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THESE
Sujet
Corrélations Rhéologie-Compacité-Granularité
Des Bétons Autoplaçants
Ce travail a été mené sous la direction de Mme. Pr. KHARCHI Fattoum, professeur à la
faculté de génie civil de l’USTHB, je tiens vivement à lui exprimer toute ma reconnaissance
tant pour ses conseils, son intérêt et son aide qu’elle m’a accordée durant toutes ces années de
thèse.
Je remercie également les membres du jury : Pr. HADDADI Smail, président du jury, Pr.
DAHOU Zohra, Pr. KACI Salah et Dr. TALAH Aissa, examinateurs, pour l’honneur qu’ils
m’ont fait en acceptant d’examiner cette thèse et en apportant des enrichissements par leurs
remarques et critiques fructueuses.
Je voudrais remercier aussi Mr. MOURET Michel, professeur à l’INSA de Toulouse (France),
qui m’a beaucoup aidé pour la réalisation des essais avec le rhéomètre « Rheocad » au
laboratoire matériaux et durabilité des constructions (LMDC). Je tiens à remercier également
Melle YAHIAOUI Souad (enseignante à l’université de Tizi-Ouzou et doctorante à
l’USTHB).
Je remercie aussi tous les responsables du Laboratoire Bâti dans l’Environnement (LBE) de la
faculté de génie civil de l’USTHB pour leurs aides dans l’acquisition et l’installation du
rhéomètre à béton le « Tribomètre ».
Je tiens enfin à remercier tous les membres de ma famille pour leur encouragement et leur
soutien. Je pense plus particulièrement à ma femme qui m’a donné beaucoup d’idées et
conseils précieux et qui m’a supporté courageusement surtout lors de la finalisation de cette
thèse.
Résumé
Ce travail présente les résultats d’une recherche expérimentale sur les relations entre la rhéologie,
la granularité et la compacité des bétons autoplaçants. Les essais rhéomètriques ont été réalisés au moyen
de deux rhéomètres à bétons, le Tribomètre et le Rheocad, fonctionnant à vitesse imposée. Les deux
rhéomètres ont permis de tracer des rhéogrammes représentant le moment résistant en fonction de la
vitesse de rotation d’un mobile plongé dans le béton. Les rhéogrammes obtenus montrent que les BAP
étudiés obéissent à un comportement viscoplastique rhéoépaississant de type Herschel-Bulkley. Selon les
résultats concordants obtenus par les deux rhéomètres, il s’avère que la viscosité augmente avec la taille
des gros granulats. Lorsque cette dernière augmente, l’étendue granulaire (d/D) diminue, favorisant un
meilleur arrangement granulaire et un milieu de plus en plus compact pour donner un BAP avec une
viscosité élevée. Tandis que pour le seuil de cisaillement, les résultats ont montré qu’il augmente avec
l’étendue granulaire (d/D) et lorsque la taille des gros granulats diminue.
En utilisant le modèle de « concentration solide relative », nous avons démontré que la viscosité d’un
BAP augmente avec la concentration granulaire pour tendre vers les grandes valeurs (blocage) quand
cette concentration en suspension est proche d’un état d’empilement granulaire lâche (compacité non
tassée). Par ailleurs, en utilisant le concept de l’épaisseur de pâte en excès, les résultats ont montré que le
seuil de cisaillement et la viscosité sont contrôlés par une épaisseur de pâte ou de mortier enrobant les
grains du squelette granulaire. Nos résultats ont montré aussi que le modèle le plus adéquat pour
représenter l’interaction « pâte-granulat » est celui qui correspond à tous les granulats enrobés par la
pâte (eau, ciment et fines).
Mots clés : Béton autoplaçant, rhéologie, granularité, compacité, rhéomètre, viscosité, seuil de
cisaillement et gros granulat.
Abstract
This work presents the results of an experimental research on the relationships between rheology,
grading and compactness of the self compacting concrete (SCC). The rheological tests are carried out by
means of two concrete rheometers, “Tribometer” and “Rheocad”, functioning at imposed speed. The
rheometers permit to draw the rheographs representing resistant torque according rotation speed of
mobile immersed in the concrete. The rheographs show that the studied SCC obey to a viscoplastic
shear thickening behavior of Herschel-Bulkley type. According to the results in agreement provided by
the two rheometers, it appears that the viscosity increases with the coarse aggregates size. When this last
increases, the granular extent (d/D) decreases, encouraging a better granular arrangement and a more and
more compact material to give a SCC with an elevated viscosity. While for the yield of shearing, the
results showed that it increases with the granular extent (d/D) and when the coarse aggregates size
decreases. While using the model of “relative solid concentration", we demonstrated that the SCC
viscosity increases with the granular concentration to reach the high values (blockage) when this
concentration in suspension is close to a state of loose granular packing. Otherwise, while using the
excess thickness concept, the results showed that the yield of shearing and the viscosity are controlled by
excess paste or mortar thickness coating the aggregates. Our results also showed that the most adequate
model for representation the "paste-aggregate" interaction is the one that corresponds to all aggregates
coated by the paste (water, cement and fines).
Keywords : Self compacting concrete, rheology, packing, grading, rheometer, viscosity, yield of
shearing and coarse aggregates.
ﻣﻠﺨﺺ
ھﺬا اﻟﻌﻤﻞ ﯾﻘﺪم ﻧﺘﺎﺋﺞ ﺑﺤﺚ ﺗﺠﺮﯾﺒﻲ ﻋﻦ اﻟﻌﻼﻗﺔ ﺑﯿﻦ اﻟﺮﯾﻮﻟﻮﺟﯿﺎ وﺧﺼﺎﺋﺺ اﻟﺤﺼﻮﯾﺎت ﻣﻊ رﺻﻮﺻﯿﺔ اﻟﺨﺮﺳﺎﻧﺔ ذاﺗﯿﺔ اﻟﻮﺿﻊ .ﻗﻤﻨﺎ
ﺑﺎﻟﺘﺠﺎرب اﻟﺮﯾﻮﻣﺘﺮﯾﺔ ﺑﺎﺳﺘﻌﻤﺎل ﺟﮭﺎزﯾﻦ ھﻤﺎ "ﺗﺮﯾﺒﻮﻣﺘﺮ" و "رﯾﻮﻛﺎد" اﻟﻠﺬان ﯾﻌﻤﻼن ﺑﺴﺮﻋﺔ ﻣﻔﺮوﺿﺔ .ﺑﻔﻀﻞ اﻟﺠﮭﺎزﯾﻦ ﯾﻤﻜﻦ رﺳﻢ
ﻣﺨﻄﻂ ﯾﻤﺜﻞ اﻟﻌﺰم اﻟﻤﻘﺎوم ﻟﻠﺤﺮﻛﺔ ﺑﺪﻻﻟﺔ ﺳﺮﻋﺔ دوران اﻟﺠﺴﻢ اﻟﻤﺘﺤﺮك داﺧﻞ اﻟﺨﺮﺳﺎﻧﺔ .اﻟﻤﺨﻄﻄﺎت اﻟﺮﯾﻮﻟﻮﺟﯿﺔ ﺗﺒﯿﻦ ان اﻟﺨﺮﺳﺎﻧﺔ
ذاﺗﯿﺔ اﻟﻮﺿﻊ ﺗﺨﻀﻊ ﻟﺴﻠﻮك ﻟﺰج-ﻟﺪن ﻣﻦ ﻧﻮع "ھﺮﺷﺎل -ﺑﻠﻜﻠﻲ" .ﺣﺴﺐ اﻟﻨﺘﺎﺋﺞ اﻟﻤﺘﻄﺎﺑﻘﺔ اﻟﻤﺴﺘﺨﻠﺼﺔ ﻣﻦ اﻟﺠﮭﺎزﯾﻦ ﯾﻈﮭﺮ ان ﻣﻌﺎﻣﻞ
اﻟﻠﺰوﺟﺔ ﯾﺘﺼﺎﻋﺪ ﻣﻊ ﻣﻘﺎس )ﻗﻄﺮ( اﻟﺤﺼﻰ.ﻋﻨﺪﻣﺎ ﯾﺮﺗﻔﻊ ھﺬا اﻻﺧﯿﺮ ,ﯾﻨﺨﻔﺾ اﻻﻣﺘﺪاد اﻟﺤﺒﯿﺒﻰ ) (d/Dﻓﺎﺳﺤﺎ اﻟﻤﺠﺎل ﻟﺘﺮﺗﯿﺐ ﺣﺒﯿﺒﻰ
اﻓﻀﻞ و رﺻﻮﺻﯿﺔ اﺣﺴﻦ ﻟﺘﻌﻄﯿﻨﺎ ﺧﺮﺳﺎﻧﺔ ذاﺗﯿﺔ اﻟﻮﺿﻊ ذات ﻟﺰوﺟﺔ ﻋﺎﻟﯿﺔ .اﻣﺎ ﺑﺎﻟﻨﺴﺒﺔ ﻟﻤﻌﺎﻣﻞ ﻋﺘﺒﺔ اﻟﻘﺺ ﻓﺎﻟﻨﺘﺎﺋﺞ اﺛﺒﺘﺖ اﻧﮫ ﯾﺮﺗﻔﻊ ﻣﻊ
اﻻﻣﺘﺪاد اﻟﺤﺒﯿﺒﻰ ) (d/Dو ﻣﻊ اﻧﺨﻔﺎض ﻣﻘﺎس )ﻗﻄﺮ( اﻟﺤﺼﻰ .ﺑﺎﺳﺘﻌﻤﺎل ﻧﻤﻮذج "اﻟﺘﺮﻛﯿﺰاﻟﺼﻠﺐ اﻟﻨﺴﺒﻲ" أﺛﺒﺘﻨﺎ ان ﻣﻌﺎﻣﻞ اﻟﻠﺰوﺟﺔ
ﯾﺘﺼﺎﻋﺪ ﻣﻊ اﻟﺘﺮﻛﯿﺰ اﻟﺤﺒﯿﺒﻰ )اﻟﺤﺼﻮى( ﻟﯿﺘﺠﮫ ﻧﺤﻮى اﻻرﻗﺎم اﻟﻌﺎﻟﯿﺔ ﻋﻨﺪﻣﺎ ﯾﻜﻮن ھﺬا اﻟﺘﺮﻛﯿﺰ ﻗﺮﯾﺐ ﻣﻦ ﺣﺎﻟﺔ اﻟﺘﺮاص اﻟﺤﺒﯿﺒﻰ اﻟﺤﺮ
)رﺻﻮﺻﯿﺔ ﺑﺪون ﺿﻐﻂ( .و ﺑﺎﺳﺘﻌﻤﺎل ﻛﺬاﻟﻚ ﻣﻔﮭﻮم "ﺳﻤﻚ اﻟﻌﺠﯿﻨﺔ اﻟﺰاﺋﺪة" ,اﺛﺒﺘﺖ اﻟﻨﺘﺎﺋﺞ ان ﻣﻌﺎﻣﻠﻲ اﻟﻠﺰوﺟﺔ و ﻋﺘﺒﺔ اﻟﻘﺺ ﻣﺮﺗﺒﻄﯿﻦ
ﺑﺴﻤﻚ اﻟﻌﺠﯿﻨﺔ او اﻟﻤﯿﻼط اﻟﺬي ﯾﻐﻄﻲ ﻛﻞ ﺣﺒﺔ ﻣﻦ اﻟﺤﺼﻮﯾﺎت .وﻋﻠﻰ اﺳﺎس اﻟﻨﺘﺎﺋﺞ اﻟﺮﯾﻮﻟﻮﺟﯿﺔ اﻟﻤﺤﻘﻘﺔ ,ﺗﺒﯿﻦ ان اﻓﻀﻞ ﻧﻤﻮذج ﻟﺘﻤﺜﯿﻞ و
ﻣﺤﺎﻛﺎة اﻟﺘﻔﺎﻋﻞ ﺑﯿﻦ "اﻟﻌﺠﯿﻨﺔ وﺣﺒﺔ ﺣﺼﻮﯾﺎت" ھﻮ ذﻟﻚ اﻟﺬي ﯾﻮاﻓﻖ ﻛﻞ اﻟﺤﺼﻮﯾﺎت و ھﻲ ﻣﻐﻄﺎة ﺑﺎﻟﻌﺠﯿﻨﺔ ) اﻟﻤﺎء ,اﺳﻤﻨﺖ و ﺣﺒﯿﺒﺎت
ﻧﺎﻋﻤﺔ (.
اﻟﻤﻔﺎﺗﯿﺢ :اﻟﺨﺮﺳﺎﻧﺔ ذاﺗﯿﺔ اﻟﻮﺿﻊ ,اﻟﺮﯾﻮﻟﻮﺟﯿﺎ ,اﻟﺤﺼﻮﯾﺎت ,اﻟﺮﺻﻮﺻﯿﺔ,رﯾﻮﻣﺎﺗﺮ,ﻟﺰوﺟﺔ ,ﻋﺘﺒﺔ اﻟﻘﺺ ,اﻟﺤﺼﻰ.
Table des matières
Remerciements
Résumés
Table des matières ………………………………………………………………………………... i
Liste des figures…………………………………………………………………………………… v
Liste des tableaux ………………………………………………………………………………… ix
Liste des symboles………………………………………………………………………………… xi
INTRODUCTION GENERALE..................................................................................................... 01
1.1. Introduction……………………………………………………………………………........... 07
1.2.Constituants des bétons autoplaçants…………………………................................................ 08
1.2.1. Granulats…………………………………………………………………………………... 08
1.2.2. Pâte………………………………………………………………………………………... 09
1.2.2.1. Ciment……………………………………………………………………………………. 09
1.2.2.2. Additions minérales………………………………………………………………………. 09
1.2.2.3. Superplastifiants………………………………………………………………………….. 10
1.2.2.4. Agent de viscosité………………………………………………………………………… 11
1.2.2.5. Eau…………………………………………………………………………………........... 13
1.3. Essais classiques de caractérisation des bétons autoplaçants à l’état frais……………........... 13
1.3.1. Mobilité en milieu non confiné…………………………………………………………… 13
1.3.2. Mobilité en milieu confiné………………………………………………………….......... 15
1.3.3. Stabilité……………………………………………………………………………………. 16
1.4. Classification des bétons autoplaçants……………………………………………............ 17
1.5. Méthodes et techniques de formulation des bétons autoplaçants…………………………….. 18
1.5.1. Concept du béton autoplaçant……………………………………………………………... 18
1.5.2. Pratique actuelle de la formulation des bétons autoplaçants……………………………… 18
1.5.3. Méthodes de formulation existantes………………………………………………………. 19
1.5.3.1. Méthode Japonaise 1/Okamura……………………………………………………........... 19
1.5.3.2. Méthode Japonaise 2/Oh…………………………………………………………………. 20
1.5.3.3. Méthode suédoise………………………………………………………………………… 21
1.5.3.4. Méthode LCPC /Delarrard et Sedran……………………………………………………... 22
1.5.3.5. Méthode chinoise…………………………………………………………………………. 23
1.5.4. Commentaires et comparaison…………………………………………………………….. 24
2.1. Introduction…………………………………………………………………………………... 27
2.2. Position du problème…………………………………………………………………………. 27
2.3. Structuration et déstructuration des suspensions en écoulement……………………………... 28
2.4. Lois de comportement rhéologiques des suspensions………………………………………... 30
i
Table des matières
3.1. Introduction…………………………………………………………………………………... 70
3.2. Matériaux utilisés…………………………………………………………………………….. 70
3.2.1. Le ciment………………………………………………………………………….............. 70
3.2.2. Les fines calcaires………………………………………………………………………….. 72
ii
Table des matières
3.2.3. Le superplastifiant………………………………………………………………………….. 73
3.2.4. Les granulats……………………………………………………………………………….. 73
3.2.4.1. Sable……………………………………………………………………………………… 73
3.2.4.2. Graviers…………………………………………………………………………………... 74
3.3. Méthodes et protocoles expérimentaux………………………………………………………. 75
3.3.1. Méthodes expérimentales…………………………………………………………………... 75
3.3.2. Essais physiques et granulométriques………………………………………………............ 78
3.3.2.1. Préparation des différentes classes de graviers…………………………………………… 78
3.3.2.2. Essai de granularité……………………………………………………………………….. 80
3.3.2.3. Essai U.V.C : Taux de vides non tassés …………………………………………............. 82
3.3.3. Essais de caractérisation et de validation des bétons autoplaçants…………………………. 83
3.3.3.1. Essai d’étalement au cône d’Abrams (Slump Flow)…………………………….……….. 83
3.3.3.2. Essai de J-ring…………………………………………………………………...………... 84
3.3.3.3. Essai de stabilité au tamis………………………………………………………………… 85
3.3.4. Essais rhéologiques : utilisation des rhéomètres…………………………………………… 87
3.3.4.1. Essais rhéologiques au Tribomètre……………………………………………………….. 87
3.3.4.2. Essais rhéologiques au Rhéocad………………………………………………………….. 90
3.3.4.3. Essais au viscosimètre «Rotovisco»……………………………………………………… 91
3.4. Formulation des bétons autoplaçants…………………………………………………………. 92
4.1. Introduction…………………………………………………………………………………... 97
4.2. Description et études des rhéogrammes obtenus……………………………………………... 97
4.3. Relations entre le comportement rhéologique et la granularité………………………………. 104
4.3.1. Effet de la taille des gros granulats (Etendue granulaire)…………………………………... 104
4.3.2. Effet du type granulométrique (continuité)………………………………………………… 106
4.3.3. Effet de la forme des gros granulats……………………………………………………….. 107
4.4. Relations entre le comportement rhéologique et la structure granulaire……………………. 109
4.4.1. Mesures de compacité……………………………………………………………………… 109
4.4.2. Relation entre la viscosité et la concentration solide relative (Øs/Ø*)……………………… 112
4.4.2.1. Effet de la taille des gros granulats (Etendue granulaire)………………………………… 113
4.4.2.2. Effet de la forme des gros granulats……………………………………………………… 114
4.4.2.3. Effet du type granulométrique (continuité)………………………………………………. 115
4.4.3. Relation entre le seuil de cisaillement et la concentration solide relative (Øs/Ø*)………… 116
4.5. Relations entre comportement rhéologique et formulation…………………………………... 118
4.5.1. Effet de la quantité du mortier (rapport S/P) et du gravier VG …………………………….. 118
4.5.2. Effet de la quantité de la plus grande classe des gros granulats……………………………. 119
4.6. Comportement rhéologique par fractionnement du BAP :…………………………………… 121
4.6.1. Effet de la taille des granulats sur les lois de comportement………………………………. 121
4.6.2. Effet de la taille des granulats sur les paramètres rhéologiques……………………………. 123
4.6.3. Contribution rhéologique d’une fraction du BAP dans le comportement global………….. 126
4.7. Métrologie des rhéomètres utilisés (Etude comparative)…………………………………….. 127
4.7.1. Etude comparative entre «Tribomètre» et «Rheocad»……………………………………... 127
4.7.2. Comparaison des résultats du «Tribomètre» avec ceux des autres rhéomètres……………. 128
4.8. Conclusion……………………………………………………………………………………. 132
iii
Table des matières
iv
Liste des figures
v
Liste des figures
Figure 2.24 : Effet de l’étendue granulaire (d/D) et la concentration solide (Γ) par …………........ 56
rapport à la concentration maximale (Γmax) sur la viscosité des suspensions
Figure 2.25 : Le rhéomètre « Two-Point» de Tattersal ……………………………………………. 57
Figure 2.26 : Le rhéomètre IBB de beaupré ……………………………………………………….. 58
Figure 2.27 : Le rhéomètre BML ………………………………………………………………….. 59
Figure 2.28 : Le rhéomètre CEMAGREF-IMG de Coussot ………………………………………. 60
Figure 2.29: Le rhéomètre BTRHEOM et son mode de fonctionnement ……………………........ 61
Figure 2.30: Domaine de valeurs des paramètres rhéologiques (µ,τ0) d’un BAP …………………. 65
Figure 2.31: Résultats des paramètres rhéologiques (µ,τ0) des BAP dans quelques pays…………. 65
Figure 3.1 : Distribution des tailles des grains par granulométrie laser du ciment ……………...... 72
Figure 3.2 : Courbe granulométrique des fillers calcaires utilisés………………………………….. 72
Figure 3.3 : Courbes granulométriques des différents granulats utilisées………………………….. 74
Figure 3.4 : Echantillon du BAP dans le récipient à l’arase du cylindre bien centré………………. 76
Figure 3.5 : Organigramme récapitulant la méthodologie de fractionnement……………………... 78
Figure 3.6 : Procédure de tamisage…………………………………………………………………. 79
Figure 3.7 : Courbes granulométriques des tranches granulaires de graviers utilisés ……….......... 80
Figure 3.8 : Procédure de tamisage pour la détermination du diamètre moyen des granulats.......... 81
Figure 3.9 : Essai d’étalement au cône d’Abrams (principe de la mesure)……………………........ 84
Figure 3.10 : Essai de J-ring………………………………………………………………………... 85
Figure 3.11 : Essai de stabilité : tamis de 5mm, un fond et la mesure de la laitance……………….. 85
Figure 3.12 : Photo du tribomètre : récipient plein et le tribomètre en exécution………………….. 88
Figure 3.13 : Les différents paliers de vitesse imposée au cylindre mobile du Tribomètre……….. 89
Figure 3.14 : Vue générale du RhéoCad……………………………………………………………. 90
Figure 3.15 : Schéma du viscosimètre « Rotovisco 2 »…………………………………………….. 92
Figure 4.1 Les rhéogrammes des BAP à gros granulats de granulométrie uniforme …………....... 97
(Dmax= 6mm et 12mm) et de concentration variable.
Figure 4.2 : Les rhéogrammes des BAP à gros granulats de différents types granulométrique …… 98
(continue et uniforme) et de concentration constante.
Figure 4.3 : Les rhéogrammes des BAP à gros granulats de granulométrie continue et ………….. 98
uniforme et de concentration variable.
Figure 4.4 : Les rhéogrammes des BAP à gros granulats de granulométrie continue et de ……….. 98
forme différente (concassé et roulé).
Figure 4.5 : Les rhéogrammes des BAP à gros granulats de granulométrie continue et de ……….. 98
concentration du mortier variable.
Figure 4.6 : Un rhéogramme type d’un BAP, modélisé par les deux modèles : Bingham et ……… 99
Herschel-Bulkley.
Figure 4.7 : Les paramètres rhéologiques des bétons confectionnés en fonction de la ……………. 104
taille des gros granulats (graviers).
Figure 4.8 : Effet de l’étendue granulaire (d/D) sur le seuil de cisaillement…………………......... 105
Figure 4.9 : Effet de l’étendue granulaire (d/D) sur la viscosité……………………………………. 105
Figure 4.10 : Effet du type granulométrique des gros granulats sur les paramètres …………......... 106
rhéologiques.
vi
Liste des figures
Figure 4.11 : Effet de l’étendue granulaire sur le seuil de cisaillement dans le cas des gros………. 107
granulats concassés et roulés
Figure 4.12 : Effet de l’étendue granulaire sur la viscosité dans le cas des gros granulats …......... 107
concassés et roulés.
Figure 4.13 : Effet de la forme des gros granulats de granulométrie continue sur la viscosité......... 108
Figure 4.14 : Les résultats de mesures de la compacité en fonction de l’étendue……………......... 111
granulaire et la concentration des gros granulats.
Figure 4.15 : Les résultats de mesures de la compacité en fonction du rapport (gros …………….. 111
granulat/sable : G/S)
Figure 4.16 : Relation entre la concentration solide relative et la viscosité pour les BAP à ……… 112
granulométrie continue.
Figure 4.17 : Relation entre la concentration solide relative et la viscosité pour…………………... 113
les BAP à gros granulat de taille uniforme type concassé.
Figure 4.18 : Relation entre la concentration solide relative et la viscosité pour ………………….. 114
les BAP à gros granulats de taille uniforme de forme concassés et roulés.
Figure 4.19 : Effet de la continuité granulométrique sur la relation entre la concentration …........ 115
solide relative et la viscosité pour les BAP.
Figure 4.20 : La variation du seuil de cisaillement en fonction de la concentration solide………… 116
relative pour les BAP à granulométrie continue et discontinue.
Figure 4.21 : Effet de la quantité du mortier et du gravier sur les paramètres rhéologiques…......... 119
Figure 4.22 : Effet de la quantité des gros granulats sur le seuil de cisaillement…………….......... 120
Figure 4.23 : Effet de la quantité des gros granulats (plus grande classe des graviers)……………. 120
sur la viscosité.
Figure 4.24 : Courbes des moments en fonction de la vitesse de rotation pour le béton ………….. 122
autoplaçant (BAP) et ses fractions (BAP6.3, BAP2 et pâte).
Figure 4.25 : Courbes des moments et des viscosités apparentes en fonction …………………….. 124
de la vitesse de rotation pour le BAP, BAP6.3 et le BAP2 .
Figure 4.26 : La viscosité déduite du modèle de Herschel-Bulkley …………………………......... 125
dans la BAP total et ses deux fractions.
Figure 4.27 : Courbes des moments induits dans chaque fraction en fonction du moment………... 126
induit dans le BAP total.
Figure 4.28 : Schéma simplifié du tribomètre……………………………………………………… 129
Figure 4.29 : Comparaison des paramètres rhéologiques donnés par le Tribomètre……………….. 130
Avec une zone de valeurs données par 3 rhéomètres (Mk, ConTec et BML).
Figure 5.1 : Le seuil de cisaillement en fonction de l’EPE calculé selon le système modèle1......... 140
Figure 5.2 : Effet de la taille maximale des gros granulats de type concassé……………………… 141
sur la relation du seuil de cisaillement-EPE.
Figure 5.3 : Effet de la taille maximale des gros granulats de type roulé……………………........ 141
sur la relation du seuil de cisaillement-EPE.
Figure 5.4 : Effet de la forme des gros granulats (concassé et roulé)……………………………… 142
sur la relation : seuil de cisaillement-EPE.
Figure 5.5 : Influence du type granulométrique des gros granulats sur …………………………… 143
la relation du seuil de cisaillement-EPE.
vii
Liste des figures
Figure 5.6 : Effet de la taille maximale des gros granulats de type concassé……………………… 145
sur la relation de la viscosité en fonction de l’EPE.
Figure 5.7 : Effet de la taille maximale des gros granulats de type roulé sur la relation ………….. 145
de la viscosité en fonction de l’EPE.
Figure 5.8 : Epaisseur de la pâte en excès proportionnelle à la taille du diamètre………………… 146
Figure 5.9 : Effet de la forme des gros granulats de dimensions uniforme……………………….. 147
sur la relation de la viscosité en fonction de l’EPE.
Figure 5.10 : Les équivalences de viscosité établies entre des granulats de formes ………………. 148
différentes (roulé et concassé).
Figure 5.11 : Effet de la forme des gros granulats de granulométrie continue………………......... 149
sur la relation de la viscosité en fonction de l’EPE.
Figure 5.12 : Effet du type granulométrique des gros granulats concassés………………………... 150
sur la relation de la viscosité en fonction de l’EPE.
Figure 5.13 : Effet du type granulométrique des gros granulats roulés …………………………… 150
sur la relation de la viscosité en fonction de l’EPE.
Figure 5.14 : L’équivalence de viscosité entre une granulométrie continue et une autre …………. 151
uniforme de taille « D ».
Figure 5.15 : Seuil de cisaillement en fonction de l’EPE calculé selon le système………………… 155
modèle 2.
Figure 5.16 : Seuil de cisaillement en fonction de l’EME calculé selon le système ………………. 155
modèle 3.
