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Développée à la fin des années 1950 par Harry Markowitz, la théorie du portefeuille constitue
l’un des piliers de la théorie financière. Selon cette théorie, la décision d’investir dans un actif
financier dépend essentiellement du couple rentabilité/risque de cet actif.
La rentabilité d’un titre financier est mesurée à partir des flux générés par cet actif au cours de
sa période de détention. Pour calculer le taux rentabilité passée d’une action, noté Rt, il
convient d’intégrer deux éléments :
la plus-value de cession, calculée à l’issue de la période de détention entre le prix
de cession à la date t, noté Pt, et son prix d’achat du titre à la date t–1, noté Pt-1 ;
le dividende, noté Dt, versé aux actionnaires au cours de cette période.
Figure a
t–1 t
Pt–1 Dt Pt
On peut généraliser cette formule en calculant le taux moyen de la rentabilité passée d’une
action i sur n périodes :
n
Rit
1
Moy( Ri ) Ri
n
t 1
Tout investisseur qui acquiert un actif financier risqué est soumis à une incertitude concernant
l’évolution du prix et de la rentabilité future de cet actif. On identifie en général deux
catégories de risque.
Niveau de risque
Risque spécifique
Risque
syst.
La figure 1 montre que le niveau de risque est maximal lorsque l’investisseur ne possède
qu’une seule action en portefeuille. Grâce à la diversification, ce niveau de risque peut être
abaissé jusqu’à un niveau « incompressible », qui représente le risque systématique. Ce risque
systématique a donc un effet transversal et affecte l’ensemble des titres du marché, mais pas
de la même façon.
Considérons un portefeuille P composé de deux actions françaises Accor (A) et Bénéteau (B),
détenues à 50 % chacune au sein du portefeuille, cotées sur Euronext Paris, dont les
caractéristiques sont représentées dans le tableau 6.2.
La rentabilité du portefeuille, notée RP, est égale à la rentabilité pondérée de chaque action au
sein du portefeuille :
RP = xA · RA + xB · RB = 0,5 × 0,08 + 0,5 × 0,06 = 7 %
Pour mesurer l’impact sur le risque du portefeuille, il faut donc considérer différents scénarios
en fonction de la valeur du coefficient de corrélation ρAB entre les actions A et B.
4e cas. Cas général où ρAB est compris entre 0 et 1 : 0 < ρAB < 1
Dans le cas général, le risque du portefeuille est plus faible que le risque de chaque actif
constituant le portefeuille.
Chaque actif financier peut être représenté dans un graphique par son couple
risque/rendement. Pour chaque niveau de risque, il existe une combinaison d’actifs financiers
qui maximise la rentabilité du portefeuille. Inversement, pour chaque niveau de rentabilité, il
existe une combinaison d’actifs financiers qui minimise le risque du portefeuille. L’ensemble
forme la frontière efficiente.
Exemple
Considérons trois sociétés françaises dont les actions sont cotées sur Euronext Paris avec les
caractéristiques suivantes :
Air France : RAF = 4 %, σAF = 17 % ;
BNP Paribas : RBNPP = 12 %, σBNPP : 23 % ;
Valeo : RVAL = 8 %, σVAL : 15 %.
La frontière efficiente est représentée sur la figure suivante.
Rentabilité
espérée
+ BNP Paribas
12 %
Frontière efficiente
de l’ensemble des
actifs cotés
8% + Valeo
4%
+ Air France
15 % 17 % 23 % Risque
Si un agent souhaite investir dans un seul actif, il choisira toujours l’action Valeo au détriment
de l’action Air France, car la rentabilité du titre Valeo est plus élevée (8 % contre 4 %), pour
La frontière efficiente représente la courbe enveloppe de l’ensemble des actions qui sont
cotées sur le marché. Le portefeuille de variance minimale correspond au portefeuille dont la
rentabilité est la plus faible pour un niveau de risque donné. Seuls les titres situés au-dessus
du portefeuille de variance minimale pourront être sélectionnés par les investisseurs : ils
correspondent aux portefeuilles dominants.
Rentabilité
12 % Portefeuilles
dominants
+
+
8%
+ +
+
Portefeuille
de variance + + +
4% minimale +
+
Portefeuilles
dominés
Risque
6. Le 12 décembre N, vous achetez 100 actions Accor au prix de 38,20 €. Vous les
revendez le 16 mai N+1 au prix de 40,00 €. Quel est le taux de rentabilité de votre
investissement, sachant que le groupe Accor a versé un dividende de 1,00 € par
action ?
a. –5,41 %
b. +7,33 %
c. +3,63 %
d. –4,71 %
e. +6,01 %
En tant que jeune analyste financier au sein de la société de bourse Investa IM, vous avez
rassemblé des données historiques sur les rentabilités annuelles réalisées au cours des dix
dernières années (les données vont de l’année −1 à l’année −10) pour :
le marché des actions à partir de la rentabilité de l’indice SBF 250 ;
les actions Paris Aéroport (ADP, anciennement Aéroports de Paris) et le groupe JCDecaux
(JCD).
Ces données sont reprises dans le tableau suivant :
a. Calculez les rentabilités moyennes du marché et des deux actions, ainsi que les écarts-
types des rentabilités réalisées.
b. Calculez les covariances entre chacune des paires de variables (SBF 250 ; ADP), (SBF
250 ; JCD), (JCD ; ADP).
c. Représentez le portefeuille de marché, et les actions ADP et JCD dans un diagramme
risque/rentabilité.
