprise procède à une augmentation de capital pour un million
d’euros, en émettant 100 000 actions. Les frais payés à cette occasion
sont de 50 000 euros. L’entreprise utilise la méthode par les flux pour ses
traitements de consolidation. On fera abstraction de l’impôt.
En comptabilité sociale, l’entreprise décide de comptabiliser ces frais en
charges.
Dans les comptes consolidés, ces frais doivent être imputés sur la prime
d’émission :
24
Illustration
La méthode par les soldes
Reprenons le cas précédent : une entreprise procède à une augmenta-
tion de capital pour un million d’euros, en émettant 100 000 actions. Les
frais payés à cette occasion sont de 50 000 euros. L’entreprise utilise la
méthode par les soldes pour ses traitements de consolidation. On fera
abstraction de l’impôt.
En comptabilité sociale, l’entreprise décide de comptabiliser ces frais en
charges.
La méthode par les soldes limite les écritures comptables, puisque seuls
les écarts sont comptabilisés.
25
26
27
Exercice N+1
Il faut d’abord reconstituer le solde d’ouverture. Le bilan social à la
clôture N (et donc à l’ouverture N+1) se présente ainsi (pour les seuls
postes concernés) :
Actif Passif
Frais d’établissement 90 000 Réserves 60 000
− Amortissement frais − 30 000
Frais d’établissement nets 60 000
28
Actif Passif
Frais d’établissement − Réserves (60 000)
− Amortissement frais −
Frais d’établissement nets −
29
Bilan − Résultat
Ouverture − −
Dotation N+1 30 000
Annulation dotation 30 000
Solde clôture − −
CR − Dotations
Ouverture − −
Dotation N+1 30 000
Annulation dotation 30 000
Solde clôture − −
Exercice N+2
Il faut à nouveau reconstituer le bilan d’ouverture consolidé, puisque
le point de départ reste les comptes sociaux, qui ne portent pas trace des
retraitements des exercices N et N+1.
Cette fois, deux années ont fait l’objet de retraitements devant être
repris à l’ouverture. Au cours de N et N+1, les écritures suivantes avaient
été passées :
– annulation de l’inscription des charges à l’actif (N) ;
– annulation des dotations aux amortissements (N et N+1).
L’écriture de reconstitution du bilan d’ouverture est semblable dans
son principe à celle comptabilisée en N+1, mais les amortissements
cumulés représentent maintenant deux exercices :
Bilan Réserves 30 000
Bilan Amortissements 60 000
Bilan Frais d’établissement 90 000
Annulation de l’inscription à l’actif et de l’amortissement – bilan
30
Exercice N+3
À partir de l’exercice N+3, les frais d’établissement sont désormais
totalement en charges dans les états sociaux (ils sont amortis en tota-
lité), comme ils doivent l’être dans les comptes consolidés. Il n’y a plus
de divergence entre comptabilité sociale et consolidée, et les retraite-
ments concernant cette opération sont finis.
Cette approche par les soldes sera systématiquement utilisée pour
les écritures de consolidation, qu’il s’agisse de l’uniformisation norma-
tive (voir chapitres 3 et 4) ou des opérations réciproques et de leur
élimination (voir chapitre 6).
31
QCM
4. Un groupe français ne peut avoir que l’euro comme devise de pré-
sentation de ses états financiers.
a. Vrai.
b. Faux.
32
33
Corrigés
4. Un groupe français ne peut avoir que l’euro comme devise de pré-
sentation de ses états financiers.
a. Vrai.
b. Faux.
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Hervé Kohler
Stéphane Lefrancq,
Elisabeth Albertini et Hervé Kohler
Utilisés par les marchés financiers et les apporteurs de capitaux, les comptes consolidés sont au
cœur de la communication financière des groupes cotés. Connaître leurs modalités d’élaboration
permet de comprendre les enjeux techniques et organisationnels complexes qui président à
leur élaboration, mais également d’en appréhender la portée et les caractéristiques.
Cet ouvrage, issu d’une longue expérience pédagogique des auteurs, présente cette pratique
Consolidation
dans le contexte des normes comptables internationales utilisées par plus de cent pays dans le
monde et déployées par tous les grands groupes européens.
Le livre expose de manière systématique les principales étapes de la consolidation, sans
oublier les traitements relatifs à des questions délicates ou d’actualité (instruments
financiers, variations de périmètre, locations…). Il est enrichi par des illustrations, des exercices
en normes IFRS
et des cas corrigés.
Consolidation
Public
Étudiants à l’université, en IAE et en écoles de management.
Professionnels en formation continue dans les métiers de la comptabilité et de la finance.
Managers : directeurs financiers, directeurs comptables, responsables de la consolidation
ou de la communication financière, analystes financiers ou responsables crédit.
ISBN : 978-2-311-40543-9
9 782311 405439