Figure 5.17 : Effets du type granulométrique des gros granulats sur la relation…………………… 156
de la viscosité en fonction de l’EME dans le modèle 3
Figure 5.18 : Effet de la forme et de la taille des gros granulats sur la relation …………………… 157
de la viscosité en fonction de l’EME dans le modèle 3
viii
Liste des tableaux
Tableau 5.6 : Les valeurs de l’épaisseur de la pâte en excès pour des viscosités………………. 147
constantes en fonction des diamètres des gros granulats concassés et roulés
Tableau 5.7 : Les valeurs de l’EPE pour une viscosité constante des BAP à ………………….. 150
gros granulat de granulométrie continue et uniforme.
Tableau 5.8 : Les différentes relations liant l’ EPE aux deux paramètres rhéologiques………… 152
selon le système modèle 1.
Tableau 5.9 : Les différentes relations liant l’ EPE aux deux paramètres rhéologiques…………. 153
selon le système modèle 2.
Tableau 5.10 : Les différentes relations liant l’EME aux deux paramètres rhéologiques………... 154
selon le système modèle 3.
Tableau 5.11 : Les valeurs de la viscosité (µM) dans les compositions avec……………………. 157
des gros granulats concassés pour les deux modèles 1 et 3.
Liste des symboles
Les suspensions sont constituées d’une phase divisée dispersée dans une phase continue plus
ou moins visqueuse. Il suffit de citer quelques exemples de ces matériaux : bétons, argiles,
boues, silice, fluides de polymères chargés, latex, peintures....etc, pour montrer que de
nombreux secteurs industriels très divers sont concernés.
Ces suspensions font l’objet de recherches sur la relation entre leur structure interne et leurs
propriétés macroscopiques, mécaniques et physiques. Pour le cas des bétons, de nombreux
travaux sont menés en particuliers sur leur écoulement. La mise en place, lors de leur état
frais, a souvent de conséquences importantes sur les propriétés finales du produit. La science
qui étudie la déformation et l’écoulement de la matière est la rhéologie. Dans la pratique de la
fabrication du béton, par exemple, les termes de maniabilité, ouvrabilité « workability »,
consistance, etc….. sont souvent préférés au terme de comportement rhéologique.
La rhéologie des suspensions en général et les bétons en particulier est fondamentale mais très
complexe, car il faut tenir compte à la fois des caractéristiques du matériau tels que la
granularité des agrégats (taille et distribution granulaire) et leur forme etc. et du procédé de
mise en place (mélange, homogénéisation et notamment la déformation).
En effet, pour étudier l’écoulement ou la rhéologie des suspensions deux approches sont
envisagées :
La mécanique des milieux continus,
Des tests rhéologiques par le moyen « des rhéomètres ».
La première approche se fait par la science des milieux continus. Un matériau soumis à un
ensemble de forces est susceptible de se déformer, les mouvements des différents points du
matériau dépendent de la répartition et de l’intensité des forces appliquées. L’approche
consiste à formuler une description mathématique de la résistance de la suspension à se
déformer ou couler quand une contrainte lui est appliquée. Le problème est que les solides
divisés sont, par définition, discontinus. Les études portent souvent sur des suspensions
modèles. Si elles permettent de décomposer des systèmes compliqués et d’obtenir les
caractéristiques rhéologiques de la suspension à l’aide des modèles mathématiques, elles ont
tendance à s’éloigner des suspensions réelles.
2
Introduction générale
La seconde approche est expérimentale. Face à une suspension, des « tests rhéologiques » ont
été mis au point, souvent sur le terrain, par les industriels (par exemple : test de maniabilité du
béton). La mesure obtenue n’est pas une caractéristique rhéologique comme la viscosité par
exemple. L’avantage de tels tests, c’est qu’ils permettent de mesurer l’écoulement et de relier
cette mesure, par exemple, à la composition.
La rhéologie d’une suspension est une fonction très complexe, avec beaucoup de paramètres,
les tests rhéologiques prennent en compte l’ensemble de ces paramètres. De nombreuses
études ont permis de mettre en évidence des relations entre l’écoulement et d’autres
propriétés.
Comme le béton autoplaçant est aussi un béton fluide, caractérisé à l’état frais par sa fluidité
élevée, sa stabilité rhéologique et son excellent adéquation au bétonnage des éléments
complexes, nous l’avons choisi comme exemple « idéal » pour répondre aux mieux aux
relations entre le comportement rhéologique, la granularité et la compacité. Ces types de
relations peuvent être pertinents surtout que la mise en place du béton autoplaçant, pour le
cas des éléments complexes, a souvent des conséquences importantes sur les propriétés finales
telles que la résistance et la durabilité.
3
Introduction générale
Proposer un modèle physique à l’état frais des bétons autoplaçants formulés avec les
matériaux locaux « Algériens » en fonction de leur comportement rhéologique. Le
béton autoplaçant peut être considéré comme étant une concentration de solide dans
une phase fluide (eau), selon DeLarrard-Ferraris [16][42], ou comme étant à deux
phases ; le mortier dans lequel les gros granulats sont dispersés selon Nielsen-Geiker
[43][68] ou encore la pâte dans laquelle tous les granulats sont dispersées selon Hans
[38].
Notre étude est articulée autour de cinq (05) chapitres dont les deux premiers constituent
la partie bibliographique. Le premier chapitre présente l’état de l’art d’un béton autoplaçant,
son concept, sa formulation (méthodes et pratiques actuelles de formulation).
Le quatrième chapitre présente les résultats d’essais liés à la rhéologie de toutes les
compositions de bétons autoplaçants utilisées (description et études des rhéogrammes
obtenus).
4
Introduction générale
Dans ce même chapitre, nous présentons les résultats d’essais qui mettent en évidence :
Les relations entre le comportement rhéologique et la granularité (effet de la taille des
granulats et type de granulométrie).
Les relations entre le comportement rhéologique et la compacité (effet de la quantité
des vides inter-granulaires non compacté « Uncompacted Voids Content ».
Les relations entre le comportement rhéologique des fractions de béton autoplaçant
frais (obtenues par tamisage) et celui du mélange total.
Le cinquième chapitre est consacré à l’exploitation des résultats trouvés dans le quatrième
chapitre pour proposer un modèle rhéologique du béton autoplaçant frais en utilisant la notion
de l’épaisseur de la pâte en excès (EPE) « excess paste thickness ».
Les conclusions générales clôturent cette thèse en synthétisant les principaux résultats de
l’effet de la taille des granulats sur les différentes relations entre la rhéologie, la compacité et
la granularité des bétons autoplaçants.
Des perspectives de recherche sont aussi présentées pour continuer à apporter de nouvelles
informations pertinentes concernant la formulation des bétons autoplaçants.
5
1ER CHAPITRE:
1.1. Introduction
Les bétons autoplaçants (BAP ou SCC en anglais pour self compacting concrete) ont été
formulés au Japon vers la fin des années 80 afin d’améliorer la rentabilité de la construction,
d’assurer constamment une mise en place correcte avec un béton de qualité et de diminuer les
nuisances sonores [01].
Par définition un béton autoplaçant est un béton très fluide, homogène et stable, qui se met en
place par gravitation et sans vibration. Il ne doit pas subir de ségrégation et doit présenter des
qualités comparables à celles d’un béton vibré classique [02].
Par rapport aux bétons vibrés, les avantages des bétons autoplaçants sont [05][06] :
Augmentation de la productivité en raison de la réduction du temps de réalisation et
réduction des nuisances sonores dues à la vibration.
Milieu et conditions du travail au site amélioré.
Qualité extérieure améliorée ainsi que la bonne qualité de la surface des éléments
en réduisant des défauts d’apparence.
Facilité de bétonnage des éléments fortement ferraillés.
Remplissage des coffrages de grande hauteur ou de forme complexe, surout, en cas
de présence des paries difficilement accessibles.
Réduction des coûts de construction.
Toutefois, les bétons autoplaçants présentent aussi des inconvénients non négligeables telles
que :
Augmentation du coût des matières premières à cause d’une quantité relativement
élevée de fines et de l’utilisation des adjuvants.
Augmentation des déformations différées, comme le retrait et le fluage du béton.
Utilisation des coffrages plus étanches.
Le principal problème dans la formulation d’un béton autoplaçant est de concilier des
propriétés a priori contradictoires comme la fluidité et la résistance à la ségrégation. Pour
augmenter la fluidité du mélange béton, l’eau est ajoutée dans ce cas, mais ce constituant peut
affecter la viscosité du mélange en diminuant ainsi la résistance à la ségrégation. De ce fait, le
bon choix des constituants s’avère souvent très nécessaire pour certaines formulations.
7
Chapitre 1 : Etat de l’art sur les BAP
Eau
Eau
SP
Pâte
Ciment Pâte Addition
Ciment
Sable
Sable
Granulats
Granulats
Gravier
Gravier
Ouvrabilité
Les constituants du béton autoplaçant ont un rôle très important dans la détermination des
propriétés de ce matériau aux états frais et durci. Donc, il est nécessaire de connaitre le rôle
que peut jouer chaque constituant ainsi que leur influence sur les propriétés des béton
autoplaçants.
1.2.1. Granulats
La nature, la forme et la granularité des granulats influencent fortement les propriétés des
bétons autoplaçants aux états frais et durci [03]. Les bétons autoplaçants peuvent être
formulés avec des granulats roulés ou concassés. Cependant, afin d’éliminer le risque de
blocage du béton en zone confiné, il faut limiter le volume des granulats en éliminant les gros
diamètres. Toutefois, comme ils conduisent par ailleurs à une augmentation de la compacité
du squelette granulaire du béton, ils permettent de réduire la quantité du liant nécessaire à une
bonne ouvrabilité et une résistance souhaitée.
Ces deux facteurs conduisent à prendre, pour les bétons autoplaçants, un rapport gravier/sable
(G/S) de l’ordre de 1, qui peut être corrigé suivant le confinement de la structure étudiée [04].
8
Chapitre 1 : Etat de l’art sur les BAP
1.2.2. Pâte
Les frottements entre granulats sont source de limitation vis-à-vis de l’étalement et de la
capacité au remplissage des bétons. Le rôle de la pâte (ciment+additions+eau efficace) étant
précisément d’écarter les granulats, son volume dans les bétons autoplaçants est donc élevé
(330 à 400l/m3).
1.2.2.1. Ciment
Plusieurs travaux ont été menés sur les bétons autoplaçants dans le sens du choix du type
de ciment à utiliser. Ces travaux montrent que la résistance et la durabilité du béton dépendent
principalement du dosage du ciment [05].
Avec l’augmentation du dosage de ciment dans le béton, plus de chaleur se produit au cours
de l’hydratation du ciment ainsi que plus de déformations différées (retrait et fluage) à long
terme. Il est à noter que les effets engendrés par l’ajout excessif du ciment sont propices à
l’apparition des fissures pour les éléments en béton.
Etant donné que les bétons autoplaçants contiennent plus de fines que les bétons ordinaires,
une partie du ciment est souvent remplacée par les additions minérales en vue de limiter les
effets défavorables mentionnées ci-dessus tout en assurant la résistance et la durabilité
suffisantes des bétons autoplaçants.
Ce sont les exigences de résistances à la compression, les critères de durabilité (EN 206, DTU
21, ou normes XP P 18-305 etc..) et les paramètres d’ouvrabilité (fluidité) qui déterminent le
choix des ces additions (cendre volante, laitier de haut fourneau, filler calcaire etc.) et leur
proportion respective.
Les additions minérales sont aussi connues par leur influence sur les propriétés du béton à
l’état frais et à l’état durci [06]. Les additions minérales améliorent considérablement la
fluidité dans certains cas d’addition, elles améliorent aussi la granulométrie du squelette dans
le béton en remplissant les vides entre les grains grâce à leurs petites tailles.
Toutefois, l’influence des additions minérales sur l’écoulement des bétons autoplaçants à
l’état frais dépend principalement du dosage, du type et de la finesse [05].
L’addition la plus utilisée généralement est la poudre de calcaire appelée aussi filler de
calcaire car elle est généralement admise dans plusieurs travaux de recherches en tant qu’ajout
économiquement fiable.
9
Chapitre 1 : Etat de l’art sur les BAP
Seuil de cisaillement
Viscosité plastique
Augmentation de la finesse
du filler
Etalement [mm]
L’une des fines les plus récentes utilisées comme addition remplaçant une partie du ciment
dans le béton autoplaçant sont les fines d’argiles cuite à une température de 900°C. L’ajout
de 5% de ces fines qui se présentent sous forme de poudre du déchet de brique a permis non
seulement d’améliorer les résistances mécaniques mais aussi de favoriser un meilleur
comportement rhéologique en matière de fluidité et de stabilité par rapport au béton
autoplaçant témoin (sans ajout) [07].
Comme on peut citer aussi d’autres ajouts comme le laitier, utilisé dans le cadre du
développement de la formulation du BAP à base des matériaux locaux Algériens [08].
D’après les résultats des recherches menés sur le BAP à base de laitier, ce dernier présente des
caractéristiques rhéologiques telles que l’étalement et la résistance à la ségrégation nettement
améliorées par rapport à un BAP sans laitier [08]. Son avantage qu’il soit à base de matériaux
locaux ce qui réduit le cout et en même temps avoir l’aspect écologique en réduisant la
quantité du ciment et le laitier comme étant un déchet.
1.2.2.3. Superplastifiants
La fluidité des bétons autoplaçants est obtenue an ajoutant des superplastifiants. Ces
fluidifiants sont identiques à ceux employés pour les autres type de béton, à savoir des
polymères de type polycarboxylate, polyacrylate/polyacrylate ester acrylique.
Les superplastifiants interagissent avec les particules du ciment et des fillers en s’adsorbant à
leur surface pour diminuer le phénomène de floculation au contact de l’eau. Ainsi les
particules sont dispersées par combinaison d’effets électrostatiques et stériques et la
proportion d’eau libre est plus importante [04].
10
Chapitre 1 : Etat de l’art sur les BAP
Le niveau élevé de l’ouvrabilité requis par les bétons autoplaçants tout en maintenant la
stabilité du mélange a mené à l’utilisation d’un certain nombre d’adjuvants dans le béton. La
demande élevée en eau pour réaliser une fluidité requise par le béton autoplaçant, était
impraticable compte tenu du dosage très élevé de ciment qui était souvent requis pour les
résistances à la compression souhaitées. L’arrivée des superplastifiants et la technologie de
développements de ces adjuvants, ont joué un rôle essentiel dans le développement des bétons
autoplaçants. Les superplastifiants modernes (basés sur les éthers polycarboxyliques)
favorisent la conservation de la fluidité souhaitée tout en maintenant la stabilité du mélange
béton.
Ces superplastifiants réalisent ce qui est montré dans la (figure 1.3) avec un mécanisme de
répulsion électrostatique en combinaison avec l’obstacle stérique.
11
Chapitre 1 : Etat de l’art sur les BAP
Figure 1.4 : Les étapes d’interaction entre l’eau et les polysaccharides [04].
Cependant, l’action de ces produits est, d’une certaine façon, opposée à celle des
superpalstifiants. La formulation d’un béton autoplaçant requiert donc la sélection d’un
couple agent de viscosité-superplastifiant compatible et l’optimisation de leur dosage (voir
figure 1.5).
Ces produits semblent utiles pour des bétons ayant des rapports eau/liant (E/L) élevés, les
fines n’étant pas alors suffisantes pour fixer l’eau dans le béton. En revanche, leur utilisation
12
Chapitre 1 : Etat de l’art sur les BAP
ne se justifie pas pour des bétons autoplaçants ayant des rapports E/L faibles (rapport
eau/fines < 0.3).
1.2.2.5. Eau
Il est connu que l’eau est l’un des facteurs les plus importants de l’ouvrabilité du béton
autoplaçant. En augmentant la quantité d’eau, la concentration en solide diminue, et le béton
devient fluide (seuil de cisaillement et viscosité diminuent) [09]. Cependant, en plus de
diminuer la résistance mécanique du béton autoplaçant, l’introduction excessive d’eau
provoque des problèmes de ségrégation.
Des essais de caractérisation spécifiques des bétons autoplaçants ont été mis au point.
Cependant, ces essais que l’on peut qualifié de technologiques, ne permettent pas de
déterminer les propriétés rhéologiques intrinsèques des bétons testés même si les grandeurs
mesurées en dépendent.
L’association française de génie civil (AFGC) [11] prévoit de caractériser les bétons
autoplaçants à l’état frais en prenant en compte les trois (03) caractéristiques principales
demandées à savoir :
Les grandeurs obtenues au moyen de ces essais sont reliées aux deux caractéristiques
fondamentales permettant la description du comportement rhéologique des bétons à savoir le
seuil de cisaillement et la viscosité et qui sont accessibles à partir d’une rhéomètrie offerte par
les rhéomètres disponibles sur le marché [76]. Généralement, l’essai d’étalement est associé
au seuil d’écoulement et l’essai V-funnel à la viscosité du mélange.
13
Chapitre 1 : Etat de l’art sur les BAP
Si le béton autoplaçant de classe d’étalement SF1 est utilisé pour la réalisation d’élément non
ou très faiblement armés celui de classe SF3 est dédié aux ouvrages fortement ferraillés.
La vitesse d’étalement du béton est également souvent prise en compte, car elle donne une
indication sur la viscosité du béton. On mesure généralement le temps « t500 » qui désigne le
temps écoulé pour obtenir une galette de diamètre 500mm.
D1
D1
D2
D2 +
∅=
2
o VF2 si le temps d’écoulement « t » est compris entre 9 et 25s. Cette classe correspond
à t500>2s.
14
Chapitre 1 : Etat de l’art sur les BAP
15
Chapitre 1 : Etat de l’art sur les BAP
D’autres essais sur les bétons autoplaçants à l’état frais peuvent être conduits tels que
l’essai de la boite en U qui permet de caractériser la mobilité du béton en milieu confiné et la
facilité de sa mise en place, ou encore l’essai de l’étalement modifié J-ring test, utilisé pour
vérifier la capacité d’un béton à s’écouler à travers des armatures.
1.3.3. Stabilité
L’aptitude d’un béton autoplaçant à rester homogène une fois coulé est aussi importante
que celle durant la mise en place. L’homogénéité du matériau conditionne en effet ses
propriétés à l’état durci (résistance mécanique, retrait, durabilité, etc…). Le béton autoplaçant
doit donc être stable sous l’effet de la gravité (pas de ségrégation) et présenter une capacité de
ressuage limitée.
Essai de stabilité au tamis : Cet essai consiste à évaluer le
pourcentage en masse de laitance (noté PLAITENCE) d’un échantillon de béton (4.8±0.2kg) mis
au repos pendant 15 minutes et déversé à une hauteur de chute de 50cm sur un tamis de maille
5mm. Les critères d’acceptabilité d’une formulation de béton autoplaçant sont divisés en trois
classes :
o 0%< PLAITENCE<15% : stabilité satisfaisante.
o 15%< PLAITENCE<30% : stabilité critique (essai de ségrégation à réaliser sur site).
o PLAITENCE>30% : stabilité très mauvaise (béton inutilisable).
16
Chapitre 1 : Etat de l’art sur les BAP
Les bétons autoplaçants sont classés en trois catégories suivant leur domaine d’utilisation.
Le classement s’effectue suivant la valeur de l’intervalle d’écoulement noté « I » qui désigne
le plus petit espace à travers lequel le béton doit s’écouler pour remplir correctement
l’élément à bétonner, le type d’application (horizontale ou verticale) et l’épaisseur (dans le cas
d’application horizontale).
Cette classification selon l’AFGC [49] est résumée dans le tableau 1.1.
Pour une application, épaisseur et intervalle d’écoulement donnés, on distingue les sous-
classes (2a, 2b et 3a, 3b) fonction de la longueur maximale de cheminement horizontal du béton
autoplaçant dans le coffrage.
17
Chapitre 1 : Etat de l’art sur les BAP
Dans cette partie, nous présentons les grandes familles de méthodes de formulation des
bétons autoplaçants ainsi que leurs bases et fondements d’optimisation.
Au Japon, vers le début des années 80, l’utilisation des bétons très fluides, est apparue
comme une solution, déjà aux problèmes des constructions dans l’eau (mer) et au nombre
d’ouvriers qualifiés dans les techniques de vibration du béton qui n’a pas cessé de diminuer.
C’est ainsi qu’est né le concept des bétons autoplaçants.
Les bétons autoplaçants (BAP) se distinguent des bétons ordinaires (BO) par leurs propriétés
à l’état frais. Ils doivent s’écouler sous leur propre poids, quel que soit le confinement du
milieu, et rester homogènes au cours de l’écoulement (absence de ségrégation dynamique) et
une fois en place (absence de ségrégation statique).
Pour parvenir à ces exigences, les bétons autoplaçants, sont formulés différemment des bétons
ordinaires. Dans leur cas, la pâte, définie comme le mélange du ciment, de l’eau et d’une
addition, est privilégié au détriment des gravillons. En général, les bétons autoplaçants
possèdent un même dosage en ciment et en eau que les bétons ordinaires, ainsi qu’un volume
de sable assez proche. C’est donc principalement l’ajout d’une addition qui sert de substitut
aux gravillons dont le volume est à réduire et les gros diamètres sont à éliminer (Dmax limité)
pour atténuer le risque de blocage lors d’un écoulement. Les proportions exactes de chaque
constituant dépendent bien sûr de la méthode de formulation choisie.
Généralement, le cahier des charges des bétons autoplaçants ne concerne que les propriétés à
l’état frais, ce qui ne doit pas poser de problèmes pour l’état durci, surtout que les résistances
ordinaires (25 à 35MPa) sont facilement atteintes par les bétons autoplaçants (d’autant plus
que leurs rapports E/C sont proches de ceux des bétons ordinaires qu’ils doivent remplacer)
[77].
En outre, l’aspect économique n’est pas encore le critère prédominant de la formulation ; les
dosages en superplastifiant et en fines ne sont pas bornés.
Avec le temps et le retour d’expérience, certaines plages se sont dessinées pour chaque
constituant, facilitant un peu le travail du formulateur.
18
Chapitre 1 : Etat de l’art sur les BAP
La formulation se fait par tâtonnement sur la base de ces plages. Après la conception sur le
papier, la formule est toujours vérifiée et optimisée par les essais de caractérisation des bétons
autoplaçants à l’état frais.
Les deux chercheurs japonais Okamura et Ozawa [12], ont établi la première méthode de
formulation des bétons autoplaçants, appelée la méthode japonaise. Cette méthode suggère
que le volume du gravier et du sable sont limités par le rapport G/S (qui est proche de 1) et le
volume du mortier doit être à 40% du volume totale du béton.
19
Chapitre 1 : Etat de l’art sur les BAP
Γ = (Eq.1.1)
= (Eq.1.2)
D’après la méthode, pour obtenir des dosages acceptables, il faut avoir simultanément : Γ =5
et Rm=1.
Une fois les proportions déterminées ouvrabilité et rhéologie du béton sont contrôlés. Si la
valeur cible du slump n’est pas atteinte, on ajuste le dosage en superplastifiant.
Cette méthode à été reprise et améliorée grâce à plusieurs recherches, notamment en ce qui
concerne la détermination du dosage en sable, en superplastifiant, en eau ou encore l’emploi
d’agent de viscosité.
La méthode ne précise pas comment doser le liant ou choisir le rapport fines/ciment. Ces
choix se font suivant des critères de résistance et de durabilité.
20
Chapitre 1 : Etat de l’art sur les BAP
Figure 1.10 : Notion d’excès de pâte : la pâte remplit la porosité (1) et écarte les granulats (2)
Oh [44] a obtenu par l’expérience des équations reliant l’épaisseur de la pâte autour des
granulats et les deux paramètres rhéologiques décrivant la loi de Bingham (seuil de
cisaillement et viscosité) du béton, exprimées par rapport à celles de la pâte. Lors de la
formulation, il faut d’abord optimiser et caractériser la rhéologie de la pâte, puis déterminer à
l’aide de ces équations la proportion minimale de pâte nécessaire pour fluidifier le béton.
Néanmoins, l’auteur ne propose pas de méthode pour doser la pâte par rapport au blocage.
21
Chapitre 1 : Etat de l’art sur les BAP
A partir de cette équation, on déduit la teneur minimale en pâte qui permet d’éviter le blocage
(en posant Rb=1) pour chaque rapport G/S. Une fois les proportions déterminées, l’ouvrabilité
du béton (fluidité et risque de blocage) est contrôlée à l’aide de l’essai d’étalement et la boite
en L. Si la valeur cible du slump n’est pas atteinte, on ajuste le dosage en superplastifaint.
Pour le cas des bétons autoplaçants, les auteurs de la méthode propose un cahier des charges
pour maitriser la stabilité du béton et sa capacité à s’écouler en milieu confiné en adoptant des
valeurs limites sur les indices de serrage K’ de l’ensemble (mélange), des éléments fins Kp’ et
des gros graviers KG’.
On définit les caractéristiques des matériaux employés et les modèles rhéologiques dans un
logiciel (Bétonlab Pro2) qui permet de simuler la plupart des bétons. Enfin on obtient la
formulation du béton autoplaçant en définissant les critères suivants :
K’≤ 7
Kp’≤ 3.4
KG’≤ 1.4
µ ≤ 300 Pa.s
τ0 ≤ 500 Pa
22
Chapitre 1 : Etat de l’art sur les BAP
Donc il est très important de connaitre la valeur optimale de PF pour répondre aux exigences
des propriétés des bétons autoplaçants.
Les proportions des granulats (gravier et sable) peut être calculée par les deux équations
suivantes :
= ∗ 1− (Eq.1.7) Et = ∗ (Eq.1.8)
Mg : proportion de gros granulats (gravier) (kg/m3),
Ms : proportion du sable (kg/m3),
: masse volumique apparente des gros granulats (kg/m3),
: masse volumique apparente du sable (kg/m3).
s/G : le rapport volumique entre le sable et tout les granulats (se situe entre 50 et 57%).
23
Chapitre 1 : Etat de l’art sur les BAP
Où SF est la fumée de silice, C est le ciment et (w/b) est le rapport eau/pâte liante.
La méthode suédoise est intéressante car elle permet de formuler un BAP à partir de son
volume de pâte, élément clef vis-à-vis les risques de blocages. Son application parait simple,
mais certains valeurs utilisés dans les calculs (Ce, Vcrit ,i) doivent être déterminées
expérimentalement, ces mesures nécessitent un nombre important d’essais, ce qui rendent
alors la méthode très fastidieuse.
La méthode française, donnée par les travaux qui sont menés au LCPC, permet d’obtenir des
bétons ayant de bons comportements rhéologiques. L’utilisation du logiciel de formulation
permet, une fois les matériaux caractérisés précisément, d’appréhender leur influence
respective sur le comportement du béton. Cependant, cette méthode reste peu réaliste sur le
plan industriel car les BAP obtenus présentent un volume de fines élevé, de plus la méthode
est ajustée sur des paramètres rhéologiques propres à leur rhéomètre (Btrhéom).
La méthode chinoise parait comme une méthode novatrice basée sur la compacité des
granulats et sur le remplissage des vides des granulats avec la pâte. Cette méthode comparée à
la méthode japonaise est plus simple, plus facile pour l’exécution avec un coût de revient plus
réduit car le volume de pâte donné est inferieur.
La deuxième méthode japonaise (d’Oh) peut être intéressante aussi puisqu’elle relie
l’épaisseur de la pâte autour des granulats avec les paramètres rhéologiques (seuil de
cisaillement et viscosité) du béton. Ce qui permet d’optimiser la relation rhéologie-compacité.
On remarque que contrairement aux bétons classiques, ces méthodes de composition ne
tiennent pas explicitement compte des caractéristiques à l’état durci, les propriétés visées sont
généralement obtenues grâce aux faibles rapports E/P issus de la composition.