Vous venez d’être nommé gérant du fonds Value European Company (VEC), un fonds
commun de placement de droit luxembourgeois géré par la société de gestion d’Alpha Value
AM. Avant de constituer les principales lignes de ce fonds, votre premier objectif consiste à
identifier les caractéristiques actuelles du portefeuille en matière de rentabilité et de risque, et
de comprendre comment elles pourraient être modifiées selon plusieurs scénarios concernant
la répartition des actifs.
Le montant total investi dans le fonds est de 100 000 000 € répartis entre deux classes
d’actifs dont les caractéristiques sont les suivantes :
des actions : le portefeuille d’actions est diversifié et reproduit exactement le portefeuille
de marché, dont la rentabilité attendue est de 6,5 % et la volatilité de 18 % ;
des bons du Trésor : le portefeuille de bons du Trésor est diversifié et génère une
rentabilité espérée sans risque de 2 %.
1. c et e. La rentabilité d’une action au cours d’une période t est donnée par la formule :
Dt Pt Pt -1
Rt
Pt -1
La rentabilité d’une action dépend à la fois de l’horizon temporel de calcul, en fonction des
cours de bourse obtenus Pt, et du dividende versé aux actionnaires de la société. La rentabilité
d’une action dépend positivement, et non négativement, du risque de l’action : la rentabilité
espérée est d’autant plus forte que le risque de l’action est élevé. Par ailleurs, le calcul de la
rentabilité ne dépend pas de la psychologie des investisseurs.
2. b et c. Le risque total d’une action est donné par la formule de l’écart-type de la rentabilité
d’une action i sur une durée n :
n
Rit - Ri
1 2
( Ri ) Var( Ri ) i
n
t 1
Le risque d’une action dépend ainsi positivement de la rentabilité de l’action : le risque est
d’autant plus élevé que la rentabilité espérée est forte.
3. a, c et e. Le risque systématique d’une action est une des composantes du risque d’une
action. Il mesure l’exposition de l’évolution du cours d’une action aux facteurs de marché tels
que l’évolution des taux directeurs de la FED ou de la BCE. Ce risque est commun à toutes
les actions cotées en fonction de leur exposition au marché. Le risque systématique n’est pas
diversifiable : de ce fait, c’est la composante du risque qui est évaluée par les investisseurs.
a. La rentabilité moyenne d’une action sur 10 années est donnée par la formule :
10
Rit
1
Moy( Ri ) Ri
10
t 1
L’écart-type moyen de la rentabilité action sur 10 années est donnée par la formule :
10
Rit - Ri
1 2
( Ri ) Var( Ri ) i
n
t 1
Rentabilité annuelle
Période RM – Moy (RM) [RM – Moy (RM)]²
(RM)
–1 +8,66 % +4,20 % 0,18 %
–2 –14,66 % –19,12 % 3,65 %
–3 +38,78 % +34,32 % 11,78 %
–4 +13,41 % +8,95 % 0,80 %
–5 –12,99 % –17,45 % 3,04 %
–6 +26,12 % +21,66 % 4,69 %
–7 –13,87 % –18,33 % 3,36 %
–8 –16,28 % –20,74 % 4,30 %
–9 +23,46 % +19,00 % 3,61 %
–10 –8,05 % –12,51 % 1,56 %
Rentabilité moyenne +4,46 % 36,98 %
Variance : Var(RM) 3,698 %
Écart-type : σ(RM) 19,23 %
On procède de la même manière pour le calcul des rentabilités des actions ADP et
JCD. Les résultats obtenus sont synthétisés dans le tableau suivant.
Les résultats des calculs de covariance sont présentés dans le tableau suivant.
Mesure Cov (RM, RADP) Cov (RM, RJCD) Cov (RADP, RJCD)
Covariance 2,725 % 3,343 % 2,612 %
Figure 6.c
Rentabilité
12,00%
ADP
10,00%
JCD
8,00%
6,00%
SBF 250
4,00%
2,00%
0,00% Risque
0,00% 5,00% 10,00% 15,00% 20,00% 25,00% 30,00%
On peut observer qu’il existe une relation positive entre la rentabilité et le risque des titres
(SBF 250, ADP et JCD) représentés sur le graphique : la rentabilité est positivement corrélée
avec le risque des actifs. Par exemple, l’action ADP présente la rentabilité et le risque associé
les plus élevés.
a. La rentabilité du fonds VEC est égale à la rentabilité relative des actions (A) et des bons du
Trésor (B) qui composent le portefeuille, pondérée par leur poids xA et xB dans le fonds.
RVEC = xA · RA + xB · RB
d. La rentabilité du fonds VEC est égale : RVEC = xA RA + xB RB = 0,80 × 0,065 + 0,20 × 0,02
= 5,60 %.
On constate que la rentabilité du fonds VEC est moins élevée que la rentabilité des actions, du
fait de l’intégration des bons du Trésor, moins rentables.
Le risque du fonds VEC est mesuré par l’écart-type de la rentabilité des actifs qui composent
le fonds. Or, les bons du Trésor étant un actif non risqué, l’écart-type de la rentabilité est nul.
2 ( RVEC ) x A2 A2 xB2 B2 2 x A xB A B x A2 A2