Les matériaux utilisés pour la confection des bétons varient suivant les endroits, il semble
donc justifié qu’il existe différentes méthodes de compositions qui soient adaptées aux
24
Chapitre 1 : Etat de l’art sur les BAP
ressources de chacun. D’après les résultats de [75], lorsque l’on utilise des matériaux
« français », la méthode du LCPC est plus appropriée que les autres méthodes (japonaise ou
suédoise).
Enfin, ces méthodes de compositions nécessitent toutes un certain nombre d’essais pour
caractériser les matériaux ou leurs interactions, il semble donc très indispensable de faire des
essais en laboratoire pour une formulation rigoureuse des BAP.
25
2EME CHAPITRE:
COMPORTEMENT ET MODELISATION
RHEOLOGIQUE DES BETONS ET BETONS
AUTOPLACANTS
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
2.1. Introduction
27
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
aura pas de ségrégation durant l’écoulement (le matériau reste homogène) et si son volume
reste le plus constant possible durant le cisaillement.
Toutefois, les bétons de consistance ferme à plastique ont un comportement dilatant
considérable [16]. Ces bétons s’écartent du champ rhéologique. Par conséquent, seuls les
mélanges suffisamment fluides (un affaissement au cône d’Abrams supérieur à 10 cm)
peuvent être traités par les outils rhéologiques. Ces mélanges ne présentent aucune
ségrégation excessive durant l’essai de cisaillement [17].
Donc, on peut considérer ces bétons suffisamment fluides tels que les bétons
autoplaçants comme des suspensions. Quelque soit la suspension, la complexité de son
comportement rhéologique est due à la combinaison de nombreux facteurs (voir figure 2.1).
-Contrainte gravitaire ?
-Contrainte d’écoulement ?
Propriétés physico-chimiques de
Complexité du -Concentration en
surface : Forces d’agglomération
comportement solide ?
pour le cas des pates. -Compacité ?
rhéologique
Caractéristiques granulaires :
-Surface ?
-Taille ?
-Distribution ?
28
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
Par ailleurs, dans le cas des suspensions granulaires très concentrées, certains auteurs [60]
trouvent que la restructuration après une déstructuration est généralement fonction de
l’histoire de chargement. Les rhéogrammes de montée et descente sont décalés, comme
l’illustre la figure 2.3, extraite des travaux de [60] sur l’étude au cisaillement simple des
suspensions de silicates tricalciques très concentrées.
29
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
Pour le cas du béton, certains auteurs [59] et [23] proposent un modèle de la déstructuration
en unités structurelles (de forme globalement sphérique) susceptibles de se produire lorsque la
vitesse de cisaillement est croissante. Pour des vitesses de cisaillement ̇ croissantes (figure
2.4), la déstructuration dans un béton peut survenir :
Soit au niveau du béton ( ̇ = ̇ 1), l’écoulement sera associé au glissement de gros grains
(graviers) enrobés d’une fraction de mortier dans un mortier.
Soit au niveau du mortier ( ̇ = ̇ 2> ̇ 1), l’écoulement est régi par le glissement de grains
de gravier et de sable en robés d’une fraction de pâte de ciment dans une pâte.
Soit au niveau de la pâte de ciment ( ̇ = ̇ 3> ̇ 2> ̇ 1), l’écoulement correspond au
glissement de grains de différentes tailles (gravier, sable, ciment) enrobés d’une
fraction de fluide saturant (eau+adjuvant+fumé de silice) dans un fluide saturant.
Il est à noter que la viscosité η (Pa.s) est aussi appelée viscosité dynamique.
30
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
On présente par la suite, les deux principales lois de comportement fréquemment utilisés pour
décrire une suspension viscoplastique à seuil telle que le béton ordinaire et le béton
autoplaçant.
Le modèle de Bingham a été diffusé dans les milieux scientifiques du béton grâce aux
travaux de Tatersall [16]. C’est la représentation la plus simple qui donne la relation suivante
entre contrainte « τ » et taux de cisaillement simple (ou gradient de vitesse de déformation)
« ̇ » : = + ̇ (Eq.2.2) où est la contrainte seuil (seuil de cisaillement) et est
la viscosité plastique.
Pour une explication physique du modèle de Bingham, Delarrard [16] considère que le
béton frais est un mélange granulaire suspendu dans l’eau en supposant de plus que tous les
grains appartiennent à la phase solide (y compris ciment et particules ultrafines, s’il y en a) et
que la teneur en air soit négligeable. Le volume minimum d’eau est alors égal à la porosité de
l’empilement sec. Par définition, le mélange non maniable est donc un empilement dense dont
la porosité est juste saturée par l’eau (voir figure 2.5-a).
Un accroissement du dosage en eau crée un certain jeu entre les grains et des glissements
(déplacement) deviennent possibles (figure 2.5-b). Lorsqu’une contrainte de cisaillement est
appliquée au système, une déformation va se produire, à condition toutefois que la contrainte
soit suffisante pour vaincre les forces de friction entre particules.
31
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
32
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
Sedran [24] a utilisé le rhéomètre « BTRhéom » pour caractériser l’écoulement des bétons
autoplaçants. Il a montré que le modèle de Herschel-Bulkley permet une bonne description du
comportement rhéologique de ces bétons.
Cependant, pour le béton frais, plusieurs difficultés sont liées à l’emploi d’un modèle à trois
(03) paramètres [16] :
-lorsque le nombre de points expérimentaux est limité, l’incertitude sur la valeur de chaque
paramètre est plus importante que dans un modèle à deux paramètres ;
-le contrôle des propriétés d’écoulement du béton devient plus complexe lorsque l’on change
les proportions de la formule.
-les praticiens peuvent montrer une certaine réserve à utiliser les outils rhéologiques si les
paramètres sont trop nombreux.
C’est pourquoi Ferraris et col [42] ont proposé le modèle de Bingham modifié qui consiste à
garder le modèle de Bingham comme modèle descriptif du comportement du béton frais, à
33
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
Notons que l’on pourrait trouver, selon le modèle de Bingham, un seuil de cisaillement
négatif, surtout pour les bétons autoplaçants [42] où la régression linéaire était réalisée
directement dans le repère « moment de torsion/vitesse de rotation ». Ce constat est illustré
par la droite en pointillée sur la figure 2.8, où le seuil de cisaillement (Γ0,B) est négatif, alors
que celui donné par le modèle de Herschel-Bulkley (ligne continue en gras) et la méthode de
Bingham modifiée (droite continue) est positif. Ce cas peut être expliqué par le fait que les
bétons autoplaçants ont déjà des seuils d’écoulement faibles. La régression linéaire ou non
linéaire sur les valeurs expérimentales peut faire la différence dans la lecture du seuil de
cisaillement.
34
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
Plusieurs autres modèles ont été établis (Tableau 2.1) et beaucoup de travaux ont traité
de la pertinence et de l’adaptabilité de ces modèles pour décrire le comportement rhéologique
des bétons [61].
Concernant les bétons autoplaçants, certains auteurs [66] ont proposé un modèle non
linéaire basé sur celui de Bingham appelé aussi « modèle de Bingham modifié» permettant de
décrire de façon satisfaisante l’écoulement de ces matériaux sous la forme :
= + ̇+ ̇ (Eq.2.5)
où «τ0» est le seuil de cisaillement (Pa), « η » est la viscosité (Pa.s) et « c » est un paramètre
de second degré (Pa.s2).
Selon les auteurs, la courbure de la loi de comportement rhéologique est décrite par le rapport
(c/η). (c/η)=0 : est un comportement de Bingham, (c/η)>0 : est un comportement
rhéoépaississant correspondant à n>1 dans la loi de Herschel-Bulkley et (c/η)<0 : est un
comportement rhéofluidifiant correspondant à n<1 dans la loi de Herschel-Bulkley.
Références Modèles
Newtonien = ̇
Bingham = + ̇
Herschel et Bulkley = + ̇
Modèle en puissance = ̇
n=1 écoulement newtonien
n>1 cisaillement épaississant
n<1 cisaillement fluidifiant
Vom Berg ̇
= + ℎ ( )
Ostwald-de-Waele
Eyring ̇
= ̇ + ℎ ( )
Robertson-Stiff = ( ̇+ )
Atzeni ̇= + +
Paramètres τ : contrainte de cisaillement.
τ0 : seuil de cisaillement.
η : viscosité.
̇ : vitesse de déformation.
A, a,B,b,C, K,α, β,δ :constantes.
35
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
Nielsen [68] et Geiker [43] considèrent que le béton autoplaçant est à deux phases : la phase
mortier (matrice) dont laquelle les gros granulats sont dispersés. Tandis que Hans [38]
modélise le béton autoplaçant en considérant la pâte comme étant la matrice et les granulats
comme étant les particules en suspension.
Par exemple, la viscosité d’une suspension donnée tel qu’un béton autoplaçant est fonction de
ce qu’on appelle « concentration solide » relative à la compacité maximale. Il faut noter que
cette compacité maximale, qui est fonction du type de compactage, est très sensible à la
granulométrie et la forme des granulats.
Le modèle « concentration solide relative » qui était donné au départ par Mooney (1951),
Kreiger et Dougherty (1959) [38] est basée essentiellement sur le fameux modèle de Einsten
(1906) validé seulement sur les suspensions diluées.
36
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
Pour cette raison et par le fait que la compacité maximale reste très empirique (virtuelle),
d’autres chercheurs tels que Oh [44], Krell et Hans [38] ont pensé au modèle « Epaisseur de
pâte en excès » (Excess Paste Thickness) qui suppose que les interactions solide-fluide et
solide-solide sont gouvernées par une épaisseur de pâte équivalente à la moitié de la distance
entre deux granulats voisins. Les résultats de ces chercheurs [38] et [44] montrent que les
paramètres rhéologiques (viscosité et seuil de cisaillement) peuvent être exprimés en fonction
de cette épaisseur de pâte indépendamment de la taille des granulats pour Hans [38] ou
inversement pour Oh et Krell [44].
La plupart des modèles qui sont disponibles dans la littérature (tableau 2.2) décrivant
les deux paramètres rhéologiques ; le seuil de cisaillement et la viscosité, expriment le fait que
ces deux derniers sont fonctions de la concentration des solides rapportée à leur compacité
maximale (Ø/Ømax) où Ø est le volume des particules (granulats) et Ømax est le volume de ces
particules à leur état de compacité maximale. En d’autres termes, le seuil de cisaillement et la
viscosité augmentent avec la concentration solide pour tendre vers l’infini (blocage ou
verrouillage) quand la suspension est proche de l’empilement ((Ø/Ømax) tend vers l’unité).
Donc, dans ce type de modélisation, c’est ce rapport (Ø/Ømax) qui conditionne l’évolution du
comportement rhéologique.
L’influence du rapport (Ø/Ømax) peut s’expliquer par l’aptitude d’une concentration granulaire
de s’approcher de la concentration d’empilement maximale (donc d’une viscosité infinie). Par
exemple, pour une concentration de solides donnée, on s’approche d’avantage de la
concentration maximale (état d’empilement) pour des particules de forme irrégulières que
pour des grains de forme sphérique [15][23]. D’ailleurs, cette concentration d’empilement
maximale se trouve diminuée si on passe d’une forme régulière (roulé) à une forme irrégulière
de grains (concassé) ou en passant d’une granularité large à une granularité serrée [15].
Le modèle de « concentration solide relative » est souvent dédié à la viscosité pour laquelle
on peut rencontrer plusieurs formes d’expressions mathématiques données par la littérature.
Vue la disponibilité de ces modèles de viscosité, on préfère se concentrer sur ce paramètre
pour illustrer le concept de la « concentration solide relative ».
Selon Delarrard [16], un tel modèle a été proposé au début par Kreiger et Dougherty
(1959). Il a été appliqué à la viscosité apparente de pâtes de ciment. Ce modèle est de la
forme :
[ ] ∗
∅
= 1− (Eq. 2.6)
∅∗
37
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
Pour accéder à la valeur de la viscosité intrinsèque, on détermine la limite vers laquelle tend le
rapport ( ) lorsque la concentration « c » tend vers 0.
[ ] = lim ( . 2.7)
→
[ ] =2.5 pour des sphères.
38
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
Pour le cas des bétons, la littérature indique plusieurs modèles dont leurs auteurs ont utilisé ce
concept de « concentration solide relative » entres autres on peut citer : Modèle de Farris
(1968), Modèle de Delarrard-Ferraris (1998) et celui de Kikukawa-Murata (1992).
a) Modèle de Farris
L’équation pour exprimer la viscosité de la suspension peut être écrite sous la forme :
= 1− 1− 1− (Eq.2.9)
Dans le cas d’un béton Øp, Øc, Øg représentent les concentrations volumiques solides
découplées des classes des particules fines de silices, de ciment et de granulat.
L’inconvénient de ce modèle est l’absence de prise en compte des interactions entre les
différentes classes granulaires. De plus, la plupart des mélanges hydrauliques ont des
granulométries continues qui s’étendent de quelques nanomètres à quelques centimètres.
Donc, l’hypothèse de la différence des tailles de chaque classe ne peut pas être satisfaite.
Néanmoins, l’auteur a concentré les tailles des principaux constituants (fines de silices,
ciment et granulat) chacun à leur moyenne. Le béton fluide est donc considéré comme une
suspension trimodale.
De façon plus quantitative, des travaux de (Delarrard et Ferraris) [16] ont été réalisés
sur différents systèmes. La figure 2.9 représente la viscosité plastique en fonction du rapport
volume solide et compacité dense aléatoire Øm (concentration solide relative). Il a été montré
que les résultats expérimentaux se regroupent sur une courbe unique quelque soit la nature du
mélange (mortiers ou bétons avec ou sans superplastifiants, avec ou sans fumée de silice).
La concentration solide (Ø) est déduite de la composition des mélanges, sans prise en
compte de la teneur en air. De même, la compacité (Ø*) a été évaluée avec le modèle
d’empilement compressible en prenant un indice de serrage (K) égal à 9. Cette valeur
correspond à l’arrangement le plus dense qui puisse être atteint dans un processus aléatoire
d’empilement, c'est-à-dire en plaçant les grains un à un.
39
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
Sedran dans ses travaux [24], a obtenu des constantes légèrement différentes donnant une
meilleure description des faibles viscosités:
= (∑ ) (Eq. 2.12)
∅ ⁄∅∗
Avec = (Eq. 2.13) et = 0.736 − 0.216log ( ) (Eq. 2.14)
∅ ⁄∅∗
40
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
Pour les bétons autoplaçants, le modèle de Delarrard-Ferraris ne se base pas sur une
optimisation du squelette granulaire comme c’est le cas pour les bétons ordinaires (vise une
compactibilité maximale avec un indice de serrage K=9) mais il optimise d’autres propriétés
sous forme d’un cahier de charge donné par le tableau 2.3.
On peut rappeler que la compactibilité est la capacité des bétons frais à se mettre en place
dans un moule donné selon un procédé donné. Cette compactibilité est liée à l’indice de
serrage K. Elle est maximale pour K=9.
c) Modèle de Nielsen
Le modèle de Nielsen tel que décrit par Geiker [43] s’est intéressé expérimentalement à
l’influence des granulats sur les caractéristiques rhéologiques d’un béton autoplaçant. Il a
supposé qu’il était possible de considérer un béton comme une suspension de grosses
particules (les granulats) dans un fluide non-newtonien qui est la pâte de ciment.
Les données expérimentales de Geiker ont été comparées aux prédictions théoriques
d’un modèle proposé par Nielsen [68] permettant d’estimer le seuil de cisaillement et la
viscosité d’une suspension d’ellipsoïdes dans un fluide de Bingham en fonction de la fraction
volumique (occupé par les particules) et du rapport de forme (des particules).
Dans ce modèle, il a été observé qu’aussi bien le seuil de cisaillement que la viscosité,
augmentaient quand la fraction volumique normalisé (Ø/Ømax) occupée par les particules
augmentait (voir figure 2.10 et figure2.11). Néanmoins, ces paramètres rhéologiques ne
dépendent pas seulement de cette fraction volumique normalisé mais aussi du facteur d’aspect
41
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
d) Modèle de Kikukawa-Murata
Dans ce modèle, les auteurs [52] considèrent qu’un mélange est constitué de deux
phases : matrice-particules. Pour la pâte de ciment, l’eau est la matrice, le ciment est
considéré comme particules ; pour le mortier, la pâte est la matrice, le sable est la partie
particules ; pour le béton, le mortier est la matrice, le gravier est la partie particules.
Pour estimer la viscosité du mélange, ces auteurs ont proposé l’équation suivante :
⁄ = 1− ∗ (Eq. 2.15)
Pour les pâtes de ciment courantes, les auteurs ont trouvé que la constante est
approximativement une fonction affine de la concentration volumique des particules
(ciment) : k=-15.6 Øs + 11.2 (Eq.2.16)
42
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
e) Modèle de Hobbs
= + (Eq. 2.19)
= + (Eq.2.20)
= 1− + (Eq.2.21)
= 1− + (Eq.2.22)
Où: :contrainte
exercée sur le granulat
:contribution du granulat au seuil de cisaillement du béton.
Øg :concentration volumique du granulat
En considérant que seule la pâte est déformable (les granulats sont rigides), le gradient
de vitesse moyenne de déformation dans un volume élémentaire représentatif peut être
écrit sous forme : = (1 − ) (Eq.2.23)
43
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
f) Modèle de Legrand
Pour estimer le seuil de cisaillement d’une pâte de ciment, Legrand [25] a proposé :
= . ( . ) (Eq.2.29)
Où : Ø : concentration en ciment
a,b : paramètres à ajuster, dépendant de la granulométrie et de la surface spécifique du
ciment.
44
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
L’ajout de la pâte de ciment va changer l’interaction entre les agrégats. C’est en quelque sorte
comme un effet de dispersion, c'est-à-dire, les granulats sont repoussées les uns des autres.
Sans une couche de pâte de ciment autour d’eux, le mouvement entre les granulats générait
beaucoup de frottement et de ce fait, la maniabilité sera impossible.
La théorie de la pâte en excès suppose que les granulats dans le béton sont sphériques, et que
la distribution granulométrique dans le béton est continue.
Afin d’appliquer cette théorie, il est nécessaire de définir ses principaux paramètres. La figure
2.13 montre un échantillon de béton où les granulats sont bien espacés par la pâte de ciment.
En considérant que les granulats de l’échantillon sont compactés au maximum, nous allons
extraire la pâte en excès (VPE) qui couvre les granulats. Le volume restant est constitué des
granulats compactés et de la quantité de pâte nécessaire pour remplir les vides du squelette.
Ce volume restant correspond donc au volume apparent des granulats compactés, il est ainsi
composé de deux volumes, le volume solide des granulats (VGR) et le volume de la pâte
compacte (qui a rempli les vides inter-granulaires) (VPC).
L’auteur défini le paramètre «épaisseur de la pâte en excès» comme étant réparti sur
toute la surface développée des granulats.
= (Eq.2.31)
45
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
Hans a modélisé le béton autoplaçant par un système biphasé composé de la phase fluide
qui est la pâte et de la phase solide représentée par les granulats.
Les paramètres contrôlant la rhéologie tels que les quantités de la pâte, du mortier ou des gros
granulats ont pu être convertis en un paramètre appelé « épaisseur de pate en excès » (excess
paste thickness EPT en anglais ). En d’autres termes, les interactions solide-fluide et solide-
solide sont contrôlé par cette pâte en excès. (voir figure 2.14)
D’après les résultats, l’auteur a démontré que l’épaisseur de pâte en excès est un
paramètre fiable pour décrire la rhéologie (définie par essentiellement par les deux
paramètres : seuil de cisaillement et viscosité) des bétons autoplaçants (voir figure 2.15).
46
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
LS and FA :
FA : y=2.86x-1.10 y=1.89x-1.23(R2=0.76)
R2=0.55
L’auteur s’est basé sur la théorie de la pâte en excès pour quantifier le volume de pâte
nécessaire à l’écoulement autoplaçant. Il avait défini un facteur d’homothétie entre les
diamètres des granulats bruts et enrobés tout en supposant que l’épaisseur de la pâte en
excès est proportionnelle à la taille des granulats. (Voir figure 2.16)
Figure 2.16 : Epaisseur de la pâte en excès proportionnelle à la taille des granulats [47]
47
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
La taille des granulats et leur distribution sont souvent citées comme agissant sur le
comportement rhéologique d’une suspension.
La difficulté de l’étude granulaire est de trouver un ou des paramètres permettant de prendre
en compte l’ensemble de la distribution. Il est dommage que la description de la distribution
des granulats soit la plus souvent réduit à son diamètre moyen « d50 » (d50 est la taille du tamis
correspondant à 50% de refus et 50% de tamisât). La forme des granulats peut aussi avoir une
grande importance et beaucoup d’études ne portent que sur des mélanges idéaux : granulats
sphériques et bi-modaux.
Dans une étude faite par L.Struble et A.Schultz et reprise par Catalot [19], on s’aperçoit que
les ciments utilisés dans cette étude ont le même diamètre moyen « d50 » mais des
distributions et des courbes d’écoulement différentes. Ceci montre l’intérêt de ne pas réduire
une distribution à son seul « d50 ».
Afin d’évaluer l’effet de la granularité des gros granulats sur les propriétés
rhéologiques des bétons autoplaçants, l’auteur a étudié quelques compositions formulées avec
deux classes granulaires différentes G1 :(5/10) et G2 :(10/20) en utilisant le rapport massiques
entres les deux classes (A/B) comme variante. A et B sont les masses des classes G1 (5/10) et
G2 (10/20) respectivement. Ce rapport (A/B) étant variable entre 4/6 et 7/3 pour donner à
quatre (04) compositions différentes.
48
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
Afin de sélectionner la teneur optimale en gros granulats, sable et pâte qui améliore
l’écoulement d’un béton autoplaçant, les chercheurs ont confectionné 03 séries de mélanges
dont les variables sont le rapport volumique du sable/ la pâte (S/P) et le rapport massique
(G1/G2) entre les deux fractions des gros granulats a savoir les classes (3/8) et (8/16) indiquées
par G1 et G2 respectivement.
Pour un rapport Sable/Pâte (S/P) compris entre 0.6 et 0.8, trois proportions granulaires ont été
considérées. Il s'agit d'une combinaison massique (1) de 67% de granulats de la fraction G1 et
33% de G2, soit G1/G2=2, une autre (2) qui présente une combinaison massique de 50% de G1
et 50% de G2, soit G1/G2=1 et enfin une combinaison massique (3) de 33% de G1 et 67% de
G2, soit G1/G2=0.5.
Les résultats ont conduit à confirmer à ce que le mélange de béton autoplaçant le plus optimal
(meilleure ouvrabilité et stabilité) est celui qui se base sur un faible rapport volumique
sable/pâte (S/P=0.6) avec un squelette granulaire plus riche en gravillons de faible dimension
(2/3 de G1 et 1/3 de G2 ou G1/G2=2).
Les résultats de l’essai d’étalement donnés par les 03 séries de béton autoplaçant
confectionnés (BAP1, BAP2 et BAP3) sont donnés par la figure 2.17.
49
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
L’objectif de cette étude est d’évaluer l’effet de trois types de gros granulats, un
gravier concassé, un gravier non concassé (naturel) et un autre de type calcaire concassé, sur
le comportement rhéologique des bétons autoplaçants à travers leurs textures et leur
dimensions maximales prises variable (Dmax=10 et 20mm). Les trois types de graviers sont :
La dimension maximale des granulats (Dmax), la texture et la forme ont une influence majeure
sur le comportement rhéologique des bétons autoplaçants.
Dans cette étude, le béton est modélisé par un système biphasé composé de gros
granulat (gravier) et le mortier.
Le rôle du mortier dans le béton est de lier les particules de gravier entre eux et remplir les
vides intergranulaires.
Selon l’auteur, la quantité de mortier requise pour un béton ouvrable dépend du
volume des vides entre les gros granulats et de leur surface spécifique totale. Ces deux
facteurs sont fonctions de la taille, la granulométrie, la forme et la texture.
L’analyse granulométrique permet de caractériser la taille et la répartition des particules mais
pas leur forme, leur angularité ou leur rugosité (texture). Pourtant, ces trois dernières
caractéristiques géométriques influent beaucoup sur l’écoulement du béton.
Pour cela, l’auteur a proposé l’essai « UVC : uncompacted voids content » ou taux de vides
non compactés pour les granulats qui prend en charge les trois caractéristiques ; forme,
angularité et texture en plus de la taille et la granularité.
Les figures 2.18 et 2.19 montrent les deux paramètres rhéologiques : seuil de
cisaillement et viscosité des bétons confectionnés avec des gros granulats (gravier) de
différentes tailles (4.75mm, 9.5mm, 12.5mm et 19mm) et de différentes granulométrie (G1, G2
et G3) de module de finesse de 7.27, 7.06 et 6.85 respectivement.
Les paramètres rhéologiques sont déterminés à l’aide du rhéomètre (IBB) pour béton. Le
comportement rhéologique des bétons testés est conforme au modèle de Bingham. Ce
comportement de Bingham est caractérisé par le seuil de cisaillement (donné par le terme
« interception :G») et la viscosité (donné par le terme « slope :H »). (voir figure 2.20).
Les résultats montrent que lorsque les gros granulats (graviers) ont une granulométrie
continue, les paramètres rhéologiques (seuil de cisaillement et viscosité) sont nettement plus
faibles par rapport aux bétons confectionnés avec des gravier de taille uniforme. Selon
l’auteur, cela est lié au pourcentage des vides (donnés par l’essai UVC).
50
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
Figure 2.18 : Effet de la taille des gros granulats sur les paramètres rhéologiques du béton.
Les bétons confectionnés avec des graviers de granulométrie continue, dont l’essai de
« UVC » a donné de faibles valeurs, exigent moins de mortier pour remplir les vides
intergranulaires et plus de mortier en excès disponible pour couvrir et envelopper toute la
surface des granulats. Ce qui améliore l’écoulement et réduire les paramètres rhéologiques
(seuil de cisaillement et viscosité faibles).
Lorsque les graviers de taille uniforme sont utilisés, les paramètres rhéologiques
augmentent avec la diminution de la taille des granulats. Les granulats de faible dimension
demandent plus de mortier pour s’envelopper (effet de la surface spécifique élevé). Donc pour
une même quantité de mortier, les paramètres rhéologiques (seuil de cisaillement et viscosité)
d’une composition de béton formulé avec des granulats de taille uniforme faible sont
généralement plus élevés que ceux issus d’une composition formulée avec des granulats de
taille uniforme supérieure.
51
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
Dans une très grande majorité des cas de formulation, l’optimum aussi bien
économique que technique (rhéologique notamment) conduit à rechercher la compacité
maximale du squelette granulaire du béton mis en œuvre. En effet, à quantité de pâte donnée,
l’optimum de maniabilité correspond à l’optimum de compacité du squelette [71]. Toutefois,
cette approche n’est plus valable lorsqu’on impose des propriétés singulières au béton
notamment rhéologique (béton pompable ou autoplaçant).
On se réfère souvent à la compacité dense aléatoire (Øm) qui est implicitement liée à la
géométrie des grains. Ainsi pour l’aide à la formulation des bétons par exemple [16], on
corrèle la viscosité d’un béton à base de granulats à partir de la mesure de compacité.
52
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
La compacité dense aléatoire est un paramètre empirique utilisé pour caractériser la fraction
volumique maximum d’un système de solide quand il est tassé de façon aléatoire. Il n’a pas de
définition précise. Il est défini statistiquement et les résultats sont empiriques. Avec des
particules sphériques, la compacité maximale est classiquement estimée à une valeur
légèrement inferieure à 0.64. Elle peut atteindre des valeurs de 0.74 pour des particules
ellipsoïdes [03]. Il est à noter que la compacité dense aléatoire d’empilement n’est pas à
confondre avec la compacité maximale d’empilement (ØM). Cette dernière, souvent non
mesurable, équivaut à un arrangement parfait de particules avec une énergie maximale
apportée au système (voir figure 2.21).
Tandis que la compacité lâche aléatoire est difficile à mesurer en pratique. Elle est
généralement associée à l’état de compaction le plus lâche possible et mécaniquement stable.
Ce paramètre est très important dans la compréhension des phénomènes rhéologiques. C’est
pour cela qu’il faudra donner un sens rhéologique à ce paramètre et de le lier à la fraction
volumique pour laquelle le comportement rhéologique diverge [03].
Figure 2.21 : Les trois états de compacité utilisés dans les assemblages
de grains en présence de fluide [03]
D’un point de vue géométrique, il existe plusieurs méthodes pour calculer, à partir de la
répartition granulaire, l’empilement granulaire menant à une compacité maximale.
Différentes approches classiques, menant à des résultats semblables, ont été proposées par
le passé. Citons par exemple les travaux de Féret, Caquot ou Fuller Thompson [15]. Une
relation simple, dérivée des travaux de Caquot, donnant la porosité minimum (pmin) (d’où une
compacité maximale) d’un mélange en considérant l’étendue granulaire (d/D) et prend la
forme de l’équation (2.34). Notons que ce modèle simple ne concerne pas les grains de forme
irrégulière et il ne considère pas les populations de grains intermédiaires.
= (Eq. 2.34)
53
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
Où d est la moyenne des diamètres de l’ensemble des grains les plus fins, D est la dimension
maximum du plus gros grain et α est un coefficient sans dimension qui doit être déterminé
expérimentalement (habituellement entre 0.75 et 0.85).
Des approches récentes, souvent plus complexes, ont également été développées. Elles
permettent de prendre en compte des paramètres tels que la forme des particules ou leur
angularité étalées. Parmi ces approches, on peut citer le modèle d’empilement compressible
(MEC) développé au LCPC par Delarrard [16].
Dans le cas des sables et des graviers avec un Dmax>80µm, la compacité réelle peut être
mesurée en utilisant différents procédé (déversement, piquage avec tige, vibro-compactage
etc..). Chacun de ces procédés est caractérisé dans le modèle (MEC) par un indice de serrage
« K ». L’expérience montre que l’empilement est plus compact (indice de serrage élevé) avec
la méthode de vibro-compactage [24]. Il assure donc un serrage maximum (indice de serrage
égal à 9). Le tableau 2.4 récapitule les différents indices de serrage K en fonction du mode de
mise en place pour un remplissage à sec.
A titre d’exemple, pour un mélange binaire de grains ayant un rapport de taille de 1/8, d’après
le modèle d’empilement compressible et pour des valeurs croissantes de K, la compacité est
montrée par la figure 2.22.
54
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
En fait, tous les autres modèles rhéologiques (déjà donnés dans le paragraphe 2.5.2.1), qui se
basent sur le même principe de Kreiger-Dougherty et qui expriment les paramètres
rhéologiques (notamment la viscosité) en fonction du rapport (Ø/Ø*), admettent que la
rhéologie du béton dépend de l’arrangement d’une concentration donnée. Plus la
concentration a une aptitude de s’approcher davantage vers l’état d’empilement (compacité
maximale) plus elle a tendance à avoir un écoulement défavorable (viscosité et seuil de
cisaillement élevé).
Par exemple, pour une concentration donnée, on s’approche davantage de (Ø*), donc d’une
viscosité infinie) pour des particules de forme irrégulière que pour des grains sphériques.
La figure 2.23 montre l’augmentation de la viscosité pour des particules lorsque leur
élongation (diamètre/longueur) varie de 1 (sphères) à 27 (fibres).
Pour une concentration donnée formée par un mélange bimodale de deux diamètres
différents (d/D), on s’approche davantage de la concentration d’empilement (compacité
maximale) (Ø*), donc d’une viscosité infinie, pour des mélanges qui ont une faible étendue
granulaire (d/D élevé). En effet, la compacité maximale, diminue lorsque l’étendue granulaire
diminue. Pour les mélanges de forte étendue granulaire, le cas d’une granulométrie étendue,
leur concentration ne s’approche pas « brusquement » de la concentration d’empilement.
C’est pour cette raison, que leur comportements rhéologiques est favorable (voir figure 2.24).
55
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
Dans une étude de Chang et Powel reprise par Sedran [24] où ils ont étudié la viscosité des
suspensions de mélanges binaires de grains de diamètre maximum. Ils ont montré que tous
leurs résultats s’ajustent sur une seul courbe maitresse en fonction du rapport (Ø/Ø*). Cette
influence du rapport (Ø/Ø*) est expliqué par l’aptitude d’une concentration granulaire de
s’approcher de la concentration maximale (donc d’une viscosité infinie).
Selon Ferraris [72], les mesures rhéologiques sont délicates à réaliser dans le cas des bétons,
du fait de l’étendue des tailles des particules qui le composent (de 1µm à 15mm voire 20mm).
56
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
57
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
.
= (Eq. 2.36) Et = (Eq. 2.37)
. .
Où B et K sont des constantes de l’appareil. Ils sont calibrés expérimentalement avec des
fluides newtoniens et des fluides non newtoniens connus. « D » est le diamètre de l’agitateur.
g et h sont les deux paramètres « bruts » de la courbe d’écoulement : M=f(V).
La taille maximale des granulats permise est de 25mm pour les bétons et 12mm pour
les mortiers. Le volume de l’échantillon testé est de 21 litre pour le béton et 07 litre pour les
mortiers.
Un bol cylindrique de 36cm de diamètre et de 25cm de hauteur permet de contenir le mélange
de béton dans lequel l’agitateur est inséré pour l’essai. Celui-ci consiste à imposer au
58
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
mélange, différentes vitesses de cisaillement pour mesurer le couple appliqué à chacune des
vitesses. Une cellule de charge mesure le couple de l’agitateur tandis qu’un tachymètre
mesure la mesure de rotation de l’agitateur. La relation linéaire entre le couple et la vitesse est
définie par la pente « H » et l’abscisse à l’origine « G », lesquels décrivent respectivement la
viscosité plastique et le seuil de cisaillement.
Le désavantage majeur du rhéomètre IBB est son incapacité à donner les deux paramètres
rhéologiques (seuil de cisaillement et viscosité) en unité fondamentale (Pa et Pa.s).
Le BML est un rhéomètre à cylindre coaxial avec une rotation du cylindre extérieur.
Les cylindres sont munis de lamelles parallèles à leur axe (figure 2.27). Cette géométrie
permet une meilleure adhérence du matériau aux outils et limite le glissement à la surface des
cylindres.
59
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
Son principe se base sur la rotation du petit (cylindre de l’intérieur) avec le grand
cylindre (extérieur) fixe. Le grand cylindre est équipé par les lames (palettes) verticales sur
son paroi, alors que celui de l’intérieur est équipé par des grilles afin de limiter le glissement
du béton. A la base de ce dernier, il existe un joint pour éviter la fuite du béton.
60
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
Parmi les avantages que procure ce rhéomètre c’est la grande dimension qui respecte la taille
maximale des granulats. Cependant, le rapport des rayons des cylindres intérieur et extérieur
est élevé, ce qui laisse prédire un écoulement de type bouchon pour le cas des matériaux
viscoplastique. C’est à dire que seulement le béton qui est en voisinage du cylindre intérieur
qui est cisaillé.
Pour le calcul du seuil de cisaillement (τo) et la viscosité (μ), il est nécessaire de supposer
qu’il n’y a pas de glissement. Cela veut dire que la vitesse angulaire du béton prise en compte
est celle qui est à proximité du cylindre intérieur. A partir de là, on peut analyser la meilleure
conformité des courbes moment-vitesse angulaire qui permettent un bon accord avec le
modèle de Bingham.
Le BTRheom est un rhéomètre développé par le LCPC au début des années 1990. Un
outil plan-plan est inséré dans ce rhéomètre sachant que le plan supérieur est en rotation alors
que le plan inferieur est fixe. Donc, le béton est cisaillé entre la base qui est fixe et le haut qui
tourne autour de son axe vertical (voir figure 2.29). Il peut contenir 7 litres environ.
Ce rhéomètre est destiné pour les bétons plastiques à fluides (affaissement supérieur à 10cm)
avec une taille maximale des granulats égale à 25mm.
L’avantage de ce rhéomètre est que les paramètres rhéologiques sont calculés et obtenus
directement en unité fondamentale. Il n’est pas nécessaire de calibrer l’appareil. Il est donc le
seul rhéomètre susceptible de mesurer la viscosité plastique du béton.
Les inconvénients sont liés à la géométrie de mesure qui entraine une usure du joint
d’étanchéité (à changer lors de chaque essai), de la mise en place et de la difficulté de
l’utilisation de ce rhéomètre.
61
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
Un descriptif détaillé des problèmes liés à l’utilisation d’un rhéomètre à béton et des
effets perturbateurs existent dans la littérature et précisément celle de Coussot et Ancey [73].
Parmi ces phénomènes perturbateurs, on peut citer :
L’espace entre les deux cylindres du rhéomètre ou l’entrefer : un compromis doit être
fait entre un grand entrefer (au minimum dix fois plus grand que le diamètre moyen
des particules selon Coussot et Ancey [73]) et un petit entrefer permettant un
cisaillement homogène du béton.
Le glissement : se produit à l’interface entre la paroi des outils et l’échantillon.
La migration des particules : la pâte et les granulats fins sont extraits du matériau testé
pour s’émigrer vers les espaces de forte dilatance. Ce qui conduit généralement à un
écoulement de type piston.
La forme des agitateurs risque de modifier l’écoulement laminaire.
La contrainte de cisaillement n’est pas uniforme pour une vitesse angulaire donnée. Le
matériau ne peut pas atteindre un cisaillement stable (l’équilibre) pour une
déformation donnée.
L’échantillon, au lieu d’être cisaillé, localise les contraintes et donc la déformation
dans un plan de rupture.
62
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
Néanmoins, les corrélations entre les deux groupes sont moins satisfaisantes, des relations ont
été établies entre les mesures de seuil de cisaillement et de viscosité obtenues entre les
différents rhéomètres. Par exemple, les seuils de cisaillements obtenus au BTRheom et au
BML sont reliés selon l’expression suivante :
63
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
2.8.4. Domaine de valeurs des paramètres rhéologiques obtenues pour le cas des BAP
Selon Delarrard [16], les valeurs exigées des paramètres rhéologiques des bétons
autoplaçants sont, un seuil de cisaillement inferieur à 500 Pa et une viscosité plastique
comprise entre 100 et 200 Pa.s. Selon Banfill [64], le seuil de cisaillement doit être compris
entre 50 et 200 Pa et la viscosité entre 20 et 100 Pa.s (voir le tableau 2.6).
Le tableau 2.6 résume les plages de valeurs des paramètres rhéologiques pour les matériaux
cimentaires donnés par Banfill [64].
Tableau 2.6 : Les plages de valeurs des paramètres rhéologiques pour les matériaux
cimentaires [64]
Selon Wallevik [79], le seuil de cisaillement exigé pour les bétons autoplaçants doit
être inferieur à 200 Pa.
Dans un autre article, plus récent, Wallevik [55] recommande que pour obtenir les propriétés
rhéologiques d’un béton autoplaçant, le béton doit présenter des paramètres rhéologiques, de
seuil de cisaillement et de viscosité plastique; combinées et se trouvant dans un domaine bien
déterminé. Pour cela, il propose un domaine de valeurs des paramètres rhéologiques
dites « acceptables » formé par le couple (µ,τ0) donnée dans la figure 2.30. On note que les
résultats rhéologiques pour l’élaboration de ce domaine sont restreints à 3 rhéomètres
Islandais à savoir : le viscosimètre Mk II (Two-Point), Contec BML, et le ConTec
viscosimètre (CT).
D’après la figure 2.30, on constate que le seuil de cisaillement des BAP peut varier de 0 à 100
Pa et la viscosité plastique peut varier entre 7 et 200 Pa.s et même plus si on utilise des BAP
fibrés.
64
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
La figure 2.30 (de gauche) montre aussi que si la viscosité plastique est inferieure ou égale à
40 Pa.s, le béton autoplaçant doit avoir un seuil de cisaillement suffisant pour maintenir une
résistance à la ségrégation. D’autre part, si le béton autoplaçant est trop visqueux (viscosité
plastique supérieure à 80 Pa.s), le seuil de cisaillement doit être proche de zéro (inferieure à
15 Pa) pour maintenir une capacité de remplissage suffisante pour l’autoplasticité. Pour une
très grande viscosité du BAP (µ>100Pa.s) le seuil de cisaillement doit être généralement nul
pour maintenir un écoulement acceptable.
Figure 2.30: Domaine de valeurs des paramètres rhéologiques (µ,τ0) d’un BAP
proposé par Wallevik [55].
Selon les méthodes de compositions adoptées dans chaque pays et selon les matériaux aussi,
on constate sur la figure 2.31 que les deux paramètres rhéologiques diffèrent d’un pays à
l’autre, notamment la viscosité. Par exemple dans les pays qui sont considérés comme des
pionniers dans la formulation des BAP tels le Japon et la Suède, leur béton autoplaçants
affichent une grande valeur de viscosité dû à la grande quantité de pâte utilisée dans leurs
compositions (notamment la méthode Japonaise), tandis que le seuil de cisaillement est
négligeable ou tend vers zéro.
Tandis que dans d’autres pays tels que la Norvège et l’Islande où leur granulats utilisés sont
de très bon qualité (point de vue forme et morphologie), leur bétons autoplaçants affichent de
faible valeur de viscosité et relativement de forte valeurs de seuil de cisaillement (entre 20et
40 Pa).
65
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
Figure 2.31: Résultats des paramètres rhéologiques (µ,τ0) des BAP dans quelques
pays par rapport au domaine proposé par Wallevik [55]
2.9. Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons présenté principalement les différentes lois de
comportement pour décrire l’écoulement d’un béton en général et un béton autoplaçant en
particulier afin de déterminer les paramètres rhéologiques qui peuvent les caractériser. Les
différents concepts et modèles rhéologiques pour décrire ces paramètres ainsi que les moyens
expérimentaux utilisés dans la rhéologie des bétons sont aussi étudiés.
Il s’avère qu’un béton frais suffisamment fluide (affaissement supérieur à 10cm) comme le
béton autoplaçant peut être considéré comme une suspension concentrée pour utiliser les
outils rhéologiques tels que les rhéomètres et décrire son écoulement. Le développement des
rhéomètres destinés au béton a permis d’identifier son comportement rhéologique à l’état
frais. Ce comportement rhéologique est exprimé à l’état brut par la courbe (moment résistant-
vitesse de rotation du mobile) et à l’état fondamental par la courbe (contrainte de cisaillement-
gradient de vitesse).
Les deux principales lois de comportement fréquemment utilisées pour décrire l’écoulement
d’un béton sont la loi de Bingham et la loi de Herschel-Bulkley. La loi de Bingham est une
relation linéaire entre la contrainte de cisaillement et le gradient de vitesse, à deux paramètres
rhéologiques, directement identifiés et qui sont le seuil de cisaillement et la viscosité
plastique. Tandis que la loi de Herschel-Bulkley est une relation non linéaire identifiée par
trois (03) paramètres caractérisant l’écoulement. Le passage à deux paramètres rhéologiques
déjà connus (seuil de cisaillement et viscosité plastique) peut se faire selon la méthode dite de
Bingham modifiée.
L’utilisation de quelques rhéomètres a déjà montré la tendance de la loi de Herschel-Bulkley à
bien décrire le comportement rhéologique des bétons autoplaçants.
66
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
Le deuxième concept consiste à exprimer les deux paramètres rhéologiques en fonction d’une
épaisseur de pâte en excès qui est la moitié de la distance entre deux granulats voisins. Ce
concept est basé sur le fait que pour atteindre une ouvrabilité donnée, il est nécessaire d’avoir
suffisamment de pâte pour déjà remplir les vides inter granulaires et le reste est distribué sur
la surface des granulats sous forme d’enrobage. Il apparait clairement que lorsque cette
épaisseur de pâte en excès s’élève, les deux paramètres rhéologiques se trouvent réduits dans
le sens favorable d’une bonne ouvrabilité. Les résultats des travaux de recherches qui
s’inscrivent dans ce type de concept ont montré que ce modèle reliant le comportement
rhéologique à l’épaisseur de pâte en excès est gouverné par d’autres facteurs tels que le type
des fines utilisées, la taille des granulats etc…
D’après S.G.Oh et Elbarrak, les deux paramètres rhéologiques (seuil de cisaillement et
viscosité) sont fonction de l’épaisseur de pâte en excès et qui est à son tour proportionnelle à
la taille des granulats. Alors que selon Hans, les deux paramètres rhéologiques peuvent être
exprimés en fonction de cette épaisseur indépendamment de la taille des granulats. Mais
67
Chapitre 2 : Comportement et modélisation rhéologique des bétons
plutôt, c’est le type des fines utilisées qui apparait comme un facteur influant notamment sur
la relation du seuil de cisaillement avec cette épaisseur de pâte.
Il s’avère que le comportement rhéologique des bétons, représenté par le seuil de cisaillement
et la viscosité, est étroitement lié aux paramètres de la granularité des agrégats utilisés.
Le type granulométrique (continuité-discontinuité), la taille, la dimension maximale, la forme,
l’angularité et la texture des granulats ont une influence majeure sur le comportement
rhéologique des bétons. Pour prendre en charge tout ces facteurs à la fois, on peut utiliser
d’autres type de caractérisation granulaire autre que l’analyse granulométrique, qui est simple
à réaliser tel que l’essai « UVC » et qui consiste à mesurer le taux de vides d’un mélange
granulaire dans son état non compacté (lâche). Les résultats de recherches faites sur les bétons
ordinaires ont démontré que cet essai explique mieux la relation entre le comportement
rhéologique et la granularité.
La compacité apparait aussi comme un paramètre clé dans le comportement rhéologique des
bétons. Cela est démontré clairement dans les deux types de modélisation du comportement
rhéologiques existants à savoir ; la concentration solide relative et l’épaisseur de pâte en
excès.
Pour le premier, la viscosité augmente avec la concentration solide pour tendre vers le blocage
quand la structure granulaire de la suspension est proche de l’empilement ou la compacité
maximale. Plus la concentration granulaire a une aptitude de s’approcher davantage vers l’état
d’empilement, plus elle a tendance à avoir un écoulement défavorable (viscosité et seuil de
cisaillement élevé). Pour le deuxième, plus la structure granulaire présente un état
d’empilement élevé, plus, elle peut se doter davantage d’une épaisseur de pâte en excès pour
enrober tout les granulats en favorisant l’écoulement et le comportement rhéologique.
Les résultats expérimentaux données par les rhéomètres à bétons existants sont difficilement
comparables dû au fait que leur mode de mesure et leur géométries sont variables.
Néanmoins, ces rhéomètres à bétons ont pu être classés selon les ordres de grandeurs de leurs
résultats en deux groupes. Le premier groupe de rhéomètres est connu par ses valeurs élevées
et le deuxième par ses valeurs faibles.
Malgré que la divergence des résultats donnés par les rhéomètres soit réelle, les causes des
perturbations ont pu être détectées dont le but de calibrer le matériel et de trouver une
corrélation satisfaisante entre ces rhéomètres.
68
3EME CHAPITRE:
3.1. Introduction
3.2.1. Le ciment
Le ciment utilisé pour notre étude est un ciment de type CEM II/A 42.5 provenant de
l’usine Hammam Eddelaa Willaya de M’sila. Les différentes caractéristiques que se soit
chimiques, physiques ou mécaniques du ciment utilisé sont données sur la fiche technique
élaborée par le producteur conformément aux normes NA 442 et EN 197-1.
Les tableaux 3.1, 3.2 et 3.3 présentent la composition chimique et minéralogique et les
principales caractéristiques physiques du ciment utilisé.
70
Chapitre 3 : Formulation et protocoles expérimentaux
La courbe granulométrique du ciment CEM II/A 42.5 est donnée par la figure 3.1. D’après
cette dernière figure, on constate que le diamètre moyen des grains du ciment utilisé est
légèrement supérieur à 10µm (aux alentours de 12µm) avec 80% des grains qui ont une taille
inférieure à 60µm.
71
Chapitre 3 : Formulation et protocoles expérimentaux
Figure 3.1 : Distribution des tailles des grains par granulométrie laser du ciment
CEM II/A 42.5
Les fines utilisés «ALCAL F15» sont des additions calcaires fabriquées par
l’entreprise nationale des granulats (ENG) et précisément de son usine de Carbonate de
Calcium d’El-khroub W.Constantine. Elles se présentent sous forme de poudre d’une
blancheur élevée de diamètre moyen égale à 13µm (voir la figure 3.2)
72
Chapitre 3 : Formulation et protocoles expérimentaux
3.2.3. Le superplastifiant
L’adjuvant utilisé est un superplastifiant, haut réducteur d’eau fabriqué par la société
TEKNACHEM et commercialisé sous le nom de « SUPERIOR RM 34 S12 ». Il est conçu à
base de polycarboxylates modifiés. Sa plage normale d’utilisation est fixée par la fiche
technique entre 0.6 et 2% du poids de ciment.
3.2.4.1. Sable
Le sable utilisé est un sable d’oued (la région de Keddara, w.de Boumerdes). Ses
caractéristiques physiques sont représentées dans le tableau 3.6 et sa courbe granulométrique
est donnée par la figure 3.3.
73
Chapitre 3 : Formulation et protocoles expérimentaux
3.2.4.2. Graviers
Ces deux types de graviers sont disponibles sous forme de classe granulaire 3/8 et 8/15. Leur
courbes granulométriques sont données par la figure 3.3 et leur caractéristiques physiques
sont représentés dans le tableau 3.7.
100
Sable d'Oued (0/5)
90
Gravier Concassé (3/8)
80 Gravier Concassé (8/15)
Gravier Roulé (3/8)
70
Gravier Roulé (8/15)
Passants cumulés (%)
60
50
40
30
20
10
0
10 100 1000 10000 100000
Tamis (µm)
74
Chapitre 3 : Formulation et protocoles expérimentaux
Les mesures expérimentales menées sont divisés en trois (03) grandes parties :
Essais physiques et granulométriques sur les mélanges (compositions) granulaires à sec.
Essai de caractérisation et de validation des bétons autoplaçants.
Essais rhéologiques (Rhéomètrie) : Mise en service et utilisation de deux rhéomètres.
Nous avons confectionné 38 compositions de béton autoplaçant, réparties sur trois (03)
programmes d’essais aux rhéomètres.
75
Chapitre 3 : Formulation et protocoles expérimentaux
- Nous réalisons le test rhéologique au Tribomètre selon le mode opératoire choisi et décrit
dans le paragraphe 3.3.4.1.
Figure 3.4 : Echantillon du BAP dans le récipient à l’arase du cylindre bien centré.
76
Chapitre 3 : Formulation et protocoles expérimentaux
La composition de BAP telle qu’elle est confectionnée est dite « BAP total » avec ses
fractions ; pâte, BAP2 et BAP6.3 sont testés à l’état frais par le Rheocad.
Le protocole expérimental est le suivant :
- Nous confectionnons un volume de 40 litres de béton selon la procédure de malaxage
donnée ci-dessous :
Homogénéisation à sec du sable, gravier, ciment et filler dans le malaxeur pendant
30s.
Ajout de l’eau et malaxage pendant 2min30s.
Ajout du super plastifiant et malaxage pendant 2min30s.
- Immédiatement après malaxage, un essai d’étalement au cône d’Abrams nous a donné une
galette homogène de diamètre égal à 76 cm, sans auréole de laitance en périphérie. Ces
observations témoignent du comportement admis en écoulement autoplaçant.
- Nous procédons au tamisage du mélange (BAP total) au tamis 2 et 6.3mm pour avoir deux
fractions du béton : le BAP 2 (un mortier), dont les granulats sont inférieurs ou égaux à
2mm (76% de la classe du sable 0/4) et un BAP 6.3, dont les granulats sont inférieurs ou
égaux à 6.3mm (100% de sable 0/4 et 36.6% de gravier 4/10).
- Pour considérer la fraction pâte qui est la matrice du béton, nous procédons à la
confection d’un volume qui correspond à 6 litres de pâte, constituée de ciment, de filler,
d’eau et du superplastifiant. Cette composition est censée être représentative de celle du
mélange total (béton) puisqu’elle est réalisée dans les mêmes proportions de constituants
que celle du béton : même quantité d’eau efficace, mêmes quantités de ciment, de filler et
de superplastifiant pour un volume de 1mètre cube.
- Les deux fractions BAP2 et BAP6.3 avec le mélange total (BAP total) sont testés par le
Rheocad selon le mode opératoire donné par le paragraphe 3.3.4.2.
Les résultats sont les couples résistants au mouvement (N.cm) en fonction des vitesses
imposées au mobile en rotation.
- Tandis que la pâte est testée séparément par le viscosimètre Rotovisco RV2 dont les
détails sont donnés par le paragraphe 3.3.4.3.
Nous récapitulons cette méthode de fractionnement par cet organigramme donné dans la
figure 3.5.
77
Chapitre 3 : Formulation et protocoles expérimentaux
?
? ?
Test rhéologique
Pour préparer ces huit (08) classes de gravies, nous avons procédé de la manière suivante :
Nous avons mélangé les deux classes (3/8) et (8/15) pour avoir une granulométrie plus au
moins continue, désignée par G1 pour le cas du gravier de type concassé et G2 pour le cas
du gravier de type roulé. La composition granulaire de G1 et G2 est formé de 33.33% de la
classe (3/8) et 66.66% de la classe 8/15). Les courbes granulométriques du gravier
concassé G1 et du gravier roulé G2 sont représentés dans la figure 3.7.
Par tamisage, nous avons séparé le gravier en trois (03) tranches granulaires. A partir de
chaque tranche nous obtenons un gravier de dimension plus au moins uniforme de
78
Chapitre 3 : Formulation et protocoles expérimentaux
Passant
Refus
Passant
79
Chapitre 3 : Formulation et protocoles expérimentaux
100
Gravier Concassé G1
90
Gravier Roulé G2
80 Gravier (Dmoyen=6mm)
Passants cumulés (%)
70 Gravier (Dmoyen=9mm)
Gravier (Dmoyen=12mm)
60
50
40
30
20
10
0
10 100 1000 10000 100000
Tamis (µm)
80
Chapitre 3 : Formulation et protocoles expérimentaux
Tamis « Di+2 »
Tamis « Di+1 »
Tamis « Di » Dm(i)=
Tamis « Di-2 »
En détail, la surface des grains d’un tamis est calculée de la manière suivante :
1) Tout d’abord, on assimile le diamètre des grains contenu dans un tamis à un
diamètre moyen (D) entre la valeur de la maille du tamis et celle de la maille du
tamis juste supérieur. Ce calcul est donné par la colonne II du tableau 3.8.
2) Les refus partiels dans les différents tamis (colonne I) leur correspondent des
volumes partiels occupés par ces grains (colonne III).
81
Chapitre 3 : Formulation et protocoles expérimentaux
La surface spécifique par unité de masse (Kg) du mélange granulaire est la somme des
surfaces obtenues sur chaque tamis (somme de la colonne VI).
Tamis I II III IV V VI
(mm) Refus Diamètre Volume Nombre Surface Surface
partiels moyen partiels de grains développée spécifique
(%) (mm) (%) (m2) (m2/Kg)
<0.08 0.50 0.04 0.50 11,09.109 55.72 0.28
0.08 4.95 0.12 4.95 4,11.108 18.57 0.92
0.16 8.22 0.24 8.22 5,13.107 9.29 0.76
0.315 4.10 0.47 4.10 6,84.106 4.74 0.19
0.63 6.12 0.94 6.12 8,55.105 2.37 0.15
1.25 11.98 1.88 11.98 1,07.105 1.19 0.14
2.5 19.48 3.75 19.48 1,35.104 0.59 0.12
5 28.10 7.5 28.10 1,68.103 0.30 0.08
10 16.08 12 16.08 4,10.102 0.19 0.03
Masse volumique absolue du mélange Surface spécifique 2.67m2/Kg
granulaire ( =2692Kg/m3) du mélange granulaire
3.3.2.3. Essai U.V.C : Taux de vides non tassés (Uncompacted Voids Content)
Cet essai est fait selon la méthode Ahlrich pour les gros granulats [32], qui s’apparente
à celle de l’essai ASTMC 1252 [33] pour les granulats fins. Cet essai mesure le pourcentage
des vides dans le matériau mis en place dans un moule sans compactage. Il est simple, rapide
et précis. Il fait moins l’objet d’intervention et d’interprétation que l’essai de détermination du
pourcentage de particules plates et allongées.
Un échantillon du mélange granulaire est versé à une distance allant de 20 à 30cm dans un
récipient cylindrique de volume connu jusqu’à débordement. Dans notre cas, on a pris un
volume V=4.46 litres. Avec une règle métallique, on arase soigneusement l’excédent du
mélange de telle façon à ne pas toucher à la l’état d’arrangement des grains à la surface du
récipient.
82
Chapitre 3 : Formulation et protocoles expérimentaux
Le pourcentage des vides dans le matériau (UVC) peut être calculé en se basant sur la
différence entre le volume du récipient et le volume de l’échantillon de granulats collecté dans
ce récipient. La masse volumique absolue est utilisée pour le calcul de ce volume de
granulats.
Le calcul de l’ U.V.C (Uncompcated Voids Content) des granulats peut être déterminé
( ⁄ )
suivant cette équation : = = . 100 (%)
Où Vv est le pourcentage des vides (%), V est le volume du cylindre, M est le poids des
granulats collectés dans le cylindre et ρg est la masse volumique absolue du mélange
granulaire.
Puisque nous avons plusieurs «UVC» de mélanges granulaires à déterminer, nous avons
besoin de connaitre la masse volumique absolue de chaque mélange. Par commodité, pour la
mesure de cette dernière, nous avons utilisé la méthode du ballon.
Cette méthode consiste à la détermination de la masse volumique absolue, elle s’effectue
comme suit :
- Peser un ballon de verre plein d’eau recouvert d’une plaque de verre : soit un poids P1.
- Vider le ballon à moitié.
- Peser un échantillon du mélange granulaire sec : soit un poids P2.
- Introduire l’échantillon dans le ballon et remplir à nouveau avec l’eau, puis remettre la
plaque de verre et peser l’ensemble : soit un poids P3.
- Déduire la masse de l’eau chassée par le mélange granulaire soit : Peau= P1 + P2 - P3
- La masse volumique absolue du mélange granulaire est donc : =
Sachant que le volume d’eau chassée correspond au volume du matériau (mélange granulaire)
introduit dans le ballon (Veau=Vmatériau) d’où = = =
Dans le chapitre 1 de la partie bibliographique, nous avons cité plusieurs essais spécifiques
permettant de caractériser les bétons autoplaçants à l’état frais. Nous présentons seulement
ceux qui ont été utilisés dans cette étude à savoir ; l’essai d’étalement au cône d’Abrams
(slump flow), l’essai de J-ring et l’essai de stabilité au tamis.
L’essai d’étalement ou slump flow est utilisé pour caractériser la fluidité du béton.
L’équipement nécessaire à la conduite de cet essai (voir la figure 3.9) est composé des
éléments suivants :
83
Chapitre 3 : Formulation et protocoles expérimentaux
- Un plateau équipé d’une plaque métallique plane de section carré de 90centimètres de côté
et de faible épaisseur (5cm).
- Un cône d’Abrams disposant d’un empattement à sa partie basse afin qu’il puisse être
maintenu contre le plateau avec les pieds par l’opérateur.
- Un mètre ou réglet de 90 centimètres.
Le principe de la conduite de l’essai est connu et est simple. Le résultat s’exprime en terme de
moyenne de deux diamètres de la galette en arrondissant au centimètre supérieur.
1+ 2
Etalement = Dmoyen =SF = 2
Ce type d’essai permet de donner des indications quant à la rhéologie des bétons autoplaçants
en milieu non confiné.
D2
D1
Cet essai a pour but de vérifier l’aptitude des bétons autoplaçants à s’écouler dans un
milieu fortement ferraillé (milieu confiné).
L’équipement nécessaire à la conduite de l’essai est montré par la figure 3.10 et qui est formé
par :
- Même plateau que l’essai d’étalement en milieu non confiné.
- Cône d’Abrams.
- Anneau équipé de barres en acier (J-ring).
- Mètre ou réglet de 90 centimètres.
84
Chapitre 3 : Formulation et protocoles expérimentaux
Le principe de l’essai est de placer le cône d’Abrams au centre du plateau métallique entouré
du J-ring, puis de remplir d’une quantité représentative de béton autoplaçant. Il faut ensuite
soulever le cône puis mesurer l’étalement obtenu ainsi que les hauteurs de bétons situées au
centre du plateau et à la sortie des barres de J-ring (voir figure 3.10).
C’est un essai qui caractérise la ségrégation statique des bétons autoplaçants. Il peut
être utilisé en phase d’étude de formulation en laboratoire ou pour le contrôle de la stabilité du
béton livré sur chantier. L’équipement nécessaire à la conduite de l’essai est formé par un
seau de 10 litres muni d’un couvercle, un tamis de maille 5mm et de diamètre 31.5cm avec un
fond et une balance de précision (voir la figure 3.11).
L’essai consiste à :
- Prélever une quantité de béton frais (4.8 ± 0.2 kg) d’un échantillon de 10 litres mis au
repos pendant 15minutes.
- Observer et noter l’éventuelle présence de ressuage à la surface du seau après les 15
minutes.
85
Chapitre 3 : Formulation et protocoles expérimentaux
La stabilité d’un béton autoplaçant est estimée à partir des plages de valeurs de «π», comme
suit :
Pour qu’un béton soit qualifié de béton autoplaçant, il doit satisfaire au moins ces trois essais
de caractérisation dont les valeurs de validité (selon l’association française de génie civil,
AFGC [11]) sont données par le tableau 3.9.
Tableau 3.9 : Récapitulatif des trois essais retenus par l’étude pour qualifier un béton
autoplaçant
0% ≤ π ≤ 15%
Essai de stabilité
Il caractérise la stabilité du béton et la limite de ségrégation.
86
Chapitre 3 : Formulation et protocoles expérimentaux
Afin de réaliser les essais de rhéomètrie sur les bétons autoplaçants étudiés, nous avons
utilisé deux rhéomètres ; le Tribomètre et le RheoCad.
Le Tribomètre est le rhéomètre disponible dans notre laboratoire (L.B.E : Laboratoire du Bâti
dans l’Environnement) que nous avons utilisé dans la mesure de caractérisations rhéologiques
notamment l’identification des modèles rhéologiques des différents bétons autoplaçants
confectionnés et leur relations avec la granularité (taille, forme des granulats et type
granulométrique) et la compacité.
Nous avons utilisé le Rheocad lors d’un séjour au laboratoire des matériaux et durabilité des
constructions (LMDC) de l’INSA de Toulouse (France) et ce avant l’acquisition du rhéomètre
du LBE. Ces essais consistaient à identifier par fractionnement, au moyen d’un tamisage à
l’état frais d’un béton autoplaçant, l’effet de la taille des constituants (du ciment au gravier)
sur le comportement rhéologique d’un béton autoplaçant.
A ce niveau, nous notons que les deux rhéomètres ont été utilisés dans le même objectif qui
est d’identifier le comportement rhéologique d’un béton autoplaçant en fonction de sa
granularité (notamment l’effet de la taille). Pour le premier rhéomètre, le Tribomètre, nous
avons utilisé la méthode de plan de mélanges, et dans le deuxième, le RheoCad, nous avons
utilisé la méthode de fractionnement par tamisage à l’état frais.
Description du rhéomètre
Le Tribomètre est composé essentiellement de trois (03) parties principales (voir figure
3.12.a.) ; un agitateur de régulation électronique de vitesse (modèle RZR 2102 control)
permettant l’enregistrement du couple et qui est piloté par le logiciel « Watch et Control »,
une pièce cylindrique ou mobile en acier lisse et un récipient.
La figure 3.12.b montre l’exécution d’un essai rhéologique au tribomètre assisté par
ordinateur.
Le tribomètre permet d’effectuer des mesures rhéologiques sur des bétons qui contiennent des
éléments de diamètres jusqu’à 25mm. Il permet d’étudier une large gamme de comportements
rhéologiques, du fluide newtonien à faible viscosité à la pâte épaisse à seuil de cisaillement
élevé.
Nous mesurons le couple résistant d’un échantillon de béton qui est cisaillé par un mobile
monté sur un axe vertical sous forme d’un cylindre de 10cm de hauteur et 10.7cm de
diamètre. Le fonctionnement est établi à vitesse imposée, la vitesse de rotation du mobile peut
varier de 12 à120 tr/min. La gamme de mesure du couple mètre (moment résistant) est située
entre 0.1N.cm et 1000N.cm. Le récipient dans lequel s’écoule le béton est cylindrique de
diamètre 26 à 30 cm. Le choix de cette dimension est important pour cet essai car il permet
d’avoir un espace suffisamment élevé entre le cylindre mobile et le récipient (l’entrefer).
87
Chapitre 3 : Formulation et protocoles expérimentaux
Agitateur
Cylindre
Récipient
Figure 3.12 : Photo du tribomètre et de la procédure : (a) récipient vide ; (b) récipient
plein et le tribomètre en exécution.
Mode opératoire
88
Chapitre 3 : Formulation et protocoles expérimentaux
89
Chapitre 3 : Formulation et protocoles expérimentaux
Description du rhéomètre
Le RhéoCAD est un rhéomètre de type malaxeur instrumenté et développé par
Lafarge centre de recherche en coopération avec la société CAD Instrumentation et utilisé au
laboratoire matériaux et durabilité des constructions (LMDC) de l’INSA de Toulouse (voir
figure 3.14).
Ce rhéomètre permet d’effectuer des mesures rhéologiques sur des mortiers et des bétons qui
contiennent des éléments de diamètres inférieurs à 12.5mm. Il permet d’étudier une large
gamme de comportements rhéologiques, du fluide newtonien à faible viscosité à la pâte
épaisse à seuil de cisaillement élevé.
Nous mesurons le couple résistant d’un échantillon de béton qui est cisaillé par un mobile
monté sur un axe vertical. Le fonctionnement est établi à vitesse imposée, la vitesse de
rotation du mobile peut varier de 0.1 à 280 tr/min. Il existe différents types de mobiles ; une
ancre (pour les mortiers et bétons), un cylindre crénelé (pour les pâtes et mortiers) et un
mobile à ailettes (pâtes et mortiers). La gamme de mesure du couple-mètre est située entre
0.1N.cm et 1000 N.cm. L’ancre a été employée pour tous les mélanges testés.
90
Chapitre 3 : Formulation et protocoles expérimentaux
Mode opératoire
Le mode de mesure des essais au Rhéocad est le suivant :
Le béton est placé dans la cuve et laissé au repos pendant une minute.
Nous réalisons une montée rapide en vitesse jusqu’à 60 tours/minute
Nous attendons la stabilisation du couple résistant, quand cette stabilisation est atteinte,
nous appliquons des vitesses décroissantes allant de 60 tr/min jusqu’à 5 tr/min (60-50-40-
30-20-10 et 5 tr/min). Nous signalons que le temps d’application de la vitesse de rotation
est fonction de la stabilité du couple résistant, ce qui correspond au régime permanent
d’écoulement.
Pour tracer la courbe d’écoulement (rhéogramme), pour chaque vitesse, nous prenons la
moyenne des 5 à 10 dernières valeurs du couple résistant selon le degré de stabilité de ce
dernier. Lorsque le couple est stable, les 5 dernières valeurs suffisent, tandis que s’il est
moins stable, le temps d’application de la vitesse est déjà plus long et le nombre de
valeurs est plus élevé pour prendre les 10 dernières valeurs.
91
Chapitre 3 : Formulation et protocoles expérimentaux
Figure 3.15 : Schéma du viscosimètre « Rotovisco RV2 » utilisé pour les essais
rhéologiques sur les pâtes.
Nous avons noté dans le chapitre 1 (paragraphe 1.5) de la partie bibliographique que
pour l’instant, il n’existe pas pour les bétons autoplaçants de méthode de formulation
généralisée, comme peut l’être la méthode de Dreux-Gorisse pour les bétons ordinaires.
De notre côté, pour nos formulations de bétons autoplaçants, nous nous sommes tenus à
respecter essentiellement les recommandations de l’association française de génie civil pour la
caractérisation des BAP concernant la mobilité en milieu non confiné (essai d’étalement), la
mobilité en milieu confiné (essai de J-ring) et l’essai de stabilité au tamis (dont les valeurs
d’acceptation sont données dans le tableau 3.7), tout en se basant sur l’expérience acquise
durant ces dernières années qui a fixé certains ordres de grandeurs pour les proportions des
constituants d’un béton autoplaçant et qui sont les suivantes :
Le volume de gravier est limité en prenant un rapport G/S (masse du gravier sur masse
du sable) proche de 1.
Le volume de pâte varie entre 330 et 400 l/m3.
La masse de ciment est supérieure ou égale au minimum requis par la norme du béton
prêt à l’emploi (BPE) (P18-305), soit en général de 300à 350kg/m3.
La masse d’addition (les fines) se situe entre 120 et 200kg/m3.
Le dosage en superplastifiant est proche de son dosage à saturation.
92
Chapitre 3 : Formulation et protocoles expérimentaux
La formulation a été faite, donc, par tâtonnement sur la base de ces plages. L’optimisation de
cette formulation n’est vérifiée que par des essais effectués directement sur le béton qui vise à
remplir les conditions des recommandations de l’AFGC.
Au total, nous avons confectionné 38 compositions de béton autoplaçant pour servir trois (03)
programmes d’essais rhéologiques distincts.
1er groupe de compositions : Sur la base d’un plan de mélange qui consiste à faire varier
les proportions du mortier (sable/pâte), la granulométrie, la forme, et le volume des gros
granulats, nous avons confectionné 30 compositions de BAP données par le tableau 3.10.
G1:Concassé et G2 : Roulé, E/Pâte(C+F) est constant, Le dosage du superplastifiant est constant (SP/C=1.4%).
93
Chapitre 3 : Formulation et protocoles expérimentaux
2ème groupe de compositions : Les sept (07) compositions de BAP sont obtenues selon
une combinaison massique des deux classes de gros granulat 3/8 et 8/15 indiquées par G1
et G2 respectivement.
Pour un rapport sable/pâte (S/P) constant, la proportion granulaire considérée est celle qui
correspond à 50% de sable (S) et 50% de gros granulat (G1 et G2), c'est-à-dire le rapport
G/S=1 avec G=G1+G2).
Il s’agit, donc, de sept (7) compositions massiques entre le sable et les deux classes de gravier
G1 et G2 :
- Une combinaison massique (C1) de 50% de sable, 50% de G1 et 00% de G2.
- Une combinaison massique (C2) de 50% de sable, 40% de G1 et 10% de G2.
- Une combinaison massique (C3) de 50% de sable, 35% de G1 et 15% de G2.
- Une combinaison massique (C4) de 50% de sable, 25% de G1 et 25% de G2.
- Une combinaison massique (C5) de 50% de sable, 15% de G1 et 35% de G2.
- Une combinaison massique (C6) de 50% de sable, 10% de G1 et 40% de G2.
- Une combinaison massique (C7) de 50% de sable, 00% de G1 et 50% de G2.
Tous les détails de ces 07 compositions de BAP sont donnés par le tableau 3.11.
94
Chapitre 3 : Formulation et protocoles expérimentaux
3ème groupe de compositions : Il est formé d’une composition de BAP avec sa pâte.
Les proportions des constituants du BAP choisi respectent les ordres de grandeurs
donnés par les compositions types des bétons autoplaçants tels que G/S=0.98 (proche
de 1), le volume de la pâte est de 338 l/m3 (compris entre 330 et 400l/m3).
La composition de la pâte est censée être représentative de celle du BAP (mélange
total) puisqu’elle est réalisée dans les mêmes proportions de constituants que celle de
ce dernier (même quantité d’eau, même quantité de ciment, de fines et de
superplastifiant pour un volume de 1m3.
La composition du BAP et de sa pâte sont donnés par le tableau 3.12.
95
4EME CHAPITRE:
4.1. Introduction
Le résultat brut d’un essai réalisé avec le « Tribomètre » se présente sous la forme d’un
rhéogramme qui est donné par la variation du moment résistant au mouvement du cylindre
mobile en fonction de sa vitesse de rotation.
3000 M1-Vgc25%-6mm
M1-Vgc30%-6mm
2500
Moment résistant (N.mm)
M1-Vgc35%-6mm
M1-Vgc25%-12mm
M1-Vgc30%-12mm
2000 M1-Vgc35%-12mm
1500
1000
500
0
0 20 40 60 80 100 120
Vitesse de rotation (tr/min)
Selon les figures 4.1 à 4.5, nous remarquons une différence notable entre les rhéogrammes.
Cette différence est due à plusieurs facteurs comme : la concentration du mortier et de la pâte,
la taille, la forme et la concentration des granulats ainsi que leur type granulométrique
(continue ou uniforme).
1500 1500
1000 1000
500 500
0 0
0 50 100 150 0 20 40 60 80 100 120
Vitesse de rotation (tr/min) Vitesse de roatation (tr/min)
Figure 4.2 : Les rhéogrammes des BAP à gros Figure 4.3 : Les rhéogrammes des BAP
granulats de différents types granulométrique à gros granulats de granulométrie continue
(continue et uniforme). et uniforme et de concentration variable.
1400 1800
1600
1200
Momente résistant (N.mm)
1400
Moment résistant (N.mm)
1000
1200
800 1000
600 800
600
400
M1-Vgc25%-G1(cont.concassé) 400
M1-Vgr25%-G2(cont.roulé) M1-Vgc30%-G1(continue)
200 M1-Vgc35%-G1(cont.concassé) 200 M2-Vgc30%-G1(continue)
M1-Vgr35%-G2(cont.roulé) M3-Vgc30%-G1(continue)
0 0
0 50 100 150 0 50 100 150
Vitesse de rotation (tr/min) Vitesse de rotattion (tr/min)
Figure 4.4 : Les rhéogrammes des BAP Figure 4.5 : Les rhéogrammes des BAP à
à gros granulats de granulométrie continue gros granulats de granulométrie continue et
et de forme différente (concassé et roulé). de concentration du mortier variable.
98
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
Pour un rhéogramme donné (voir la figure 4.6), les valeurs expérimentales sont
soumises à deux types de régression, la première est linéaire, selon le modèle de Bingham
(y=ax+b), la deuxième est non-linéaire, selon le modèle de Herschel-Bulkley de type
(y=a+bxc).
2500
Valeurs expérimentales
Herschel-Bulkley (M=a+b.V**c)
Moment résistant (N.mm)
1500
1000
Figure 4.6 : Un rhéogramme type d’un béton autoplaçant identifié par (M1-
VGR35%-6mm) et modélisé par les deux modèles : Bingham et Herschel-Bulkley.
Les deux types de fonctions d’ajustements et leurs paramètres pour tous les bétons
autoplaçants étudiés sont donnés par les tableaux 4.1 et 4.2.
Nous notons que tous les coefficients de détermination « R 2 » des valeurs expérimentales
ajustées par le modèle de Herschel-Bulkley (M=a+bVc) sont meilleurs que ceux donnés pour
un ajustement linéaire « Binghamien » de type (M = M0+ µB.V). Pour cette raison, nous
pouvons conclure que le comportement rhéologique observé à partir des rhéogrammes de tous
les bétons autoplaçants étudiés, quelque soit la composition granulaire, est de type
viscoplastique rhéoépaississant de type Herschel-Bulkley ( M a b * V c ). Le milieu est de
plus en plus visqueux au fur et à mesure que la vitesse d’écoulement augmente.
Donc, les paramètres du modèle retenu qui est celui de « Herschel-Bulkley » sont au nombre
de trois comme il est déjà souligné par [02], [10] et [12] pour le cas des bétons autoplaçants.
Ces paramètres sont : a, b, et c. Le paramètre « a » est le moment « seuil » ou le seuil de
cisaillement (en passant aux paramètres rhéologiques fondamentaux). Les paramètres « b » et
« c » sont très liés à l’état visqueux et la viscosité du matériau.
99
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
Tableau 4.1. : Paramétrage des courbes d’écoulement (rhéogrammes) des bétons autoplaçants
confectionnés, avec le modèle de Bingham (M=M0 +µBV).
100
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
Tableau 4.2 : Paramétrage des courbes d’écoulement (rhéogrammes) des bétons autoplaçants
confectionnés, avec le modèle de Herschel-Bulkley (M= a+b*Vc)
- Le seuil de cisaillement est représenté par le paramètre « a » qui est en fait, le moment
seuil donné en N.mm.
- La viscosité plastique est calculée par la méthode de Bingham modifiée, déduite du
modèle de Herschel-Bulkley selon Ferraris et Delarrard [42]. Cette méthode est
donnée dans le paragraphe 2.4.2.2 du chapitre 2.
101
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
Les valeurs des ces deux paramètres rhéologiques (seuil de cisaillement et viscosité) de tous
les bétons autoplaçants étudiés sont donnés dans le tableau 4.3.
Tableau 4.3 : Les valeurs des deux paramètres rhéologiques (Seuil de cisaillement et
Viscosité) des BAP étudiés selon le modèle de Herschel-Bulkley.
102
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
Tableau 4.4 : Les valeurs de la viscosité selon les modèles de Herschel-Bulkley et Bingham.
Afin d’établir une comparaison, nous avons effectué deux types de calcul de la viscosité,
donnés par le tableau 4.4. Il s’agit de :
La viscosité déduite du modèle de Herschel-Bulkley et donnée par la méthode de
Bingham modifiée. Elle est notée par (µM).
La viscosité selon le modèle de Bingham qui est la pente de la droite M=M0+µBV.
Elle est notée par (µB).
Selon les résultats donnés par le tableau 4.4, nous constatons que les valeurs des deux
viscosités calculées sont comparables. Ce constat est expliqué par le fait que le coefficient
« c » du rhéoépaississement du modèle de comportement de Herschel-Bulkley est
relativement proche de 1. Lorsque le coefficient « c » est égal à 1, les deux modèles se
confondent pour donner la même viscosité.
103
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
Comme c’est montré dans la figure 4.7, quand les gros granulats (graviers) à taille
uniforme sont utilisés, le seuil de cisaillement diminue et la viscosité augmente avec
l’augmentation de la taille des granulats quelque soit la concentration des gros granulats.
300 30
Mortier M1, Vg(concassé)=25% Mortier M1, Vg(concassé)=25%
Mortier M1, Vg(concassé)=30% Mortier M1, Vg(concassé)=30%
250 Mortier M1, Vg(concassé)=35% 25 Mortier M1, Vg(concassé)=35%
Seuil de cisaillement (N.mm)
Viscosité (N.mm.min/tr)
200 20
150 15
100 10
50 5
0 0
D=6mm D=9mm D= 12mm D=6mm D=9mm D=12mm
Taille des gros granulats (concassés) Taille des gros granulats (concassés)
Figure 4.7 : Les paramètres rhéologiques des bétons confectionnés en fonction de la taille
des gros granulats (graviers).
Selon la même figure 4.7, nous pouvons remarquer aussi que l’effet de la taille des gros
granulats sur les deux paramètres rhéologiques est variable selon le volume de ces gros
granulats.
Quelque soit la taille (D), le seuil de cisaillement et la viscosité augmentent lorsque le volume
des gros granulats augmente. L’effet du volume des gros granulats, en passant de VG=25% à
VG=35%, est plus marqué lorsqu’il s’agit de la viscosité. Entre VG=25% et VG=35%, le seuil
de cisaillement augmente en moyenne avec 30% (pour les trois tailles D=6, 9 et 12mm),
tandis que la viscosité augmente en moyenne avec 115%, c'est-à-dire, un peu plus du double
(2.15 fois).
Si nous considérons que les deux paramètres rhéologiques doivent avoir des valeurs faibles
pour rester dans le domaine de l’autoplasticité [55], nous pouvons conclure que
l’augmentation de la taille et du volume des gros granulats ont un effet défavorable sur la
viscosité d’un béton autoplaçant. Par contre, l’augmentation de la taille des gros granulats a
un effet favorable sur le seuil de cisaillement. Ce qui peut être expliqué par la surface
spécifique qui se trouve réduite en passant des granulats de taille faible à ceux de taille de
taille forte.
104
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
Nous considérons la différence de taille entre le sable et les gros granulats comme étant une
étendue granulaire (d/D), afin d’exprimer son effet sur le comportement rhéologique (le seuil
de cisaillement et la viscosité).
L’étendue granulaire (d/D) est souvent liée à l’arrangement des grains et à la compacité.
D’après la relation de Faury [15], donnée au paragraphe 2.7.1.2 du chapitre 2, la compacité
maximale atteinte d’un système granulaire est fonction de son étendue granulaire (d/D), elle
augmente lorsque (d/D) diminue.
Dans ce sens et selon la figure 4.8, nous constatons que lorsque l’étendue granulaire (d/D)
diminue, le seuil de cisaillement diminue quelque soit la concentration des gros granulats.
Donc, le seuil de cisaillement diminue lorsque le système granulaire (sable et graviers) offre
une compacité maximale ou un bon arrangement de grains tel que les petits grains servent au
roulement des gros granulats (effet de roulement).
300 30
250 25
Seuil de cisaillement (N.mm)
Viscosité (N.mm.min/tr)
200 20
150 15
100 10
Mortier M1-Vgc(concassé)=25%
Mortier M1-Vgc(concassé)=25%
Mortier M1-Vgc(concassé)=30%
50 5 Mortier M1-Vgc(concassé)=30%
Mortier M1-Vgc(concassé)=35%
Mortier M1-Vgc(concassé)=35%
0 0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
Etendue granulaire (d/D) Etendue granulaire (d/D)
Figure 4.8 : Effet de l’étendue granulaire Figure 4.9 : Effet de l’étendue granulaire (d/D)
(d/D) sur le seuil de cisaillement sur la viscosité
D’après la figure 4.9, la viscosité augmente lorsque l’étendue granulaire (d/D) diminue,
quelque soit la concentration des gros granulats. Donc, la viscosité augmente lorsque le
système granulaire (sable et graviers) offre un bon empilement en relation avec la diminution
de l’étendue granulaire (d/D). Ce résultat est en accord avec les modèles de viscosité [16][43]
et [52], donnés dans le paragraphe 2.5.2, qui prévoient un blocage ou une tendance vers les
grandes valeurs de la viscosité lorsque la suspension est proche de l’empilement.
Nous pouvons, donc, conclure de ce qui précède que l’augmentation de l’arrangement des
granulats lié à la diminution de l’étendue granulaire (d/D) agit dans le sens favorable du seuil
de cisaillement tandis qu’il agit dans le sens défavorable de la viscosité.
105
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
Les résultats de la figure 4.10 montrent que les paramètres rhéologiques notamment la
viscosité diminuent dans le cas de la granulométrie continue par rapport à une granulométrie
uniforme. Cette tendance se concorde bien avec les résultats d’autres recherches faites sur le
béton ordinaire [37].
Néanmoins, le seuil de cisaillement présente une légère diminution dans le cas de la
granulométrie continue par rapport à une granulométrie uniforme, limitée seulement à des
faibles concentrations des gros granulats (VG=25%). Au-delà de VG=30%, il tend vers une
augmentation dans le cas d’une granulométrie continue par rapport à une granulométrie
uniforme.
Les résultats ont montré également que l’effet de la continuité granulométrique est plus
marqué lorsqu’il s’agit de la viscosité. En passant d’une granulométrie uniforme à une autre
continue, les différences entre les seuils de cisaillement sont peu notables par rapport à celles
de la viscosité. Ces variations sont estimées en moyenne à 11% et 105% pour le seuil de
cisaillement et la viscosité respectivement.
300 30
Mortier M1, Vg(concassé)=25% Mortier M1, Vg(concassé)=25%
Mortier M1, Vg(concassé)=30%
Mortier M1,Vg(concassé)=30% Mortier M1, Vg(concassé)=35%
250 25
Seuil de cisaillement (N.mm)
200 20
150 15
100 10
50 5
0 0
Unif.(D=6mm) Unif.(D=9mm) Unif.(D=12mm) Continue Unif.(D=6mm) Unif.(D=9mm) Unif.(D=12mm) Continue
Figure 4.10 : Effet du type granulométrique des gros granulats sur les paramètres
rhéologiques.
Nous pouvons, donc, conclure de ce qui précède que le type granulométrique (continuité-
discontinuité) des gros granulats est un facteur déterminant dans le comportement de la
viscosité. La granulométrie continue des gros granulats favorise une structure granulaire de
faibles pourcentages de vides inter-grains, ce qui exige moins de mortier pour remplir les
vides et laisser l’excès pour bien envelopper la surface des granulats et assurer un bon
écoulement.
Tandis que pour le seuil de cisaillement, à des concentrations faibles de gros granulats, nous
constatons un déblocage de l’écoulement (faible cisaillement) lorsqu’il s’agit d’une
granulométrie continue. Lorsque la concentration est au niveau de 30% et plus, le seuil de
106
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
30
300
250 25
Seuil de cisaillement (N.mm)
Viscosité (N.mm.min/tr)
200 20
150 15
Mortier M1-Vgc(concassé)=25% 10
100
Mortier M1-Vgc(concassé)=30% Mortier M1-Vgc(concassé)=25%
Mortier M1-Vgc(concassé)=35% Mortier M1-Vgc(concassé)=30%
Mortier M1-Vgr(roulé)=25% 5 Mortier M1-Vgc(concassé)=35%
50 Mortier M1-Vgr(roulé)=25%
Mortier M1-Vgr(roulé)=30%
Mortier M1-Vgr(roulé)=30%
Mortier M1-Vgr(roulé)=35% Mortier M1-Vgr(roulé)=35%
0 0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
Etendue granulaire (d/D) Etendue granulaire (d/D)
Figure 4.11 : Effet de l’étendue granulaire Figure 4.12 : Effet de l’étendue granulaire
sur le seuil de cisaillement dans le cas sur la viscosité dans le cas des gros
des gros granulats concassés et roulés. granulats concassés et roulés.
Pour le cas des granulats concassés (lignes continues), nous avons déjà démontré, dans le
paragraphe 4.3.1, que le seuil de cisaillement diminue lorsque l’arrangement granulaire est
meilleur (en relation avec la diminution de l’étendue granulaire), la forme roulée agit dans le
sens de l’amélioration de cet arrangement granulaire. Ce qui explique la diminution du seuil
de cisaillement pour le cas des granulats roulés quelque soit l’étendue granulaire.
107
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
L’effet de la forme roulée, qui est supposée agir dans le sens de l’amélioration de
l’arrangement granulaire et de la diminution de la viscosité, est estompé par l’effet
défavorable de l’étendue granulaire sur cette dernière (viscosité). Ce qui explique le fait que la
différence dû à la forme roulée n’apparait pas d’une manière marquée pour le cas de la
viscosité.
Lorsqu’il s’agit d’une granulométrie continue, les résultats de la figure 4.13 montrent une
diminution des paramètres rhéologiques (seuil de cisaillement et viscosité) dans le cas des
granulats roulé par rapport aux granulats concassé.
300 10
Vg=25% Vg=25%
9 Vg=30%
Vg=30%
250 Vg=35%
Vg=35% 8
Viscosité (N.mm.min/tr)
Seuil de cisaillment (N.mm)
7
200
6
150 5
4
100
3
2
50
1
0 0
G1 (concassé) G2 (roulé) G1 (concassé) G2 (roulé)
Donc, pour une granulométrie continue, l’effet de la forme sur le comportement rhéologique
des bétons autoplaçants en passant d’une forme irrégulière (type concassé) à une forme
régulière (type roulé) est très favorable. Ce résultat est en accord avec l’une des conclusions
d’une étude [40] concernant les granulats roulés.
De ce qui précède, nous pouvons, donc, conclure que les granulats de forme roulée sont plus
efficaces dans le comportement rhéologique des BAP dans le cas d’une granulométrie
continue par rapport à une granulométrie discontinue ou une granulométrie à étendue
granulaire (entre le sable et le gravier).
108
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
Dans la littérature, on a noté qu’il y a beaucoup de chercheurs qui ont essayé de lier la
structure des suspensions à leur comportement rhéologiques (Ferraris-Delarrard, Faris et
Kikukawa-Murata..). Cette structure est exprimée par un état de concentration de solides
rapporté à leur compacité maximale (Øs/Ø*), où Øs est la concentration des solides et Ø* est la
compacité maximale.
En considérant, dans notre cas, que le mélange d’un béton autoplaçant est constitué de deux
(02) phases ; la matrice (pâte liante) et le squelette granulaire (tous les granulats) et que l’état
d’empilement (compacité) est non tassé, nous nous posons la question si l’évolution du
comportement rhéologique peut être exprimée en fonction de cet état d’empilement ou non ?.
En d’autres termes, la compacité (non tassée) convient-elle avec ce type de modèle, liant les
paramètres rhéologiques à la concentration de solide relative (Øs/Ø*) ?.
En conséquence, les effets de la granularité tels que la taille, la forme, la continuité des gros
granulats et l’étendue granulaire sur les relations des paramètres rhéologiques (seuil de
cisaillement et viscosité) en fonction de la concentration de solide relative (Øs/Ø*) seront
abordés et étudiés.
Laisser les granulats s’écouler librement (sous l’effet de leur propre poids), les grains vont
s’organiser, s’arranger, mais il ya de fortes chances que les vides interarticulaires soient
très importants.
Appliquer une contrainte pour orienter l’arrangement et mieux remplir l’espace. Ceci peut
être réalisé en tassant, en vibrant ou en comprimant les granulats. A chaque protocole
correspond une compacité.
Pour rappel, l’essai est appelé « UVC » (Uncompacted Voids Content) ou taux de vides non
compacté. Il mesure le pourcentage des vides dans le matériau mis en place dans un moule de
4.46 litres sans compactage. Toute la procédure de l’essai «UVC» est déjà donnée dans le
paragraphe 3.3.2.3 du chapitre 3 (matériaux utilisés, formulation et protocole expérimentaux).
Pour éviter les cas de figures où les vides inter-granulaires soient très importants, nous avons
effectué pour chaque composition granulaire au moins dix (10) essais. Nous choisissons au
moins trois (03) cas de figures dont les résultats de l’essai « UVC » sont minimaux.
109
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
Le taux de vides non compacté final (UVC)(en %), est la moyenne de ces cas de figures
considérés. La compacité non tassée (Ø*) est donnée par : Ø* (%) = 100 – UVC (Eq. 4.2)
Tableau 4.5 : Les résultats de mesures du taux de vides non compacté (UVC), la compacité
non tassée (Ø*) et la concentration de granulats relative (Øs/Ø*)
Le tableau 4.5. présente les résultats de mesure du taux de vides non compacté (UVC) et de la
compacité non tassée (Ø*) des compositions granulaires (sable et gravier) de tous les BAP
étudiés, ainsi que la concentration des granulats (Øs) dans le volume total du béton
confectionné pour arriver à l’étape finale où nous déterminons le paramètre indiquant la
concentration granulaire relative (Øs/Ø*), appelé dans la suite du chapitre « la concentration
110
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
solide relative ». Ce paramètre (Øs/Ø*) est, donc, le rapport entre la concentration des
granulats et leur compacité non tassée.
Cette mesure de compacité non tassée (Ø*) est surtout sensible à la forme des granulats
(notamment les gros granulats). Les granulats roulés se réarrangent beaucoup mieux par
rapport aux granulats concassés (voir le tableau 4.5 et la figure 4.14).
La figure 4.14 montre que la compacité (Ø*) est fonction aussi de l’étendue granulaire, elle
diminue lorsque l’étendue granulaire diminue (d/D augmente).
0,705 0,692
Gr.Concassé(G/S=0.79)
0,7 Gr.Concassé(G/S=0.95)
Gr.Concassé(G/S=1.11)
Gr.Roulé(G/S=0.93) 0,688
0,69 Gr.Roulé(G/S=1.09)
0,685
0,68 0,684
0,675
0,67
0,68
0,665
0,66
0,676
0,655
0,7 0,9 1,1 1,3
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
Le rapport gravier/sable (G/S)
Etendue granulaire (d/D)
Pour une même étendue granulaire entre le sable (petits granulats) et le gravier (gros granulat
de taille uniforme ou de granulométrie continue), la compacité non tassée est fonction du
rapport G/S. Selon la figure 4.15, les mélanges se réarrangent d’une manière optimale lorsque
G/S tend vers 1 (S=50% et G=50%). Cette tendance est confirmée par les résultats d’autres
chercheurs [50] et [51].
111
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
14
13 Gravier G1 (Concassé)
Gravier G2 (roulé)
12
Viscosité (N.mm.min)
11
10
9
8
7
6
5
4
0,84 0,86 0,88 0,9 0,92 0,94 0,96 0,98 1
Concentration solide relative (Øs/Ø*)
La viscosité augmente avec la concentration solide relative pour tendre vers les grandes
valeurs quand la suspension est proche de l’empilement (même non tassé).
Donc, on peut confirmer que l’évolution de la viscosité peut être exprimée en fonction de
l’état d’empilement (non tassé) du squelette granulaire.
∅ .
= 12.99 avec R2=0.92. (Eq. 4.3)
∅∗
Comme on peut proposer une autre relation, en transformant l’équation 5.2, qui tend vers les
grandes valeurs pour une concentration relative qui tend vers 1.
∅ .
= 3.62 1 − avec R2=0.90 (Eq. 4.4)
∅∗
Donc, nous pouvons confirmons que la compacité non tassée peut fournir là encore une
classification pertinente du comportement rhéologique des mélanges.
112
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
La figure 4.17 montre l’effet de la taille des gros granulats (de diamètre « D ») ainsi
que l’étendue granulaire (d/D) sur la relation viscosité-concentration granulaire relative
(Øs/Ø*).
Nous constatons, selon la figure 4.17, que la viscosité dépend du rapport (Øs/Ø*) et lui-même
dépendant de l’étendue granulaire et de la taille « D » des gros granulats. C’est pour cette
raison que pour chaque étendue granulaire « d/D » (ou chaque diamètre « D » des gros
granulats), nous avons une variation de la viscosité en fonction de la concentration granulaire
relative.
30
25
(N.mm.min)
20
15
Viscosité
10
Gr.concassé (D=6mm et d/D=0.42)
5 Gr.concassé (D=9mm et d/D=0.28)
Gr.concassé (D=12mm et d/D=0.21)
0
0,91 0,92 0,93 0,94 0,95 0,96 0,97 0,98 0,99
Pour atteindre la même viscosité, les compositions à étendue granulaire élevée (d/D=0.42)
s’approchent davantage de l’empilement en ne nécessitant qu’un petit écartement
(verrouillage serré) par rapport à celles de faible étendue granulaire (d/D=0.21) qui
nécessitent un grand écartement (verrouillage desserré).
Le verrouillage serré (à petit écartement) est un état d’empilement granulaire où les granulats
en suspension sont écartés ou espacés entre eux d’une certaine distance par rapport à l’état
d’empilement maximal où nous avons un verrouillage (blocage) total du système granulaire.
Dans le cas du verrouillage total, la viscosité tend vers les grandes valeurs pour donner à un
blocage.
Dans le cas contraire, le verrouillage desserré correspond à un grand écartement. C’est un
autre état d’empilement où les granulats en suspension sont écartés entre eux d’une distance
plus grande que l’état de verrouillage serré.
Pour la même concentration relative, les compositions à faible étendue granulaire (d/D=0.21)
dissipent l’énergie de déformation par un excès de viscosité par rapport aux compositions à
étendue granulaire plus élevée, puisqu’elles se trouvent dans un état de verrouillage plus serré.
113
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
La figure 4.18 montre que les compositions granulaires à gros granulats concassés (en
traits continus) s’approchent davantage de l’empilement maximal (verrouillage avec viscosité
infinie) que celles à gros granulats roulé (traits discontinus).
Pour maintenir le même niveau de viscosité, les compositions granulaires à gros granulats
concassés ont besoin plus de concentration relative que celles à gros granulats roulés.
30
Gr.concassé (D=6mm)
Gr.concassé (D=9mm)
25 Gr.concassé(D=12mm)
Viscosité (N.mm.min)
Gr.roulé (D=6mm)
Gr.roulé (D=9mm)
20 Gr.roulé (D=12mm)
15
10
5
0,85 0,87 0,89 0,91 0,93 0,95 0,97 0,99
Concentration solide relative (ØS/Ø*)
Les courbes de la figure 4.18 sont lissées par les modèles donnés par le tableau 4.6.
Tableau 4.6 : Les courbes de lissage des valeurs expérimentales de la viscosité en fonction de
la concentration solide relative
114
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
La figure 4.19 montre que pour atteindre la même viscosité, les compositions à
granulométrie continue s’approchent davantage de l’empilement maximal en ne nécessitant
qu’un petit écartement (verrouillage serré) par rapport aux compositions à granulométrie
discontinues ou à étendue granulaire qui nécessitent un écartement plus grand (verrouillage
desserré).
30
Gr.concassé (D=6mm)
Gr.concassé (D=9mm)
25 Gr.concassé (D=12mm)
Gr.concassé (granulo.continue)
Viscosité (N.mm.min)
20
15
10
5
0,84 0,86 0,88 0,9 0,92 0,94 0,96 0,98 1
*
Concentration solide relative (ØS/Ø )
115
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
700
Gravier de granulométrie continue
600 Gravier de granulométrie discontinue
Seuil de cisaillement (N.mm)
500
400
300
200
100
0
0,84 0,86 0,88 0,9 0,92 0,94 0,96 0,98 1
Concentration solide relative (ØS / Ø*)
Pour une même concentration relative, le seuil de cisaillement des compositions de bétons
autoplaçants à granulométrie continue est le plus élevé par rapport à celui des compositions à
granulométrie discontinue. Ce constat est de plus en plus marquant, pour des concentrations
granulaires qui sont proches de leur état d’empilement (Øs/Ø*>0.9).
Pour une granulométrie continue, les contacts inter-grains sont plus importants que ceux dans
une granulométrie discontinue. Dans cette dernière, les contacts se font uniquement entre les
gros granulats de même taille, alors que pour la première, les frottements se multiplier du
moment qu’il ya une continuité dans les tailles des granulats.
116
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
Donc, on peut aussi confirmer là encore, que l’évolution du seuil de cisaillement peut être
exprimée en fonction de l’état d’empilement (non tassé) du squelette granulaire.
Les résultats expérimentaux de la figure 4.20 sont lissés par les modèles :
∅
Granulométrie continue : =588.55( ∅∗ ) .
(N.mm) avec R2=0.89 (Eq. 4.5)
∅
Granulométrie discontinue :τ =258.93(∅∗ ) .
(N.mm) avec R2=078 (Eq. 4.6)
En comparant les deux modèles lissés ci dessus avec les modèles prédisant le seuil de
cisaillement données par la littérature, on peut considérer qu’ils ont la même forme de
relation avec le modèle de Alderman [53] donné sous la forme: = . où a et b sont des
constantes et Γ est la concentration solide volumique.
Dans notre cas, en mettant le modèle proposé du seuil de cisaillement sous la forme :
= . (Eq. 4.7)
∅
Avec : = ∅∗ et (a,b) des constantes.
Selon les équations 4.4 et 4.5, le coefficient « a » augmente en passant d’une granulométrie
discontinue à une granulométrie continue.
Lorsque la concentration granulaire dans une composition donnée atteint la valeur qui
∅
correspond à la compacité maximale (Ø*), c'est-à-dire tend vers 1, le seuil de cisaillement
∅∗
tend vers la valeur de « a ». Donc, on peut considérer que le coefficient « a » est la limite du
seuil de cisaillement correspondant au cas du verrouillage total de la suspension (empilement
maximale).
Au stade de l’empilement maximal d’une composition granulaire donnée, il y a une certaine
nature et nombre de contact entre les grains qui s’installent pour définir le coefficient « a ».
Cette idée est soutenue par l’explication de Delarrard [16] vis-à-vis le seuil de cisaillement
donnée dans le paragraphe 2.4.2.1 du chapitre 2.
Pour une granulométrie continue, la compacité maximale est meilleure par rapport à une
granulométrie discontinue, ce qui justifie que la granulométrie continue a plus de contact
inter-grains par rapport à la granulométrie discontinue.
Donc, on peut conclure que le coefficient « a » est fonction de l’état d’empilement maximal
d’une granulométrie donnée.
117
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
A partir de ce constat, on peut supposer (par extrapolation) que pour une granulométrie
totalement uniforme (granulats de même taille), le coefficient « b » tend vers 1 pour avoir la
forme linéaire de la courbe du seuil de cisaillement en fonction de la concentration relative:
τ0= a (Øs/Ø*) avec (b=1).
Donc, on peut conclure de ce qui précède que le coefficient « b » est fonction de la qualité de
la continuité granulométrique.
Dans cette partie, nous avons analysé l’influence des quantités du mortier (défini par
le rapport sable/pâte liante), la quantité des gros granulat (gravier :VG) et la quantité de la plus
grande classe des gros granulats (gravier) sur le comportement rhéologique des bétons
autplaçants.
D’après la figure 4.21, les résultats montrent que pour un mortier donné, le seuil de
cisaillement et la viscosité des bétons autoplaçants correspondants augmentent avec le volume
des gros granulats (gravier). Cela est dû au fait qu’il ya plus de particules de gravier et moins
de mortier pour les envelopper et atteindre la bonne ouvrabilité. Ce résultat est en accord avec
des recherches faites sur le béton ordinaire [37].
Au niveau du mortier, le seuil de cisaillement des bétons autoplaçants augmentent avec
l’augmentation du rapport (S/P). Cela est dû principalement aux grands frottements qui
caractérisent les particules fines causés par le manque de pâte (ciment +fillers) pour les
envelopper. La tendance de ce résultat est valable pour le cas de mortier seul et mortier de
béton [35, 36 et 37].
Nous observons aussi, d’après la figure 4.21, que le degré d’augmentation des paramètres
rhéologiques du béton autoplaçant est affecté par les propriétés du mortier, notamment pour le
seuil de cisaillement. Pour la même quantité de gravier, la variation des paramètres
rhéologiques (notamment le seuil de cisaillement) est plus évidente en allant d’un mortier de
S/P=1.4 à un autre de S/P=2. Pour un mortier de S/P=2, l’effet de la quantité des graviers,
apparait d’une manière très claire (notamment pour le seuil de cisaillement).
118
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
700 16
Mortier M1 (S/P=1.7), G1 Mortier M1 (S/P=1.7), G1
Mortier M2 (S/P=2), G1 14 Mortier M2 (S/P=2), G1
600
Mortier M3 (S/P=1.4),G1
Seuil de cisaillement) (N.mm)
Mortier M3 (S/P=1.4), G1
Viscosité (N.mm.min/tr)
12
500
10
400
8
300
6
200
4
100
2
0 0
Vg=25% Vg=30% Vg=35% Vg=25% Vg=30% Vg=35%
Dans un deuxième programme d’essais, nous avons divisé les gros granulats (gravier) en
deux classes (G1 et G2). Ces deux classes de graviers sont mélangées en des proportions allant
de 0 à 1 pour formuler sept (07) compositions de BAP dont seulement la quantité du gravier
qui est variable. Les sept compositions granulométriques sont données par le tableau 4.7.
La figure 4.22 montre que le seuil de cisaillement atteint une valeur minimale (optimale),
selon la courbe de lissage (de fonction polynomiale de coefficient de corrélation R2=0.90),
pour une concentration de la plus grande classe G2 correspondant à 35% du squelette
granulaire, le seuil de cisaillement est . Ce résultat se concorde bien avec celui de Hin Zhao
[39], dans lequel, il a trouvé que l’essai d’étalement (qui est inversement proportionnel au
seuil de cisaillement) d’un béton autoplaçant est maximal pour un taux de la plus grande
classe correspondant à 37% du squelette granulaire.
119
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
Donc, pour une composition granulaire (sable S=50%, gravier G1=15% et gravier G2=35%),
le seuil de cisaillement se trouve nettement réduit par rapport à d’autres compositions
granulaires de mêmes quantités de pâte et de mortier.
La figure 4.23 montre aussi que la viscosité (calculée selon le modèle de Herschel-Bulkley)
atteint la valeur minimale (optimale) pour une concentration de la plus grande classe G2
correspondant à 35% du squelette granulaire selon les valeurs expérimentales et 25% du
squelette granulaire selon la courbe de lissage (de fonction polynomiale de coefficient de
corrélation R2=0.63).
Selon les valeurs expérimentales, pour une composition granulaire (sable S=50%, gravier
G1=15% et gravier G2=35%), la viscosité se trouve nettement réduite par rapport à d’autres
compositions granulaires de mêmes quantités de pâte et de mortier.
270 26
260 24
250
22
Seuil de cisaillement (N.mm)
Viscosité (N.mm.min)
240
20
230
18
220
16
210
200 14
190 12
180 10
0 20 40 60 0 20 40 60
Proportion de la classe de gravier G2 (%) Proportion de la classe de gravier G2 (%)
Figure 4.22 : Effet de la quantité des gros Figure 4.23 : Effet de la quantité des gros
Granulats (plus grande classe des graviers) granulats (plus grande classe des graviers)
sur le seuil de cisaillement. sur la viscosité.
Donc, pour cette composition granulaire (sable S=50%, gravier G1=15% et gravier G2=35%),
la granulométrie s’approche d’un état de continuité optimale (composition optimisée) dont
l’état de compacité (Ø*) est la plus élevée par rapport aux autres compositions. Avec la même
concentration granulaire que les autres compositions, le rapport (ØS/Ø*) se trouve donc réduit
pour donner des faibles valeurs pour le seuil de cisaillement et la viscosité selon le paragraphe
4.4 (concentration solide relative).
120
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
Dans un troisième programme d’essai, nous avons fractionné un béton autoplaçant par
tamisage afin de déterminer l’effet de la taille des granulats sur la relation entre le
comportement rhéologique de chaque fraction et celui du mélange total et d’identifier par la
suite la contribution de ces fractions dans le milieu global du béton autoplaçant.
Nous rappelons que les essais rhéométriques ont été réalisés au moyen du rhéomètre
«Rheocad», fonctionnant à vitesse imposé.
4.6.1. Effet de la taille des granulats sur les lois de comportement rhéologiques d’un
BAP et ses fractions
La figure 4.24 illustre les courbes des moments résistants (M) en fonction de la
vitesse de rotation (V) du béton autoplaçant et de ses fractions (BAP6.3, BAP2, et la pâte). Le
BAP2 et le BAP6.3 sont les deux fractions d’un BAP dont les granulats sont inferieurs ou
égaux à 2mm et 6.3mm respectivement.
Les points expérimentaux sont modélisés avec une courbe d’ajustement non linéaire de type
Herschel-Bulkley (M=a+bVc) et les valeurs des trois (03) paramètres (a,b et c) sont données
sur la figure 4.24.
70 70
60 60
50 50
Moment (N.cm)
Moment (N.cm)
40 40
30 30
Donneés expérimentales
Données expérimentales
20 20 Modèle:y=17.37+0.31x1.137 (R2=0.998)
Modèle:y=18.40+0.165x1.377 (R2=0.998)
10 10
0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 40 50 60
Vitesse de rotation (tr/min) Vitesse de rotation (tr/min)
121
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
70
5
60
Données expérimentales
Modèle:y=18.44+0.29x1.084 (R2=0.999) 4
50
Moment (N.cm)
Moment (N.cm)
2
30
1
20
10 0
0 10 20 30 40 50 60 0 40 80 120 160 200
Vitesse de rotation (tr/min) Vitesse de rotation (tr/min)
Le comportement observé pour le béton autoplaçant, ses deux fractions et sa pâte sont de type
viscoplastique rhéoépaississant. L’exposant « c » est supérieur à 1, voire proche de l’unité.
Pour la pâte, on note un comportement plus rhéoépaississant où le coefficient (c=1.35) est le
plus grand par rapport au BAP et ses deux fractions BAP6.3 et BAP2. Ce comportement est
identique à celui mis en évidence dans l’étude de Cyr [27] pour les pâtes de ciment avec
superplastifiant.
Pour le béton autoplaçant et ses deux fractions, on note que le rhéoepaississement indiqué par
le coefficient « c » est d’autant moins marqué que la taille maximale des granulats diminue.
L’exposant « c » de la relation d’ajustement du moment en fonction de la vitesse de rotation
pour le BAP2 est en effet inférieur à celui du BAP6.3 qui est inférieur à son tour à celui du
BAP entier. En passant du BAP entier aux fractions 6.3mm puis 2mm, le comportement
devient presque linéaire (type Binghamien).
Les résultats rhéologiques obtenus dans le cas des fractions d’un béton autoplaçant
soutiennent notre idée de tamisage et en même temps confirment les résultats d’autres
chercheurs qui ont utilisé ce moyen pour accréditer le concept de suspension de grains
enrobés pour le cas des bétons de sables [28]. Après tamisage, et selon les rhéogrammes
obtenus, les fractions ont maintenu toutes les caractéristiques rhéologiques d’un béton
autoplaçant.
122
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
En s’appuyant sur le raisonnement établi par Cyr [27], on peut conclure que le comportement
rhéoépaississant est associé directement à la pâte. Selon Cyr, ce comportement peut apparaitre
dans une suspension colloïdale telle qu’une pate constituée du ciment, des fines minérales et
du superplastifiant. En ajoutant des grains de plus en plus gros, l’état rhéoépaississant de la
pâte est apte à se maintenir puisque cette pâte qui est la matrice joue le rôle de la composante
visqueuse dans l’écoulement du matériau globale.
C’est ce que l’on remarque en comparant le comportement de la pâte avec ceux des deux
fractions (BAP6.3 et BAP2) puis enfin celui du BAP entier. On peut penser que ce
comportement pourrait être amplifié en raison du confinement de plus en plus sévère de la
phase la plus fine (< 100 µm) entre les grains, en passant des BAP6.3 et BAP2 au BAP total.
En effet, la distribution granulométrique de plus en plus étendue lorsqu’on tend vers le béton
entraîne un arrangement de plus en plus compact.
4.6.2. Effet de la taille des granulats sur les paramètres rhéologiques d’un BAP et ses
fractions
Paramètres a b c
BAP entier 18.4 0.165 1.38
BAP6.3 17.37 0.31 1.14
BAP2 18.44 0.29 1.08
Donc, on peut conclure que le seuil de cisaillement dans le cas du BAP est indépendant de la
taille maximale des granulats ainsi que de leur concentration dans le volume du mélange.
Cela laisserait penser que le seuil de cisaillement dépend essentiellement des propriétés de
cohésion de la pâte dans le béton.
Pour identifier la tendance de la viscosité des mélanges, on se propose de calculer deux types
de viscosité, la viscosité apparente et la viscosité déduite du modèle de Hershel-Bulkley selon
la méthode de Bingham modifié.
123
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
70
4
60 BAP entier BAP entier
BAP6.3 BAP6.3
40
2
30
20
1
10
0 0
0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 40 50 60
vitesse de rotation (tr/min) Vitesse de rotation (tr/min)
Pour le BAP (entier) et ses deux fractions, la viscosité apparente diminue lorsque la vitesse de
rotation du cylindre mobile augmente, pour tendre vers des valeurs stationnaires lorsque la
vitesse de rotation est supérieure à 40tr/min.
Selon la figure 4.25 (b), pour n’importe quelle vitesse de rotation, on note que la viscosité
apparente diminue lorsque la taille des grains ou la taille des fractions diminue.
124
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
0,8 0,8
BAP (entier)
0,6 0,6
BAP 6.3
0,2 0,2
0 0
2 6,3 10 0 2 4 6 8 10 12
Taille maximale des granulats (mm) Taille maximale des granulats (mm)
Sachant que le BAP (entier) et ses deux fractions BAP6.3 et BAP2 ont des granulats de taille
maximale égale à 10mm, 6.3mm et 2mm respectivement, on a représenté la variation de la
viscosité (µM) en fonction de cette taille sur la figure 4.26 (droite).
Selon les résultats de la figure 4.26, on note que la viscosité (selon le modèle de Herschel-
Bulkley) diminue aussi avec la taille maximale des granulats. Cette variation est de type
linéaire.
Cette tendance de la viscosité du BAP et ses deux fractions, en fonction de la taille maximale
des granulats, est similaire à celle obtenue dans le cas des BAP dont les tailles des graviers
(plus gros granulats) sont différentes (voir paragraphe 4.3.1 , effet de la taille des gros
granulats).
Lorsque la taille maximale des granulats augmente, l’étendue granulaire (d/D) diminue, ce qui
induit un arrangement granulaire favorable pour une concentration volumique qui tend vers
l’état d’empilement maximale et par voie de conséquence vers une viscosité plus importante.
En allant vers les petites fractions (tailles maximales des granulats faibles), l’étendue
granulaire (d/D) augmente et l’arrangement granulaire diminue pour donner un état
d’empilement de plus en plus moins compact.
Le fractionnement par tamisage, nous a permis de conclure que le BAP peut être composé
d’une suspension de grains enrobés de différentes échelles. A chaque échelle (taille des
granulats), l’enrobage est assuré par les grains de tailles inferieures (y compris la pâte) pour
donner une certaine viscosité qui est proportionnel (linéairement) à cette échelle.
125
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
Les figures 4.27 (a et b) présentent la relation entre le moment résistant mesuré dans le
BAP (entier) et le moment résistant mesuré dans les deux fractions (BAP6.3 et BAP2)
respectivement.
50
50
40
40
30 30
20 20
Données expérimentales Données expérimentales
Modèle:y=0.51x+10.95 (R2=0.992)
Modèle:y=0.68x+6.82 (R2=0.995)
10 10
10 20 30 40 50 60 70 10 20 30 40 50 60 70
Moment dans le BAP entier (N.cm) Moment dans le BAP entier (N.cm)
Figure 4.27 : Courbes des moments induit dans chaque fraction (BAP6.3 et BAP2) en
fonction du moment dans le BAP entier.
Les résultats des figures 4.27 (a et b) montrent qu’il existe une relation linéaire, entre le
moment mesuré dans chaque fraction et le moment dans le mélange total. La pente de la
droite est décroissante lorsque la taille maximale des granulats diminue. Elle prend les
valeurs 0.68, et 0.51 respectivement pour le BAP6.3 et le BAP2.
Ces résultats montrent que pour une vitesse de rotation donnée, le cisaillement induit dans le
mélange global est proportionnel au cisaillement induit dans ses fractions.
Les grandes fractions du BAP (taille maximale des granulats est élevée) induisent plus de
cisaillement dans le mélange global par rapport aux petites fractions (taille maximale des
granulats est faible).
Donc, on peut conclure de ce qui précède que le comportement rhéologique d’un béton
autoplaçant et de ses fractions sont régis par le même mode de structuration et c’est seulement
l’échelle (la taille des granulats) qui diffère.
126
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
Dans le besoin de valider les paramètres mesurés par les deux rhéomètres utilisés à
savoir le «Tribomètre» et le «Rheocad», on s’est proposé d’établir, en premier lieu, une
comparaison entre ces deux rhéomètres (du point de vue métrologie et tendances des résultats
en fonction des paramètres étudiés) et en deuxième lieu une autre comparaison entre les
résultats du «Tribomètre» (disponibilité d’un grand nombre d’essais) avec ceux d’autres
rhéomètres issus de la bibliographie.
Pour le tribomètre et afin d’établir la comparaison, on garde que les compositions qui ont une
granulométrie continue dont le diamètre maximal des gros granulats (Dmax=15mm) et leur
concentration volumique comprise entre 25% et 35%.
En se basant sur les lectures rhéologiques données par le Rhéocad faites sur la composition
(BAPentier) et celles données par le Tribomètre faites sur les trois bétons autoplaçants
(M1VGc25%G1, M1VGc30%G1 et M1VGc35%G1), on a établi un comparatif entre les deux
rhéomètres et qui est donné par le tableau 4.9.
Tableau 4.9 : Les paramètres rhéologiques bruts donnés par les deux rhéomètres
(Rheocad et Tribomètre) selon le modèle de Herschel-Bulkley (M=a+bVc).
Pour les deux rhéomètres, les valeurs des paramètres rhéologiques bruts (le seuil de
cisaillement et la viscosité) sont comparables. Néanmoins, les paramètres donnés par le
« Tribomètre » sont supérieures par rapport à celles données par le « Rhéocad » de l’ordre de
17%. La grande différence que nous avons soulevé, c’est au niveau du rheoépaississement,
qui est d’autant plus marqué dans les rheogrammes donnés par le Rheocad (le coefficient
c=1.38), par rapport à celui donné par le Tribomètre où ce coefficient est de 1.06. Le
127
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
comportement rhéologique donné par le tribomètre tend vers le modèle de Bingham (le
coefficient « c » qui s’approche de 1), alors que le Rheocad donne un vrai comportement
rhéologique de type Herschel-Bulkley (le coefficient « c » est nettement supérieur à 1). Ce
constat est peut être dû à l’arbre motrice pour les deux rhéomètres qui n’est pas la même. Pour
le Rheocad, cet arbre est en forme de U, alors que pour le tribomètre, c’est un cylindre coaxial
plein.
Si nous considérons que la surface cisaillée par un mobile à ailette, tel que celui du Rheocad,
est un cylindre de même diamètre (d’après Couarrase et repris par Cyr [15]), nous pouvons
conclure que la forme des mobiles pour les deux rhéomètres peut donner des paramètres
rhéologiques comparables mais son effet se situe au niveau du comportement de
rhéoépaississement qui est plus marqué lorsqu’il s’agit des mobiles à ailettes.
Point de vue tendance des paramètres rhéologiques en fonction de la taille maximale des
granulats, les deux rhéomètres convergent vers les mêmes constats à savoir :
Le seuil de cisaillement augmente avec la diminution de la taille maximale des granulats.
La viscosité diminue avec la diminution de la taille maximale des granulats.
4.7.2. Comparaison des résultats du «Tribomètre» avec ceux des autres rhéomètres
Pour faire cette comparaison, les résultats du «Tribomètre » doivent être donnés en
quantités fondamentales (exprimées par les valeurs de contraintes à savoir ; le seuil de
cisaillement « τ0 (Pa) » et la viscosité «µ (Pa.s) ». Il s’agit d’un calcul général permettant de
passer de la valeur de moment (M) à la contrainte de cisaillement (τ) exercée dans le béton
autoplaçant.
Dans les travaux de T.T.Ngo [54] qui a déjà utilisé ce genre de rhéomètre, le passage aux
paramètres fondamentaux (τ0 et µ) est fait en admettant que le comportement rhéologique est
de type « Binghamien » tel que :
La surface du béton cisaillée par le mobile en rotation (qui se trouve à l’interface entre ce
cylindre mobile et le béton) a une contrainte tangentielle « τp » en fonction du moment
résistant enregistré par le rhéomètre sous la forme suivante :
= (Eq. 4.10)
128
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
Selon la figure 4.28, on montre que le moment « M » est la somme du moment des parois
(Mp) et du moment de l’extrémité inferieure : M=Mp+Me , (Eq. 4.11)
r
Mp H H
Me
2R
Figure 4.28: Schéma simplifié du tribomètre.
En supposant une distribution de contrainte uniforme sur la face latérale (τp) et une répartition
fonction de la position radiale r aux extrémités (τe), on déduit la relation suivante :
=∫ ∫ ℎ +∫ ∫ (Eq. 4.12)
= (Eq. 4.16)
Beaucoup de chercheurs ont utilisé pour leurs calculs une répartition (τe) constante (m=0)
[01]. D’où = (Eq. 4.17)
Sachant que la vitesse angulaire sur la surface cisaillée est : Ω=V.2π (rd/s) (Eq.4.18)
129
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
( )
τ
La viscosité : = = = ( )
= ( )
(Eq.4.19)
Ω ( ) ( ) ( )
avec « k » est le coefficient linéaire ou la pente de la droite : = + k .V ou k =
Pour l’ensemble des compositions de bétons autoplaçants utilisés, nous avons calculé les deux
paramètres rhéologiques fondamentaux (τ0 et µ). Ces derniers sont donnés dans le tableau
4.10.
Dans la figure 4.29, chaque composition de béton autoplaçant formulée est définie par un
point indiquant le seuil de cisaillement et la viscosité mesurés par notre rhéomètre
« Tribomètre ». Ces résultats sont comparés à une zone de valeurs des paramètres
rhéologiques (τ0 et µ) des bétons autoplaçants données par trois (03) rhéomètres islandais
relevés dans la littérature par O.H.Wallevik [55]. Les rhéomètres concernés sont : BML
(conçu par Wallevik), MK system et Contec Viscometer (conçus par Tatersall).
La comparaison entre les paramètres rhéologiques donnés par notre « Tribomètre » et ceux
donnés par les trois (03) rhéomètres islandais, nous permet de dégager les points suivants :
En général et quelque soit le type granulométrique des compositions étudiées, les valeurs
des paramètres rhéologiques données par le « Tribomètre » sont en dehors de la zone de
valeurs données par les trois rhéomètres (Mk/Contec/BML) malgré que les compositions
étudiées ont donné un comportement autoplaçant (étalement >600mm). Dans ses lectures,
le « Tribomètre », donc, surestime les paramètres rhéologiques par rapport à ces trois
rhéomètres.
130
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
Donc, nous pouvons dire que le Tribomètre peut donner des lectures rhéomètriques similaires
(légèrement surestimées) à ces trois rhéomètres islandais lorsqu’il s’agit de béton autoplaçant
à granulométrie continue (optimisée) ou à faible concentration de gros granulat.
131
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
4.8. Conclusion
Les conclusions qui peuvent être tirées de l’analyse de l’effet de la granularité, représentée par
la taille, la forme et le type granulométrique des gros granulats, sur les deux paramètres
rhéologique (seuil de cisaillement et viscosité plastique) sont :
La diminution de la taille des gros granulats (graviers) quelque soit leur concentration agit
dans le sens favorable de la viscosité et dans le sens défavorable du seuil de cisaillement
d’un béton autoplaçant.
La diminution de l’étendue granulaire (d/D,faible) agit dans le sens favorable du seuil de
cisaillement et inversement pour le cas de la viscosité d’un béton autoplaçant.
Le type granulométrique (continuité-discontinuité) est un facteur déterminant dans le
comportement rhéologique notamment pour la viscosité. Cette dernière est plus faible
(favorablement) lorsque les BAP sont confectionnés avec une granulométrie continue par
rapport à ceux confectionnés avec une granulométrie discontinue. Tandis que pour le seuil
de cisaillement, l’effet positif de la continuité granulométrique n’est apparent que si nous
avons une faible concentration des gros granulats (inferieur à 30%).
En utilisant les granulats de forme roulés, les deux paramètres rhéologiques (seuil de
cisaillement et viscosité) se trouvent toujours améliorés (réduits) par rapport aux granulats
de forme irrégulière (concassé). L’effet positif de la forme des granulats apparait plus
clairement au niveau du seuil de cisaillement.
132
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
Les conclusions qui peuvent être tirées de l’analyse de l’effet de la structure granulaire,
représenté par la concentration des granulats rapportée à leur état de compacité, sur les deux
paramètres rhéologiques sont :
Le seuil de cisaillement et la viscosité peuvent êtres exprimés en fonction de l’état
d’empilement granulaire libre ou lâche (compacité non tassée). En d’autres termes, la
compacité non tassée convient avec le modèle de concentration solide relative (Øs/Ø*) où
Øs est la concentration solide et Ø* est la concentration qui correspond à un état
d’empilement libre (compacité non tassée).
La viscosité d’un béton autoplaçant augmente avec la concentration solide relative pour
tendre vers les grandes valeurs quand la suspension est proche de l’empilement.
La viscosité d’un BAP dépend très fortement de la concentration solide relative (Øs/Ø*),
qui apparait être ainsi un paramètre de premier ordre, lui-même dépendant de la taille des
gros granulats « Dmax » , l’étendue granulaire (d/D), la forme et le type granulométrique
(continuité-discontinuité).
Pour atteindre un même niveau de viscosité, les compositions de BAP à étendue
granulaire (d/D) élevée s’approchent davantage de l’état d’empilement par rapport à celles
de faibles étendues granulaires. Pour les compositions à étendue granulaire élevée, un
petit écartement entre les grains suffira pour avoir une viscosité donnée, ce qui les laisse
toujours dans un état plus proche de l’empilement que celles de faible étendue granulaire.
Les compositions de BAP confectionnées avec des granulats concassés s’approchent plus
de l’empilement, donc d’une viscosité élevée, que celles avec des granulats roulés.
La tendance vers le verrouillage (blocage avec viscosité élevée) pour le cas des
compositions de BAP à granulométrie continue se fait d’une manière décélérée (pente
faible) par rapport aux compositions de granulométrie discontinue ou uniforme.
Pour atteindre un même niveau de viscosité, les compositions de BAP à granulométrie
continue ne nécessitent qu’un petit écartement entre les granulats (à partir de leur état
d’empilement) par rapport aux compositions à granulométrie discontinue ou uniforme.
Le seuil de cisaillement d’un béton autoplaçant dépend aussi de la concentration solide
relative (Øs/Ø*), lui-même dépendant essentiellement du type granulométrique
(continuité/discontinuité). La forme et la taille des granulats n’apparaissent pas comme
des facteurs prépondérants dans la relation entre le seuil de cisaillement et la concentration
solide relative (Øs/Ø*).
Pour des concentrations granulaires proches de leur état d’empilement, la discontinuité
granulométrique agit dans le sens favorable (réduction) du seuil de cisaillement.
L’analyse de l’effet des composants d’une formulation de BAP sur les deux paramètres
rhéologiques nous a laissé faire les conclusions suivantes :
Le degré d’augmentation des deux paramètres rhéologiques (seuil de cisaillement et la
viscosité plastique) du BAP est affecté par les propriétés du mortier (Sable/Pâte liante),
notamment pour le seuil de cisaillement.
Pour un mortier donné, les deux paramètres rhéologiques des BAP correspondants
augmentent avec le volume des gros granulats. Cela est dû au fait qu’il y a plus de
particules de gravier et moins de mortier pour les envelopper.
133
Chapitre 4 : Résultats expérimentaux, analyses et discussions
Pour une composition granulaire (S=50%, gravier G1=15% et gravier G2=35%), les deux
paramètres rhéologiques (seuil de cisaillement et viscosité) sont optimaux par rapport à
d’autres compositions de même quantité de pâte et de mortier.
L’ensemble des résultats obtenus a partir de l’analyse du comportement rhéologique par
fractionnement du BAP révèle que :
Même les fractions d’un BAP ont un comportement rhéologique non linéaire,
rhéoépaississant de type Herschel-Bulkley.
Le caractère rhéoépaississant semble être atténué en allant du mélange total vers la
fraction tamisée correspondant à la plus petite taille des granulats.
La viscosité donnée par les fractions diminue lorsque la taille des granulats diminue alors
que le seuil de cisaillement semblerait rester sensiblement constant.
Les différentes comparaisons faites pour situer la rhéomètrie (résultats rhéologiques sur les
BAP) donnée par les deux rhéomètres utilisés (Rheocad et Tribomètre) nous laissent retenir
les conclusions suivantes :
Les résultats rhéologiques bruts donnés par les deux rhéomètres sont comparables malgré
que les deux rhéomètres ne sont pas du même type (Rheocad de type malaxeur et
Tribomètre de type cylindre coaxial).
Par rapport aux rhéomètres existants, le Tribomètre peut être classé parmi ceux qui
donnent des résultats élevés tout comme les rhéomètres : Btrheom et Cemagref-Img.
134
5EME CHAPITRE:
5.1. Introduction
Nous considérons que le béton autoplaçant est à deux (02) phases à savoir la phase
matrice et la phase granulats. La phase matrice peut être constituée de pâte ou de mortier dont
lesquels les gros granulats sont dispersés.
Dans le but de trouver la meilleure corrélation entre les paramètres rhéologiques (seuil de
cisaillement et viscosité) et l’épaisseur de pâte (EPE), nous proposons trois (03) systèmes/
modèles (matrice-granulats) cités ci-dessous :
Modèle 1 : Matrice = (Eau+Ciment+Fines) et Granulats = (Tous les granulats).
Modèle 2 : Matrice = (Eau+Ciment+Fines+granulats fins <0.16mm) et Granulats = (les
granulats ≥ à 0.16mm).
Modèle 3 : Matrice = (Eau+Ciment+Fines+granulats fins <0.630mm) et Granulats = (les
granulats ≥ à 0.630mm).
136
Chapitre 5 : Proposition de modèles rhéologiques du BAP
Tableau 5.1 : Tableau de calcul de l’épaisseur de pâte en excès (E.P.E) du modèle1 pour les
BAP étudiés.
Modèle 1
Matrice = (Eau+Ciment+Fines)
Granulats = (Tous les granulats
137
Chapitre 5 : Proposition de modèles rhéologiques du BAP
Tableau 5.2 : Tableau de calcul de l’épaisseur de pâte en excès (E.P.E) du modèle2 pour les
BAP étudiés.
Modèle 2
Matrice = (Eau+Ciment+Fines+Granulats fins<0.16mm)
Granulats= (granulats ≥0.16mm)
138
Chapitre 5 : Proposition de modèles rhéologiques du BAP
Tableau 5.3 : Tableau de calcul de l’épaisseur du mortier en excès (E.M.E) du modèle 3 pour
les BAP étudiés.
Modèle 3
Matrice = (Eau+Ciment+Fines+Granulats fins<0.630mm)
Granulats = (granulats ≥0.630mm)
139
Chapitre 5 : Proposition de modèles rhéologiques du BAP
La figure 5.1 montre que le seuil de cisaillement est fonction de l’épaisseur de la pâte
en excès qui enrobe les grains du squelette granulaire. Par rapport à la courbe de lissage
(courbe de régression), nous constatons que le seuil de cisaillement est inversement
proportionnel à cette épaisseur de pâte indépendamment des dimensions maximales des gros
granulats, leurs formes (concassé ou roulé) et leur type granulométrique (uniforme ou
continu). Lorsque l’épaisseur de la pâte augmente le seuil de cisaillement diminue.
Ces résultats sont confirmés par Hans [38] dans ses travaux où il a fait varier le volume de
pâte, de mortier et de gravier avec un squelette granulaire continu soumis à un déversement
(non compacté).
Le seuil de cisaillement est alors contrôlé par la friction (frottement) entre les granulats
enrobés par cette épaisseur de pâte. Lorsque la pâte est réduite, le contact inter-grains se fait
directement avec un frottement élevé. Ce qui est totalement conforme à l’explication physique
du modèle de Bingham donné par Delarrard [16] concernant le seuil de cisaillement.
Pour le système modèle1, le contact se fait entre touts les grains du squelette granulaire
enrobé par cette épaisseur de pâte.
600 Modèle
500
y = 55,901x-0,278
400
R² = 0,6437
300
200
100
0
0 0,005 0,01 0,015 0,02 0,025 0,03
Epaisseur de la pâte en excés (mm)
140
Chapitre 5 : Proposition de modèles rhéologiques du BAP
L’effet des paramètres ; tailles, formes et type granulométrique des gros granulats n’est pas
très marquant sur le comportement global du seuil de cisaillement en fonction de l’épaisseur
de la pâte en excès. Néanmoins, nous observons des fluctuations, notamment, dans les
épaisseurs inferieures à 5.10-3 mm pour lesquelles nous tentons d’expliquer l’influence de la
taille, la forme et le type granulométrique sur le seuil de cisaillement.
Nous signalons que pour une même épaisseur de pâte, la perte du seuil de cisaillement, en
passant d’un diamètre «D=6mm» à son double « D=12mm » est de 07.62% pour le cas des
granulats concassés et 10.06% pour le cas des granulats roulés. On peut dire que cette perte
(atténuation) n’est pas très considérable pour qu’elle influe sur la relation du seuil de
cisaillement en fonction de l’épaisseur de pâte en excès.
300 250
250
Seuil de cisaillement (N.mm)
200
200
150
150
100
Gr.Concassé.D=6mm Gr.Roulé.D=6mm
100
Gr.Concassé.D=9mm Gr.Roulé.D=9mm
Gr.Concassé.D=12mm 50 Gr.Roulé.D=12mm
50
0 0
0 0,005 0,01 0,015 0 0,005 0,01 0,015 0,02
Epaisseur de la pâte en excés (mm) Epaisseur de la pâte en excés
Figure 5.2: Effet de la taille maximale des Figure 5.3: Effet de la taille maximale des
gros granulats de type concassé sur la gros granulats de type roulé sur la relation
relation du seuil de cisaillement-épaisseur de du seuil de cisaillement-épaisseur de la pâte
la pâte en excès. en excès.
141
Chapitre 5 : Proposition de modèles rhéologiques du BAP
Les résultats de la figure 5.4 montrent que les faibles valeurs d’épaisseur de pâte en
excès (EPE < 7.10-3 mm) sont réservées exclusivement aux compositions formulées avec les
gros granulats de forme concassés. Nous notons aussi que les points expérimentaux et leur
courbe de régression (modèle) pour le cas des graviers concassés se rapprochent étroitement
de ceux pour le cas des graviers roulés dans le domaine des épaisseurs compris entre 7.10-3 et
20.10-3mm. La différence entre les deux courbes de régression (modèles) semble nulle lorsque
l’épaisseur de la pâte tend vers 20.10-3mm (EPE=20.10-3 mm).
700
Gr.Concassé
600
Seuil de cisaillement (N.mm)
Gr.Roulé
500
400
300
200
100
0
0 0,005 0,01 0,015 0,02 0,025 0,03
Epaisseur de la pâte en excés (mm)
Les compositions formulées avec des gros granulats concassés ont une compacité inférieure
par rapport à celles formulées avec des gros granulats roulés, cela conduit à une épaisseur de
pâte en excès plus faible. Ceci explique que les faibles valeurs de l’épaisseur de la pâte en
excès (EPE < 7.10-3 mm) sont réservées aux compositions formulées avec les gros granulats
concassés.
Donc, il apparait que l’effet de la forme des gros granulats sur la relation du seuil de
cisaillement en fonction de l’épaisseur de la pâte est insignifiant. Lorsque cette épaisseur tend
vers 20.10-3 mm, l’effet de la forme s’annule du fait que les granulats sont bien enrobés.
142
Chapitre 5 : Proposition de modèles rhéologiques du BAP
La figure 5.5 montre que pour des faibles valeurs d’épaisseur de pâte en excès (EPE<
-3
7.10 mm), les BAP formulés avec des gros granulats de granulométrie uniforme ont un seuil
de cisaillement plus faible par rapport aux BAP formulés avec des gros granulats de
granulométrie continue. Pour des valeurs d’épaisseur de pâte compris entre 7.10-3 et 12.10-3
mm, les seuils de cisaillement pour les deux types granulométriques (uniforme et continu)
sont presque identiques.
900
800 Granulo.Uniforme
Seuil de cisaillement (N.mm)
Granulo.Continue
700
600
500 y = 32,468x-0,407
R² = 0,8849
400
300
200
y = 108,03x-0,124
100 R² = 0,8053
0
0 0,005 0,01 0,015 0,02 0,025 0,03
Epaisseur de la pâte en excés (mm)
143
Chapitre 5 : Proposition de modèles rhéologiques du BAP
Après l’étude de l’effet des paramètres taille, forme et type granulométrique, nous pouvons
conclure que le seuil de cisaillement, pour le cas des BAP, est fonction de l’épaisseur de la
pâte en excès indépendamment de la forme et la taille des gros granulats. Toutefois, cette
relation peut être influencée par le type granulométrique, notamment, pour des petites valeurs
de l’épaisseur de la pâte (ce qui correspond à des grandes valeurs du seuil de cisaillement).
Si nous considérons seulement les seuils de cisaillements faibles, comme c’est le cas des
BAP, donc, nous pouvons confirmer que la relation seuil de cisaillement-épaisseur de pâte en
excès est indépendante globalement des trois paramètres (taille, forme et type
granulométrique).
Les résultats donnés par les figures 5.7, 5.8, 5.9, 5.12 et 5.13, montrent que la viscosité
(µM) est fonction de l’épaisseur de la pâte en excès (EPE). Elle est inversement
proportionnelle à cette épaisseur qui enrobe tous les grains du squelette granulaire.
Contrairement au seuil de cisaillement, la relation de la viscosité en fonction de l’épaisseur de
la pâte en excès (EPE) semble dépendre de la taille, la forme et le type granulométrique. Pour
chaque taille des gros granulats, par exemple, nous observons une courbe différente de la
viscosité en fonction de l’épaisseur (EPE), c'est-à-dire que la relation (Viscosité-EPE) est
paramétrée en fonction de la taille, la forme et le type granulométrique.
Ce constat nous parait logique du moment que la viscosité est liée directement au
comportement des grains dans la matrice (pâte).
Les figures 5.6 et 5.7 montrent que pour une même épaisseur de la pâte en excès, la
viscosité augmente lorsque la taille des gros granulats augmente. Les petits diamètres (tailles)
des gros granulats ont toujours tendance à produire des faibles viscosités qui favorisent le
comportement rhéologique d’un béton autoplaçant.
Pour la forme concassée, lorsque l’épaisseur de la pâte en excès diminue, nous constatons une
augmentation de l’effet de la taille des granulats sur la viscosité. En passant d’un diamètre
D=12mm au diamètre D=6mm, nous pouvons atténuer la viscosité jusqu’à la moitié lorsque
l’épaisseur de la pâte est faible (EPE=2.10-3mm). L’efficacité de la petite taille des granulats
sur la viscosité s’atténue en allant vers des épaisseurs plus élevés pour atteindre 44% pour le
cas des granulats concassés avec une épaisseur de pâte en excès de 10.10-3mm. (voir le
tableau 5.4)
Tandis que pour les granulats roulés, l’efficacité des petites tailles des granulats sur la
viscosité est maintenue constante quelque soit l’épaisseur de la pâte en excès. En passant du
diamètre D=12mm au D=6mm, l’atténuation de la viscosité est de l’ordre de 44%.
144
Chapitre 5 : Proposition de modèles rhéologiques du BAP
30 30
25 25
Viscosité (N.mm.min/tr)
Viscosité (N.mm.min/tr)
20 20
15 15
10 10 Gr.Roulé.D=6mm
Gr.Concassé.D=6mm
Gr.Roulé.D=9mm
Gr.Concassé.D=9mm
5 5 Gr.Roulé.D=12mm
Gr.Concassé.D=12mm
0 0
0 0,004 0,008 0,012 0,016 0 0,004 0,008 0,012 0,016 0,02
Figure 5.6 : Effet de la taille maximale des Figure 5.7 : Effet de la taille maximale des
gros granulats de type concassé sur la gros granulats de type roulé sur la
relation de la viscosité en fonction de l’EPE. relation de la viscosité en fonction de l’EPE.
Tableau 5.4 : Les valeurs de la viscosité (µM) (N.mm.min/tr) pour une même épaisseur
de pâte en excès.
Les figures 5.6 et 5.7 montrent également que pour atteindre un même niveau de viscosité,
l’épaisseur de la pâte en excès demandée est proportionnelle à la taille des gros granulats
( Di ), cette épaisseur augmente quand le diamètre augmente. Ce qui rejoint la supposition de
S.G.Oh [44] et Bui [48] dans le calcul de l’épaisseur de la pâte en excès, en supposant que
cette dernière est proportionnelle à la taille des granulats.
Un exemple de la proportionnalité de l’épaisseur (EPE) en fonction de la taille est donné dans
le tableau 5.5 pour une viscosité (µM=15N.mm.min/tr).
145
Chapitre 5 : Proposition de modèles rhéologiques du BAP
Cette proportionnalité est traduite par un rapport constant entre le diamètre du granulat brut
(D) et enrobé de pâte (D+2e) quelque soit la dimension des granulats. (voir figure 5.8)
e6 e9 e12
D6 = =
D9 D12
Ce résultat est confirmé par les travaux d’Ebarrak [47] donnés dans le chapitre 2 (paragraphe
2.5.2.2).
Cette proportionnalité est très marquée au niveau des gros granulats roulés (voir la figure 5.7).
Cela est dû au fait que ces derniers sont plus proches de la forme sphérique qui est
l’hypothèse sur laquelle on s’est basé pour faire notre calcul.
146
Chapitre 5 : Proposition de modèles rhéologiques du BAP
D’après la figure 5.9, nous constatons que pour atteindre un même niveau de
viscosité, les compositions de béton autoplaçants formulées avec des gros granulats roulés de
taille uniforme (unique) disposent plus d’épaisseur de pâte en excés que celles formulées
avec des gros granulats concassés.
30
25
Viscosité (N.mm.min/tr)
20
15
10 Gr.Concassé.D=6mm
Gr.Concassé.D=9mm
Gr.Concassé.D=12mm
5 Gr.Roulé.D=6mm
Gr.Roulé.D=9mm
Gr.Roulé.D=12mm
0
0 0,005 0,01 0,015 0,02
Epaisseur de la pâte en excès (mm)
Tableau 5.6 : Les valeurs de l’épaisseur de la pâte en excès en (10-3 mm) pour des
viscosités constantes en fonction des diamètres des gros granulats concassés et roulés
Selon le tableau 5.6, nous montrons que pour atteindre un même niveau de viscosité (par
exemple pour une viscosité moyenne de µM=15N.mm.min/tr), un béton autoplaçant formulé
avec un gros granulat concassé de taille (D=12mm) fournis une épaisseur de pâte en excès
équivalente à celle avec un gros granulat roulé de taille (D=6mm). Pour une même quantité
de pâte, si nous voulons maintenir la même viscosité, nous remplaçons un gros granulat roulé
de diamètre «D» par un autre de diamètre «2D» de type concassé (voir figure 5.10.a).
147
Chapitre 5 : Proposition de modèles rhéologiques du BAP
A partir du même tableau (tableau 5.6), nous avons pu faire des équivalences en viscosité
pour deux configurations d’interactions pâtes-granulats de mêmes diamètres et de formes
différentes (voir la figure 5.10. b et c).
e
e Equivalence en viscosité
a)
D
2D
Granulat Roulé
Granulat Concassé
3.5e
3.5e
e e
e e
b) Equivalence en viscosité Di
Di (Di =6mm) Di
Di
e
Di Di
148
Chapitre 5 : Proposition de modèles rhéologiques du BAP
D’après la figure 5.9, pour des faibles viscosités, l’effet de la forme décroit et l’équivalence
peut atteindre un granulat roulé de diamètre « D » contre un granulat concassé de diamètre
« 1.5D ».
Pour le cas des gros granulats de granulométrie continue, la figure 5.11 montre que les points
expérimentaux des granulats de forme concassé et roulée se regroupent sur une courbe unique
quelque soit la forme. Selon ce constat, il s’avère que l’effet de la forme n’apparait pas
lorsqu’il s’agit d’une granulométrie continue.
Donc, nous pouvons conclure de ce qui précède que la forme peut affecter le modèle
(Viscosité/Epaisseur de pâte en excès) si la granulométrie n’est pas optimisée ou une des
classes granulométrique est uniforme, tandis que son effet peut être dissimulé dans la cas
d’une granulométrie continue.
16
Gr.Continue.Concassé
14
Gr.Continue.Roulé
Viscosité (N.mm.min/tr)
12
10
8
6
4
2
0
0 0,005 0,01 0,015 0,02 0,025 0,03
Epaisseur de la pâte en excès (mm)
La viscosité des compositions des BAP formulés avec des gros granulats concassés
de granulométrie continue en fonction de l’épaisseur de la pâte en excès (EPE) s’ajuste très
bien sur un modèle en puissance de type (µM=3.25 EPE-0.19) avec un coefficient de
corrélation « R2 =0.85 » (voir la figure 5.12 pour le cas du gravier concassé de granulométrie
continue). La tendance du modèle en puissance s’accorde avec celui proposé par Hans [38]
concernant la viscosité des BAP avec un squelette granulaire continu, soumis aux mêmes
conditions de compacité que le nôtre et avec un coefficient de corrélation « R2 =0.76 ».
149
Chapitre 5 : Proposition de modèles rhéologiques du BAP
Les figures 5.12 et 5.13 montrent que pour une même épaisseur de la pâte en excès, la
viscosité diminue et s’atténue lorsqu’on passe d’une granulométrie uniforme à une
granulométrie continue des gros granulats. Pour une épaisseur de pâte (EPE=0.01mm) par
exemple, cette perte (atténuation) de viscosité peut atteindre 43% par rapport aux granulats
concassés de diamètre (D=6mm) et 86% pour les granulats roulés.
30 Gr.Concassé.D=6mm 30 Gr.Roulé.D=6mm
Gr.Concassé.D=9mm Gr.Roulé.D=9mm
Gr.Concassé.D=12mm Gr.Roulé.D=12mm
25 25 Gr.Roulé.Continue
Gr.Concassé.Continue
Viscosité (N.mm.min/tr)
Viscosité (N.mm.min/tr)
20 20
15 15
10 10
5 5
0 0
0 0,005 0,01 0,015 0,02 0,025 0,03 0 0,005 0,01 0,015 0,02
Epaisseur de la pâte en excès (mm) Epaisseur de la pâte en excès (mm)
Figure 5.12 : Effet du type granulométrique Figure 5.13 : Effet du type granulométrique
des gros granulats concassés sur la relation des gros granulats roulés sur la relation
de la viscosité en fonction de l’EPE. de la viscosité en fonction de l’EPE.
Pour atteindre un même niveau de viscosité, les compositions des bétons autoplaçants
formulées avec des gros granulats de granulométrie continue ont besoin d’une épaisseur de
pâte en excès inferieure à celles des BAP formulées avec des granulats de taille uniforme.
(voir figure 5.12 et 5.13 et le tableau 5.7).
Tableau 5.7 : Les valeurs de l’épaisseur de pâte en excès en (10-3mm) pour une viscosité
donnée (gros granulat de granulométrie continue et uniforme)
Viscosité
µM=8 N.mm.min/tr
Diamètre « D » (mm) Granulat Concassé Granulat Roulé
Granulométrie Continue 10 12
6 35 20
9 46 25
12 46 32
150
Chapitre 5 : Proposition de modèles rhéologiques du BAP
Pour une viscosité (µM=8N.mm.min/tr) qui représente une viscosité moyenne que peut
atteindre une composition de béton autoplaçant à gros granulat de granulométrie continue,
nous avons établi un schéma d’équivalence de viscosité donné par la figure 5.14.
e
3.5e 4.5e
e D9 Equivalence Equivalence D9
3.5e D6 4.5e
de viscosité de viscosité
D6
D6 D9
D6 D9
D12
e 3.5e 4.5e
e
1.5e 2e
e D9 Equivalence D9
Equivalence 1.5e D6 2e
de viscosité de viscosité
D6
D6 D9
D6 D9
D12
e 1.5e 2e
151
Chapitre 5 : Proposition de modèles rhéologiques du BAP
Tableau 5.8 : Les différentes relations liant l’épaisseur de la pâte en excès (EPE) aux deux
paramètres rhéologiques (seuil de cisaillement et viscosité) selon le système modèle 1.
Modèle 1
Matrice = (Eau+Ciment+Fines)
Particules = Tous les granulats
Epaisseur de la pâte
Modèle1 en excès (EPE)
152
Chapitre 5 : Proposition de modèles rhéologiques du BAP
Tableau 5.9 : Les différentes relations liant l’épaisseur de la pâte en excès (EPE) aux deux
paramètres rhéologiques (seuil de cisaillement et viscosité) selon le système modèle 2.
Modèle 2
Matrice = (Eau+Ciment+Fines+Granulats fins<0.16mm)
Particules = Les granulats (≥0.16mm)
Epaisseur de mortier
Modèle2 en excès (EPE)
Pâte
(D<0.16 mm)
Granulat
153
Chapitre 5 : Proposition de modèles rhéologiques du BAP
Tableau 5.10 : Les différentes relations liant l’épaisseur du mortier en excès (EME) aux
deux paramètres rhéologiques (seuil de cisaillement et viscosité) selon le système modèle 3.
Modèle 3
Matrice = (Eau+Ciment+Fines+Granulats fins<0.630mm)
Particules = Les granulats (≥0.630mm)
Epaisseur de mortier
Modèle3 en excès (EME)
Mortier
(D<0.63mm)
Granulat
Pour les systèmes modèles 2 et 3, comme les figures 5.15 et 5.16 le montrent, le seuil de
cisaillement en fonction de l’épaisseur du mortier en excès est caractérisé par une courbe
unique (plus marquante que le modèle 1) avec une conformité meilleure, indépendamment
aux dimensions, formes et granulométrie des gros granulats. L’indépendance de la taille, de la
forme et la granulométrie s’accentue en passant du modèle 1 au modèle 3.
Pour le système modèle1, le contact se fait entre touts les grains du squelette granulaire
enrobé par cette épaisseur de pâte, alors que pour les systèmes modèles 2 et 3, le contact se
fait entre les grains enrobés par un cortège formé par la pâte et les petits grains inferieurs à
0.16mm et 0.63mm respectivement.
154
Chapitre 5 : Proposition de modèles rhéologiques du BAP
Dans les modèles 2 et 3, l’épaisseur de la pâte (mortier) a augmenté, et les effets de la taille,
la forme et le type granulométrique ont été totalement éliminé alors que leur effet été déjà
faible dans le modèle 1, Dans ce cas, on parle de frottement entre granulats porteurs enrobés
d’un cortège de petits grains et de pâte.
Ce résultat est logique du moment que d’après le modèle 2 et 3, la forme et la taille des
granulats (notamment les gros granulats) seront dissimulés par l’épaisseur du mortier qui
enrobe ces derniers.
700 700
Toutes les Toutes les
600 compositions compositions
Modèle Modèle
500 500
y = 43,882x-0,388 y = 49,673x-0,726
400 R² = 0,8176
R² = 0,7676 400
300 300
200 200
100 100
0 0
0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3
Epaisseur de la pâte en excés (mm) Epaisseur du mortier en excés (mm)
Selon le paragraphe 3.2., la taille, la forme et la granulométrie ont des effets sur le
comportement de la viscosité.
Pour les trois modèles proposés, les considérations de la taille du squelette granulaire sont
variables à savoir ; dans le modèle 1 où tous les granulats (classés en 9 classes de diamètres
moyens différents) sont considérés, dans le modèle 2, on trouve 7 classes de granulats de
diamètres moyens différents et dans le modèle 3, on trouve seulement 5 classes de granulats
de diamètres moyens différents. Ce qui implique que l’effet de la taille des granulats sera
atténué dans le modèle 3.
Du fait que l’effet de la forme a été éliminé et l’effet de la taille a été atténué, les points
expérimentaux de la viscosité en fonction de l’épaisseur du mortier en excès dans les modèles
2 et 3 s’ajustent mieux aux courbes de régressions avec un coefficient de corrélation élevé
155
Chapitre 5 : Proposition de modèles rhéologiques du BAP
La figure 5.17 montre clairement cette tendance dans le modèle 3 où les points pour différents
diamètres commencent à se joindre vers une atténuation progressive de l’effet de la taille et
formation d’une seule courbe de relation entre la viscosité et l’épaisseur de la pâte en excès.
(Indépendamment de la taille).
30
Gr.Concassé.D=6mm
Gr.Concassé.D=9mm
Viscosité (N.mm.min/tr)
25
Gr.Concassé.D=12mm
20 Gr.Concassé.Continue
15
10
0
0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3
Epaisseur du mortier en excès (mm)
Figure 5.17 : Effets du type granulométrique des gros granulats sur la relation
de la viscosité en fonction de l’épaisseur du mortier en excès dans le modèle 3
Le tableau 5.11 montre en valeurs que la différence entre les viscosités des différents
diamètres est atténuée dans le modèle 3 du fait que l’effet de la taille dans ce dernier est
dissimulé par l’épaisseur du mortier en excès élevé.
De ce fait, l’efficacité des petits diamètres des granulats concassés dans le modèle 3(constatée
dans le modèle1 notamment pour les faibles valeurs d’épaisseur) sur la viscosité n’est pas très
considérable. De plus, elle est maintenue constante quelque soit l’épaisseur de mortier en
excès.
156
Chapitre 5 : Proposition de modèles rhéologiques du BAP
Tableau 5.11 : Les valeurs de la viscosité (µM) (N.mm.min/tr) dans les compositions à
gros granulats concassés dans les deux modèles 1 et 3.
Epaisseur de pâte Epaisseur de pâte Epaisseur de pâte
en excès (faible) en excès (moyenne) en excès (élevée)
(10-3mm) (10-3 mm) (10-3mm)
02 80 06 150 10 200
Diamètre Modèle1 Modèle3 Modèle1 Modèle3 Modèle1 Modèle3
D=6mm 16.74 21.09 12.72 11.46 11.19 8.67
D=9mm 21.92 25.44 15.42 14.01 13.10 10.66
D=12mm 33.83 32.08 20.41 16.90 16.14 12.60
Taux de perte 102% 52% 60% 47% 44% 45%
de viscosité
(D12mm /D6mm)
Dans la figure 5.18, on peut constater que suite à l’élimination de l’effet de forme dans le
modèle 3, les granulats concassés ont rattrapé les granulats roulés (en comparaison avec la
figure 5.9 du modèle1). Les points pour les deux formes (concassé et roulé) commencent à
se joindre vers une atténuation progressive de l’effet de la forme pour qu’on assiste à une
formation d’une seule courbe de relation entre la viscosité et l’épaisseur de la pâte en excès.
(indépendamment de la forme).
Les granulats concassés de taille (D=9mm) sont équivalents aux granulats roulés de taille
(D=6mm), alors que dans le modèle 1, un granulat concassé de taille (D=12mm) qui est
équivalent au roulé de taille (D=6mm). Par voie de conséquence, les granulats concassés
seront surévalués dans le modèle 3.
30
25
Viscosité (N.mm.min/tr)
20
15 Gr.Concassé.D=6mm
Gr.Concassé.D=9mm
Gr.Concassé.D=12mm
10 Gr.Roulé.D=6mm
Gr.Roulé.D=9mm
5 Gr.Roulé.D=12mm
0
0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25
Epaisseur de la pâte en excès (mm)
Figure 5.18 : Effet de la forme et de la taille des gros granulats sur la relation de la
viscosité en fonction de l’épaisseur du mortier en excès dans le modèle 3.
157
Chapitre 5 : Proposition de modèles rhéologiques du BAP
5.5. Conclusion
Les paramètres rhéologiques des bétons autoplaçant sont fonction de l’épaisseur de la pâte
en excès. Cette dernière qui est en rapport direct avec la compacité (taux de vide non
compacté) et la surface développée du squelette granulaire. Ces deux derniers facteurs
sont conditionnés par la taille, la forme et le type granulométrique (continuité-
discontinuité).
Cependant, la viscosité est contrôlé par cette épaisseur de pâte en excès selon l’aspect du
squelette granulaire (notamment les gros granulats), conditionné par la taille la forme et le
type granulométrique.
Pour atteindre un même niveau de viscosité, l’épaisseur de la pâte en excès demandée est
proportionnelle à la taille des granulats. Cette épaisseur augmente quand le diamètre
augmente.
Le modèle 1 où seulement la pâte qui enrobe les granulats du squelette granulaire, est le
modèle le plus fidèle pour représenter correctement l’interaction (grains-pâte) dans une
composition de béton autoplaçant.
Les modèles 2 (les granulats enrobés par mortier inferieur à 0.16mm) et le modèle 3 (les
granulats enrobés par mortier inferieur à 0.63mm) dissimulent la forme et la taille des
granulats dans l’interaction (grains-pâte).
158
CONCLUSION GENERALE
ET PERSPECTIVES
Conclusion générale
Conclusion générale
Les bétons autoplaçants (BAP) constituent une nouvelle avancée pour la construction
en béton et ils offrent en cela des avantages aussi bien d’ordre économique, technique que
sociaux. L’absence de vibration qui caractérise leur mise en place permet en effet de réduire
le coût, de construire des éléments à géométrie complexe ou fortement ferraillés et également
de constituer une véritable alternative aux bétons traditionnels. Cependant, leur formulation et
le contrôle de leurs propriétés lors de la mise en œuvre nécessitent une attention particulière,
les bétons autoplaçants demeurent en dessous de l’utilisation qui pourrait en être faite en
raison de questions sans réponses posées par de nombreux industriels et maitres d’ouvrage.
Certaines des inconnues qui les concernent nécessitent donc d’apporter des résultats de
recherches probantes, notamment en terme de rhéologie.
La rhéologie du béton autoplaçant, considéré comme une suspension (vu sa grande fluidité),
est fondamentale mais très complexe car il faut tenir compte à la fois des caractéristiques du
matériau et du procédé de mise en place (déformation du matériau).
Pour prendre en compte l’ensemble de ces paramètres, on peut utiliser l’approche
expérimentale à partir des tests rhéologiques par le moyen des rhéomètres.
L’influence de la taille des granulats sur la rhéologie des bétons autoplaçants a été étudiée à
travers :
Un plan de mélanges constitué de 37 compositions de BAP. Les variantes sont élaborées a
partir de la variation de la taille, la forme et la quantité des gros granulats (graviers).
Un fractionnement d’un mélange de béton autoplaçant par tamisage à l’état frais.
Les modèles rhéologiques sur lesquels nous nous sommes appuyés pour mener notre
contribution sont des modèles déjà existants tels que le modèle de « concentration solide
relative » et le concept de « l’épaisseur de pâte en excès ». Notre apport au niveau de la
modélisation rhéologique concernant le modèle de concentration solide relative, est la
validation d’un autre type de compacité appelé « compacité non tassée ». Pour le concept de
160
Conclusion générale
l’épaisseur de pâte en excès, nous avons proposé des systèmes-modèles (granulat enrobé de
pâte ou de mortier), a partir desquels, nous avons justifié un choix qui s’ajuste le plus avec les
résultats expérimentaux des paramètres rhéologiques.
161
Conclusion générale
solide et Ø* est la concentration qui correspond à un état d’empilement libre (compacité non
tassée).
La relation compacité–rhéologie soutenue par ce modèle de «concentration solide relative» a
révélé que la viscosité d’un béton autoplaçant augmente avec la concentration granulaire pour
tendre vers les grandes valeurs (verrouillage ou blocage) quand cette concentration granulaire
en suspension est proche de l’empilement.
La viscosité d’un BAP dépend très fortement de la concentration solide relative (Øs/Ø*), qui
apparait être ainsi un paramètre de premier ordre, lui-même dépendant de la taille des gros
granulats « Dmax », l’étendue granulaire (d/D), la forme et le type granulométrique (continuité-
discontinuité). Par exemple, pour atteindre un même niveau de viscosité, les compositions de
BAP, à forte étendue granulaire (d/D) ou à granulats de forme concassés, s’approchent
davantage de l’état d’empilement ou de l’état du verrouillage (blocage) par rapport à celles de
faibles étendues granulaire ou de granulats de forme roulés respectivement.
La tendance vers les viscosités élevées (verrouillage ou blocage) dans le cas des BAP à
granulométrie continue se fait d’une manière décélérée (ralentie) par rapport aux
compositions de granulométrie discontinue ou uniforme. C'est-à-dire que la viscosité est très
sensible à la variation de la concentration granulaire dans le cas d’une granulométrie uniforme
par rapport à une granulométrie continue. Cette propriété de ralentissement de la viscosité est
liée à l’optimisation granulométrique. Plus la granulométrie tend vers la continuité, plus cette
propriété est plus marquée.
Le seuil de cisaillement d’un béton autoplaçant dépend aussi de la concentration solide
relative (Øs/Ø*), lui-même dépendant essentiellement du type granulométrique
(continuité/discontinuité). La forme et la taille des granulats n’apparaissent pas comme des
facteurs prépondérant dans la relation (seuil de cisaillement-concentration solide relative
(Øs/Ø*)). Pour des concentrations granulaires proches de leur état d’empilement, la
discontinuité granulométrique agit dans le sens favorable (réduction) du seuil de cisaillement
d’un BAP..
L’utilisation du concept de l’épaisseur de pâte en excès (EPE) a fait montrer que les deux
paramètres rhéologiques ; le seuil de cisaillement et la viscosité peuvent être aussi modélisés
par cette épaisseur. Selon les résultats, il s’avère que la viscosité est contrôlée par cette
épaisseur de pâte en excès selon l’aspect du squelette granulaire (la taille, la forme et le type
granulométrique des gros granulats), tandis que le seuil de cisaillement est contrôlé
exclusivement par l’épaisseur de la pâte en excès indépendamment de la taille, la forme et le
type granulométrique des gros granulats.
Pour représenter le plus correctement possible l’interaction « pâte-granulat » en utilisant le
concept de l’épaisseur de pâte en excès, nous avons proposé trois systèmes-modèles
schématisés par un granulat enrobé avec une certaine épaisseur de pâte (EPE) ou de mortier
(EME). Selon la conformité de ces systèmes-modèles par rapport aux réponses rhéologiques
données par les BAP étudiés, il s’avère que le modèle 1 (les granulats enrobés par la pâte) est
le modèle le plus fidèle par rapport aux deux autres modèles 2 (les granulats enrobés par un
mortier inferieur à 0.16mm) et le modèle 3 (les granulats enrobés par un mortier inferieur à
162
Conclusion générale
0.63mm). Les résultats ont montré que ces deux derniers modèles dissimulent la forme et la
taille des granulats.
163
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properties of self compacting concrete » Cem.Concr.Res.32(11) (2002) pp 1791-1795.
169
ANNEXES
Le gisement El-khroub occupe la partie sud ouest du massif Oum Settas au sud-est de
Constantine, il est constitué de calcaire d'origine néritique caractérisé par
une grande pureté chimique et une blancheur élevée.
Répartition granulométrique
100
Volumecumulé
80
(%)
60
% Tamisat
40
20
0
0.01 0.1 1 10 100 1000 3000
diffraction laser (2000)
ALCAL F15, 12 April 2008 11:21:32
Taille des particules (µm)
Les valeurs figurant dans cette fiche technique sont des valeurs caractéristiques moyennes de la production
DG : Z.I Gué de Constantine Alger tél: 021 83 93 86 / 021 83 93 87 /Fax: 021 - 83 93 84 / Site WEB ENG (W W W.eng-spa.dZ)
Usine Carbonate de Calcium El -khroub W. Constantine Tél: 031 95 41 76 / 95 41 14 Fax: 031 95 41 13 E-mail : elKhroubcaco3 @ eng.dz
mars-09
FICHE TECHNIQUE
Version Août 2009
TEKNACHEM ALGERIE SARL Les informations contenues dans la présente fiche technique,
bien que représentant le stade le plus avancé de la
B.P. 11 M Zone Industrielle
connaissance, ne dispense pas l’utilisateur de procéder à des
Sidi Bel Abbes - 22000
tests préliminaires dans les propres conditions d’emploi. Par
Tel : 048.55.64.63 - Fax : 048.55.64.62 conséquent la TEKNACHEM ALGERIE SARL décline toutes
Site : www.teknachem.com responsabilités pour l’emploi inapproprié du produit.
E-mail : info@teknachem.com
FICHE TECHNIQUE
Version Août 2009
MODE D’EMPLOI
L’addition du super fluidifiant ne doit jamais se
faire sur un béton sec (c’est-à-dire avant l’ajout de
l’eau). Il sera absorbé par les agrégats et le sable
d’où son inefficacité avec le ciment.
Il est conseillé d’ajouter le super fluidifiant avant la
dernière eau de correction pour arriver à la
consistance voulue.
Les dosages sont évalués au poids du ciment
NB.: Le graphique est le résultat de tests effectués sur
DOSAGE un béton confectionné avec :
- Type et classe de ciment : CEM II / B-M 32,5
Vu que SUPERIOR RM 34 est employé à grande 3
- Dosage de ciment : 300 kg/m
échelle, son dosage varie entre 0,6 à 1,2% du poids - Rapport E/C= 0,55
du ciment. - Température ambiante : 20°C
Le dosage optimal est, de toute façon, déterminé
en fonction des caractéristiques désirées, selon la Pour d’autres conditions de l’environnement et/ou type
composition du béton. de ciment, les temps de prise seront modifiés et, plus
Pour un béton "performant", le dosage conseillé précisément, augmenteront à des températures
est de 1%. inférieures à 20°C, et vice-versa, pour des dosages de
ciment inférieurs, ils diminueront toujours, en fonction
CORRELATION OUVRABILITE/TEMPS : du type de ciment utilisé.
PRODUIT TESTE SUPERIOR RM
34 VALIDITE
06 mois dans son emballage hermétiquement
Dosage % adjuvant 0,90 %
fermé, stocké entre 5°C et 35°C
Température de l’air 18°C
Température du béton 20°C CONDITIONNEMENT
Slump initiale 148 mm Bidons en plastique de 25kg
Fûts de 220kg
Slump 30 mn. 148 mm
Citerne de 1100kg
Slump 45 mn. 148 mm Vrac en citerne
Slump 60 mn. 147 mm
Slump 75 mn. 125 mm Des doseurs automatiques peuvent être fournis sur
demande.
Slump 90 mn. 100 mm
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